• il y a 2 ans
Avec Sébastien Gueremy, vice-président identité numérique et solutions de vérification Thales, Antoine Pau, ministère de la Justice / Administration pénitentiaire : chef de projet lutte anti-drone et Raul Bravo, président OUTSIGHT.

Retrouvez Le Numérique pour tous avec Vanessa Pérez tous les dimanches à 16h30 sur #SudRadio.
---
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
———————————————————————

☀️ Et pour plus de vidéos du Numérique pour tous : https://www.youtube.com/playlist?list=PLaXVMKmPLMDR4AnvSdAZjJkIhzXsyJ9fd

##LE_NUMERIQUE_POUR_TOUS-2023-12-03##

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Vérissure, le numéro 1 des alarmes en France.
00:03 Rendez-vous sur verissure.fr pour votre demande de devis gratuits.
00:06 Vérissure présente Sud Radio, le numérique pour tous.
00:10 Vanessa Perez.
00:11 Bonjour et bienvenue dans le numérique pour tous.
00:13 Aujourd'hui, une émission spéciale surveillance numérique.
00:16 Au programme, nous vous ferons découvrir les dernières innovations
00:19 en termes de reconnaissance faciale et biométrique.
00:23 Nous vous ferons rentrer dans les coulisses de la lutte anti-drone
00:25 sur les établissements pénitentiaires.
00:27 Et dans le contexte des Jeux Olympiques, nous verrons
00:30 comment les nouvelles technologies vont pouvoir assurer notre protection.
00:33 Le numérique pour tous spéciale protection et surveillance numérique,
00:37 c'est tout de suite et c'est sur Sud Radio.
00:39 Sud Radio, le numérique pour tous, Vanessa Perez.
00:42 Et pour commencer cette émission spéciale protection et surveillance numérique,
00:45 j'ai le plaisir d'accueillir quelqu'un dont les solutions nous protègent au quotidien.
00:49 Il est vice-président de l'identité numérique et des solutions de vérification
00:54 au sein du groupe Thales, Sébastien Guérémy.
00:56 Bonjour et merci d'être parmi nous.
00:59 Thales, c'est une marque iconique du paysage industriel français et international.
01:03 Est-ce que vous pourriez nous rappeler les activités clés, s'il vous plaît ?
01:06 Thales, c'est un leader de la haute technologie dans plusieurs domaines.
01:09 La défense, l'aérospatiale et la sécurité et l'identité numérique.
01:13 Très bien. Vous êtes responsable de l'identité numérique, je le disais,
01:16 et de la biométrie. Concrètement, expliquez-nous de quoi parle-t-on
01:19 quand on évoque l'identité numérique ?
01:21 L'identité numérique, c'est un jumeau numérique de vos documents d'identité
01:26 qu'on appelle les documents régaliens et qui vous permettent à tout instant
01:30 dans votre téléphone de prouver qui vous êtes, que ce soit dans le monde physique,
01:34 en remplaçant un document physique, ou bien dans le monde digital en ligne.
01:38 Et chez Thales, nous faisons le pari que cette identité numérique sera de confiance
01:43 si elle repose sur deux points particuliers, qui sont la protection des données,
01:48 donc l'hyper-sécurisation de nos solutions via la cybersécurité,
01:51 et la protection des accès, c'est-à-dire que je décide moi-même
01:55 les données que je souhaite partager et avec qui je souhaite les partager.
01:58 Cette identité numérique, elle est dans un portefeuille,
02:00 on n'en est pas tous équipés aujourd'hui.
02:02 Comment ça se matérialise très concrètement ?
02:04 J'imagine qu'il y a ma carte vitale, mon permis de conduire, etc.
02:07 Comment ça va se concrétiser et c'est à quelle échéance ?
02:09 En Europe, ça accélère puisqu'il y a cette régulation sur le portefeuille numérique
02:15 européen qui sera véritablement votre tour de contrôle de toutes vos données personnelles
02:20 puisque vous déciderez les données que vous souhaitez y mettre
02:23 et puis la façon dont vous souhaitez les partager.
02:25 Et ce sera vrai aussi bien dans le monde digital,
02:28 avec beaucoup de cas d'usage qui sont prévus,
02:30 mais aussi dans le monde physique.
02:31 Ça vous permet de reprendre un peu le contrôle sur vos données personnelles,
02:35 y compris dans le monde physique.
02:36 Je vais vous donner un exemple concret.
