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Transcription
00:00 [Générique]
00:05 118 ans, c'est l'âge qu'aurait-tu Félix Oufouette Boigny s'il était encore en vie.
00:10 En effet, c'est le 18 octobre 1905 que le premier président de la République de Côte d'Ivoire a vu le jour.
00:17 À l'occasion de la commémoration de sa naissance, la rédaction de cette info a jugé utile de remettre en lumière les aptitudes professionnelles et communautaires
00:27 de celui qu'on a surnommé le père de la nation.
00:31 Qu'il mieux qu'on ne s'approche collaborateur pour nous en dire davantage.
00:34 Mesdames et messieurs, c'est avec beaucoup de plaisir que nous recevons dans ce nouveau numéro de C'est à dire,
00:39 M. Vénance Guessint, ancien conseiller spécial de Félix Oufouette Boigny.
00:44 Merci d'avoir accepté notre invitation.
00:46 – Merci.
00:47 – Vous avez rencontré Félix Oufouette Boigny à l'âge de 24 ans ?
00:52 – Oui, tout à fait.
00:53 – Comment se déroule la première rencontre ?
00:55 – Déjà la première rencontre, je vais vous surprendre, elle n'a pas lieu à 24 ans.
01:01 – D'accord, dites-moi.
01:01 – La première rencontre professionnelle, beaucoup plus petite, lorsque je suis allé à l'école primaire,
01:06 je l'ai rencontré à 4 ans, à Boisflé.
01:09 – À 24 ans, vous avez commencé à travailler avec lui ?
01:10 – Voilà, à 4 ans je l'ai rencontré, je suis allé à l'école primaire et ça s'est très bien passé, ne pas s'apesantir là-dessus.
01:18 – D'accord.
01:19 – Donc à 24 ans, je suis appelé, bien sûr, à être son collaborateur.
01:28 Le plus jeune pour l'époque, mais le plus proche, ce n'était pas moi,
01:32 ça sera un an plus tard, quelques années plus tard, l'actuel président de la République, monsieur Alassane Ouattara.
01:39 – D'accord.
01:40 – Moi j'étais proche géographiquement puisque je suis au premier étage du palais
01:44 et lui il était au rez-de-chaussée.
01:47 Le président actuel était son plus proche collaborateur puisqu'il était le premier premier ministre.
01:52 – Vous avez 24 ans, vous entrez au palais de la présidence, comment ça se fait ?
01:58 – Il y a tout le process de recherche de compétences qui est propre à chaque pays
02:05 et encore plus à chaque cabinet présidentiel.
02:08 Il y a des procédures qui sont mises en place et puis bon,
02:11 au moment où on vous contacte, c'est qu'ils ont fini les enquêtes et qu'elles sont positives.
02:17 Maintenant quels sont les critères ?
02:19 J'aurais la chance d'interroger le président Ouattara,
02:25 vous lui demanderez comment il co-opte ses collaborateurs puisque c'est lui le président actuel.
02:29 – D'accord.
02:30 – Moi je ne sais pas puisque je n'ai jamais été président.
02:32 – Un conseiller, ça donne des conseils bien entendu.
02:35 Est-ce que vous pouvez nous rappeler quelques chantiers sur lesquels
02:37 le premier président de la République de Côte d'Ivoire a mis en pratique vos quelques recommandations ?
02:45 – Ça serait prétentieux de dire qu'on a mis en pratique quelques recommandations
02:51 m'appartenant ou provenant de moi.
02:53 Un cabinet c'est un travail collectif.
02:55 – D'accord.
02:55 – C'est la sommation disons de plusieurs intelligences
02:59 et le président donc fait la synthèse et puis tire ce qu'il y a de mieux
03:03 puisque il y a deux, je dirais, l'IDE au niveau du cabinet
03:09 et il y a le secrétariat général de la présidence et la direction du cabinet.
03:14 Donc chacun de ces deux personnalités qui dirigent ces deux structures
03:19 bien sûr est entouré de conseillers.
03:22 – Là tout de suite vous pensez à quelques chantiers ?
03:26 – Oh je ne…
03:28 Un conseiller n'est pas propriétaire de ce qui se fait.
03:31 – D'accord.
03:31 – C'est le président qui est propriétaire.
03:33 – Bien sûr.
03:34 – Puisque c'est lui qui appelle.
03:36 – Qu'est-ce que vous avez conseillé une fois à Félix Souffret-Boigny ?
03:38 – En général ce que je fais comme travail dans un cabinet présidentiel
03:43 relève du confidentiel défense donc…
03:46 – On ne peut pas en parler aujourd'hui.
03:47 – Difficile d'en parler voilà.
03:47 – Quel genre de patron était le père fondateur ?
03:52 – Très chaleureux, rigoureux et puis taquin.
