• l’année dernière
Le gâchis, c'est fini ! Les glaneurs récupèrent les denrées comestibles au nom du bon sens... Le reportage de notre journaliste Lina Badreddine vient de remporter le Coup de cœur du jury du Prix Varenne ! Elle nous parle de cette initiative avec Charlie, le fondateur de la Fratrie des glaneurs solidaires.
Ces jeunes et moins jeunes impriment toute leur curiosité sur la pellicule : la Maison de l'Image à la Villeneuve ouvre les yeux, les esprits et même des portes sur l'avenir. On en parle avec la directrice Laëtitia Boulle.
Et cette créatrice de bijoux imprime toute sa fantaisie sur des supports aussi légers que son esprit... Rencontre avec Chifonie !




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Transcription
00:00 Avec Giltrinia Résidence, vous êtes confortablement installé pour regarder si on parlait.
00:29 Bienvenue à tous, très heureuse de vous accueillir et de donner la parole à ceux qui irisent notre quotidien,
00:35 à ceux qui animent les écrans et les esprits, et à ceux qui interpellent les consciences.
00:40 Quitte à faire les poubelles, le gâchis c'est fini, les glaneurs récupèrent les denrées comestibles au nom du bon sens.
00:47 Comme ces jeunes et ces moins jeunes aussi qui impriment toute leur curiosité sur la pellicule,
00:52 la maison de l'image à la Villeneuve ouvre les yeux, les esprits et même les portes sur l'avenir.
00:57 Et comme cette créatrice de bijoux qui imprime toute sa fantaisie sur des supports aussi légers que son esprit.
01:04 Chiffoni, bienvenue.
01:06 - Bienvenue, merci de m'accueillir.
01:08 - C'est joli, Chiffoni.
01:09 - Oui.
01:10 - Créatrice de bijoux, fantaisie, vous incarnez la fantaisie, vous-même.
01:15 On va découvrir votre univers loufoque et coloré dans un petit instant.
01:19 Elle porte le nom d'une grande école d'art, Laetitia Boulle, bienvenue.
01:22 - Bien, bonsoir.
01:24 - Mais on est aussi les bienvenus chez vous, c'est vous qui nous guidez ici aussi ce soir.
01:29 Rien à voir avec l'école Boulle, Laetitia ?
01:31 - Non, non, non, en tout cas, rien à voir de mon côté.
01:36 - Voilà, une sensibilité artistique qui vous rapproche, bien sûr.
01:40 Vous êtes la directrice de la maison de l'image qui est située à Grenoble, à la Villeneuve, en ce mois de la photo.
01:45 Vous nous direz tout sur vos activités et sur votre actualité.
01:48 Charlie, bienvenue.
01:50 - Oui, merci.
01:51 - Je suis très heureuse de vous accueillir.
01:53 Un citoyen engagé, désobéissant au nom de la lutte contre les injustices,
01:58 contre les inégalités, contre le gaspillage.
02:01 À côté de vous, Lina Badreddine, notre Lina.
02:03 Salut, Lina.
02:04 - Salut, Lucille.
02:05 - Je suis très heureuse de t'accueillir aussi.
02:07 Journaliste à Télé-Grenoble.
02:09 Lina vous a suivie, Charlie, vous les glaneurs solidaires en pleine nuit.
02:14 Son reportage est récompensé d'un prix Varennes, encore un, de prix en deux ans.
02:20 Lina, bravo, félicitations.
02:23 - C'est à l'honneur et à farce.
02:25 - On se retrouve encore l'an prochain.
02:27 On est très fiers, bien sûr.
02:29 On est aussi très heureux.
02:30 Ce prix Varennes qui récompense les journalistes
02:32 et qui vise à promouvoir le métier de journaliste.
02:36 - Oui, c'est ça.
02:37 Et le travail qui est fait au sein des rédactions, des télévisions, des radios, etc.
02:41 - Et donc, ce reportage a été dédié à cette fratrie des glaneurs solidaires.
02:45 Pour revenir sur le commencement,
02:47 comment est-ce que tu avais entendu parler de ces glaneurs ?
02:49 - Pour tout dire, on en avait entendu parler à la rédaction avec le reportage de Brut.
02:53 Et ça faisait un petit moment qu'on avait envie de faire un reportage avec les glaneurs
02:59 parce qu'on fait des reportages sur tout ce qui est local.
03:02 Et là, en plus, c'était un sujet qui était hyper intéressant.
03:04 Et petit à petit, on a réussi à caler ce reportage avec Charlie et l'équipe des glaneurs.
03:10 Et je les ai suivis pendant une soirée.
03:12 - Une nuit, même.
03:13 - Une nuit, oui.
03:14 Enfin, ça a fini vers 22h, 23h à peu près.
03:17 - Oui, 22h, 23h.
03:18 - Et Charlie, pour faire votre connaissance à vous, vous êtes un grenoblois, hein ?
03:22 - Oui. C'est ma ville natale et j'en suis assez fier, malgré tout ce que l'on peut entendre.
03:27 - Absolument. Et nous sommes ici pour véhiculer toutes les qualités de ce territoire
03:32 que vous aimez aussi, malgré, bien sûr, tout ce qui ne va pas.
03:36 Et vous êtes là pour faire en sorte que ça aille aussi, que ça aille un peu mieux.
03:40 - J'essaie de faire dans la mesure du possible à mon échelle.
03:44 C'est assez compliqué, mais j'essaie de faire au mieux,
03:49 parce qu'il y a beaucoup trop d'injustices dans ce qui se passe et tout.
03:53 Il y a beaucoup de choses qui ne vont pas et j'essaie que ça se passe mieux, en fait.
03:58 - Oui. Alors, vous étiez sensibilisé à la question des déchets, à la question du gâchis.
04:04 Vous connaissiez les glaneurs qui glanaient à l'estacade.
04:09 Vous avez voulu aller au-delà.
04:11 Vous avez voulu aller beaucoup plus loin et faire les poubelles.
04:15 Comment vous est venue cette initiative ?
04:17 - En fait, c'est quand j'étais jeune, à mon adolescence, j'ai connu la glane un peu par hasard
04:26 dans un squat, un ancien squat grenolois qui s'appelait le Paradisiaque,
04:31 qui étaient des amis à ma mère, qui étaient eux-mêmes aux 400 couverts,
04:36 un squat assez mythique grenolois.
04:38 Et c'est là-bas qu'on m'a dit "Regarde, dans une cagette, il y a plein de yaourts,
04:42 il y a plein de gâteaux, il y a plein de choses. Serre-toi".
04:44 Moi, je ne comprenais pas.
04:46 Et en fait, j'ai compris plus tard que c'était de la récup et je me suis dit
04:49 "Il y a peut-être quelque chose à voir".
04:51 Ensuite, j'ai redécouvert la récupération aimantaire
04:55 quand je suis allé à nombreuses reprises à Notre-Dame-des-Landes.