02:38 Vous allez en boîte de nuit.
02:40 Vous n'avez pas forcément envie de dévoiler toute votre vie privée au videur.
02:47 Vous avez simplement à répondre à la question "Avez-vous plus de 18 ans ?"
02:51 On va imaginer que j'ai peut-être à peu près 18 ans.
02:53 Aujourd'hui, la question ne se pose plus, mais on va imaginer que la question se poserait.
02:57 Voilà, la question se pose.
02:59 Le videur vous demande simplement "Avez-vous plus de 18 ans ?"
03:02 C'est uniquement à cette réponse que vous allez répondre,
03:04 grâce à votre identité numérique.
03:05 Vous n'allez même pas donner votre date de naissance
03:07 et encore moins votre adresse, votre nom,
03:09 qui sont autant de données confidentielles que vous pouvez protéger
03:13 grâce à ces nouvelles technologies.
03:15 Ce portefeuille sera opérationnel à quelle échéance ?
03:18 Aujourd'hui, c'est vraiment en phase finale de négociations au niveau européen.
03:25 D'ici deux ou trois ans, dans les différents États membres,
03:28 ce sera mis en place.
03:29 Et Thalès participe à deux pilotes dans ce paysage-là.
03:32 On le disait en introduction, vous intervenez dans le domaine de la biométrie.
03:36 Est-ce que vous pourriez nous rappeler ce qu'est la biométrie
03:38 et dans quel contexte on peut utiliser cette application ?
03:42 La biométrie, on est tous concernés,
03:44 puisque c'est ce qui protège le mieux notre identité.
03:47 Pourquoi est-ce que ça protège aussi bien votre identité ?
03:50 Parce que votre biométrie est unique et donc elle vous définit.
03:53 C'est quoi ma biométrie ?
03:55 Votre biométrie, ça peut être vos empreintes digitales, l'iris et le visage.
04:00 Aujourd'hui, ce sont les trois modalités qui sont principalement utilisées
04:03 par les gouvernements.
04:05 Elle vous définit, elle protège votre identité.
04:08 Pourquoi faut-il protéger votre identité ?
04:10 Je pense que c'est important de le rappeler,
04:12 parce qu'on a tendance à l'oublier,
04:14 mais votre identité, c'est quelque chose de très précieux.
04:16 C'est ce qui vous donne des droits,
04:18 le droit de vote, le droit d'accéder à des services publics fondamentaux,
04:22 l'éducation, la santé,
04:23 et c'est aussi ce qui vous protège de décisions arbitraires.
04:26 Et donc pouvoir prouver qui je suis,
04:28 c'est le premier pas pour pouvoir faire valoir mes droits,
04:31 quels qu'ils soient.
04:32 Alors concrètement, si on a accès à toutes mes données,
04:35 on peut penser que la prochaine étape est un peu ce qui se passe en Chine,
04:38 un système d'hypersurveillance de masse,
04:41 c'est peut-être un scoring de la population.
04:43 On est à l'orée un peu de cette approche ici en Europe,
04:45 ou alors on est tranquille ?
04:47 Alors en Europe, on a de la chance,
04:49 car les données biométriques par nature sont des données personnelles,
04:52 puisqu'elles vous définissent,
04:53 donc elles sont très sensibles et très protégées.
04:55 On a la chance en Europe d'avoir cette réglementation
04:58 qui s'appelle la Réglementation Générale pour la Protection des Données,
05:01 et qui bien sûr, encadre très strictement l'usage de la biométrie.
05:06 Et c'est une chance pour nous en tant que citoyens,
05:08 mais c'est aussi une chance pour nos clients,
05:11 puisque ça sécurise l'usage qui peut être fait,
05:15 quand il est souhaitable, de la biométrie.
05:17 Et toutes ces données en circulation,
05:18 avec tout ce que l'on entend au niveau des cyberattaques,
05:20 aujourd'hui on n'est pas dans un paradoxe ?
05:22 Plus on donne et plus on va être attaqué,
05:24 avoir des clés d'entrée sur notre identité ?
05:26 Alors c'est clair que les cybermenaces sont partout,
05:29 dans tous les types de marchés,
05:31 et c'est pour ça que mettre en place
05:33 les meilleures pratiques en termes de cybersécurité est indispensable.
05:36 Ça commence par exemple par le chiffrement bout en bout des données,
05:40 pour faire en sorte que vos données,
05:42 si elles sont sorties d'un système quel qu'il soit,
05:46 soient inexploitables, puisqu'elles seront chiffrées.
