Les corps policiers n'aiment pas admettre qu'ils ont dû faire appel à des personnes capables de ressentir, d'entendre et de voir ce qui nous est inaccessible. Les affaires Vernon Booher et Irene Hughes comptent parmi les cas intrigants dans les annales policières canadiennes.
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00:00 Rien n'est plus banal et prévisible, rien n'est plus intriguant, rien n'est plus fascinant et angoissant que le sentiment de mystère qui nous envahit lorsque nous faisons face à l'inconnu.
00:14 Territoire du Nord-Ouest, 17 février 1932.
00:20 Quatre jours de traîneau à chien dans le plus rude des climats pour exécuter un mandat.
00:25 Pas facile la vie de policier dans ces régions sauvages.
00:29 Pas facile lorsque le suspect est un rambo sans aucune identité vérifiable.
00:34 Juillet 1928. Dans une affaire de meurtre, la police a un suspect mais aucune preuve.
00:42 Se pourrait-il qu'un voyant de passage pour un spectacle en ville leur apporte la solution ?
00:47 La crise d'octobre 70 a secoué le Canada.
00:52 Tandis que tous les corps policiers et l'armée se lançaient aux trousses des membres du FLQ, une petite station locale de Vancouver diffusait en direct les prédictions surprenantes d'une médium américaine.
01:04 Harry News. Aurait-elle vu juste ?
01:07 Au début des années 1980, Michelle Smith consulte un psychiatre de Vancouver.
01:13 Ce sera le début d'un incroyable voyage aux enfers.
01:17 Ici Michel Dumont. Bienvenue à Dossier Mystère.
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02:04 Les territoires du Nord-Ouest, aujourd'hui le Nunavut, sont des terres extrêmes.
02:09 S'il était la température donne à ces vastes étendues des allures printanières, l'hiver elle se transforme vite en enfer de glace.
02:17 Avec les nuits qui s'éternisent pendant de longs mois et le blizzard qui souffle de l'Arctique, la température peut chuter à -40°C.
02:26 Il y a 75 ans, ces terres ont été le théâtre de l'une des plus incroyables chasses à l'homme de l'histoire du Canada.
02:33 La poursuite du trappeur fou de la Rat River.
02:39 Ce 17 février 1932, à Eagle River, dans les territoires du Nord-Ouest, les agents de la GRC sont au cœur d'une fusillade afin de neutraliser un trappeur du nom de Albert Johnson.
02:51 À ce moment, deux chefs d'accusation sont portés contre Johnson. Tentatives de meurtre et meurtre.
03:03 Les délits ont tous deux été commis contre des agents de la Gendarmerie royale du Canada.
03:08 Johnson est rusé et tenace.
03:10 Voilà maintenant plus d'un mois qu'il déjoue les efforts des groupes lancés à sa poursuite sous des températures qui frôlent les -50°C.
03:17 Mais aujourd'hui, la chance va l'abandonner.
03:22 Alors qu'il tente de s'enfuir, il est atteint d'une balle et il s'effondre face contre terre.
03:27 Les agents Ames et May connaissent l'irruse du criminel. Ils se méfient.
03:36 Sur place, ils ne peuvent que constater le décès de Johnson.
03:39 Ainsi prit fin l'une des plus incroyables chasses à l'homme de l'histoire du Canada.
03:43 Mais de ce fait, on acquit une nouvelle énigme.
03:47 Qui était Albert Johnson, le trappeur fou de la Rat River?
03:51 Au début des années 1930, les territoires du Nord-Ouest et le Yukon sont sous la juridiction de la Gendarmerie royale du Canada.
04:03 C'est un immense territoire, presque désertique, où les prospecteurs se croient au-dessus des lois et où la chasse est trop souvent synonyme de braconnage.
04:12 En 1931, un homme est arrivé à la colonie d'Arctic River sur un radeau fait de trois rondins.
04:21 Il a été aperçu par des Amérindiens de la région.
04:25 Il était silencieux, réservé et ne voulait s'associer à personne.
04:33 Il a expliqué qu'il souhaitait rester seul.
04:36 A l'époque, pendant la dépression, beaucoup d'hommes migraient au Nord pour devenir mineurs ou prospecteurs.
04:42 Mais ils n'avaient pas toujours l'équipement ou la compétence nécessaire.
04:46 La GRC recensait donc tous les nouveaux arrivants et s'assurait qu'ils avaient les habiletés requises pour survivre en forêt.
04:55 À l'été de 1931, l'agent Edgar Millen de la GRC s'arrête au magasin général de Fort Macpherson pour y acheter quelques denrées.
05:10 C'est là qu'il remarque un étranger qui s'informe sur les meilleurs endroits pour traper.
05:15 L'homme, qui parle avec un léger accent scandinave, prétend se nommer Albert Johnson et raconte qu'il a l'intention d'aller s'installer au Nord, près de la Rat River.
05:25 L'agent Millen l'informe que la chasse dans ces territoires requiert un permis, mais Johnson feint de n'avoir rien entendu.
05:39 On n'a pas réentendu parler d'Albert Johnson avant la période de Noël de cette année-là.
05:45 Des trappeurs de la région ont remarqué que leurs pièges avaient été saccagés et leurs appâts volés.
05:54 La chasse étant leur principal moyen de subsistance, ils ont pris l'affaire très au sérieux.
06:03 Une loi protégeait d'ailleurs les pièges d'autrui.
