• il y a 11 mois
Transcription
00:00 Jusqu'à 13h30, les midis d'Occulture.
00:05 Nicolas Herbeau, Géraldine Mosnassavoir.
00:09 Notre rencontre quotidienne, c'est une conversation à trois voix avec notre invité.
00:14 Ce midi, il est cinéphile, mais il est aussi le patron du conseil de surveillance de la société Gaumont.
00:20 Après avoir dirigé durant 30 ans cette entreprise, l'une des sociétés de production et de distribution du cinéma en France les plus puissantes,
00:27 l'occasion de parler de cette industrie.
00:30 Car dans un livre publié demain chez Gallimard, intitulé "Le cinéma, 50 ans de passion",
00:36 il revient sur son arrivée dans cette industrie, ses rencontres avec les producteurs, réalisateurs ou acteurs,
00:42 ou encore la fréquentation des salles obscures et la façon dont on consomme encore aujourd'hui les films.
00:49 Bonjour Nicolas Sédoux.
00:50 Bonjour.
00:51 Bienvenue dans les midis de Culture.
00:53 Merci.
00:54 La première question Nicolas Sédoux qu'on a envie de vous poser ce midi,
00:58 quel est le dernier film que vous ayez vu vraiment au cinéma, dans une salle de cinéma ?
01:03 Est-ce que le patron de Gaumont va au cinéma dans ses salles ?
01:08 Alors, le patron de Gaumont va au cinéma dans les salles, mais c'est vrai qu'il a le privilège de voir les films,
01:18 dans de moins bonnes conditions, car pour moi le cinéma c'est deux éléments.
01:24 D'un côté physiquement, un très grand écran, un très bon son, un spectateur très bien assis,
01:32 et de l'autre côté l'émotion collective.
01:34 Alors je m'excuse, je ne vais pas répondre à votre question, je vais y répondre autrement.
01:41 J'ai vu Titanic comme ça, ce qui était à l'époque dans le cinéma Gaumont Place d'Italie,
01:51 qui était je pense le plus beau cinéma de Paris.
01:54 Et c'est long Titanic, trois heures et quart.
01:59 Et ce qu'on apprécie le plus dans la qualité d'un spectacle, c'est le silence.
02:06 Et vous aviez ces jeunes filles, surtout les jeunes filles, il y avait également leurs copains,
02:13 de 12 à 19 ans, elles étaient là dans un silence religieux, il n'y a pas d'autre mot.
02:20 C'est à dire qu'elles étaient en train de tomber amoureuses de Leonardo DiCaprio,
02:25 qui à l'époque n'était pas la vedette qu'il est devenu, il était quasiment inconnu.
02:30 Et donc c'est pour ça, parce que le cinéma, vous êtes dans ces grandes salles,
02:40 et ce qui est formidable aujourd'hui, c'est qu'il y a eu le retour à la grande salle,
02:43 il y a des salles plus petites.
02:45 Vous avez tout d'un coup des enfants qui se mettent à éclater de rire sur un film d'animation.
02:52 Ou bien vous avez ces mêmes enfants qui sont là, qui se disent "mais qu'est-ce qui va se passer ?"
02:58 Mais ils sont là, ils sont silencieux.
03:00 Et donc votre question est une très bonne question, et pardon de ne pas y répondre directement,
03:06 parce que ça n'a pas beaucoup d'intérêt.
03:08 - Vous dites que vous les voyez dans les pires conditions,
03:11 parce qu'effectivement vous ne les voyez pas dans cette émotion collective que vous venez de décrire.
03:16 Vous les voyez souvent avant, dans les bureaux, vous avez peut-être lu le scénario également,
03:21 donc vous avez une avance sur le spectateur lambda que l'on peut être.
03:25 Mais véritablement pour vous, le cinéma reste ce moment de partage,
03:30 aussi avec ceux qui sont assis autour de nous ?
03:33 - Je vais même aller un peu plus loin.
03:36 Le cinéma, vous avez envie d'y aller.
03:40 Vous y allez rapidement seul, très souvent c'est précédé par une discussion,
03:44 on va aller voir ceci, on va aller voir cela.
03:46 - Un débat, oui.
03:47 - Le débat.
03:48 Alors il est possible dans un multisalle,
03:51 qu'il y en ait deux qui aillent voir un film et deux autres qui aillent voir un autre film.
03:55 Enfin en général on va voir le même film.
03:57 Donc déjà, il y a échange avant.
04:01 Puis on sort du film,
04:03 et là c'est simple,
04:05 si on commence à dire qu'on ne l'a pas aimé, le film il est mort.
04:09 Car ce qui fait le succès ou l'échec d'un film,
04:12 c'est le bouche à oreille de ceux qui nous écoutent,
04:15 qui ont aimé.
04:17 Et alors il y a des gens qui disent "il faut expliquer son amour".
04:20 D'abord on commence par avoir une émotion,
04:23 puis après ça on peut rentrer dans "pourquoi j'aime, pourquoi je n'aime pas".
04:27 Et donc, vous avez trois éléments,
04:30 vous avez l'avant,
04:32 le pendant,
04:34 la projection,
04:35 et l'après.