05:49 Et ça c'est quelque chose qui a fait ses preuves,
05:51 qu'on déploie dans toutes nos solutions,
05:53 et à commencer bien sûr par des solutions
05:55 dans lesquelles il y a des données biométriques particulièrement sensibles.
05:58 Donc ça veut dire que si vous avez toutes mes données,
06:00 vous n'êtes pas quand même en mesure d'analyser tous mes déplacements ?
06:03 C'est un petit peu ambigu, si vous avez l'information sur moi.
06:06 Est-ce qu'elle est cryptée ?
06:09 Elle est chiffrée au niveau des systèmes,
06:11 pour faire en sorte que seul le système qui a une raison de l'utiliser,
06:15 puisse l'utiliser.
06:17 Les mouvements de foules, c'est quelque chose sur lesquels vous intervenez ?
06:20 On sait qu'on va avoir une actualité assez riche
06:22 en mouvements de foules l'année prochaine, en 2024.
06:25 Oui, les mouvements de foules peuvent présenter un risque,
06:28 et là aussi c'est intéressant de voir que,
06:30 avec les nouvelles technologies,
06:32 on n'est pas nécessairement obligé d'entrer plus avant dans votre vie privée.
06:36 On n'est pas obligé de vous demander de renoncer à certaines libertés individuelles,
06:40 pour vous protéger.
06:42 Grâce à des capteurs, des capteurs des vidéos, son,
06:45 ou bien vous aurez un autre invité qui vous parlera de l'IDAR plus tard,
06:49 on peut détecter des mouvements de foules,
06:51 on peut détecter des événements anormaux,
06:53 je ne sais pas, une personne allongée dans la foule,
06:55 et proposer aux forces de sécurité des interventions.
06:59 Vous disiez qu'avec ce portefeuille numérique, pour conclure,
07:01 on va reprendre le contrôle de notre identité et de nos données ?
07:04 Dans quelle mesure ?
07:06 Eh bien, encore une fois, parce que toutes ces données
07:08 seront à votre main dans votre téléphone,
07:10 et c'est vous qui déciderez à tout instant des données
07:13 que vous souhaitez partager avec n'importe qui.
07:16 C'est très clair, merci beaucoup Sébastien Guérimille,
07:18 je rappelle que vous êtes vice-président de l'identité numérique
07:20 et des solutions de vérification du groupe Thales.
07:23 Je vous propose de marquer une courte pause,
07:25 et dans la deuxième partie de cette émission,
07:27 on va vous faire rentrer dans les coulisses de la lutte anti-drone
07:29 sur les établissements pénitentiaires,
07:31 et avec nous également le créateur d'une technologie révolutionnaire
07:34 qui permet d'analyser les mouvements au sein des foules.
07:36 Le numérique pour tous, ça continue dans quelques instants,
07:38 ici sur Sud Radio.
07:40 Et pour continuer cette émission sur la surveillance numérique,
07:54 et la protection aussi numérique,
07:56 j'ai le plaisir de recevoir un homme qui a mis en place
07:58 un système de lutte anti-drone autour des établissements pénitentiaires.
08:02 Antoine Pau, bonjour, vous êtes chef de projet
08:04 au sein du ministère de la Justice.
08:07 Antoine, d'abord j'ai envie de vous demander,
08:10 c'est assez impressionnant de mettre en place ce dispositif,
08:13 en quoi la lutte anti-drone autour des établissements
08:16 est devenue aujourd'hui une priorité ?
08:18 Il faut rappeler qu'une prison, par définition,
08:21 c'est un lieu de privation de liberté,
08:23 avec des droits, bien sûr, que ça implique.
08:25 Il y a un gros accent qui est fait sur la réinsertion
08:28 des personnes détenues, pardon.
08:31 Mais ça implique également forcément des interdictions
08:34 et des restrictions.
08:36 Ces restrictions, pour le cadre de la lutte anti-drone,
08:39 c'est pour ça qu'on l'a intégré dans nos établissements pénitentiaires,
08:42 c'est de pouvoir endiguer le trafic de produits illicites.
08:46 La technologie avance, les hommes aussi,
08:49 forcément le drone, il apparaît depuis quelques années
08:52 comme un des vecteurs privilégiés pour faire ce trafic-là.