04:59 Et ensuite, je me suis enfin décidé à me lancer seul à Grenoble.
05:05 Et puis, j'ai découvert ça petit à petit.
05:07 Et paradoxalement, parallèlement, je fais une année à Tente des Glaneurs
05:12 où j'ai décidé de quitter pour de diverses raisons
05:16 et pour me lancer dans une nouvelle aventure
05:19 qui est la fratrie des glaneurs en 2015.
05:22 - Et comment est-ce que vous êtes allé chercher toutes ces personnes
05:25 qui pouvaient vous accompagner ?
05:27 Comment est-ce que vous vous y êtes pris ?
05:28 Ce n'est pas évident de mobiliser les gens pour dire
05:30 "Écoutez, on va dans la rue, on va fouiller les poubelles des supermarchés
05:34 pour récupérer les invendus qui sont jetés et qui sont parfaitement consommables."
05:39 - En fait, c'est les premières personnes que j'ai trouvées.
05:43 C'était sur un forum à l'époque qui s'appelait "Freegan Station".
05:48 Depuis, il n'est plus actif, il n'y a que la page principale.
05:52 Et puis après, c'était sur les réseaux sociaux, des amis et tout.
05:55 Et en 2015, avec une amie que d'ailleurs j'avais rencontrée
06:00 à la Tente des Glaneurs de l'époque, on s'est dit
06:03 "Tiens, pourquoi pas, on va se lancer là-dedans."
06:06 Ça a mis un peu de temps, on s'est un peu testé pendant plusieurs mois.
06:10 Et puis en 2015, on s'est dit "On fera très des glaneurs solidaires grenoblois."
06:14 - Et vous vous retrouvez combien de fois en fait ?
06:17 À quel rythme ?
06:20 - Une fois par semaine, de manière hebdomadaire, tous les lundis soirs,
06:25 à partir de 19h30, dans le centre de Grenoble.
06:31 - Et pour vous rejoindre, parce qu'en fait, comme vous le dites,
06:34 vous êtes un désobéissant. En quoi est-ce que vous désobéissez ?
06:37 C'est interdit de fouiller les poubelles des supermarchés ?
06:40 - En fait, le fait de fouiller les poubelles en soi n'est pas interdit.
06:44 Mais ce qui est en revanche interdit, c'est de pénétrer des propriétés privées.
06:50 Et en fait, les magasins ne nous laissent pas le choix,
06:53 vu qu'ils laissent leurs poubelles en intérieur.
06:56 Et même parfois, dénaturent les produits.
07:00 Par contre, la dénaturalisation de produits est interdite depuis février 2016,
07:07 avec la nouvelle loi Garrault.
07:09 - Mais certains ont pu contourner le problème.
07:11 Alors Lina, vous avez aussi rencontré des problèmes ensemble.
07:13 Certains ne veulent pas que vous passiez, mettent des bouts de verre sur les murs, c'est ça ?
07:17 - Oui, il y a des supermarchés qui mettaient des bouts de verre sur les murettes,
07:22 aux endroits où on peut facilement escalader,
07:24 pour pas que les glaneurs puissent y accéder.
07:26 Mais vous avez quelques solutions.
07:29 - Oui, pardon, pour les bouts de verre ?
07:32 - On n'en a pas beaucoup sur ce coup-là, parce qu'on peut effectivement escalader à côté.
07:38 Mais là, dernièrement, cet été, il me semble,
07:41 ils ont fait un chantier où ils ont carrément mis les poubelles en cage, sous cadenas.
07:47 - Ah, ok. - Voilà.
07:49 - Et vous avez aussi d'autres difficultés. On regarde un extrait de ce sujet.
07:56 - Dans ce magasin, il y a eu un passif. Il y a eu des gens qui ont foutu le bordel.
08:00 Or, ce n'était pas nous.
08:02 - Alors depuis, dans ce supermarché de Fontaine, les produits jetés sont éventrés.
08:08 Avec soin, chaque aliment a été transpercé d'un coup de cutter.
08:12 - Coup de cutter, ils ouvrent bien le truc pour que ça soit irrécupérable.
08:17 - Pourtant, depuis 2016, la loi Garot interdit les pratiques de destruction d'aliments encore consommables.
08:23 - Ah, même les yop, ils sont crevés ? - Oui, ils sont crevés. Ils sont jusqu'au boutiste.
08:30 - Pourquoi les établissements font ça ?
08:34 - Alors, en fait, ils font ça parce qu'ils ont peur que l'on s'empoisonne, puis qu'on leur mette un procès.
08:41 - Ce sont des dates dépassées ? - Oui, c'est des dates dépassées. Régulièrement.
08:46 - Après, il y a parfois de la casse, par exemple, tout ce qui est alcool, bière, ou certains rappels de produits,
08:54 - certaines choses qui, en fait, sont totalement consommables.
08:58 - En fait, ils ont peur qu'on s'empoisonne.
09:00 - Ils ne veulent pas aussi que ça donne une mauvaise image de leur magasin, ou que ça se batte devant leur poubelle,
09:08 - ou que ça laisse sale derrière, que nous laissions sale derrière.
09:12 - Nous, on promeut toujours, on défend l'idée qu'on laisse toujours propre derrière.
09:18 - Il y a même des magasins qui nous donnent le balai dans le centre-ville pour qu'on laisse propre derrière.
09:23 - On a des bons rapports avec un certain nombre de magasins. Il y a d'autres magasins qui nous tolèrent.
09:28 - Et il y a des magasins comme celui de Fontaine, le Carrefour Contact, qui nous font la guerre.
09:36 - Et qui nous ont contacté, Lina, d'ailleurs.
09:39 - Juste après le reportage.
09:40 - Et qui proposent d'autres solutions, en fait.
09:42 - En fait, oui, ils nous ont contactés parce qu'ils avaient été cités, non pas dans le reportage,
09:46 - mais sur un partage Facebook de la fratrie des Glaneurs.
09:50 - Et ça les a inquiétés, donc la communication nous a demandé un droit de réponse, sauf qu'ils ne pouvaient pas,
09:55 - puisque leur nom n'était pas cité dans le reportage.
09:57 - Mais ils voulaient insister sur le fait qu'ils proposent des "too good to go",
10:01 - qui sont en fait d'autres solutions, en parallèle par rapport à vos solutions à vous,
10:07 - puisque c'est encore différent les "too good to go" ou les paniers pour anti-gaspillage.
10:13 - Voilà, ça se fait de plus en plus, ça aussi, donc c'est déjà une bonne nouvelle du côté de certaines enseignes.
10:18 - C'est intéressant, mais ça ne résout pas totalement le problème du gaspillage alimentaire.
10:23 - Bien sûr, c'est vraiment l'objet de cette lutte aussi, faire des économies.
10:28 - Ces publics, ce sont des personnes qui souvent ont du mal à arrondir des fins de mois,
10:32 - ça peut être des étudiants, ça peut être des retraités,
10:34 - ça peut être tout simplement aussi des personnes qui veulent aussi, au nom du bon sens,
10:38 - éviter de payer plus cher, de faire des économies, certains jusqu'à 200 à 300 euros par mois avec ces produits.
