Pour une personne ayant perdu son intégrité physique à des degrés divers entrainant déséquilibre, souffrance physique, morale, le sport pratiqué soit en rééducation, soit en loisir, soit en compétition n'est-il pas un moyen d'accéder à une certaine qualité de vie à laquelle tout le monde aspire. Acquérir une indépendance, voilà la quête d'une personne handicapée quelque soit le degré de handicap. Le plus petit des acquis sera toujours un mieux être physiquement et psychiquement. Se rendant compte de la fragilité des fonctions retrouvées, les personnes handicapées auront d'autant plus envie de pratiquer un sport, consciente que leur qualité de vie en dépend. Par la pratique du sport, il n'y a plus de handicap, il n'y a que des sportifs.
© CMRRF & MTL & Trigone Production - Septembre 1996 * Réal Christophe Hoyet
© CMRRF & MTL & Trigone Production - Septembre 1996 * Réal Christophe Hoyet
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ÉducationTranscription
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00:06 -Karine ! -Quoi ?
00:08 -On a des caissons à la porte. -Oui.
00:10 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:13 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:15 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:18 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:20 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:22 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:25 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:27 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:29 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:31 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
00:34 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
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01:00 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
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02:00 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
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02:15 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
02:18 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
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02:35 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
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03:49 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
03:51 -On a des caissons à la porte ? -Oui.
03:54 -On parle de réhabiter son corps.
03:56 C'est vrai que c'est important.
03:58 C'est une phase importante pour aller vers une sérénité,
04:02 une certaine paix.
04:04 Il y a eu cette douleur, cette souffrance
04:06 dû à la prise de conscience du handicap.
04:09 Il faut aller vers une sérénité,
04:11 qui est une condition aussi importante
04:13 pour accéder à une qualité de vie à la sortie du centre de rééducation.
04:17 -Le sport m'a permis de retrouver un équilibre
04:22 autant physique que moral,
04:24 et de retravailler des muscles que je n'aurais pas fait travailler
04:28 si j'étais simplement resté dans mon lit.
04:31 Ça permet de développer ces capacités.
04:34 On va chercher un peu plus loin.
04:36 On va chercher le physique, ce qui marche encore,
04:40 jusqu'au bout.
04:42 Et c'est franchement un grand plaisir.
04:52 -Je crois que toute activité sportive,
04:54 qu'elle soit de pleine nature ou sport collective,
04:57 c'est d'abord se retrouver soi-même.
04:59 C'est vrai que tu ne penses plus à tes petits mots du quotidien.
05:03 Que tu sois une personne en fauteuil ou marchand,
05:06 je pense que toutes ces activités
05:09 te permettent de quitter ton quotidien
05:11 et de te retrouver toi, avec toi-même,
05:14 au travers de ton corps et de ta pensée.
05:16 -J'ai pratiqué longtemps le tennis en compétition.
05:20 Maintenant, je ne joue plus que pour le plaisir.
05:22 Le plaisir d'être sur un cou, dehors, quand il fait beau,
05:26 le plaisir de se défouler,
05:27 le plaisir également de jouer avec des amis valides,
05:30 ce qui est très important, ou avec sa famille.
05:33 Je connais beaucoup de gens qui s'inscrivent dans des clubs,
05:37 des gens en fauteuil,
05:38 pour être avec des amis le soir pour jouer au tennis,
05:41 après leur travail, par exemple.
05:43 Il y a beaucoup d'autres sports, loisirs,
05:46 qu'on peut pratiquer comme ça, avec les valides,
05:49 comme le ski, la plongée, le chara-voile,
05:52 le tennis, évidemment.
05:55 Ce que j'aime dans le tennis en loisir,
06:01 c'est que l'on s'amuse, on se défoule,
06:04 mais on reste toujours conscient de la fragilité de ses acquis.
06:07 C'est certain que si j'attrape une tendue,
06:10 en allant trop loin, en jouant au tennis,
06:12 je ne pourrai plus monter mon fauteuil dans la voiture,
06:15 ne faire mes transferts,
06:17 ne chercher ma fille à l'école,
06:19 toute ma vie sera remise en question.
06:22 (Musique)
06:24 L'essentiel, c'est que nous, on ne leurre pas les gens,
06:50 qu'on leur montre qu'à partir de leur potentiel,
06:53 ils en ont, ils peuvent continuer une activité
06:55 de pleine nature, de sport collectif.