08:55 La lutte anti-drone, son rôle principal,
08:58 et c'est ce que je m'attache à faire,
09:00 c'est de stopper ces drones-là, ou du moins d'endiguer cette menace
09:03 pour que les livraisons cessent.
09:05 Concrètement, le dispositif, si on peut en parler,
09:08 en quoi il consiste pour endiguer la présence de drones
09:11 sur ces établissements ?
09:13 C'est de faire en sorte que les établissements pénitentiaires
09:16 soient comme le Stade de France quand le 15 joue,
09:19 donc ça nécessite d'éveil, ça nécessite forcément
09:22 à prendre de ses erreurs, corriger des failles, etc.
09:25 Mais comme je disais au départ, c'est quand même un lieu,
09:28 une prison reste un lieu sensible,
09:31 avec énormément d'enjeux sécuritaires,
09:33 avec les enjeux d'extérieur qui peuvent prendre des proportions
09:36 un peu plus élevées à l'intérieur.
09:38 Une petite tension que vous vivez à l'extérieur,
09:40 la moindre petite tension à l'intérieur,
09:42 ça peut créer un climat d'insécurité certain.
09:45 Moi, mon rôle et mon couloir, c'est vraiment de faire en sorte
09:48 que les produits qui sont jugés illicites,
09:50 il y a deux niveaux, on pourra y revenir,
09:52 sur les produits illicites, n'arrivent pas à destination.
09:55 Alors, les drones, dans le contexte qui constitue une menace,
10:00 c'est peut-être la principale menace dans le cadre des Jeux Olympiques,
10:03 comme l'a rappelé Gérald Darmanin dans un discours
10:06 qui a eu lieu le 23 mai dernier.
10:08 Concrètement, c'est quoi les menaces que l'on peut appréhender
10:11 aujourd'hui, à la fois dans le contexte des JO,
10:13 mais d'une manière plus générale ?
10:15 C'est un large panel. Il faut savoir qu'un drone,
10:17 c'est très facile d'accès. Vous allez dans un magasin de jouets,
10:19 vous en trouvez. Vous allez dans des magasins de distributeurs,
10:21 vous en trouvez, à moindre coût.
10:23 Ça peut être utilisé comme un jouet,
10:26 ça peut être utilisé pour des tournages télévisés,
10:28 ça peut être utilisé par le sport, etc.
10:30 Et cette facilité d'accès, cette techno assez facile,
10:33 qui consiste à appuyer sur un bouton et jouer avec un joystick,
10:36 ça s'adapte tant à des actes bienveillants que malveillants.
10:39 La menace tient de là.
10:41 Quand on voit qu'un drone, aujourd'hui, peut être piloté
10:43 jusqu'à plusieurs kilomètres de distance,
10:45 et que l'acte malveillant, qui avant, en mode dégradé,
10:47 se faisait très près au risque de se faire interpeller,
10:50 ce risque, ça moindrit.
10:52 La lutte anti-drone s'inscrit dans ce cadre-là,
10:55 c'est-à-dire être capable d'agir non seulement en action,
10:57 mais également en réaction.
10:59 Un travail, évidemment, avec une veille technologique,
11:01 et un travail, parce qu'il y a quand même l'humain
11:03 qui reste derrière absolument, c'est-à-dire que
11:05 la technologie, ça avance.
11:07 C'est un peu comme quand vous achetez un téléphone portable le lundi,
11:09 le mercredi, il est périmé, un nouveau modèle sort.
11:11 Donc, il faut être capable de contrer ces menaces-là,
11:13 et le temps que la technologie se mette en place,
11:15 des partenariats avec les forces de sécurité sont essentiels
11:18 pour pouvoir, et d'une part, stopper cette menace,
11:21 et d'autre part, être capable d'appréhender ces personnes
11:23 qui sont hors la loi.
11:25 J'ai envie de vous demander, dans le cadre des Jeux Olympiques,
11:27 on sait tous qu'une cérémonie risque de se dérouler sur la Seine,
11:29 on a les moyens, justement, de sécuriser nos athlètes
11:32 et aussi les publics avec ces drones ?
11:34 Alors, je ne suis pas dans le secret des Jeux Olympiques,
11:36 en revanche, ce que je peux vous dire, c'est que
11:38 récemment, il y a eu la Coupe du monde de rugby,
11:40 qui est une bonne école pour que les organisateurs
11:44 des Jeux Olympiques apprennent, ou en tout cas,
11:46 tirent toutes les leçons de comment sécuriser
11:50 un tel événement qui attire beaucoup de personnes,
11:53 qui est un événement sportif majeur.