04:36 Et c'est ce qui fait, je dirais, le succès d'un film,
04:41 le succès du cinéma,
04:43 pourquoi aujourd'hui,
04:45 après ces deux années terribles de Covid,
04:48 les salles ont été fermées la moitié du temps.
04:51 Ce n'était jamais arrivé dans l'histoire du cinéma.
04:54 Alors les jeunes ne peuvent pas savoir ce qu'ont été les guerres mondiales,
04:58 mais pendant les deux guerres mondiales,
05:01 à part sur le théâtre des opérations,
05:04 pendant la première guerre mondiale,
05:06 la seconde guerre mondiale, théâtre des opérations,
05:08 il n'a pas duré très longtemps,
05:09 les cinémas sont restés ouverts pendant la guerre.
05:12 Là, pendant 300 jours, les cinémas ont été fermés.
05:15 Et cette année, enfin 2023,
05:18 les spectateurs étaient de retour dans les salles.
05:20 C'est formidable et ça montre, avec ces 130 ans,
05:24 la jeunesse du cinéma.
05:25 - Alors Nicolas, c'est de vous, ne nous direz pas quel est le dernier film que vous avez vu en salle.
05:29 En tout cas, je sais quel est le premier film que vous avez vu au cinéma.
05:32 - Mon cœur est bon.
05:40 Mais je suis un monstre.
05:44 - Il y a bien des hommes qui sont plus monstrueux que vous,
05:48 et qui le cachent.
05:50 - Outre que je suis laid,
05:54 je n'ai point l'esprit.
05:57 - Vous avez l'esprit de vous rendre compte ?
06:00 - Tout ce qui se trouve dans ce château vous appartient.
06:06 Exprimez au moindre caprice.
06:12 - J'apparaîtrai chaque soir à 7 heures.
06:17 Avant de disparaître, je devrais vous poser une question.
06:23 Toujours la même.
06:26 - Quelle est cette question ?
06:28 - Belle, voulez-vous être ma femme ?
06:35 - Non, la bête.
06:39 - Adieu donc, Belle.
06:43 A demain.
06:47 - "La Belle et la Bête" de Jean Cocteau en 1946.
06:58 Nicolas Sédoux en entendant et reconnaissant parfaitement la voix de Jean Marais.
07:03 Est-ce que vous revivez cette émotion, ce choc que vous avez reçu, subi à la sortie de ce film ?
07:11 C'est la première fois que vous allez au cinéma, vous avez 7 ans à l'époque.
07:14 - D'abord la voix de Jean Marais.
07:19 Il y a tout.
07:21 Jean Cocteau n'a pas commis beaucoup de films.
07:25 "La Belle et la Bête", je n'aime pas beaucoup...
07:29 C'est un mot dont il ne faut pas abuser, mais c'est un chef-d'oeuvre absolu.
07:33 C'est le premier film que je vois.
07:36 Pendant les guerres, je n'ai pas été emmené au cinéma.
07:39 Pas l'occasion d'aller au cinéma.
07:41 Famille et peut-être d'autres choses à faire.
07:45 Je suis absolument terrifié.
07:48 Je me souviens très bien, je suis très vite accroupi entre les rangs pour ne pas voir.
07:56 Mais ne pas voir, j'entends quand même.
07:59 Et rien que ce dialogue que vous venez de choisir, il y a une puissance.
08:05 Le film est du juste avant la guerre, ce fait honte de ma part.
08:11 On parle tout de même de 80 ans, c'est totalement d'actualité.
08:16 Et pour ceux qui ne l'ont pas vu, ils n'ont pas les images qui viennent derrière la parole.
08:23 Mais moi, j'ai immédiatement les images qui reviennent.
08:26 Oui, ça a été un choc formidable.
08:28 Et disons-le, je ne vais pas...
08:36 D'abord parce que le cinéma c'est la distraction.
08:41 On ne m'emmène pas au cinéma toutes les semaines.
08:44 Le cinéma, il m'arrivait en pension.
08:48 Ou à l'époque, on nous passe avec un projecteur 16 mm.
08:53 Disons des grands films populaires qui sont sortis sur les écrans depuis plus de 3 ans.
08:58 C'est ce qu'on a appelé, qui existe encore, le cinéma non commercial.
09:02 Et puis après ça, à partir de 16, 17, 18 ans, le cinéma c'est la vraie sortie.
09:10 Je rappelle à ceux et celles qui nous écoutent, qui sont très jeunes,
09:14 que la télévision débarque en France au moment du couronnement de la Reine Elisabeth, 1953.
09:21 Avant, il n'y a pas de téléviseur.
09:23 Et qu'il faut attendre la fin des années 50, le début des années 60,
09:27 pour que la télévision commence à être réellement présente dans les foyers.
09:32 Donc, notre sortie, c'est la sortie cinéma.
09:35 - Vous vous penchez dans ce livre qui sort demain chez Guélimard,
09:40 sur vos 50 ans de passion pour le cinéma.