06:07 Tous soupçonnaient Albert Johnson d'être le responsable.
06:13 C'est alors que Millen, qui gardait toujours de sa première rencontre avec Johnson un souvenir tiède, envoie les gendarmes Alfred King et Joseph Bernard pour faire enquête.
06:26 Avec pour seul moyen de locomotion le rattelage de chien, les deux policiers mettent deux jours pour franchir les 40 kilomètres séparant Arctic Red River de la cabane de Johnson.
06:37 Mais l'ermite refuse obstinément d'ouvrir aux agents.
06:42 Ils ont cogné à la porte et sont restés dehors pendant une heure. C'était le lendemain de Noël et il faisait -40.
06:50 À cette époque, dans l'Arctique, la règle d'hospitalité voulait que l'on accueille toute personne se présentant à la porte.
06:57 Mais Albert Johnson n'a jamais ouvert. Son comportement était les plus bizarres.
07:02 Les constables sont retournés à Arctic River pour obtenir un mandat de perquisition avant de revenir chez Johnson.
07:13 C'est ainsi que le 31 décembre 1931, les agents King et Bernard, accompagnés des gendarmes C.C. Chiolis et MacDowell, se rendent au refuge de Johnson afin de l'interroger.
07:24 Mais celui-ci refuse encore une fois de les recevoir et les accueille par des coups de feu.
07:37 Après un bref échange, l'agent King est atteint à l'épaule, mais réussit tant bien que mal à se mettre à l'abri.
07:44 Devant la gravité de la situation, le groupe abandonne l'assaut contre Johnson et revient à Aklavik.
07:50 Cette fois, Johnson devra répondre à des accusations de tentative de meurtre.
07:55 Le 9 janvier, un groupe d'hommes se rend au refuge de Johnson, bien décidé à le capturer pour qu'enfin ils répondent de ses actes.
08:07 On l'a surnommé le trappeur fou, le dément, mais les informations recueillies par les policiers montrent qu'il était plutôt intelligent, bien adapté au climat et ne présentait aucun signe de démence.
08:21 Cette fois, les hommes ont de quoi soutenir le siège. Munitions à profusion et 8 kilos de dynamite.
08:34 Contre toute attente, le trappeur affronte l'attaque et ouvre le feu.
08:38 Le siège durera quelques heures. En désespoir de cause, l'agent Ames ordonne à ses hommes de lancer la dynamite sur le camp de Johnson.
08:47 Mais le froid est si intense qu'à plusieurs reprises les bâtons de dynamite n'explosent pas.
08:52 Après plusieurs tentatives, ils réussissent à faire exploser le toit du camp.
08:56 Mais le trappeur refuse malgré tout de se rendre.
09:00 Après un siège de 15 heures et sa cabane complètement détruite, on aurait pu croire qu'il allait se rendre, mais pas lui.
09:08 À ce moment-là, les vivres commençaient à manquer et on n'avait pratiquement plus de nourriture pour les chiens.
09:14 Avec le froid, qui ne faisait qu'ajouter au danger, les policiers ont décidé de lever le siège.
09:20 Pendant ce temps, Johnson, sachant sa sécurité menacée, fuit à pied vers le nord-ouest, espérant pouvoir traverser la frontière de l'Alaska.
09:30 À cette période de l'année, à cause de la topographie et du vent, la température peut facilement frôler les -80 degrés centigrades.
09:38 Que pouvait bien vouloir cacher Johnson à la police pour accepter de vivre dans des conditions si ingrates ?
09:45 Beaucoup d'hypothèses, certaines tout à fait farfelues, ont été évoquées quant à son identité.
09:55 Est-ce un espion russe, un criminel fié en Chicago au lendemain du meurtre d'un journaliste, un voleur de banque du Dakota du Nord ?
10:03 Il n'y a aucune preuve à l'appui de ces hypothèses.
10:06 L'explication la plus plausible suggère que cet homme s'appelait en réalité Arthur Nelson,
10:17 et qu'il venait de la région de Dees Lake, en Colombie-Britannique.
10:24 Il avait probablement séjourné aussi au Yukon.
10:27 Mais cela reste une hypothèse.
10:30 Nous savons que cet homme était un solitaire,
10:35 et qu'il avait choisi de s'établir dans le Nord pour s'isoler de la civilisation.
10:43 Ce sont des circonstances particulières qui l'ont obligé à interagir avec les autorités.
10:51 Et au lieu de leur faire face, il a préféré répondre par la violence.
10:58 On a aussi beaucoup spéculé sur les raisons de ses comportements.
11:03 Avait-il un passé criminel aux États-Unis ou ailleurs ?
11:08 Cherchait-il à échapper à des poursuites judiciaires ?
11:12 Là encore, nous n'avons aucune preuve.
11:18 Il est clair néanmoins que la GRC croyait que Johnson cachait quelque chose.
11:25 Et lui, Johnson, croyait que la GRC savait quelque chose,
11:31 quelque chose qui l'incitait à fuir les autorités.
11:35 Le 3 février 1932, après avoir connu revers et humiliation pendant près de 45 jours,
11:42 les hommes de Ames entrevoient un dénouement prochain.
11:46 Le chef de la poursuite, l'inspecteur Eames, devait innover,
11:53 car les techniques policières traditionnelles ne donnaient rien.
11:58 La chasse à l'homme, que couvraient en détail des journaux de New York et de Londres,
12:06 lui imposait un stress énorme.
