A+1 : César Bazin, Octave Giaume, Inès Winckler
Analyse prospective sur les centres d’hébergement d’urgence
Analyse prospective sur les centres d’hébergement d’urgence
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00:00 Bonsoir à tous. Du coup, nous, on présente plutôt une étude, c'est une recherche plutôt
00:17 littéraire qui va amener à une publication sur les centres d'hébergement d'urgence
00:22 dans le territoire francilien. C'est une étude qu'on a menée, nous, on est atelier
00:26 d'architecture, atelier +1, qu'on a mené en partenariat avec Aurore qui est une association
00:30 qui fait de l'hébergement d'urgence et donc le pavillon de l'arsenal sur la promotion
00:36 de 2020. C'est un sujet qui nous tenait beaucoup à cœur parce qu'en fait notre atelier d'architecture,
00:42 on l'a créé en 2016 au Grand Voisin, donc qui était un lieu vraiment expérimental
00:48 avec centre d'hébergement d'urgence et beaucoup d'autres acteurs et qui nous a permis pendant
00:52 4 ans qu'on développait notre activité de pouvoir rencontrer des hébergers, les associations
00:59 de réinsertion et qui maintenant fait partie de notre travail actuel sur des centres d'hébergement
01:05 d'urgence. L'objectif de l'étude c'était de pouvoir faire un inventaire, on a restreint
01:10 quand même parce que l'étude, il y a beaucoup de centres d'hébergement d'urgence en France,
01:14 on l'a réduit au territoire francilien et on a vraiment étudié, on verra juste après,
01:19 15 centres pour voir en fait que dans ce panel-là, il y a beaucoup de constructions diverses,
01:25 beaucoup d'acteurs, il y a une vraie richesse en fait, à la fois architecturale mais sociale
01:30 dans ces centres-là, avec un objectif de pouvoir présenter les centres de manière
01:35 commune et homogène les uns les autres et puis de pouvoir en tirer des thématiques
01:43 qui vont permettre finalement de montrer l'ADN de chacun des centres d'hébergement d'urgence
01:49 actuel mais aussi d'être un peu des fiches de travail pour des futurs centres d'hébergement
01:52 d'urgence. L'étude, elle commence par la chronologie de la solidarité qu'on a commencé
01:58 plutôt fin 19e. Voilà en fait ce qu'on peut observer dans cette chronologie, c'est qu'il
02:02 y a une accélération un peu exponentielle de ce sujet-là qui est aussi en lien avec
02:08 les événements politiques, les crises migratoires qu'on vit progressivement. Il y a quelques
02:13 marqueurs dans les années 54, la création d'Emmaüs, progressivement 2001, la création
02:19 de l'architecture d'urgence et puis on va arriver dans les années 2010 à vraiment
02:24 beaucoup de construction de centres d'hébergement d'urgence qu'on soit dans des réhabilitations,
02:28 des constructions neuves ou des occupations temporaires. Donc je disais on est sur le
02:33 territoire francilien, il y a d'autres hébergements d'urgence en France. Ce qu'on remarque sur
02:40 les hébergements c'est que 50% finalement des hébergés sont hébergés dans des hôtels
02:46 qu'on n'a pas représentés dans la carte mais c'est des hébergements temporaires,
02:49 de mise à disposition de chambres et les autres 50% c'est ces fameux centres qu'on est en
02:54 train d'étudier qui prennent plusieurs formes avec une concentration assez forte dans l'Est
02:59 parisien et une répartition un peu plus homogène dans le territoire de France-Indien. L'étude
03:06 du coup pour être un peu plus concret, c'est une étude, on rend une publication avec le
03:13 pavillon de l'arsenal, qui se compose en deux grands volets. Le premier c'est ce qu'on disait
03:18 sur la chronologie, l'historique, essayer de comprendre ce que c'est que le parcours
03:23 d'accès au logement de ces populations sensibles, définir un peu un lexique de ce que c'est
03:28 que l'hébergement d'urgence. Et puis après des études de cas, donc je disais 15 études
03:33 de cas, en fait on a 13 études de centres d'hébergement et 2 études d'accueil de
03:38 jour, donc c'est le même public mais dans les accueils de jour on fait finalement pas
03:41 de d'hébergement. Ces études là on les a prises par le prisme architectural, c'est
03:49 à dire en étudiant trois échelles. L'échelle urbaine qui va comprendre comment le centre
03:54 s'intègre dans le space urbain avec le voisinage, le public extérieur, quels bâtiments sont
03:59 finalement appropriés, transformés pour les hébergements d'urgence. A l'intérieur
04:05 du centre on va essayer de comprendre qu'est-ce qui fait du commun des espaces collectifs,
04:10 qu'est-ce qui fait la sphère privée et à l'intérieur, qu'elle est la sphère
04:13 intime, vraiment l'unité d'habitation de l'héberger. Pour chacun des centres, on a
04:20 appliqué la même méthode analytique et on a été rencontrer les trois acteurs majeurs
04:24 de ces centres là, les maîtrises d'ouvrage, les gestionnaires, les bailleurs qui ont construit
04:31 ces bâtiments ou rénovés, les concepteurs, les maîtrises d'oeuvre, les architectes
