Avec Aurore Bergé, ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les Discriminations
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:07 - Il est 8h34, bonjour à toutes et à tous, les Français veulent savoir,
00:11 parlons vrai ce matin avec Aurore Berger qui est ministre déléguée,
00:15 chargée de l'égalité entre les hommes et les femmes,
00:17 et de la lutte contre les discriminations.
00:20 Aurore Berger, bonjour. - Bonjour.
00:22 - Je vous ai vu hier soir à la conférence de presse du président de la République,
00:27 je ne vais pas commenter les propos du président de la République,
00:32 ce qui m'intéresse ce sont les faits, les actes.
00:35 Qu'allez-vous faire au pouvoir pendant 3 ans et demi ?
00:38 C'était l'objet de cette conférence de presse, quels sont vos engagements ?
00:43 Et je vais commencer avec le congé de naissance.
00:47 La natalité baisse, nous avons eu les chiffres hier,
00:51 le congé parental sera remplacé par le congé de naissance,
00:54 vous avez porté cette mesure, il s'agit d'un réarmement démographique,
01:00 il faut absolument relancer la natalité dans ce pays,
01:05 alors est-ce que ce congé de naissance remplacera le congé parental ?
01:08 - Oui, ça a été annoncé par le président de la République,
01:10 moi je suis très fière de cette mesure,
01:12 je l'ai portée parce que je crois que c'est un progrès formidable,
01:15 à la fois pour les familles, pour les parents, pour l'égalité
01:18 entre les femmes et les hommes évidemment,
01:20 le partage des responsabilités, des rôles,
01:22 pour garantir que les deux parents puissent être impliqués dans la vie de leurs enfants,
01:25 et puis c'est bon aussi pour nos enfants,
01:27 l'idée c'est de laisser plus de liberté, plus de choix,
01:30 personne ne sera obligé évidemment de s'arrêter s'il ne le souhaite pas,
01:33 il ne faut pas culpabiliser non plus les hommes ou les femmes
01:35 qui ne veulent pas s'arrêter après une naissance,
01:37 mais c'est donner la possibilité d'avoir plus de temps auprès d'un enfant.
01:41 - Donc un couple pourra s'arrêter 6 mois,
01:44 hommes et femmes, 6 mois, payé combien ?
01:47 - Alors quand vous cumulez congé paternité et maternité,
01:50 et que vous ajoutez ce nouveau congé qui sera créé,
01:53 ça fait à peu près en effet 6 mois par parent,
01:55 qui pourra être pris.
01:57 - En même temps ?
01:58 - Alors c'est au libre choix en fait,
02:00 l'objectif c'est de laisser le plus de liberté possible aux hommes et aux femmes,
02:04 et donc soit ils pourront le prendre ensemble,
02:05 c'est-à-dire être ensemble auprès de leur enfant,
02:07 c'est aussi permettre que le père s'implique dès le plus jeune âge,
02:10 et soit auprès de sa compagne,
02:13 parce qu'il y a aussi des sujets qui existent sur la question de la santé des femmes,
02:16 la question du postpartum par exemple,
02:18 qui peut apparaître plusieurs semaines, plusieurs mois après,
02:21 ou alors ça peut être successivement.
02:23 L'objectif c'est tout simplement, on le voit bien,
02:26 les parents ont changé, les familles ont changé,
02:28 et on a besoin de créer des libertés,
02:30 on a besoin de porter des progrès nouveaux dans le pays.
02:32 - Oui, mais plus court que le congé parental,
02:34 mieux rémunéré que le congé parental.
02:36 - En vrai le congé parental aujourd'hui...
02:37 - Le congé parental c'est 429 euros je crois.
02:39 - Au plus !
02:40 - Au plus !
02:41 - Mais surtout ça marche pas.
02:42 Il y a eu une réforme sur François Hollande du congé parental,
02:45 qui a dit "on va obliger un partage du congé parental entre père et mère".
02:50 Résultat, ça a été divisé par 10,
02:53 le nombre de recours, le taux de recours au congé parental,
02:56 le nombre d'hommes ou de femmes qui s'arrêtent,
02:58 a été divisé par 10 depuis cette réforme.
03:00 Donc ça ne marche pas.
03:01 Quand on oblige, ça ne marche pas.
03:03 Quand on veut promouvoir l'égalité entre les femmes et les hommes,
03:06 il faut laisser plus de choix et offrir plus de droits aux parents.
03:10 Et surtout, ça a un effet assez pervers,
03:12 c'est que vous éloignez aussi un peu durablement les femmes,
03:15 potentiellement du marché du travail.
03:16 Moi, ma profonde conviction, c'est qu'il faut laisser le choix.
03:20 Il ne faut pas obliger,
03:22 il ne faut pas que ce soit une contrainte si vous voulez.
03:24 On ne peut pas avoir des femmes qui disent "ben écoutez,
03:26 j'aurais aimé m'arrêter, j'ai pas pu parce que c'était pas assez indemnisé",
03:30 parce que 429 euros maximum,
03:32 et à l'inverse, on ne peut pas avoir des femmes qui disent
03:34 "moi j'aurais aimé m'arrêter juste quelques semaines,
03:37 et ensuite reprendre mon activité professionnelle,
03:38 mais j'ai pas eu de mode de garde,
03:40 donc j'ai pas eu d'autre choix que de m'arrêter".