12:11 C'est à ce moment-là qu'il a décidé d'avoir recours à un avion,
12:15 une solution qui éliminait les problèmes de dépistage et de subsistance sur le terrain.
12:21 L'idée est alors si inusitée que Ames doit demander l'autorisation au ministre de la Justice à Ottawa.
12:28 Le 5 février, le pilote de Bruce et vétéran de la Première Guerre mondiale, Wap May,
12:35 se joint aux recherches et y jouera un rôle déterminant.
12:39 La cavale de Johnson va bientôt prendre fin.
12:42 Il avait quitté sa cabane depuis un mois.
12:49 Il mangeait mal, puisqu'il ne pouvait pas utiliser son fusil.
12:54 Les détonations auraient à coup sûr révélé sa cache.
12:58 Il se nourrissait que de petits gibiers faciles à attraper et à manger.
13:07 Allumer un feu aurait aussi révélé sa position.
13:11 Sa ténacité montre qu'il savait très bien se débrouiller dans la nature.
13:16 Le 17 février, Wap May repère Johnson près de East River.
13:23 Celui-ci est aux aguets.
13:25 Ce sont joint aux hommes de Ames, des trappeurs et des militaires.
13:29 Johnson est pris au piège, mais il est prêt à tout.
13:35 Dans la fusillade, Johnson atteint mortellement Millen en pleine figure.
13:39 Pris de panique, le fuyard quitte son abri.
13:43 A peine a-t-il parcouru quelques mètres qu'une balle lui sectionne la colonne vertébrale.
13:47 Johnson tombe face contre terre, inanimé.
13:51 Pourquoi cet homme solitaire et acariâtre s'est-il transformé en assassin ?
13:57 Que cachait la folie meurtrière d'Albert Johnson ?
14:01 Un vrai mystère nordique.
14:05 Qui était Albert Johnson ?
14:07 Des ouvrages entiers ont été consacrés à cette énigme historique.
14:11 Elle a aussi ouvert une nouvelle ère dans la lutte aux criminels.
14:15 Pour la première fois de son histoire, la Gendarmerie royale du Canada a eu recours à un avion pour traquer le tueur fou
14:22 et à des radios à honte courte pour coordonner ses actions sur le terrain.
14:26 Avec l'histoire du trappeur fou de la Rat River,
14:29 la GRC avait dû s'adapter aux nouvelles technologies qui allaient révolutionner la criminalistique du 20e siècle.
14:36 Cette histoire ne sera pas la seule enquête à suggérer davantage de questions que de réponses.
14:43 L'intervention de sensitifs dans une enquête policière est souvent le résultat d'une initiative personnelle.
14:50 Ou bien c'est la famille qui demande la collaboration d'un clairvoyant,
14:53 ou bien c'est un policier qui, en cas d'immini, sans l'aval de ses supérieurs,
14:57 a eu recours à ce moyen inhabituel.
15:00 Mais il y a des exceptions, des cas où les autorités policières ont officiellement sollicité l'aide d'un sensitif.
15:07 L'affaire Vernon-Booer a été l'une de ses collaborations insolites.
15:12 En cette soirée de juillet, la fraîcheur commence à se faire sentir pour les fermiers de Manville, en Alberta.
15:22 Quant à elle, les soeurs Dorothy et Algerta-Booer s'apprêtent à rentrer à la maison après une longue journée.
15:29 En ouvrant la porte, Dorothy aperçoit un homme étendu sur le plancher de la cuisine.
15:37 Malgré l'obscurité, elle reconnaît son frère aîné, Frederick.
15:41 En y regardant de plus près, elle distingue une importante blessure à la tête.
15:46 Au même moment, sa soeur Algerta trouve sa mère assise à la table, la tête penchée vers l'avant, et elle aussi blessée à la tête.
15:54 Horrifiées, les deux femmes se précipitent à l'extérieur.
15:58 À la recherche de secours, elles croisent leur frère, Vernon, qui a fait lui aussi la macabre découverte un peu avant elles.
16:05 Il leur apprend qu'un des hommes engagés pour aider aux travaux durant l'été est également mort dans la grange.
16:11 Il est alors 21 heures.
16:14 L'une des plus étonnantes affaires criminelles canadiennes vient de commencer.
16:18 L'affaire Vernon Boer.
16:20 C'est Vernon qui a informé l'un de ses voisins de la découverte des cadavres.
16:31 Selon toute vraisemblance, les meurtres avaient eu lieu en début de soirée le 9 juillet, entre 18h et 20h30.
16:43 C'est vers 20h30 ou 21h que Vernon a demandé à ce voisin de contacter la police.
16:49 La ferme Boer n'ayant pas le téléphone.
16:54 Ainsi, le voisin a appelé les autorités.
16:57 À 23h, lorsque l'agent Frederick Olsen rejoint le médecin légiste Joseph Islip, ils ne peuvent que constater le lourd bilan.
17:13 Quatre adultes abattus à bout portant par une arme de calibre 303.
17:17 À en croire la version de Vernon, à l'heure du crime, il était au champ où ils rassemblaient le bétail.
17:27 Il a raconté qu'à ce moment-là, il avait entendu des coups de feu.
17:37 Selon ce scénario, il était donc absent au moment des meurtres et n'est arrivé sur les lieux qu'après les assassinats.
17:44 Le jeune bourreur raconte alors à l'agent Olsen qu'après avoir trouvé les corps de sa mère et de son frère,
17:57 il a couru vers le bâtiment où se trouvait Gabriel Grumley, un des deux aides à l'emploi de son père.
