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Transcription
00:00 - Gauthier Ribinski, on aura peut-être l'occasion de parler du terreau de cette montée de l'extrême droite en Allemagne et surtout en Allemagne de l'Est,
00:08 mais d'abord sur cette remigration. L'AFD dit, il n'est pas dans notre programme, mais c'est vrai que cette réunion secrète pose question.
00:15 - Écoutez, c'est un trait, je dirais, de caractère commun à toute l'extrême droite. On avance généralement masqué. Il n'y a pas forcément grand courage d'affirmer les opinions.
00:25 La direction de l'AFD aujourd'hui dit que ce n'est pas notre opinion, mais si d'aventure cette fraction de l'AFD, dont je rappelle qu'elle existe sous le terme de Flügel,
00:37 où elle a existé et qu'elle est peut-être, l'AFD a essayé de lui tordre le cou, mais en tout cas sous l'égide d'un personnage comme Björn Höcke,
00:45 qui est ouvertement néo-nazi, cela existe au sein de l'AFD. Alors il est impossible, si vous voulez, que la direction fasse des airs doigts blanches en disant
00:54 "mais non, ce n'est pas nous", ce lien entre la mouvance néo-nazie, qu'elle soit autrichienne ou allemande, il est possible, il est permis, par justement la présence au sein de l'AFD,
01:06 d'une aile, donc, qui se dit Flügel, en allemand, d'une aile qui est ouvertement... qui travaille pour ce genre de lien, de liaison, qui entre-elle, au sein de cette aile,
01:16 est ouvertement néo-nazie, mais qui effectivement, vis-à-vis de l'extérieur, se sert de la couverture de l'AFD.
01:22 - Mais ça c'est tout à fait public ? Elle travaille de manière publique et autorisée ?
01:25 - Non, c'est-à-dire que ce n'est qu'une fraction à l'intérieur du parti.
01:28 - Et autorisée.
01:29 - Mais alors, c'est paradoxal, parce que si vous voulez, en Allemagne, sur la question de tout ce qui est néo-nazi, il y a une législation extrêmement stricte,
01:38 avec des peines de prison, simplement pour avoir fait... enfin simplement non, c'est pas simple, pour avoir fait un salut hitlérien, avoir remis en cause la Shoah, etc.
01:48 La législation allemande est très très précise là-dessus. Mais la question c'est quoi aujourd'hui ?
01:53 Quand on entend un certain nombre de responsables politiques allemands qui disent "il faut interdire l'AFD".
01:57 Interdire un parti qui a à peu près 20% des voix, un parti donc qui a essaimé, qui a pris son assise et ses racines,
02:05 ce n'est pas la même chose, parce qu'il y a eu deux cas dans le passé, en Allemagne.
02:09 En 1952, un parti néo-nazi, le SRP, avait été interdit. Et en 1956, c'est le KPD, qui était l'héritier de l'ancien parti communiste allemand, qui a été également interdit.
02:19 Mais c'était des groupuscules à l'époque. Et là vous avez toute la difficulté d'interdire un mouvement qui est en plus parlementaire, et qui est aux alentours de 20%.
02:30 - Et qui tisse aussi un maillage régional, avec certaines villes maintenant qui sont prises par l'AFD.
02:35 - Tout à fait. Avec ce maillage régional dont vous parliez, c'est-à-dire les anciens territoires de la RDA,
02:41 pour une raison très simple, c'est que la RDA avait totalement disculpé ses citoyens d'une quelconque responsabilité morale dans le nazisme.
02:49 Pour la direction de la RDA, c'était une affaire des capitalistes.
02:52 Et donc aujourd'hui, vous avez des personnages en RDA qui n'ont aucun scrupule à se revendiquer d'un certain nombre d'actions ou de politiques nazies.
03:00 Là où c'est encore plus inquiétant, c'est que vous avez une présence assez forte maintenant de l'AFD à l'Ouest, de l'Allemagne, l'ancienne République fédérale allemande,
03:11 et avec là, des conditions qui ne sont absolument pas communes avec celles de l'Allemagne de l'Est,
03:16 c'est-à-dire avec des personnes, des citoyens, qui ne sont pas dans la précarité sociale ou économique, mais qui ont ce fond, qui sont attirés par cette idéologie.
03:25 Simplement, ce que vit l'Allemagne aujourd'hui, c'est aussi ce que nous vivons ailleurs.
03:29 C'est-à-dire qu'il y a une volonté de transgression. On veut transgresser les autorités publiques, on veut transgresser les partis.
03:36 C'est vrai qu'en Allemagne, il y a une lassitude vis-à-vis de cette domination SPD-CDU.
03:40 Et autrefois, vous aurez remarqué qu'il y a 30 ou 40 ans, la transgression, elle passait par la gauche. Aujourd'hui, elle passe par l'extrême droite.
03:46 - Et il y a une transgression, et des connexions aussi avec l'étranger, notamment avec le parti autrichien, le FPO. Ça, ça pose question aussi ?
03:54 - Bien sûr que ça pose question, mais c'est une... Si vous voulez... - Mais il y a des similitudes ?
03:58 - Oui, il y a des similitudes. Et elles sont assez patentes. Les similitudes, si vous voulez, c'est que pour des gens de cette mouvance-là, c'est-à-dire néo-nazis,
04:08 il n'y a pas de différence, au fond, entre l'Allemagne et l'Autriche. Donc c'est ça qui joue dans ce cas-là.
04:13 Ce qui est encore une fois très frappant, c'est que l'Allemagne d'aujourd'hui, au fond, est en train peut-être de devenir, avec un petit retard de 10 ans,
04:22 mais devenir ce qu'est la France d'aujourd'hui. Là où l'Allemagne a peut-être fauté, c'est qu'elle s'est crue à l'abri de ce type de mouvement.
04:30 En fait, elle se croyait à l'abri des mouvements tels que le nazisme a été, c'est-à-dire en régimentement, en brillantement des masses, etc.
04:37 On n'y est pas encore. Et du coup, les mesures n'ont pas été prises. Et puis surtout, j'en terminerai là, c'est que c'est la coercition, c'est la loi qui compte,
04:46 qui semblait compter, c'est-à-dire la répression de tout ce qui est néo-nazi. Et en réalité, c'est à nouveau un travail d'éducation qu'il faut faire.
04:53 C'est apprendre aux jeunes pourquoi et comment il est absurde de choisir ce type de, allez, on va le dire, d'angeance.
05:02 La jeunesse qui est en plus attirée par cet extrait de droite. Merci, le Cours d'Allemagne.

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