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00:00 Passation de pouvoir entre Catherine Colonna et Stéphane Séjourné.
00:04 Stéphane Séjourné qui a rappelé qu'il défendrait également la voix singulière de la France
00:08 et l'héritage de la diplomatie féministe mise en place par Catherine Colonna.
00:13 Stéphane Séjourné, nouveau ministre des Affaires étrangères au Quai d'Orsay,
00:16 député européen, président du groupe du parti présidentiel Renaissance au Parlement européen,
00:22 macroniste de la première heure, comme Gabriel Attal, très proche du président Emmanuel Macron.
00:29 Et on sait, Armel Charié, vous qui avez écouté cette allocution,
00:32 que les affaires étrangères sont de tradition un domaine réservé du président de la République.
00:38 Oui, et là, on voit dans l'échange qu'on est avec des tempéraments complètement différents.
00:45 Catherine Colonna qui dit ses adieux avec émotion. 40 ans de diplomatie.
00:50 Elle a été sherpa du président Chirac et puis elle a été ambassadrice.
00:56 Et là, elle est sur un constat avec ce mot habilement tourné.
01:01 Elle dit je laisse un ministère en ordre dans un monde en désordre.
01:05 On retient surtout effectivement le monde en désordre avec cette capacité de voir des guerres,
01:12 que ce soit la guerre en Ukraine, que ce soit la guerre entre Israël et Gaza.
01:17 Surtout aussi d'avoir constaté que la France n'était plus bien accueillie dans un certain nombre d'Afriques
01:24 qui sont normalement le précaire français en matière de diplomatie.
01:27 Ça, c'est quand même une grande claque dans le monde diplomatique.
01:30 La voie d'un monde qui change et d'y avoir fait face.
01:33 Après le ministère en ordre, on se rappelle quand même qu'il y a eu ce moment
01:38 où il y a eu la grève des ambassadeurs à cause des réformes qui ont été faites.
01:44 Et que ça a été assez inédit.
01:46 Et c'est vrai qu'on l'entend, elle connaît parfaitement bien les dossiers.
01:49 Pour autant, elle est restée assez discrète.
01:52 Elle manque peut-être de charisme.
01:54 À une époque où finalement le mot fait fort, où il faut agir rapidement, où il faut se montrer.
02:00 Elle a été sur le terrain, elle s'est rendue sur le terrain, elle est allée voir.
02:04 Mais par rapport évidemment au président Macron qui occupait l'espace, ce temps n'était pas là.
02:10 C'est très difficile aussi.
02:11 C'est très difficile, c'est pour ça que je dis que ce temps n'était pas là.
02:13 Il n'y a pas d'été donné non plus.
02:15 Mais c'est vrai qu'on se retrouve aussi aujourd'hui avec un nouveau ministre des Affaires étrangères,
02:19 qui correspond plus à ce temps politique.
02:22 Je vous l'avais rappelé, c'est un homme qui est d'abord un proche du président Macron.
02:26 C'est un homme issu de la gauche, du Parti Socialiste à la base,
02:30 qui connaîtra très bien l'Union Européenne puisque ça lui permettra d'agir sur ces dossiers-là.
02:35 On dit que l'Europe puissante, ce sera sa priorité, mais on en est quand même encore assez loin.
02:39 Oui, et de réarmement aussi.
02:41 C'est aussi quelqu'un qui a été très proche du Premier ministre, Gabriel Attal,
02:46 puisque du coup, ils auront la capacité de se parler aisément.
02:50 Mais ça montre aussi que derrière, aujourd'hui, finalement, la politique, la diplomatie se fait à l'Élysée.
02:57 Et que quelque part, c'est plus facile d'avoir un très proche à ses côtés,
03:01 qui va compléter les propos, plutôt qu'avoir quelqu'un qui en est issu
03:05 et qui du coup va vouloir parler à la place ou à côté du président de la République.
03:09 Et ça montre aussi effectivement que cette France, même si ça reste un grand pays,
03:13 qui siège toujours au Conseil de sécurité, qui est moins écouté dans un certain nombre de pays,
03:18 finalement, elle a moins une diplomatie à défendre.
03:20 Et c'est aussi ça qui est l'inclinaison du moment.
03:23 Merci beaucoup, Armel Charié.