• l’année dernière
Intransigeant avec la machinerie de Bruxelles, intransigeant avec l’Empire , intransigeant quant à ses alliances politiques, François Asselineau passe souvent pour trop rugueux, et trop solitaire pour parvenir au pouvoir suprême. C’est pourtant à juste titre qu’il fait valoir l’exemple de celui qui reste son maître, le Général de Gaulle, et qui allait répétant : « viser haut et se tenir droit : il n’y a pas d’autre chemin ». Après l’expérience malheureuse avec Charles Pasqua, qu’il relata dans la précédente conversation, après les accommodements que préconisait le RIF, après les sinuosités d’une droite dite nationale qui s’en tient trop ,souvent à l’a-peu-près, quand elle ne cède pas à la paresse intellectuelle, François Asselineau a appris la nécessité d’une certaine intransigeance. En tous sujets, sur la question européenne, sur les rapports avec « l’allié américain », sur ce qu’il appelle « le marigot souverainiste », le président de l’Union de Peuple Français (UPR) n’entend pas composer, allant droit à ce qu’il estime être la vérité. Malgré les représentations de son interlocuteur, il n’entend pas se perdre dans la recherche d' alliances, suspectes d’équivoque et finalement d’impuissance - sur cette « impuissance, les dernières minutes réservent encore quelques surprises.

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00:00:00 [Musique]
00:00:24 François Asselineau, quatrième et peut-être dernier entretien avec vous,
00:00:28 on ne sait jamais quand ça finit, il faut dire que...
00:00:31 en ce moment vous avez beaucoup de choses à dire, mais vous avez de l'art de raconter en plus.
00:00:35 Alors, on est resté à cette scène terrible, presque... dramatique.
00:00:41 Vous découvrez qu'à propos de la candidature de Pascua aux présidentielles de 2002,
00:00:47 il vous a menti, il vous a fait travailler pour rien, il n'a pas cherché ses parrainages,
00:00:51 vous aviez été prévenu, il n'a pas voulu le voir.
00:00:54 Et il m'avait, entre quatre yeux comme on dit, juré qu'il irait jusqu'au bout.
00:01:00 Oui, mais vous savez, vous découvrez la politique à ce moment-là.
00:01:05 J'en ai d'autres à vous servir, mais pour l'instant c'est vous le sujet.
00:01:09 Et, entiers comme vous êtes, vous allez finir par créer un parti politique.
00:01:16 Il y a un petit détour auquel je tiens, c'est le RIF, Rassemblement pour l'indépendance de la France,
00:01:22 parce que sur ces entrefaites, l'entreprise Pascua, Villiers, Garrault,
00:01:28 sous le nom de RPF, Rassemblement pour la France, éclate.
00:01:37 Périclite, oui.
00:01:39 Fini même devant les tribunaux entre Pascua et Villiers.
00:01:42 Moi je crée le RIF pour prendre la suite du RPF, Rassemblement pour l'indépendance de la France,
00:01:48 à la place de RPF, j'ai simplement changé une lettre.
00:01:51 J'étais député à ce moment-là, comme président fondateur,
00:01:57 avec un président exécutif qui est Jean-Paul Bled, et un secrétaire général Alain Bournazel.
00:02:00 Et vous rejoignez ce RIF, ce qui m'a fait plaisir.
00:02:06 Nous gagnons le référendum de 2005.
00:02:09 Enfin, nous, on fait semblant de le gagner, on croit qu'on le gagne,
00:02:13 non à la constitution supranationale, et puis il ne se passe rien.
00:02:19 Sous forme de mini-traité à la gomme, Nicolas Sarkozy, élu sur ses entrefaites,
00:02:27 enfin élu peu après en 2007, fait passer à peu près tout,
00:02:31 sous forme de TUE, TU comme vous dites, Traité sur l'Union Européenne.
00:02:35 Et le TFUE, ça devient un Saint-Louis-Grandi qui reprend.
00:02:42 D'ailleurs, Giscard d'Estaing lui-même le dit, la constitution Giscard que les Français viennent de rejeter.
00:02:48 Et là, ça tourne mal.
00:02:51 On comprend que de nouveau, nous nous sommes fait berner,
00:02:55 et cette fois par le sommet de l'État, qui ne tient pas compte d'un référendum des Français.
00:03:00 Est-ce qu'on peut dire à ce moment-là, François Asselineau, que le pouvoir devient illégitime ?
00:03:04 Ce qui passe pour le pouvoir...
00:03:06 Je pense que pour les historiens qui parleront de cette époque dans 100 ou 200 ans,
00:03:12 je pense qu'ils dateront le début de la fin de la construction européenne du référendum de 2005.
00:03:20 Parce que jusqu'alors, il y avait quand même une certaine forme de légitimité.
00:03:25 Quoique je rappelle que le traité de Rome en 1957 a été ratifié par des députés qui n'avaient pas été élus pour ça.
00:03:34 Donc les Français, en 1957, n'ont jamais validé la construction européenne.
00:03:41 D'ailleurs, de façon générale, les Français n'ont jamais validé,
00:03:44 puisqu'il y a eu en fait en 1957 le traité de Rome ratifié sans que les Français n'aient vu la balle passer,
00:03:52 puisque les députés n'avaient pas été élus sur cette affaire.
00:03:55 Ensuite, il y a eu un référendum en 1972 organisé par Pompidou
00:04:01 pour demander aux Français s'ils étaient d'accord avec l'élargissement au Royaume-Uni, à l'Irlande, au Danemark et à la Norvège.
00:04:10 Et à ce moment-là, Mitterrand fait déjà de la politique... Enfin toujours de la politique aérie.
00:04:16 Mais Mitterrand donne instruction d'appeler à s'abstenir ou à voter blanc ou nul,
00:04:22 ce qui fait d'ailleurs scandale au passage, parce qu'on considère qu'un grand parti ne peut pas faire ça.
00:04:27 Et donc le slogan de Mitterrand, c'est « Oui à l'Europe, non à Pompidou ».
00:04:32 Donc il appelle à l'abstention, ce qui, à la réflexion, je trouve ça honteux.
00:04:38 On ne peut pas jouer à la roulette russe sur la destinée de la France pour des raisons politiques.
00:04:44 — Oui, mais ça le servait, oui. Lors du référendum de Maastricht en 1992,
00:04:49 attention, il y a eu près de 4 %, plus de 3 % en tous les cas, d'abstention.
00:04:53 C'est-à-dire que le vrai résultat, c'est 49, un peu plus de 49 de oui, 48, un peu moins de 48 de non,
00:05:04 et plus de 3 % de blanc et nul.
00:05:09 Ce qui fait qu'on ne peut même pas considérer que Maastricht soit si légitime que ça.
00:05:14 Je vous coupe pour rétablir les choses.
00:05:16 C'est-à-dire que la légitimité de la Constitution européenne est discutable dès son début.
00:05:20 En tous les cas, en 2005, c'était très net. Mais maintenant, on l'a emporté.
00:05:24 — Et il faut y ajouter un élément auquel je suis extrêmement sensible aussi,
00:05:30 qui est les conditions de l'expression du suffrage universel et les conditions de la campagne.
00:05:36 Or, il y a eu notamment le livre de Serge Halimi, « Les nouveaux chiens de garde ».
00:05:40 — Vous en aviez parlé. — Voilà.
00:05:42 Plus de 80 % du temps de parole était consacré à des partisans du oui.
00:05:47 On faisait débattre des partisans du oui de droite, de chiracien par exemple.
00:05:52 Malheureusement, on a appelé à voter oui avec des partisans du oui de gauche,
00:05:56 qui faisaient semblant de s'opposer, mais c'était tous les deux d'accord pour appeler à voter oui.
00:06:00 C'est absolument dingue. Donc ce qui est inouï dans l'affaire de Maastricht,
00:06:04 c'est que le non ait fait un tel score, parce que normalement, tout était fait pour que le non fasse 20 %.
00:06:09 Il y a eu quand même 49 % des votants des bulletins exprimés, 48,4% qui ont voté non.
00:06:17 Mais enfin bon, au regard de l'histoire, c'est quand même le oui qui l'a emporté à Maastricht, hélas.
00:06:23 — Et 2005. — En revanche, 2005, c'est là où il y a une césure historique.
00:06:28 C'est qu'en 2005, on a beau prendre dans tous les sens, les non étaient largement majoritaires.
00:06:35 — Non, c'est non. — 55 contre 45, et avec en plus un fort pourcentage d'abstention.
00:06:41 Or, ce qui s'est passé, c'est-à-dire le fait que Sarkozy, par des artifices de présentation,
00:06:47 ait exclu en petit dans son programme qu'il allait faire voter un mini-traité, en fait,
00:06:52 le même que celui qui avait été refusé sous... On lui donnait un coup de ciseau. On le divisait en deux parties.
00:06:57 Et puis on retirait un point-virgule ici, notamment le drapeau européen, qui n'était pas reconnu,
00:07:04 alors que désormais, vous avez vu... — Il revient par la fenêtre.
00:07:07 — Il revient par la fenêtre. Et ça, ça a été présenté pour un vote au congrès, aux députés et sénateurs.
00:07:15 Et là, il y a une vraie forfaiture. — C'est honteux, ça, aussi. Il y a une forfaiture aussi.
00:07:20 — C'est interdit, par exemple, en Californie, lorsqu'il y a un référendum d'initiative populaire.
00:07:26 Ça existe comme en Suisse, etc. En Californie, il y a eu un projet de loi qui est soumis au référendum des Californiens.
00:07:33 S'il est rejeté, il ne peut pas être adopté ultérieurement par autre chose qu'un nouveau référendum.
00:07:40 — Ce qui est le parallélisme des formes que tous les juristes connaissent.
00:07:43 — Alors que là, le truc a été refusé par les Français. Et on l'a fait accepter par les...
00:07:47 — Là aussi, nous revenons toujours sur l'un des fils conducteurs de notre conversation. Il y a la question morale.
00:07:52 — Oui, absolument. — Ces députés qui, en autobus... Je les ai vus partir. Je faisais une manifestation.
00:07:57 Le RIF, nous faisions une manifestation. Partez de l'Assemblée nationale du Sénat pour aller à Versailles en congrès,
00:08:03 toute honte bue, pour aller foutre une gifle à leurs électeurs. Vous avez dit « Non, mais on va dire oui à votre place ».
