• il y a 11 mois
Passionné de musique depuis le plus jeune âge, il en a fait son métier jusqu'à devenir à 33 ans seulement le patron d'Universal Music France. Véritable visionnaire, il a collaboré avec des icônes telles que Johnny Hallyday ou encore Mylène Farmer et lancé la carrière en France des plus grandes stars internationales dont Sting, Lionel Richie et Eminem. D’où lui vient cette vision unique qui a contribué à façonner le paysage musical français ? Quelle est sa méthode pour discerner les pépites parmi les talents émergents ? Cette semaine, Pascal Nègre revient sur son exceptionnelle carrière de producteur de musique dans l'émission Un monde, un regard présentée par Rebecca Fitoussi.
Année de Production : 2023

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Transcription
00:00 *Musique*
00:23 Comme des millions de Français, notre invité adore écouter de la musique.
00:27 C'est l'une de ses grandes passions.
00:29 Mais la différence entre lui et nous, c'est que lui, il en a fait son métier.
00:32 Plus que ça encore, c'est lui qui a choisi, produit et lancé la plupart des morceaux que vous écoutez à la radio ou écoutiez dans les boîtes de nuit.
00:41 A seulement 33 ans, il était déjà le patron de la plus grande maison de disques du pays.
00:46 Durant sa carrière, il a travaillé avec des artistes comme Johnny Hallyday,
00:49 Milène Farmer, Zazie, Alain Bashum, Julien Clerc, Khaled.
00:53 Il a développé la carrière en France de stars comme Bruce Springsteen, George Michael, Sting, Lionel Richie, Eminem, Lady Gaga.
01:00 Et ça ne s'est pas arrêté après son départ d'Universal.
01:03 "Tant que j'ai la passion, je continuerai", dit-il.
01:06 Alors il continue avec #NP, son label indépendant 6 et 7.
01:10 Il dit chercher des artistes qu'on écoutera après sa mort.
01:14 Mais en trouve-t-il encore ?
01:15 Est-ce que ce n'est pas plus difficile de trouver la perle rare depuis que des artistes se produisent et se diffusent eux-mêmes sur TikTok ?
01:22 Est-ce que la musique n'est pas en train d'échapper un peu aux producteurs ?
01:26 Posons-lui toutes ces questions. Bienvenue dans "Un monde, un regard" et bienvenue à vous, Pascal Nec.
01:30 Merci d'avoir accepté notre invitation ici au Sénat, au Dôme Tournant.
01:34 J'ai l'impression que la musique ne cesse de vivre des révolutions.
01:37 Il y a eu ces questions de téléchargement illégaux, il y a eu le streaming.
01:40 Aujourd'hui, ces artistes qui émergent sur TikTok, un peu par eux-mêmes, est-ce que vous vous sentez parfois dépassés ?
01:46 Est-ce que vous arrivez à suivre et comment vous faites pour suivre ?
01:49 Alors, de tout temps, il y a des artistes qui essayaient d'émerger.
01:53 Alors c'est vrai qu'aujourd'hui, les réseaux sociaux leur permettent de se créer une audience et de commencer à avoir des fans.
01:59 Alors qu'à l'époque, ils envoyaient des cassettes en maison de disque et si, ils tournaient.
02:05 C'est-à-dire que le seul vecteur qui existait à l'époque, c'était la scène.
02:09 Aujourd'hui, les réseaux sociaux sont un autre vecteur qui n'empêche pas la scène d'être toujours très importante
02:17 dans plein de genres musicaux, je pense, au rock, je pense à la pop, c'est important.
02:22 Vous continuez d'aller vous, essayer de repérer des gens dans des petites salles de concert ou vous allez aussi sur les réseaux sociaux ?
02:27 Les deux, les deux.
02:28 Bon, sachant que c'est, comme vous avez pu le remarquer, plus simple de regarder TikTok chez soi que...
02:32 C'est vrai.
02:33 Non, c'est formidable.
02:36 Mais c'est vrai que tout à coup, ça change tout le processus de création.
02:42 La première chose, c'est qu'aujourd'hui, plus de 60% des musiques que vous entendez sont produites par l'artiste lui-même.
02:52 D'accord.
02:53 Ça, c'est la première chose.
02:54 Mais donc, c'est une vraie question.
02:55 Donc, il y a vraiment... Le poids de notre production est devenu très, très important.
02:59 Deuxièmement, quand vous signez avec un label, vous pouvez signer avec plusieurs formes de relations.
03:07 Soit vous signez entre un artiste, soit tout à coup, vous vous produisez et vous allez voir le label avec vos bandes, vous avez déjà enregistré,
03:16 ou on vous a donné une avance pour vous permettre d'enregistrer.
03:18 Et là, le label va vous conseiller en termes de promotion, de marketing, puis de vente.
03:25 Soit vous êtes assez grand et vous faites tout tout seul, vous demandez juste à la maison disque de vous distribuer et vous donner une avance.
03:32 Donc, c'est vrai qu'aujourd'hui, c'est assez spectaculaire du côté des majors, où de plus en plus les majors sont des distributeurs et plus des producteurs.