03:41 Donc c'est contre ça qu'il faut lutter.
03:43 Garantir d'avoir des modes de garde qui soient efficaces,
03:46 et garantir d'avoir des progrès supplémentaires.
03:48 - Comment faire avec les enfants à partir de 6 mois ?
03:50 Donc évidemment, trouver systématiquement
03:53 une place en crèche.
03:55 - Place en crèche, assistante maternelle,
03:57 il y a plein de solutions évidemment qui existent.
03:59 - Oui, des solutions de garde. Une solution de garde.
04:01 - C'est l'engagement qui a été pris.
04:02 - Rémunérer combien ?
04:03 - C'est ça qu'on est en train de déterminer,
04:05 évidemment bien au-delà des 429 euros,
04:07 l'objectif c'est que ce soit proportionné au salaire.
04:10 Alors évidemment ce ne sera pas maintien à 100% de votre salaire,
04:13 pour des raisons évidentes,
04:15 on est en train de le déterminer.
04:16 Moi j'avais lancé tout le travail avec les partenaires sociaux aussi
04:19 pour les concerter, parce que l'idée c'est que
04:21 ce soit l'État qui prenne sa part.
04:23 - Vous pensez qu'il faut que ça soit rémunéré combien pour que ça soit bien suivi ?
04:25 - Là, tout de suite je ne pourrais pas vous dire,
04:28 parce qu'on va encore réunir les partenaires sociaux sur le sujet.
04:30 - Au-delà des 429 euros ?
04:32 - On ira bien au-delà des 429 euros maximum,
04:35 maximum qui étaient accordés aux parents chaque mois,
04:39 parce que sinon, encore une fois,
04:41 ça veut dire que les classes moyennes ne peuvent pas.
04:42 Quand vous gagnez 2 000 ou 3 000 euros par mois,
04:44 que vous venez d'avoir un enfant,
04:45 ça coûte cher, tout simplement d'avoir un bébé qui vient de naître.
04:48 C'est un bouleversement dans vos vies.
04:50 Si on vous dit "vous avez le droit de vous arrêter, mais c'est 429 euros par mois",
04:53 en fait vous ne pouvez pas.
04:54 Et donc ça veut dire que ce congé,
04:56 c'était un congé qui malheureusement
04:58 prenait le risque d'être réservé,
05:00 soit à ceux qui avaient énormément d'épargne et de moyens,
05:02 soit à ceux qui avaient très peu d'écart avec leur niveau de revenu.
05:05 En clair, ça pénalisait les classes moyennes.
05:07 On crée un progrès nouveau,
05:09 on offre un droit nouveau aux parents,
05:11 et on favorise l'égalité entre les femmes et les hommes.
05:13 - Aurore Berger, la natalité baisse,
05:15 certains, et notamment le Rassemblement National,
05:17 proposent un ministère de la Famille.
05:19 Il y aura un ministère de la Famille ?
05:23 - La question des familles, de toute façon,
05:26 moi je l'ai portée, c'est transverse,
05:28 et c'est évidemment à la fois
05:30 l'enjeu de l'égalité entre les femmes et les hommes.
05:32 C'est un enjeu évidemment de politique familiale,
05:34 c'est un enjeu de solidarité,
05:36 et c'est aussi à Bercy, parce que c'est concrètement
05:38 la politique économique que vous menez
05:40 pour garantir d'être en soutien, évidemment,
05:42 de toutes les familles, c'est la parentalité
05:44 dans le monde professionnel.
05:46 Bref, ça doit être partout, et ça doit être un engagement très fort.
05:48 Vous n'avez pas échappé que le mot "famille"
05:50 est revenu très souvent, hier,
05:52 dans l'intervention du Président de la République.
05:54 Donc c'est au cœur de ses préoccupations.
05:56 - Très souvent, et ça me fait plaisir
05:58 que vous le soulignez, parce que j'ai
06:00 écouté attentivement le Président de la République hier soir,
06:02 et j'ai retenu une chose.
06:04 Pour moi, sa principale promesse,
06:06 "Nos enfants vivront mieux demain."
06:08 C'est pour moi sa principale promesse.
06:10 Alors je vais m'appuyer sur cette promesse.
06:12 "Nos enfants vivront mieux de moins."
06:14 Demain, comment ?
06:16 D'abord, si la France reste la France.
06:18 C'est ce que a dit, hier soir,
06:20 Emmanuel Macron.
06:22 À propos de l'école,
06:24 "Cérémonie de remise des diplômes
06:26 dans chaque collège et lycée."
06:28 "Généralisation de la tenue unique à l'école
06:30 à partir de 2026."
06:32 Vous m'arrêtez si je dis des bêtises.
06:34 Vous confirmez tout cela. "Cours de théâtre obligatoire
06:36 au collège à la rentrée."
06:38 "Éducation civique, enseignement renforcé
06:40 dès la 5ème."