04:38 qui ont vraiment été au cœur de ces sujets architecturaux et les usagers qui sont pour
04:43 le coup vraiment les destinataires de ces bâtiments là. Donc là comme on a un temps
04:49 un peu restreint, je vous présente deux centres, donc ça c'est des extraits de l'étude,
04:55 deux centres qui sont assez contrastés. Donc là on est dans le 14ème arrondissement de
05:01 Paris, un projet qui est porté par le promoteur Gallia, qui est en gestion par le SAMU social,
05:09 et qui a été conçu par l'agence d'architecture Kobe. Donc c'est une réhabilitation lourde
05:15 d'un ancien immeuble de bureaux, donc on voit qu'on peut transformer la ville pour
05:18 en faire des hébergements d'urgence. C'est une architecture qui est finalement assez
05:23 intégrée, qui ne cherche pas à faire signal dans la ville, mais plutôt à s'intégrer
05:28 dans le tissu urbain. Ça ne devient pas vraiment une pancarte de centre d'hébergement d'urgence,
05:35 on le verra plus tard. On traite des espaces communs qui deviennent des espaces de rencontre
05:40 avec de la générosité sur des distributions, des salles de rencontre où on peut faire
05:47 la cuisine, vraiment favoriser la réinsertion sociale de ces populations sensibles. Là
05:53 on est sur un centre qui accueille 130 personnes, principalement des familles. Du coup les unités
05:57 d'habitation c'est principalement des logements qui vont avoir chacun l'heure nécessaire,
06:04 les salles d'eau, les cuisines, une chambre pour les enfants parce qu'on est sur des
06:08 accueils de familles, et puis tous ces espaces communs dont on parlait. A chaque fois l'étude
06:13 elle est ponctuée par les interviews qu'on a fait qui permettent de remettre un petit
06:17 peu la parole des acteurs de ces centres-là et donner plus de sensibilité, qui peut parfois
06:23 être assez critique sur ce qui a été fait, parce qu'on a pas mal de transparence dans
06:28 les discours de chacun des acteurs, qui permet de replacer un petit peu ça par rapport à
06:35 l'étude plus classique. L'autre centre qu'on a choisi de montrer, un centre qu'on a peut-être
06:41 un petit peu plus vu, le centre de la chapelle qui répondait là pour le coup à une problématique
06:46 plus importante de crise migratoire avec des camps dans le nord de Paris qui s'étaient
06:51 développés et qui avaient été déménagés. Et du coup là pour le coup on vient plutôt
06:58 créer une architecture un petit peu plus signal, on est dans une friche ferroviaire
07:02 du nord de Paris, on fait une architecture, donc là on est sur du temporaire, ce que
07:07 je vous ai montré juste avant c'est des occupations pérennes, dans le temporaire
07:11 on fait des architectures qui peuvent être démontables, les structures gonflables, finalement
07:16 ce grand volume gonflable assez coloré devient l'espace d'accueil, donc qui appelle aussi
07:24 à ces populations de pouvoir venir être accueillies pour après être hébergées temporairement
07:31 dans l'arrière du bâtiment, qui est pour le coup l'investissement d'un ancien garage
07:37 avec là pareil une architecture assez éphémère, on est sur de la structure en échafaudage,
07:44 de la toile tendue mais qui permet quand même de pouvoir déployer des colocations de 4
07:50 hébergés qui ont chacun leur espace intime et qui leur permet dans un temporaire transitoire
07:57 de pouvoir après être renvoyés dans des centres un petit peu plus pérennes comme
08:00 on a vu juste avant. Donc les centres ils sont très très riches, là on vous a fait
08:06 deux échantillons, à la fois riches dans les architectures qui sont développées, je
08:13 vous inviterais à voir l'étude complète quand elle sera publiée dans quelques mois,
08:18 mais aussi dans les acteurs qui sont présents, dans les temporalités, il n'y a pas que
08:24 du temporaire dans l'hébergement d'urgence. Dans ces 15 études finalement on a souhaité
08:31 tirer 7 thématiques importantes, synthétisées dans ce que vous voyez dans ce sommaire, qui
08:38 permet finalement de donner vraiment la structuration des centres tels qu'ils sont aujourd'hui,
08:47 alors chacune de ces thématiques là n'est pas forcément, les 7 ne sont pas forcément
08:52 appliquées à chacun des centres, mais en tout cas elles peuvent être applicables dans
08:57 le développement des futurs centres, puisqu'on sait que la crise migratoire va continuer
09:03 et que c'est une problématique qu'on doit gérer et qu'on doit prendre à bras le corps.
09:07 Et donc là dedans on a beaucoup de choses très intéressantes qui sont sur l'ouverture
09:13 sur le quartier, générer des espaces communs, occuper les espaces vacants aussi parce qu'on
09:20 a beaucoup de matériel constructif qu'on peut utiliser, et donc qui permettent en tout
09:27 cas grâce à cette étude de pouvoir avoir un balayage, pas exhaustif mais assez important
09:33 des centres d'hébergement d'urgence. Voilà, je vous remercie.
09:40 [Applaudissements]