09:42 Vous parlez dans les premières pages de ce moment, de ce choc,
09:45 devant ce film que vous voyez à l'âge de 7 ans.
09:49 Et vous dites "je deviens cinéphile".
09:51 Qu'est-ce que ça veut dire, devenir cinéphile, à ce moment-là, pour vous ?
09:54 Est-ce que vous vous projetez dans ce milieu du cinéma ?
09:58 Ou alors, c'est simplement le fait de savoir recevoir un film,
10:04 de ressentir des choses, et de se dire "ça c'est quelque chose que je ressens et qui me plaît".
10:11 - Je dis "cinéphile" au sens premier du terme.
10:17 C'est-à-dire, qui aime le cinéma.
10:20 Pas du tout un expert du cinéma.
10:22 Et donc, effectivement, c'est ressentir des émotions.
10:25 Et puis, voilà, je l'assume.
10:29 Moi, je suis amoureux de ces sublimes comédiennes,
10:33 et je rêve d'être à la place de ceux qui les séduisent.
10:39 J'en cite deux ou trois.
10:43 Gérard Philippe, qui était quand même la séduction même.
10:47 Bon, j'ai eu la chance par ailleurs de voir également au théâtre.
10:51 Mais voilà, il arrivait sur scène,
10:57 donc c'est l'époque où Jean Gillard était NP,
11:02 que ce soit notamment dans Ruy Blas.
11:05 Je veux dire, le public applaudissait au moment où il rentrait sur scène.
11:10 C'était le charisme même,
11:13 disons, la beauté masculine personnifiée.
11:17 - Ça a continué d'ailleurs.
11:19 Et on y reviendra sur les acteurs qui ont marqué aussi le cinéma,
11:23 qui ont poussé aussi Gaumont et d'autres sociétés de distribution et de production de films.
11:30 Si vous vous penchez sur ces 50 ans de passion du cinéma,
11:33 c'est aussi parce qu'aujourd'hui, il y a un intérêt sur votre famille, sur la famille Sédou.
11:39 Alors on connaît peut-être votre petite nièce Léa Sédou, qui est comédienne.
11:44 - La plus célèbre.
11:45 - La plus célèbre.
11:46 Mais il y a aussi, et vous posez la question, vos deux frères, puisque vous êtes trois,
11:49 et vous posez cette question.
11:50 Comment se fait-il que les trois fils de vos parents,
11:52 donc René Sédou et Geneviève Schlumberger,
11:55 vous, Jérôme, votre grand frère, et Michel, votre petit frère, soient dans le cinéma,
12:00 mais Nicolas Sédou, vous n'apportez pas particulièrement de réponse.
12:03 Alors est-ce que, depuis que vous avez écrit ces lignes,
12:06 vous vous êtes dit qu'il y avait dans la famille Sédou quelque chose qui nous poussait vers cet art-là ?
12:12 - Je crois qu'il y avait un terreau culturel.
12:15 Et je ne vais pas chercher à aller plus loin.
12:20 Et alors, si on veut s'exprimer au plus grand nombre,
12:29 il est évident que c'est le cinéma.
12:33 Cinéma a attiré dans les salles l'année dernière plus de 180 millions de spectateurs.
12:39 C'est un public considérable, et quand un film est un film à succès,
12:45 c'est là que vous touchez le plus le monde.
12:47 Et je m'arrêterai là dans l'explication, parce que,
12:50 sinon, que le cinéma...
12:55 Alors je pense que le cinéma n'est pas une industrie.
12:58 C'est un secteur d'activité, mais ce n'est pas une industrie.
13:01 C'est même la négation de l'industrie,
13:03 puisque la définition de l'industrie, c'est quand même la fabrication en série.
13:07 Et que le cinéma, c'est une oeuvre qui succède à une autre oeuvre.
13:13 Vous venez d'avoir la chance de participer à un très grand succès,
13:19 et puis le film d'après, il ne trouve pas le public.
13:22 Donc il n'y a aucun des critères industriels.
13:25 Sinon, un point comme un dramatique avec l'industrie,
13:29 c'est le coût de l'investissement.
13:31 Mais ce n'est sûrement pas une industrie.
13:33 Nous essayons de fabriquer des oeuvres,
13:37 et que chaque réalisateur, chaque dialoguiste, et chaque comédien,
13:44 eh bien, il veut participer, entre guillemets, à son oeuvre.
13:54 C'est ce qui fascine tellement les gens dans le cinéma,
13:57 c'est que vous fabriquez un décor sublime, et puis après ça, vous le démolissez.
14:00 Donc on est tout de même dans le domaine de l'éphémère,
14:04 et un film qui n'a pas trouvé son public,
14:07 il n'a pas été produit, il est déjà oublié.
14:10 Non, je crois qu'en revanche, il y a cette notion,
14:15 à cause de l'importance de l'investissement,
14:17 il y a cette notion d'entrepreneur.
14:23 Je n'ai pas d'explication, et j'ai réfléchi.
14:28 J'ai été aussi loin que je pouvais dans le raisonnement,
14:32 et je ne peux vous donner que cette réponse, un terreau favorable.
