• il y a 11 mois
Sylvain Raifaud, président du Syndicat Autolib' Vélib' Métropole (SAVM), détaille sur France Bleu Paris les plans de développement pour les prochains mois, notamment pour les JO 2024.

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00:00 Lundi 15 janvier, 8h15, France Bleu Paris, la radio à votre service.
00:04 Vélos partagés, trottinettes partagées, voitures partagées, souvent cassées, abîmées, abandonnées.
00:09 Est-ce qu'il y a trop d'incivilité chez nous en région parisienne ?
00:12 0142 30 10 10, le débat est ouvert et on pose d'ailleurs la question ce matin à Sylvain Réfaut.
00:18 Oui, Sylvain Réfaut, président du syndicat Autolib Vélib Métropole. Bonjour à vous.
00:22 Bonjour, merci de m'accueillir.
00:24 Petit événement aujourd'hui dans Paris, je suis sûre que ça vous interpelle vous aussi, Sylvain Réfaut.
00:28 C'est la fin des voitures Ziti, ce sont ces voitures blanches avec le toit tout vert, c'est de l'autopartage.
00:33 Ziti met le haut là, terminé, on a ras-le-bol de réparer les voitures bignées, les voitures dégradées.
00:39 Sylvain Réfaut, vous qui connaissez bien les Vélib, c'est votre truc, les parisiens ce sont des malotrus ?
00:45 Je ne crois pas. Nous avons un service qui est extrêmement sollicité.
00:49 Nous faisons face évidemment comme les autres services à des dégradations, parfois des dégradations volontaires.
00:55 Ça correspond à un budget qui est significatif pour le syndicat, c'est plus d'un million d'euros,
01:01 c'est 2% du budget chaque année qui est consacré, mais qui est stable, qui est relativement stable
01:08 et moins élevé que du temps de Vélib 1, puisque le système qui a été mis en place depuis 2018 est un peu mieux sécurisé.
01:15 C'est-à-dire ?
01:16 Par exemple, on ne peut plus bouger la fourche du vélo, il se bloque au bout de 24 heures d'utilisation,
01:22 ce qui fait que le vélo ne peut pas être utilisé, exporté, utilisé différemment.
01:28 Donc on a cette possibilité-là, mais le vandalisme est évidemment beaucoup trop important.
01:33 C'est un budget qu'on préférait naturellement consacrer pour faire fonctionner le service,
01:38 avoir plus de vélos et avoir plus de travail de terrain pour entretenir la flotte.
01:42 J'insiste un tout petit peu sur ma question parce qu'on parlait de Ziti, donc l'autopartage.
01:47 Ziti reste à Lyon, Ziti reste à Milan, ils ont beaucoup moins de problèmes.
01:50 On a quand même l'impression qu'il y a une incivilité très parisienne, c'est une spécificité très parisienne.
01:55 Moi je suis parisien, je connais Paris pour ma part et je sais qu'on fait des efforts les uns et les autres
02:01 et je sais qu'on peut compter sur les utilisateurs aussi pour être respectueux du matériel, c'est souhaitable.
02:05 Combien de Vélib sont hors service aujourd'hui ?
02:08 Les vélos passent très fréquemment à l'atelier.
02:13 Les ateliers de Smovengo réparent plus de 6000 vélos par semaine.
02:18 Smovengo c'est le prestataire ?
02:20 Smovengo est l'exploitant du service Vélib et donc il répare plusieurs milliers de vélos chaque semaine.
02:27 Ça tient aux incivilités, mais ce n'est pas la majorité, c'est évidemment l'utilisation très intensive qui est faite de ces vélos qui est en cause.
02:36 Et ça c'est plutôt heureux qu'il y ait de l'utilisation de ces vélos.
02:42 C'est très intensif, un vélo électrique peut faire entre 10 et 20 courses par jour suivant les saisons.
02:49 C'est plutôt 10 courses par jour en ce moment, 20 courses l'été, c'est considérable.
02:53 Il fait plusieurs milliers de kilomètres par jour, c'est des heures d'utilisation quotidienne.
02:57 Donc il s'abîme beaucoup plus vite ?
02:59 Évidemment il s'abîme beaucoup plus vite et l'enjeu de notre part c'est d'avoir plus de vélos pour opérer mieux le service
03:07 et plus d'efforts aussi pour assurer leur répartition et leur maintenance.
03:11 Vous seriez des sanctions ou pas contre ceux qui dégradent les vélos ? Ce serait possible ça ?
03:15 Ça ne fait pas partie de nos réflexions, en tout cas si un utilisateur dégrade manifestement le matériel,
03:24 peut-être qu'il faut dire que ce n'est pas forcément une bonne idée qu'il soit abonné.
