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Invitée de France Inter, la Première ministre, Élisabeth Borne, a évoqué la guerre Israël-Hamas, la loi immigration (dont l'examen débute au Sénat), la sécurité des écoles ou encore la situation de son ministre de la Justice, dont le procès pour conflits d'intérêts s'ouvre lundi. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien/l-invite-de-8h20-le-grand-entretien-du-lundi-06-novembre-2023-3771521

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00:00 France Inter, Léa Salamé, Nicolas Demorand, le 7/10
00:06 Et avec Léa Salamé, nous vous proposons ce matin un grand entretien exceptionnel
00:10 dont l'invité est la Première Ministre, Elisabeth Borne.
00:13 Vous pourrez dialoguer avec elle dans une quinzaine de minutes au 01 45 24 7000
00:19 et sur l'application France Inter.
00:22 Elisabeth Borne, bonjour.
00:23 Bonjour.
00:24 Et bienvenue à ce micro.
00:26 On va revenir avec vous sur le projet de loi de cet automne qui arrive aujourd'hui au Sénat,
00:31 le projet de loi immigration.
00:33 On va revenir aussi sur la rentrée scolaire,
00:35 trois semaines après l'assassinat du professeur Dominique Bernard.
00:39 Mais d'abord la situation au Proche-Orient.
00:42 Demain, cela fera un mois que le Hamas a lancé l'attaque la plus meurtrière contre l'État d'Israël.
00:49 Un mois après le 7 octobre.
00:52 Elisabeth Borne, quelle image retenez-vous ?
00:54 Qu'est-ce qui vous a le plus marqué de ces attaques qui ont ébranlé à la fois le Proche-Orient,
01:00 mais aussi le monde en tant que tel ?
01:05 D'abord, je pense que personne ne peut oublier les images effroyables qu'on a pu voir
01:10 après l'attaque terroriste du Hamas sur Israël.
01:13 On a des actes de barbarie impensables qui ont été commis.
01:18 Je pense que ça reste dans toutes les mémoires.
01:21 Et puis depuis, on a évidemment les frappes israéliennes sur la bande de Gaza,
01:25 avec des milliers de morts.
01:27 C'est pour ça que la France appelle à une trêve humanitaire
01:31 pour pouvoir acheminer de l'aide vers ces populations civiles
01:35 qui ne doivent pas être les victimes de cette attaque terroriste.
01:37 Jusque-là, vous répétiez qu'Israël avait le droit de se défendre.
01:41 Depuis quelques jours, vous demandez effectivement une trêve humanitaire.
01:44 Votre ministre des Affaires étrangères évoque même l'idée d'un cessez-le-feu.
01:47 Il faut aller vers le cessez-le-feu.
01:48 Quels sont les termes ?
01:49 Parce que vous savez, vous avez entendu Pierre Rasky,
01:51 chaque terme diplomatique est très important.
01:53 Ce matin, vous dites quoi ?
01:54 Il faut une trêve humanitaire ?
01:55 Israël a le droit de se défendre ?
01:57 Ou il faut un cessez-le-feu ?
01:59 Alors on dit tout à la fois que naturellement, Israël a le droit de se défendre,
02:04 d'assurer sa survie par rapport à un groupe terroriste qui est le Hamas.
02:09 Mais on dit également que cette défense d'Israël doit se faire
02:14 dans le respect du droit international humanitaire
02:17 et que ces civils dans la bande de Gaza ne doivent pas être les victimes de cette attaque terroriste.
02:22 On ne peut pas confondre le peuple palestinien et le groupe terroriste qui est le Hamas.
02:27 Mais vous demandez un cessez-le-feu ce matin ou non ?
02:29 Ce que demande la France, ce sont effectivement des trêves humanitaires.
02:32 On espère ensuite que la solution politique pourra prendre le pas.
02:37 Et cette solution politique, sans aucun doute, elle passe à la fois par la sécurité d'Israël
02:43 et elle passe aussi par une réponse aux aspirations des Palestiniens d'avoir un État.
02:49 Le Quai d'Orsay a annoncé que 39 Français ont été tués dans l'attaque terroriste du Hamas le 7 octobre.
02:56 Neuf sont toujours portés disparus.
02:58 Il y a donc possiblement neuf otages français vivants aujourd'hui.
03:02 Neuf otages français vivants aujourd'hui aux mains du Hamas.
03:06 Y a-t-il des négociations pour leur libération ou tout est bloqué ?
03:11 Ce matin, il y a eu 40 morts et 8 disparus.
03:16 Parmi ces disparus, il y a évidemment des otages.
03:21 La discussion est en cours, d'abord avec les autorités israéliennes, mais aussi avec les partenaires de la région.
03:30 Notre priorité, c'est bien sûr la libération des otages.
