Avec ses vents à 250 km, le cyclone Belal est passé sur La Réunion. Alors certes ces phénomènes météo ont toujours existé, mais seront-ils de plus en plus nombreux et de plus en plus violent ? Pour le savoir RTL accueil Ludivine Oruba, physicienne de l'atmosphère à la Sorbonne Université.
Regardez L'invité de RTL Soir du 15 janvier 2024 avec Marion Calais et Julien Sellier.
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00:00 Vous êtes sur RTL
00:02 Julien Celié, RTL bonsoir jusqu'à 20h
00:07 Bonne fin de journée, votre émission continue RTL bonsoir c'est jusqu'à 20h
00:12 et voici maintenant votre invité pour tout comprendre
00:15 Tout comprendre au cyclone, aujourd'hui Bellal avec ses vents à 220 km/h est passé sur la Réunion
00:20 alors certes ces phénomènes météo ont toujours existé
00:23 mais seront-ils de plus en plus nombreux et des vents de plus en plus violents ?
00:27 Alors pour le savoir nous accueillons Ludivine Auruba, physicienne de l'atmosphère à la Sorbonne Université, bonsoir
00:32 Bonsoir
00:34 Louis Baudin est bien sûr toujours avec nous, vous aussi vous allez nous apporter votre science mon cher Louis
00:38 D'ailleurs on va commencer par vous, petit récap' rapide et le plus simple possible
00:42 Comment ça se forme un cyclone ? Vous avez 30 secondes
00:44 Alors un cyclone ça se forme à proximité de l'équateur
00:47 Là où on n'a pas ce qu'on appelle la force de Coriolis, on peut avoir des amas nuageux qui se forment
00:51 Coriolis c'est quoi ? C'est la terre qui tourne ?
00:53 C'est la terre qui tourne exactement, s'il n'y avait pas la terre tournante
00:56 on aurait des conditions météo totalement différentes
00:59 ça contribue à cette circulation, à cette machine thermique
01:02 donc ça se forme à proximité de l'équateur
01:04 puis au fur et à mesure que ces amas orageux se forment, se développent
01:08 petit à petit en s'écartant de l'équateur ils vont prendre ce sens de rotation
01:11 et on va voir petit à petit le cyclone se former et il va être alimenté par quoi ?
01:15 Par les eaux chaudes, il faut des eaux très chaudes pour qu'il puisse se développer
01:19 puis ensuite une configuration de l'altitude qui lui permette également de prendre de plus en plus d'ampleur
01:23 Ludivine Aruba, on est en plein dans votre domaine de compétences
01:26 pourquoi c'est si difficile de prévoir leur trajectoire à ces cyclones ?
01:29 C'est difficile parce que c'est des structures particulières
01:35 qui nécessitent des conditions bien précises, comme l'a rappelé Louis Baudin
01:39 et donc il faut pouvoir modéliser ce qui se passe dans l'océan et ce qui se passe dans l'atmosphère
01:44 et ça, ce n'est pas forcément évident
01:46 c'est-à-dire qu'une petite modification des conditions atmosphériques ou océaniques
01:52 peut changer de manière assez importante finalement la trajectoire du cyclone
01:58 On a l'impression que ces cyclones sont de plus en plus fréquents et de plus en plus puissants
02:03 est-ce que c'est une idée reçue ou est-ce que c'est vraiment le cas ?
02:06 Alors il faut faire attention parce que la tendance qu'on note actuellement
02:10 ce serait plutôt des cyclones peut-être plus intenses
02:13 mais en ce qui concerne la fréquence, ce n'est pas forcément le cas
02:16 disons que peut-être qu'aujourd'hui on en parle plus qu'avant aussi
02:19 parce qu'on a des moyens d'observation, des images satellites très belles, très bien résolues
02:25 mais disons que la tendance d'évolution des cyclones n'est pas si claire que ça
02:31 Et les cyclones plus intenses, comme vous dites ça, comment ça s'explique ?