14:35 - Vous venez de parler de terreau favorable, Nicolas Cédou,
14:38 de votre famille à l'égard du cinéma,
14:40 et vous avez dit aussi, le cinéma, c'est ce qui permet de toucher le plus de monde possible.
14:46 Est-ce que c'est encore véritablement le cas ?
14:49 - Il n'y a aucun doute.
14:52 Vous savez que je me suis battu, et je continue à me battre,
14:58 contre le piratage des œuvres audiovisuelles.
15:01 Qu'est-ce qui est piraté en premier ? Ce sont les films de cinéma.
15:06 - La musique aussi, quand même.
15:09 - Bon, oui, non, mais bien sûr.
15:15 Bien sûr, alors la musique.
15:17 Bon, la musique, aujourd'hui...
15:19 - Voilà un art qui touche tout le monde aussi.
15:21 - Non, vous avez raison.
15:23 La musique touche encore plus le monde.
15:27 Bon, pour une bonne raison d'abord, c'est que vous pouvez écouter de la musique dans votre voiture.
15:31 Si vous regardez un film en conduisant, c'est un peu dangereux.
15:34 - C'est déconseillé, oui.
15:35 - Donc il vaut mieux regarder sur un GPS plutôt qu'un écran qui vous passerait un film qui vous captive.
15:41 Donc vous avez le piratage sur la musique.
15:45 Aujourd'hui, il y a deux fois moins de jeunes musiciens qui sont édités en France,
15:50 qu'il y a 15 ans.
15:52 Donc le piratage a été un désastre absolu.
15:55 Il se trouve que la littérature est relativement peu touchée
16:00 parce que le livre numérique n'a pas explosé,
16:03 comme certains le pensaient dans toutes les prévisions que chacun fait à un moment donné.
16:08 Il n'y aura plus de livre papier.
16:10 Alors je ne parle pas...
16:13 - Mais il y a un véritable attachement à l'objet du livre lui-même,
16:16 ce qui est peut-être moins le cas, et ça vous concerne.
16:19 À la salle de cinéma, parce que le piratage le témoigne.
16:23 - Le cinéma, je pense que ce que nous avons dit au début,
16:28 l'homme n'est pas un animal solitaire.
16:32 La lecture est un acte solitaire.
16:35 Toute une partie de l'écoute musicale est solitaire.
16:39 Le cinéma, c'est le partage.
16:42 Et je suis très frappé de voir que les salles qui ont été construites dans les années 70,
16:48 les plus grandes, les Zénith et compagnie,
16:50 au passage du 21ème siècle, on cherche à les agrandir.
16:55 Que les stades qui avaient été construits à la même époque,
16:59 aujourd'hui ils sont trop petits, il faut les agrandir.
17:02 Nous avons besoin de l'autre.
17:04 Nous avons besoin de partager avec l'autre,
17:06 même quand nous sommes, comme au cinéma,
17:09 lorsque nous assistons à un grand événement sportif,
17:12 nous sommes passifs.
17:14 Mais nous sommes passifs ensemble, ce qui nous rend actifs.
17:17 Je pense que cet élément pour l'avenir de l'humanité est absolument clé.
17:24 C'est-à-dire que le cinéma naît, il invente l'image,
17:28 il a le monopole de l'image.
17:30 130 ans plus tard, le cinéma est une exception dans un monde
17:38 où l'image est omniprésente.
17:40 Chacun d'entre nous a un téléphone,
17:42 qui aurait pensé que les téléphones prenaient des images,
17:44 que les téléphones enregistraient.
17:46 Les jeunes sont envahis d'images.
17:49 Le cinéma garde totalement sa spécificité.
17:54 Le cinéma, c'est-à-dire, le cinéma, c'est d'abord le lieu.
17:59 Ce lieu est projeté un film, et ce film, je l'assume,
18:03 vous allez le voir, vous ne l'aimez pas,
18:06 et c'est votre droit le plus strict, et le film est mort.
18:10 Ou bien au contraire, il vous plaît,
18:12 vous en parlez à vos amis, etc.
18:14 Ça prend un certain temps, le bouche-à-oreille,
18:16 c'est pas immédiat, parce que vous me dites,
18:18 j'ai vu un film formidable, il faut que j'ai le temps,
18:21 le lendemain, que je sois disponible,
18:23 que ma copine ou mon copain, j'ai réussi à le convaincre, etc.
18:26 Tout ça prend du temps, donc le bouche-à-oreille,
18:29 il lui faut le temps de s'exprimer,
18:31 et c'est pour ça qu'il est tout à fait important
18:34 que la salle de cinéma, pendant un temps suffisant,
18:37 ait le monopole de la diffusion de cette image.
18:40 Si je suis abonné, et que ce film,
18:43 il sort 8 jours après, sur une plateforme,
18:46 enfin, sur un autre écran,
18:48 eh bien, évidemment que je vais pas aller au cinéma.
18:51 - Alors j'ai une question à vous poser, Nicolas Cédou,
18:53 sur le cas de la série, par exemple.
18:55 Les séries, on les regarde de manière solitaire,
18:58 chacun chez soi, et pourtant, on en parle après.