03:43 Donc, le métier de producteur change ?
03:45 Le métier de producteur change.
03:47 Imaginez qu'aujourd'hui, les trois majors représentent moins de 10 % de la production.
03:51 90 % sont soit des producteurs indépendants, soit des artistes qui se produisent.
03:56 Vous pensez que le métier de producteur pourrait disparaître ?
03:58 Non, parce que je pense qu'on ne réussit pas tout seul.
04:02 Un artiste, il a besoin d'être entouré.
04:04 Alors, il sera entouré par un producteur ou il sera entouré par un manager.
04:09 Et puis, il y a différents producteurs.
04:12 De plus en plus aujourd'hui, les producteurs sont à la fois des producteurs de disques.
04:17 Est-ce qu'on ose encore parler de disques, d'ailleurs ?
04:19 Ou sont des producteurs de spectacles.
04:22 Souvent, ils font les deux.
04:24 Donc, vous allez avoir besoin d'avoir des alliés.
04:27 Un artiste ne réussit jamais seul.
04:31 Vous avez d'ailleurs une belle définition du producteur.
04:33 Vous dites, c'est "dénicher un talent, en être convaincu de manière irrationnelle,
04:37 lui signer un contrat, choisir les musiciens et les techniciens,
04:40 puis lui faire rencontrer son public".
04:42 C'est un peu comme un entraîneur sportif, dites-vous.
04:44 C'est un compagnon, dans le sens latin du terme, celui avec qui l'on partage le pain.
04:50 Un compagné, oui.
04:51 C'est le mot "irrationnel" que je retiens aussi de cette phrase.
04:54 Il y a quelque chose d'irrationnel dans la rencontre entre un producteur et un artiste ?
04:57 Oui.
04:58 C'est comme une histoire d'amour.
05:00 Parce que la chose la plus importante entre un producteur et un artiste,
05:04 ou un manager, un agent et un artiste, c'est la confiance.
05:08 Et donc, tout à coup, vous allez créer une relation de confiance.
05:12 Et tant que cette relation de confiance est là, vous avancez.
05:15 Si un jour elle se casse, il faut arrêter, parce que ça ne marchera plus.
05:19 On ne pourra plus fonctionner.
05:21 Mais ça veut dire que parfois, peut-être, certains ne vous ont pas compris dans vos choix.
05:24 Est-ce que ça vous est arrivé qu'on vous dise "Non mais là, tu vas te planter, tu t'es trompé" ?
05:28 D'avoir repéré, ou avoir cru repérer des talents, et qu'on vous dise "Mais non, mais là, tu te trompes".
05:32 Mais je vous parlerai de tous les artistes avec lesquels j'ai travaillé, qui ont connu le succès.
05:38 Parce que ça serait trop long de vous parler de tous les artistes que j'ai signés, qui n'ont pas marché.
05:42 Donc, la règle, c'était à peu près, si vous êtes bon,
05:46 sur six artistes que vous signez, il y en a un qui marche.
05:49 Bien sûr.
05:50 Donc, vous ne pouvez pas à chaque fois réussir, ce qui est normal.
05:56 Vous savez, le succès, c'est toujours un petit miracle.
06:01 Toujours.
06:02 Alors, moi, je ne sais pas ce qui fait le succès.
06:05 Je peux vous faire la liste de ce qui ne fera pas le succès.
06:08 Si tu fais ça, ça ne marchera pas.
06:10 Mais en revanche, qui va faire que le public va être là, qu'est-ce que vous en savez ?
06:14 Ça va même plus loin.
06:16 Vous pouvez faire 300 ou 400 000 personnes followers sur TikTok,
06:21 et puis vous sortez un titre, et vous allez avoir deux streamings.
06:25 Donc, attention, la notoriété, ce n'est pas éventuellement le succès.
06:30 Vous dites quelque chose que je trouve très intéressant sur les artistes.
06:34 Vous dites, ce qui fait un artiste, c'est sa signature vocale.
06:37 Il faut un défaut dans la voix.
06:39 Si tu as une voix parfaite, tu finis choriste, dites-vous.
06:42 Les gens ont du mal à entendre que ce sont leurs défauts qui les rendent uniques.
06:47 Ce n'est pas un défaut qu'on se démarque ?
06:49 Alors, moi, personnellement, j'ai toujours été convaincu
06:51 que la personnalité de quelqu'un, ce sont ses défauts.
06:54 Vous réfléchissez deux minutes à des copains, les gens de votre famille.
06:58 Si vous voulez les décrire en deux mots, vous allez voir que souvent, c'est un défaut.
07:02 Mais ces défauts, c'est ce qui fait la force de votre personnalité.
07:08 Donc, voilà, je dirais, les qualités, c'est plutôt les creux et les pointes.
07:12 Ce sont plutôt les défauts.
07:13 Les aspérités, en fait.
07:14 Ce sont les aspérités, bien sûr.