03:34 Aujourd'hui, il y en a huit.
03:35 On ne peut pas dire combien sont disparus, parmi lesquels il y a certainement des otages.
03:41 En France, on a pu voir ces derniers jours des étoiles de David sur les murs de Paris,
03:45 des croix gammées sur les écoles de Strasbourg,
03:47 des inscriptions qui appellent à tuer des Juifs,
03:49 des vidéos dans le métro de chants antisémites.
03:52 Il y a des Juifs français aujourd'hui qui hésitent à envoyer leurs enfants à l'école,
03:56 qui hésitent à commander un Uber.
03:58 Gérald Darmanin a donné hier ce chiffre.
04:00 Plus de 1000 actes antisémites ont été recensés depuis le début du conflit au Proche-Orient.
04:03 C'est-à-dire plus en un mois que sur toute l'année écoulée.
04:07 Qu'est-ce que vous dites ce matin à la Première ministre aux Juifs français qui ont peur ?
04:11 Qui voient bien que vous avez renforcé le dispositif policier, mais qui ont quand même peur ?
04:15 Ce que je dis d'abord aux Juifs français, c'est que je mesure pleinement leur angoisse
04:21 face à cette recrudescence d'actes antisémites.
04:24 Alors ça peut prendre des formes différentes.
04:26 C'est des slogans dans des manifestations.
04:28 C'est des propos haineux sur les réseaux sociaux.
04:30 Ce sont aussi des agressions sur des personnes de confession juive.
04:34 Et moi, je redis à tous nos concitoyens de confession juive
04:39 que le gouvernement fait tout pour les protéger, qu'on est à leur côté.
04:43 C'est en effet ce que vous avez mentionné sur la protection autour des lieux de culte et des écoles,
04:49 qui a été mis en place immédiatement dès l'attaque du 7 octobre.
04:53 Et puis par ailleurs, nous retrouvons les auteurs.
04:56 Nous nous assurons qu'ils font l'objet de poursuites, qu'ils sont condamnés.
05:00 C'est le sens de la circulaire que le garde des Sceaux avait adressée début octobre au parquet,
05:05 pour qu'on soit intraitable face à ces actes antisémites.
05:08 Mais ça n'arrête pas les actes. Ce que vous dites est juste, mais ça n'arrête pas les actes.
05:11 Ce que je peux vous dire, c'est qu'on ne peut évidemment pas accepter dans notre pays
05:16 cette résurgence de cet antisémitisme qu'on n'avait pas connu depuis des années.
05:21 Et on sera intraitable. On ne laissera rien passer.
05:24 Des personnes seront retrouvées et condamnées.
05:27 Gérald Darmanin a évoqué la responsabilité d'une forme d'ultra-gauche
05:30 dans cette hausse des actes antisémites. Vous parlez pareil. Vous dites la même chose.
05:34 Je pense qu'on a tous vu que, notamment la France insoumise,
05:39 a beaucoup de mal à mettre des noms sur des actes.
05:42 A beaucoup de mal à qualifier de terroriste le Hamas.
05:45 Confond parfois l'antisionisme et l'antisémitisme.
05:49 Donc je pense qu'il faut que chacun prenne conscience de la gravité de ce que vivent
05:54 nos concitoyens de confession juive, se ressaisissent et qu'on ait ce sursaut
05:59 pour dire qu'en France, il n'y a pas de place pour l'antisémitisme.
06:02 Olivier Faure a rappelé hier à tous les partis politiques à faire une marche
06:06 contre l'antisémitisme, tous y compris le Rassemblement National, avant de rétropédaler.
06:10 Qu'est-ce que vous en pensez d'une telle initiative ?
06:12 Je ne vais pas commenter des initiatives d'Olivier Faure qui, sans doute,
06:15 essaie aussi de se racheter une conscience dans son alliance avec la France insoumise.
06:21 Je pense qu'il est important qu'un maximum de voix puisse s'élever pour dire que
06:27 l'antisémitisme n'a pas sa place dans notre pays.
06:30 S'en prendre à un juif, c'est s'en prendre à la République.
06:33 Et on doit tous se dresser contre cette résurgence de l'antisémitisme.
06:37 C'est aujourd'hui, Elisabeth Borne, la rentrée des classes,
06:40 trois semaines après l'assassinat du professeur Dominique Bernard devant son lycée d'Arras.
06:46 Vous avez annoncé le déploiement de mille brigades mobiles de sécurité.
06:51 Après cet assassinat, ces brigades seront déployées ce matin, elles sont renforcées.
06:58 Que dites-vous aux élèves et aux enseignants qui prennent là, en ce moment, le chemin de l'école ?
07:05 Je leur dis que le gouvernement est totalement mobilisé pour assurer la sécurité sur l'ensemble du territoire
07:11 et notamment autour des écoles.