10:45 - Ça représente combien de tonnes sont jetées chaque année ?
10:49 - D'après les chiffres du ministère de la Transition écologique,
10:52 - on est à peu près 10 millions de tonnes de produits par an,
10:56 - et ça représente une valeur commerciale de 1,5 milliard d'euros qui est gaspillée chaque année.
11:03 - Ce qui est absolument colossal.
11:05 - Et au terme de cette fratrie des glaneurs solidaires, on partage tout ensemble ?
11:13 - Ce n'est pas "je ramasse donc je garde", l'idée là, on vient de voir la récolte, et chacun vient se servir ?
11:19 - En fait, on met tout en place, les tables, tout ça, on fait les photos, il y a une prise de parole et une parole libre,
11:26 - et ensuite on partage dans un certain ordre, donc 9 produits pour tous ceux qui ont les voitures,
11:31 - qui peuvent se servir avant, ensuite c'est 4 produits pour les glaneurs, pour les personnes qui participent,
11:39 - et ensuite tout le monde se sert une seconde fois, y compris les quelques personnes qui viennent à la fin,
11:44 - et ensuite on range, et puis dans certains cas on peut aller boire un verre.
11:49 - Pas de soucis de rupture de la chaîne du froid ?
11:52 - Non.
11:53 - On vous a vu récolter du saumon, notamment, c'est encore consommable, ou vous faites cuire peut-être pour éviter, pour dissiper les doutes ?
11:59 - En fait, ce que l'on fait généralement, ce que font nos membres et moi-même, c'est que dès que l'on rentre à notre domicile,
12:06 - on rince les produits à l'eau, au vinaigre, ceux qui sont un peu salis, puis on met tout de suite au frigo,
12:12 - donc la chaîne du froid n'a pas le temps d'être trop cassée, quoi.
12:18 - Ça prend quelques heures tout au plus, voire une journée, mais on a rarement eu des problèmes,
12:23 - et on assume, les gens, généralement, s'ils ont quelque chose et c'est arrivé rarement,
12:28 - ils assument et ne font pas de procès au magasin, ni quoi que ce soit.
12:32 - Donc pas de problème.
12:33 - Au nom de toutes ces personnes que vous aidez aussi, un grand bravo pour cette initiative,
12:37 - et j'imagine que vous êtes très fiers de Lina, qui vous accompagnait.
12:40 - Oui, et je voudrais terminer là-dessus, pour nous rejoindre, vous pouvez nous envoyer un mail sur notre site,
12:47 - ou nous écrire sur les réseaux sociaux Instagram et Facebook.
12:52 - La fratrie des glaneurs solidaires qui sera donc mise en avant sur ce prix Varennes.
12:57 - Il y a une remise des prix, Lina, et oui, c'est en fin d'année, toujours, et donc ça c'était la remise du prix précédent.
13:05 - Il y a deux ans, oui.
13:07 - Voilà, il y a deux ans. Il y a en fait le prix Varennes, c'est une vingtaine de prix qui sont décernés à différentes catégories de journalistes ?
13:13 - C'est ça, il y a 21 prix qui sont décernés à 7 catégories différentes, donc 3 prix par catégorie,
13:19 - donc ça va de JRI, journaliste-reporteur d'images, la catégorie dans laquelle je concourais,
13:24 - et sinon après il y a les photographes, la presse quotidienne régionale, la presse hebdomadaire, la radio.
13:30 - Il y a 3 prix de chaque, et donc c'est le prix coup de cœur du jury.
13:34 - C'est ça.
13:35 - Donc bravo Lina, avec un certain intérêt toujours pour ces sujets de société, le prix précédent, ce prix Varennes en 2021,
13:43 - tu l'avais reçu avec ce portrait d'Asne Bekéra, street coiffe, qui offre des soins de coiffure aux personnes sans domicile dans la rue.
13:53 - Exactement, oui c'est ça.
13:55 - Oui parce que je trouve que c'est important de mettre en lumière les personnes qu'on croise peut-être tous les jours dans la rue,
14:01 - qu'on peut croiser dans le bus ou n'importe où, et qui en fait n'ont pas forcément la parole dans les médias,
14:07 - ou n'ont pas la parole tout court devant plusieurs personnes,
14:11 - et c'est important de les valoriser et de mettre en avant aussi leurs actions, comme Asni, comme la fratrie des glaneurs solidaires.
14:19 - Et j'espère que ce prix aussi permet de mettre en avant toutes ces personnes-là en diffusant le reportage un peu plus au-delà de Grenoble.
14:29 - Oui.
14:30 - Ça met aussi en avant la ville de Grenoble, comme tu disais Charlie, on n'en parle pas toujours en bien, mais il se passe plein de belles choses à Grenoble.
14:37 - Et moi je me revendique de l'écologie positive, radicale et populaire.
14:42 - Voilà, je proposais une alternative au greenwashing et à l'écologie punitive, comme le font certains hommes politiques locaux.
14:50 - Eh bien merci d'être venu nous présenter cette belle initiative, Lina, on s'en réjouit encore et on l'attend ce prix, on veut le voir de...
14:59 - Voilà, bien sûr. Puisqu'on parle des sujets de société, on est dans le monde de l'image, hein, voilà.
15:05 - D'ailleurs on est là pour récompenser ce monde de l'image aussi et sous toutes ses formes aussi, nos invités s'y plient toujours.
15:12 *Musique*
15:20 - Donc l'image elle est désormais partout, devant vous, ici sur cet écran, sur vos téléphones.
15:24 - Vous les avez vos téléphones les jeunes là dans les mains ?
15:26 - Ouais. Et oui, les téléphones, les télés, on fait tous de la photo, de la vidéo, tout va très vite, très très vite, trop vite.
15:33 - Peut-être parfois on oublie que la photo, la vidéo, c'est un art, c'est un outil de médiation qu'on découvre de fond en comble à la Maison de l'image.
15:41 - C'est à peu près ça le pitch de votre maison, Laetitia ?
15:44 - C'est à peu près ça, c'est une grande histoire la Maison de l'image, puisque c'est un bout de cette histoire de Grenoble, justement racontée de la meilleure façon possible,
15:53 puisque la Maison de l'image a fêté, comme la ville d'Oeuf, ses 50 ans. Elle s'appelait au départ Centre audiovisuel,
16:01 et c'était vraiment une initiative pour donner la possibilité à tous les habitants, les enfants, les adolescents des collèges, de faire des photos, de faire des films.
16:09 Donc ils ont eu très tôt entre les mains des appareils photo, des caméras, et ça, ça a perduré pendant des années.
16:15 Aujourd'hui, c'est la Maison de l'image avec un outil, un espace qu'on appelle le Médialab, de son petit nom, Studio 97, dont vous avez quelques représentants juste derrière moi,
16:26 qui viennent régulièrement pour réaliser des films, pour faire de la photo, pour tourner des courts-métrages, des clips vidéo, pour jouer dans un film.