07:15 Quelles sont les aspérités de Mylène Farmer, les défauts de Mylène Farmer,
07:18 les défauts de Johnny Hallyday, les défauts de Julien Clerc ?
07:22 Julien Clerc, combien de fois, il y avait plein de gens qui critiquaient sa voix
07:26 en disant, il a une voix qui tremble.
07:28 Mais c'est la signature de Julien Clerc.
07:30 C'est la signature de Julien Clerc.
07:32 Donc, voilà.
07:34 Donc, c'est vrai que je suis convaincu que notre meilleur ami, ce sont nos défauts.
07:42 Alors après, évidemment, il faut les utiliser, les canaliser.
07:45 Mais je pense que c'est ce qui fait de personnalité.
07:47 Et effectivement, un chanteur qui n'a pas de défaut, vous n'allez pas reconnaître
07:51 en deux secondes sa voix, il sera choriste.
07:53 Ça donne beaucoup d'espoir, j'imagine, à plein d'artistes qui peut-être nous suivent.
07:57 Non, non, mais attendez, avoir un défaut dans la voix, c'est pas chanter faux.
08:00 Mais c'est d'avoir une aspérité à un truc différent qui fait qu'on vous écoute une seconde,
08:05 vous savez qui vous êtes.
08:06 Quand j'écoute une nouvelle production, dites-vous, je monte naturellement le son quand ça me plaît.
08:10 C'est souvent le futur single, je ne saurais pas l'expliquer, c'est physique, inconscient.
08:14 Là aussi, il y a quelque chose d'un peu irrationnel.
08:16 Pour qui vous montez le son aujourd'hui ?
08:18 Plein de gens.
08:21 Mais c'est vrai que c'est assez amusant.
08:23 Et ça, je l'avais repéré.
08:25 Mais ce n'est pas moi qui l'avais repéré, c'est les gens qui venaient me voir,
08:27 qui avaient repéré que j'écoutais et tout à coup je faisais ça.
08:31 Et en général, quand je faisais ça, c'est qu'il se passait un truc.
08:34 Et là, on est dans un truc complètement irrationnel.
08:36 Mais ce qui est génial dans notre métier, c'est que le fondamental, il est irrationnel.
08:42 On est dans la poésie, on est dans les mélodies, on est dans l'art.
08:48 Donc au départ, c'est complètement irrationnel.
08:50 Après, vous allez essayer de le rationaliser.
08:52 Mais au départ, c'est complètement irrationnel, bien sûr.
08:55 On va parler un peu économie musicale.
08:57 Est-ce qu'il est viable le modèle économique aujourd'hui dans le monde de la musique
09:01 pour les artistes et pour les producteurs ?
09:03 Alors, le modèle est en train de changer.
09:06 Grosso modo, la grande révolution, elle n'a pas trop été le téléchargement
09:11 parce que j'achète un disque ou j'achète un téléchargement, c'est la même chose.
09:15 Le changement de paradigme est arrivé avec le streaming payant
09:19 parce que tout à coup, vous ne l'achetez plus, vous ne possédez plus,
09:22 mais vous payez un abonnement pour avoir accès à toute la musique.
09:26 Donc ça, c'est une vraie révolution.
09:29 Pour la petite histoire, les deux premiers pays où on démarrait le streaming payant,
09:36 ça a été la Suède, Spotify, et la France, Deezer.
09:42 Et c'est très intéressant, parce qu'on est sur une chaîne parlementaire,
09:46 de repérer que c'est les deux seuls pays qui avaient fait passer une loi
09:50 pour lutter contre la piraterie.
09:52 Donc, de temps en temps, on a l'impression de faire des cas de juridique
09:56 qui n'ont aucun sens, sauf que parce que vous faites un cas de juridique,
10:00 vous permettez à un nouveau modèle, et qui est un modèle fondamental,
10:04 qui est aujourd'hui le streaming payant, d'émerger.
10:07 Et en Suède, les débats, la dopie, ça avait été très violent en France.
10:11 Mais alors en Suède, c'était tellement violent
10:13 qu'il y a eu un parti pirate qui a été créé.
10:16 Donc, c'est intéressant de voir que là où a démarré le nouveau modèle mondial
10:21 aujourd'hui de la musique, qui est le streaming payant par abonnement,
10:26 il a été fait dans deux pays dans lesquels il y avait un cas de juridique.
10:30 Vous assumez complètement, vous, l'expression industrie culturelle.
10:33 En 2015, lorsque vous étiez encore patron d'Universal, vous disiez ceci,
10:37 "Je revendique à 100% cette logique économique,
10:40 l'annihier, c'est revenir au mécénat.
10:42 Et si le mécène n'avait pas de goût, là, c'est le public qui décide,
10:45 le capitalisme, c'est la démocratie.
10:47 Oui, la musique est aussi un produit de consommation."
10:50 Comment on fait de la musique grand public sans perdre en exigence artistique ?
10:55 - Mais parce qu'au débat, vous faites de la musique,
10:58 et c'est le grand public qui y adhère et qui va l'écouter, le consommer.