07:13 Vous savez qu'après l'attentat d'Arras, j'ai relevé la posture vigipirate pour passer en urgence attentat,
07:19 c'est-à-dire la posture la plus élevée.
07:22 On y est toujours ?
07:23 Et on y est toujours.
07:24 Cela veut dire qu'il y a une mobilisation exceptionnelle de nos policiers, de nos gendarmes,
07:29 qu'on a aussi renforcé le nombre de militaires qui sont mobilisés dans le cadre de l'opération Sentinelle,
07:35 qu'on a aussi adapté les règles autour des écoles,
07:38 pour qu'en particulier il ne puisse pas y avoir de rassemblement autour des écoles.
07:42 Et on discute aussi avec les collectivités.
07:46 Vous savez que ce sont les communes pour les écoles, les départements pour les collèges,
07:51 les régions pour les lycées qui sont responsables des bâtiments scolaires.
07:55 Et aujourd'hui, ce matin même, Gabriel Attal, le ministre de l'Éducation nationale,
08:00 rencontre les présidents d'associations d'élus pour définir ensemble les mesures de sécurité qu'on peut mettre en place.
08:06 Il va aller plus loin, Gabriel Attal.
08:08 Des portiques dans les établissements, des vigiles, des caméras de surveillance.
08:11 Il y a Laurent Wauquiez, le président de région qui s'occupe donc des lycées de sa région,
08:15 qui veut utiliser des logiciels de reconnaissance faciale à titre expérimental aux abords des lycées
08:20 pour identifier des personnes suivies pour radicalisation.
08:23 C'est une bonne idée ça ou ça va trop loin ?
08:24 Vous savez que tout ça renvoie, le cas échéant, à des dispositions législatives.
08:29 Donc moi, ce que je cherche, c'est des mesures efficaces.
08:32 Par exemple, vous savez, des boutons d'appel qui permettent de prévenir immédiatement le commissariat.
08:38 Il n'y en a pas aujourd'hui ? Il n'y a pas de boutons d'appel dans les collèges ou les lycées ?
08:42 Ça existe dans certains établissements.
08:44 La discussion se tiendra tout à l'heure avec les associations d'élus.
08:48 Mais je pense que c'est, par exemple, une réponse qui peut être généralisée.
08:51 C'est-à-dire installer un bouton dans toutes les écoles ou dans tous les lycées,
08:54 dans tous les établissements, pour pouvoir alerter le plus vite possible.
08:58 Ça, ce serait une des idées.
09:00 Je pense que c'est une piste sur laquelle on devrait pouvoir se mettre d'accord.
09:03 Alors, venons-en au projet de loi Immigration reporté à plusieurs reprises,
09:07 déjà très commenté depuis des semaines et des semaines.
09:10 Le texte qui arrive au Sénat, Elisabeth Borne, a été durci et amendé en commission.
09:15 Les sénateurs ont notamment ajouté la suppression de l'AME,
09:19 l'Agence médicale d'État, remplacée par une aide médicale d'urgence,
09:23 beaucoup plus restrictive.
09:26 Gérald Darmanin s'est déclaré favorable à la suppression de l'AME.
09:30 L'êtes-vous également ?
09:32 Alors, vous savez, je pense que si on prend un peu de recul,
09:34 parce qu'on a tendance à présenter ce texte au travers d'un article ou de deux articles.
09:39 Revenons peut-être à la logique de ce texte.
09:42 Et cette logique, c'est à la fois de pouvoir être plus efficace,
09:47 de mieux examiner plus vite ceux qui n'ont pas à être sur notre sol,
09:50 et en même temps de mieux intégrer ceux qui ont vocation à y rester.
09:54 Donc le texte a été examiné il y a maintenant un certain temps au Sénat,
09:58 puisque à la demande du président du Sénat, on en avait suspendu l'examen.
10:03 Il y a des dispositions notamment sur l'AME qui n'ont pas totalement leur place dans ce texte.
10:09 Mais qui y sont ?
10:11 Normalement, il y a des règles sur les amendements qu'on peut apporter à un texte.
10:15 Moi ce que je peux vous dire...
10:17 Sur l'AME, pardon, parce que Gérald Darmanin a dit "je suis favorable à supprimer l'AME,
10:21 à la transformer en aide médicale d'urgence".
10:23 Vous, madame la première ministre, c'est vous la chef, vous y êtes favorable ou pas ?
10:26 Alors ce que je dis, moi, c'est qu'on ne doit pas prendre des décisions sur la base de totem, de symbole.
10:31 L'AME, ça sert à quoi ?
10:33 L'AME, c'est un enjeu évidemment d'humanité, c'est un enjeu de santé publique.
