• l’année dernière
Transcription
00:00 être en couple, c'est quand même partager une intimité
00:02 et créer un monde à soi, en fait, à deux.
00:04 Donc ça, c'est protecteur, en fait, de quoi on sait pas.
00:08 Mais en tout cas, c'est une zone d'intimité, de sécurité
00:11 qui est hyper agréable quand on est avec la bonne personne, bien sûr.
00:14 Il voulait dire lui-même.
00:21 C'est vraiment lui, la bonne personne en train d'une pub.
00:23 Quand on est avec la bonne personne, bien sûr.
00:25 Appelez-moi, mesdames.
00:26 Sois sage.
00:29 Depuis la dernière fois, j'ai pas arrêté de penser à vous.
00:31 Je me suis jamais sentie aussi bien avec quelqu'un.
00:37 Vous l'aimiez, le père de Daniel ?
00:41 En fait, ça n'a pas duré longtemps.
00:43 Moi, je dirais que le film s'appelle "Le temps d'aimer"
00:46 parce que c'est le temps pour les personnages de s'aimer eux-mêmes, déjà,
00:50 parce que c'est des personnages qui portent en eux une forme de honte
00:53 liée à la société.
00:55 Pour mon personnage, c'est une femme qui a couché avec un soldat allemand,
00:57 donc qui est traumatisée d'une certaine manière
00:59 parce qu'elle a été bannie à ce moment-là,
01:02 au moment de la naissance de son enfant.
01:04 Et donc, le temps du film, c'est le temps pour elle d'accepter cette chose-là.
01:07 Le temps d'aimer François, qui est l'homme de sa vie,
01:11 qui est l'homme qui va accepter cette honte, ce secret qu'elle a
01:14 et qui va vivre avec ça.
01:16 Et puis, surtout, j'ai l'impression, le temps d'aimer son fils,
01:19 donc Daniel, cet enfant qu'elle a eu avec ce soldat allemand,
01:22 qui est un enfant qui lui rappelle cette erreur, d'une certaine manière,
01:26 qu'elle a du mal à aimer spontanément.
01:29 En fait, ils trouvent l'un chez l'autre
01:32 un soutien et un réconfort qui est inédit.
01:38 Je pense que c'est deux personnages qui pensent qu'ils sont perdus au début du film,
01:41 qui pensent qu'ils sont perdus, qui ont honte de ce qu'ils sont
01:44 et qui pensent qu'ils ne sont pas dignes d'être aimés.
01:47 Moi, ce que j'aime aussi dans le film, c'est à quel point
01:50 l'amour est décrit aussi comme un terrain de solidarité profonde,
01:54 comme à travers le temps, ils apprennent aussi à former une équipe.
01:58 L'amour n'est pas que le terrain du désir et de la passion,
02:02 mais aussi vraiment un terrain de fraternité, d'amitié.
02:07 Et ils se rendent énormément d'épreuves ensemble.
02:09 Moi, je les admire aussi de leur endurance et de leur faculté à tenir,
02:14 malgré la difficulté de ce qu'ils rencontrent.
02:18 - Je sais que c'est toi, Rangla, moi. - Je sais que c'est lui, mon pote !
02:21 - T'en fous, c'est pas une femme que t'as épousée, c'est une couverture !
02:23 - Moi, j'ai pas été ta couverture, moi !
02:24 - Jouer un personnage qui a existé et qui a en plus un lien très fort,
02:27 intimement avec la réalisatrice, là, c'était la grand-mère de Kattel,
02:30 c'est une "pression supplémentaire", c'est une forme de responsabilité.
02:36 On a envie d'être à la hauteur de cette femme.
02:38 Oui, le film est très bien réalisé, mais il y a aussi un peu de...
02:42 C'est une forme de responsabilité, on a envie d'être à la hauteur de cette femme.
02:46 Oui, là, il y a un devoir de mémoire.
02:48 Et puis, ça donne de la force aussi, parce qu'on se dit que cette femme,
02:51 sa vie, elle a traversé tout ça, elle l'a vécu, elle est morte assez âgée.
02:57 Je sais pas, je me dis que... Moi, ça m'a donné aussi de l'élan.
03:00 - Surtout, c'est pas uniquement l'histoire de ses grands-parents,
03:02 elle avait envie de lier ça à quelque chose de...
03:05 En fait, de l'histoire de France, que finalement, on ne parle jamais.