19:02 Il y a presque le mouvement, en fait,
19:04 on garde le mouvement de partage dont vous parlez,
19:06 mais en ayant, en fait, on fait cohabiter
19:08 une expérience solitaire, avec une expérience démocratique,
19:11 de débat a posteriori, est-ce que, là aussi,
19:14 le cinéma, vous le sentez pas menacé,
19:16 par ce type d'expérience, en fait,
19:18 qui vient le concurrencer ?
19:21 - Alors, d'abord, il y a une révolution,
19:24 avec le fait qu'aujourd'hui,
19:27 la série va rester sur les écrans un certain temps.
19:33 Il y a 30 ans, vous avez une bonne émission de télévision,
19:37 vous me dites que vous avez vu une émission formidable,
19:39 je suis content pour vous, puisqu'elle n'est pas rediffusée le lendemain.
19:42 Donc, le bouche-à-oreille ne peut pas exister a posteriori.
19:47 En revanche, il existait a priori,
19:50 puisque, il y a 30 ans,
19:53 le premier succès de toutes les chaînes de télévision,
19:56 en Europe comme aux Etats-Unis, c'était les films de cinéma.
20:00 Les gens avaient vu ou n'avaient pas vu le film,
20:02 mais on savait que La Folie des Grandeurs,
20:05 Abiy Jacob, Rio Bravo...
20:09 Et les gens se disaient, chacun chez soi,
20:15 allait regarder le film.
20:18 Et donc, il y avait une sorte de communication.
20:20 Et vous avez tout à fait raison, aujourd'hui, avec la série,
20:23 on peut en parler avant, je vais voir ça, et après.
20:28 Il n'en demeure pas moins qu'on n'est pas ensemble.
20:32 Si vous voulez, quand vous êtes chez vous,
20:35 vous avez des voisins, ils se disputent, ils ne se disputent pas.
20:40 Si ce n'est pas votre micro-ondes, c'est le leurre qui vous rappelle à l'ordre.
20:44 C'est le téléphone qui sonne, parce qu'on n'a pas coupé les portables, etc.
20:47 Et que, je crois que l'attention...
20:52 Tout à l'heure, quand nous écoutions la voix de Jean Marais,
20:56 tout d'un coup, on s'arrête de parler,
20:59 parce qu'il y a un moment d'extraordinaire émotion.
21:02 Être ensemble, dans une salle, en train de rire,
21:07 ou totalement silencieux, ce n'est pas la même expérience.
21:13 Et je pense que, quand des enfants ont vu un film,
21:19 40-50 ans après, ils se souviennent d'avoir vu le film.
21:23 Ils ne se souviennent pas des séries qu'ils ont vues.
21:26 Je crois totalement à l'avenir du cinéma,
21:30 sous réserve, effectivement, que lorsqu'un film sort dans une salle,
21:34 il ne sorte que dans une salle pendant un certain temps,
21:37 et après ça, qu'il soit sur tous les autres écrans.
21:40 "La Montagne Magique" de Thomas Mann. C'est combien ?
21:46 - Verboten.
21:48 Interdit en Allemagne se livrer.
21:51 - Et Zola ? Il est verbotène, aussi ?
21:55 - Oui, Zola, aussi verbotène.
21:58 - Brecht ? - Verbotène.
22:00 - Emminger ? - Verbotène.
22:02 - Freud ? - Verbotène.
22:04 - Hitler ? - Verbotène.
22:06 Non, c'est mon combat !
22:08 - Vous êtes juif ? - Vous avez l'air juif.
22:13 - Il faut mettre l'adjectif à la fin, pas au début.
22:16 On ne dit pas "Juif, vous avez l'air", mais "Vous avez l'air juif".
22:20 Si je vous dis "Con, vous avez l'air", ce n'est pas français.
22:23 C'est juste, mais pas français.
22:25 - Vos papiers vérifiés. - Oui, monsieur.
22:28 - Vraiment chier, vous me faites air commissaire.
22:31 - Faites-les !
22:34 Heil Hitler !
22:41 Haltez-vous les fesses !
22:44 Haltez-vous les fesses !
22:46 Haltez-vous les fesses, je ne vous laisse pas sortir !
22:58 Non !
23:01 L'As des As de Gérard Houry, 1982, produit par Alain Poiré,
23:08 avec cette voix aussi reconnaissable que celle de Jean Marais, celle de Jean-Paul Belmondo.
23:12 Nicolas Cédou, c'est un film marquant pour vous, presque symbole.
23:16 On est en 1982, je viens de le rappeler, Géraldine,
23:19 c'est-à-dire 6 ans après votre arrivée à la tête de Gaumont,
23:23 en tant que président-directeur général.
23:26 On est au moment où ça fonctionne bien pour Gaumont,
23:30 c'est l'apogée presque de cette entreprise.
23:34 Quel rôle jouent justement les acteurs, les têtes d'affiches
23:40 à une personnalité comme Jean-Paul Belmondo, à ce moment-là ?
23:44 - Alors, c'est une époque où le cinéma français a des stars.