00:08:10 Qu'est-ce que vous en pensez ? — Oui, je suis d'accord avec vous.
00:08:13 — C'est encore la question morale. — C'est une question...
00:08:15 — Il n'y en a pas un pour dire « Je ne peux pas ». Si, il y en a eu deux ou trois.
00:08:19 — Non mais c'est la même chose que ce que nous vivons quotidiennement avec ce que fait Macron. Là, par exemple,
00:08:27 on apprend aujourd'hui même... Nous sommes le 13 juillet. On apprend par un article du Figaro qu'il y a quelque chose
00:08:34 comme 154 soldats français avec 250 soldats allemands qui s'entraînent à une guerre totale – c'est le terme de haute intensité –
00:08:44 en Lituanie, à quelques kilomètres de la frontière biélorusse.
00:08:49 — Au nom de quoi ? — Au nom de quoi ? Est-ce que vous le saviez ? Moi, non. Est-ce que vous êtes d'accord avec le fait
00:08:56 que les soldats français se battent avec des Allemands pour envisager une guerre totale contre la Russie ?
00:09:02 Moi, je ne suis pas d'accord. — L'Assemblée n'a réuni rien.
00:09:04 — Est-ce que les députés ont voté ? Non. Alors c'est quoi, l'article 35 de la Constitution française qui pose le principe
00:09:11 que lorsqu'il y a une intervention militaire à l'étranger, au bout de 4 mois, l'exécutif doit – c'est pas peu –
00:09:18 soumettre la poursuite de cette opération à l'Assemblée nationale et qu'il donne ou non son accord ?
00:09:25 Il aurait dû y avoir un vote 4 mois après, le mois de février. Alors à chaque fois, ce sont des artifices de langage.
00:09:33 « Oui, mais on n'a pas déclaré la guerre. » « Oui, mais on ne fait que des soutiens. » « Oui, mais là, ça se passe en Lituanie. »
00:09:39 « Oui, mais oui. » D'accord. En gros, on est en ce moment entraîné dans un engrenage de plus en plus dramatique
00:09:46 vis-à-vis de la Russie. Et là, c'est quand même des faiblesses de notre Constitution. Il faut le reconnaître.
00:09:53 C'est que la Constitution avait été faite et taillée à la mesure de Charles de Gaulle, qui lui avait de la morale
00:10:00 et de l'éthique politique. Bon, pas toujours. Certains pieds noirs diront qu'il les a enfumés. C'est vrai.
00:10:06 Mais dans des conditions historiques très particulières. Mais par exemple, on l'a vu avec le référendum de 1969.
00:10:14 De Gaulle, ayant eu 47, quelques % des suffrages pour le oui au référendum de 1969, immédiatement, comme il l'avait annoncé,
00:10:22 a présenté sa démission, parce qu'il a estimé que les pouvoirs importants que la Constitution française donne
00:10:29 au président de la République ne sont légitimes que tant que le président de la République sait qu'il peut compter sur la majorité
00:10:34 des citoyens français. Voilà. Et là, ça n'est plus le cas. Et donc il s'est appris...
00:10:39 — Et les journalistes de dire « Le pouvoir tient bon contre le peuple », comme si c'était... — Voilà.
00:10:45 — ...normal en démocratie. « Tient bon contre le peuple ». — Oui. Donc là, par exemple, de ce point de vue-là, je suis désolé,
00:10:53 mais Chirac, c'est l'anti de Gaulle. En 2005, il avait fait un référendum sur la Constitution européenne qui est battue.
00:10:59 Il avait appelé à voter oui. Normalement, il eût été fidèle à l'esprit de la Ve République. Il devait démigrer.
00:11:05 — Mais alors il y a un effondrement moral. Vous dites un jour... Je vous ai entendu dire qu'il y a une crise financière,
00:11:10 il y a une crise économique, il y a une crise politique, il y a une crise culturelle, il y a une crise agricole, il y a une crise...
00:11:15 Mais au-dessus de tout ça, disiez-vous – et je crois que c'est très important – il y a une crise morale, un effondrement moral.
00:11:21 — Oui. Oui. Dans tous les sens du mot « moral », à la fois de la morale publique et aussi du moral des Français.
00:11:29 Les deux vont de pair. C'est le moral et la morale. — Ils n'acceptent plus rien. Ils n'acceptent plus rien.
00:11:33 Du coup, plus rien n'est légitime. — Mais on revient sur le tableau d'Holbein, si vous voulez.
00:11:37 Si Dieu n'existe pas, tout est possible. C'est-à-dire qu'à partir du moment où Macron se permet de piétiner la Constitution française,
00:11:44 de traverser son esprit, de l'utiliser de façon sciemment diabolique, en fait, c'est-à-dire c'est sciemment pervers, ce qu'il fait...
00:11:56 Qu'est-ce que vous voulez ? On parle beaucoup... Il y a eu les émeutes, là, dans les banlieues. Bon.
00:12:05 Alors il y en a aussitôt qui voient ça, qui ont une lecture exclusivement ethnique, l'islam, les Arabes, etc.
00:12:13 Bon. J'ai vu, là, d'ailleurs, dans le journal l'Opinion, là, qui vient de sortir. Ils se sont fait communiquer les prénoms
00:12:21 des 2 300 personnes qui ont été arrêtées et incarcérées. Et on s'aperçoit que les prénoms d'origine arabo-musulmane ont une majorité relative
00:12:33 de l'ordre de 45%. Bon. Mais ça veut dire qu'il y a aussi... Ce qu'a dit Darmanin n'est pas tout à fait faux.
00:12:39 Il y a aussi des Kévin et des Matteo, comme il a dit. Alors le premier prénom qui arrive en tête, c'est Mohammed.
00:12:44 Il y en a 180 sur 2 300. C'est-à-dire... Allez voir. C'est pas plus... — Non mais Kévin, c'est un autre problème.
00:12:48 C'est l'américanisation, aussi. — Oui, oui. Mais ça veut dire... Non, mais ça veut dire...
00:12:51 — Ce sont pas nécessairement des Français. Ce sont des Français américanisés qui ne sont plus français.
00:12:54 — Ça veut dire que la lecture zémourienne est une lecture qui est absolument partisane. Je ne nie pas qu'il n'y a pas de problème.
00:13:02 — Mais les zémours parent plus pressés. La caricature n'est pas de l'autre côté. Il y a l'ascensionment.
00:13:07 — Non mais une lecture exclusivement de nature submersion par l'islam, c'est quand même ça, la lecture du truc.
00:13:14 Je note – on en a parlé d'ailleurs dans la réunion précédente, la conversation précédente – que le même zémour ne dit jamais un mot
00:13:22 sur le rôle des États-Unis. — Non mais ça, c'est ta question.
00:13:24 — Notamment qui finance les frères musulmans, quel est l'ambassadeur qui va traîner en Seine-Saint-Denis pour faire des bourses,
00:13:30 pour aller traverser outre-Atlantique... — L'ambassadeur des États-Unis.
00:13:33 — L'ambassadeur des États-Unis. Ce sont les États-Unis. Mme Ramayad, elle est où ? Elle est dans un think-tank aux États-Unis
00:13:38 pour développer la voix culture. — Pourtant, Éric Zemmour veut sortir de l'OTAN. Il faut pas non plus caricaturer.
00:13:43 — Oui. Enfin bon, Éric Zemmour, qui veut sortir de l'OTAN... Moi, je l'ai pas beaucoup entendu sur l'Ukraine.
00:13:48 Et ce que je sais, c'est qu'il veut rester dans l'UE. Or, vouloir... Ça, c'est comme Mélenchon. Mélenchon, il dit qu'il veut sortir de l'OTAN,
00:13:53 mais il veut rester dans l'UE. Sauf que l'article 42 du traité de l'UE précise que quasiment, l'UE est soumise à l'autorité de l'OTAN.
00:14:00 C'est pas dit comme ça, mais ça revient. Donc tout ça n'est pas cohérent.
00:14:05 — Alors là, François Asselineau, on va pas être d'accord peut-être pendant quelques minutes.
00:14:09 — Ah bah c'est possible. C'est même peut-être souhaitable. — Vous montrez un autre aspect de votre personnalité.
00:14:14 J'essaie de défendre Éric Zemmour, d'abord parce que c'est un ami, et puis j'essaie de comprendre tous ceux, malgré tout, qui lèvent le drapeau national.
00:14:23 Et j'aimerais que tous ceux-là se voient et s'aiment et s'apprécient et travaillent ensemble. Vous entrez au RIF.
00:14:34 Vous liez. Mais j'avais l'intention en tant que président de vous nommer vice-président en raison de vos nombreuses qualités que j'avais déjà repérées,
00:14:40 et puis le fait que vous ayez connu en moins d'années plutôt. Congrès de Toulouse... Pardon de cette anecdote.
00:14:47 — Ah non, c'est pas du tout une anecdote. — Très anecdotique. — Non, non, non, non. C'est la création du père dont vous allez parler.
00:14:52 C'est tout sauf une anecdote. — Oui. Mais là, vous êtes membre du RIF. J'aurais voulu que vous soyez.
00:14:57 Vous pourrez croire que vous l'avez jamais été. Dans mon esprit, vous l'étiez, vice-président.
00:15:01 Au Congrès de Toulouse, se passent deux choses importantes. La première, c'est que, voyant que nos élites, qui sont des oligarchies tout simplement,
00:15:13 nient la voix du peuple et le nom au traité constitutionnel européen, décident de changer de vitesse et d'écrire un manifeste pour la sortie de l'UE.
00:15:29 Ça, j'ai l'impression que vous n'en tenez pas compte. Je vais vous offrir un livre, parce que vous étiez supposés tout de même le connaître, ce livre.
00:15:37 Je le sors de derrière les fagots, comme on dit à la campagne. Voilà un livre que j'ai écrit avec Jean-Paul Bled et Alain Bournazel,
00:15:43 dont je disais qu'ils étaient les dirigeants du RIF, Rassemblement pour l'indépendance de la France.
00:15:49 "Sortir de l'Union Européenne". Ce livre a été décidé lors du Congrès de Toulouse, en février 2007. Il est sorti en avril 2007.