03:28 Ce n'est pas ça le problème finalement, le fait qu'on ne tape pas dans le portefeuille.
03:32 C'est pas à moi, je m'en fiche s'il s'est dégradé.
03:34 Moi je suis évidemment d'accord avec cette affirmation, c'est dommage d'avoir un certain nombre de personnes
03:43 qui ne respectent pas un patrimoine commun.
03:46 Si c'est commun c'est à tout le monde et certains malheureusement considèrent que c'est à personne.
03:52 Pas de sanctions dans les tuyaux, spécialement Sylvain Réfaut, c'est ce que vous nous dites.
03:57 Je rappelle que vous êtes président du syndicat Autolib Vélib Métropole sur les dysfonctionnements des vélibs.
04:01 Vous avez raison, on ne va pas tout mettre sur le dos des usagers malotrus, ce serait un peu facile.
04:05 Je voulais qu'on écoute cette parisienne, elle s'appelle Alice, elle habite dans le 15e arrondissement.
04:09 Ce qu'elle nous raconte en fait c'est qu'elle adorait vélibs il y a quelques années.
04:13 Aujourd'hui elle n'en prend plus du tout parce qu'il y a trop de problèmes, on l'écoute.
04:16 Donc ça pouvait être d'arriver à des bornes pour déposer mon vélo, il n'y a aucun rack dispo.
04:21 Donc on fait le tour pendant 10 minutes quand on est dans le centre de Paris
04:24 pour trouver un rack qui serait libre pour poser son vélib.
04:28 Il m'est arrivé aussi de prendre un vélo et me rendre compte une fois que j'étais dessus qu'il y avait un problème.
04:32 Donc il faut le poser, il faut en prendre un autre.
04:34 Et donc à chaque fois, à force, j'appréhendais de prendre un vélib.
04:37 Je me disais est-ce qu'il y en a, est-ce qu'il marche, est-ce qu'il va se déverrouiller ?
04:40 Est-ce que je vais pouvoir le reposer sans problème et sans avoir à appeler la plateforme ?
04:43 Sylvain Réfaut, ce témoignage, le témoignage de cette parisienne, on pourrait presque tous le faire en fait.
04:49 On a tous eu des problèmes avec vélib.
04:51 Est-ce que là vous faites quelque chose pour améliorer ce service ?
04:54 Alors ce témoignage je l'entends et je le partage.
04:56 Moi je suis arrivé à la tête du syndicat fin 2020 et depuis ce temps-là,
05:01 on a mis énormément d'efforts pour obtenir des améliorations significatives
05:07 de la part de Smovengo qui est l'exploitant du service.
05:10 Le premier combat, ça a été d'obtenir plus de vélos.
05:13 On va avoir 3000 vélos supplémentaires qui vont arriver cet hiver.
05:18 Plus de vélos, ça veut dire des vélos en meilleur état.
05:22 Je vous disais les vélos, il faut entre 10 et 20 courses par jour.
05:24 Si on a 20% de vélos en plus, c'est ça qui va arriver.
05:27 Ça va faire moins de sollicitations, moins d'efforts pour les vélos.
05:32 Et ensuite, par rapport à ce qui est dit par Alice concernant son utilisation et son expérience,
05:39 les stations qui sont pleines dans le centre de Paris,
05:42 c'est aussi quelque chose sur lequel on a été sensibilisé.
05:47 Et on va agrandir une centaine de stations à l'intérieur de Paris,
05:52 dans les secteurs les plus sollicités pour avoir plus de places.
05:54 Et on va commencer ce printemps, jusqu'au printemps,
05:58 avec 15 stations qui vont être agrandies dans les quartiers centraux de Paris
06:02 pour avoir plus de places et plus de capacités de déposer des vélos
06:05 dans des secteurs qui sont extrêmement sollicités.
06:07 J'ai déjà essayé de me garer du côté du BHV.
06:10 C'était effectivement assez compliqué.
06:12 Cette station fait partie de nos cibles.
06:14 0142 30 10 10, les auditeurs ont la parole.
06:16 Bien sûr, 0142 30 10 10 pour réagir à tous ces véhicules en autopartage.
06:21 Michel, bonjour.
06:23 Oui, bonjour, bonjour.
06:25 Bon, en premier temps, je voulais souhaiter une bonne année
06:27 à toute l'équipe France Bleu et au public.
06:30 Merci à vous, bonne année.
06:32 Je vous en prie, ça fait plaisir.
06:34 Et donc, voilà, je voulais dire mon ressenti par rapport aux vélibs.
06:39 Donc, moi, je trouve que c'est vraiment quelque chose de pratique.
06:42 C'est vraiment bien de pouvoir utiliser vélib.
06:46 Bon, ce qui est dommage, c'est vrai qu'il y a beaucoup de dégradations.
