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Il va réaliser des interviews de personnalités, comme sur sa chaîne HugoDécrypte aux 10 millions d’abonnés sur les réseaux sociaux

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00:00 Bonjour Hugo Travers, ça fait 8 ans maintenant que vous décryptez l'actualité en quelques minutes sur internet.
00:04 Vous êtes le créateur de contenu le plus célèbre sur ce créneau de l'information, une idole pour des millions de jeunes.
00:09 D'ailleurs vous avez combien de millions d'abonnés sur tous vos réseaux ?
00:11 Plus de 10 millions d'abonnés cumulés mais ça grandit assez vite.
00:14 Vous faites également des interviews, notamment politiques comme celle récemment d'Emmanuel Macron.
00:18 Un exercice que vous allez décliner désormais à la télé une fois par mois le samedi à 13h20.
00:23 Ça s'appelle Hugo décrypte l'interview face cachée.
00:27 Il est écrit dans le dossier de presse que vous allez réinventer l'interview.
00:30 Comment allez-vous vous y prendre ?
00:33 C'est un format qui est né sur les réseaux sociaux, notamment pendant l'élection présidentielle.
00:39 On a essayé de trouver sur Hugo décrypte à l'époque un format qui se voulait ludique sur la forme.
00:44 Certains l'ont peut-être déjà vu mais l'invité fait face à une roue de symbole.
00:49 Il appuie sur un buzzer et ça arrête la roue sur un symbole.
00:52 Chaque symbole est le point de départ d'une question, d'une thématique, d'un happening ou quelque chose.
00:59 Sur la forme c'est particulier mais sur le fond c'est toujours très sérieux.
01:02 C'est un format qu'on a fait pendant plus d'un an avec des invités comme Bill Gates, Hugh Jackman, Omar Sy ou autres.
01:08 On veut le prolonger cette année avec d'autres invités culturels.
01:11 Pas des invités politiques mais plus des invités culturels.
01:14 Mais en le poussant encore plus loin cette année.
01:16 Ça veut dire que vos invités ne savent pas quels sujets seront abordés ?
01:19 Non, les invités ne savent pas. Forcément quand on reçoit Thomas Pesquet pour la première cette saison,
01:25 il sait qu'on va parler notamment d'espace.
01:27 Mais l'un des enjeux sur ce format-là c'est quand même de jouer sur la surprise.
01:30 On a sur ce premier épisode de la saison avec Thomas Pesquet
01:35 des archives qu'il n'a pas eues depuis des années, des gens qu'il n'a pas eues depuis des années.
01:39 On joue vraiment là-dessus pour faire en sorte qu'il y ait un espace d'ouverture et de dialogue avec cet invité.
01:44 Mais ça c'est un concept qui peut en effrayer certains ? Vous essuyez des refus ?
01:48 Assez peu finalement. Je pense que beaucoup comprennent qu'on n'est pas là.
01:52 Sur ce format très précis, et ça tient aussi à la typologie des invités qu'on a,
01:56 on n'est pas là pour les piéger. Par contre on est là pour qu'ils s'ouvrent.
01:59 Et pour faire en sorte qu'ils s'ouvrent, on les met face à des choses qui peuvent les surprendre,
02:03 qui peuvent créer une forme de nostalgie.
02:05 Il y a tout un tas d'éléments comme ça qui viennent un peu enrichir l'interview.
02:09 Et souvent il y a une part d'interrogation sur ce format.
02:11 Alors surtout quand on ne le diffusait que sur Hugo Décrypte où les gens se disaient
02:15 "Je suis sur Internet, qu'est-ce que je veux avoir ? À quoi ça ressemblait ?"
02:17 Et à chaque fois c'est intéressant parce que c'est l'occasion de les voir sous un autre regard.
02:21 Vous venez de dire que vous ne recevrez pas de personnalité politique,
02:24 alors que vous adorez ça, faire des interviews politiques.
02:26 C'est France Télé qui ne veut pas que vous alliez sur ce terrain ?
02:28 Non du tout. Là en l'occurrence c'est plus la typologie du format tel qu'il est aujourd'hui
02:32 où on a, sur Hugo Décrypte, fait des interviews politiques.
02:35 Encore une interview d'Emmanuel Macron il y a quelques semaines,
02:38 on en fera sûrement encore à l'avenir.
02:40 Mais sur ce format précis, je trouve qu'il est encore plus fort quand on a des personnalités
02:44 qui ne sont pas forcément politiques comme on l'entend,
02:46 mais qui sont plus des invités, des personnalités iconiques dans leur domaine.
02:50 Ça peut être des grands sportifs, des grands artistes ou autres.
02:53 Après je dis ça, typiquement on a reçu l'an dernier Bill Gates,
02:55 c'est en quelque sorte aussi une personnalité politique.
02:58 Donc tout ça est à nuancer, mais l'idée c'est d'aller plus sur ce genre d'invité.