16:36 Certains veulent être comédiens, d'autres veulent écrire des scénarios. On les accompagne, on réalise des petits films en stop-motion.
16:42 Le petit film qu'on voit là, c'est un film qui a été réalisé par près de 100 personnes l'année dernière, image par image, un petit film qui s'appelle "Odyssée zéro déchet".
16:52 C'est très tendance, vous faites des plateaux télé aussi.
16:54 On fait aussi des plateaux télé, puisque cet outil Médialab est très équipé, et peut-être on aura l'occasion d'en parler.
17:02 Cette Maison de l'image, qui est l'héritière du Centre audiovisuel, est héritière aussi d'une émission qui était tournée dans les années 70 à la Villeneuve,
17:10 qui s'appelait "Les Vidéogazettes". Et notre actualité, déjà on a la photo dont on va parler, mais il y a aussi le tournage d'une émission télé,
17:17 puisqu'on veut redonner, continuer à poursuivre cette idée de créer une émission télé de deux quartiers,
17:23 en montrant les images que les habitants ont envie de montrer, des sujets dont ils ont envie de parler.
17:28 Et on tourne cette émission mercredi 6 décembre.
17:32 En public ?
17:33 En public, en direct s'il vous plaît.
17:35 Pour ceux qui verraient cette émission plus tard et qui auraient raté cette date, on peut aussi la regarder en replay sur vos réseaux, sur vos sites ?
17:44 Oui, elle sera hébergée sur Youtube et sur les sites internet de la Maison d'image, et aussi du Crieur de la Villeneuve, avec qui on travaille sur cette émission.
17:52 Alors, les années 70, le Centre audiovisuel, vous nous avez confié quelques images un peu pépites,
17:58 mais ce sont des images que j'ai un peu... Voilà, ça c'est mon image à moi du Grenoble des années 70, cette fameuse 4L.
18:04 On prenait des risques. Lina a déjà tourné comme ça, dans le coffre d'une voiture, je vous rassure, avec les moyens.
18:09 Ça veut dire qu'on avait vraiment déjà une vraie sensibilité à l'image, à la technologie à Grenoble ?
18:14 Et au vélo, je dirais, puisqu'on voit bien une ville qui se parcourt à vélo.
18:19 C'était en noir et blanc aussi, quand même, à l'époque.
18:22 On va apercevoir le maire, d'ailleurs, Hubert Dubedou, sur ces images-là. Il y avait un petit peu de la musique.
18:28 Je pense que c'était ça, vos plateaux télé, à l'époque, alors, en fait ? C'était un peu ces rencontres...
18:32 Il y avait beaucoup de débats qui étaient filmés, et ces débats avaient lieu en direct.
18:36 Et comme ils étaient diffusés en direct par câble dans les appartements, les habitants qui voyaient ça chez eux, qui n'étaient pas d'accord,
18:42 pouvaient descendre et rejoindre le plateau pour donner leur avis ou intervenir, interpeller.
18:48 Et je pense, on parle de l'utopie de la vie neuve, mais c'était vraiment un temps où on avait envie...
18:53 Voilà, on voit les enfants qui tiennent des caméras, de faire une république des enfants,
18:57 de donner la possibilité de créer ces images, ces informations, et de décrypter les images.
19:03 C'est aussi ça, la vocation, aujourd'hui, encore, de la mise en image, c'est vraiment d'accompagner la création de l'image, mais avec un regard critique.
19:09 On est vraiment dans la construction d'un regard citoyen. C'est ce qu'on fait à travers tous les projets.
19:14 C'est un outil, l'image, en fait, que ce soit la photo ou la vidéo ?
19:17 Exactement, c'est un outil de création, et c'est un outil aussi pour s'émanciper,
19:23 pour raconter les choses dont on a envie de parler, et puis pour s'approprier les outils qui ne sont pas réservés uniquement aux professionnels,
19:31 sachant que beaucoup de jeunes qui pratiquent ces outils-là ont envie de devenir professionnels.
19:36 Oui, mais alors d'une manière très concrète, si je suis intéressée, si j'ai 14 ans, si j'ai 18 ans, 25 ans, 30 ans,
19:43 je peux frapper à la porte de votre maison en disant "je veux apprendre à me servir d'une caméra" ou "j'aimerais faire de la photo", c'est possible ?
19:51 C'est possible à partir de 11 ans. C'est ouvert tous les mercredis après-midi et plus si on a envie, mais en principe,
19:57 tous les mercredis après-midi, vous avez envie de venir boire un thé à café, boire un verre avec nous,
20:03 ou simplement nous parler d'un projet, vous pouvez être accompagnée. Il y a énormément de personnes qui passent.
20:08 On prête du matériel également. On a un studio. On peut faire du développement argentique, on peut faire des tournages.
20:15 Voilà, donc il y a de quoi faire. Vous pouvez passer à Minima tous les mercredis après-midi.
20:20 On a l'impression d'être un petit peu les enfants de cette télé, de ce centre audiovisuel, mais aussi à Télé Grenoble.
20:26 On se tient carreau, hein, Lina, sur ce plateau télé ? J'espère qu'on est digne de votre histoire qui est déjà très ancienne.
20:31 Et ces plateaux télé, ça se prépare… Quel rythme, ces plateaux télé, vous en faites régulièrement ?
20:37 Alors, on en a réalisé plusieurs, des plateaux télé. À l'occasion d'événements, ce qu'on voit actuellement,
20:42 notamment quand on monte un événement comme le mois de la photo, c'est vraiment l'occasion de former des jeunes qui tiennent des caméras
20:49 et qui deviennent journalistes ou qui sont régisseurs plateau et qui interviewent les photographes qui viennent exposer.
20:54 Donc c'est l'occasion de… Voilà, on accompagne des événements avec ces plateaux télé.
20:59 Avec un naturel incroyable, je tiens à le souligner parce que c'est incroyable. Ils sont faits pour ça, on a l'impression.
21:06 Et puis voilà, ça bouge et à la photo, il y a de la musique, il y a vraiment beaucoup de convivialité aussi. C'est ça qui est important.
21:14 Oui, vous pouvez parler. C'est ce qu'on essaie de faire avec le Studio 97 qui est vraiment aujourd'hui la porte d'entrée pour la pratique.
21:23 Par la pratique, c'est un espace de convivialité. Très clairement, c'est même un lieu qu'on invite à repeindre régulièrement.
21:31 Les jeunes se l'approprient. On parle de membres, on devient membre du Studio 97.
21:37 Ils sont même invités à programmer des projections, à programmer les événements.
21:42 Donc on sort un programme régulièrement qu'on retrouve sur le site de la Maison d'Images avec des thématiques qui sont abordées.
21:48 L'année dernière, c'était la thématique LGBT. Donc tout un cycle de visionnage de films sur la thématique rencontre avec différentes structures de Grenoble.