03:56 – À quoi ressemblaient les conseils de ministre par exemple ?
03:58 – Je n'y étais pas.
04:00 – D'accord.
04:01 Vous avez des rapports ?
04:02 – Bien sûr avec les ministres on a des rapports.
04:04 – Qu'est-ce qu'ils disaient sur lui ?
04:07 – Ils commandent très peu.
04:09 En général un conseil des ministres quand il en sort bon c'est assez fraternel voilà.
04:16 – Félix Souffret-Boigny et la religion, quel lien ?
04:21 – Moi je dirais une chose toute simple.
04:25 Pour moi Félix Souffret-Boigny c'est le protecteur des religions.
04:29 Pourquoi ?
04:31 En tant que catholique il a construit bien sûr beaucoup d'églises
04:35 dont la cathédrale Saint-Paul d'Abidjan et la basilique qu'on connaît.
04:40 Mais on oublie souvent aussi qu'il a construit beaucoup de mosquées, beaucoup de temples.
04:46 – D'accord.
04:47 – De son temps la mosquée de la Riviera à Cocody est l'œuvre de Félix Souffret-Boigny.
04:55 J'irai même plus loin.
04:58 Lorsqu'à sa mort le président Bédié lui succède
05:03 il sera bâti donc la plus grande mosquée de Côte d'Ivoire
05:07 qui est la grande mosquée du plateau.
05:09 Cet endroit a été trouvé comment ?
05:13 Lorsque nous avons proposé cette idée au président de l'époque, le président Bédié,
05:20 on ne trouvait pas d'endroit.
05:22 Donc on s'est dit mais pourquoi pas là où se trouve la préfecture
05:28 qui était une bâtisse en bois à l'époque à côté de l'ex CNPS.
05:33 Étant donné que la vraie préfecture était occupée en son temps par la grande chancelerie.
05:38 Voilà comment le site est trouvé puisqu'on ne trouvait pas d'endroit.
05:42 Et qu'il y avait une cathédrale au plateau,
05:44 un temple en face de l'immédiat au plateau à côté de la radio.
05:50 Donc c'était naturel que la grande mosquée de Côte d'Ivoire se trouve au plateau.
05:55 Et c'est dans ce même axe que les choses se prolongent avec l'actuel président.
06:02 Après la grande mosquée du plateau,
06:04 vous voyez très bien qu'il est en train de s'édifier, c'est pratiquement achevé.
06:09 La grande mosquée du Biafra à 13 villes.
06:12 Donc voilà, je pense que d'un président à l'autre,
06:17 ils se sont passés le flambeau.
06:18 Je ne sais pas si c'est un hasard mais je crois que c'est vrai.
06:20 – On aura l'occasion de reparler du président actuel de la Côte d'Ivoire,
06:24 Michel Assane Ouattara.
06:25 Pour l'instant, on se rappelle que Félix Oufo-Egbouani
06:28 est resté au pouvoir de 1960 à 1993.
06:33 L'histoire nous raconte qu'il réussissait même à réduire toute opposition au silence.
06:39 C'était quoi le secret selon vous ?
06:41 – Ah bon ?
06:44 Chacun de nos étudiants était opposant, on critiquait ?
06:49 Donc de quel silence on parle ?
06:52 On parle du silence de certains partis démocratiques qui voulaient sortir de terre ?
06:56 – Non, non, non, non, non, les gens exagèrent.
06:59 Quelle est la base, la bible d'un pays, c'est quoi ?
07:03 C'est la constitution.
07:05 La constitution prévoyait bien sûr le multipartisme.
07:08 Donc quand le moment est arrivé d'avoir le multipartisme,
07:12 contrairement à d'autres pays, on n'a pas eu besoin de modifier la constitution.
07:15 Ça s'est fait de soi-même, naturellement.
07:19 – Le moment arrive, mais il y a beaucoup de marches dans les rues,
07:22 comment est-ce que le président Félix Oufo-Boigny prend ça ?
07:26 – Quand vous dites que le moment arrive, il y a beaucoup de marches,
07:29 avec le multipartisme, il n'y a-t-il pas de marches ?
07:31 Donc ne lions pas les mouvements ou les marches à l'avènement du multipartisme.
07:37 Voilà, tout être humain, de façon naturelle,
07:41 bien sûr, cherche à améliorer son sort.
07:44 Donc certaines protestations, qu'elles soient d'ordre social ou économique,
07:48 relèvent de ça.
07:50 – On ne regarde pas dans la bouche de celui qui grille à Rachid.
07:53 C'était une phrase phare de Féfélecif Félix Oufo-Boigny.
07:55 Ma question est de savoir dans quel contexte il l'utilise
07:58 et c'est quoi l'interprétation qu'on peut donner à cette phrase ?