18:02 C'est là qu'il fit la découverte de l'homme de ferme étendu face contre terre, atteint de plusieurs coups de feu.
18:08 Paniqué, Vernon explique qu'il s'est alors rendu chez des voisins, la famille Ross, pour leur demander d'appeler la police.
18:17 Puis, de retour à la ferme, il a croisé ses deux soeurs.
18:22 Ce n'est que plus tard, en explorant les autres bâtiments, qu'il trouvera le corps de Weisel Roszak, l'autre homme engagé par son père.
18:30 Le malheureux gisait dans la grange, atteint de deux balles à la tête.
18:34 En écoutant ce récit, l'agent Olsen ne put s'empêcher de remarquer le calme déroutant du jeune Vernon bourreur.
18:43 Au départ, on n'a pas retrouvé l'arme du crime.
18:48 Au lendemain des meurtres, le détective Leslie et l'inspecteur Hancock, aidés de plusieurs fermiers du coin, ont fouillé la ferme, espérant y trouver l'arme.
18:59 On cherchait un fusil de chasse de calibre 303.
19:02 Une telle carabine avait disparu d'une ferme voisine, et on avait de bonnes raisons de croire qu'elle et l'arme du crime ne faisaient qu'une.
19:10 Plus tard, le propriétaire, le fermier Charles Stevenson, est venu témoigner que seul Vernon bourreur, son frère Fred, et un des employés, savaient où l'arme était rangée.
19:25 Une arme qui avait disparu mystérieusement avec ses cartouches, la veille des meurtres Bourreur.
19:31 Pour l'agent Olsen, Bourreur apparaît de plus en plus comme un suspect.
19:41 Moins d'une semaine après les meurtres, le jeune fermier de 21 ans est mis aux arrêts et conduit à la prison de Manville.
19:52 Vernon, âgé de 21 ans, a expliqué que sa mère et son frère Fred, âgés de 25 ans, n'approuvaient pas trop ses amours avec une fille du coin, et que c'était son mobile pour les assassiner.
20:07 Si les enquêteurs croient avoir découvert le mobile des meurtres, il leur manque toujours l'arme du crime, afin de pouvoir inculper formellement le prévenu.
20:21 C'est alors qu'entre en scène Maximilien Langsner.
20:24 Langsner, un artiste de la scène, pratiquait l'hypnose, et affirmait pouvoir lire dans la pensée des gens.
20:37 Il s'affichait aussi comme criminologue autodidacte.
20:45 Le commissaire William Bryan, de la police provinciale de l'Alberta, invite à Edmonton Otto Maximilien Langsner, alors entourné au Canada.
20:53 Bryan croit que le voyant peut aider dans la recherche de preuves contre Boer.
20:58 Langsner a rencontré Boer une première fois vers le 18 juillet.
21:09 Il a été autorisé à être mis en présence de Vernon, mais on lui avait interdit tout échange verbal avec le prisonnier.
21:17 Vernon est devenu agité par cette intrus qui restait là à ne rien dire.
21:24 Il a été interrogé par un autre criminel, et il a été interrogé par un autre criminel.
21:36 Il n'a pas dit grand chose que je suis conscient de, à Langsner.
21:44 Puis il y a eu une deuxième rencontre, à l'issue de laquelle Langsner a dit aux enquêteurs qu'il pensait qu'une confession de Boer était imminente.
22:00 Tel que prédit par Langsner, lors de fouilles policières plus poussées sur les lieux des meurtres, l'arme du crime est effectivement retrouvée, mais par Langsner lui-même.
22:09 À mon avis, Langsner était un charlatan.
22:17 Je ne crois pas qu'il pouvait lire dans la pensée des gens pas plus que ses qualités d'hypnotiseur et quoi que ce soit avoir dans la découverte de l'arme du crime.
22:26 Je pense que le fait qu'il soit retourné à la ferme et qu'il ait initié une recherche plus minutieuse sont les seuls vrais facteurs qui ont conduit à la découverte de l'arme.
22:35 Peu après l'annonce de cette trouvaille, Vernon a demandé à rencontrer les enquêteurs et leur a tout avoué.
22:52 Le procès de Vernon Boer s'ouvre le 24 septembre 1928 à Edmonton.
22:57 Au nombre des témoins, Maximilien Langsner.
23:00 Sa présence donne lieu à des échanges cinglants entre lui et le juge W.C. Simmons qui ne cache pas son scepticisme vis-à-vis ses soi-disant pouvoirs psychiques.
23:14 Le juge a demandé à Langsner de lire dans ses pensées. Il lui a dit "je pense à quelque chose qu'on m'a raconté à votre sujet plus tôt dans ce procès. De quoi s'agit-il?"
23:24 Évidemment Langsner a été incapable de dire quoi que ce soit. Son silence a bien sûr ajouté à la perception qu'il était sans doute un charlatan dans l'esprit du juge.
23:42 Quatre jours après le début de son procès, après seulement 30 minutes de délibération, le jury condamne Vernon Boer à la pendaison.
23:49 Mais aussitôt son avocat porte la cause en appel. Les aveux de son client auraient été obtenus par hypnose. Boer aura donc un nouveau procès.
23:56 La seule preuve concrète reposait sur le fusil 303, qui d'après Stevenson était en tout point identique au sien.