03:02 Vous pouvez déjà nous dire qui vous recevrez après Thomas Pesquet ?
03:04 Non, pas pour l'instant, mais on va continuer dans le prolongement de tout ça.
03:07 Puisque vous avez évoqué l'interview d'Emmanuel Macron,
03:10 je fais une petite parenthèse, comment l'avez-vous jugé cet entretien ?
03:13 Comment vous êtes-vous trouvé ?
03:15 Moi je trouve que ça a été, alors c'est toujours difficile d'auto-juger son travail,
03:20 mais en voyant aussi les retours de ceux qui ont suivi l'interview
03:24 et des commentaires qu'on a pu voir sur YouTube ou autre,
03:27 pour moi les retours étaient très positifs de la part de ceux qui nous suivent
03:31 et je pense qu'ils ont apprécié le fait qu'on mette en avant des sujets
03:34 qui sont parfois peu évoqués.
03:36 On a commencé en parlant de santé mentale,
03:38 on a fait plus de 35 minutes je crois sur les sujets environnementaux
03:41 et j'ai essayé le plus possible de relancer et de creuser certains sujets
03:44 qui me paraissaient indispensables.
03:46 Et de se centrer sur ces thématiques pendant aussi longtemps,
03:48 je pense que ça a beaucoup plu, en tout cas les retours étaient extrêmement positifs.
03:51 Et combien de vues ?
03:53 Plus de 2 millions de vues cumulées sur YouTube
03:55 et plus de 10 ou 15 millions, je ne saurais pas vous dire, sur les réseaux sociaux à côté.
03:58 Alors revenons à Hugo Décrypte, l'interview face cachée qui va arriver sur France 2.
04:02 C'est vous qui avez proposé ce format à France Télé, comment ça s'est fait ?
04:05 C'est une discussion qui s'est faite au fur et à mesure,
04:08 dans une expérience où on était déjà en échange
04:11 et il y avait du côté de France Télévision, je pense,
04:14 une volonté de toucher un public plus jeune,
04:16 d'amener aussi potentiellement de nouveaux programmes.
04:19 De notre côté, on avait ce format d'interview face cachée.
04:22 On se disait "mais c'est un format qui peut intéresser toutes les générations,
04:25 c'est un format qui peut aussi bien fonctionner d'ailleurs sur YouTube
04:29 qu'en télévision, que sur les réseaux".
04:31 Donc en fait vous faites de la télé sur vos réseaux ?
04:33 Je pense que ce n'est ni de la télé, ni du...
04:35 C'est hésitement ce genre de format,
04:37 c'est le cas pour tous les formats,
04:38 mais je pense que sur ce format d'interview précisément,
04:40 c'est un format qui peut aussi bien vivre sur toutes ces plateformes-là
04:43 et sur tous ces supports-là.
04:45 Une fois qu'on s'est dit ça, on s'est dit "bon, bha, travaillons ensemble".
04:47 Et donc on a eu une diffusion d'abord en télévision
04:50 et puis quelques jours après sur mes réseaux sociaux, Hugo Décrypte,
04:53 ce qui permet de porter cette interview au plus grand nombre.
04:56 Mais c'est vraiment exactement la même chose ?
04:58 Ou alors pour la télé on vous a dit "ah non, ça c'est moins bien, ça passe pas".
05:01 Non, c'est la même chose et je pense que c'est lié à deux choses.
05:04 Je pense que France Télévisions est intéressée à l'idée d'avoir
05:07 des choses que nous on a pu faire dans le passé sur les réseaux.
05:10 Et par ailleurs, je trouve que c'est un...
05:12 Typiquement sur l'interview de Thomas Pesquet, quand on l'a préparée,
05:14 on s'est posé cette question de se dire "mais est-ce qu'il y a des choses
05:17 qu'on peut faire en télévision, qu'on peut pas faire sur YouTube et inversement ?"
05:20 Et en fait, là en tout cas sur celle-ci, la question s'est pas posée
05:23 et je pense que ça marchera très bien sur les deux.
05:25 Alors la télé et les réseaux sociaux, ce sont deux mondes qui se regardent un petit peu de travers.
05:29 Chacun semble se méfier de l'autre.
05:31 Le youtuber le plus suivi par exemple, Squeezie, refuse les interviews.
05:34 Quel est votre regard à vous, qui avez 26 ans, sur la télévision ?
05:38 C'est ringard ou pas ?
05:39 Non, je pense pas que ce soit...
05:41 Enfin, je pense que le terme "ringard", c'est pas le bon.
05:43 Je pense que juste c'est des usages qui sont différents,
05:46 des habitudes, notamment du côté de notre génération, qui sont différents.
05:51 Et c'est juste un enjeu pour...
05:53 Que ce soit n'importe quel groupe de médias plus traditionnel,
05:56 de faire en sorte de s'adresser aussi à ce public
05:59 qui est massivement présent sur les réseaux sociaux.