06:59 L'essentiel, c'est de leur donner
07:01 toutes les informations concernant la suite,
07:04 à la sortie du centre de rééducation.
07:06 C'est-à-dire leur trouver des relais,
07:08 dans les fédérations, les clubs, les associations,
07:11 pour que toutes ces personnes se retrouvent
07:13 avec une identité de sportif.
07:15 (Musique)
07:18 -Je dirais que je n'ai pas choisi ce sport,
07:20 je dirais plutôt que c'est ce sport qui m'a choisi.
07:23 Parce que, avec mon handicap, je suis quand même limité.
07:29 Moi, je suis un sportif, dans l'âme,
07:32 mais je ne peux pas faire n'importe quoi.
07:34 Et je trouve que, si j'avais voulu faire la course à pied,
07:37 j'aurais pu avoir des frottements avec mon poignon,
07:40 ça aurait pu m'agresser.
07:41 Alors que le milieu aquatique, c'est un sport d'eau,
07:44 où on est porté, on n'a pas de possibilité.
07:46 On n'a pas de prothèse, donc pas d'artifice,
07:48 et on nage avec son corps.
07:50 (Musique)
07:52 Je dirais que ce qui me motive, c'est qu'à la base,
07:56 on vit de combattre, on vit d'aller de l'avant,
08:00 on vit de surpasser, on vit de faire plaisir à nos proches,
08:04 on vit de...
08:05 On vit aussi de...
08:08 Comment dirais-je ? De donner confiance à mes parents.
08:11 Moi, je suis né comme ça, donc ils avaient une appréhension,
08:14 vous avez vu de mon handicap, et je trouve que maintenant,
08:17 je suis reconnu à la fois dans mon métier et dans mon sport.
08:20 Donc je pense que c'était avant tout un de mes objectifs.
08:24 Si une personne, je dirais, valide,
08:26 fait du sport uniquement pour son plaisir,
08:29 ça va l'enrichir quelque part,
08:31 mais ça ne va pas forcément changer sa vie,
08:33 si ce n'est pas un but qui s'est fixé.
08:35 Par contre, si on compte sur le sport,
08:37 si on s'est investi vraiment dans le cadre de la compétition,
08:40 là, ça peut changer une vie.
08:43 Parce que pour celui qui a la chance de faire un podium,
08:46 je veux dire, il y a la presse qui s'en empare,
08:48 on le met en avant, et grâce à ça,
08:50 il peut obtenir éventuellement un emploi,
08:52 il peut obtenir des aides qu'il n'aurait peut-être pas forcément
08:55 pu avoir autrement.
08:57 Il peut rentrer en communication plus facilement avec les gens.
09:01 Donc effectivement, le sport peut tout à fait aider la personne,
09:05 à condition qu'elle le souhaite.
09:07 (musique rythmée)
09:09 - Il est important de souligner que la qualité de vie
09:18 de la personne handicapée dépendra du milieu dans lequel elle évolue.
09:22 Malheureusement, il existe en France une disparité
09:25 dans le sens où de nombreuses villes ou communes
09:28 n'appliquent pas une politique d'intégration
09:31 favorisant l'accès aux piscines, gymnases ou circuits de randonnées,
09:35 ce qui oblige de nombreuses personnes handicapées
09:38 à s'expatrier vers des villes plus adaptées
09:41 pour ne pas souffrir d'isolement.
09:43 L'espoir de toute personne handicapée,
09:45 quel que soit le degré du handicap et le choix de sa pratique sportive,
09:49 loisir ou compétition, est de trouver un sport qui lui convienne
09:53 et auquel elle peut accéder librement.
09:56 - Tout va dépendre des personnes.
09:58 Pour certains très grands sportifs, se retrouver comme ça,
10:01 c'est peut-être une diminution,
10:03 c'est simplement ramener le challenge à un autre niveau.
10:06 Le challenge est moindre, ça va être, je sais pas,
10:09 se transférer sur un autre fauteuil,
10:11 mais dans la tête, ça reste aussi difficile.
10:14 Pour moi, c'est élémentaire pour notre vie de tous les jours,
10:18 parce que pour nous, tout ce que les gens font,
10:21 pour nous, est un combat.
10:23 C'est arriver à être indépendant, avoir une qualité de vie,
10:26 se battre pour envoyer une balle de ping-pong,
10:29 se battre pour mettre un pantalon,
10:31 et des choses toutes bêtes,
10:33 mais le sport, c'est cette puissance-là avant tout, je pense.
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