11:55 Pour revenir sur la Coupe du monde de rugby,
11:58 c'est un lieu qui est resté une fête,
12:01 il n'y a pas eu d'incident déclaré,
12:03 c'est-à-dire qu'a priori, tous les moyens qui ont été déployés
12:05 sont restés complètement transparents aux yeux des usagers,
12:08 et a permis de façon tout à fait transparente
12:13 que cet événement se passe au mieux.
12:15 Donc c'est plutôt de bonne augure pour les Jeux Olympiques.
12:17 Les Jeux Olympiques sont ouverts, de toute façon,
12:21 on sait qu'il y a des activités qui vont avoir lieu
12:25 dans des stades, dans des lieux fermés,
12:26 mais également, ça va occasionner des mouvements de foule.
12:28 Les trois appréhensions majeures pour ce type d'événement
12:32 que la lutte anti-drone ou les moyens technologie
12:34 peuvent aider à inhiber, c'est les mouvements de foule,
12:39 donc le personnel de Thalès en parlait tout à l'heure,
12:42 les comportements éventuellement suspects,
12:44 mais également la crainte potentielle de survol d'emprise
12:47 ou alors le survol de public.
12:49 Vous avez un cas dont vous êtes assez fier, dans l'ISER,
12:52 où vous avez pu désamorcer justement une attaque,
12:55 vous pourriez nous en parler ?
12:56 Oui, c'est un cas dont mon ministère est assez fier,
12:59 puisque c'est vraiment l'illustration,
13:01 c'est vraiment trois leviers qu'on active
13:03 qui sont des actions combinées, c'est-à-dire que le premier,
13:06 c'est qu'on dispose vraiment d'un large panel existant
13:10 de cas de juridique, des décrets qui sont très vissés
13:13 et qui sont évolutifs, c'est-à-dire qu'évolutif,
13:15 c'est pas gravé dans le marbre, c'est qu'on se sert
13:17 de jurisprudence ou alors de cas spécifiques
13:19 pour faire évoluer les textes en fonction de la technologie.
13:22 Le deuxième levier qu'on a mis en place,
13:24 c'est se doter à travers un marché,
13:26 donc notre marché, nous, est en vigueur depuis 2021,
13:29 qui permet physiquement de répondre à ce décret-là.
13:32 Et le troisième levier, c'est, comme je le disais,
13:35 c'est qu'il faut être conscient que la technologie
13:37 a forcément ses limites, que mon travail,
13:39 c'est de faire en sorte de challenger un peu les prestataires
13:41 pour qu'ils puissent répondre le plus rapidement possible
13:43 aux failles observées.
13:45 Et dans cette attente-là, le troisième levier,
13:47 et c'est le cas que vous citiez,
13:49 qui a été assez documenté sur l'ISER,
13:51 c'est de faire participer les forces de l'ordre
13:55 à la deuxième lame.
13:58 C'est-à-dire, d'un côté, nous, on arrive à bloquer les drones,
14:00 et de l'autre côté, ça peut se traduire
14:02 par une action physique d'interpellation aux flagrants d'Allies.
14:05 À titre de rappel, puisque j'ai l'occasion d'en parler,
14:08 le survol d'une zone interdite est réglementé
14:11 et est puni tout simplement de six mois de prison ex sursi
14:15 et 15 000 euros d'amende,
14:17 juste pour un survol de zone interdite.
14:19 D'ailleurs, je le précise, parce que je vais souvent voir
14:21 ce genre de cartographie sur Internet.
14:23 Vous avez des cartes qui sont très bien faites,
14:25 qui permettent de dire où est-ce qu'on peut survoler,
14:27 où est-ce que le survol est interdit,
14:29 avec des licences de pilote de drone spécifiques par zone.
14:31 Je tiens à le rappeler à nos auditeurs.
14:33 Très bien. Merci beaucoup Antoine.
14:35 Pour terminer cette émission,
14:37 une innovation technologique qui s'appuie sur une caméra
14:40 qui filme en trois dimensions.
14:42 On va tout vous expliquer.
14:44 Cette caméra permet de mieux analyser les mouvements de foules.
14:46 Raoul Bravo, bonjour.
14:48 Vous êtes le président et cofondateur
14:50 de la société qui s'appelle Outsight.