06:42 "Apprentissage de la marseillaise
06:44 en primaire." C'est-à-dire,
06:46 apprentissage de la marseillaise,
06:48 c'est-à-dire qu'on va chanter la marseillaise ?
06:50 - On va apprendre l'origine,
06:52 parce qu'avant de la chanter,
06:54 il faut comprendre les mots qu'on prononce.
06:56 Comprendre le sens historique
06:58 que ça veut dire, évidemment.
07:00 Et puis, c'est surtout, encore une fois,
07:02 recréer des rites,
07:04 des rituels. Que l'école
07:06 recrée des rites pour garantir que
07:08 tous nos enfants passent tout simplement
07:10 par l'école de la République.
07:12 Et donc, cette école de la République, elle garantit,
07:14 elle est la même promesse pour tous nos enfants.
07:16 Moi, je suis en charge de la lutte contre les discriminations.
07:18 Si on veut, à un moment, sortir de ce sujet
07:20 des discriminations, évidemment,
07:22 l'école, c'est le cœur de la bataille qu'on doit
07:24 mener pour garantir que chacun,
07:26 quelle que soit son origine sociale,
07:28 son adresse, que vous soyez dans l'hyper-ruralité,
07:30 que vous soyez dans un quartier prioritaire de la ville,
07:32 que vous soyez en Outre-mer, en Hexagone,
07:34 et, encore une fois, la même promesse républicaine.
07:36 Donc, c'est à la fois la transmission
07:38 des savoirs fondamentaux,
07:40 bien sûr, mais c'est aussi, dans les savoirs fondamentaux,
07:42 ce qu'est notre République,
07:44 ce qu'est notre histoire.
07:46 - Est-ce que nos enfants vivront mieux de mien,
07:48 demain, s'ils vont dans une école privée ?
07:50 - Mais c'est un libre choix des parents.
07:52 Moi, j'ai fait les deux. Comme le Président de la République, il l'a dit hier.
07:54 Moi, j'ai été et à l'école publique
07:56 et à l'école privée. C'est un libre choix des parents.
07:58 Et, moi, je ne veux pas qu'on rouvre...
08:00 Certains ont tenté de rouvrir la guerre
08:02 avec l'école privée. En général,
08:04 ça s'est mal fini et les Français leur ont dit "stop" assez vite
08:06 et sont allés manifester.
08:08 Donc, moi, je pense qu'il ne faut pas rouvrir ce sujet.
08:10 Il faut, encore une fois, quand on parle de progrès,
08:12 quand on parle de liberté, laisser
08:14 le libre choix aux parents. Après,
08:16 il faut que la République et l'État soient, évidemment,
08:18 extrêmement exigeantes. À partir du moment
08:20 où l'État finance, où les Français
08:22 financent l'école privée quand elle est
08:24 sous contrat, alors, de manière évidente,
08:26 il y a des règles qui sont posées,
08:28 qui doivent être respectées. Il y a des inspections
08:30 qui sont réalisées. Évidemment, les écoles privées
08:32 sous contrat doivent s'y conformer
08:34 très strictement. - Doivent s'y conformer
08:36 très strictement. Je vais revenir
08:38 sur le cas de Stanislas,
08:40 puisque le rapport a été...
08:42 Le rapport de l'Inspection générale
08:44 de l'Éducation nationale, rendu
08:46 à Gabriel Attal
08:48 l'été dernier, a été révélé
08:50 par Mediapart.
08:52 15% - je vais y revenir,
08:54 mais auparavant - 15% seulement
08:56 des enseignants remplacés
08:58 lors d'absences de courte durée
09:00 dans le public. 15% seulement.
09:02 - Mais c'est un enjeu majeur.
09:04 - Alors que dans le privé, les enseignants sont
09:06 remplacés beaucoup plus rapidement. - Et l'enjeu majeur,
09:08 c'est ce que le Président de la République a porté
09:10 avec le pacte, justement, pour l'école.
09:12 C'est l'enjeu d'attractivité des métiers, pour
09:14 garantir qu'on ait plus d'hommes et de femmes
09:16 qui aient envie de s'engager dans ces métiers,
09:18 parce que ce sont des métiers qui ont, évidemment,
09:20 du sens. - Donc on revoit la formation. - Il n'y a pas de République
09:22 que vous pouvez bâtir si vous n'avez pas une école
09:24 qui est solide, tout simplement. Et donc, pour que
09:26 l'école soit solide, vous avez besoin d'enseignants.
09:28 D'enseignants qui soient mieux rémunérés,
09:30 c'est ce qu'on fait, mieux reconnus, mieux valorisés
09:32 dans la société, mieux respectés aussi,
09:34 y compris des parents, parce qu'on voit
09:36 aussi de plus en plus de conflictualité
09:38 à l'école, y compris quand les parents
09:40 contestent l'autorité
09:42 qui est portée par les enseignants. Tout le monde
09:44 dit qu'il y a besoin d'autorité dans notre pays. Je suis la première
09:46 à le dire, l'autorité, évidemment, dans les familles, l'autorité
09:48 dans la rue, l'autorité à l'école. Il faut aussi
09:50 que l'autorité de l'enseignant et les savoirs délivrés
09:52 par les enseignants, ils soient respectés.
