Regardez Le débat du 01 janvier 2024 avec Olivier Boy.
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00:02 RTL Matin,
00:06 Olivier Bois.
00:07 Comment trier ces biodéchets, toutes les épluchures qu'on fabrique, tous ces biodéchets qu'on produit, c'est énorme les quantités qu'on peut produire par an.
00:16 Normalement les villes sont censées à partir d'aujourd'hui
00:18 proposer à tous les habitants d'avoir une solution, un bac soit en bas de chez soi, dans son immeuble, soit dans un marché pour pouvoir les mettre.
00:25 On est loin du compte et on accueille sur RTL
00:27 Sylvain Wasermann, président de l'ADEME. Bonjour monsieur.
00:30 Bonjour. Alors l'ADEME c'est donc l'agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie.
00:36 Rappelez-nous juste d'un mot votre mission, votre travail, qu'on comprenne bien.
00:40 Oui tout à fait l'ADEME c'est l'agence de la transition écologique en fait. Donc c'est le bras armé de l'État qui va faire deux choses.
00:46 D'abord on va aider la décision publique, on va l'accompagner, on va l'instruire, on va travailler avec nos experts sur le sujet.
00:55 Et puis on va travailler sur l'accélération, c'est-à-dire qu'on va avec des subventions, c'est 4 milliards d'euros cette année que l'État consacre
01:02 à cela, et bien on va accompagner les entreprises, les collectivités dans la transition écologique.
01:07 Alors rentrons concrètement dans ce sujet des biodéchets. D'abord de quoi on parle quand on parle de biodéchets ?
01:12 Oui alors effectivement les biodéchets vous savez c'est toutes ces matières organiques qu'on met dans notre poubelle.
01:20 En fait ce qu'il faut comprendre c'est que les biodéchets c'est 60% d'eau, c'est essentiellement de l'eau en réalité.
01:25 Donc les épluchures, les coquilles d'œufs, les épluchures,
01:29 voilà tous les restes de légumes, mais aussi les restes de votre pain,
01:35 parfois les choses périmées qu'on met à la poubelle. Le gras de la viande par exemple, les arêtes du poisson, tout ça, tout ce qui vient de notre assiette peut être remis dans ce bac.
01:45 Tout ce qui vient du vivant, qui passe par votre alimentation et qui devient du déchet en réalité.
01:51 Et en fait quand je disais ces 60% d'eau, en fait ce qu'on faisait avant,
01:56 c'est qu'on mettait tout ça dans un grand four à incinération et qu'on brûlait ça. Et brûler de l'eau c'est juste un non-sens écologique.
02:02 C'est pour ça qu'en 2020, les députés se sont dit "il faut changer, il faut faire évaluer le modèle".
02:08 Et finalement il faut trier ces biodéchets pour éviter cette situation absurde d'aller les brûler dans des grands fours.
02:14 Et à la place en faire de l'énergie, puisque tout ça, ça peut faire du méthane par les processus de ce qu'on appelle la méthanisation, c'est-à-dire du gaz naturel,
02:21 qui peut après être réinjecté dans les réseaux.
02:24 Bref, on transforme ces déchets.
02:26 - On va revenir sur l'utilité. D'abord restons un petit peu sur, concrètement, comment on fait aujourd'hui les auditeurs d'Airtel qui vous entendent ?
02:31 C'est-à-dire, on a un bac chez soi particulier dans lequel on met directement les déchets, où il y a un sac, il y a quoi ?
02:38 - Alors en fait, concrètement, les élus ont... enfin le législateur, quand la loi a été définie, a fait confiance aux élus.
02:45 C'est-à-dire que c'est à chaque commune, en fonction de son territoire, en fonction de son profil urbain ou en campagne,
02:53 c'est à chaque commune de définir sa solution.
02:56 Alors du coup, c'est quoi ? C'est les points d'apport de volontaire, par exemple.
03:00 Moi j'habite dans un village, au centre du village, j'ai un bac spécifique d'apport volontaire
03:06 sur lequel on peut amener ces restes de déchets alimentaires.
03:10 D'autres... - En vrac ou emballé dans un petit sac biodégradable ?
03:14 - En vrac, où les deux sont possibles.
03:17 Et en fait, toutes les instructions sont à chaque fois sur le point d'apport volontaire
03:20 pour savoir exactement comment prendre le pli et comment prendre les bonnes habitudes.
03:24 Et en fait, c'est plus une question d'habitude du quotidien.
03:27 Mais je crois qu'il faut faire confiance aux élus, c'est eux qui doivent mettre en place ces solutions.
03:32 Ils ont largement commencé à le faire.
03:34 C'est pas encore fini, mais c'est l'objectif de 2024.
03:38 - Et on le rappelle, ce sont donc le chiffre, si je ne fais pas d'erreur,
03:41 88 kilos de biodéchets par an et par personne.
03:46 - Oui, c'est ça. C'est à peu près ça.
03:49 Ça fait 5 millions de tonnes sur l'échelle de la France.
03:54 On a beaucoup ce tonnage en fait de biodéchets.
04:01 L'idée c'est quoi ? L'idée c'est que pour la transition écologique, il faut faire des choses simples,
04:06 qui nécessitent juste une petite discipline personnelle,
04:09 qui nécessitent que les communes s'organisent.
04:12 Mais enfin, c'est des choses simples à faire, alors faisons-le.
04:15 Et comme on est dans la période des bonnes résolutions,
04:17 c'est un geste climat qui est une bonne résolution à prendre.
04:20 - Donc il faut s'organiser à la maison, il faut avoir soit son petit bac,
04:23 soit ses sacs dédiés pour ensuite les amener.
