• il y a 11 mois
Transcription
00:00 Le syndrome de la femme forte.
00:01 Ok.
00:02 Parce que...
00:02 - Ah ouais. - Ouais.
00:03 - C'est un vrai sujet. - Trop impératif, un sujet.
00:05 - C'est un vrai sujet. - C'est un vrai sujet.
00:06 - C'est un vrai sujet. - Je me redresse.
00:08 En fait, moi, ça a eu un vrai impact pour moi parce que...
00:12 J'ai grandi en cité,
00:14 l'aînée de 4 filles,
00:16 mon père, il voulait absolument un garçon,
00:17 donc moi, il m'a dit clairement, ma fille,
00:19 il faut que tu sois l'équivalent de 10 mecs.
00:21 Oh la vache !
00:22 Donc ça veut dire, tu ne pleures pas,
00:23 tu ne montres pas tes sentiments,
00:25 tu ne montres pas tes sentiments,
00:26 tu dois avancer, tu dois réussir.
00:28 - Tu es obligée d'adopter. - Tu es l'exemple.
00:30 Tu dois ouvrir la voie de cette manière-là et pas autrement.
00:33 C'est comme ça, comme ça, comme ça.
00:35 Et en fait, moi, j'ai vécu ça en me disant,
00:37 mais en fait, je n'ai pas de vie.
00:39 Je n'ai pas le choix.
00:41 En fait, j'ai une vie de merde.
00:42 Et je vois les femmes de ma famille qui sont hyper fortes,
00:44 qui tiennent hyper bien la maison,
00:46 donc je dois être comme elles.
00:47 Donc en fait, ça te met une pression qui est juste...
00:48 - La performance. - Ouais.
00:50 Et tu es comme ça, comme ça tout le temps,
00:51 et tu arrives à un moment où tu rencontres quelqu'un,
00:53 tu veux peut-être faire ta vie,
00:55 tu te dis,
00:56 mais en fait, tu ne me sers à rien,
00:57 parce que je vois 10 bonhommes par rapport à toi.
00:59 Et là, tu te rends compte qu'il y a un problème.
01:01 Tu te dis, ce n'est pas normal.
01:03 Ce n'est pas normal de penser ça,
01:05 de dire, en fait, tu ne me sers à rien.
01:06 Ben si, tu me sers pour partager des moments,
01:08 mais à ce moment-là de ma vie,
01:10 je n'avais pas cette vision-là.
01:11 Donc, j'ai divorcé.
01:13 J'ai eu des problèmes de santé en lien avec ça
01:15 parce que je ne gérais pas du tout mes émotions.
01:16 J'ai fini l'hôpital, j'ai failli faire un arrêt cardiaque.
01:19 Le cosas d'homme de la femme forte a failli me tuer, clairement.
01:23 Et le médecin m'a dit, écoutez,
01:25 vous n'avez aucun problème au niveau du cœur.
01:26 Vous avez une colère en vous.
01:28 Je ne sais pas ce que vous avez,
01:30 mais il faut lâcher.
01:31 On lui a dit, il faut lâcher.
01:32 Et moi, je sais que c'est quelque chose qui m'a énormément bouffée.
01:35 Et quand je me suis recentrée en travaillant là-dessus,
01:38 là, je vois, ah, mais moi aussi, je me sens concernée.
01:40 Ah, mais moi aussi, je me sens concernée.
01:42 Mais j'avais honte d'en parler.
01:43 En fait, il y a une vraie honte autour de ce syndrome-là
01:46 parce qu'on se dit, en fait, si je dis que juste,
01:48 je suis fatiguée de tout porter,
01:51 c'est-à-dire que je suis épuisée,
01:53 on va me juger parce que je ne suis pas une bonne femme,
01:55 une bonne mère ou autre.
01:56 Et tu as l'impression que vu que tout est sur tes épaules,
01:58 si toi, tu t'écroules, tout s'écroule.
02:00 C'est comme un peu les mères célibataires.
02:01 Je trouve qu'elles ont un peu ce truc-là aussi,
02:03 genre les mamans qui sont célibataires,
02:04 elles font la mère, le père, la soeur, le frère,
02:07 elles ont tout en même temps.
02:08 Donc, en fait, elles retiennent tout,
02:09 parce qu'elles ont l'impression que si un moment,
02:10 elle, elle lâche, tu as l'impression que tout le monde va lâcher.
02:13 Et je comprends 100 %.
02:14 Et c'est vrai que je trouve qu'on n'en parle pas assez.

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