09:54 - Alors, on attend du concret, parce que
09:56 Gabriel Attal avait parlé d'un enseignant devant
09:58 chaque élève, c'était à la rentrée,
10:00 ce qui n'est pas le cas, encore une fois,
10:02 lorsqu'il y a des absences, les absences
10:04 de courte durée, je précise.
10:06 Bien, nous verrons, là encore, j'attends
10:08 des actes, je ne suis pas dans le commentaire,
10:10 nous verrons les actes.
10:12 Le collège,
10:14 c'est plus que collège, école, collège, lycée,
10:16 Stanislas. Donc,
10:18 faut-il mettre fin au
10:20 conventionnement de cet établissement ?
10:22 - Déjà, c'est pas à moi de me
10:24 prononcer sur le sujet. - Non, c'est pas à vous.
10:26 - Je comprends, moi j'ai pas eu le rapport de l'inspection,
10:28 j'ai lu l'article
10:30 qui est paru dans la presse,
10:32 il y a évidemment des choses qui ne me conviennent pas,
10:34 une raison évidente,
10:36 je suis en charge des gays, entre les femmes
10:38 et les hommes, lutte contre la discrimination,
10:40 notamment lutte contre l'homophobie, donc,
10:42 évidemment, il y a des choses qui ne me conviennent pas.
10:44 - Pardon, je résume,
10:46 pour ceux qui ne sauraient pas,
10:48 cours d'enseignement catholique obligatoire,
10:50 c'est non conforme à la loi.
10:52 - Mais c'est pour ça qu'il y a des inspections, en fait,
10:54 notre pays fonctionne avec des inspections,
10:56 et ensuite, ça veut dire que ça doit être
10:58 tenu. - Pro-homophobe,
11:00 anti-avortement, promotion des thérapies
11:02 de conversion, propos
11:04 anti-IVG,
11:06 un catéchiste aurait
11:08 parlé d'interdiction de relations sexuelles
11:10 avant le mariage.
11:12 Je n'en rajoute pas.
11:14 - Je ne suis pas en charge,
11:16 vous le savez, de ce sujet, donc ce n'est pas à moi
11:18 de dire ce qu'on va mentionner ou pas. - Non, mais je suis d'accord,
11:20 ce qui me gêne. - Moi, ce que je dis, c'est que la République, elle doit être très claire.
11:22 Il y a une inspection qui a été menée
11:24 par les plus hautes autorités de l'éducation nationale.
11:26 - Et le rapport était sur le bureau
11:28 du ministre de l'éducation nationale dès cet été.
11:30 - Le rapport, je crois qu'il fait des préconisations
11:32 très claires, qui doivent donc
11:34 être suivies des faits. Point barre.
11:36 Donc, la seule nécessité aujourd'hui,
11:38 c'est que cet établissement, comme
11:40 tous les établissements de France,
11:42 se conforme à ses obligations.
11:44 - Et si cet établissement ne s'y conforme pas ?
11:46 - Les inspections sont très solides,
11:48 sont très bien organisées dans notre pays, et donc vont aller
11:50 vérifier. En plus, je crois que vous, comme d'autres,
11:52 vous allez aller vérifier, sinon,
11:54 dans un mois, dans deux mois, dans six mois,
11:56 comment les choses se passent. - Nous ferons notre boulot.
11:58 - L'établissement a été largement commenté, il y en a bien d'autres
12:00 dans notre pays. Donc, ça veut dire, tout simplement,
12:02 qu'encore une fois, les préconisations doivent
12:04 être mises en place. En tout cas, moi,
12:06 en tant que ministre en charge à EUTH contre les discriminations,
12:08 je n'accepterai jamais
12:10 que des établissements scolaires,
12:12 que des services publics, en vérité.
12:14 Quels que soient les types de services publics,
12:16 puissent être des lieux d'accueil,
12:18 de paroles homophobes, de paroles dégradantes,
12:20 pour nos enfants et nos filles.
12:22 - Et si c'est le cas, faut-il
12:24 mettre fin au conventionnement
12:26 de cet établissement ?
12:28 - Encore une fois, si c'est le cas,
12:30 il y a des préconisations très claires qui doivent être
12:32 suivies. Point barre.
12:34 - Donc, on met fin au conventionnement ?
12:36 - Non, ils doivent se conformer
12:38 aux demandes qui ont été
12:40 faites par les inspecteurs,
12:42 qui sont indépendants, qui sont qualifiés
12:44 pour ça. Moi, je ne sais pas inspecter un établissement.
12:46 Vous non plus. C'est pas notre rôle,
12:48 c'est pas notre fonction, c'est un métier.
12:50 Donc, les inspecteurs y sont allés,
12:52 ils ont relevé ce qu'ils notent comme
12:54 étant des dysfonctionnements par rapport
12:56 à la manière avec laquelle ce type d'établissement doit fonctionner.
12:58 Et bien, maintenant, ils doivent s'y conformer
13:00 comme tous
13:02 les établissements de notre pays.
13:04 - Alors, nos enfants vivront mieux demain.