11:05 Donc, clairement, oui, le plus important, c'est que ça soit produit.
11:12 C'est-à-dire que je pense que l'offre culturelle, c'est une offre.
11:16 Et donc, il est fondamental que...
11:19 C'est le danger pour moi du streaming aujourd'hui,
11:21 c'est que le streaming a fait le plein sur les moins de 25 ans,
11:26 donc les grosses maisons de disques ont tendance à signer
11:28 que de la musique pour moins de 25 ans.
11:30 Désolé, la majorité des Français n'ont plus de 25 ans.
11:33 Donc, il faut faire attention qu'à un moment donné,
11:36 on n'ait pas plus que des esthétiques pour les moins de 25.
11:40 Il est fondamental que le classique, le jazz, la world music, le rock,
11:44 la variété française puissent continuer à exister.
11:47 - Donc, il y a un risque que l'offre s'atrophie et signe seulement les jeunes ?
11:51 - Si à un moment donné, il n'y a aujourd'hui essentiellement que les jeunes
11:56 qui sont sur le streaming, le danger, c'est que oui,
11:58 on est en appauvrissement de la production.
12:01 Si vous regardez les chiffres d'écoute en fonction des genres musicaux,
12:07 par exemple, la musique urbaine aujourd'hui, sur la nouveauté,
12:11 fait à peu près la moitié des écoutes.
12:14 Aux États-Unis, c'est 13 %.
12:18 Alors, il y a sûrement le fait qu'il y a des faux streams,
12:23 mais attention.
12:25 C'est pour ça qu'il y a un enjeu majeur aujourd'hui
12:28 qu'elle sorte la cédale de la musique.
12:31 - Il y a quand même une différence entre les impératifs commerciaux
12:34 et les producteurs que vous êtes et l'envie artistique aussi.
12:39 Comment on arrive à concilier les injonctions qui semblent au contraire ?
12:42 - Non. - Il n'y en a pas ?
12:44 - Si un artiste ne fait pas ce qu'il aime, c'est tué d'entrée.
12:48 - Non, mais il peut céder à la pression en se disant
12:50 "Bon, si c'est ça qui doit marcher, alors je vais plier
12:52 et puis je vais céder à ce que me demande le producteur".
12:55 - Au secours. Ça, ça ne marche pas. Ça, ça ne marche pas.
13:00 Ça, j'y crois pas.
13:01 - Il n'y a jamais de litige entre un producteur et son artiste ?
13:03 - Bien sûr. Si, mais là on peut dire "Attention, je trouve que ton refrain
13:06 n'est pas assez fort, je trouve que les paroles de ce couplet,
13:09 ça ne dit rien". Il peut y avoir des discussions.
13:12 Mais fondamentalement, l'artiste, c'est le boss.
13:16 Sinon, ça ne marche pas. Vous ne pouvez pas demander à quelqu'un
13:19 de chanter des choses qu'il n'aime pas, surtout s'il les fait.
13:22 Donc ça n'a aucun sens.
13:23 - L'artiste, c'est le boss, donc ? - Évidemment.
13:25 - Ça reste le boss ? - Plus que jamais.
13:28 On l'a dit tout à l'heure, de plus en plus, les artistes se produisent.
13:32 On est vraiment aujourd'hui... On a été très longtemps dans un modèle
13:35 de producteur centrique. Le centre, c'était le producteur.
13:38 Aujourd'hui, on est dans un modèle d'artiste centrique.
13:41 Le centre de tout, c'est l'artiste.
13:44 - Votre grande particularité à vous, et on l'entend d'ailleurs
13:46 dans ce que vous dites, c'est que vous êtes toujours resté au contact
13:49 des artistes, même au plus haut de la pyramide.
13:52 Vous n'avez jamais lâché le terrain, les studios d'enregistrement.
13:55 Et vous avez dit un jour "Il est déjà arrivé que je fasse réécrire
13:58 des disques complets ou réenregistrer des titres trois fois".
14:01 Ce n'est pas tabou, c'est pousser l'artiste jusqu'au bout de sa création
14:04 et l'aider à prendre son envol. L'artiste attend les critiques,
14:07 elles sont importantes, et l'expérience nous a souvent donné raison.
14:10 Est-ce qu'il y a eu aussi une envie, parfois, au fond, en vous,
14:13 d'être à leur place ? - Non. - Jamais ?
14:16 - Oh lala, non. J'ai bien entendu chanter, c'est une catastrophe.
14:19 Une fois, j'étais avec Jody, et on était en train de réfléchir
14:23 sur le tracklisting, la liste des chansons qu'il allait faire
14:26 sur la tournée suivante. Et je lui ai dit "Il faudrait
14:29 qu'il fasse cette chanson... Attends, je ne me rappelle plus du titre".
14:32 Il m'a dit "Chante-la moi". Donc je commence à chanter.
14:35 Et il me dit "Ah que je n'ai jamais chanté ça moi".
14:39 - Il avait parti. - Et après, c'était, je ne sais plus,
14:41 c'était pas Gabriel, mais enfin, c'est ce genre de truc.
