Triste premier jour des soldes. Minelli va supprimer les 2/3 de ses emplois et fermer plus de la moitié des magasins fermés. "San Marina", "Sergent Major", "Maje" ou "Sandro" avaient connu des difficultés aussi ces derniers mois. Les faillites ne touchent pas que les marques low cost désormais.
Regardez L'éco & You du 10 janvier 2024 avec Martial You.
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00:02 Premier jour des soldes aujourd'hui, un groupe bien mal emploi, c'est bien mal emploi, c'est Minnelli.
00:08 Les deux tiers des salariés de Minnelli licenciés et plus de la moitié des magasins fermés.
00:12 C'est un peu l'image de tout le prêt-à-porter là.
00:16 Oui c'est vrai mais alors le cas de Minnelli illustre aussi une tendance
00:20 qu'on observe depuis quelques mois maintenant.
00:22 La gangrène des faillites dans le textile est en train de remonter.
00:25 Ça avait commencé avec des marques malades, ça on le savait, les marques low cost un peu vieillissantes.
00:29 Là, low chaussure, camailleux, kouka, aujourd'hui ce sont des marques de milieu de gamme,
00:34 voire l'access luxury comme on dit, qui est touché.
00:37 Et de quel type de marques parle-t-on ?
00:39 Alors Minnelli en fait partie évidemment mais c'est la middle class du prêt-à-porter.
00:43 Vous avez aussi Sainte-Marina, vous avez Sergent Major, du pareil au même.
00:47 Ce sont des enseignes dont les prix peuvent aller de 100 à 1000 euros quand même pour les produits.
00:52 On y trouve certaines pépites françaises plutôt haut de gamme qui semblent éloignées du tribunal de commerce.
00:57 Maj, Comptoir des Cotonniers, Sandro, Princesse Tam Tam, la liste s'allonge parmi les marques haut de gamme.
01:03 Et pourquoi sont-elles en difficulté ?
01:05 Alors la première raison, on a une classe moyenne française qui a perdu du pouvoir d'achat ces derniers mois.
01:10 L'habillement a été un arbitrage budgétaire au moment de faire les courses.
01:13 En 2023, 63% des français ont reconnu avoir réduit leurs achats de vêtements dans un sondage OpinionWear et RetailTech.
01:21 En septembre dernier, les ventes de l'habillement étaient même en chute de plus de 15%.
01:25 Et est-ce que ce sont surtout les magasins qui souffrent ?
01:28 Alors oui, bien sûr, et c'est d'ailleurs une très mauvaise nouvelle pour nos commerces de centre-ville.
01:32 Ces marques emploient du personnel un peu plus qualifié.
01:35 Elles ont de meilleurs emplacements, donc un prix du mètre carré plus élevé et des bénéfices modestes en réalité.
01:39 Parce qu'en moyenne, vous avez 2% du chiffre d'affaires.
01:42 C'est cher d'être dans le milieu de gamme du textile.
01:45 Avec une concurrence d'internet ?
01:47 Bien sûr, les ventes de vêtements sur internet ont progressé de 80% entre 2019 et 2022 selon l'Alliance du Commerce.
01:54 Vinted est même devenue la première boutique textile en ligne de France.
01:59 Ça veut dire qu'on achète de plus en plus de vêtements d'occasion ?
02:02 Et bien oui, phénomène d'ailleurs mondial puisque c'est un marché de 34 milliards d'euros dans le monde.
02:06 Et c'est ce secteur qui progresse le plus vite dans le prêt-à-porter, 8 fois plus vite que le marché du neuf.
02:11 Alors évidemment, ça déstabilise les commerçants.
02:13 Mais c'est encore marginal, non ?
02:14 De moins en moins.
02:15 Mais surtout, ça dessine un marché de l'habillement en forme de sablier.
02:19 Vous avez l'ultra fast fashion comme on dit.
02:22 Donc là, le t-shirt de table à 2 euros, ça cartonne.
02:24 Primark, Témo, Shein sur internet.
02:27 Ces produits-là, ils ne se revendent pas en seconde main évidemment.
02:30 Ils ont même du mal à passer plus de deux lavages en machine.
02:33 Mais vous trouvez ensuite le haut de gamme et le luxe.
02:36 Même si les ventes se sont un peu tassées fin 2023, là ce sont les marques de qualité qui alimentent précisément ce marché de l'occasion.
02:42 Parce que les produits ont encore une valeur de revente.
02:44 Et entre les deux, il y a de moins en moins de clients.
02:46 Et c'est ce qui explique les difficultés dans lesquelles se trouvent nos marques un peu plus premium comme Minnelli.
02:51 Votre plus, la bonne santé des agences de voyage.
02:54 Très bonne année 2023.
02:55 On est loin de la honte de prendre l'avion.
02:57 Parce que les achats de voyages longs courries ont progressé de 19%.
03:00 Les français ont été plus nombreux à voyager.
03:02 Ils sont partis plus loin.
03:03 Ils ont dépensé plus qu'en 2022.
03:05 Pour ceux qui ont les moyens évidemment.
03:07 Et votre note 5/20 au commerce extérieur de la France ?
03:09 D'après les douanes, le déficit de notre commerce extérieur, la somme de nos importations en fait, sera de 105 milliards d'euros.
03:16 C'est beaucoup mieux qu'en 2022 où on était à 165 milliards.
03:19 Mais ça reste préoccupant pour notre industrie.
03:21 merci.