10:39 Depuis des années, on considère que dans notre pays,
10:42 parfois pour répondre aux besoins des personnes, des étrangers qui sont sur notre sol,
10:47 mais aussi aux enjeux de santé publique pour l'ensemble de nos concitoyens,
10:51 il faut apporter les soins nécessaires aux personnes qui sont sur notre territoire.
10:56 J'ai souhaité objectiver la situation.
10:59 On peut se réinterroger régulièrement, c'est ce qu'on a fait dans le précédent quinquennat.
11:02 Vous avez commandé un rapport ?
11:03 Donc j'ai commandé un rapport à deux personnalités, monsieur Stefanini et Évin,
11:07 qui ont rendu des conclusions provisoires.
11:10 On aura le rapport début décembre.
11:12 Est-ce qu'il faut adapter le dispositif ?
11:15 Les deux personnalités que j'ai mentionnées nous le diront,
11:18 mais je pense qu'il faut absolument que dans notre pays,
11:21 on maintienne un système qui permet de soigner les personnes qui en ont besoin,
11:26 qui permet de nous protéger aussi en termes de santé publique,
11:31 évidemment en s'assurant que ça se fait dans les meilleures conditions.
11:35 Donc à ce stade, vous n'êtes pas favorable d'une suppression de l'AME ?
11:38 Non, je ne suis pas favorable à une suppression de l'AME.
11:41 Après ça, on peut changer de nom.
11:42 Mais le principe qu'on peut être soigné parce que ça renvoie à un enjeu de santé publique,
11:47 je pense qu'il est important dans notre pays.
11:49 Alors, venons-en à l'article 3, celui qui suscite le plus de critiques venant de la droite LR,
11:54 mais aussi d'une partie de votre camp, puisqu'il y a des gens dans la majorité,
11:57 comme par exemple la députée horizon Naïma Moutchou,
11:59 qui dénonce un encouragement pour les clandestins.
12:02 Cet article 3, c'est l'article qui prévoit la régularisation des sans-papiers dans les métiers en tension.
12:07 Chiffon rouge pour la droite.
12:09 Ce matin encore, Bruno Retailleau a dit « c'est notre chiffon rouge ».
12:11 S'il est dans le texte, on ne votera pas le texte.
12:14 Alors, on en est où ?
12:16 Alors, moi, j'invite chacun à regarder les dispositions de cet article,
12:21 qui peut naturellement, la rédaction peut évoluer dans les débats parlementaires.
12:26 Les débats parlementaires, c'est fait pour ça.
12:28 Mais de quoi parle-t-on ?
12:29 Il s'agit de permettre à des personnes qui sont sur notre territoire depuis des années,
12:35 qui sont bien intégrées, qui travaillent depuis des années,
12:38 de pouvoir être régularisées.
12:40 Et je pense que beaucoup, y compris d'employeurs, soulignent l'utilité de ce type d'article.
12:47 Évidemment, l'intention du gouvernement, ça n'est pas, contrairement à ce que je peux entendre,
12:52 de faire des appels d'air.
12:53 On est dans un pays où on a encore un taux de chômage de plus de 7%,
12:57 donc la priorité, c'est naturellement que les emplois puissent être pourvus par ceux qui n'en ont pas.
13:01 Mais la droite, c'est un appel d'air.
13:02 On n'a qu'à augmenter les salaires des Français,
13:05 et comme ça, on n'aura pas besoin d'étrangers pour faire ses travaux.
13:07 C'est ça qu'ils nous disent.
13:09 Je vous confirme que tout ça ne doit pas dispenser les employeurs
13:12 de réfléchir à l'attractivité de leurs emplois,
13:15 s'ils ne trouvent pas effectivement de personnes qui peuvent tenir ces emplois.
13:19 Mais pour autant, je pense que c'est une mesure de bon sens,
13:22 qui est largement partagée, quand on a des gens qui s'intègrent, qui travaillent,
13:26 de pouvoir les régulariser.
13:28 Je vais vous poser la question simplement.
13:30 Est-ce qu'à l'issue des discussions qui vont durer au Sénat et à l'Assemblée nationale,
13:33 il serait envisageable de sortir cet article 3 de la loi
13:37 pour le faire passer en voie réglementaire par une circulaire ?
13:40 Est-ce que c'est possible ?
13:41 On ne va pas rentrer dans des débats non techniques,
13:43 mais il se trouve qu'il y a besoin d'une disposition législative,
13:47 parce qu'aujourd'hui, une personne, même si elle est très bien intégrée,
13:51 même si elle est sur notre sol depuis des années,
13:53 même si elle travaille,
13:55 ne peut pas elle-même demander sa régularisation.
13:58 Et vous savez, moi j'ai été ministre du Travail.
14:00 Des employeurs qui emploient, on va dire,
14:04 par erreur, une personne en situation irrégulière,
14:07 et qui demandent la régularisation, ça existe.