00:16:05 Nous décidons de demander la sortie de l'Union Européenne. Nous sommes, avant l'heure, des frexiteurs.
00:16:15 Là, vous en êtes, du RIF. Donc vous devriez être contents. Et non, vous en sortez. Alors là, je ne vous ai jamais compris. Il fallait rester avec nous.
00:16:24 Mais quel tempérament avez-vous pour refuser... — Non, mais parce que... Mais parce que... Excusez-moi.
00:16:30 — Je vous en prie. — Excusez-moi, mais tout ça, c'est de la poudre aux yeux. — Ah bon ? Bon, bon.
00:16:37 — Lorsque je suis arrivé... — Ça, c'est un vrai livre, hein. Paru en 2007. "Sortir de l'Union Européenne".
00:16:42 — Je suis le principal auteur. — D'accord. Mais sans être fonçant à votre égard, ça n'a pas crevé l'écran. Bon.
00:16:48 — (Rires) Certes. — Et par ailleurs, j'ai l'impression que c'est surtout du Paul-Marie Couteau. Je me permets de rappeler que au RIF...
00:16:55 — J'étais le président. — C'était microscopique. Non, non, non, non, non. — On était 1 300.
00:16:59 — Excusez-moi. Vous n'étiez pas du tout président. Vous étiez président d'honneur.
00:17:03 — J'étais président fondateur. Jean-Paul Blain était président exécutif.
00:17:07 — Vous étiez... On m'avait présenté votre personne en me disant que vous étiez le président d'honneur, parce que vous étiez par ailleurs
00:17:14 député européen. Et le président... — Et par ailleurs engagé auprès de Philippe de Villiers. C'est ça, le drame.
00:17:19 — Voilà. Et en plus... — Qui venait de réélire député. — Voilà. Et donc j'étais avec... On m'avait présenté Jean-Paul Blain, président.
00:17:28 — Écrivain, professeur à la Sorbonne, historien. — Et comment s'appelle-t-il ? — Alain Bournazel.
00:17:35 — Alain Bournazel, hélas décédé depuis. — Ancien vice-président du Conseil régional d'Aquitaine.
00:17:39 — Voilà, qui était secrétaire général. Donc moi, je suis allé. D'ailleurs, parce qu'on l'avait su, après notre Algarad légendaire.
00:17:47 On avait quand même gardé des contacts. Et un jour, il m'avait dit... Je lui ai dit : « Vous allez au RIF. Je me demande bien
00:17:54 ce que vous allez faire là-bas. Il ne représente rien ». Et je lui avais dit que président, il ne représente peut-être rien,
00:17:59 mais au moins, eux, ils ont des convictions. Ça prouve les relations de chien et chat que nous avions avec Pascua.
00:18:10 Et donc je suis allé au RIF. Et là, j'ai commencé à faire des petites conférences. — Excellentes.
00:18:16 — Oui, mais il n'y avait quand même pas grand monde, honnêtement. — Vous le disiez, mais c'était très grand.
00:18:20 — Mais moi, ce que j'aimais bien, c'est que j'avais confiance. Voilà. J'avais fait confiance au RIF. Bon. Et puis...
00:18:26 — Mais moi, je voulais que vous deveniez président. — Oui, oui, oui. Non, mais ça, vous ne m'avez jamais dit.
00:18:30 Vous avez gardé ça. C'est comme le cardinal impectoré de... — Non, pas du tout. J'ai commencé par vous nommer vice-président.
00:18:34 — Mais je n'ai jamais été nommé vice-président. — Mais vous avez voulu en partir. C'est ça, ce que je ne comprends pas.
00:18:38 — Non, mais c'est absolument faux. Alors vous voulez qu'on en parle en détail ? — Pas trop, parce que...
00:18:43 — Bah si, mais moi, je suis en train de... Non, vous faites inquiétude. — Mais dites le fait.
00:18:46 — Alors le fait... — Je vous attaque pas. — Le fait, c'est que j'apprends... — Je pleure votre départ.
00:18:50 — Pour moi, de décembre, j'apprends par la bande, alors que moi, je développais depuis des mois et des mois au RIF.
00:18:58 Je faisais des réunions publiques, toujours gratis, bien sûr, pro déo. Je m'investissais de nouveau.
00:19:03 J'étais revenu à l'inspection des finances. Je fais ça. Et je milite pour la sortie de l'UE. Et d'ailleurs,
00:19:12 Jean-Paul Bled, le président, Bournazel, le 13 délaurier, c'est formidable. — De moi aussi.
00:19:17 — Voilà. Donc moi, je me disais... Mais ça aurait été comme ça. Ça aurait été parfait. Sauf que j'apprends deux choses.
00:19:23 — On s'est jamais expliqué là-dessus. — Oui, j'apprends. — Il faut se faire devant des caméras 20 ans plus tard.
00:19:28 — Deux choses que j'apprends. La première, c'est que M. Bournazel et Bled s'apprêtent à organiser un congrès pour appeler...
00:19:39 — À Toulouse. — À Toulouse pour appeler à voter pour la présidentielle de 2007, pour appeler à voter pour Philippe de Villiers.
00:19:47 — Oui, mais c'était à cause de moi, ça. — Philippe de Villiers, qui ne voulait absolument pas sortir de l'UE et qui était pour une autre Europe.
00:19:54 — Mais c'est là où vous êtes terrible ! — Non mais attendez. Attendez. Laissez-moi terminer.
00:19:57 — Philippe de Villiers, c'était quand même pas les fédéralistes européens. C'était un moindre mal.
00:20:06 — Non, il n'y a pas de moindre mal. C'est comme si vous disiez... — Mais vous n'étiez pas candidat.
00:20:10 — Non mais à ce moment-là, c'est ce que j'avais... — Vous n'étiez pas candidat pour la sortie.
00:20:13 — Non mais pourquoi le RIVE, d'ailleurs, ne présentait pas de candidat ? J'aurais pu... Ils sont différents.
00:20:18 — Il était question de ne pas être candidat, pour tout vous dire. Mais il n'était pas candidat.
00:20:22 — Écoutez, l'épisode que j'avais vécu auprès de Pascua m'avait convaincu d'une chose. C'est qu'il y a deux façons de faire de la politique.
00:20:30 Il y a la politique aérie et il y a la politique, comme disait De Gaulle, la voie droite. Bon. À partir du moment où quelqu'un ne veut pas sortir de l'UE, c'est terminé.
00:20:39 Je ne veux plus en entendre parler. Voilà. Je ne veux plus en entendre parler. Mais ça, c'est très gentil, ce que vous me dites.
00:20:45 Mais c'était pas ce que disaient le vrai président et le secrétaire général. Vous l'avez écrit...
00:20:49 — Ça n'a pas été au dépôt-pampier. Il était question à la fois de soutenir Gilles Devilliers sur une ligne de sortie de l'UE.
00:20:55 — Non, non, non, non, non. D'accord. Mais c'est là que... — C'est comme ça, la politique qu'on propose.
00:20:59 — Non, non, non. Ça, c'est le fruit de toutes les compromissions. — Ça, je vous reproche.
00:21:02 — Non, c'est le fruit... Non, c'est au contraire. — Si vous n'en faites pas...
00:21:05 — Alors vous me reprochez d'être gaulliste, en fait, parce que justement, De Gaulle... Non, De Gaulle, c'est l'homme qui a dit non.
00:21:11 Parce que ça, ce que vous me dites, c'est du pétain. Pétain, il n'était pas pro-allemand.
00:21:15 — Ah non, certainement pas. — Bon, pétain, il disait...
00:21:18 — Il faut composer. Il faut composer. — La France a été battue. Il faut composer.
00:21:21 Et que dit De Gaulle le 18 juin 1942... — On ne compose pas.
00:21:24 — ...à l'Albert Hall ? Il dit... On dit souvent de nous que nous sommes intransigeants, mais encore heureux que nous soyons.
00:21:30 Que serait devenue la patrie si Jeanne d'Arc, si Danton, si Clémenceau avaient voulu transiger ?
00:21:35 Nous sommes trop faibles pour pouvoir transiger. — Alors Jeanne d'Arc, Danton, Clémenceau, De Gaulle.
00:21:41 Asselineau. — Et pourquoi pas ? En tout cas, vous savez quoi ?
00:21:45 Il y a la deuxième chose que je voulais dire. Ce que j'ai appris sur Jean-Paul Bled, président du RIF,
00:21:52 c'est qu'il était par ailleurs au conseil d'administration de la fondation Koudonov-Kalergi...
00:21:58 — Ce que j'ignorais. — ...présidé par Otto de Bismarck, le prétendant au trône impérial d'Autriche-Hongrie.
00:22:06 C'est... Écoutez, moi, quand j'ai découvert ça... — C'est pas Otto de Bismarck. C'est Otto de Hathlour.
00:22:10 — Oui. On va recommencer, oui, parce que j'ai... (Rires)
00:22:14 Quelle absurde. (Rires) On recommence. — Mais c'est très bien, cette explication. Je suis ravi de la voir.
00:22:20 — J'ai découvert que Jean-Paul Bled, président du RIF, était par ailleurs membre de la fondation Koudonov-Kalergi.
00:22:27 Alors les gens, certains le connaissent. Koudonov-Kalergi, vous savez, c'est un type qui a une histoire extraordinaire,
00:22:32 qui était métisse, japonais... — Confédéraliste européen.
00:22:35 — ...qui a inventé la Confédération européenne au début du XIXe siècle. — Mais c'est pas la fédération.
00:22:40 — Oui. Et puis qui avait aussi... Qui militait justement pour un mélange des peuples en Europe, etc., enfin tout un truc, hein,
00:22:46 Koudonov-Kalergi, la proposition de panneaux Europe, etc. — Entre les guerres.
00:22:52 — Voilà. Et donc cette fondation siège à Vienne en Autriche, présidée par Otto de Habsbourg, prétendant au trône impérial de l'empire des Habsbourg.
00:23:04 Écoutez, moi, quand j'ai appris ça, c'est comme si on apprenait que le pape avait construit dans ses appartements privés du Vatican un mihrab pour prier en direction de la Mecque.