14:52 Vous avez notamment développé une technologie
14:54 qui s'appelle le LIDAR.
14:56 On va dire qu'on n'y connaît rien du tout en technologie.
14:58 Vous allez nous expliquer tout ça.
15:00 Qu'est-ce qu'elle permet de faire cette technologie de révolutionnaire ?
15:03 Bonjour, merci pour votre accueil.
15:05 Avant même de parler de technologie,
15:07 c'est quoi le problème en fait ?
15:09 Qu'est-ce qu'on veut résoudre dans un monde idéal ?
15:11 Dans un monde idéal,
15:13 que ce soit les Jeux Olympiques,
15:15 que ce soit un aéroport,
15:17 peu importe, un endroit dans lequel on accueille des foules importantes,
15:19 on veut résoudre un problème qui semble insoluble.
15:21 D'un côté, on veut surveiller les mouvements,
15:23 les gestes,
15:25 les déplacements de chacun des visiteurs,
15:27 parce que c'est ça qui permet d'anticiper des mouvements de foule,
15:29 d'anticiper des comportements dangereux, etc.
15:31 On veut ça, en fait,
15:33 il est nécessaire et très utile.
15:35 Mais d'un autre côté,
15:37 on veut éviter que les informations
15:39 qu'on est en train de capter
15:41 puissent être une menace à la vie privée
15:43 et aux données personnelles.
15:45 Ça, ça semble insoluble
15:47 parce qu'aujourd'hui,
15:49 le moyen qu'on avait pour capter des informations massives
15:51 était des caméras.
15:53 D'ailleurs, ça ne marche pas très bien.
15:55 En plus,
15:57 ce n'est pas seulement un problème de privacité,
15:59 c'est aussi une question de performance,
16:01 que ça fonctionne pour des cas simples,
16:03 grosso modo, savoir à peu près combien de gens
16:05 il y a à l'endroit,
16:07 mais dès le moment où on veut avoir des mouvements un peu plus sophistiqués,
16:09 sophistiqués, ça veut dire
16:11 qu'est-ce qu'ils font chacune des personnes,
16:13 quelle est vraiment la trajectoire qu'ils suivent,
16:15 par où est-ce qu'ils passent, etc.
16:17 On n'y arrive pas.
16:19 On n'y arrive pas, même sur l'auditiel, etc.
16:21 Pourquoi ? Parce qu'une caméra ne permet pas
16:23 une information que nous, maintenant,
16:25 on est capable d'utiliser,
16:27 qui est la position, la profondeur
16:29 qu'on appelle, de où se situent les gens.
16:31 Dans une caméra, en fait,
16:33 un objet qui est loin, mais qui est grand,
16:35 il a la même taille
16:37 qu'un objet qui est petit, mais qui est proche.
16:39 Et donc, c'est un peu la base des effets spéciaux
16:41 dans le cinéma.
16:43 À la base, c'est ça, en fait. On joue avec ça.
16:45 Et donc, ça, ce n'est pas un problème jusqu'au moment
16:47 où l'information de
16:49 où est-ce qu'il est l'objet, vraiment,
16:51 est critique. Et donc, comment on fait ?
16:53 On arrive au LIDAR.
16:55 - Alors, LIDAR, c'est la technologie que vous avez développée,
16:57 et donc qui est utilisée dans une caméra.
16:59 - Alors, nous n'avons pas développé
17:01 la technologie LIDAR, en fait.
17:03 La technologie LIDAR a été surtout développée
17:05 pour la voiture autonome, à l'époque,
17:07 il y a quelques années. Pourquoi ? Parce que pour une voiture
17:09 autonome, il est assez critique
17:11 de comprendre si un enfant est dans la route
17:13 ou dans la chaussée.
17:15 Alors que c'est quelques centimètres de différence.
17:17 Mais ça a une signification
17:19 qui est très différente.
17:21 Et donc, comme il fallait cette capacité
17:23 et que les caméras, comme on a dit, ne le permettent pas,
17:25 cette technologie a été propulsée
17:27 pour la voiture autonome, à l'époque,
17:29 à l'origine. - Très claire. Qui permet de détecter,
17:31 pour une voiture, si c'est loin, si c'est près, en fonction de...
17:33 - Voilà, si c'est loin, si c'est près, pour pouvoir freiner, éviter, etc.
