L'entreprise basée à Bretteville-sur-Odon a mis au point 2 systèmes pour aider les forces armées dans leur orientation et leur précision de tir.
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00:00 7h15, bienvenue si vous nous rejoignez sur France Bleu et France 3 Normandie. L'heure de l'éco d'ici,
00:06 on met en avant les entreprises, celles et ceux qui font vibrer l'économie locale.
00:10 Alors si vous êtes guidé par votre GPS, cette entreprise normande utilise plutôt les étoiles.
00:15 Oui, vous allez me dire, c'est romantique, mais la finalité n'est pas vraiment celle-là.
00:20 Bonjour Georges Lamirousseau.
00:22 Bonjour.
00:22 Bienvenue. Vous êtes créateur de Starnav, basé à Bredouille-sur-Dôme.
00:25 Approchez-vous de votre micro, je vous en prie.
00:27 Vous avez mis au point un système pour aider les militaires à se passer du GPS.
00:31 Son nom c'est Magellan. Comment ça marche ?
00:34 Eh bien ça utilise ce qu'on appelle une centrale inertielle, de façon centralisée.
00:41 Et le problème d'une centrale inertielle, ça vous donne une trajectoire, ça vous suit.
00:46 Physiquement, naturellement, ça dérive un peu.
00:50 Donc un petit peu, mais tous les jours, quelques kilomètres.
00:54 Et donc pour recaler ça, en général, on utilise le GPS.
00:57 Et comme on n'a pas le GPS dans les endroits où on en a besoin,
01:02 surtout pour certaines missions militaires,
01:04 il faut trouver une alternative.
01:06 Et l'alternative qu'on a identifiée, c'est d'utiliser les étoiles ou les astres en général,
01:11 pour venir recaler cette petite dérive, cet écart, cette erreur.
01:16 Le principe, c'est que ce n'est pas grave de faire des erreurs si on sait les corriger.
01:19 Et nous on les corrige grâce aux étoiles.
01:22 C'est beaucoup plus précis, très très précis.
01:24 C'est le même niveau de précision à peu près que le GPS.
01:29 C'est un fonctionnement complètement différent.
01:31 C'est ça qui est intéressant, c'est qu'on a une source physique complètement différente de navigation.
01:37 Et donc ça permet ce qu'on appelle une résilience
01:40 aux phénomènes qui peuvent se passer lors d'une opération.
01:45 Et c'est très intéressant pour les militaires qui en ont absolument besoin.
01:49 - Ça c'est magellan. Il y a RAPAS aussi, votre deuxième grosse activité sous ce nom, RAPAS.
01:53 C'est une valise pour régler à la perfection les armes comme des fusils, c'est ça ?
01:57 - Voilà, on fait les armes de petit calibre, les fusils tout calibre jusqu'à 12,7.
02:04 Et puis on fait aussi les gros fusils, les canons.
02:08 - Parce que là, chaque fusil n'est pas précis ?
02:11 - En fait, un fusil c'est répétable, mais il faut encore regarder là où on tire.
02:16 Et c'est là où on entre en jeu.
02:18 C'est-à-dire qu'en général, vous avez le fabricant de fusils qui ouvre le fusil,
02:22 le fabricant de lunettes ou d'organes de visée qui vous vend son accessoire,
02:26 il faut mettre les deux, l'un avec l'autre.
02:29 Et pour ce réglage, en général, il faut tirer.
02:32 Et la plupart du temps, de la même façon, pour les militaires ou les forces de sécurité intérieure,
02:37 on n'a pas la possibilité de tirer, ou difficilement.
02:40 Et avec notre système RAPAS, il suffit de mettre l'un avec l'autre,
02:45 de calibrer, et on assure une répétitivité de réglage de 1 cm à 100 m.
02:50 - Donc on comprend, vous travaillez pour la défense ?
02:54 - A peu près, à 99 %, oui.
02:56 - Est-ce que vous pouvez vous travailler pour tout le monde,
03:00 ou y a-t-il une forme d'exclusivité, notamment pour l'armée française ?
03:03 - On travaille pour l'armée française, ses alliés.
03:07 On a eu l'honneur de recevoir la visite du général Lavigne,
03:12 qui commande l'OTAN pendant le salon du Bourget cette année.
03:16 Évidemment, on travaille, on privilégie, moi-même ancien militaire,
03:20 je suis plutôt axé sur la France et ses alliés.
03:23 - C'est pour ça qu'en 2007, vous avez eu l'idée de créer ces outils.
03:26 Est-ce que ces innovations, ces outils, sont uniques au monde ?
03:29 - Oui, en l'occurrence, pour RAPAS, on n'a pas de système similaire.
03:37 Pour Magellan, il y a des concurrents,
03:41 mais qui n'ont pas le même principe que ce qu'on utilise.
03:44 C'est-à-dire, on utilise nos concurrents,
03:46 ils savent y voir les étoiles en plein jour.
03:48 Nous, on a choisi quelque chose de très pragmatique,
03:50 on observe les étoiles de nuit, le soleil de jour.
03:54 Ça peut sembler simple, mais c'est vrai que c'est capital.
03:59 - Georges, vous êtes le créateur de Starnav, basé à Bredville-sur-Rodon.
04:02 On dit souvent que le marché de l'armement, malheureusement, ne connaît pas la crise.
04:05 La vôtre non plus ? Starnav non plus ?
04:08 - Je vous dirais ça quand on sera en phase de croisière
04:12 et qu'on vendra trois systèmes par mois de façon récurrente.
04:17 Aujourd'hui, on est en phase de développement.
04:19 - Encore ? Alors que c'est créé en 2007 ?
04:21 - Oui. On a fait d'autres choses entre temps,
04:24 mais le produit qu'on a identifié maintenant arrive en boucle de développement.
04:29 On va bientôt être en mesure de le commercialiser sur étagère, comme on dit.
04:35 Là, on aura sans doute une autre phase de croissance.
04:40 Aujourd'hui, c'est toujours difficile parce qu'il faut financer l'innovation.
04:43 Quand on n'a pas un grand odeur d'ordre qui nous finance à coups de centaines de milliers d'euros,
04:51 ce serait très difficile.
04:52 - La région de Normandie vous a octroyé une subvention
04:55 pour vous aider à la qualification de Magellan.
04:57 Ça veut dire quoi, qualifier Magellan ?
04:58 - Qualifier, c'est réaliser toute la fin du développement.
05:04 C'est-à-dire que créer le système, c'est simple.
05:07 Après, être en mesure de prouver et de justifier de sa performance,
05:14 de ses capacités en fonction des environnements, de la température, etc.
05:18 Ça, c'est très très long.
05:20 C'est en général la phase pendant laquelle on a le plus besoin d'aide
05:24 parce qu'on n'a pas encore la commercialisation pour financer.
05:27 On a toutefois des besoins en ressources humaines.
05:31 On est une équipe de 10 personnes maintenant.
05:33 Donc là, on a eu un précieux soutien de la région de Normandie
05:37 qui nous suit depuis longtemps et qui nous a octroyé cette aide financière
05:42 qui nous permettra d'aller au bout et d'accéder à cette commercialisation
05:48 qui après entraînera le développement économique qu'on attend tous.
05:53 - On vous le souhaite.
05:54 Starnav, incroyable entreprise basée à Bredeville-sur-Rodon,
05:58 menée et créée par vous, Georges Lamirousseau.
06:01 Merci beaucoup, Georges.
06:02 Je vous en prie !