00:23:15 — Le Vatican ne supprime pas les nations. La Confédération les supprime. — Non, non, non, attendez. C'est bon. Voilà. Vous imaginez de Gaulle étant...
00:23:23 — Mais est-ce que Gérard de Gaulle était opposé à une confédération des nations européennes ?
00:23:26 — Alors c'est encore une histoire... Tiens, je vais raconter. C'est encore une bonne anecdote avec Pascua. Tiens. Un jour, avant qu'on se fâche, dans mon programme,
00:23:34 je proposais déjà la sortie de l'UE, de l'euro, etc. — Et vous pensez que Pascua...
00:23:40 — Non, mais il avait pas la lisée dans son programme, parce que j'ai déjà composé avec Pascua. En l'an 2001, là, quand je présentais son programme présidentiel,
00:23:49 il me faisait croire qu'il allait être candidat. Je préparais. Et j'avais proposé sortie de l'UE, sortie de l'euro. J'ai de la suite dans les idées.
00:23:56 Il m'avait dit : « Ben non, François, je vous aime bien, mais on ne peut pas sortir de l'euro ». Je lui ai dit « Mais attendez, pourquoi on ne peut pas sortir de l'euro, Président ? ».
00:24:05 On était en 2002. Je disais en 92, vous étiez opposé à Maastricht. Depuis 10 ans, on a eu la politique de Francfort. C'est du Francfort. Vous connaissez la blague.
00:24:17 Et qui a fait 1 million de chômeurs en France. C'est un désastre. Vous n'étiez pas d'accord pour l'euro il y a 10 ans. Pourquoi vous le soignez maintenant ?
00:24:25 « Ben c'est pas comme ça. Vous comprenez. On ne peut pas revenir sur le truc antérieur ».
00:24:31 Vous savez, quand on se trompe d'avion, qu'on monte dans un mauvais avion, qu'on s'en aperçoit en vol, on n'ouvre pas la fenêtre pour sauter dans le vide.
00:24:37 Non, non, c'est pas ça. La question, c'est qu'on a des idées où on n'a pas d'idées. C'est ce que disait William Abitbol. Je me rappelle, il avait écrit un bouquin qui n'était pas mal.
00:24:46 Il disait que la souveraineté nationale, ce n'était pas comme la mode, ce n'était pas comme les cuisines. Vous savez, dans les années 50, c'était du formica.
00:24:54 Après, on était passé à l'habillé de coumé. La souveraineté nationale, ce n'est pas un truc dont on dispose, que ça se met selon les modes.
00:25:01 Donc ou bien on est pour la souveraineté nationale ou bien on n'est pas pour. On s'accommode de la brader. Donc j'avais proposé ça.
00:25:10 — Donc la souveraineté ne se saucisse pas. C'est tout ou rien.
00:25:14 — Non, non, mais écoutez, on ne peut pas dire ça, etc. C'est pas possible. Il faut pas sortir de l'UE. Il faut rester dans l'euro.
00:25:32 J'ai dit « Mais ça, ça veut dire qu'en fait... Je suis désolé, mais c'est pas possible de faire ça. Je suis désolé, mais De Gaulle n'aurait pas fait ça ».
00:25:44 Il me dit « Mais de toute façon... » Il me dit ça. « De toute façon, vous n'êtes pas De Gaulle ». C'était incroyable comme truc.
00:25:55 Et je lui dis « Qu'est-ce que vous en savez ? ». C'était mes conversations. Et il a regardé comme ça. Il avait la bouche...
00:26:02 J'ai dit « Oui, c'était pas écrit sur le front de De Gaulle en juin 40. Attention, grand homme en devenir ». Je lui dis « C'est pas... Je prétends pas être De Gaulle, mais... »
00:26:11 — Prétendez être De Gaulle. — Comment ? — Prétendez. — Je peux être prétendu. En tout cas, je suis plus gaulliste que lui.
00:26:17 C'était quoi ? C'était déjà des compromis. Un moment sur l'UE. Il m'a dit « On ne peut pas sortir de l'UE ». Je lui dis « Mais alors qu'est-ce que vous voulez, en fait ? ».
00:26:27 Il me dit « Ce qu'il faut, il faut être pour une confédération européenne ». — Coup de nez. — Et je lui dis... Je l'avais coincé, là, encore. Je dis « Président ».
00:26:40 En fait, il m'aimait bien, parce qu'on avait quand même des... C'était avant la catastrophe finale que j'ai décrite tout à l'heure.
00:26:47 Mais je lui dis « Président, c'est quoi exactement une confédération ? ». — Oh, la définition est très souple.
00:26:57 — Alors il grommelle. — Eh oui. Il y en a 50. — Non mais attendez. Le mec, il est candidat à l'élection présidentielle.
00:27:05 À l'époque, j'avais 40 et quelques années. — Mais vous voyez pas que tout nage dans l'à-peu-près ? — Non mais oui, c'est de l'à-peu-près.
00:27:11 Il me dit à moi « Ce qu'il faut, c'est être de confédération européenne ». Je lui dis « Mais président, c'est quoi, une confédération ? ».
00:27:18 Silence radio. Je renforce mon coin. Et je lui dis « Excusez-moi, mais il y a la confédération helvétique d'un côté, la fédération allemande de l'autre.
00:27:31 Est-ce que vous pouvez m'expliquer en quoi il serait préférable pour la France de devenir le canton de Zurich plutôt que le land de Bavière ? »
00:27:42 — Oh, comment c'est à m'emmerder. C'est ça qu'il me dit. — Tout flotte dans l'à-peu-près. Dans une confédération, on ne supprime pas les souverainetés.
00:27:51 On fait en sorte qu'elles s'accordent sur un certain nombre de sujets. Non mais c'est pas secondaire, ce sujet-là.
00:27:58 — Donc je lui dis... — Bon, là, c'est pas composé. D'accord. — Il me dit... Comment c'est à m'emmerder. Je lui dis « Écoutez, je vous emmerde peu d'un, mais c'est quand même important.
00:28:07 C'est quand même votre programme. C'est le truc pour la France. Je dis « Il faut quand même avoir les idées claires sur ce qu'on va présenter aux Français ».
00:28:15 Et vous savez ce qu'il me dit à ce moment-là ? Il me dit... Je lui dis « Alors c'est quoi, une confédération ? ». « Mais en fait, j'en sais rien. J'en sais rien ».
00:28:28 Et je lui dis « Vous voulez que je vous dise ce que c'est, président, une confédération ? ». Il me dit « Oui ». Je vous jure ! Et je lui dis « C'est très simple, président.
00:28:39 Une confédération, c'est une fédération à la con ». — Non, ça, c'est différent. — Je vous jure que... — C'est pas honnête. — Mais si, c'est honnête.
00:28:46 Et là, il avait rigolé, parce que c'est de la vérité. Vous avez des fédérations... On parle de la confédération américaine de temps en temps, de la fédération américaine,
00:28:54 de la confédération... C'est utilisé l'un pour l'autre. — Non, enfin pas de concession. Alors j'ai le temps de... — Alors attendez. Je termine. Je termine.
00:29:00 Donc lorsque j'ai découvert que Jean-Paul Bled, le président du RIF, était au conseil d'administration d'un truc qui militait pour la construction européenne
00:29:09 sous la tutelle de la famille de Habsbourg, je me suis dit que je me suis quand même un petit peu fait avoir. Et deuxièmement, lorsque j'ai vu...
00:29:18 Alors certes, il y a ce bouquin qui est sorti après coup. Mais la doctrine, c'était qu'il allait appeler à voter soit pour Philippe de Villiers,
00:29:26 soit pour Nicolas Dupont-Aignan, qui dans un cas... — Non, c'était Philippe de Villiers, parce que j'étais député élu par Philippe de Villiers.
00:29:32 — Mais qui ne voulait pas sortir de l'UE. Donc ayant été échaudé... Parce que je vous ai dit tout à l'heure, j'ai un défaut personnel.
00:29:40 C'est que j'ai tendance à faire confiance aux autres, aux gens spontanément. J'ai un autre défaut. C'est que lorsque cette confiance a été trahie...
00:29:48 — C'est fini. — Et je suis très rancunier. Et surtout, je me le mets le premier mot pour d'autres situations. Et donc j'ai compris...
00:29:54 Je me suis dit avec Pascua... J'ai compris. Maintenant, je ne ferai plus jamais confiance. Et quand j'ai vu cette affaire de RIF,
00:30:03 je me suis dit que c'était quand même pas croyable. C'est une cabine téléphonique. Je me suis dit que c'était très petit, le RIF.
00:30:07 Mais je m'étais dit, avec toute ma confiance... — C'était pas un micro-parti. C'était un petit parti.
00:30:12 — Je m'étais dit au moins... C'est ce que j'avais dit à Pascua. Au moins, ils ont des convictions. Au moins, ils veulent... Voilà.
00:30:16 Comme dit De Gaulle, il faut être droit et la voie droite, il faut marcher droit vers la vérité, dit De Gaulle.
00:30:22 Et la vérité, c'est la souveraineté nationale. — Vous êtes conscient, François Asselineau, qu'on vous le reproche beaucoup, cette intransigeance ?
00:30:28 — Oui. C'est ce qu'on reprochait à De Gaulle. — Alors j'étais... — Il y a une chose... Attendez. Les gens qui disent « On vous le reproche »,
00:30:34 là, je m'adresse à tous les gens qui nous regardent et à vous. Qu'est-ce que vous préférez ? Vous préférez... Moi, les gens avec Asselineau,
00:30:42 ils savent ce qu'ils auront. Ils savent ce qu'ils n'auront pas. Ma vie, c'est ça. C'est-à-dire que voter pour Asselineau,
00:30:50 c'est voter de façon absolument certaine pour la sortie de l'UE. — Vous croyez que le général De Gaulle n'a jamais composé ?
00:30:57 — Après, avec l'épreuve du pouvoir, oui. — Mais déjà à Londres. — Non, il a quand même... — Il en a avalé des couleuvres.
00:31:03 — Bien sûr. Bien sûr qu'il a... Et moi, vous croyez que j'en ai pas avalé des couleuvres ? Ça me fait penser à ce qu'avait dit William Abitbol,
00:31:08 qui était très drôle. Un jour, il m'avait dit « Oh, mon pauvre ami, j'ai avalé tellement de couleuvres que je pourrais ouvrir un muséum d'histoire naturelle ».