02:34 Alors l'idée c'est qu'il y a quand même une tendance au réchauffement des eaux de l'océan
02:41 et en fait les cyclones tropicaux ils puisent leur énergie dans cette quantité de chaleur
02:45 qui est contenue dans l'océan et qui est transmise aux cyclones
02:49 et donc si on a un océan plus chaud, finalement on a une réserve d'énergie plus importante pour les cyclones
02:55 Donc ce que vous êtes en train de nous dire c'est que si le dérèglement climatique se poursuit
02:59 avec la trajectoire actuelle, on aura des cyclones de plus en plus intenses
03:03 Alors c'est ce que prévoit un grand nombre de modèles
03:05 il faut savoir que quand on fait des prévisions comme ça pour le futur
03:08 on utilise des modèles numériques, alors il y en a toute une panoplie
03:11 et ces modèles ne sont pas forcément d'accord entre eux
03:13 et disons qu'il y a une tendance globale qui laisse penser qu'on aurait des cyclones plus intenses
03:18 mais pas forcément plus de cyclones
03:20 Est-ce que ces cyclones pourraient, puisque l'eau se réchauffe un petit peu partout
03:24 accéder à des régions qui jusqu'ici étaient épargnées ?
03:27 Alors les modèles ne sont pas du tout d'accord là-dessus
03:32 par exemple en ce qui concerne la région de l'océan indien sud-ouest
03:35 le bassin où se trouve l'île de la Réunion
03:37 il y a certains modèles qui prédisent que la bande dans laquelle les cyclones sont les plus intenses
03:42 elle se décalerait un peu vers le sud
03:44 et donc la Réunion serait peut-être plus impactée qu'elle ne l'est aujourd'hui
03:48 mais disons que tous les modèles ne sont pas d'accord là-dessus
03:50 Louis Baudin, votre sentiment là-dessus ?
03:52 On peut imaginer dans quelques années des cyclones jusqu'en Bretagne ?
03:55 Alors non justement, par construction ils ne peuvent pas se former dans ces endroits-là
04:00 en revanche quand on a une fin de cyclone
04:02 ou qu'on connaisse demain des dépressions avec beaucoup plus d'énergie
04:05 et donc qui procurent plus de vent
04:06 ça c'est possible, il ne faudra pas mélanger les deux phénomènes
04:09 ils ne se construisent pas de la même façon
04:11 Il y en aura peut-être plus de fins de cyclone chez nous, c'est ça ?
04:13 Peut-être, il y aura peut-être, des tempêtes
04:15 Mais c'est impossible qu'on ait le cyclone en Méditerranée qui ravage Marseille
04:19 Voilà, c'est ça exactement
04:21 Même si il fait chaud et même si la mer est chaude
04:23 Après on pourra parler de dépressions méditerranéennes, d'autres phénomènes
04:26 mais ça n'aura plus la même construction physique au départ
04:29 Merci beaucoup Ludivine Horuba, physicienne de l'atmosphère à l'Assemblée d'Université
04:34 pour vos explications ce soir sur ces cyclones
04:36 qui seront peut-être plus intenses dans les années à venir, on l'a compris
04:39 Merci à vous encore Louis Baudin, vous restez
04:41 Oui je pars là puisqu'on va bloquer la météo
04:45 On va voir dans l'Hexagone, en France métropolitaine
04:47 dans les minutes à venir
04:49 RTL Bonsoir continue dans quelques secondes
04:51 Isabelle reste aussi parce qu'elle a un match des infos pour Brio Dîner
04:54 à mener face à Brice
04:56 Donc ça va saigner effectivement
04:58 Et puis après 19h, la deuxième heure de RTL Bonsoir
05:00 Une heure de détente avec notre grande invitée
05:03 Tout d'abord Clémentine Sédarié et ensuite un autre invité
05:05 Kev Adams depuis l'Alpe d'Huez et son festival du film de comédie
05:09 Donc à tout de suite
05:11 Clémentine Sédarié, Isabelle Choquet et Cyprien Séni
05:13 Merci.
05:14 *Bruit de la musique qui s'arrête*