14:43 Donc c'est une catastrophe. Donc non, je ne suis pas...
14:46 Je n'ai jamais voulu être à leur place. Non, en revanche, c'est vrai que
14:49 de temps en temps, vous pouvez sentir que le titre,
14:53 il n'est pas totalement abouti. L'artiste, il peut aller plus loin.
14:56 Et vous devez le pousser à aller plus loin. Je pense que là, vous l'aidez.
15:00 - Oui, mais pour ça, il faut être légitime à ses yeux.
15:03 Et peut-être que des artistes vous disent "Mais attends, tu n'as jamais chanté de ta vie
15:05 ou tu n'as jamais touché à un instrument de musique de ta vie".
15:07 - Oui, oui. - C'est jamais arrivé ça qu'on vous dise
15:09 "Bah tes critiques, elles sont..." - Si, si, j'ai eu un artiste qui chantait.
15:12 Je n'étais pas encore né. Bon, mais bon, et après, bon.
15:16 Non, mais c'est là où il y a la confiance.
15:20 C'est-à-dire que tout à coup, vous vous dites "Tiens, si il me dit ça,
15:23 est-ce que je peux faire mieux ?" Et puis à un moment donné,
15:26 ça arrive à un point où nous, on ne peut pas faire mieux.
15:28 Eh bien, on y va, c'est bon, tu as le définitif.
15:31 - Je voudrais qu'on parle un petit peu du rapport entre musique et télévision.
15:35 Il y a la Star Academy sur TF1 qui continue,
15:38 émission à laquelle vous avez déjà participé. Il y a The Voice.
15:41 Il y a aussi Culture Box, quelques lives aussi dans C'est à vous, dans Quotidien.
15:45 Il y a évidemment Taratata de temps en temps, de façon un peu sporadique à la télévision.
15:49 Vous faites partie de ceux qui disent que c'est trop peu,
15:53 que ça manque, la vraie musique à la télévision.
15:55 C'est dommage qu'il n'y ait pas assez de musique à la télévision.
15:58 - Oui, il n'y a pas assez de musique à la télévision.
16:00 - Pourquoi, d'après vous ? Ça ne marche pas, la musique à la télévision ?
16:02 - Oui, on dit que ça ne marche pas.
16:04 C'est à quoi j'ai tendance à penser de trouver les formats qui feront que ça marche.
16:10 Qu'on me dise qu'aujourd'hui, on ne peut plus faire les formats des années 80,
16:13 j'entends. Trouvez-en d'autres.
16:15 - Mais vous y croyez ? Vous pensez que ça ne marcherait pas,
16:17 une émission de variété toute seule ?
16:19 - Je crois que, avec le fait qu'aujourd'hui, avec l'éclatement du PAF,
16:23 qui fait qu'aujourd'hui, les parts de marché des chaînes sont beaucoup plus faibles qu'avant,
16:29 je pense que la musique devrait avoir beaucoup plus de place.
16:32 C'est ce que je pense.
16:33 Le seul problème, qu'on ne dit pas, c'est qu'une émission de variété,
16:37 ça coûte cher à produire.
16:39 - Ah.
16:40 - Et que ce n'est pas considéré comme des émissions de stock.
16:44 Donc, vous n'avez pas d'aide CNC et compagnie.
16:47 - D'accord.
16:48 - Donc voilà la problématique.
16:50 Et je trouve ça absolument fou de dire que ce ne sont pas des émissions de stock,
16:55 parce qu'il y a des chaînes aujourd'hui qui rediffusent,
16:57 les Carpentiers, etc., et les gens ont plaisir à le regarder.
17:00 Et que, bizarrement, souvent, les variétés ont moins vieilli
17:04 que les feuilletons des années 60 et 70.
17:08 - En tout cas, vous avez vu, il y a une plateforme qui s'est mise,
17:11 c'est Netflix, qui a sorti "Nouvelle École".
17:13 Pour ceux qui ne connaissent pas, c'est une émission,
17:15 c'est une sorte de Starac, mais version rap.
17:17 - C'est ça.
17:18 - Ça, vous regardez, vous aimez ?
17:19 - Oui, c'est bien.
17:20 - C'est un modèle qui peut marcher ?
17:21 - Pourquoi ça ne marcherait pas ?
17:22 Alors là, je pense qu'il y a une espèce de nostalgie,
17:24 ces temps-ci, dans la télé, parce que là, il y a Starac qui est revenu.
17:28 Et c'est bien que, tout à coup, on chante des chansons du patrimoine, etc.,
17:33 parce qu'il n'y a que des reprises, ce qui est normal.
17:35 Et c'est très bien.
17:37 Il y a Popstar aussi qui est en train d'être monté sur Amazon.
17:40 Donc, il y a des retours d'anciens formats.
17:42 Bon, super.
17:44 Je me réjouis, moi.
17:45 Il y a The Voice qui continue à cartonner.
17:47 Donc, tant mieux.
17:48 Mais plus il y a d'émissions à la télé...
