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BFMTV propose ce jeudi une émission spéciale “Crépol: une France qui bascule?” consacrée à la mort de Thomas, 16 ans, dans un bal de village, et à ses suites. Un évènement récupéré par certains partis politiques, qui a également motivé des rassemblements de l’ultradroite dans plusieurs villes de France, avec plusieurs condamnations à la clef. Alors que pour 91% des Français, le recul de l’autorité est “un problème majeur dans notre société”, selon un sondage Elabe pour BFMTV, les invités de Maxime Switek et Julie Hammett tentent de répondre aux questions que posent ce drame.

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Transcription
00:00 Moi je pense qu'il aurait dû démissionner, M. Dupont-Moretti.
00:03 Pourquoi, il a été relaxé ?
00:05 Non pas pour ça, mais pour son bilan.
00:08 Parce que voyez, les gens qui écoutent M. Dupont-Moretti se disent
00:17 « Mais après Lola, il s'est passé quoi ? Après le drame d'Annecy, il s'est passé quoi ?
00:26 Après l'assassinat de Dominique Bernard, il s'est passé quoi ? Après Axel Dormier, il s'est passé quoi ? »
00:32 Il y a eu des interpellations et des mises en examen.
00:34 Après les incarcérations, Crépole, il va se passer quoi ?
00:39 Est-ce qu'on va continuer, quand on est ministre comme M. Dupont-Moretti,
00:42 de se comporter comme un chef de gang ?
00:44 C'est-à-dire de passer son temps à insulter, à injurier, non pas seulement le premier parti d'opposition,
00:50 on a compris que c'était quasiment obsessionnel.
00:52 Mais ça, à la rigueur, peu importe, parce que nous on est solide.
00:55 Mais à insulter des gens qui depuis des années critiquent les dérives du laxisme judiciaire.
01:03 Et je vais vous dire, je pense que tout ce qui se passe…
01:05 Cet été, après les émeutes en belle, il avait plutôt donné des consignes
01:10 que les magistrats, que les parquets prononcent des peines dures.
01:17 Ça a été reconnu d'ailleurs.
01:18 Après ce qui s'est passé pendant les émeutes, on a un président de la République,
01:21 totalement hors sol, qui donne une interview aux Parisiens,
01:26 et qui dit "mais qui avait vu venir ces émeutes ?"
01:29 Mais est-ce que vous vous rendez compte du niveau de déconnexion de ces gens-là ?
01:33 Quand M. Dupont-Moretti dit "le RN voudrait nous faire croire qu'avec eux, il ne se passerait rien, etc."
01:38 Je n'ai jamais dit que le risque zéro n'existait pas.
01:40 Je dis que nous restaurerons l'autorité de l'État et que nous mettrons en place une politique pénale implacable et dissuasive.
01:46 742 personnes ont été condamnées à la prison ferme.
01:48 Il y a des membres de votre parti qui ont dit que la petite Lola ne serait pas morte si vous n'aviez pas eu le pouvoir.
01:52 Non.
01:53 Non.
01:54 Et si ça a été le cas, je suis en désaccord avec ça.
01:57 Parce que je pense qu'on ne peut pas mentir aux gens et leur expliquer que le risque zéro,
02:00 que ce soit sur l'insécurité ou sur le terrorisme, n'existera pas.
02:02 Mais est-ce que M. Dupont-Moretti, qui est ministre, est capable d'aller voir les familles des victimes
02:08 et des blessés du Crépole, pour leur dire qu'on ne peut pas faire autrement, et qu'il y a une fatalité ?
02:13 Olivier Véran est allé.
02:14 Je note d'ailleurs que l'accusation de récupération et de temps de descente, ça ne s'applique pas à eux, en gros.
02:19 C'est ça, c'est-à-dire que c'est qu'à nous.
02:21 La famille ne souhaitait pas qu'ils viennent ni à la marche blanche ni aux obsèques.
02:28 Vous vouliez aller aux obsèques ?
02:29 J'ai cru comprendre que vous vouliez aller aux obsèques, que la famille ne vous voulait pas.
02:33 Non.
02:34 Non.
02:35 Non.
02:36 Je veux dire, il faut respecter le deuil.
02:40 Il n'y a pas lieu d'envoyer des responsables politiques dans des moments comme ça.
02:43 Mais notre boulot, à nous, c'est de dire ce qui s'est passé.
02:46 Parce que je veux dire, si les responsables politiques que nous sommes,
02:48 des gens qui, comme le Rassemblement, aspireront à prendre le pouvoir dans quatre ans,
02:52 ne parlent pas et ne disent rien, qui va le faire ?
02:56 Ça fait des années qu'on est les porte-voix de cette majorité silencieuse.
03:00 On n'a pas dit que vous ne pouvez pas parler, monsieur.
03:01 Mais quasiment.
03:02 Mais pas du tout.
03:03 Mais sur ce qui s'est passé hier, ce sont les nazillons que vous n'avez pas supporté.
03:07 Non mais quasiment.
03:08 Je veux dire, quand j'ai fait une interview sur le service public cette semaine,
03:13 la première question qu'on me dit, c'est en gros, vous n'avez pas honte de ne pas respecter le temps de descente.
03:17 Mais quel temps de descente ?
03:19 Je veux dire, il y a des attaques au couteau, il y en a 120 par jour.
03:22 Ça veut dire qu'en fait, on ne doit rien dire.
03:24 Donc le temps de descente se passe lundi, mardi, mercredi.
03:26 Et puis après, on est passé à autre chose.
03:28 Et donc on ne peut rien dire.
03:29 Donc moi, j'assume de dire les choses.
03:30 Monsieur Bardella, moi, je n'ai jamais critiqué le fait que dans l'hémicycle,
03:33 il y ait de la controverse, y compris sur ce sujet.
03:37 Et c'était très bien que ça ait lieu lors des questions d'actualité.
03:40 Après, nous sommes d'accord.
03:41 D'ailleurs, au passage, la plainte de Marine Le Pen contre Eric Dupond-Moretti, elle est déposée ?
03:45 Elle est en train d'être préparée.
03:46 Elle sera déposée.
03:47 Je n'ai pas échangé avec Marine avant l'émission.
03:49 Mais en tout cas, elle sera déposée parce que moi, j'en ai assez que, pas mon mouvement politique,
03:56 mais en fait, le représentant de 42 % des gens qui ont voté pour Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle,
04:01 se fasse en permanence insulter, mépriser, cracher au visage.
04:06 On rappelle ce qui s'est passé hier, peut-être.
04:08 M. Véran, Mme Borne, M. Dupond-Moretti.
04:10 Donc maintenant, ça suffit.
04:11 Eric Dupond-Moretti.
04:12 Je ne veux pas la judiciarisation du débat politique, mais en fait, quand on se fait insulter, à un moment donné, stop.
04:16 Parce que quand ils m'insultent et quand ils insultent Marine Le Pen, j'arrive, c'est nos électeurs qu'ils insultent.
04:21 Et ce sont des Français de toutes conditions, de toutes origines, qui viennent de tous les horizons politiques,
04:27 qui ont voté pour nous, qui en ont marre de cette insécurité et qui estiment légitimement, je le crois,
04:32 qu'il faut aujourd'hui un retour de l'autorité dans notre société.
04:35 et croyez-moi lorsqu'il s'agira de rétablir l'autorité, notre main ne tremblera pas.

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