Le Conseil d'État, qui avait suspendu en août dernier la dissolution demandée par Gérald Darmanin, confirme sa décision. Les Soulèvements de la Terre vont pouvoir continuer leurs actions. Leur dissolution demandé par le gouvenrement ne constitue pas "une mesure adaptée et nécessaire", a estimé la juridiction administrative.
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00:00 La politique, Mathieu Croissando, le Conseil d'État a annulé hier la dissolution des soulèvements de la terre.
00:05 C'est une victoire pour les écologistes ?
00:06 Oui, soulèvements de la terre, on le rappelle, c'est un collectif né dans la contestation de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes
00:12 qui regroupe des militants écologistes sur tout le territoire, aux méthodes très radicales.
00:16 On les a vu dégrader des biens, des installations, parfois des propriétés privées,
00:20 dans des mobilisations où les manifestants s'en sont parfois pris très violemment aux forces de l'ordre.
00:24 Vous vous souvenez, Sainte-Soline, la mobilisation contre les mégabassines,
00:27 il y a eu aussi le tunnel Lyon-Turin ou des serres de Muguet qui avaient été arrachées en Loire-Atlantique.
00:33 Sa dissolution avait été prononcée en Conseil des ministres le 21 juin dernier
00:38 et en août, le collectif avait saisi en urgence le Conseil d'État qui avait suspendu le décret.
00:43 Et là, il vient de se prononcer, ce Conseil d'État, sur le fond,
00:45 et il estime que la dissolution des soulèvements de la terre ne constitue pas une mesure adaptée,
00:50 nécessaire et proportionnée à la gravité des troubles.
00:53 Mais ça veut dire quoi ? Que le Conseil d'État valide les méthodes des soulèvements de la terre ?
00:57 - Mais ça, c'est ce qu'aimerait bien dire et c'est ce qu'essaient de faire dire, justement, les militants écologistes.
01:02 Mais non, la décision est nuancée, il faut le dire.
01:05 Le Conseil d'État ne dédouane pas les soulèvements de la terre qui se sont bien livrés, selon le juge,
01:09 à des provocations, à des agissements violents, à la rencontre des biens qui tombent sous le coup de la loi
01:13 et qui ne sauraient être légitimés par un motif d'intérêt général.
01:15 Vous savez, la désobéissance civile, ben non, ça ne marche pas.
01:19 La justice reconnaît par ailleurs que le soulèvement de la terre n'est pas une nébuleuse,
01:21 mais bien un groupement de faits et qu'ils ont relayé avec complaisance
01:24 les images d'affrontements avec les forces de l'ordre.
01:25 Mais, attention, le Conseil d'État estime qu'aucune provocation à la violence contre les personnes
01:30 ne peut être imputée au soulèvement de la terre.
01:32 Il n'y avait pas eu d'appel de soulèvement de la terre à s'en prendre aux personnes.
01:34 Et puis, dans les manifestations, est-ce que c'était bien des membres de soulèvement de la terre
01:37 qui s'en étaient pris aux forces de l'ordre, par exemple ?
01:39 Ça, on ne peut pas le dire.
01:40 Et puis, surtout, le Conseil d'État rappelle qu'une dissolution, ça porte une atteinte grave à la liberté d'association
01:46 et ça ne peut être mis en œuvre que pour éviter des troubles graves à l'ordre public.
01:49 Visiblement, ça n'est pas le cas.
01:50 Mais on peut parler de défaite quand même pour l'exécutif.
01:52 Ça, oui. Pour Emmanuel Macron, qui avait mis la pression à son gouvernement
01:55 en Conseil des ministres pour accélérer la dissolution.
01:57 Pour Gérald Darmanin aussi, dont les services au ministère de l'Intérieur
02:00 n'ont pas été fichus, détaillés suffisamment leurs décisions.
02:03 Au printemps dernier, vous vous souvenez, Gérald Darmanin avait dénoncé
02:07 ce qu'il qualifiait d'éco-terrorisme, l'action d'une ultra-gauche
02:10 où l'on mettrait à bas la démocratie.
02:12 Eh bien, ça, c'est vrai qu'il est aujourd'hui désavoué par la justice.
02:14 Et puis, je finirai en disant que pour tous ceux aussi qui disent qu'on vit dans un régime autoritaire,
02:19 voire en dictature, c'est une forme de désaveu parce que la France reste un État de droit.