08:01 – Disons, ceux qui veulent la critiquer vont trouver toujours à redire.
08:04 – D'accord.
08:06 – Moi j'entends simplement qu'il voulait dire que
08:09 chaque fonction, à un certain niveau, confère des avantages.
08:13 Je prendrais banalement, ne serait-ce qu'un véhicule de service,
08:18 ou je dirais par exemple, pour les représentants de l'État,
08:22 des maisons de fonction.
08:24 Mais ça ne veut pas dire qu'il ne faut pas faire preuve de rigueur
08:26 dans la gestion, puisqu'il a eu à sanctionner en son temps
08:31 certains dirigeants de sociétés d'État.
08:34 – Malheureusement, le 7 décembre 1993,
08:38 le premier président de la République de Côte d'Ivoire s'éteint.
08:42 C'est le désespoir total.
08:43 Comment vous étiez son conseiller ?
08:47 Comment vous apprenez sa mort ?
08:49 – Bien, même si on s'attend au départ de quelqu'un,
08:56 lorsque le moment arrive, c'est une tristesse totale.
09:00 On se sent orphelin, et ça a été le cas de tout le monde,
09:03 y compris de ses plus proches collaborateurs,
09:07 et à commencer d'abord par sa famille biologique.
09:10 C'était la plus touchée, et toute la nation était touchée,
09:15 parce que Huffroy Boyen, ce n'était pas seulement que le président.
09:18 – Et c'était quoi ?
09:19 – C'était le père fondateur, le père de tous les Ivoiriens.
09:25 – Avant sa mort, tout précisément en 1990,
09:29 le père fondateur fait appel à l'actuel président de la Côte d'Ivoire,
09:33 qui dans le temps occupait le poste de premier ministre.
09:36 Après son décès, Feu Henri Conambidi est tenu à la reine du pouvoir.
09:39 Quels ont été vos rapports avec les derniers cités
09:41 depuis la disparition de ce Félix Huffroy de Boigny ?
09:44 – Le président actuel, lorsque le président Félix Huffroy de Boigny était absent,
09:51 était mon patron, puisqu'il assurait l'intérim du président de la République.
09:56 Donc de ce fait, nos rapports, je dirais,
09:59 ça serait celui de patron à collaborateur.
10:05 À sa mort, le nouveau président arrive,
10:08 en tant qu'eau fonctionnaire de la présidence,
10:11 je me rends disponible, ça va de soi,
10:14 puisque c'est le comportement républicain que doit avoir tout eau fonctionnaire.
10:19 – Félix Huffroy de Boigny était un bon patron.
10:22 – Un excellent patron.
10:24 – Vous avez une anecdote ?
10:25 – Oui, je vais raconter une fois,
10:32 je finis tardivement d'ailleurs, et j'ai bien travaillé,
10:38 je le trouve à la résidence,
10:42 et il me félicite bien sûr, je suis très content, résumé.
10:46 – Comment il vous félicite ? Par des paroles ou par des cadeaux ?
10:49 – Non, pas des paroles.
10:51 – D'accord.
10:51 – Déjà, être félicité par le président Huffroy, ça vaut des cadeaux.
10:55 – OK.
10:55 – C'est une bénédiction, puisque c'est une bibliothèque quand même,
10:59 et il en a vu des collaborateurs.
11:00 – D'accord.
11:01 – Et il me taquine dans son majordome, à l'époque ça s'appelait Loi,
11:06 il dit, il fait sa loi, donne un verre au petit.
11:10 – D'accord.
11:11 – Bon, il me fait goûter une coupe,
11:13 j'étais un peu étonné puisque le président Huffroy ne buvait pas.
11:16 Et je trouve ça succulent,
11:19 il me demande si je connais le champagne rare.
11:22 Ça dit champagne ?
11:23 Je dis non, président, je ne connais pas le champagne rare.
11:27 Et je finis ma coupe, il me dit au revoir,
11:30 je rentre chez moi, je remets un peu d'argent au chauffeur
11:35 pour qu'il puisse aller chez lui, puisqu'il habite à Youpougon.
11:40 Et le chauffeur me dit, non patron, attends, je monte deux paquets.
11:44 – Il vous dit quoi, vous avez dit ?
11:45 – Il monte deux paquets.
11:46 – D'accord.
11:47 – Et à ma grande surprise, c'était deux cartons de champagne.
11:50 – Deux cartons de champagne rare.
11:52 – Et c'est comme ça que je découvre qu'il existe un champagne qui s'appelle le rare.
11:56 Voilà, je ne dirai pas la marque pour ne pas faire de publicité.
11:58 – Pas de publicité.
12:00 – Merci M. Venance, nous sommes obligés de mettre une pause à cette émission.
12:03 Mesdames et messieurs, nous vous rejoignons tout à l'heure.

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