21:55 Et puis à la fin, une grande projection organisée avec des films qui ont été travaillés, qui sont présentés.
22:00 Donc ça, c'est aussi ce qu'on fait avec le Studio 97.
22:03 Oui, et quand on dit que Lina et moi, on a du souci à se faire, regardez par exemple le talent de ces très très jeunes journalistes.
22:09 Bonjour, je me présente. Je m'appelle Maï et voici donc à mes côtés Anouk.
22:13 Nous sommes ici actuellement à l'ancien musée de peinture pour le 9e mois de la photo sur la thématique de l'attention.
22:19 Donc bienvenue sur ce plateau télé participatif en compagnie de Karine Portal, photographe.
22:26 Il s'y présente ensuite Laurent Verkeuy, donc neurologue au CHU de Grenoble Alpes.
22:33 Puis Benoît Caponi, photographe et fondateur du Studio Spiral.
22:38 Et Anouk qui était juste à côté, qui a tout autant de talent, son prompteur.
22:42 Nous, on ne fait vraiment pas mieux avec nos petites fiches, hein Lina, franchement.
22:45 Donc ça s'apprend aussi ça ?
22:47 Oui, et ça s'approprie très très vite puisque les jeunes d'abord font un travail.
22:53 Ils préparent leurs petites fiches aussi. Ils n'ont pas le prompteur, mais ils ont leurs petites fiches.
22:57 Et ils sont, ils découvrent avec un grand bonheur.
23:01 En fait, ils tournent sur différents postes en fonction de leurs affinités.
23:06 Mais à un moment donné, ils sont journalistes.
23:08 À un autre moment, ils vont être réalisateurs en envoyant les images.
23:10 À un autre moment, ils sont au son.
23:12 Enfin voilà, donc ils passent sur les différents postes de ce plateau télé et ça va très très vite.
23:17 Ce qui est même étonnant, c'est la rapidité avec laquelle ils se coulent dans les rôles.
23:23 C'est aussi bien enseigné.
23:25 Certainement, il faut aussi rappeler que la technologie va très vite.
23:28 Vous, vous avancez avec elle d'ailleurs, puisque vous êtes très bien équipés.
23:31 Et ça s'apprend aussi.
23:33 Aujourd'hui, il y a de la vidéo partout. On voit beaucoup de choses sur le web.
23:37 Vous êtes aussi là pour enseigner justement cet art de la vidéo et de l'image.
23:40 Oui, alors on fait beaucoup de veille.
23:44 On organise par exemple une journée grand public qui s'appelle les rendez-vous de l'image
23:48 qui est sur des thématiques qui sont un petit peu au fil de l'eau.
23:52 L'année dernière, c'était sur l'actualité toute fraîche.
23:56 Aujourd'hui, ça ne l'est plus.
23:57 C'était sur les images créées par l'intelligence artificielle.
24:00 Et c'est vrai que c'était suite à un scandale puisqu'on découvrait qu'une œuvre d'art
24:04 qui avait gagné un premier prix au Nevada était en réalité une création d'une intelligence artificielle.
24:09 Et donc, est-ce que c'est de l'art, etc.
24:11 C'est vrai qu'on est très en lien avec forcément toutes ces questions d'éducation à l'image,
24:17 aux médias et à l'information.
24:19 Donc, on fait beaucoup d'interventions.
24:21 Et puis, on accompagne aussi les professionnels parce qu'une des questions qui se posent beaucoup,
24:25 c'est notamment l'usage des jeunes et des écrans puisqu'on est souvent sur une angoisse
24:31 de ces jeunes qui sont face à leurs écrans alors qu'on oublie que nous-mêmes, adultes,
24:35 sommes rivés sur nos écrans la plupart du temps.
24:37 Donc, comment est-ce qu'on fait, sachant qu'on ne va pas interdire aux jeunes cet usage-là ?
24:41 Quels sont les usages créatifs intéressants ?
24:43 Quel est le côté très positif de ces écrans ?
24:47 En quoi ils ne le sont pas et pourquoi ils ne le seraient pas ?
24:50 Donc, on est plutôt dans une démarche d'accompagnement et de dédiabolisation des écrans.
24:55 Oui, et aussi une démarche liée à la photo.
25:00 Donc, ces journées de la photo, ce mois de la photo vous permet de créer des expositions.
25:05 Celle-ci est en plein air à la Ville-Neuve.
25:07 Il y a des petits mots d'amour qui sont posés dessus, mais elle est toujours là, d'ailleurs, cette expo.
25:13 C'est tout un ensemble d'animations, en fait, ce mois de la photo ?
25:17 Voilà. Alors, le mois de la photo, c'est un événement qui propose des expositions sur la métropole grenobloise.
25:24 Et cette année, les journées de la photo, on a souhaité faire, donc,
25:27 continuer ce parcours d'exposition, 15 lieux d'exposition,
25:30 à voir jusqu'au 9 décembre, ponctuer de tas de rendez-vous.
25:34 Et les images qu'on est en train de voir, c'était le vernissage d'une exposition qui nous tient beaucoup,
25:39 qui nous tient à cœur, celle-ci aussi, d'ailleurs.
25:41 Oui, ça va un petit peu vite.
25:42 Ça va très vite. On a créé un espace d'exposition en plein air à la Ville-Neuve, dans le parc Jean Verlac,
25:47 avec une artiste qui est sur les traces de Viviane Meilleur,
25:50 donc qui a photographié des enfants en vacances dans le Champs-Or.
25:53 Et cet espace d'exposition, il a vocation, donc il accueille cette exposition,
25:58 il a vocation à accueillir des expositions, des habitants également,
26:01 qu'on va accompagner pour construire une exposition ensemble.
26:05 Qu'est-ce que c'est d'être commissaire d'exposition ?
26:08 Qu'est-ce que c'est que scénographier une exposition ?
26:10 Comment on choisit, comment on agence des images ?
26:12 Comment construire ensemble une exposition pour être co-auteur d'une exposition ?
26:16 Donc ça, ça va être un parcours l'année prochaine qui va être proposé
26:18 dans le prolongement des journées de la photo.
26:20 Les images qu'on voyait aussi, on a aperçu un artiste qui a été accueilli en résidence à la Maison d'Images,
26:26 Hervine Annex.
26:27 Et lui, il a proposé un parcours original puisqu'il a proposé à des jeunes de la vie neuve
26:32 de correspondre pendant un été avec des personnes âgées.
26:35 A priori, ce n'était pas forcément très attrayant, mais ça a très bien fonctionné.
26:39 C'est écriver à un inconnu ou à une inconnue.
26:42 Et donc, ses lettres ont été lues.
26:44 Il a installé un dispositif vidéo pour restituer ses lettres avec des lectures.
26:48 Un moment très émouvant que je vous recommande fortement,
26:51 qui est à voir à SESSIN, au Centre Culturel Montrigo jusqu'au 29 novembre.
26:56 On a aperçu la galerie CLIC, aussi toute nouvelle de Susan Porter.