00:31:15 — J'en suis là aussi, parce que moi aussi... — Alors deux choses. D'abord, c'est à peu près affreux. C'est-à-dire la paresse intellectuelle et la frivolité
00:31:24 dans laquelle baigne tout le monde, y compris Pasquoie, quand il vous oppose la Confédération, sans savoir ce que c'est, alors que c'est pas un sujet secondaire.
00:31:34 Ça, c'est de la frivolité. C'est de la paresse intellectuelle. Ça va très loin. Je lis dans ce livre que je suis heureux de montrer à l'écran,
00:31:41 « L'histoire d'une falsification », de trois... On le montrera à l'écran. De trois historiens. Jean-Marc Berlier, Emmanuel de Chambost, René Fievé.
00:31:50 « L'histoire du discours du Veldiv », écrit par Clestine Albanel pour Jacques Chirac en juillet... On est un peu plus tard. Enfin, on est arrivé plus tard.
00:32:03 On revient en arrière. En 95, il vient d'être élu. Il prononce un discours au Veldiv. Clestine Albanel le prépare. Et elle met ce jour-là,
00:32:18 « Le gouvernement de Vichy a commis irréparable ». Au moment, explique-t-elle, de relire son discours avant de le présenter au président de la République,
00:32:28 nouvellement élu Jacques Chirac, elle s'aperçoit qu'elle a mis le gouvernement de Vichy deux lignes plus tôt. Elle se dit « Mince ! Répétition ! ».
00:32:36 Elle change et elle met France. La phrase devient « Ce jour-là, la France a commis l'irréparable ». Ça change tout. Jacques Chirac relit le discours avec elle en disant
00:32:47 « Je suis sûr, la France, quand même, elle est un peu fort ». Et Clestine Albanel avoue avoir dit « Mais ça évite la répétition ». Et Jacques Chirac dit « Oui, bon, d'accord ».
00:32:58 Et il dit « Ce jour-là, la France commis l'irréparable ». Vous imaginez, mon cher François Asselineau, le degré d'à peu près de frivolité, d'indifférence à l'Histoire,
00:33:09 d'indifférence à son pays qu'il faut pour accepter de dire « Ce jour-là, la France a commis l'irréparable », révoquant à la fois le gaullisme et à la fois l'histoire de France.
00:33:21 Alors que ce livre l'établit, la France s'est plutôt bien comportée sous l'âge. Et les Français sont plutôt bien comportés sous l'occupation allemande qu'on nous dit toujours.
00:33:30 On en arrive à dire que les Allemands ont été poussés à la Shoah par les Français. C'est ce que disait Paxton. Donc vous voyez, cette frivolité-là,
00:33:39 ça va de pair avec l'effondrement moral, non ? — Évidemment. Il y a un moment à partir duquel il faut savoir plier. Et puis savoir aussi pourquoi on résiste.
00:33:48 Parce que Mazarin, quand il se bat contre la fronde, quand il mate la fronde, il avait la population française avec lui. — Bien sûr.
00:33:56 — Les grands du royaume n'étaient pas soutenus par les Français. — C'est la vieille monarchie française, l'alliance du roi et du peuple contre les féodaux.
00:34:04 — Contre les féodaux. Ça remonte à... — C'est la politique française depuis des millénaires, pendant tous les années du siècle.
00:34:09 — C'est ce que faisait de Gaulle. — Vous aimez la politique capétienne. Ça lui va, ça. — Oui. Notez bien que c'est... Oui, oui, oui. Je ne dis pas le contraire.
00:34:16 — Mais vous n'allez pas m'enrôler dans votre secte monarchique. — Ah bah vous avez rencontré le prince Jean de France.
00:34:22 — Oui, mais vous avez... — Et ça vous a ébarqué. — Moi, je ne suis pas... Moi, je pense... — Je vous enrôle pas. C'est fini, c'est fini, c'est fini.
00:34:28 — Il faut prendre l'histoire de France comme un tout. — Dans son entier. — Et la France est un pays d'origine des sens monarchiques. Ça, c'est exact.
00:34:38 On le voit bien, hélas, hélas, par moments, avec Macron. Parce que quand on a à la tête de la France un vrai bon roi, un Henri IV, un Saint-Louis...
00:34:49 — Il n'a rien à voir. — Un de Gaulle que je mets dans les... Là, ça marche bien. — Il n'a rien à voir. Le roi s'appuie sur le peuple.
00:34:57 — Oui, mais quand on a un mauvais roi, c'est Charles VI, Charles X... — C'est pas un mauvais roi. Il a une maladie.
00:35:04 — Oui, d'accord. Enfin bon, on va pas parler du traité de Troyes 1420. — Mais c'est pas lui. C'est sa femme.
00:35:10 — Isabeau de Bavière, encore une Allemande, qui fricote avec le duc de Bourgogne. Macron, c'est ça. C'est Louis XV avec la pompadour. Macron...
00:35:19 — Vous lisez des livres d'histoire, beaucoup, hein. — Oui, mais j'aime bien l'histoire. Mais vous aussi.
00:35:23 — Ah bah oui, bien sûr. Alors vous m'avez fait plaisir un jour, parce que... — Un jour seulement.
00:35:28 — Mais non, pas le jour où vous avez quitté le RIF. — Alors j'ai quitté le RIF, parce qu'il faut quand même la conclusion pour...
00:35:34 Et j'ai quitté le RIF le jour du congrès de Toulouse, en disant que je quittais ce mouvement politique...
00:35:40 Je me demande si j'ai pas cité de Gaulle à ce moment-là, qui disait... — De Gaulle, vous quittez toujours.
00:35:44 — ...qui disait, en parlant des européistes de Gaulle, il disait « Ils ne savent pas ce qu'ils veulent. Ils ne veulent pas ce qu'ils savent ».
00:35:51 — C'est ça. — Et je dis ça des souverainistes. Aujourd'hui, on a des gens qui ne savent pas ce qu'ils veulent
00:35:56 et qui ne veulent pas ce qu'ils savent. Et moi, je sais ce que je veux. Et je veux ce que je sais.
00:36:01 Je sais que la construction européenne, c'est une entreprise non seulement de colonisation mais de destruction de la France.
00:36:08 Je le sais. Je l'ai compris. Je l'ai analysé. Tout montre... Toutes mes analyses sont confirmées sans arrêt par les événements,
00:36:15 y compris ce qui se passe en ce moment, où l'UE prend des proportions cataclysmiques. Vous avez vu quand même
00:36:23 ces choses extraordinaires. C'est que l'économiste en chef de la direction de la concurrence à la Commission,
00:36:27 maintenant, c'est une Américaine. On a 450 millions d'Européens. Pour défendre le droit de la concurrence contre les GAFAM,
00:36:36 on trouve rien de mieux à la Commission que de recruter une Américaine.
00:36:39 — Vous savez que la plupart des gouvernements d'Europe... Alors il y a par exemple le gouvernement de Kiev, qui a compté
00:36:47 dans ses membres plusieurs Américains qui sont devenus ukrainiens le jour où ils ont été nommés membres du gouvernement.
00:36:53 Donc c'est assez fréquent. Et la plupart des chefs d'État européens ne sont chefs d'État européens que parce que les États-Unis l'ont voulu.
00:36:59 — Oui. Oui. Oui. Et Mme Christine Lagarde, selon toute probabilité, a une nationalité américaine. C'est une Américaine.
00:37:06 — Et ça me choque, merci. — Elle a passé 30 ans... Elle a été à la tête de Michael McKenzie, l'un des plus grands
00:37:12 cabinet d'avocats américains proche de Donald Ronson. Cette femme est une Américaine. D'ailleurs, quand elle est arrivée à Bercy,
00:37:17 elle avait demandé aux fonctionnaires de faire leur note et de tenir des réunions en anglais à Bercy.
00:37:25 — Ils sont toujours... Les réunions à Bercy, ça passe toujours en anglais. — Non, non, non, non, non.
00:37:30 — Ah bah écoutez, je vous promets qu'il y a des... Alors là, il y a de nombreuses réunions à Bercy qui se passent en anglais.
00:37:34 — Ah bah peut-être avec des hôtes internationaux. Mais attendez. Un ministre avec ses directeurs, il a fallu attendre que Mme Lagarde...
00:37:41 — Il parle de réunions internes avec les services qui se déroulent en anglais à Bercy. Je vous le promets.
00:37:50 — Alors c'est peut-être... — Vous ne mesurez pas le... C'est bizarre de vous dire ça. Le point d'américanisation
00:37:56 de la fonction publique française... — Bien sûr que je mesure. Mais en tout cas, vous me l'apprenez. J'ai quand même un peu du mal à le croire.
00:38:00 Ce que je sais en tout cas, c'est ce qu'a voulu faire Mme Lagarde, qui est arrivée en 1985.
00:38:06 — Et vous croyez qu'il n'y a pas des chefs d'entreprise qui imposent l'anglais à leurs... — Oui, bien sûr.
00:38:10 — Ce qu'ils appellent leur board, alors qu'ils sont français, que les entreprises sont françaises. Vous croyez que les recrutements de cadres
00:38:17 par les entreprises françaises, les entretiens d'embauche n'ont pas lieu en anglais ? En France, pour des entreprises françaises ?
00:38:25 — Vous confirmez mon analyse. C'est l'analyse. Nous sommes une colonie. La colonie nous impose une marionnette qui est choisie par les Américains,
00:38:34 nous impose la langue du maître. Et donc les cadres supérieurs de cette colonie doivent s'exprimer dans la langue du maître.
00:38:40 — Ça dure depuis longtemps. Tony Blair a été fabriqué par les États-Unis. Mme Merkel a été fabriquée par les États-Unis.
00:38:45 — C'est la raison pour laquelle... — Rien du tout. — C'est la raison pour laquelle, nous, à l'UPR, nous savons ce que nous voulons.
00:38:52 Nous voulons sortir. Et nous ne sommes pas là à dire comme tous les autres « Nous voulons une autre Europe ». Et ça, personne ne peut dire le contraire.
00:39:00 Lorsque j'ai créé l'UPR, au moment où j'ai quitté le RIF... — Il y a quelques semaines plus tard.