17:50 Mais là, on parle, vous voyez, sur un The Voice, sur un Starac,
17:53 certes, il y a quelques artistes installés.
17:55 Le reste, ce sont des artistes en herbe qui sont en train d'essayer de grandir.
17:59 C'est vrai que je trouve ça un peu triste qu'on n'ait pas plus d'espace
18:02 pour juste montrer nos artistes.
18:05 Vous l'avez dit tout à l'heure, c'est la musique urbaine
18:07 qui tient la corde aujourd'hui dans l'industrie musicale.
18:09 Les sons hip-hop sont très nombreux.
18:11 Les sons afro-pop aussi, qui émergent depuis quelques années.
18:15 Après, les sons rail que vous avez bien sentis.
18:18 C'est vous qui avez lancé le rail en France,
18:22 puisque dès que vous arrivez chez Barclay, vous vous demandez à signer Khaled.
18:26 Puis vous signez Rachita.
18:28 Rachid était déjà là.
18:29 Mais on développe et on fait Yaraya ensemble.
18:32 Et puis après, on a signé le petit Faudel.
18:35 Il avait 17 ans à l'époque.
18:37 Et puis après, on a fait 1, 2, 3 Soleil.
18:39 Je suis tombée sur cette phrase incroyable de vous.
18:41 Je me rappelle qu'à l'époque, les patrons de boîtes de nuit me disaient
18:44 qu'on ne va pas jouer la musique des gens qu'on ne fait pas rentrer chez nous.
18:47 Et huit mois après, ils faisaient tous un quart d'heure oriental.
18:50 Il y a eu cette musique qui a déferlé sur le pays.
18:54 Mais je pense que la musique, c'est un truc génial.
18:57 C'est un art vraiment populaire.
18:59 C'est-à-dire que tout à coup, vous n'avez pas besoin de parler la langue.
19:03 Vous pouvez écouter des chansons dont vous ne comprenez pas le texte,
19:07 mais qui vont vous dire des choses.
19:09 Donc ça veut dire que la musique peut faire changer la société ?
19:12 Ouvrir des portes, ouvrir des cultures ?
19:15 Vous savez, la musique, elle a été black bambur bien avant 1998 et la Coupe du monde.
19:22 Vous voyez ce que je veux dire ?
19:23 Donc oui, bien sûr, la musique, elle est dans la rue.
19:27 Donc tout à coup, elle voit ce qui se passe dans la rue.
19:30 Elle suit ce qui se passe dans la rue.
19:32 Et donc, elle a ce côté, effectivement, de partager des émotions, des envies, des cultures différentes.
19:39 C'est génial.
19:41 J'ai un document à vous proposer, Pascal Negre.
19:43 Je vais vous le mettre entre les mains et puis je vais le décrire pour les gens qui nous écoutent.
19:46 Donc c'est une vue générale du studio de la radio libre Radio Tomate.
19:50 On est le 30 septembre 1981 à Paris,
19:52 lors de la diffusion d'une interview du ministre de la Culture, Jack Lang.
19:56 Cette radio venait d'être créée pour ouvrir justement des nouveaux espaces de débat, d'information, de culture.
20:02 A l'époque, c'est un peu du bricolage.
20:04 Elle émettait depuis ce squat que vous voyez animé par des militants.
20:08 Ça a été un sacré tournant pour vous dans votre histoire personnelle, l'arrivée de la radio libre.
20:12 Oui, c'est 81, mi-terrain.
20:14 Moi, j'ai 20 ans.
20:16 Je suis en train d'étudier les mathématiques pour faire plaisir à mes parents.
20:20 Et puis, je commence à être animateur sur une petite radio libre dans l'ouest de Paris.
20:25 Et puis voilà quoi.
20:26 Et c'est à ce moment là, votre coup de cœur pour le son, pour la musique ?
20:29 Non, moi, ce qui m'intéressait d'abord, c'était l'échange.
20:32 C'était ça.
20:34 Et donc, ce que vous faites.
20:37 C'est intéressant d'aller voir qui est l'autre.
20:39 Donc c'est ça qui m'intéressait.
20:42 Et puis après, j'ai eu une émission.
20:44 Puis après, je deviens directeur de la programmation.
20:46 Donc c'est là où je vais faire ma culture musicale.
20:48 Et puis ensuite, patron de la station.
20:51 Et puis, à un moment donné, les maisons disques envoyaient des nouveaux artistes
20:57 faire ce qu'on appelle aujourd'hui le media training.
20:59 Il y avait trois grosses radios à l'époque, RTL, Europe 1, RMC.
21:02 Évidemment, le service public en plus.
21:04 Et donc, les nouveaux artistes, avant de les balancer sur RTL, Europe 1,
21:08 il y avait beaucoup d'audience.
21:09 Ils les envoyaient s'entraîner sur les radios.
21:12 Et donc, la première interview de Marc Lavoine, c'est moi qui l'ai faite.
21:15 Et d'ailleurs, ils me répondaient oui, non.
21:18 Une heure, c'est long.