26:59 Un lieu qu'on aime beaucoup, un petit coup de cœur.
27:02 Et vous montrez aussi que la photo, ce n'est pas figé.
27:05 Il y a toute une histoire derrière.
27:06 Une photo, elle est très, très vivante.
27:08 Forcément, on aurait tellement à se dire encore, pour tous ceux qui veulent en savoir plus,
27:11 allez sur le site Maison de l'Image, la Maison de l'Image de Grenoble.
27:15 Si ça vous intéresse, allez toquer à la porte.
27:17 Vraiment, votre Maison de l'Image, elle représente presque un monde idéal
27:21 avec toutes les animations qui s'y déroulent, avec les populations,
27:24 avec cette vie et tous ces jeunes pleins d'énergie, les jeunes et les moins jeunes aussi.
27:29 Donc vraiment un grand bravo Laetitia, pour ce que vous faites à la Ville-Neuve et dans Grenoble et de partout.
27:34 Voilà. Et encore un grand talent à côté de nous aussi, avec beaucoup de fantaisie.
27:41 Tout de suite.
27:42 Vous savez ce que c'est une chiffonnie ?
27:52 Moi, oui, mais peut-être que sur le plateau, c'est peut-être moins évident.
27:55 J'avoue que je ne sais pas ce que c'est.
27:57 Je ne sais absolument pas ce que c'est.
27:58 Je l'ai appris grâce à vous.
28:00 C'est un instrument médiéval à cordes frottées, comme une vielle à roues.
28:06 C'est l'ancêtre de la vielle à roues.
28:07 Voilà. Rien à voir avec vous. Vous n'êtes pas une ancêtre, heureusement.
28:12 Pas encore.
28:13 Et vous n'êtes plus musicienne, vous l'êtes aussi ?
28:15 Je suis joueuse de vielle à roues. C'est pour ça que c'est mon surnom.
28:18 Tout est parti, vous ne nous l'avez pas apporté.
28:20 Non, non, j'aurais pu.
28:22 Mais c'est vrai que chiffonnie, ça fait un petit peu bricole chiffon aussi.
28:26 Ça vous représente, c'est ça ?
28:28 J'utilise un petit peu de textile. Parfois, je recycle du textile.
28:32 Ça m'arrive dans mes créations.
28:34 Mais oui, il y a de la couleur dans le chiffon.
28:37 Mais c'est vrai que le mot chiffonnie ne vient pas de chiffon, mais de sinfonia.
28:42 Sinfonia.
28:43 C'est pour ça qu'il n'y a qu'un seul F.
28:45 Oui, et c'est pour ça aussi que vous êtes à la fois une symphonie,
28:49 mais c'est vous qui êtes en or.
28:51 Vos bijoux, eux, ils sont en résine.
28:54 Vous allez tout nous dire.
28:56 Vous êtes créatrice de bijoux, créatrice de bijoux, de décorations, fantaisies.
29:01 On va la regarder tout de suite.
29:03 On découvre votre univers.
29:04 C'est un petit coup de cœur de Télé Grenoble.
29:06 Vous avez croisé Artisa l'an dernier.
29:08 Votre monde est très irisé, très coloré.
29:10 Il est très fantaisiste, très loufoque.
29:12 Et voilà, votre inspiration, vous l'imprimez sur ces bijoux.
29:19 Vous aviez un goût pour le bijou ?
29:21 Ah oui !
29:23 Je crois qu'à 14 ans, je vendais déjà des colliers aux copines de ma maman.
29:27 J'avoue.
29:28 À l'époque, on tissait, on avait des métiers à tisser.
29:31 Et puis on tissait à la main aussi des perles et des perles.
29:33 On passait toutes nos vacances à faire ça.
29:35 Et après, vous avez évolué.
29:37 Après, j'ai utilisé la matière que j'utilise aujourd'hui.
29:41 Je l'ai connue quand j'allais en Allemagne chez ma correspondante allemande.
29:45 Et à ce moment-là, on faisait des petites créations.
29:48 C'est "collector" d'ailleurs.
29:49 J'en ai encore quelques-uns à la maison.
29:51 On faisait des petits objets en modelage.
29:53 Et puis, par la suite, j'ai redécouvert cette matière pour faire au départ des perles,
29:57 parce que c'est une matière très légère et très résistante.
30:00 C'est quoi cette matière ?
30:01 Ça s'appelle pâte polymère.
30:02 Pâte polymère.
30:03 Voilà.
30:04 Ça ressemble à une sorte de pâte à modeler technique,
30:06 donc bien plus rigide qu'une pâte à modeler pour les enfants.
30:10 Et c'est une matière qui peut être soit opaque ou transparente,
30:16 avec plein de couleurs, mais toutes les couleurs sont mises cibles entre elles.
30:20 On en a là ? C'est ça qui est dans ce truc-là ?
30:22 Regardez, je ne sais pas si on peut le montrer.
30:24 C'est déjà un élément.
30:26 Alors, ce n'est pas l'élément de base, c'est-à-dire que là,
30:28 j'ai déjà réalisé un motif avec la matière.
30:31 Mais là, elle est brute.
30:32 Elle n'est pas cuite encore.
30:33 Je ne bouge pas.
30:34 On la voit.
30:35 On la voit ici.
30:36 Et là, il y a un motif.
30:37 D'ailleurs, si vous regardez ce collier,
30:41 il y a des petits éléments qui viennent de ce motif-là,
30:45 des petites tranches que j'ai coupées
30:47 et qui ont permis de faire cet élément du collier.
30:51 D'accord.
30:52 On imprime.
30:53 On va vous regarder au travail.
30:54 Tout d'abord, ce qui est important aussi,
30:56 c'est que c'est devenu votre métier aujourd'hui.
30:59 Mais vous parliez d'Allemagne tout à l'heure.
31:01 Vous étiez responsable trilingue d'export.
31:05 C'est ça, en fait.
31:07 Vous travaillez dans l'export, en fait,
31:09 et petit à petit, de fil en aiguille,
31:11 vous en êtes venue à réaliser, à faire votre métier,
31:15 qui était au départ juste une passion.
31:17 On vous regarde travailler tout de suite.
31:20 Ah oui, non, pardon, ça, c'est les petits chats.
31:22 Parce que, dites-donc, il y en a beaucoup des chats.
31:25 Pourquoi ?
31:26 C'est parce que j'ai plusieurs chats.
31:28 Actuellement, c'est Graffiti, ma muse.
31:30 Là, ça, c'est Graffiti partout.
31:32 Ah oui, il y a Graffiti, Gmail, Itika.
31:36 D'accord, vous avez une passion pour les chats.
31:38 Et les chiens aussi, les animaux.
31:40 Mais j'ai découvert le chat à l'âge adulte,
31:43 parce qu'avant, j'avais eu que des chiens.
31:45 Et je crois que j'ai eu le coup de foudre.
31:47 D'accord, là, il y en a des petits chats.