23:54 Il y en a une qui est encore vivante, et malheureusement,
23:58 la façon dont on en parle est dramatique, c'est son alter ego, c'est Alain Delon.
24:04 Peu de temps avant, avec le même Alain Delon, il y avait Alain Delon et Romy Schneider,
24:10 qui étaient quand même un couple mythique,
24:13 quand on voit une affiche ou une photo de la piscine.
24:17 Et je dis un mot d'Alain Delon parce que je trouve que ce qui se passe autour de lui est dramatique en ce moment.
24:27 Il se promenait avec ce petit badge quand il était à Cannes il y a encore 5-6 ans.
24:33 "Star".
24:37 Nous avons tué ce mot.
24:40 Et quand je dis "nous", c'est le mot qui vient des Etats-Unis,
24:45 et bien, il n'y a pas l'équivalent des Gary Cooper, des John Wayne, des Rita Evers, des Greta Garbo.
24:55 C'est-à-dire que la société veut que tout le monde soit pareil.
25:00 Tout le monde n'est pas pareil.
25:02 Le président de la République, il était le suffrage universel.
25:06 Ce n'est pas mon cas.
25:09 Non, mais ce que je veux dire, c'est que cette idée...
25:14 Un ancien président de la République qui disait "je suis normal".
25:17 Non, le président de la République, il n'est pas normal.
25:20 Que ce soit le président de la République française...
25:22 - Vous faites référence à François Hollande, je le précise.
25:24 - Oui. C'est vrai que les jeunes... - Je le dis.
25:26 Non, les jeunes, je pense qu'ils le connaissent quand même.
25:29 - Mais quand vous dites qu'on a tué les "star",
25:32 c'est-à-dire qu'on a désacralisé ce que ces acteurs et actrices représentaient à l'époque,
25:37 qui aujourd'hui n'existent plus ?
25:39 - En tout cas, ce dont je suis sûr, c'est qu'à l'instant, vous n'avez pas de "star" en France.
25:45 Et Leonardo DiCaprio, que j'évoquais tout à l'heure,
25:50 ne me semble pas être une "star" au niveau d'un Gary Cooper.
25:53 Voilà. Et donc je pense que oui, que la société...
25:59 Et je ne porte pas... Comment dire ?
26:01 Je ne porte pas de jugement de valeur. Je constate.
26:04 Ce qui est sûr, c'est que Belmondo...
26:10 C'est très intéressant parce que c'est à Saltinbank,
26:16 puisque c'est un comédien, mais qui est fils de membre de l'Institut.
26:20 Et ce fils de membre de l'Institut, justement, il a fait un labox.
26:24 Donc il y a un paradoxe absolument formidable.
26:28 Et je pense que c'est... Quand on voit son parcours
26:35 de A bout de souffle jusqu'à Las Tejas, je m'arrête là,
26:38 c'est extraordinaire.
26:41 Et ce que je cite, parce que ça, j'en étais le témoin,
26:45 c'est qu'après son AVC, la Mostra de Venise lui rend hommage.
26:51 Il est poussé par son fils, Paul, dans les ruelles de Venise.
26:57 Et je vais prendre la comparaison de Tintin.
27:02 Les femmes de 7 à 77 ans, plutôt jusqu'à 97 d'ailleurs,
27:07 et peut-être un peu plus tard que 7,
27:09 mais elles sont là, béates d'admiration devant cet homme
27:12 qui n'a plus que son sourire. Il n'est pas là en train de faire le guignol,
27:16 c'est le cas de le dire, mais son sourire est éclatant.
27:20 On dit de certains personnages qui sont charismatiques,
27:24 je crois que c'est la définition d'un très grand comédien ou d'une très grande comédienne.
27:28 C'est que, voilà, il y a un regard qui perce n'importe quoi
27:33 et qui fait que personne ne s'aperçoit qu'il est immobile sur son fauteuil.
27:37 - Est-ce qu'aujourd'hui il n'y a plus de stars ?
27:39 Moi je pense par exemple, et c'est peut-être une question de génération,
27:42 à Omar Sy qui a été porté par le film Les Intouchables
27:46 et qui depuis a une carrière jusqu'aux Etats-Unis.
27:48 Est-ce qu'il n'y a plus de stars aujourd'hui aussi ?
27:50 Parce qu'il y a beaucoup de films, il y a énormément de films
27:54 qui sortent tous les mercredis dans les cinémas de France.
27:57 Est-ce que du coup cet effet star un peu mythique s'est peut-être dissous,
28:01 en tout cas dilué dans la production cinématographique aujourd'hui en 2023 ?
28:06 - Je crois qu'il y a aussi le fait que c'est plus difficile de se protéger
28:13 parce que, au-delà de la caméra professionnelle,
28:20 tout le monde a une caméra dans sa poche
28:26 et que donc le moindre propos peut être transmis, transformé.
28:31 Voilà, je pense que c'est une évolution de la société.
28:35 Aujourd'hui vous voyez dans un journal Macron,
28:43 il y a quelques décennies, il y aurait toujours eu le prénom,
28:49 et quelques décennies auparavant, c'est "le président Macron s'est exprimé".
