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Dans le Quart d'heure toulousain ce 22 novembre, Benjamin Bourgine, le rédacteur en chef de France Bleu Occitanie, répond aux questions des auditeurs et auditrices sur la fabrique de l'information.

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00:00 46, c'est là un quart d'heure Toulousain inédit qu'on vous propose ce matin sur France Bleu, France 3, dans un souci de transparence.
00:05 Et pour lutter contre les fake news aussi on a décidé de vous dire comment on bosse, comment on travaille, comment les sujets d'actu sont
00:11 choisis chaque matin sur France Bleu, comment ils sont traités aussi.
00:14 - Oui, on a souvent des questions qui reviennent sur le terrain quand on vient vous interviewer, donc ce matin
00:18 on se pose et on prend vraiment le temps de répondre à vos questions avec le rédacteur en chef de France Bleu Occitanie.
00:25 Bonjour Benjamin Bourgine. - Bonjour Jeanne Marie, bonjour Franck.
00:28 - Bonjour, bienvenue. - Appelez-nous au 05 34 43 31 31 comme l'a fait Sylvie de L'Union tout près de Toulouse. Bonjour Sylvie.
00:35 - Bonjour, bienvenue. - La parole est à vous Sylvie.
00:38 - Pardon ? - La parole est à vous.
00:41 - Merci, pardon. Oui, en fait moi je voulais savoir comment sont priorisés les sujets d'actualité que vous traitez, c'est-à-dire
00:46 un exemple récent, quand il y a eu l'affaire Palmade,
00:49 il y a certains médias qui ne parlaient que de ça, il n'y avait plus de guerre en Ukraine, il n'y avait plus rien.
00:54 Donc c'est un peu étrange, voilà.
00:56 Benjamin Bourgine vous répond. - Alors ça c'est une très très bonne question Sylvie parce que c'est un peu le coeur de notre métier, ça
01:00 s'appelle la hiérarchie de l'information.
01:02 Faire le choix de ce qu'on va mettre en premier, de ce que Jeanne Marie ou Mathieu ce matin ont choisi de mettre en ouverture de
01:07 leur journaux par rapport à une actualité qui est en train d'évoluer.
01:10 Effectivement, vous choisissez un exemple un petit peu sensible, entre la guerre en Ukraine, l'accident de Pierre Palmade,
01:17 qu'est-ce qu'on va décider ? On va s'interroger, on va se mettre en fait à votre place,
01:20 et on va se demander qu'est-ce qui vous touche, qu'est-ce qui vous concerne ? Et là vous
01:25 nous prenez un exemple un petit peu d'actualité nationale, internationale, donc c'est pas forcément le premier prisme de France Bleue, Occitanie, mais
01:32 vous avez aussi entendu ces informations-là chez nous. Alors on va se demander si
01:36 cet humoriste, Pierre Palmade, peut-être qu'il a beaucoup beaucoup
01:40 d'importance dans le coeur des gens, parce qu'ils l'ont vu en spectacle, ils l'ont vu à la télé beaucoup de fois,
01:45 et puis il s'est passé un drame, il s'est passé quelque chose
01:49 d'accidentel, et on va essayer de connaître un petit peu les raisons de tout ça. Et ce matin-là, effectivement,
01:55 vous dites par rapport à la guerre en Ukraine, j'ai plus trop vraiment les dates en tête,
01:58 mais c'est un choix effectivement compliqué à faire. Peut-être qu'à un moment donné, cette information va repasser devant, et puis au fur et à mesure des
02:04 choses, oui on retournera bien sûr sur le terrain en Ukraine, il y aura des envoyés spéciaux de Radio France, et bien entendu cette information qui continue et
02:12 qui est aussi primordiale pour l'équilibre du monde et de l'Europe,
02:15 elle reviendra et elle prend toute sa place. C'est
02:18 l'équilibre de l'information qu'on est censé faire un peu tous les jours, et je vais vous donner un petit scoop, c'est
02:24 une discussion qu'on a tous les matins en conférence de rédaction.
02:26 Il y a dix journalistes à France Bleu Occitanie, et je peux vous dire que parfois il y a dix avis différents, donc on essaie de construire
02:31 en bazar. - Et parfois ça dure très très longtemps. Merci beaucoup Sylvie. - On essaie de construire ensemble quelque chose de collectif surtout.
02:38 - Continuez à nous appeler au 05 34 43 31 31. En attendant vos coups de fil, on vous a aussi posé des...