24:10 Neuf coups de feu ont été tirés ce soir-là. Mais une seule douille a été retrouvée. Il s'agissait d'une douille de calibre 303.
24:19 Un expert en scènes de crime est venu témoigner que la marque sur l'enveloppe des douilles volées à la ferme Stevenson était analogue à celle tirée par l'arme du crime.
24:31 Autre détail incriminant, seul Vernon savait le temps disponible pour commettre les crimes.
24:37 Il savait que son père était à 10 kilomètres de là, et lui seul connaissait l'heure à laquelle ses deux soeurs devaient rentrer.
24:46 Il savait que son père était à 10 kilomètres de là, et lui seul connaissait l'heure à laquelle ses deux soeurs devaient rentrer.
24:57 Il n'ignorait pas non plus que sa mère et son frère étaient les seules personnes présentes à la ferme, les deux employés étant occupés au champ.
25:05 Malheureusement pour eux, et pour Vernon, ils sont revenus trop tôt.
25:11 Le second procès débute le 21 janvier 1929. Mais même sans les aveux de Vernon Bois, l'épreuve reste accablante.
25:20 Ces empreintes ont notamment été retrouvées sur une douille provenant de l'arme du crime découverte dans la cuisine près du cadavre de sa mère.
25:27 À l'issue de ce second procès, Vernon Bois est encore une fois condamné à mort.
25:32 L'accusé est aussitôt envoyé à la prison de Fort Saskatchewan, où il est pendu le 24 avril 1929.
25:39 Avec cette exécution, le rideau tombe sur l'affaire Vernon Bois, une affaire unique dans les annales judiciaires canadiennes.
25:47 Je sais que la police reçoit souvent des appels de gens qui prétendent pouvoir résoudre certains crimes grâce à leur pouvoir psychique.
25:54 Je crois que nous ne devons pas négliger la vraie question.
26:11 Je crois que nous ne devons pas négliger la moindre piste susceptible de conduire à la solution d'un crime.
26:18 Comme dans le cas de l'affaire Boer.
26:22 En revanche, je pense que ces preuves, ou soi-disant preuves, doivent être soigneusement authentifiées avant d'être admises devant les tribunaux.
26:31 C'est d'ailleurs ce qui est arrivé dans l'affaire Boer, les preuves discutées par les deux tribunaux.
26:37 C'est d'ailleurs ce qui est arrivé dans l'affaire Boer, les preuves discutables de Langsner n'ont pas été admises lors de la tenue du deuxième procès.
26:45 Lorsqu'il est question de crimes et d'enquêtes policières, le surnaturel ne fait généralement pas partie de l'équation.
26:52 Les enquêteurs, heureusement pour nous, préfèrent s'en remettre à des méthodes éprouvées.
26:57 À l'occasion, ces techniques ne donnent aucun résultat.
27:00 Il arrive parfois cependant que le paranormal ait déjà pris le relais.
27:05 En octobre 1970, tous les médias canadiens se sont fait l'écho de l'enlèvement de James Richard Cross par une cellule du Front de Libération du Québec, le FLQ.
27:16 Tous les médias vivaient dans l'expectative des événements à venir.
27:19 Tous, sauf une petite station de radio locale de Vancouver.
27:24 Ces auditeurs, sans le réaliser, connaissaient déjà, eux, la suite des événements, grâce aux propos d'une certaine Irene Hughes.
27:34 [bruit de vent]
27:42 Le 5 octobre 1970, en début de matinée, des individus se présentent à la résidence du diplomate britannique James Richard Cross, rue Crescent à Montréal.
27:53 Ils l'enlèvent à la pointe du revolver.
27:55 [bruit de pas]
27:57 [bruit de crissement de pneus]
28:04 L'enlèvement du diplomate de 49 ans est le premier acte politique à survenir au Canada.
28:09 [bruit de pas]
28:12 [bruit de pas]
28:19 Le lendemain après-midi, par voie de communiqué, les responsables de l'enlèvement s'identifient comme une cellule du Front de Libération du Québec, FLQ.
28:28 Un groupe séparatiste extrémiste qui juge que la violence est devenue la seule voie possible pour atteindre l'indépendance du Québec.
28:35 [bruit de pas]
28:38 Au moment où les autorités politiques refusent les conditions du FLQ pour la remise en liberté du diplomate britannique,
28:44 le FLQ kidnappe le 10 octobre 1970 Pierre Laporte, alors ministre provincial du Travail et de l'Immigration, devant sa résidence de Saint-Lambert en banlieue de Montréal.
28:55 [bruit de pas]
28:58 Le Québec vit des heures sombres. C'est la crise d'octobre 1970.
29:03 [bruit de pas]
29:06 [bruit de fusil]
29:10 Pendant qu'au Québec, la police et l'armée tentent par tous les moyens de trouver les deux otages,
29:15 à l'autre bout du Canada, l'animateur de l'émission radiophonique After Thought, le journaliste Robert Cummings,
29:21 décide d'utiliser un moyen moins conventionnel pour obtenir des renseignements et contacte la voyante américaine Irene Hughes.
29:29 Nous sommes en contact en direct de Chicago avec la médium Irene Hughes.
29:33 Bonjour Irene, quelles sont vos impressions à propos de ce qui se passe actuellement au Québec?
29:37 Pour Cross, j'ai l'impression qu'il n'y aura aucune violence physique.
29:47 Par contre, pour le deuxième homme, j'en suis moins sûre.