14:10 Des employeurs qui emploient sciemment des personnes en situation irrégulière,
14:14 et qui évidemment n'en demanderont jamais la régularisation,
14:17 ça existe aussi.
14:18 Et aujourd'hui, il n'est pas possible.
14:20 Donc l'article 3 restera dans la loi ?
14:22 Je vous dis, le débat parlementaire,
14:25 par définition, il est là pour pouvoir adapter, améliorer un texte.
14:29 Il peut être réécrit, mais il sera dans la loi.
14:31 Mais cette nécessité de permettre à une personne
14:34 de demander sa régularisation quand elle remplit les conditions que j'ai évoquées,
14:38 ça me semble important.
14:39 Et de ce fait, vous assumeriez de faire passer ce texte,
14:42 avec l'article 3, par un 49-3,
14:46 si la droite fait défaut ?
14:48 Je n'ai pas dit ça.
14:49 Je pense que vous savez...
14:50 Alors, est-ce que vous savez combien de textes ont été adoptés
14:52 depuis le début de la législature ?
14:53 Par 49-3 ?
14:55 En général.
14:56 En général, une centaine.
14:57 52 textes ont été adoptés, 49 sans recourir au 49-3.
15:01 C'est-à-dire qu'en dehors des textes financiers,
15:03 ce que je demande aux ministres,
15:05 et ce pourquoi je m'implique personnellement,
15:08 c'est pour qu'on trouve des majorités.
15:10 On l'a fait sur 49 textes.
15:11 Évidemment, je souhaite qu'on trouve une majorité sur ce texte.
15:14 Vous avez utilisé le 49-3, madame la Première ministre, 15 fois.
15:17 Vous allez bientôt battre le record du chef de l'Occupation.
15:20 Vous savez, il se trouve que pour adopter un texte, un budget,
15:23 il faut 5 49-3.
15:25 49 textes ont été adoptés sans 49-3.
15:28 3 l'ont été avec le 49-3.
15:30 La règle, c'est de pouvoir trouver des majorités texte par texte.
15:34 Et naturellement, l'objectif, c'est qu'on trouve une majorité sur ce texte.
15:37 Pour une grande majorité de Français,
15:38 le 49-3 est vu comme un outil antidémocratique.
15:41 Un outil qui coupe la discussion, le débat,
15:44 et qui fait que les parlementaires,
15:46 qui sont théoriquement élus pour voter les lois,
15:48 ne la votent pas.
15:49 Ils en ont voté 49 sur 52.
15:51 Votre ministre de la Santé, Aurélien Rousseau,
15:53 a même eu cette phrase,
15:54 "à l'œil nu, on ne voit pas la différence entre le 49-3 et l'enfer".
15:58 Vous pouvez nous expliquer ?
15:59 Je ne sais pas dans quel contexte il a dit ça.
16:03 Je le redis,
16:04 le 49-3, moi je l'ai utilisé sur des textes financiers.
16:09 Et est-ce qu'on imagine que notre pays puisse fonctionner sans budget ?
16:16 Est-ce qu'on imagine que ce soit possible
16:19 de ne pas mener les augmentations salariales
16:22 qui ont été promises aux enseignants ?
16:24 Est-ce qu'on imagine que notre pays peut fonctionner
16:26 sans budget de la sécurité sociale ?
16:28 En l'occurrence, vous avez le droit d'utiliser autant de fois
16:30 le 49-3 que vous voulez sur le budget,
16:32 sur les textes budgétaires.
16:33 Oui, c'est bien ce que je dis,
16:34 et donc c'est essentiellement sur ces textes.
16:35 Là, on est sur un texte sur l'immigration,
16:37 un texte très important,
16:38 que vous n'utiliserez pas le 49-3.
16:40 C'est pour ça que je viens de vous redire que sur ce texte,
16:42 comme sur les 49 autres qui ont été adoptés
16:45 sur 52-149-3,
16:47 nous chercherons des majorités.
16:50 Le ministre de l'Intérieur est évidemment mobilisé,
16:53 et comme je le fais sur chacun des textes,
16:55 si nécessaire, je m'implique aussi
16:57 pour aider à trouver des majorités.
16:59 On va passer au Standard Inter,
17:02 où nous attend Christian.
17:03 Bonjour Christian !
17:05 Bonjour à toute l'équipe de France Inter.
17:09 Bonjour Madame la Première Ministre.
17:11 Bonjour Monsieur.
17:12 On vous écoute !
17:13 Madame la Première Ministre,
17:15 trouvez-vous normal que le ministre de la Justice,
17:17 qui sera devant les juges aujourd'hui,
17:19 soit toujours ministre,
17:21 même s'il y a présomption d'innocence ?
17:24 Pourquoi est-il traité différemment
17:27 des autres ministres dans la même situation ?