00:39:05 — J'ai fait une charte fondatrice à laquelle nous n'avons pas modifié une virgule. Elle a 16 ans et demi, cette charte.
00:39:11 Elle a été approuvée par le Congrès fondateur. Et en page 5, il y a 3 paragraphes pour dire que nous ne voulons pas de l'autre Europe,
00:39:20 parce que le concept d'autre Europe, qui est ressorti ces jours-ci... J'ai vu qu'hier, Katenins de LFI commence à expliquer qu'en 2005,
00:39:27 les Français n'ont pas voulu dire non à l'Europe, mais pas à cette Europe-là. Il faut une autre Europe. Ça, ce discours-là,
00:39:32 ça fait des décennies qu'on l'entend, l'histoire de l'autre Europe. Et j'explique... Et nous sommes les seuls, aussi.
00:39:39 Dupont-Aignan, il lâche la luna. Il vient de sortir encore, qui va être candidat. Ça fait 20 ans qu'il ressent encore l'histoire de l'autre Europe.
00:39:46 Je rappelle pour ceux qui auraient des doutes que pour changer l'Europe, il faut l'unanimité des 27 États membres.
00:39:51 Et je rappelle qu'à l'intérieur de la scène politique française, entre Mme Le Pen qui veut son autre Europe, M. Zemmour
00:39:57 qui veut son autre Europe, M. Dupont-Aignan qui veut son autre Europe, M. Katenins...
00:40:00 — Arrêtez de vous démarquer de personnages qui seront vos alliés pour tout ça. — Mais non. Chacun veut son autre Europe.
00:40:06 — Mais vous en aurez besoin. — Mais non ! Je préfère être seul que mal accompagné.
00:40:12 — Vous aurez besoin, Philippe de Villiers. — Non, non, non, non, non, non. Je n'ai pas besoin d'eux.
00:40:15 J'ai besoin de leurs électeurs. C'est pas pareil. Or, leurs électeurs se font duper par ces gens-là. Voilà.
00:40:21 Parce que je suis désolé. Après 65 ans de construction européenne, après des décennies de promesses d'autre Europe,
00:40:28 ceux qui viennent la bouche enfarinée devant les Français « Je suis pour une autre Europe »,
00:40:33 maintenant, heureusement qu'on existe, parce que maintenant, il y a de plus en plus de gens qui leur envoient des tomates à la figure.
00:40:37 Ça va bien. L'Europe, si elle est comme elle est, c'est pas par inadvertance. C'est pas quand vous quittez chez vous,
00:40:42 d'un seul coup, vous regardez. « Ah tiens, mince, j'ai oublié d'éteindre la lumière. Il faut que je remonte ».
00:40:45 Non, non. C'est pas comme ça que ça s'est passé. L'Europe, si elle est comme elle est, c'est pas parce qu'on a oublié
00:40:50 d'un seul coup de se dire « Tiens, on aurait dû prendre en compte les services publics ». Non. C'est parce que l'Europe,
00:40:54 c'est une sédimentation depuis 65 ans d'intérêts nationaux opposés de 6, puis 9, puis 10, puis 12, puis 15, puis 25, puis 27 États.
00:41:05 Et cette Europe-là, elle est le fruit de l'opposition d'intérêts nationaux qui ont fait l'objet de marathons, de nuits, de ci et de ça.
00:41:17 Vous connaissez toute l'histoire de l'Europe. C'est ça. Et donc de compromis. Et donc quand les gens qui disent
00:41:22 la bouche en cœur « Moi, je ne veux pas de cette Europe-là. Moi, je veux d'une Europe qui soit pour les services publics.
00:41:28 Je veux pas d'une Europe ultralibérale », ils disent quoi, en fait ? Ils disent qu'ils ne sont pas d'accord avec les 65 ans
00:41:34 de sédimentation de compromis. Donc ils peuvent le dire. Mais déjà, au sein même de la France, ils n'arrivent pas
00:41:42 à convaincre les autres. Chacun a son projet d'autre Europe. Et pour avoir... Donc ils n'arrivent même pas à avoir une majorité en France.
00:41:50 Et pour que leur projet voie le jour, il faudrait qu'il y ait 27 États qui soient d'accord au même moment sur leur propre projet.
00:41:55 — Eh oui. Mais c'est encore plus grave, François Asselineau. Je vais vous donner des billets. — Ah bah ce sont les miens que vous m'avez piqués.
00:42:00 — Vous dites 65 ans. Mais c'est plus que 65 ans, le projet européen. — Oui. Ça, je vous ai apporté ça. — C'est 44.
00:42:08 — Je vous ai apporté ça, parce que ça, c'est... Oui. — C'est l'AMGOTE. — Oui. — Alors parlez-nous de l'AMGOTE.
00:42:13 Montrez-nous ces billets américains qui sont des faux billets français. — Lorsque les Américains sont arrivés en France,
00:42:20 le débarquement... — Juin 44. — Moi, je suis d'une génération où on savait pas ce que c'était que le D-Day.
00:42:29 On savait pas ce que c'était qu'une first lady non plus. Ça, ce sont des inventions. — Pareil pour moi. On a le même âge.
00:42:34 — Voilà. On disait éventuellement le jour J, le 6 juin 44. Mais je rappelle que le 6 juin 1964, les 20 ans du débarquement
00:42:45 en Normandie, De Gaulle a refusé de le célébrer. Alors il y avait Pompidou, tous les ministres qui allaient voir De Gaulle,
00:42:52 le général et tout. Il y a Johnson qui veut venir. Il y a – je sais plus – quel était le Premier ministre britannique.
00:42:57 Et De Gaulle n'a pas voulu fêter le débarquement du 6 juin 44. Et il a dit que ça, c'était l'affaire des Américains.
00:43:07 Ils étaient venus pour nous envahir. — C'est ce qu'il dit à Peyrefitte. — Oui, c'est ce qu'il dit à Peyrefitte. De Gaulle,
00:43:12 il a voulu célébrer le 15 août 44, c'est-à-dire le débarquement de Provence, parce que là, il y avait des troupes françaises.
00:43:19 Mais le 6 juin 44, la vraie histoire, c'est que les Américains avaient décidé – surtout pas De Gaulle – de maintenir au pouvoir pétain Laval,
00:43:31 Laval qui était apparenté à Roosevelt – vous le savez – par sa fille José Laval... — Et à Rio.
00:43:35 — Et Edouard Riau, qu'il sortait de prison. C'est De Gaulle lui-même qui le raconte. Et ceci a été fait en accord avec Allen Dulles,
00:43:44 fondateur de la CIA. C'était à l'époque l'OSS, qui était présent à Genève, et Otto Abetz, qui était l'ambassadeur d'Hitler à Paris
00:43:54 et qui désobéissait Hitler. C'est De Gaulle lui-même qui raconte ça à un imperfecte. Voilà. Et lorsque De Gaulle, donc, le 6 juin 44,
00:44:02 il dormait du sommeil du juste chez lui, lorsque sur le coup de 6 h du matin ou 7 h du matin, on vient frapper à sa porte,
00:44:08 en disant « Mon général, les anglo-américains viennent de débarquer en Normandie ». — Il file chez Churchill.
00:44:12 — Il file chez Churchill. Il est fou de rage, De Gaulle. Vous vous rendez compte ? Ça fait 4 ans qu'il est au Royaume-Uni.
00:44:18 On lui fait ce coup-là. Il file chez Churchill pour aller gueuler en disant « Comment ça se fait que vous m'avez pas prévenu ? ».
00:44:23 Et là, il y a une espèce de gigantesque engueulade entre De Gaulle et Churchill. Et c'est là que Churchill lui dit
00:44:31 « Entre le grand large et entre le continent du grand large, nous choisirons toujours le grand large ». Donc De Gaulle va ensuite
00:44:37 organiser son transfert en Normandie. Mais il arrive plusieurs jours après. — Oui, le surlendemain, je crois.
00:44:45 — Oui, le surlendemain ou 3, 4 jours après. Il arrive et il découvre que les Américains ont commencé à distribuer ça. Voilà.
00:44:52 C'est des billets. C'est 100 francs. Ça ressemble en fait à un billet de dollar de l'époque. Mais il y a marqué « 100 francs ».
00:44:59 C'est le gouvernement américain d'occupation. Là, j'en ai... Ça, c'est un billet de 2 francs. C'est des trucs originaux.
00:45:05 — Je n'en avais jamais vu. — 100 francs. Voilà. 100 francs, vous voyez, avec un drapeau bleu-blanc-rouge.
00:45:08 — C'est très émouvant. Oui. — Et que les Américains sont en train de distribuer pour remplacer tous les billets français
00:45:15 et pour imposer ce qu'ils vont faire, qu'ils veulent faire... Ils veulent le faire également en Allemagne,
00:45:20 puisque je vous ai apporté dans ma munificence la même chose. Ça, c'est un Deutschmark, made in USA.
00:45:28 — Et il y en a en Italie. — Et en Italie, l'Allia. — L'Allia. On dirait des billets de monopoli. Ce sont des vrais.
00:45:34 — Parce que la France était un pays vaincu. Ça les arrangeait bien, les États-Unis.
00:45:37 — Donc les Américains voulaient mettre un gouvernement d'occupation comme en Allemagne. Et je rappelle qu'en Allemagne, ça a marché.
00:45:43 Ils ont donc imposé ce billet de Deutschmark comme ça jusqu'en 1949, où ils ont rendu la souveraineté monétaire à l'Allemagne,
00:45:51 qui a créé à ce moment-là le Deutschmark que nous avons connu jusqu'en 1999. Voilà. Et donc de gros...
00:45:57 — Et comme ça, François Asselineau formait à West Point une escouade de préfets américains arrivés dans les préfectures françaises
00:46:10 pour prendre la place des préfets plus ou moins disqualifiés – on disait qu'ils étaient disqualifiés, c'est bien plus compliqué que ça –
00:46:17 du gouvernement de Vichy et administrer la France. — Oui. Donc s'il n'y avait pas eu de Gaulle,
00:46:24 nous fûssions devenus une Allemagne d'occupation. — Ou une Italie.
00:46:30 — Ou une Italie. On aurait été sous occupation... — Qui l'est toujours aujourd'hui, d'ailleurs.