31:49 D'ailleurs, ils iraient bien avec mon petit...
31:51 C'est pas faux.
31:52 Alors, ceux-là, je les appelle les chats amoureux,
31:54 parce que j'ai fait la contraction, chat amoureux.
31:56 Vous voyez, ils se regardent.
31:57 On ne sait pas bien qui est amoureux de qui,
31:59 mais on sent qu'ils sont très tendres.
32:01 On espère un ménage à trois pour ces trois-là.
32:03 Comme ça, il n'y aura pas de déçus.
32:06 On vous regarde au travail,
32:08 avec la complicité de votre fils, qu'on salue,
32:10 et qui a aussi un don pour l'image.
32:12 Il y a beaucoup de photos de ma fille.
32:14 On va l'envoyer à la maison de l'image, lui aussi.
32:16 Donc, ça, c'est le travail qui peut être à la portée
32:20 de ceux qui aimeraient aussi faire la même chose.
32:23 Ce sont des matériaux qu'on peut trouver assez facilement.
32:25 Oui, on les trouve dans les magasins de loisirs créatifs.
32:27 Oui.
32:28 Et moi, j'utilise aussi un tas d'autres ingrédients,
32:32 on va dire, dans ma potion magique.
32:34 Alors, des encres.
32:35 Ce n'est pas trop secret.
32:36 Mais on peut diffuser.
32:38 Vous voyez, il y a beaucoup de choses autour de moi.
32:40 C'est assez...
32:41 C'est un atelier.
32:42 C'est un atelier.
32:43 Donc, j'utilise des feuilles de dorure,
32:45 j'utilise des encres, différentes sortes.
32:47 J'utilise aussi des pastels,
32:49 plutôt des pastels secs.
32:51 Si vous voulez essayer, c'est mieux.
32:53 Des acryliques, des patines, plein de choses.
32:57 Et justement, en fait, la création d'un bijou,
33:00 chez moi, ça passe par plein de phases différentes.
33:03 C'est-à-dire que je vais faire à la fois des éléments,
33:06 vous voyez, qui sont comme ce que vous teniez tout à l'heure
33:09 dans votre main.
33:10 Et que vous prenez à l'instant sur cette image.
33:12 C'est vrai qu'ils sont dans la masse.
33:14 C'est-à-dire que toutes les tranches que je couperais
33:16 de ce bâton, un peu comme on faisait les sucettes autrefois,
33:19 vous savez, les sucettes avec un décor à la fin.
33:21 Oui, comme les sucres d'orge en sucre tiré.
33:23 Voilà.
33:24 Et on va rouler à la confiture chaque tranche qu'on coupe
33:27 et la même que sa voisine.
33:28 Là, c'est le cas si on coupe un morceau.
33:30 Oui, et là, alors ça, c'est...
33:32 Ah oui, là, c'est la construction d'un motif très complexe
33:37 qui passe avec plein d'éléments différents.
33:39 Donc, il faut les imaginer.
33:40 Là, c'est juste une tranche.
33:41 Il faut imaginer qu'à chaque fois, il y avait toute la quantité
33:44 derrière, comme l'objet que vous avez donné tout à l'heure.
33:47 C'est très joli.
33:48 Donc, il y a des collections selon les couleurs,
33:50 vos inspirations.
33:51 Dans une journée, généralement, moi, je suis quelqu'un
33:54 qui fait beaucoup de choses différentes dans une journée.
33:56 Ah !
33:57 Et c'est...
33:58 Ça va de...
33:59 Il y a eu un temps où je pensais que c'était quelque chose
34:03 peut-être contre-productif ou, enfin, je ne sais pas,
34:06 qui était négatif.
34:08 Et en fait, pour moi, maintenant, j'ai compris que non,
34:10 ça me correspond et c'est ma façon de fonctionner.
34:14 C'est-à-dire, je ne fais pas des séries dans toute la journée.
34:18 Le matin, je commence par quelque chose.
34:20 J'ai décidé la veille que demain matin, je ferai ça.
34:23 Donc, forcément, je fais autre chose.
34:25 Je commence à l'instinct, à l'envie.
34:29 Et puis, petit à petit, ma journée se construit.
34:32 Je récupère des morceaux de plaques que j'ai faits peut-être
34:35 il y a trois jours parce que ça va se mettre très bien
34:38 avec quelque chose que je viens de commencer.
34:40 Ah ! Comme un petit patchwork, finalement.
34:42 J'ai quand même des lignes...
34:43 Oui, c'est ça.
34:44 Exactement.
34:45 J'ai des lignes directrices.
34:47 Je ne pars quand même pas comme un feu d'artifice dans tous les sens.
34:50 Mais en fait, je me laisse libre.
34:52 Et c'est peut-être pour ça qu'à la fin, il y a de la fantaisie.
34:55 Oui, puis c'est intéressant aussi ce retour à la matière.
34:58 Vous qui étiez dans un univers au travail qui est assez impalpable, finalement.
35:03 Oui, c'est vrai.
35:04 On y revient.
35:05 Votre atelier, vous êtes dans le Vercors ?
35:08 À Sastnage.
35:09 Parce que je crois qu'on peut aussi trouver vos créations à Villard-de-Land.
35:12 À Villard-de-Land, oui.
35:13 Et on vous a rencontré à Artisa, le salon où vous êtes...
35:17 Maintenant, ça y est, vous y êtes à vie, à Artisa, c'est sûr.
35:20 Et Lina, qui est ici sur ce plateau, avait aussi craqué.
35:23 Il y aura peut-être un prix Varennes sur Chiffony.
35:25 Attention !
35:26 On est en train de discuter.
35:28 Vraiment, un vrai petit coup de cœur.
35:30 Et c'est important parce que les artisans, les créateurs, il faut en parler.
35:35 C'est de plus en plus tendance.
35:37 C'est local, c'est fait ici.
35:39 Les bijoux, il y en a partout, à très bas prix, partout sur Internet.
35:44 C'est fait ici, il faut absolument soutenir la création locale.
35:47 Oui, bien sûr.
35:49 Bien sûr, parce que c'est aussi toute une énergie, déjà.
35:54 C'est une énergie que l'on met en œuvre pour créer des objets uniques
35:59 qui sont faits près de chez vous et qui transmettent quelque chose.
36:04 Qui transmettent le savoir-faire, mais aussi tout le bonheur qu'on a mis à le faire.
36:09 Et ça, c'est...
36:11 Il y a une histoire.
36:13 Il y a une histoire et une histoire proche de chez vous.
36:15 Oui, et près de chez vous, on trouve aussi la galerie C'est fait ici.
36:19 Et c'est à la caserne de Bonne.
36:21 On vous y trouve jusqu'au mois de mai prochain, mai 2024.
36:24 Oui, c'est ça, mai 2024.
36:26 Je me permets aussi de piquer vous et d'autres artisans, bien sûr.
36:30 Parce que ces galeries, il y a aussi des pop-up qui ouvrent leurs portes et qui accueillent.