06:02 Mais est-ce que vous, vous avez besoin de la télévision aussi ?
06:04 Je ne sais pas si le terme de "besoin" est juste,
06:07 parce que ça fait 8 ans maintenant que je fais du Godécrypt,
06:10 et je pourrais continuer sans travailler avec France Télévisions
06:13 et continuer à faire les choses sur ma chaîne et sur les réseaux.
06:16 Mais je pense que quand il y a des opportunités qui ont du sens,
06:19 et je pense que c'est le cas vraiment sur ce format-là,
06:21 en mensuel, sur ce format d'interview,
06:23 il faut le faire.
06:24 En tout cas, ça se teste, ça se tente.
06:26 Et vraiment, je pense qu'on n'a rien à perdre là-dessus.
06:29 Au contraire, c'est super intéressant.
06:30 Vous pensez, Hugo Traverse, que vos fans, vos abonnés,
06:33 vont devenir des téléspectateurs ?
06:35 Je pense que là-dessus, il faudra voir comment ça va fonctionner.
06:38 Je pense que du côté de France Télévisions,
06:40 il y a pour eux un enjeu d'amener un programme.
06:43 Alors certes, d'amener un public plus jeune,
06:45 mais aussi d'amener un programme qui est différent.
06:47 Donc ce n'est pas qu'une question, je pense, de transfert d'audience,
06:50 des réseaux sociaux à la télé ou autre.
06:52 C'est une question de programme aussi qu'on amène à un autre public.
06:55 Et puis, je pense qu'il y a un enjeu pour eux.
06:58 En tout cas, moi, je le vois aussi comme ça.
07:00 Là, je l'ai vu quand on a annoncé que ce format serait diffusé
07:03 sur mes réseaux sociaux, sur Hugo Descripts,
07:05 mais aussi en télévision quelques jours avant.
07:08 Je pense que ça peut permettre aussi de faire découvrir des programmes
07:10 qu'on peut avoir typiquement sur le service public,
07:12 des documentaires ou autres,
07:14 qui ne sont parfois pas connus auprès de ce public
07:16 et qui méritent d'être connus selon moi.
07:17 Et donc, ça peut être aussi l'occasion de découvrir des nouvelles choses
07:19 sur ce public-là.
07:20 Vous, vous la regardez, la télévision ?
07:22 Moi, je la regarde lors d'événements importants,
07:24 que ce soit des événements d'actualité ou sportifs.
07:26 Je la regarde surtout en rediffusant,
07:28 dès qu'il y a des documentaires ou des choses qui me parlent
07:30 et que je veux aller regarder.
07:31 Forcément, je suis partie de ces personnes-là
07:33 qui ont moins l'usage purement linéaire des programmes,
07:35 mais qui vont plus regarder des programmes
07:37 sur les réseaux ou sur des plateformes.
07:39 Mais ces programmes-là, parfois,
07:41 ils sont produits justement par la télévision.
07:43 Et d'ailleurs, certains n'en sont pas forcément conscients.
07:45 Le problème des réseaux sociaux, vous le savez,
07:47 c'est qu'il y a énormément de fake news qui circulent
07:49 et que les jeunes les croient.
07:51 Comment on peut lutter contre ça ?
07:53 Je pense que c'est déjà un problème qui dépasse les jeunes.
07:56 Il y avait une étude publiée il y a quelques années
07:58 qui montrait que les personnes les plus âgées sur les réseaux
08:01 étaient aussi parmi les personnes qui en relaient le plus.
08:04 Pour autant, évidemment, auprès des jeunes...
08:06 Ce n'est pas les mêmes réseaux, pardon.
08:07 Ce n'est pas Facebook pour les plus âgés.
08:09 C'est vrai.
08:10 Voilà, et TikTok pour les plus jeunes.
08:11 Complètement, complètement.
08:12 Mais donc, je pense que ce truc-là est évidemment présent.
08:14 Moi, je le vois sur l'actualité en ce moment
08:16 qui est évidemment très dure.
08:18 On a une vigilance qui est assez forte
08:20 à lire les commentaires,
08:22 à voir ce qui circule
08:23 et à se saisir éventuellement de certaines rumeurs
08:25 ou autres qu'on peut voir passer pour les vérifier
08:27 pour voir si c'est juste ou non.
08:29 Je pense que c'est sur ce genre de moment
08:31 que cette présence sur les réseaux sociaux
08:33 est d'autant plus importante.
08:35 Sur le cadre de ce qui se passe en ce moment
08:37 au Proche-Orient,
08:39 c'est d'être sur TikTok, par exemple,
08:41 d'être sur YouTube et de faire ce temps
08:43 d'explication ou de débunk.
08:44 Je pense que c'est absolument essentiel.
08:46 Merci beaucoup, Hugo Travers,
08:47 et bonne chance avec la télévision.
08:48 Merci beaucoup, c'est gentil.

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