21:20 Je ne dis même pas oui, mais non, peut-être.
21:22 Oui, non, il était terrorisé.
21:24 Voilà, une des premières interviews de Bénet Farmer, c'est moi.
21:27 Mais ce qui est drôle, c'est que tu aurais dit que, des années après,
21:31 on allait bosser ensemble.
21:33 - Vous ne venez pas du tout du monde de la musique au départ.
21:35 Vos parents étaient employés de PTT, l'ancêtre de La Poste.
21:39 Vos grands-parents agriculteurs vous disent d'ailleurs
21:41 que vous n'oubliez pas d'où vous venez.
21:43 Votre premier concert, c'est à 12 ans, je crois.
21:45 Michel Fugain.
21:46 - Oui, le Vic Bazar.
21:47 - Et vous faites, vous l'avez dit, des études de mathématiques,
21:49 parce que vous êtes plutôt doué et que ça rassure votre père.
21:52 Vous faites même une prépa mathsup.
21:54 Je crois que vos parents vous rêvaient ingénieur ou banquier.
21:57 Est-ce que vous étiez trop rock'n'roll pour ça ?
21:59 Vous ne pouviez pas suivre cette voie qui était...
22:01 - Non, je pense que je n'ai jamais été dans un moule.
22:04 Voilà, j'ai très peur des gens qu'on met dans des moules, dans des cases.
22:07 Moi, je n'étais pas fait pour ça.
22:09 - Vous étiez un ovni dans votre...
22:11 - Ah ben, mes parents se sont fait beaucoup de soucis longtemps sur mon avenir.
22:16 Mais je pense qu'après, il faut écouter ses passions.
22:21 Après, c'est vrai que...
22:25 À la fin, quand j'ai compris que les radios libres, ça allait être des réseaux,
22:28 que moi, je n'allais pas travailler sur un réseau,
22:30 c'est là où j'avais une relation avec les maisons de lit.
22:32 J'ai commencé, j'ai un petit attaché de presse indépendant.
22:34 Puis j'ai grandi.
22:35 Moi, je m'en rends au SMIC.
22:36 Puis j'ai appris mon métier sur le tas.
22:39 Donc voilà, quoi.
22:40 Mais je pense qu'il y avait après, oui, une vraie passion pour la musique
22:42 et puis une passion pour toujours les artistes.
22:45 C'est des gens intéressants, c'est des gens...
22:47 Vous savez, travailler pour plus grand que soi, c'est passionnant.
22:52 - À l'allure de celui que vous êtes aujourd'hui, Pascal Nègre,
22:54 quel conseil donneriez-vous aux petits garçons qui vont se lancer dans la vie ?
23:00 - C'est d'écouter ce qu'on a envie de faire.
23:02 Et je vais être franc, au départ, on ne sait pas.
23:05 On fait des études, on n'en fait pas.
23:06 Qu'est-ce qu'on va faire ? J'en sais rien.
23:08 Je pense qu'il faut écouter ses passions.
23:09 Moi, je pense que la pire chose chez quelqu'un, c'est de ne pas avoir une passion.
23:14 Voilà. Je trouve que...
23:16 Mais même si c'est la pêche, mais...
23:19 Je dis ça avec... J'adore pêcher.
23:22 Mais il y a un moment donné, si personne...
23:25 Si vous n'avez pas une passion dans votre vie, c'est terrible.
23:27 - Quelque chose qui vous anime.
23:28 - Qui vous anime.
23:29 Et deuxièmement, ne pas oublier que la moitié de sa vie, on travaille.
23:33 Parce que j'enlève la partie du moment où on dort.
23:35 La moitié de votre vie réveillée, vous travaillez.
23:37 Essayez de faire un truc qui vous éclate,
23:39 parce que passer la moitié de votre vie à vous embêter,
23:41 je trouve ça terrifiant.
23:42 - Très bon conseil.
23:43 - J'ai des photos à vous proposer.
23:48 - Oui.
23:49 - Première photo, je ne sais pas si vous allez la reconnaître.
23:51 Il s'agit de R. Kelly, rappeur américain condamné à 30 ans de prison pour crime sexuel.
23:56 Il y a lui, mais je pourrais citer P. Didi accusé de viol,
23:59 Kanye West qui enchaîne les dérapages.
24:00 En France, on a quelques rappeurs qui ont des problèmes aussi avec la justice.
24:04 Est-ce que le milieu hip-hop est plus compliqué à gérer ?
24:07 Vous qui avez été aussi au contact de ce milieu,
24:09 est-ce que c'est plus compliqué que de gérer Zazie, par exemple ?
24:12 Est-ce que c'est difficile de gérer ces artistes ?
24:16 - Il y a toujours eu des histoires.
24:19 Sauf qu'aujourd'hui, elles sont à la fois...
24:25 Je m'en réjouis d'ailleurs.
24:28 Les gens osent plus facilement dire non.
24:32 Ils ne devaient pas me faire ça.
24:34 Je pense qu'à une époque, les gens n'osaient pas.