04:26 Donc ça peut être en bas de son immeuble, si on a mis en place directement dans l'écopropriété.
04:31 Ou dans un quartier, par exemple à Paris, dans mon quartier,
04:35 il y en a un sur le marché d'à côté, où on amène son bac.
04:39 Mais pour motiver les Français, est-ce que vous entendez parfois le risque qu'il y ait des odeurs ?
04:43 On entend, est-ce qu'il peut y avoir des bestioles dans ma cuisine ?
04:46 Qu'est-ce que vous pouvez répondre à ces freins qu'on entend parfois ?
04:50 - Non, alors vraiment, on ne stocke pas dans sa cuisine longtemps.
04:54 On le stocke quelques heures ou une journée avant d'aller le mettre au composteur
05:00 ou au point d'apport volontaire.
05:02 Donc on n'a pas ce problème d'odeur en réalité.
05:05 Mais chacun peut le gérer, chacun le gère à sa façon.
05:09 Certains mettent un petit bac, qu'ils referment, qu'ils mettent dans leur frigo.
05:12 D'autres, on prenne l'habitude de descendre et ça leur fait marcher un peu.
05:17 Exactement, d'autres sur un balcon.
05:19 Je crois que le signe de tout ça, c'est de faire confiance à l'intelligence
05:24 et à la responsabilité des gens.
05:27 Et je crois que chacun peut avoir conscience que mettre tout ça dans un grand four et le brûler,
05:31 ça n'a pas de sens et que c'est un tout petit effort que chacun peut faire
05:35 pour contribuer concrètement à la transition écologique.
05:38 - On entend la phrase pour simplifier le tri des biodéchètes vient obligatoire.
05:43 On vous a appelé à la bonne volonté, on l'entend, mais il n'y a pas d'obligation,
05:46 en tout cas, on n'a pas d'amende si on ne le fait pas pour l'instant.
05:48 - Alors, il y a une obligation des communes de peu à peu mettre en place une solution.
05:53 Alors, toutes ne l'ont pas encore fait.
05:55 Beaucoup ont lancé des études et ne sont pas encore exactement prêtes.
05:58 Mais il faut faire confiance à la fois aux élus pour trouver les meilleures solutions,
06:02 mais aussi aux citoyens, aux citoyens pour rappeler à leurs élus
06:06 que c'est leur responsabilité d'essayer de trouver des solutions
06:09 et de les mettre en place pour ce tri des biodéchètes.
06:12 - Parce qu'on rappelle, vous l'avez dit vous-même,
06:14 vous êtes le bras armé du gouvernement en matière de transition écologique.
06:16 La loi, elle a été votée il y a trois ans.
06:18 Un tiers des villes, des communes sont prêtes seulement aujourd'hui.
06:21 Donc, même si les Français qui nous écoutent sont de bonne volonté et veulent le faire,
06:25 pour deux tiers d'entre eux, ils ne peuvent pas le faire.
06:27 Ils n'ont pas de solution, s'ils n'ont pas de jardin,
06:28 pour aller mettre leurs biodéchets quelque part.
06:30 C'est un problème quand même, en trois ans, qu'il y ait un tiers seulement des villes qui l'ait fait.
06:35 - Absolument. Et donc, c'est la responsabilité des élus de mettre ces solutions en place.
06:40 Le rôle de l'ADEME, c'est quoi ?
06:42 Ce n'est pas de mettre des amendes ou des contraventions.
06:44 Le rôle de l'ADEME, c'est d'accompagner les collectivités.
06:46 On a accompagné déjà un tiers d'entre elles.
06:48 Je vous rappelle qu'il y a un an, il y avait quelques précurseurs.
06:51 Vous aviez un reportage intéressant tout à l'heure à l'antenne.
06:53 Quelques précurseurs qu'il avait fait.
06:55 Donc, ça a été très vite.
06:57 Aujourd'hui, on est entre 30 et 40 %.
06:59 C'est 20 millions de Français.
07:00 Et bien, l'année 2024, on va continuer cet effort-là.
07:03 L'ADEME est là pour accompagner les collectivités encore cette année,
07:07 à mettre en place tout ça.
07:08 Donc, ça prend un peu de temps.
07:10 Mais voyons aussi le progrès.
07:11 Encore une fois, si vous m'aviez interrogé il y a un an,
07:15 quasiment aucune commune, à part quelques précurseurs, n'avait mis ça en place.
07:19 Aujourd'hui, plus d'un tiers des communes.
07:21 Et demain, cette tendance va continuer.
07:23 - Vous voyez le verre à moitié plein ce matin.
07:25 Juste un petit exemple.
07:27 Pour le 1er janvier, par exemple, les huîtres, les coquilles d'huîtres,
07:29 on peut... Il ne faut pas les mettre dans les poubelles traditionnelles.
07:32 On peut en faire des choses, par exemple, pour ceux qui ont un jardin.
07:35 Les mettre dans la terre, ça apporte plein de choses.
07:37 C'est pareil, brûler une coquille d'huîtres, c'est un non-sens écologique.
07:39 - Exactement. En fait, les coquilles d'huîtres,
07:41 on peut les concasser et les mettre dans la terre.
07:44 - Exactement. C'est des petites solutions qui contribuent concrètement.
07:48 On peut aussi avoir son composteur.
07:50 Alors, le composteur, en général, c'est ce qu'on a dans son jardin
07:52 quand on a un jardin, bien sûr.
07:55 Et là, effectivement, ce qu'on ne met pas en général dans le composteur,
07:58 par exemple, les restes de viande, par exemple,
08:01 les restes de fromage ou de produits laitiers,
08:03 là, on peut aller le déposer dans les biodéchets.
08:06 - Merci beaucoup.
08:07 et de l'éducation.