17:35 - D'accord. - Donc, ce qui s'est passé, c'est que
17:37 le matériel de capteur de ce type
17:39 de LIDAR, comme on va expliquer comment ça fonctionne rapidement,
17:41 ils ont ensuite été disponibles
17:43 pour des applications
17:45 de surveillance dans l'infrastructure.
17:47 Donc, nous ne faisons pas le matériel,
17:49 il y a quelques dizaines de fabricants
17:51 qui existent aujourd'hui, nous faisons le logiciel
17:53 qui permet d'exploiter
17:55 ces informations-là pour qu'elles soient utiles,
17:57 pour qu'on puisse vraiment les utiliser.
17:59 - Très clair. Alors, expliquez-nous les cas
18:01 d'usage où on peut, effectivement,
18:03 apprécier cette technologie.
18:05 - Voilà. Donc, en fait,
18:07 les cas d'usage dont on parle
18:09 comme exemple, c'est le
18:11 suivi, ce qu'on appelle le traçage
18:13 de mouvements de personnes
18:15 à l'échelle. A l'échelle,
18:17 ça veut dire qu'on peut avoir des milliers
18:19 ou des dizaines de milliers de personnes
18:21 et on connaît la position
18:23 exacte de chacun de ces individus.
18:25 Et donc, on sait
18:27 quel est leur mouvement, leur
18:29 interaction, par où est-ce qu'ils passent,
18:31 où est-ce qu'ils se déplacent, qu'ils utilisent, etc. Mais encore une fois,
18:33 on ne sait pas quel est le nom
18:35 de la personne, on ne sait pas que c'est Vanessa.
18:37 On sait que c'est une personne, la même,
18:39 en fait, qui est en train d'effectuer un mouvement.
18:41 Ça, c'est un exemple qui est utilisé, par exemple,
18:43 dans les aéroports, pour optimiser
18:45 les opérations. - Aujourd'hui, c'est utilisé. - Aujourd'hui, c'est utilisé.
18:47 Aujourd'hui, vous pouvez aller à Orly,
18:49 à Charles de Gaulle, etc. Vous pouvez
18:51 voir que la
18:53 technologie permet, en fait, de
18:55 optimiser les ressources
18:57 qu'on a à disposition. - Donc, ça veut dire qu'on a des opérateurs
18:59 dans une salle qui ont plein d'écrans et, grâce
19:01 à votre technologie, elles voient les mouvements de foule
19:03 à Orly ou dans un autre aéroport, c'est
19:05 les images qu'elles voient. - Alors, déjà, c'est
19:07 effectivement un bon exemple d'une grande différence
19:09 avec les caméras. C'est que les caméras, comme c'est la personne
19:11 qui est le cerveau, en fait, de l'opérateur
19:13 qui est en train d'analyser, il a besoin de
19:15 beaucoup de caméras. Alors que là, on est en train
19:17 de parler plutôt des données qui ont
19:19 déjà été traitées par le logiciel
19:21 et donc, la seule chose dont vous avez
19:23 besoin, en fait, comme interface,
19:25 comme regardez, c'est un écran,
19:27 en fait, un seul écran, qui peut vous donner la
19:29 vision de l'ensemble de l'aéroport.
19:31 Donc, dans un seul écran, vous pouvez,
19:33 en tant qu'opérateur de lieu, mais la même chose
19:35 sur un stade, la même chose sur une ville, si vous vouliez,
19:37 vous pouvez avoir, dans un seul écran,
19:39 la vision globale. - Un supermarché ? - Un supermarché,
19:41 etc. Et donc, les raisons
19:43 qui poussent
19:45 à cette technologie, c'est
19:47 ce qu'on appelle améliorer les opérations,
19:49 travailler mieux pour que ce soit plus efficace.
19:51 Améliorer la satisfaction des visiteurs
19:53 dans un aéroport, en fait,
19:55 s'il y a beaucoup de queues, etc.
19:57 Vous ne vous êtes pas content et si vous n'êtes pas content,
19:59 vous dépensez moins aussi dans la partie
20:01 duty-free, ou
20:03 vous utilisez le moins de temps possible
20:05 à l'aéroport parce que
20:07 vous ne vivez pas ça comme une bonne expérience,
20:09 vous essayez de minimiser le temps à l'aéroport,
20:11 etc. Donc, ça a des conséquences aussi.
20:13 Et la troisième raison
20:15 pour laquelle on utilise cette technologie, c'est
20:17 la sécurité. C'est pour détecter,
20:19 anticiper et réagir
20:21 de façon immédiate
20:23 à des situations dangereuses. Par exemple,
20:25 il y a un attroupement de personnes
20:27 à un endroit dans lequel, normalement,
20:29 il ne devrait pas y en avoir, etc.