13:06 Mais comment est-ce que nos enfants vivront mieux
13:08 demain dans cette France de l'angle mort ?
13:10 Je reprends une expression
13:12 du président de la République. Cette France de l'angle
13:14 mort. Comment faire
13:16 pour que le travail paie mieux ?
13:18 Parce que c'est l'un des vastes problèmes.
13:20 Les classes moyennes travaillent,
13:22 souvent gagnent correctement leur vie,
13:24 mais à la fin du mois,
13:26 ces hommes et ces femmes
13:28 s'aperçoivent que finalement,
13:30 se demandent finalement
13:32 pourquoi ils ont travaillé.
13:34 - Je pense que c'est l'une des plus grandes injustices,
13:36 en tout cas c'est ce qu'ils ressentent comme l'une des plus grandes injustices,
13:38 de dire "je bosse", mais finalement,
13:40 est-ce que si je ne travaillais pas,
13:42 je n'aurais pas une vie plus facile ?
13:44 Je pense que personne n'est au chômage de gaieté de cœur,
13:46 donc il faut toujours faire très attention à ce qu'on dit sur ces sujets-là,
13:48 et qu'en général, les gens se battent,
13:50 évidemment, pour pouvoir retrouver
13:52 une activité professionnelle. Et que j'appartiens
13:54 à une génération qui pensait d'ailleurs que le chômage de masse
13:56 était son avenir,
13:58 et on a vu que c'était l'inverse,
14:00 et qu'on pouvait sortir durablement du chômage de masse.
14:02 Ça veut dire qu'on peut avoir un avenir professionnel
14:04 dans notre pays, qu'on peut avoir de la mobilité professionnelle,
14:06 qu'on peut progresser. Ce qu'il faut, c'est non seulement
14:08 qu'on puisse progresser, mais qu'on puisse
14:10 progresser socialement, salarialement,
14:12 de manière évidente, que les inégalités aussi
14:14 de revenus entre les femmes et les hommes soient
14:16 réellement corrigées, et là-dessus, on a un travail
14:18 majeur à conduire, que j'entends évidemment
14:20 mener. Il y a ce qu'on fait avec la prime
14:22 d'activité, on l'a largement revalorisé,
14:24 la prime d'activité c'était quoi ? C'était
14:26 exactement ça, c'est-à-dire qu'il faut qu'il y ait un
14:28 gain à reprendre une activité
14:30 professionnelle, parce que
14:32 parfois ça peut même avoir un coût, de reprendre une
14:34 activité professionnelle. Donc c'est ça qu'on fait.
14:36 Mais, il faut aussi envoyer ce signal à nos
14:38 entreprises. L'enjeu c'est aussi que ce
14:40 soient nos entreprises, parce que c'est elles
14:42 en première ligne pour rémunérer. - Parce que je pense à une femme ou un homme
14:44 qui gagne 2000, 2500 euros,
14:46 3000 euros net, ce sont
14:48 ces Français-là, ces Français-là
14:50 qui ne voient pas le bout du tunnel.
14:52 - Ces Français-là, ils ont vu
14:54 leur taxe d'habitation être supprimé.
14:56 - Oui, oui.
14:58 - Ils ont vu leur impôt sur le revenu être
15:00 diminué. Ils ont vu souvent
15:02 leur prime d'activité être augmentée.
15:04 Ils ont vu la revalorisation
15:06 aussi d'un certain nombre d'allocations dont ils bénéficient.
15:08 Les allocations familiales, par exemple,
15:10 qui ont été revalorisées, vous savez
15:12 bien que c'est pas plafonné, on n'empêche pas
15:14 un certain nombre de Français de bénéficier
15:16 de ce soutien à nos familles.
15:18 Donc, ils ont aussi vu cela.
15:20 Et je crois que ce sont aussi des mesures qui ont été
15:22 extrêmement importantes en termes de pouvoir d'achat.
15:24 - Ils voient aussi l'inflation. Ils voient aussi
15:26 l'inflation qui a été très forte,
15:28 qui se calme un petit peu. Ils voient aussi
15:30 le prix de l'électricité qui augmente.
15:32 - L'une des plus bases d'Europe et un des prix d'électricité
15:34 dont vous le savez, qu'on a tenu.
15:36 Qu'on a tenu. C'est-à-dire que si l'État
15:38 n'avait pas mis en place un bouclier terrifiaire... Alors, j'entends toujours que
15:40 quand ça augmente, ça augmente trop. Et ça augmente trop
15:42 pour ceux, évidemment, qui sont les plus fragiles, les plus
15:44 modestes, notamment qui votent. - Mais l'État va récupérer cet investissement.
15:46 - Mais pour quoi faire ?
15:48 - En augmentant la taxe de 10%,
15:50 l'État va récupérer ses 40 et quelques
15:52 milliards injectés pour soutenir,
15:54 pour empêcher
15:56 que le prix d'électricité ne s'envole.
15:58 - On a fait en sorte, vous le dites vous-même,
16:00 que le prix de l'électricité et du gaz s'envole.