29:53 Tout cela a commencé le 14 octobre 1970.
30:00 Il m'a demandé si j'avais des impressions concernant l'enlèvement par des terroristes du FLQ
30:09 de deux personnalités importantes de la politique.
30:16 J'ai répondu que oui.
30:20 Ce n'est pas par hasard que Cummings contacte ce jour-là Irene Hughes.
30:24 La voyante s'est acquise une célébrité internationale en prédisant trois ans plus tôt l'incendie de la capsule Apollo 13.
30:34 J'avais prédit l'incendie à bord de la capsule Apollo 1, dans lequel trois astronautes ont perdu la vie.
30:46 J'avais aussi expliqué que le feu avait été provoqué par un fil électrique.
30:56 Pendant qu'à Montréal, l'étau se resserre autour de quelques individus suspectés d'être les auteurs des enlèvements,
31:02 Irene Hughes à Chicago dévoilait aux auditeurs de Prince George en Colombie-Britannique d'étonnantes prédictions.
31:13 Je précise bien le 6 novembre de cette année.
31:17 J'ai dit deux ou trois mois, mais je ressens quelque chose de frappant et de saisissant.
31:26 Vous pourriez avoir des nouvelles le 6 novembre.
31:31 Une fois de plus, Irene Hughes disait vrai.
31:36 Le gouvernement pochassera sans relâche les coupables.
31:42 Le 16 octobre à 4 heures du matin, le premier ministre du Canada, Pierre Elliott Trudeau, décrète la loi des mesures de guerre.
31:49 Ce qui revient à dire que le Québec est en état de siège.
31:55 Le lendemain, soit le 17 octobre, le corps de Pierre Laporte est retrouvé dans le coffre arrière d'une voiture,
32:00 près de l'aéroport de Saint-Hubert en banlieue de Montréal.
32:04 Le ministre a été exécuté.
32:07 La loi de guerre, comme l'a dit Irene Hughes, avait vu juste.
32:12 Et pour M. Cross, vous avez indiqué...
32:15 Le 18 octobre, Robert Cummings refait une séance en direct avec Mme Hughes.
32:20 Je pense qu'il est toujours vivant.
32:24 J'ai l'impression que si les autorités offraient un montant plus élevé que celui demandé par le FLQ, sa vie pourrait être épargnée.
32:34 Je leur ai dit ensuite où se trouvaient les terroristes.
32:41 Dans un édifice en briques à trois étages, situé à 8 kilomètres au nord-ouest du centre-ville.
32:52 Une chasse à l'homme a suivi, ils ont tous été arrêtés.
32:57 Aussitôt après l'entretien, Cummings en informe la RCMP,
33:01 qui est apparemment peu intéressée par cette histoire de voyante extra-lucide,
33:05 demande aux journalistes de mettre fin à cette tribune téléphonique, en prétextant que cela va nuire à l'enquête.
33:12 Il m'a appelée neuf fois.
33:16 Il me disait que nous étions en onde jusqu'à ce qu'il soit interdit de diffuser l'information.
33:28 Nous avons eu d'autres conversations au cours desquelles j'ai dévoilé le lieu où se trouvaient les terroristes et quand ils seraient capturés.
33:38 Parfois, nous ne discutions que quelques minutes.
33:42 Parfois c'était plus long.
33:44 Une fois, nous avons parlé pendant 45 minutes.
33:54 Le 6 novembre, date annoncée par Madame Hughes, la police procède à l'arrestation de Bernard Lortie, un des ravisseurs de Pierre-Laporte.
34:02 C'est une première percée dans le dénouement de la crise.
34:07 M. Cress a été enlevé le 5 octobre, 62 jours plus tard, le 3 décembre 1970.
34:15 La crise d'octobre allait connaître son dénouement,
34:18 lorsque des enquêteurs de la GRC ont procédé à une fiature qui les a menés sur la rue Desricolets.
34:28 Tout indiquait que M. Cress était détenu au 10 945 rue Desricolets, dans le secteur Montréal-Nord.
34:37 Le 10 945 Desricolets est un triplex en briques rouges situé à 6,5 km du centre-ville de Montréal.
34:44 Une fois de plus, Iron News avait vu juste.
34:49 Les ravisseurs négocient la libération du diplomate en échange d'un sauf-conduit pour Cuba.
34:54 James Cress est enfin libéré.
34:58 Après toutes ces années, Iron News n'a rien oublié de son implication dans ces événements,
35:03 qui furent parmi les plus tristes de l'histoire du Canada.
35:09 Comme dans le cas de l'affaire Vernon Boer, ou dans celui des bandes enregistrées d'Iron News,
35:14 beaucoup d'expériences psychiques, et en particulier la clairvoyance,
35:18 sont associées à des situations de danger, à des crises, à des moments de besoin ou de motivation intense.
35:24 Ces étranges habiletés semblent en partie tributaires de nos émotions.
35:28 Et c'est justement ce qui rend leur étude si difficile.
35:32 Si l'on peut provoquer à volonté une réaction chimique, il en va autrement des émotions.
35:37 En parapsychologie, contrairement à la plupart des disciplines scientifiques,
35:41 les hommes et les femmes ne sont pas que des observateurs passifs.
35:45 Ils font partie de l'équation.
35:49 Si dans le cas de possessions diaboliques, la plupart des possédés sont des victimes contrôlées malgré leur volonté,
35:55 d'autres au contraire appellent les forces des ténèbres et prennent le diable pour guide.