20:31 - Imaginons qu'il y a un danger, un attroupement autour
20:33 de ce danger. Comment, puisque
20:35 les données sont anonymisées et qu'on n'a pas identifié
20:37 le nom de la personne, on va pouvoir
20:39 attraper la personne qui peut être potentiellement
20:41 dangereuse ?
20:43 - La technologie LIDAR, elle-même,
20:45 ne va pas pouvoir vous dire qui est la personne.
20:47 Parce que, comme on a dit, c'est totalement anonyme.
20:49 Et donc, par contre, vous savez le lieu,
20:51 vous connaissez le lieu
20:53 exact et vous connaissez la position
20:55 de l'individu, même si vous ne savez pas qui il est.
20:57 Mais vous savez où il est.
20:59 Donc, l'intercepter, en réalité,
21:01 c'est plutôt ça dont vous avez besoin.
21:03 Si vous voulez intercepter quelqu'un, l'information
21:05 qui est critique, c'est où il est.
21:07 Ce n'est pas tout à fait qui c'est.
21:09 - Pour conclure, votre technologie,
21:11 est-ce qu'elle va être utilisée pendant les Jeux Olympiques ?
21:13 Déjà, il y a des gens qui réfléchissent à s'équiper
21:15 avec le LIDAR pour certaines zones sensibles.
21:17 - Un peu plus que réfléchir, effectivement. On a quelques projets
21:19 dans les JO dont on ne peut pas nous donner
21:21 de détails, mais qui, effectivement,
21:23 commencent à être utilisés
21:25 pour justement
21:27 trouver une solution à ces paradigmes
21:29 entre le besoin
21:31 de surveiller et le besoin
21:33 de garantir la vie privée.
21:35 - Sébastien Antoine, pour conclure,
21:37 on parle beaucoup, bien évidemment, de la préparation des JO
21:39 et peut-être, aujourd'hui,
21:41 d'un manque, soit, de ressources.
21:43 Est-ce que le problème est au niveau
21:45 de la technologie ou il est un problème
21:47 d'anticipation, ou il est
21:49 plutôt géopolitique ? C'est quoi le véritable
21:51 danger, aujourd'hui ?
21:53 - Non, en fait,
21:55 c'est ce que j'ai dit tout à l'heure,
21:57 c'est qu'il faut être conscient
21:59 qu'on est face
22:01 à des entités qui sont technologiques.
22:03 La technologie va hyper vite.
22:05 On a des générations qui sont beaucoup plus à l'aise
22:07 que j'ai pu l'être quand j'étais plus jeune
22:09 avec ces usages-là.
22:11 L'idée, quand on...
22:13 Sur une même phrase, quand on met "technologie"
22:15 et "sécurité", le jeu,
22:17 qui n'en est pas un, mais j'ai pas trouvé d'autres mots
22:19 pour dire ça, c'est vraiment
22:21 d'anticiper,
22:23 avec un retour d'expérience assez certain
22:25 sur les cas d'usage,
22:27 et surtout de pouvoir se doter
22:29 de prestataires qui travaillent
22:31 avec nous et qui soient capables de faire
22:33 des veilles opérationnelles constantes,
22:35 qui soient capables de pallier à chaque faille.
22:37 Et comme je l'ai dit, en tout cas pour ma partie,
22:39 nous, on est déjà
22:41 en mesure de pallier ces failles-là
22:43 avec
22:45 une interaction humaine, notamment
22:47 sur les forces de sécurité qui ont un cadre
22:49 juridique précis pour pouvoir
22:51 contrer
22:53 des événements que la technologie
22:55 ne s'est pas encore fait.
22:56 Merci beaucoup Antoine, Sébastien et Raoul
22:58 pour votre participation. On va considérer
23:00 qu'on est bien protégés avec vous.
23:02 Le numérique pour tous, c'est fini pour aujourd'hui.
23:04 Et pour prolonger la discussion, on se retrouve sur vos réseaux
23:06 sociaux préférés. Je vous souhaite une excellente fin
23:08 de week-end et je vous dis à la semaine prochaine.
23:10 Avec Vérissure, le numéro 1
23:12 des alarmes en France. Rendez-vous sur
23:14 verissure.fr pour votre demande

Recommandations