02:43 enfin vous nous avez posé des questions dans les rues de Toulouse,
02:47 je vous propose d'écouter la question de Shainiz. - Je voulais savoir combien de temps ça vous prenait pour préparer une matinale ?
02:53 - Alors la matinale, c'est Jeanne-Marie par exemple qui l'écrit. - Oui, ça prend plusieurs heures, c'est vrai qu'on
02:58 arrive tôt le matin, vers 3 heures du matin, il faut se lever tôt, parce qu'on imagine pas forcément, mais il y a un temps
03:04 d'écriture, de lecture, d'écriture, on lit, on écoute tous les reportages que nos collègues nous ont laissés
03:10 la veille, nos collègues de la journée, et puis on fait un condensé, un résumé pour vous apporter une
03:14 information résumée le matin, donc ça prend trois petites heures quand même le matin
03:18 de préparer la matinale. - Et puis elle s'anticipe aussi la matinale, en fait elle commence dès la
03:23 conférence de rédaction de la veille, où on va se projeter encore une fois, on se met à votre place, qu'est ce qui va faire
03:27 l'actualité de Toulouse, du Midi Toulousain, quels sont les sujets sur lesquels
03:31 on imagine que vous avez envie d'avoir des informations précises qui vont vous concerner,
03:35 et la matinale elle commence presque déjà donc la veille, elle se bâtit au fur et à mesure de la journée
03:41 quand on part en reportage, quand on va sur le terrain, et puis sur le terrain des fois
03:44 il se passe des choses qu'on n'avait pas imaginé, où on rencontre des gens qu'on n'avait pas forcément prévu de voir, et cette
03:50 confrontation entre nos idées,
03:53 a priori, il y a une forme de subjectivité du journaliste,
03:56 et la réalité de ce qu'on voit sur le terrain parfois nous fait réajuster un petit peu les choses, on peut changer les choses le soir,
04:01 on peut encore aussi changer les choses le matin quand vous avez une information qui est tombée
04:05 dans la nuit, et on parlait Jeanne-Marie de la guerre en Ukraine tout de suite,
04:08 c'est un exemple très important parce que le conflit il a été déclenché très très tôt le matin, heure
04:14 française, donc ça c'est quelque chose qui va complètement bousculer l'actualité, qui va nous faire revoir
04:18 l'idée qu'on avait de la matinale
04:20 la veille, et forcément on doit s'y adapter et réagir très très vite. - Et justement sur le choix des sujets, sur l'indépendance qu'on a,
04:26 il y a une question qui a été posée par Dimitri, écoutez. - Ma question c'est est-ce que vous êtes
04:30 bridés sur vos choix de sujet, ou est-ce que vous avez
04:33 "carte blanche" entre guillemets,
04:35 est-ce qu'on vous a déjà censuré, est-ce qu'il y a des sujets qu'on vous dit "non, là tu peux pas aller de ce côté là"
04:40 je sais pas si le propriétaire de la radio ou quelqu'un d'au-dessus,
04:44 je sais pas comment fonctionne la réagir, je sais exactement là-bas, mais est-ce que vous avez libre cours au sujet de recherche ?
04:49 - Très clairement, elle revient très souvent cette question, est-ce qu'on reçoit des consignes ou pas en étant une radio de service public ?
04:55 - Et bien non, et je vais donner une information à Dimitri, le propriétaire de France Bleu, c'est vous Dimitri, c'est
05:01 le contribuable, c'est les impôts qui payent le service public, et c'est pour ça qu'on a une indépendance totale, peut-être par rapport à
05:08 certains autres grands médias qui sont détenus par des propriétaires privés, qui ont des intérêts commerciaux, qui ont peut-être des fois, eux, des consignes,
05:16 on le sait, nous on a une indépendance totale, et je peux vous garantir
05:19 que la conférence de RELAX sur le matin, il n'y a pas un coup de fil,
05:22 ni de l'Elysée, ni de quelconque ministère, pour savoir ce qu'on mettra dans la matinale du lendemain. Alors après, est-ce que vous êtes bridés ?
05:29 Je dirais pas qu'on est bridés, je dirais qu'on
05:31 s'interroge nous avec notre vécu, notre connaissance du terrain,
05:36 notre envie de vous faire découvrir certains sujets. Peut-être que parfois certains vont avoir l'impression qu'on se bride sur des choses, mais c'est aussi
05:43 je dirais un filtre. On va pas mettre à l'antenne, sur le service public, tous les sujets que
05:49 vous pouvez voir sur les réseaux sociaux, qui sont parfois justement balancés sans filtre dans la jungle de l'information
05:54 en ligne. On va justement, nous, peut-être piocher des choses dans les réseaux sociaux,
05:58 mais on va passer des coups de fil, on va vérifier, on va aller sur ces sources
06:02 d'informations crédibles que l'on connaît, qui sont les autorités, qui sont les élus, la préfecture, qui sont les gens, qui sont tout simplement dans
06:09 notre carnet d'adresses pour vérifier ces informations encore une fois.