00:46:33 — ...jusqu'en 1955, un truc comme ça. Je rappelle que l'Italie est entrée à l'ONU en 1955 et les deux Allemagnes en 1973.
00:46:41 — Nous allons publier un nouveau conseil auateur... — Donc de Gaulle, lui...
00:46:43 — ...un dossier sur l'occupation toujours aujourd'hui de l'Italie et des élites américaines... Enfin des élites italiennes par les États-Unis.
00:46:52 C'est toujours un pays occupé, l'Italie. — Voilà. Donc ce qu'il faut vraiment comprendre...
00:46:55 — Vous lisez de vos conservateurs ? Non, je vais vous donner ce dossier.
00:46:58 — Ce qu'il faut vraiment comprendre, c'est que tout le monde a la bouche le gaullisme et de la quintessence du gaullisme,
00:47:04 c'est l'intransigeance dans la défense de la patrie, l'intransigeance dans l'indépendance nationale.
00:47:10 De Gaulle disait aussi qu'il faut savoir nommer l'ennemi, nommer l'ennemi. Il dira plus tard...
00:47:16 Il faut regarder les Américains droit dans les yeux. Ils finissent par s'y faire, parce que de Gaulle, il avait compris en 1940
00:47:24 que le danger essentiel de la France, c'était l'Allemagne nazie. Ça, il l'avait compris. Il s'est battu pour.
00:47:31 Mais après, il a compris que le danger essentiel, finalement, c'était moins l'URSS que les États-Unis d'Amérique,
00:47:38 qui avaient décidé à leur tour de mettre la main sur la France.
00:47:41 — Ils utilisent devant Perfit le mot « invasion » pour nous envahir. C'est très fort. — Oui, oui.
00:47:48 — C'est pour ça qu'aujourd'hui, si vous voulez, quand je vois la classe politique française autorisée dans les médias
00:47:55 qui ne dit jamais un mot sur les États-Unis... C'est-à-dire à part moi, est-ce que vous connaissez beaucoup de responsables politiques
00:48:03 qui ont appelé un chat un chat, c'est-à-dire la destruction de Gazoduc Nord Stream par les Américains, 99,9% de probabilité ?
00:48:11 Ils l'ont annoncé. — C'est là, votre faiblesse. Philippe de Villiers a écrit un livre qui s'appelle « La 51e étoile sur le drapeau américain ».
00:48:18 — Mais oui, mais... — Pour dire ce que vous dites. — Oui. Mais après, il fait quoi, Philippe de Villiers ?
00:48:22 Après, il fait des mamours à Macron. J'ai pas rêvé. Il l'a reçu. Ils se sont fait des mamours devant la télévision, la radio.
00:48:28 — C'est un commercial pour promouvoir le... — Non, mais oui, mais ça, vous savez... Là, c'est de la politique aérée.
00:48:34 Les Français, ils sont comme moi. Beaucoup de Français... — Je sais pas. Ils composent beaucoup, aussi, les Français.
00:48:39 — Mais pourquoi il y a 50% d'abstention ? — Plus, maintenant. — Moi, je m'adresse... Je m'adresse pas aux gens qui...
00:48:45 Je m'adresse aux 50% de Français qui votent plus et qui disent : « Moi, je veux plus entendre parler de la politique.
00:48:50 C'est tous des salopards, c'est tous des traîtres, c'est tous des cis, c'est tous des salopards ». Ils ont besoin d'honnêteté, de morale,
00:48:56 comme vous l'avez dit. Ils ont besoin... — Comme nous l'avons dit tout au long de ces conversations.
00:48:59 — Et ils savent... Ils doivent savoir que lorsqu'ils votent pour un candidat, ils doivent savoir de façon irréfragable,
00:49:08 comme on dirait en droit, c'est-à-dire qu'on ne pourra pas revenir dessus, qu'ils vont avoir telle politique que le type ou la femme
00:49:16 ne va pas leur mentir, ne leur fait pas un enfant dans le dos. Ou s'ils changent, ils seront obligés d'expliquer le pourquoi du comment.
00:49:22 Moi, j'ai des défauts, mais j'ai aussi des qualités. Et la qualité, ce que je dis aux Français, c'est que depuis 16 ans et demi,
00:49:30 je dis... Et depuis plus longtemps, en fait. On a évoqué avant l'UPR, sinon avant l'UPR. Je dis toujours ce que je vais faire.
00:49:37 Et donc les gens qui vont voter pour l'UPR... C'est vrai que le cas en 2024 pour les européennes. Mais si les électeurs
00:49:45 se mettent à voter pour la énième fois pour le FN, ça va changer quoi ? Ça fait 20 ans qu'il y a des députés FN au Parlement européen.
00:49:56 Ça a changé quoi ? Ils ont un moyen de bouleverser la scène politique française. C'est de voter pour nous, pour l'UPR, le parti qui est caché.
00:50:06 — Même si vous avez la majorité au Parlement européen, vous ne l'aurez jamais, parce que les Français ne sont quand même pas majoritaires.
00:50:14 — J'ai bien compris. — Et même si vous emportez 100% des voix, vous ne changerez pas le Parlement européen.
00:50:18 — J'ai bien compris. — Et même si vous changez le Parlement européen, vous ne changerez pas la machine.
00:50:21 — J'ai bien compris. Mais la différence... — C'est la commission. — J'ai bien compris.
00:50:25 — Vous n'allez quand même pas présenter des listes l'année prochaine. — Bien sûr que si. Nous allons aux élections comme on l'avait.
00:50:29 Mais simplement, la différence, c'est que si au lieu de faire 1,2% comme aux élections européennes de 2019, cette fois-ci,
00:50:38 on fait 8 ou 10%, les médias mainstream ne pourront plus nous cacher.
00:50:44 — Vous voyez De Gaulle présenter une liste aux européennes en essayant de faire 8 ou 9%.
00:50:48 — De Gaulle... Attendez. Alors là, on peut faire des... — Vous la voulez savoir là-dessus ou pas ?
00:50:50 — Non, non, non, non, non, non. Non, parce que là... — Là, vous transigez. — Non, je ne transige pas. Je joue avec le réel.
00:50:56 De Gaulle, je rappelle un truc. C'est qu'entre le 18 juin 1940 et le 26 août 1944, l'installation du gouvernement président
00:51:06 de la République française rue de Grenelle, il se passe exactement 4 ans, 2 mois et 8 jours. 4 ans, 2 mois et 8 jours.
00:51:17 La France libre, c'est 4 ans, 2 mois, 8 jours. Moi, j'ai créé l'UPR, ça fait 16 ans et demi. Est-ce que vous voyez la différence ?
00:51:26 La différence, c'est que De Gaulle, il intervient à un moment où la France est en guerre. Et tous les Français savent que la France est en guerre.
00:51:34 Alors qu'aujourd'hui... C'est ce qu'a dit Mitterrand dans le dernier Mitterrand de Georges-Marc Benabou.
00:51:42 « La France est en guerre. Les Français ne le savent pas. Mais c'est une guerre féroce, sans mort, du moins apparemment. »
00:51:49 — « Apparemment. Et une guerre à mort. Les Américains veulent un pouvoir sans partage sur le monde. » — Voilà.
00:51:53 Donc si vous voulez, moi, je fais avec ce que je peux. Ce que je sais, c'est que ce qui est... Moi, je le vois. Les gens qui découvrent l'UPR,
00:52:04 qui me découvrent, qui écoutent ce que je dis une fois, deux fois, trois fois, cinq fois, ils deviennent adhérents ou sympathisants, à 80%.
00:52:12 Des gens de bonne foi. Des gens de mauvaise foi, bon, d'accord. Mais les gens de bonne foi, les Français normaux qui écoutent ce que je dis,
00:52:19 qui réfléchissent, ils finissent par adhérer ou par sympathiser pour l'UPR. C'est pour ça qu'on a notre influence grandi.
00:52:25 Mais ce que je sais aussi, c'est que tout est fait pour nous cacher, pour nous cacher. Ça recommence en ce moment avec les sondages.
00:52:33 On voit les premiers sondages qui apparaissent sur les élections européennes ou sur les personnalités préférées des Français.
00:52:39 Vous avez vu ces sondages sur les personnalités préférées des Français ? — Vous croyez que je regarde ça ?
00:52:42 — Mais c'est incroyable. — Il y a de vous que ça intéresse. — Oui. Non mais... Non, non. Il y a des gens qui regardent.
00:52:45 Alors on apprend que la personnalité préférée des Français, c'est Édouard Philippe. Édouard Philippe qui propose la retraite à 67 ans.
00:52:52 Non mais ça va pas. Il y a un petit problème. Alors j'ai regardé ça d'un peu plus près. C'est pas du tout la personnalité préférée des Français.
00:52:59 C'est un sondage qui est extrêmement vicieux. On présente une liste fermée de 25 ou 30 personnes. Qui préférez-vous là-dedans ?
00:53:08 — Et vous n'y êtes pas. — Bien évidemment. — Mais n'y est pas non plus Philippe de Villiers ou Nicolas Dupont-Aignan.
00:53:14 — Ou si. Dupont-Aignan, je croyais. Il y est, M. Le Dieu. Mais j'en la savais pas. Donc vous avez un choix.
00:53:20 Donc c'est pas les personnalités politiques préférées des Français. C'est la personnalité dans une liste de 25 personnes que vous préférez.
00:53:26 Et puis par ailleurs, vous savez que les sondages sont redressés. Voilà. Actuellement, il y a toute une politique de mise en orbite d'Édouard Philippe
00:53:34 pour le mais pour 2025. — Ne vous y intéressez pas tant que ça. — Et pour les élections européennes. Mais c'est très important, les sondages,
00:53:40 parce que... Non, non. Ça a été mis au point aux États-Unis. Ça s'appelle « self-fulfilling prophecy », la prophétie autoréalisatrice.
00:53:47 Bon. Les Américains ont découvert... Ils ont toutes les manipulations possibles. Un sondage...
00:53:53 En ce moment, on commence à voir arriver des sondages pour les européennes. L'UPR n'y est pas. Je n'y suis pas.