28:53 Voilà, je pense qu'il y a une évolution du langage,
28:57 il y a une évolution des moeurs,
29:00 il y a de moins en moins de vouvoiement,
29:02 de plus en plus de tutoiement.
29:05 Je pense que le fait que nous communiquions,
29:08 que nous ayons la possibilité de communiquer avec le monde entier à tout moment,
29:14 a coupé des barrières qui étaient des barrières culturelles.
29:20 - Des hiérarchies ? Vous êtes nostalgique des hiérarchies ?
29:24 - Je n'ai pas dit que j'étais nostalgique.
29:26 - C'est moi qui le dis.
29:27 - Je constate.
29:28 C'est pas la même chose.
29:30 J'ose espérer que je regarde toujours devant et pas derrière.
29:35 Mais je constate une évolution.
29:38 Le ministre est amené à parler du cinéma et de la télévision,
29:42 et à ce propos, du pouvoir de ces deux moyens d'expression.
29:45 À Paris, il y a un siècle,
29:47 il allait chaque soir au théâtre 3000 parisiens.
29:53 Si vous pensez au nombre de parisiens qui entrent chaque soir dans la fiction,
29:58 sur la région parisienne, il doit être autour de 3 millions et demi.
30:02 Les machines sont infiniment moins puissantes sur le sol et sur l'acte
30:09 que les machines à rêve ne sont puissantes sur notre esprit.
30:13 Ces machines n'ont de puissance magistrale que dans la mesure
30:20 où elles font appel chez nous à ce qui est le moins humain,
30:25 disons le plus organique, et disons clairement le sexe et la mort.
30:30 Si nous acceptons une fois pour toutes, sans contrepartie,
30:37 que cette immense puissance qui ne fait que commencer joue sur le monde
30:44 avec ses propres moyens, il en va tout simplement de ce que nous appelons la civilisation.
30:49 C'était le 9 novembre 1963. André Malraux, ministre de la culture, dans les actualités de 20h.
30:56 - Elle n'est pas qui parle de la puissance destructrice des machines à rêve
31:00 que sont la télévision et le cinéma.
31:03 Pourtant vous dites dans votre livre que André Malraux a fait du cinéma le 7ème art.
31:08 - D'abord, il a fait un film, "Mourir à Madrid".
31:15 Et je pense que si le journaliste l'avait interrompu ou lui avait dit "Monsieur le ministre,
31:23 vous avez appelé le cinéma le 7ème art, le romancier que vous êtes a fait un film
31:32 qui est un vrai film, qui est... comment dire, tout à l'heure on avait...
31:41 Moi je n'ai pas entendu ces propos de l'occupation, mais j'ai vu "La place de la Concorde"
31:51 déserte avec des soldats allemands. J'ai un père qui est en captivité pendant 5 ans,
31:57 il me quitte j'ai 6 mois, il me retrouve j'ai 6 ans.
32:00 Et que je trouve que le cinéma est incontestablement le 7ème art.
32:10 Alors d'abord parce que, je m'excuse de l'expression, mais il pique un peu partout.
32:16 Alors ne parlons pas de la littérature, c'est un rap permanent, la musique où c'est un accompagnement...
32:25 Et donc je crois que... je suis tout à fait étonné des propos d'André Malraux,
32:32 je n'avais pas du tout cette interview en tête. Parce que je crois que la culture, il ne faut surtout pas...
32:40 C'est ce que je n'aime pas dans le mot cinéphile actuel, c'est à dire qu'on est un spécialiste
32:45 et on va vous analyser telle ou telle image. Ce que j'aime c'est le sens propre, on aime le cinéma,
32:52 on aime la littérature, on aime la musique, et on peut aimer la musique et ne pas aimer Olivier Messiaen.
32:58 C'est à dire que chacun a le droit d'aimer un morceau de musique, d'aimer certains films.
33:06 Et je crois que le cinéma, c'est l'accès à la culture de ceux qui n'en ont pas.
33:11 Parce que c'est effectivement, et particulièrement le cinéma américain,
33:15 qui se veut un cinéma rassembleur dans un pays qui a été un pays majeur d'immigration,
33:22 donc avec des hommes et des femmes de cultures différentes quand ils arrivent.
33:27 Et donc c'est vrai que le grand cinéma américain populaire est un cinéma rassembleur.
33:34 Les cinémas en Europe sont beaucoup plus des cinémas qui sont fondés sur nos diversités culturelles.
33:40 Bergman, il n'est que suédois. Rosselini, Fellini, ils ne sont qu'italiens.
33:46 Et que nous, nous faisons d'abord un cinéma français.
33:50 Alors justement, sur le cinéma français, est-ce qu'aujourd'hui, parce qu'on est entre André Malraux,
33:56 qui a ouvert la culture, effectivement en tant que ministre de la culture, au plus grand nombre,
34:00 est-ce qu'aujourd'hui, et pour terminer, l'exception culturelle française du cinéma français,
34:07 elle est encore aujourd'hui portée par la politique publique, notamment,
34:12 qui était effectivement très engagée, qui vous, vous a parfois heurté.