03:09 Donc c'est pour ça, c'est pas juste, elle s'est dit "je vais parler de ma grand-mère".
03:12 C'est parce que ça faisait écho à des événements qu'on voit pas souvent dans les films.
03:17 Les femmes tendues à la libération, c'est un peu...
03:21 On en entend parler à l'école, mais maintenant, j'ai l'impression
03:24 que le cinéma prend un peu plus en charge ce sujet-là.
03:27 Je pense que le cinéma a un devoir de mémoire,
03:29 et en fait, c'est des choses qu'on apprend et qu'il est important de se souvenir.
03:33 En fait, il y avait un site Internet sur lequel on pouvait se rendre,
03:36 avec plein de documents historiques, des images d'archives,
03:39 qui concernaient toute la partie GI Châteauroux, la partie "Les femmes tendues".
03:44 On avait vraiment plein de documents.
03:46 Il y avait des articles, des choses, des documents.
03:48 Des articles de presse, des vidéos.
03:50 Des trucs sur toutes les choses de l'époque, etc.
03:52 C'était assez intéressant, c'est la première fois que je vois ça sur un film.
03:56 En fait, c'était vraiment tout un site, un dossier,
03:59 pour nous faire nous immerger dans l'époque.
04:02 Moi, ce que je trouve intéressant dans ce film-là aussi,
04:05 c'est les échos que ça fait avec aujourd'hui.
04:07 Je sais que le film a résonné chez moi d'une manière étrange,
04:12 parce que ça se passe en effet dans l'année 50,
04:15 mais l'idée d'une femme qui élève son enfant seule,
04:18 qui dénote un peu la société dans laquelle elle est,
04:22 qui dépasse le fait que Vincent joue un homme qui élève un enfant qui n'est pas le sien.
04:28 Il y a plein de choses finalement qui résonnent avec les familles modernes aussi.
04:34 Cette histoire est très actuelle, parce qu'en France, ça n'est plus le cas.
04:38 Mais cette histoire, on peut la transposer dans le monde d'aujourd'hui,
04:40 dans plein d'autres pays du monde.
04:42 Être en couple, c'est quand même partager une intimité
04:45 et créer un monde à soi, à deux.
04:47 Donc ça, c'est protecteur de quoi ? On ne sait pas.
04:50 Mais en tout cas, c'est une zone d'intimité, de sécurité,
04:54 qui est hyper agréable quand on est avec la bonne personne, bien sûr.
04:57 Une dernière question.
05:01 Il voulait dire lui-même. C'est vraiment lui, la bonne personne.
05:04 On aurait dit une pub.
05:06 Quand on est avec la bonne personne, bien sûr.
05:08 Appelez-moi, mesdames.
05:09 François, je peux vous demander quelque chose ?
05:15 Oui, bien sûr.
05:17 J'aimerais voir votre jambe.
05:23 Ma jambe, là, maintenant ?
05:25 Oui.
05:27 J'adore Anaïs. Je trouve que c'est une immense actrice.
05:29 En plus, c'était toujours plaisant de faire un film
05:34 qui raconte une belle histoire comme ça.
05:37 C'est toujours plaisant de le faire avec une amie.
05:39 Parce qu'ensuite, on s'en souvient et ça marque un peu le temps.
05:44 Oui, en plus, c'est un film qui nous tient à cœur.
05:47 Je pense qu'on pourra le revoir plus tard.
05:49 C'est un beau souvenir.
05:51 Et puis, ça aurait été dommage de ne pas profiter de notre amitié
05:54 pour ce film-là, parce que c'est vrai que notre complicité,
05:56 je pense, a nourri les personnages.
05:58 La confiance qu'on se faisait déjà avant de tourner ensemble
06:02 a aidé pour certaines scènes.
06:04 C'était génial de le faire ensemble.
06:07 Et puis, c'est vrai que moi, j'admire beaucoup Vincent comme acteur.
06:09 Et je savais que dans ce film-là, il allait pouvoir faire un truc un peu nouveau
06:12 avec un personnage très différent de ce qu'il a joué avant.
06:15 Donc, je suis heureuse aussi d'avoir vu sa palette se déployer
06:19 sous mes yeux en direct.
06:21 T'es un peintre, comme ça, qui choisit des nouvelles couleurs.
06:25 Hop !
06:28 Voilà, voilà !
06:31 Sous-titrage Société Radio-Canada
06:35 Sous-titrage Société Radio-Canada

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