06:49 Les gens, ils ne sont pas sérieux.
06:51 Donc, je plains le chef d'entreprise que ça ne doit pas être évident.
06:53 Moi-même qui utilise vélib, je ne peux pas compter les vélos que j'ai ramassés,
06:57 que j'ai signalés, que j'ai remis en station.
07:00 Je sais que c'est compliqué parce que des fois, le vélo, il est bloqué ou ils sont crevés.
07:05 Donc, mais juste pour rendre service à cette société, je le fais bénévolement comme ça.
07:11 Mais c'est vrai qu'il y a beaucoup de dégradations et c'est dommage.
07:15 Il faudrait peut-être faire un appel aux gens qui réfléchissent un peu
07:19 et qui arrêtent de dégrader les vélos comme ça.
07:22 Parce que c'est vraiment pratique pour pouvoir se balader même dans Paris
07:26 et faire plein de choses.
07:27 - Sylvain Reffaut, il a raison, Michel, de faire des signalements à chaque fois.
07:31 Il faut signaler à chaque fois ?
07:32 - Oui, alors c'est quelque chose qu'on a mis en place depuis trois ans.
07:35 C'est la possibilité pour les utilisateurs de signaler un dysfonctionnement de vélo.
07:40 Un vélo qui a un pneu crevé, en fait, il ne prévient personne.
07:42 Et donc, heureusement, les utilisateurs ont la possibilité de le faire.
07:46 On a énormément de signalements.
07:48 Après, ça ne veut pas dire que l'entreprise qui exploite le service
07:51 ne doit pas faire des efforts aussi pour être présente sur le terrain,
07:54 constater par elle-même des dysfonctionnements
07:56 et faire de la réparation aussi dans les stations ou dans des petits ateliers à proximité.
08:00 - Et vous faites des tournées comme ça ? Vous allez voir ?
08:02 - Il y a des tournées, il y a des contrôles qui sont faits par le syndicat.
08:06 Et moi, je voudrais que Smovengo fasse plus de tournées sur le terrain
08:10 pour constater les problèmes et surtout les résoudre le plus vite possible.
08:14 Parce que c'est aussi un enjeu, c'est que quand les usagers signalent des dysfonctionnements,
08:19 eh bien, ils devraient être pris en charge beaucoup plus rapidement que c'est le cas aujourd'hui.
08:23 - Vous, Michel, est-ce que vous constatez quand même que ça va mieux, justement,
08:26 avec ce système de signalement ? Est-ce que ces derniers temps, il y a du mieux sur les vélibs ?
08:30 - Oui, complètement. De toute façon, bon, ils font ce qu'il faut, parce que c'est vrai qu'il y a beaucoup de dégradations.
08:35 Moi, je le remarque, comme je vous ai dit tout à l'heure.
08:37 Moi-même, je ramasse des vélos qui sont par terre, je vais les amener à une station.
08:41 Je me bats un peu pour les aider, parce que moi, je trouve que c'est un super service.
08:45 Ils sont très réactifs, parce que même par mail, quand il n'y a pas, par exemple, de vélos dans une station,
08:50 ils réagissent le lendemain, ils approvisionnent les stations.
08:54 Moi, je trouve que c'est un super service, mais le problème, c'est que bon courage aux chefs d'entreprise,
08:59 parce que les gens, ils ne sont pas très sérieux et il faudrait faire un appel pour que, je ne sais pas,
09:05 qu'ils soient un peu plus sérieux. C'est quand même un service génial.
09:08 Puis on ne produit pas, on peut se balader dans Paris.
09:11 - Michel est amoureux des Vélibs.
09:13 - Complètement ! Merci Michel.
09:16 - Ça fait très plaisir à Sylvain Riffaut, qui est en face de moi, président du syndicat Autolib Vélib Métropole.
09:22 Il y a aussi la petite plateforme téléphonique, il marche très bien quand il y a un souci,
09:24 généralement, c'est quand même très réactif.
09:27 Merci beaucoup Michel. Sylvain Riffaut, je vous redonne la parole.
09:29 Vous nous parliez de ces vélos supplémentaires qui arrivent, là.
09:31 3 000 vélos supplémentaires, c'est quand même surtout pour les Jeux Olympiques.
09:36 Est-ce que ce sera suffisant, quand on va voir toute celle foule qui va arriver sur Paris pendant les JO,
09:40 est-ce que 3 000 vélos en plus, ce n'est pas un peu maigre ?
09:43 - Alors, 3 000 vélos en plus, c'est déjà significatif.
09:45 Je vous dis, c'est 20% de vélos en plus, opérationnels sur le terrain.
09:50 En réalité, Smovingo a commandé plus de 12 000 vélos pour renouveler une partie de la flotte,
09:55 rénover complètement la flotte et avoir en plus les 20% de vélos supplémentaires sur le terrain.