17:29 Merci beaucoup de votre réponse,
17:31 Madame la Première Ministre.
17:32 Merci Christian à vous pour cette question.
17:35 Je rappelle qu'Éric Dupond-Moretti
17:37 va comparaître à partir d'aujourd'hui
17:39 devant la Cour de Justice de la République
17:41 pour des soupçons de prise illégale d'intérêt.
17:44 Le procès va durer jusqu'au 17 novembre.
17:47 Pendant ces 11 jours où il sera entendu,
17:49 il restera à la tête du ministère.
17:51 Réponse donc à notre auditeur, Elisabeth Borne.
17:55 Tout d'abord, je voudrais dire qu'en tant que garde des Sceaux,
17:58 Éric Dupond-Moretti a toute ma confiance,
18:00 qu'il fait un excellent travail.
18:02 Et comme chacun, il a le droit
18:04 à la présomption d'innocence.
18:06 On s'est organisé pour qu'il puisse
18:08 à la fois assurer sa défense
18:10 et en même temps que le ministère continue à tourner.
18:13 Mais comme chacun...
18:14 Ce n'est pas ce que vous souhaitiez.
18:16 Il semblerait que ce n'est pas ce que vous souhaitiez.
18:19 Que pendant les 11 jours...
18:21 C'est une mauvaise information.
18:23 Il semblerait que pendant les 11 jours de son procès,
18:25 vous auriez préféré qu'il n'assume pas ses fonctions de ministre de la Justice.
18:28 Je vous confirme que c'est une mauvaise information.
18:30 Mon souhait a toujours été
18:32 que le garde des Sceaux puisse
18:34 à la fois assurer sa défense
18:36 et qu'on s'organise pour que le ministère de la Justice
18:38 puisse tourner.
18:40 Et c'est bien l'organisation qu'on a mis en place.
18:42 Ce n'est pas un problème démocratique que le ministre de la Justice
18:44 qui comparaît devant la Justice reste ministre de la Justice ?
18:47 Problème démocratique ou au minimum
18:50 problème baroque ? Une situation baroque ?
18:52 C'est une situation inhabituelle, je vous l'accorde.
18:55 Le garde des Sceaux, comme chacun,
18:57 a le droit à la présomption d'innocence.
18:59 On retourne au standard.
19:01 Bonjour Sarah !
19:03 Oui bonjour, c'est Sarah de Renobles.
19:06 Bonjour Madame Born.
19:08 Bonjour Madame.
19:10 Madame Born, j'aimerais vraiment que vous me répondiez,
19:13 mais vraiment sans langue de voix.
19:15 Vous qui êtes partie du gouvernement
19:18 et qui êtes attachée à la démocratie,
19:20 ne pensez-vous pas que gouverner
19:22 à coup de 49-3 est complètement antidémocratique ?
19:25 Qu'à un moment donné,
19:27 si on a vraiment l'âme d'un chef d'État,
19:29 il va prendre son courage de main et dissoudre l'Assemblée.
19:32 Et ne pas vous étonner à un moment donné
19:34 que les gens ne votent plus.
19:36 Parce que si on vote, et que finalement,
19:38 on s'aperçoit que les lois qu'on ne souhaite pas,
19:41 elles sont votées quand même,
19:43 il ne faut pas vous étonner.
19:45 Merci Sarah pour ces questions.
19:47 Le 49-3 antidémocratique,
19:51 ne serait-il pas plus courageux
19:54 de dissoudre l'Assemblée
19:56 et la conséquence, l'abstention ?
19:59 Voilà, je vous livre les trois points
20:02 de notre auditrice, Elisabeth Borne.
20:04 Vous réponds Sarah.
20:05 Je vous remercie Madame de me redonner l'occasion
20:08 de dire que
20:10 l'essentiel des textes
20:13 qui ont été définitivement adoptés
20:15 depuis le début de cette législature,
20:17 l'a été
20:19 par des votes
20:21 au sein de l'Assemblée et du Sénat.
20:23 Et donc l'Assemblée ayant le dernier mot.
20:25 Donc 49 textes,
20:27 pas des textes,
20:29 des petits textes en fait.
20:30 C'est à la fois trois lois
20:32 pour renforcer les moyens de la justice,
20:34 de nos armées,
20:36 de nos forces de sécurité intérieure,
20:38 donc les policiers, les gendarmes.
20:40 Un texte pour accélérer le déploiement du nucléaire,
20:42 un texte pour accélérer le déploiement
20:44 des énergies renouvelables,
20:46 pour soutenir la réindustrialisation
20:48 de notre pays, le texte dit "Industrie verte".
20:50 Un texte pour réformer l'assurance chômage.
20:52 Tous ces textes,
20:54 donc 49 textes sur 52
20:56 définitivement adoptés,
20:58 l'ont été en cherchant des majorités
21:00 à l'Assemblée nationale.