36:00 On raconte même que pour plaire au maître des enfers,
36:03 certains seraient prêts à tout, même au pire, surtout au pire.
36:08 Comme dans le cas de l'affaire Michel Spieth.
36:13 Dans cette chapelle improvisée de Victoria, Colombie-Britannique,
36:17 une jeune fille de 6 ans s'apprête à être malgré elle au cœur d'un rituel troublant.
36:22 L'enfant fait face à un homme qu'elle ne connaît pas.
36:25 Un groupe d'hommes et de femmes font leur entrée.
36:27 Ils murmurent en chœur des litanies incompréhensibles.
36:31 Sans regarder l'enfant apeuré, il se déploie en demi-cercle.
36:35 Tous sont vêtus de noir, sauf une jeune femme.
36:39 Le jeune cœur de la fillette immobile bat maintenant la chamade.
36:43 Au signal de l'homme demeuré en retrait, l'étrange cérémonie débute.
36:48 Chacun connaît parfaitement l'ordre et l'issue du rituel macabre.
36:53 [Cri de la femme]
36:55 Un participant prend la fillette dans ses bras et la dépose sur l'autel.
37:09 Les adultes immobilisent l'enfant.
37:12 Du coin de l'œil, elle voit l'homme s'approcher à son tour.
37:16 Une des disciples remet à l'homme le calice.
37:19 Les autres obligent l'enfant à garder la bouche ouverte.
37:22 La petite est terrorisée.
37:24 Mais l'enfant entend une voix qui l'interpelle, une voix apaisante, une voix rassurante.
37:28 « Tout va bien, Michel. À trois, tu vas ouvrir les yeux.
37:31 Un, deux, trois. »
37:34 [Rires]
37:36 Michel Smith mettra beaucoup de temps à se remettre de ses émotions,
37:41 parce que Michel maintenant se souvient.
37:46 Il semble qu'à l'âge de cinq ans, la jeune Michelle Smith
37:49 aurait été livrée par sa mère à une secte satanique,
37:52 où elle aurait été abusée et forcée de participer à des sacrifices diaboliques.
37:57 C'est ce qu'elle découvrira à l'âge de 27 ans,
38:01 lorsqu'elle consultera le Dr. Pasdar, psychologue à Victoria.
38:04 Jusqu'alors, elle vivait de façon récurrente de graves problèmes émotifs.
38:09 Pour le praticien, il était clair que les problèmes de Michelle remontaient à son enfance,
38:14 et il crut bon d'utiliser l'hypnose régressive pour débloquer la mémoire de sa patiente.
38:19 À chaque fois qu'elle abordait un nouveau sujet,
38:22 tout ce qu'elle avait dit auparavant demeurait cohérent.
38:25 Tout cela ne pouvait pas être quelque chose qu'elle avait puisé dans la littérature,
38:29 puisque cela n'avait jamais été rapporté.
38:31 Sa connaissance ne pouvait donc venir que d'une expérience personnelle.
38:34 Je n'ai aucun autre moyen de l'expliquer.
38:39 Ces abus auxquels auraient participé ses parents auraient duré pendant plusieurs années.
38:44 En 1980, après quatre ans de thérapie,
38:47 Michelle raconte le fruit de sa démarche dans un livre intitulé "Michelle Remembers".
38:52 Le best-seller déclenche une vague de dénonciations.
38:55 Des quatre coins de l'Amérique, des gens sortent de l'ombre,
38:58 affirmant eux aussi avoir été victimes de ces adorateurs du diable.
39:02 Il n'y a pas vraiment rien de recrutement.
39:07 En le sens que moi, c'est des gardiennes qui m'ont introduit à ça,
39:12 puis on m'a obligée d'y mettre les pieds, à l'insu de ma famille.
39:17 Chez les sataniques, comme chez les lucifériens, la philosophie de base est la même.
39:21 Elle date du temps médiéval, c'est-à-dire donc qu'ils sont structurés en petits coven.
39:26 Jamais dépasser 13.
39:28 Pour le chiffre 13, évidemment, c'est basé sur des superstitions, on se comprend.
39:32 Mais souvent, surtout chez les sataniques,
39:35 c'est une religion qui est individuelle.
39:38 C'est pour ça que c'est si difficile de les dénombrer,
39:41 parce que c'est des gens qui pratiquent seuls à la maison.
39:43 C'est une quête de savoir, c'est une quête de puissance,
39:46 et souvent dans mes conférences, je répète que c'est une illusion,
39:50 puisque jamais on va mettre ça sur un sévire.
39:53 Le livre « Michel Remembers » marquera le début de le véritable psycho satanique.
40:00 Pendant des années, l'existence de ces groupes obscurs sera perçue comme une menace secrète.
40:05 Des rumeurs auraient couru à l'effet que ces adorateurs de Satan
40:11 se seraient infiltrés dans les écoles, les multinationales et les agences gouvernementales.
40:16 On aurait aussi associé ces groupes au trafic de drogue et au commerce d'enfants.
40:21 On doit se souvenir que ce sont, avant toute chose, des religions.
40:25 Ce sont des religions païennes.
40:27 C'est un retour au paganisme.
40:30 Dans quelques cas, malheureusement, il va y avoir un « acting out »
40:35 où on va aller jusqu'au cannibalisme.
40:37 Mais encore là, ce sont des cas isolés.