16:02 Sinon, on a des Français qui juste n'auraient pas pu
16:04 payer leur facture d'électricité. Et des
16:06 entreprises aussi, parce qu'on a protégé nos artisans,
16:08 nos commerçants, nos entreprises. C'est majeur.
16:10 Il n'y a aucun autre pays qui a autant protégé
16:12 le pouvoir d'achat. Aucun autre pays n'a autant
16:14 protégé le pouvoir d'achat. Donc il faut quand même
16:16 un moment l'avoir en tête. Et puis un moment, oui,
16:18 les prix vont sans doute devoir
16:20 un peu augmenter. C'est ce qu'a annoncé le président
16:22 de la République. Mais pourquoi ? Parce que
16:24 à un moment, on n'est pas un État soviétique.
16:26 Enfin, à un moment, on ne peut pas non plus en permanence
16:28 tenir les prix. Notre responsabilité,
16:30 par contre, c'est de faire en sorte que les
16:32 entreprises puissent augmenter les niveaux de
16:34 rémunération. Parce que le sujet de l'inflation,
16:36 c'est d'abord que les rémunérations
16:38 suivent nos parents. Ils ont vécu
16:40 avec des taux d'inflation bien supérieurs à ceux qu'on vit.
16:42 Bien supérieurs. Sauf que leur salaire suivait.
16:44 Et donc c'est aussi ça qu'il faut
16:46 à un moment remettre sur la table.
16:48 C'est ce qu'on avait lancé avec la conférence sociale.
16:50 J'y étais. Notamment,
16:52 encore une fois, sur les enjeux d'égalité entre les femmes et les hommes.
16:54 Parce que vous savez, quand ça ne suit pas, ça suit encore moins
16:56 pour les femmes. Et donc c'est ces sujets-là qu'on doit continuer
16:58 à porter. - Nos enfants vivront mieux
17:00 demain ? Avec quoi ? Avec la
17:02 généralisation du SNU
17:04 en seconde ? Toute une classe
17:06 d'âge ? Filles et garçons ?
17:08 Filles et garçons, toute une classe d'âge ?
17:10 - Le président de la République a dit qu'il se prononcerait
17:12 prochainement sur le sujet.
17:14 Vous avez entendu dans ses propos qu'il souhaite, lui,
17:16 avancer dans la voie de la généralisation.
17:18 Mais parce que je crois qu'on a encore besoin
17:20 de rites, de rituels,
17:22 de passages.
17:24 Et se dire que tous les Français,
17:26 tous nos enfants, encore une fois,
17:28 quelles que soient leurs orientations,
17:30 quelles que soient leurs conditions, quelles que soient leurs origines
17:32 sociales, géographiques, à un moment,
17:34 ils ont le même rituel.
17:36 Ils ont le même accueil dans la République.
17:38 Je crois que ça a du sens. On n'arrête pas de dire qu'on est en perte
17:40 de repères, qu'on est une France fracturée,
17:42 individualisée, morcelée, etc.
17:44 - C'était l'objectif hier soir, redonner des repères.
17:46 C'était l'objectif hier soir, c'est ce que j'ai ressenti.
17:48 - Oui, c'est redonner du sens,
17:50 des repères, de l'enthousiasme
17:52 aussi, je suis désolée, mais on vit dans
17:54 un pays dans lequel on a de la chance.
17:56 On a de la chance de vivre dans ce pays,
17:58 de vivre dans un pays qui va bien,
18:00 dans un pays où on a un taux de chômage qui est extrêmement bas,
18:02 on a un taux d'emploi qui est extrêmement haut,
18:04 on a des opportunités qui existent
18:06 pour l'ensemble de nos concitoyens,
18:08 on a des services publics qui sont puissants,
18:10 ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas des réformes majeures à conduire.
18:12 Donc c'est aussi ça qui sort de cette morosité ambiante.
18:14 - On est aussi dans un pays où l'insécurité progresse,
18:16 on est aussi dans un pays où nos enfants
18:18 sont à la merci de trafiquants de drogue,
18:20 on est aussi dans un pays...
18:22 Si, ça existe, Rhoam Berger.
18:24 - Ok, on peut tout dépeindre en noir,
18:26 on peut aussi être honnête sur la réalité.
18:28 - Je dépeins la réalité des choses.
18:30 - Oui, mais la réalité des choses n'est pas,
18:32 heureusement, que tous nos enfants en allant
18:34 au collège ou au lycée le matin
18:36 se font violenter ou kidnapper.
18:38 - Mais il y a deux France pour Rhoam Berger.
18:40 - Non, je pense qu'il y en a sans doute
18:42 beaucoup plus d'ailleurs que deux.
18:44 Il y a évidemment des territoires qui sont
18:46 extrêmement divers. La question c'est
18:48 comment la République, elle est la réponse
18:50 partout et tout le temps, pour qu'il n'y ait jamais
18:52 de repli identitaire, pour qu'il n'y ait jamais de repli communautaire,
18:54 et pour qu'à un moment tout le monde se dise
18:56 "Ok, la République elle est là, elle est solide,
18:58 elle est fraternelle, elle est généreuse,
19:00 mais elle pose aussi des règles qui sont
19:02 extrêmement claires, elle laisse rien passer,
19:04 rien passer sur les discriminations,
19:06 rien passer sur les enjeux d'égalité entre les femmes
19:08 et les hommes, rien passer sur les enjeux
19:10 de laïcité, mais je crois que c'est ça
19:12 qu'on doit absolument réaffirmer. - Alors, discrimination,
19:14 la lutte contre les
19:16 discriminations, vous avez déjà
19:18 réfléchi aux premières mesures
19:20 que vous allez engager ?