24:36 Les femmes, il faut être franc.
24:39 Deuxièmement, il y a les réseaux sociaux.
24:42 Moi, je trouve que le fait que la parole se soit ouverte, c'est fondamental.
24:46 C'est absolument fondamental.
24:48 - Une dernière photo.
24:49 Cette fois, il s'agit d'Elton John.
24:51 Je ne sais pas si vous le reconnaissez.
24:52 Lui, il s'était fait surtout connaître pour ses fantaisies vestimentaires.
24:56 On a aussi souvent parlé de vos fantaisies vestimentaires à vous, de vos couleurs.
25:00 Est-ce que le monde manque un peu de fantaisies aujourd'hui ?
25:04 - C'est vrai que moi, je suis arrivé dans le disque.
25:07 C'était la fin, parce que c'était la fin du vinyle.
25:10 La cassette sur laquelle les gens copiaient
25:13 fait que le marché était en train de s'écrouler.
25:16 Puis est arrivé le CD.
25:18 Et donc, le CD a relancé jusqu'en France, jusqu'en 2002, a relancé l'industrie.
25:24 Et c'est vrai que moi, j'ai connu des années où on s'amusait, on riait.
25:28 J'ai le sentiment aujourd'hui que ça rigole beaucoup moins.
25:31 Alors qu'avec le streaming, le marché est en train de remonter.
25:34 Alors on n'est pas arrivé au pic de 2003, mais il remonte.
25:37 Mais j'ai l'impression que ça s'amuse pas.
25:39 - Pourquoi ? - Je ne sais pas.
25:41 Je ne sais pas.
25:42 Alors, est-ce que c'est beaucoup...
25:44 Est-ce que les gens sont beaucoup plus auto-centrés ?
25:47 Deuxièmement, je pense que la fête, c'est aussi aller dans des endroits pour faire la fête.
25:54 Et je pense qu'il y a un appareil qui s'appelle un téléphone portable
25:59 qui a un gros défaut, c'est qu'il a un appareil photo,
26:03 fait que les gens, quand ils sont connus, ils n'ont pas envie,
26:06 parce qu'ils vont dans un endroit et ils vont se prendre 253 photos,
26:09 qui ne seront toujours pas très réussies, sur les réseaux sociaux.
26:13 Donc c'est vrai que peut-être que c'est ça qui fait qu'aujourd'hui,
26:16 il y a moins la fête qu'avant, je ne sais pas.
26:18 Mais je trouve que c'est vrai qu'il y a moins de joie.
26:21 - Moins de fantaisie. - Oui, je ne comprends pas pourquoi.
26:24 On est entouré de quatre statues dans ce lieu un peu particulier.
26:28 Quatre statues qui chacune représentent une vertu, Pascal Negre.
26:32 Voici la sagesse, la prudence, la justice et l'éloquence.
26:36 Et le rituel de cette émission, c'est de demander à notre invité
26:39 dans laquelle de ses vertus il se reconnaît le plus.
26:42 - Je suis un tchatcheur, donc j'irai à l'éloquence.
26:45 Mais pour moi, le plus important, c'est la justice.
26:47 - Pourquoi ?
26:49 - Parce que les combats, justement, dont on parlait tout à l'heure,
26:54 qui est "me too", mais non, mais qui est juste l'égalité hommes-femmes
27:01 dans un métier qui est compliqué pour les femmes, on oublie de le dire,
27:05 mais la majorité des artistes qui ont du succès sont des hommes,
27:08 ce ne sont pas des femmes.
27:10 Bon, à voir, citez-moi le nombre d'artistes, vous parliez de Zazie tout à l'heure,
27:14 Mylène Farmer, il y a combien d'artistes qui ont 30 ans de carrière ?
27:20 Il y en a féminine, il n'y en a pas beaucoup.
27:23 Des garçons, vous allez m'en faire des beaux tas.
27:25 - Donc il y a de la justice ?
27:27 - Donc la justice, ça, la capacité, même si ça évolue,
27:31 mais je trouve ça dix fois trop lent.
27:34 Est-ce que vous trouvez normal que moi, en 90,
27:37 j'ai le premier à embaucher un chef de produit qui est black ?
27:42 On est chez les fous, dans la musique.
27:45 Et je trouve que là aussi, je trouve que ça avance,
27:49 mais que les minorités puissent être plus importantes,
27:52 que dans les maisons disques, on ressemble aux artistes qu'on produit.
27:57 Je trouve que là-dessus, la justice, c'est important.
28:01 - Ce sera votre mot de la fin de cet entretien.
28:04 Merci infiniment, Pascal Nair, d'avoir été avec nous.
28:06 Merci à vous de nous avoir suivis comme chaque semaine.
28:08 Émission, évidemment, à retrouver en podcast, si vous le souhaitez.
28:10 À très bientôt sur Public Sénat, merci.
28:12 (indicatif musical)
28:15 Sous-titrage Société Radio-Canada
28:18 (indicatif musical)
28:21 (indicatif musical)
28:24 ♪ ♪ ♪

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