34:18 On le lit dans le livre, je pense à Jack Lang, qui a fait séparer Gaumont et Patey au début des années 80.
34:26 Est-ce que la politique publique aujourd'hui, en France, elle donne toujours assez de moyens,
34:31 assez de prestige au monde du cinéma ?
34:36 Alors d'abord, il appartient au cinéma de se défendre.
34:42 Et je parlais, enfin nous parlions tout à l'heure de Jean-Paul Belmondo,
34:50 on parlait de Bertrand Tavernier disparu à peu près en même temps.
34:54 Les stars du cinéma défendaient le cinéma.
35:00 Et le cinéma, ça veut dire toutes sortes de films, sans opposer l'un à l'autre.
35:08 Je pense qu'aujourd'hui le cinéma doit être extraordinairement attentif,
35:12 il est normal que chacun prêche pour sa paroisse,
35:16 mais d'être extraordinairement attentif quand il n'est plus dans son propre cénacle de parler d'une seule voix.
35:23 Et je le regrette de constater que ce n'est pas toujours le cas.
35:26 La politique des pouvoirs publics, alors d'abord, il y a un élément,
35:30 c'est que toute une partie du financement du cinéma ou du refinancement du cinéma,
35:34 ce n'est pas le contribuable.
35:36 C'est vous comme spectateur à travers le fonds de soutien,
35:39 et donc régulièrement, alors évidemment ça s'appelle une taxe,
35:43 ça ne peut pas s'appeler autrement qu'une taxe,
35:45 mais c'est une taxe qui est sur les billets de cinéma,
35:48 qui est sur les chaînes de télévision, qui est sur les plateformes,
35:52 et donc qui ne concerne pas le contribuable.
35:54 L'aide de l'État direct, on ne va pas en parler, c'est trop technique,
35:58 mais ce sont les crédits d'impôt, les SOFICA.
36:01 Et je pense qu'il est très important que, alors un,
36:04 d'abord pendant la crise du Covid, les pouvoirs publics ont permis,
36:09 aucune salle de cinéma n'a fermé en France,
36:12 alors qu'elles ont été fermées pendant 300 jours,
36:14 et donc c'est bien l'aide des pouvoirs publics qui a permis au cinéma
36:17 de continuer à être ici au début de 2024.
36:21 Et d'autre part, le système du fonds de soutien
36:25 est celui qui préserve l'exception culturelle,
36:28 et que si nous avons un cinéma dont nous parlons comme ça,
36:32 à l'avenir duquel je crois totalement,
36:35 et que nos voisins italiens, quand on regarde ce qu'est le cinéma italien,
36:39 mais vous, vous êtes probablement trop jeunes,
36:41 quand on regarde ce qu'est le cinéma anglais des années 50,
36:44 eh bien, ils ne sont plus là.
36:47 Ils ne sont plus là parce que,
36:49 le réalisateur qu'a, que Nicolas Cédou défend de cinéma,
36:54 tout le monde s'en fout.
36:56 Bon, en revanche, quand Jean-Paul Belmondo parle,
36:58 quand Costa-Gavras parle, on écoute.
37:00 Parce que, voilà, ils sont connus du grand public,
37:04 dans un cas, c'est un auteur,
37:07 je parle de Costa, je parlais de Tavernier avant,
37:09 et donc, ils sont beaucoup plus écoutés que nous.
37:11 Et je trouve que, de ce côté-là,
37:13 les grands talents d'aujourd'hui,
37:15 sont sûrement moins solidaires que n'étaient leurs aînés.
37:18 Nicolas Cédou, votre vie avec le cinéma,
37:22 on la découvre dans ce livre,
37:24 qui sort demain aux éditions Gallimard,
37:26 et qui s'intitule "Le cinéma, 50 ans de passion".
37:29 Merci beaucoup d'être venu dans les Midi de Culture.
37:31 C'est moi qui vous remercie.
37:32 Et pour finir, Nicolas Cédou,
37:34 nous avons choisi deux chansons issues de films
37:36 à succès de Gaumont.
37:38 Vous pouvez écouter une des deux chansons,
37:40 soit une chanson issue de La Boum,
37:42 soit une chanson issue de Don Giovanni.
37:44 Laquelle souhaitez-vous écouter ?
37:46 Le terme chanson pour Don Giovanni...
37:48 Voilà, une musique plutôt, j'irais.
37:50 Je vais vous dire, comme vous ne pouvez pas passer les deux,
37:52 un air de Mozart serait pas mal
37:54 pour finir sur France Culture.
37:56 [Musique]
38:17 [Musique]
38:37 Merci beaucoup Nicolas Cédou d'être venu sur France Culture.
38:40 Dans les Midi de Culture, une émission préparée par Aïssa Twain,
38:42 Doye, Anaïs Hisbert, Cyril Marchand, Zora Vignier,
38:45 Laura Dutèche-Pérez et Manon Delassalle.
38:47 C'est Louise André qui réalise cette émission.
38:49 Et Delia est à la prise de son ce midi.
38:51 A demain Géraldine.

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