19:22 - La discrimination c'est très large.
19:24 Discrimination c'est par exemple
19:26 votre adresse. Aujourd'hui,
19:28 on a beaucoup de Français qui regardent leur adresse,
19:30 qu'elle soit dans la grande ruralité,
19:32 dans des quartiers prioritaires,
19:34 et à un moment se disent qu'ils n'ont pas les mêmes opportunités.
19:36 Ça, ça participe à un profond sentiment de déclassement.
19:38 - Alors que faire ? - C'est ce qu'on doit faire.
19:40 Quand le président de la République a parlé
19:42 de réarmement civique, c'est typiquement ça.
19:44 C'est comment vous réarmer l'ensemble des services
19:46 publics pour que partout ils soient au niveau,
19:48 comment on leur redonne des moyens, que ce soit
19:50 évidemment sur la santé, que ce soit sur l'éducation,
19:52 c'est exactement ce qu'on est en train de faire.
19:54 Comment on met en responsabilité
19:56 aussi toutes les parties prenantes, y compris
19:58 les entreprises, beaucoup s'engagent.
20:00 Quand on a mis en place par exemple l'index professionnel
20:02 entre les femmes et les hommes, tout le monde a ricané.
20:04 On a été les premiers en Europe à le faire,
20:06 pour mesurer les inégalités concrètes qui existent
20:08 au sein des entreprises, entre les entreprises.
20:10 Ben résultat, c'est attirer
20:12 toutes les entreprises vers l'eau, parce qu'il n'y en a aucune
20:14 qui avait envie de dire aux Français "ben vous savez quoi,
20:16 nous dans l'index entre les femmes et les hommes, on est bon dernier".
20:18 Donc ça a aussi des effets qui sont
20:20 extrêmement positifs d'arriver à tirer
20:22 tout le monde vers l'eau. - Alors quelles mesures
20:24 pour lutter encore mieux contre
20:26 l'inégalité entre les femmes et les hommes ?
20:28 - Alors, typiquement...
20:30 - À quoi réfléchissez-vous,
20:32 Aurore Berger ? - Il y a un gros sujet qui est d'abord
20:34 l'enjeu de l'inégalité professionnelle.
20:36 Tout n'est pas gagné sur la question des violences,
20:38 et je ne veux pas donner le sentiment que ce n'est pas une priorité.
20:40 Ça restera toujours
20:42 une priorité. Mais il y a aussi un enjeu
20:44 qui est l'enjeu du quotidien,
20:46 de ce que vivent aujourd'hui beaucoup trop de femmes,
20:48 ce qu'ont vécu nos mères, et ce que vivent malheureusement
20:50 aujourd'hui encore les femmes de notre pays,
20:52 c'est que "à travail égal, salaire égal",
20:54 pour beaucoup d'entre elles c'est resté un slogan,
20:56 et qu'on n'a pas réussi à un moment
20:58 à franchir le cap.
21:00 Moi je veux qu'on réunisse l'ensemble des entreprises
21:02 pour avancer sur ce sujet-là, parce qu'en fait
21:04 la vraie rupture qui se passe
21:06 dans les carrières, et ça rejoint notre premier
21:08 sujet sur le congé de naissance, c'est quoi ?
21:10 C'est l'arrivée d'un enfant. Et le fait que l'arrivée
21:12 d'un enfant, elle pénalise ce qui est aujourd'hui,
21:14 elle pénalise beaucoup plus les femmes
21:16 et les mères qu'elle le pénalise les pères,
21:18 et donc ça veut dire qu'à un moment
21:20 on a un double effet pervers,
21:22 on a des femmes qui renoncent à leur désir d'enfant,
21:24 ou qui retardent leur désir d'enfant.
21:26 - Je comprends, mais alors concrètement ?
21:28 - Et bien c'est tout le travail que je veux conduire
21:30 avec les entreprises,
21:32 avec les partenaires sociaux, pour dire que
21:34 tout en haut de l'agenda social,
21:36 peut-être, peut-être, faut pas peut-être
21:38 commencer tout de suite par des mesures coercitives,
21:40 c'est pas en tout cas l'état d'esprit, j'en ai
21:42 de nommer dans lequel j'ai envie de m'inscrire,
21:44 mais je veux tout de suite qu'au cœur de l'agenda
21:46 social, il y ait la question de l'égalité
21:48 entre les femmes et les hommes, de l'égalité salariale,
21:50 et ça répondra aussi aux enjeux
21:52 de natalité qu'on a évoqués, je crois.