40:39 Une chance, ce sont des cas vraiment isolés,
40:41 de personnes qui veulent aller au-delà d'eux,
40:44 qui veulent aller chercher plus de puissance,
40:46 qui veulent aller chercher tel, tel, tel démon,
40:48 parce que c'est toujours la raison,
40:50 c'est qu'on va aller chercher la puissance de Lucifer,
40:52 où je me souviens, entre autres, d'une adepte du temps que j'étais prêtresse,
40:55 qui rêvait de mettre au monde l'antéchrist.
40:58 Elle rêvait ça, c'était le but dans sa vie,
41:00 de mettre au monde l'antéchrist.
41:02 Pourquoi? C'est sûr que c'est un « power trip », c'est un « ego trip »,
41:05 c'est quand quelque part, on est seulement un numéro sur notre carte d'assurance maladie.
41:08 Bon, bien, elle était tannée d'être un numéro sur sa carte d'assurance maladie.
41:11 Elle voulait devenir quelqu'un, elle voulait devenir la mère de l'antéchrist.
41:14 Les crêtes, entretenues par les médias à sensation et par certains groupes religieux,
41:23 prennent de telles proportions que même le FBI se sent interpellé.
41:27 L'enquête est confiée à l'agent Kenneth Lanning,
41:30 un spécialiste des affaires d'abus sur les enfants.
41:33 Lorsque j'ai commencé à discuter avec les experts et les gens qui avaient étudié la question,
41:39 j'ai vite découvert que ce genre de panique et de peur
41:42 avait été omniprésent à travers l'histoire.
41:44 Pendant des mois, Lanning va suivre toutes les pistes,
41:50 revoir l'ensemble des accusations et des allégations.
41:53 Personne avant lui ne s'était intéressé d'aussi près
41:56 aux activités de ces soi-disant groupes sataniques.
41:59 Donc plusieurs cas que les gens décrivent réfèrent à des meurtres en Syrie,
42:05 au sang et des brutalités contre des enfants qui auraient été photographiées.
42:09 Des choses plutôt difficiles à cacher,
42:12 mais que les policiers en scène de crime ne tarderaient pas à découvrir au fil de leur enquête.
42:17 Or, dans tous les cas où j'étais impliqué,
42:19 les policiers n'ont jamais trouvé ce genre de preuves.
42:22 Le rapport de Lanning va à l'encontre de tout ce qui fut avancé par les médias.
42:28 Il affirme n'avoir trouvé aucune preuve concernant les abus et les meurtres d'enfants
42:32 attribués aux groupes sataniques partout en Amérique du Nord.
42:35 Pas plus d'ailleurs que le soi-disant trafic de narcotiques ou commerces d'enfants.
42:39 Si certains crimes semblent porter l'empreinte du genre,
42:42 ils sont l'oeuvre d'individus solitaires et désaxés.
42:45 Mais alors comment expliquer les récits d'horreur de Michelle Smith et des dizaines d'autres victimes?
42:56 Traditionnellement, l'hypnose a toujours été liée à la mémoire.
43:02 Et la croyance populaire a vu que si vous hypnotisez quelqu'un,
43:06 cette personne a tout à coup accès à la mémoire.
43:09 Si vous hypnotisez quelqu'un, cette personne a tout à coup accès à une banque de données historique
43:16 qui ne serait pas là sans l'hypnose.
43:19 Alors à partir du moment où je me suis intéressé à cette idée d'hypnose de souvenir,
43:23 on s'est rendu compte que l'hypnose est probablement le pire des moyens à utiliser
43:27 lorsqu'on veut se souvenir de quelque chose.
43:29 Après vérification, plusieurs des lieux d'écrits n'ont jamais existé.
43:33 Bon nombre de personnes rapportées dans les récits n'étaient pas là où on avait prétendu qu'elles étaient.
43:37 À la lumière de ces révélations, quel est donc le vrai visage de Satan et de ses disciples?
43:42 Une réalité ou une ombre imaginaire?
43:45 Souvenir de nos propres terreurs d'enfants?
43:48 Les Américains adorent les histoires où il y a une frontière bien définie entre le bien et le mal.
43:55 Le criminel doit être le plus diabolique possible.
43:58 Et bien sûr, le meilleur moyen de vous retrouver dans cette catégorie, c'est de dire que vous êtes un sataniste.
44:04 Si vous adorez le diable, vous êtes aussitôt ici au sommet de la liste.
44:08 Pour les adeptes du satanisme, la place du diable dans leur religion serait tout à fait secondaire.
44:18 Pour eux, le satanisme c'est d'abord et avant tout un mode de vie,
44:22 une philosophie où l'on préconise l'absence de tabous et de moralité,
44:26 une doctrine axée sur le plaisir.
44:28 Une doctrine qui n'est pas sans rappeler celle prêchée par Charles Manson il y a 30 ans,
44:33 alors qu'il déclarait à son procès "Je suis celui dont la pensée mettra le feu à vos idées".
44:40 Depuis l'aube des temps, l'homme pressent l'existence de pouvoirs mystérieux.
44:46 Pour certains, ces pouvoirs sont ceux du divin.
44:49 Pour d'autres, ces forces mystérieuses sont le fait au contraire de pouvoirs inconnus cachés en chacun de nous,
44:55 révélés grâce à notre sixième sens.
45:00 Le pouvoir du diable
45:06 Le pouvoir du diable
45:12 Le pouvoir du diable
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45:24 Le pouvoir du diable
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45:56 *Musique*