10:01 - Est-ce qu'ils sont déjà un peu là ? Ils ont commencé à arriver ?
10:04 - Ils commencent à arriver, il y a un renouvellement régulier de la flotte.
10:06 On va avoir vraiment, à partir de cet hiver, donc maintenant,
10:11 beaucoup plus de vélos nouveaux sur le terrain.
10:13 Et par rapport à l'affluence, c'est quelque chose sur lequel on a travaillé.
10:17 On va mettre en place des stations éphémères à proximité des sites des épreuves des JO.
10:23 On a identifié 10 sites, 7 sites à l'intérieur de Paris, 7 sites à l'extérieur de Paris,
10:28 dans lesquels on va pouvoir accueillir plusieurs centaines de vélos les jours d'épreuve.
10:32 C'est ce qui a été fait pour la Coupe du Monde de rugby.
10:36 A chaque match de la Coupe du Monde de rugby, vous aviez une station éphémère
10:39 avec la possibilité d'amener un vélo, quelqu'un de vélib qui récupère le vélo,
10:44 qui peut faire une petite réparation si c'est nécessaire
10:48 et qui le remet à disposition pour nouveaux utilisateurs à la fin des épreuves.
10:52 C'est ça avec le soutien de la métropole du Grand Paris.
10:54 - Station éphémère, donc Stade de France, Centre aquatique de Saint-Denis si ma mémoire est bonne.
10:59 J'avais aussi le stade Yves-du-Manoir à Cologne, Arena Paris-la-Défense à Nanterre.
11:04 Ces agents vélib qui récupèrent le vélo, qui font peut-être une petite réparation sur place,
11:09 pourquoi on n'a pas ça tout le temps ? C'est très bien ça ?
11:11 - Alors c'est très bien et je pense qu'on pourrait réfléchir aussi de cette façon-là.
11:16 C'est un coût significatif quand même d'avoir un service de cette façon-là.
11:21 C'est la garantie que si vous allez avec un vélib pour une épreuve olympique,
11:27 vous aurez un endroit pour le remettre et vous êtes certain de trouver un vélo au moment de repartir.
11:33 - Est-ce que vous envisagez d'autres communes pour approvisionner avec des vélib ?
11:38 - Tout le temps. On travaille énormément pour développer le service en dehors de Paris.
11:43 - Quels seront les prochains en 2024 ?
11:44 - On consacre des efforts très importants.
11:47 On a Garches, La Courneuve qui ont délibéré récemment pour arriver.
11:52 Vélib va arriver cette année aussi à Créteil.
11:55 Et puis on continue de densifier le réseau.
11:58 On a 60 communes aujourd'hui en plus de Paris sur lesquelles le service est installé.
12:03 Et on continue à travailler quotidiennement pour renforcer Vélib en dehors de Paris.
12:08 Moi je crois beaucoup à l'intermodalité.
12:10 Il n'y a rien de plus efficace pour se déplacer à l'intérieur de la métropole du Grand Paris
12:15 que le combo train ou métro et vélo.
12:18 Et le fait d'avoir des stations de Vélib à proximité des gares pour faire les derniers kilomètres,
12:23 c'est de cette façon-là qu'on va pouvoir améliorer significativement la mobilité dans la métropole du Grand Paris.
12:30 - Et juste en 30 secondes Sylvain Reffaut, comment vous allez communiquer au moment des JO ?
12:35 Parce que venir au Stade de France à vélo, c'est quand même pas le premier truc qui nous vient à l'esprit.
12:39 Comment vous allez communiquer pour que les gens prennent ces vélos ?
12:43 - Vous devriez, on y travaille avec les organisateurs qui travaillent sur Vélib,
12:48 mais sur d'autres solutions pour le vélo, notamment les vélos personnels.
12:52 L'ambition est de faire des jeux cyclables.
12:55 C'est l'ambition affichée par les organisateurs.
12:58 - 100% cyclable on a même dit.
12:59 - Alors 100% cyclable, c'est l'ambition affichée.
13:02 Prenons-les au mot et faisons en sorte que le dispositif soit complet
13:07 et qu'on soit très rassuré de rouler le long du canal Saint-Denis pour aller au Stade de France.
13:12 - J'ai envie d'essayer une fois, c'est très agréable.
13:14 - D'accord, j'essaierai, c'est promis.
13:15 - On fera une petite balade ensemble.
13:17 - Merci Sylvain.
13:18 - Mais je prends l'électrique moi.
13:19 - Ah d'accord, ok.
13:20 - Je prends le vestige électrique.
13:21 - Non, c'est bien.
13:22 - Quand il y en a.
13:23 - C'est comme vous voulez.
13:24 - Quand il y en a.

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