21:54 - Hier soir, le président de la République a été
21:56 interrogé sur le cas Gérard Depardieu,
21:58 "je n'ai aucun regret d'avoir défendu
22:00 la présomption d'innocence", a-t-il dit,
22:02 "j'ai le regret de ne pas avoir assez dit
22:04 que la parole de ces femmes victimes
22:06 de ces violeurs était
22:08 importante". Avez-vous été choqué
22:10 par les propos d'Emmanuel Macron sur France 5 ?
22:12 - Non, parce que je crois qu'il a eu l'occasion
22:14 d'ailleurs de les clarifier hier,
22:16 pour ceux qui n'avaient pas envie de les comprendre,
22:18 il a été très clair
22:20 sur à la fois la présomption d'innocence,
22:22 et moi je ne peux pas être ministre des droits des femmes
22:24 et en même temps donner le sentiment que
22:26 il faut arriver à tenir un équilibre, et c'est toujours
22:28 difficile de le tenir, mais extrêmement
22:30 exigeant et nécessaire. Il y a
22:32 une présomption d'innocence qui doit être garantie
22:34 et refusée tout tribunal médiatique.
22:36 Ça c'est le premier point, parce que la seule
22:38 vérité qui doit pouvoir exister, c'est la vérité judiciaire.
22:40 Mais quand je dis ça, je sais
22:42 aussi que pour les femmes qui portent plainte et qui ont le
22:44 courage de porter plainte, il n'y a que
22:46 1% des plaintes pour viol,
22:48 ou violences sexuelles,
22:50 qui aboutissent à une condamnation. Et ça,
22:52 ça doit changer. Et il faut tenir
22:54 les deux bouts. La présomption
22:56 d'innocence, mais aussi... - Est-ce qu'il faut mettre fin à la prescription ?
22:58 - On a élargi
23:00 déjà le délai considérablement.
23:02 Est-ce qu'il faut aller
23:04 au-delà ? - Oui. - Je suis pas certain.
23:06 - Quel est votre sentiment ? - Est-ce que c'est une réponse ?
23:08 J'en sais rien. Ce que je crois, c'est que
23:10 par exemple, typiquement le travail qui a été conduit par la CIVIS,
23:12 vous le savez, sur la question des violences
23:14 faites aux enfants, ce que ça a
23:16 démontré, au-delà même du débat
23:18 qu'ils ont posé, qui est très intéressant sur la prescription,
23:20 c'est comment vous faites pour
23:22 qu'à un moment, il y ait un accueil qui soit
23:24 possible d'une parole, quand bien même
23:26 elle se dévoile, 20 ans,
23:28 30 ans, 40 ans plus tard,
23:30 et que cette parole puisse être entendue,
23:32 puisse être acceptée.
23:34 Et donc c'est parfois plus ça que vous disent d'ailleurs
23:36 les victimes, c'est pas tant "j'ai besoin
23:38 aujourd'hui d'un traitement judiciaire parce que 40 ans
23:40 après, est-ce que ce serait
23:42 possible ou même souhaitable ?" Mais au moins, j'ai
23:44 besoin d'un lieu, et la CIVIS a été
23:46 ce lieu-là, où
23:48 ma parole est vue comme étant
23:50 légitime et importante. Et ça, je crois
23:52 que c'est essentiel. Et donc il faut que
23:54 on tienne, et moi je tiendrai ce discours-là,
23:56 que oui, la parole
23:58 des femmes s'est libérée, et tant mieux.
24:00 Des choses qui faisaient ricaner
24:02 il y a 10 ou 15 ans,
24:04 j'entends notamment ce qui s'est passé par exemple pour Judith
24:06 Godrej, je pense que c'est majeur ce qu'elle disait,
24:08 et la manière avec laquelle elle dit
24:10 "heureusement, tout ça, la société
24:12 ne l'accepte plus, la société elle est devenue très
24:14 intolérante vis-à-vis des violences faites aux femmes,
24:16 très exigeante vis-à-vis
24:18 de la lutte contre toutes les formes de violences faites
24:20 aux femmes et à nos enfants. Et tant mieux,
24:22 mais on doit réussir à le faire dans
24:24 un cadre où la seule vérité
24:26 qui peut exister est la vérité judiciaire."
24:28 - Dernière question, très vite, Rachida Dati,
24:30 candidate à la mairie de Paris, elle l'a annoncée ce matin.
24:32 - C'est pas un scoop. - Vous n'êtes pas surprise, non ?
24:34 - C'est pas un scoop, elle l'a toujours dit, elle a cette ambition,
24:36 et elle a le droit d'avoir de l'ambition pour Paris.
24:38 - Merci, il n'y a pas eu d'accord, là ?
24:40 - Ecoutez, je ne crois pas.
24:42 - Ah oui, oui. - Je ne crois pas,
24:44 et comme le président l'a dit, il n'y en a pas eu,
24:46 mais personne ne nous croit si on le dit.
24:48 Donc moi je peux réaffirmer qu'il n'y a pas d'accord,
24:50 mais je suis fière qu'elle soit au gouvernement. - Bien, merci
24:52 Aurore Berger d'être venue nous voir ce matin
24:54 sur l'antenne de Sud Radio 0826 300 300.
24:56 826 300 300