06:12 Appelez-nous 05 34 43 31 31 pour poser vos questions à Benjamin Bourguignes, comme l'a fait Christelle.
06:18 Est-ce que vous êtes tous intermittents du spectacle à la radio ?
06:21 Alors, le statut des journalistes ?
06:24 Alors non, le statut des journalistes, pour en être très clair là-dessus, c'est pas du tout intermittent du spectacle.
06:28 Il y a pu y avoir, il y a quelques années, des métiers à Radio France qui étaient proches des intermittents du spectacle, mais ça c'est
06:34 plus du tout le cas. En tout cas, les journalistes, ils sont soumis à la convention collective des journalistes,
06:38 et pas du tout à ce statut qui est vraiment réservé au métier de l'art, du spectacle vivant.
06:45 Une question de Mireille.
06:47 Quel est le quotidien d'un journaliste ?
06:49 À quelle heure il se lève ? Comment il se couche ? Combien il fait d'heures ? Comment s'organise sa semaine ?
06:56 Comment il se déplace ?
06:58 On l'a dit pour les matinaliers, ceux qui font la matinale le matin,
07:00 qu'en est-il des autres journalistes qui travaillent la journée ?
07:03 Eh bien, ils ont peut-être un rite un peu plus de journée, quoique certains finissent aussi un petit peu tard.
07:08 Tous les jours, par exemple, sur France Bleu Occitanie, on a un reporter qui arrive
07:12 en début d'après-midi et qui va veiller un peu plus tard que les autres, qui va être
07:16 sur le pont jusque tard, parce que voilà, l'actu, elle bouge aussi
07:21 après 20 heures, jusqu'à minuit, et ce journaliste nous permet d'être un peu plus réactif en cas d'événement
07:26 tardif dans la journée. On essaye d'être le plus possible 24/24, 7/7. C'est évidemment le but
07:33 d'un média d'information, de vous donner cette information quand elle évolue.
07:38 Une question de Pierre, je crois.
07:41 Deux dernières questions rapidement, Pierre peut-être.
07:43 Comment les pubs sur la radio publique sont choisies ? Avec quelle déontologie
07:47 les choix sont faits ou pas faits ?
07:50 Le choix des pubs.
07:52 Ça aussi, ce n'est pas forcément un métier qui est celui du journaliste, mais c'est très intéressant aussi parce que vous entendez la pub
07:56 avant les journaux d'info, après un invité, entre un disque et un jingle, et donc c'est complètement partie de
08:02 l'offre de ce qu'on vous donne tous les matins sur la radio. C'est une régie publicitaire avec des gens qui
08:08 ont des contrats et qui négocient ces contrats avec les annonceurs. C'est une des rentrées financières de Radio France, très clairement.
08:15 Mais il y a aussi une nouveauté par rapport à ça, vous avez pu l'entendre depuis quelques temps peut-être,
08:20 Radio France offre cet espace, vous avez peut-être entendu ce message, c'est une volonté de la PDG de Radio France, Sybille Veil,
08:27 depuis ce qu'on appelait le tournant, c'est-à-dire une volonté, une stratégie de s'ouvrir au
08:33 message citoyen, au message pour la défense de l'environnement.
08:35 Et moi je suis très fier du fait que sur le service public on décide gratuitement d'ouvrir certaines pages
08:41 qui sont des pages de pub, des annonceurs pour des ONG, pour des
08:46 associations de défense de l'environnement ou de causes citoyennes.
08:48 Ça c'est quelque chose que vous n'entendrez pas forcément ailleurs et nous on fait le choix de l'exposer à un endroit où on pourrait
08:54 en faire une rentrée financière. - Justement, ça va arriver bientôt, donc il faut qu'on se dépêche.
08:57 Ça aussi on n'en a pas parlé, le temps, l'horloge qui est là devant nous, Sébastien qui nous attend.
09:03 Si vous avez encore des questions à poser, vous pouvez le faire, 05 34 43 31 31,
09:09 vous allez pouvoir intervenir par exemple dans la grande édition d'huit heures tout à l'heure. Merci Benjamin. - Merci à vous.

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