36:37 Je me permets, je vais mettre un petit collier.
36:39 Mais ça ne va peut-être pas...
36:41 Si, ça va avec le rouge, finalement.
36:43 Je ne sais pas ce que vous en pensez.
36:45 Parce que moi, ça peut marcher.
36:47 Moi, côté bijoux, ce n'est pas encore ça, je ne vais pas les aurez percés.
36:51 Lina, je te laisse.
36:53 Ça t'allait très, très bien, ces petites boucles très légères qui bougeaient avec ton mouvement.
36:57 Attendez, je vais le garder jusqu'à la fin de cette émission.
37:00 Bravo, Chiffonnier, en tout cas, pour tout ce que vous faites.
37:02 Vous avez un site Internet, bien sûr.
37:04 Et on rappelle, la galerie s'est faite ici.
37:06 J'y suis arrivée.
37:07 Bon, on lance le jingle tout de suite.
37:08 La virgule des bons plans, ça y est, tout de suite.
37:11 Je suis embrouillée avec mon petit matériel.
37:23 On reste avec Lina.
37:25 Lina, qui est un personnage très haut en couleurs aussi et qui aime rire.
37:29 Oui, exactement.
37:30 Et comme bon plan, je voulais proposer Barre de rire.
37:33 C'est une association qui, à Grenoble, promeut un peu le travail des stand-upers,
37:39 des humoristes locaux, mais aussi des humoristes qui peuvent venir de Lyon,
37:44 Chambéry ou des fois même de plus loin pour une soirée.
37:49 Donc, ils passent trois ou quatre sur scène.
37:52 Ils succèdent sur scène pour à peu près 20 minutes d'extrait de leur spectacle.
37:57 Et ça se passe au Levret de café, un jeudi sur deux.
38:01 Et si je ne dis pas de bêtises, j'espère que je n'en dis pas,
38:04 le reste du temps, c'est un mardi sur deux au Café de France.
38:08 Et on se marre.
38:09 Et on est censé rigoler.
38:11 Et c'est sympa.
38:13 Et ça permet d'amener un peu de stand-up à Grenoble,
38:15 parce que c'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de salles
38:17 où on peut voir des spectacles de ce genre-là.
38:20 - Il y en a aussi, avec la Comédie de Grenoble, à la Bastour.
38:24 - Ce n'est pas exactement pareil.
38:26 - Après, c'est une espèce de petit contest entre...
38:28 - Oui, puis c'est une autre proposition, en fait, qui font un bar de rire.
38:32 Et voilà, après, à la fin, on paye au chapeau et c'est plutôt sympa.
38:36 - C'est plutôt sympa.
38:38 Charlie, un petit coup de cœur comme ça, qui vous vient à l'esprit ?
38:41 Le premier, un petit bon plan de Grenoble.
38:43 - Le premier, on en aurait beaucoup, mais je ne m'y attendais pas trop.
38:46 - Oui, c'est inacquisitif.
38:48 - Par exemple, pour les personnes qui n'ont pas le temps
38:51 de faire de la récup' alimentaire, il y a le lieu qui est ouvert
38:56 le mercredi et le vendredi, il me semble, aux 17 rues Abbé Grégoire,
39:01 où il y a des distributions alimentaires.
39:03 Là, c'est plus des produits qui peuvent se conserver,
39:08 pains, légumes, parfois quelques petits extras.
39:12 Il y a une zone de gratuité.
39:14 Et c'est aussi un lieu, il me semble, où ils s'occupent un peu
39:18 des personnes SDF, des personnes dans la précarité,
39:23 qui ont une autre approche que nous.
39:26 Et qui... Voilà, c'est le lieu, c'est...
39:30 C'est une association, je n'ai plus trop le nom en tête.
39:34 - Mais on a compris l'idée, et le lieu, et les jours.
39:37 Très bien, merci pour ce bon plan aussi.
39:41 On mange un petit peu aussi, avec plein de chaleur
39:44 et des souvenirs de grand-mère.
39:46 Les crêpes, c'est votre truc, Chiffonnie.
39:48 - Oui, j'avoue.
39:49 - Les crêpes, les galettes, attention.
39:51 - Les deux, en fait.
39:52 - Elle s'appelle comment ? Chez grand-maman ?
39:54 - Chez grand-maman, oui.
39:55 C'est une amie qui m'a fait connaître cette crêperie.
39:58 Et j'ai tout de suite...
39:59 - Elle est Place Jean-Rachard, c'est ça ?
40:01 - Oui, c'est ça.
40:02 C'est très sympathique, c'est...
40:04 C'est fait maison, délicieux, et l'ambiance aussi est très agréable.
40:08 - Avec des petits noms rigolos qui sont tenus aux galettes.
40:11 - Oui, c'est ça.
40:12 - Aux galettes faites maison, bien sûr.
40:14 Et Laetitia, un autre café ?
40:16 - Décidément, oui.
40:17 - Celui-là, il est pour les enfants ?
40:19 - Oui, alors il est peut-être connu aussi à Grenoble.
40:22 On peut avoir beaucoup de coups de coeur à Grenoble aussi.
40:24 Mais c'est vrai que le café des enfants, je l'aime beaucoup
40:26 parce que c'est vraiment un café associatif
40:29 qui fait vivre un quartier où il n'y a pas forcément beaucoup de café, justement.
40:34 Donc il dynamise ce quartier des Eaux-Claires.
40:37 C'est à la fois pour les enfants, mais c'est aussi un lieu
40:40 qui travaille avec beaucoup de structures,
40:42 notamment avec le Prenier Sauvage, sur le quartier, avec RESF,
40:45 et qui monte des projets, par exemple, avec une photographe du quartier
40:49 qui photographie les habitants.
40:51 Donc il y a beaucoup de projets qui se montent à partir du café des enfants.
40:55 Et comme ce sont des initiatives qui sont précieuses,
40:58 c'est important de les soutenir.
41:00 - Et de leur donner un petit coup de projecteur,
41:02 comme l'avait fait Télé-Grenoble aussi.
41:04 On a vu ces images, c'est un lieu de rencontre aussi.
41:07 Où ça grouille de bonne humeur aussi, avec tous ces tout-petits.
41:11 Merci beaucoup à vous tous.
41:13 C'était un plaisir de vous rencontrer.
41:15 - Merci à vous.
41:16 - Bonne chance à vous les jeunes.
41:17 On se retrouve derrière nos caméras ou devant, c'est comme vous voudrez.
41:20 Mais je suis sûre qu'on se retrouvera un jour.
41:22 Merci encore, bravo Lina, Charlie, Laetitia et Chiffoni.
41:25 Et merci encore à vous tous de votre fidélité.
41:27 A très vite.
41:28 - Merci.
41:29 - Merci.
41:30 - Merci.
41:31 - Merci à vous.
41:33 - Vous avez profité de "Si on parlait" avec Gilles Trignan Résidence.
41:42 danse.
41:42 [Musique]

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