21:02 Et je le redis aussi,
21:04 vous savez que notre pays, chaque année,
21:06 doit voter son budget.
21:08 La situation elle est très simple,
21:10 les groupes d'opposition considèrent
21:12 que voter un budget, soutenir
21:14 un budget, c'est dire
21:16 son appartenance à une majorité.
21:18 Donc vous nous rassurez ce matin, l'Assemblée nationale
21:20 n'est pas devenue un club de discussion.
21:22 Je vous confirme qu'il y a des très longs
21:24 débats
21:26 qui permettent d'adopter des textes,
21:28 de trouver des majorités,
21:30 texte par texte,
21:32 49 textes ont ainsi été adoptés.
21:34 49 textes ont ainsi été adoptés.
21:36 Question rapide sur l'appli d'Intert,
21:38 réponse rapide si c'est possible,
21:40 il y en a beaucoup. Christiane, qu'est-il advenu des enseignants
21:42 qui n'ont pas respecté la minute de silence
21:44 après la mort de Dominique Bernard ?
21:46 Ce n'est pas des enseignants, je pense que vous parlez des élèves.
21:48 Je vais vous répondre sur les élèves
21:50 qui n'ont pas respecté la minute de silence
21:52 et qui ont pu avoir des comportements
21:54 très choquants pendant cette minute de silence.
21:56 Vous savez qu'ils ont fait l'objet
21:58 d'une exclusion à titre conservatoire.
22:00 Ils ne font pas leur rentrée
22:02 aujourd'hui, ils devront passer
22:04 devant un conseil de discipline
22:06 qui décidera le cas échéant de sanctions.
22:08 Il y en a combien ?
22:10 Un peu plus de 180 élèves.
22:12 Ce matin, il n'y avait aucune présence policière
22:14 dans la rue où se trouve le collège de ma fille, dans le 19ème à Paris.
22:16 Dans cette rue, il y a une multitude d'établissements
22:18 de la maternelle au lycée.
22:20 Je suis certaine que nos policiers
22:22 sont très mobilisés.
22:24 Je le disais, on est dans la posture maximale
22:26 urgence, attentat.
22:28 Il y a des patrouilles. Peut-être pas au moment
22:30 où Madame est passée et a accompagné
22:32 son enfant à l'école, mais je peux vous assurer
22:34 que les forces de police sont
22:36 très mobilisées, patrouillent autour
22:38 de tous les établissements scolaires.
22:40 On est particulièrement vigilants.
22:42 Camille, sur l'application, êtes-vous au courant
22:44 que des dizaines d'établissements scolaires
22:46 du Grand Ouest n'ouvriront pas ce matin ?
22:48 Que des dizaines de milliers de foyers
22:50 sont encore sans électricité,
22:52 sans ligne téléphonique, donc,
22:54 sans Internet, et parfois sans eau
22:56 six jours après la tempête.
22:58 Ou bien la Bretagne est-elle trop loin
23:00 de Paris ? Non, je suis bien au courant
23:02 et je peux vous assurer que je suis
23:04 de près le rétablissement
23:06 de l'électricité et de tous
23:08 les services essentiels,
23:10 les services publics essentiels.
23:12 Il y a eu 1,2 million de foyers
23:14 qui ont été touchés. Les équipes
23:16 d'Enedis ont été
23:18 sur le pont tous ces derniers jours.
23:20 3 000
23:22 techniciens d'Enedis sont
23:24 intervenus et on est à
23:26 moins de 10% des foyers qui ne sont pas
23:28 encore raccordés, donc 90%
23:30 qui le sont. J'en profite,
23:32 chacun a en tête que
23:34 l'un des agents d'Enedis a trouvé
23:36 la mort. Donc moi je voudrais exprimer tout mon soutien,
23:38 ma solidarité à ses proches
23:40 et à sa famille. Une question plus politique
23:42 qui vous concerne plus comme chef du gouvernement,
23:44 en cette rentrée, le climat semble
23:46 compliqué,
23:48 démobilisation des députés de votre majorité
23:50 qui n'assiment plus, disent-ils,
23:52 les 49.3 répétitions,
23:54 absence de cohésion gouvernementale, des
23:56 ministres qu'on entend aiguiser leurs ambitions
23:58 personnelles, qui ne sentent plus parfois s'affranchir
24:00 de votre autorité. On pense à Gérald Darmanin,
24:02 mais aussi à Bruno Le Maire, Gabriel Attal.
24:04 L'Express parle de votre solitude
24:06 et de votre morale en berne.
24:08 Qu'est-ce que vous dites ce matin ?
24:10 Je peux rassurer l'Express
24:12 sur le fait que mon morale
24:14 va bien. Je mesure parfaitement
24:16 que pour les députés,
24:18 l'automne, comme ça a été le cas l'an
24:20 dernier, on doit effectivement faire
24:22 adopter des textes financiers parce que, je le
24:24 redis, notre pays ne peut pas se passer de budget.
24:26 C'est un moment qui est difficile.
24:28 C'est pour ça qu'avec les
24:30 ministres, nous souhaitons pouvoir donner
24:32 de la visibilité sur les textes qui
24:34 viendront au-delà, par exemple
24:36 sur le logement. Je crois que tous nos concitoyens
24:38 attendent qu'on prenne des mesures fortes sur le logement.
24:40 Par exemple, sur le grandage.
24:42 Un texte doit venir prochainement.
24:44 Donc c'est important en effet
24:46 qu'on permette à chacun de se projeter
24:48 sur les trimestres à venir.
24:50 Mais vous dites ce matin à ceux qui
24:52 disent que vous pourriez être
24:54 remplacé à Matignon, à ceux qui vous font la guerre
24:56 qu'il n'y a qu'un seul chef
24:58 à la tête du gouvernement et ce chef c'est moi
25:00 et pour longtemps. Voilà. Point.
25:02 Vous savez qu'on ne définit
25:04 pas soi-même la durée
25:06 de ses fonctions en tant que Premier ministre.
25:08 Ce que je peux vous dire, et franchement
25:10 j'entends beaucoup d'inexactitude
25:12 sur les supposées divergences
25:14 avec les uns et les autres. Alors levez-les, les inexactitudes.
25:16 Un gouvernement, vous savez,
25:18 c'est une équipe. Et mon rôle,
25:20 c'est que chacun, que les ministres
25:22 travaillent ensemble, que chacun
25:24 ait les moyens de son action.
25:26 Et c'est ce à quoi je veille.
25:28 Et je peux vous assurer que, en tout cas
25:30 ma conviction, c'est que
25:32 il n'y a pas de réussite autre
25:34 que collective. Que chacun
25:36 effectivement est à sa tâche
25:38 et qu'on avance ensemble dans l'intérêt
25:40 des Français. Il vous fatigue un peu Gérald Darmanin ?
25:42 Mais franchement, je le redis
25:44 que ce soit Gérald Darmanin ou
25:46 les autres noms que vous avez cités.
25:48 Ce qui m'importe...
25:50 Il est l'élève perturbateur de la classe ?
25:52 Mais vraiment, il faut arrêter
25:54 toutes ces histoires
25:56 qui ne reposent sur rien.
25:58 Gérald Darmanin est à sa tâche,
26:00 comme ses collègues.
26:02 Vous savez, le défi sur la sécurité
26:04 dans notre pays est un défi
26:06 évidemment essentiel.
26:08 Donc chacun est mobilisé, chacun est au travail
26:10 et on avance dans l'intérêt des Français.
26:12 Les européennes arrivent, la plupart des partis ont leur tête de liste.
26:14 Jordan Bardella pour le RN, Caracol
26:16 en tête des sondages et creuse l'écart avec votre majorité.
26:18 Il est à donner à 28% contre
26:20 20% pour la liste Renaissance.
26:22 Ce n'est pas le moment d'accélérer
26:24 pour vous. Et clairement,
26:26 on donne les noms, Thierry Breton,
26:28 Stéphane Séjourné, Bruno Le Maire.
26:30 Votre coeur balance pour qui, madame la Première ministre ?
26:32 Évidemment, les
26:34 européennes. C'est une élection
26:36 essentielle pour ceux qui,
26:38 comme la majorité, pensent
26:40 que l'Europe est une solution, que
26:42 c'est à cette échelle-là qu'on peut
26:44 être plus souverain,
26:46 développer notre industrie, protéger
26:48 nos frontières. On a parlé de l'immigration,
26:50 la réponse est évidemment européenne.
26:52 On se réunit ce soir
26:54 avec le bureau
26:56 exécutif de Renaissance pour
26:58 parler de la campagne des européennes.
27:00 Et on avance sur ces sujets.
27:02 Je vous assure qu'on sera au combat
27:04 pour ces élections européennes.
27:06 Stéphane Séjourné en tête de liste ?
27:08 Le choix viendra le moment venu.
27:10 Vous avez un choix ?
27:12 Le choix viendra le moment venu.
27:14 Ce qui est important, c'est que je pense
27:16 que le bulletin Renaissance
27:18 sera le seul bulletin clairement
27:20 pro-européen. Moi, je crois profondément
27:22 à l'Europe. Je pense que c'est
27:24 à cette échelle-là qu'on trouve des solutions.
27:26 Elisabeth Borne, merci d'avoir été
27:28 au micro d'Inter ce matin. Il est 8h47.
27:30 à 9h47.

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