00:53:59 Mais même, on a chez nous des adhérents. De temps en temps, ça arrive qu'ils reçoivent un coup de fil. Allô, c'est l'UPSOS.
00:54:05 Voilà. C'est un sondage pour les européennes. Oui, très bien. Est-ce que je peux vous demander, monsieur, pour qui vous avez voté en 2019 ?
00:54:15 Oui, pas de problème. Vous avez voté pour qui ? Pour l'UPR, Valéry Staslino. Ah, très bien. Il y avait 34 listes au Lado.
00:54:20 On est arrivé 13e sur 34. C'était finalement pas si mal. Très bien. Asselineau. Et pour 2024, vous comptez voter pour qui ?
00:54:29 Asselineau. Asselineau. Ah oui, mais j'ai pas ce nom-là sur la liste. Ah bon ? Alors comment je fais ? Elle dit...
00:54:37 Elle dit « Il faut que vous choisissiez quelqu'un d'autre ». Mais c'est authentique. Je vous dis. Ce sont des vrais témoinaires.
00:54:42 Ah bon ? Mais qu'est-ce que je peux faire ? Ah bah alors... Et alors ce que dit le type dit « Le plus proche, par exemple, Dupont-Aignan ».
00:54:49 Ah bah d'accord, Dupont-Aignan. C'est comme ça qu'on nous sort du Dupont-Aignan à 4%. Et Asselineau a disparu de la circulation.
00:54:54 Ici, deux questions, François Asselineau. La première d'ordre juridique. Vous aimez la Ve République.
00:55:04 Non, je vais pas dire le mot « aimer ». Je dis que la Ve République, telle que conçue par de Gaulle dans le contexte de 1958,
00:55:11 était une excellente constitution. Ce que je vois, c'est que je vois que quand elle est mise dans de mauvaises mains, comme c'est actuellement le cas,
00:55:18 quand par ailleurs elle a quand même été travestie par toute une série de modifications démentielles, à commencer par le quinquennat,
00:55:26 qui déséquilibre complètement l'économie interne politique de la Constitution, c'est devenu une mauvaise chose.
00:55:31 Alors je vais poser ma question d'une autre manière, plus précisément. Vous avez observé que l'élection du président de la République se fait à deux tours.
00:55:43 Pas à un. Pourquoi ? Parce qu'il faut que... Premier tour, on choisit. Le deuxième, on élimine. Il faut que celui qui l'emporte rassemble.
00:55:56 Toute l'œuvre du général de Gaulle a été de rassembler et d'aller chercher des gens qui n'étaient pas spécialement d'accord avec lui.
00:56:03 Il y a quand même eu Giscard comme ministre des Finances. Il a gouverné avec des socialistes quand il était président du Conseil en 1958, de 1958 à 1959,
00:56:12 puisqu'il est arrivé à l'Église en 1959. Et encore après, les premiers gouvernements de vrai ont compté des socialistes. Ils n'étaient pas d'accord.
00:56:18 De Gaulle a composé. C'est la logique de nos institutions, qui sont aussi d'inspiration royale. Le roi rassemble.
00:56:29 Alors comment faites-vous pour rassembler si vous éliminez tout le monde ?
00:56:33 — Non mais alors d'abord, je n'élimine personne. — Ah bah vos plus proches, en tous les cas. — Non, non, non, non. D'abord, contrairement à ce que vous dites...
00:56:40 — Ah bon ? — Il n'y a pas 2 tours dans cette élection. Il y a 4 tours. Le premier tour, c'est l'éparrainage.
00:56:48 — L'éparrainage, oui. — Il faut donc avoir les reins suffisamment solides pour aller démarcher des milliers de maires pour essayer d'avoir leur parrainage.
00:56:59 C'est un travail de titan, d'autant plus que les partis politiques... La quintessence de l'élection du président de la République au suffrage universel
00:57:07 tel que De Gaulle l'a voulu en 62, c'était pour court-circuiter les partis politiques. Et donc les partis politiques, chassés par la porte,
00:57:14 sont revenus par la fenêtre en demandant à tous les élus qui ont leur étiquette de ne parrainer que le candidat du parti,
00:57:22 ce qui est un scandale démocratique, puisque normalement, ce n'est pas un vote. C'est simplement sélectionner les gens qui sont aptes
00:57:31 à être candidats à l'élection présidentielle. C'était ça, l'idée d'origine. Maintenant, c'est devenu une espèce de premier tour de piste
00:57:37 où les grands partis font tout pour éliminer les petits partis, y compris d'ailleurs avec cette forfaiture que constitue la publication des noms
00:57:47 des maires parrains, puisqu'un maire parraine un candidat... Moi, j'ai eu des maires qui m'avaient parrainé en 2017, comme en 2022 d'ailleurs.
00:57:57 En 2022, j'ai pas eu les 500 parrainages. Je les ai eus en 2017. Des maires qui n'étaient pas d'accord avec ce que je disais.
00:58:04 La majorité était intéressée. Mais il y en a très peu, surtout en 2017, qui étaient d'accord avec tout, notamment la sortie de l'UE.
00:58:13 — Mais vous dites qu'il suffit que vous parliez à quelqu'un pour le convertir. Vous avez pas converti vos maires ?
00:58:17 — Non, mais attendez. Je suis pas allé voir moi-même les milliers de maires. Mais ils ont estimé... Il y a même des maires très pro-européens
00:58:24 qui ont dit « Bon, je suis pas d'accord, mais c'est vrai, vous avez raison. Les Anglais, ils ont voté ça. C'est un débat qu'ils doivent avoir eu en France ».
00:58:30 C'est ça que ça veut dire. Mais la publication de leurs noms... C'est comme si on publiait les noms, par exemple, je ne sais pas,
00:58:38 des policiers qui font maintien de l'ordre. Les maires se sentent complètement trahis dans leur mission. C'est incroyable.
00:58:47 Donc ça, ce premier tour, c'est les 500 parrainages. Ensuite, vous avez le deuxième tour essentiel. C'est la sélection par les médias.
00:58:56 — C'est là que tout se fait. — C'est là que tout se fait. — Par les propriétaires des médias. — Par les propriétaires des médias
00:59:01 et par les sociétés de journalistes dans les médias, aussi. — Et par ceux qui manipulent tout le monde et qui ne sont pas français.
00:59:08 — Pas forcément. Exactement. Donc c'est ça, le deuxième tour. — Pour en faire des aventures de François Fillon.
00:59:14 — Le deuxième tour essentiel, il est là. Ensuite, il y a le premier tour et le deuxième tour. Voilà. Donc déjà, il faut revoir ça.
00:59:20 Deuxièmement, je suis le premier d'accord sur le fait qu'il faut rassembler. L'UPR, prenez notre charge, c'est un rassemblement.
00:59:27 D'ailleurs, à l'UPR, si vous venez à l'UPR, vous verrez des gens de tous les horizons, de toutes les origines politiques, économiques, sociales,
00:59:35 ethniques, etc. On a énormément d'enfants d'immigrés. On a des Français de tous les bords, des anciens communistes.
00:59:40 — Oui mais enfin il faudra bien que vous travaillez avec d'autres politiques. — Non mais attendez. Là, c'est le régime des partis que vous me proposez.
00:59:47 — Non. Il faudra que vous arriviez... Je me suis tué à le dire, en pur père d'ailleurs, pendant 2 ans à Marine Le Pen.
00:59:54 Il faut composer un gouvernement avec des hommes aguerris, c'est-à-dire avec des gens... Ben oui. Pour gouverner, il faut avoir une culture de gouvernement.
01:00:03 — Non mais attendez. Mais ça, je... — Vous l'avez assez dit. Il faut avoir une science politique et même une expérience politique.
01:00:08 Vous allez pas les trouver comme ça du chapeau. Il y a des hommes politiques honnêtes qui peuvent travailler avec vous.
01:00:15 Il y en a quelques-uns. Vous fermez la porte à tout le monde. — Mais non, pas du tout. — Je vais vous donner un nom. Jean-Frédéric Poisson.
01:00:22 — Je l'ai invité sur UPR TV. Il est venu. — Très bien. — Bon. — On peut gouverner avec Jean-Frédéric Poisson.
01:00:27 — Mais Jean-Frédéric Poisson, il s'est précipité chez Zemmour. — Il s'est pas précipité chez Zemmour.
01:00:32 — Il a été le premier à rallier Zemmour. — Vous n'étiez pas candidat, j'ai aussi... — Oui, j'étais candidat tout à l'heure.
01:00:36 — Oui, il était le premier à rallier Zemmour. — Il a été le premier à rallier Zemmour. — Je ne l'ai pas pour rien, d'ailleurs.
01:00:40 — Voilà. C'est pas d'ailleurs ce qui est devenu depuis là. Mais moi, je l'ai invité. — Je sais. Mais il faudra un jour que vous ayez
01:00:48 quelques squads de politiques aguerris. Admettez que vous soyez élu. — Mais écoutez, je ne vais pas... Mais évidemment !
01:00:56 — Vous gouvernez avec qui ? — Oh bah ça, ça fait partie... Vous savez, c'était l'argument des giscardiens à l'automne 1980.
01:01:04 Je me rappelle qu'ils disaient : « Mais vous vous rendez compte, Mitterrand est seul. Il n'arrivera jamais à gouverner ».
01:01:09 — Oh, il y avait du monde. — Vous savez, comme disait De Gaulle, ça sera le trop-plein. Non, non. Il y a un temps pour tout.
01:01:16 Ça, c'est la Bible. Dans l'ecclésiaste, il y a un temps pour tout. Et puis il y a aussi dans... C'est pas dans l'ecclésiaste.
01:01:22 C'est dans le... Comment dirais-je ? Le cantique des cantiques. Il y aura les conséquences. Il y a un temps pour tout.
01:01:28 En ce moment, il s'agit d'imposer une vision de la France et une vision de la solution. Donc toutes les personnes d'où qu'elles viennent
01:01:39 qui sont d'accord, comme sous la Résistance... Nous, on a recréé le CNR. On était les premiers à parler du CNR.
01:01:45 — Le CNR, je vous en prie. — On a été... — Mais tu dois dire « communisme ».
01:01:48 — Non mais on veut rassembler tous les gens qui ont compris que le combat n°1, c'est de sortir de l'UE.
01:01:56 — Et de l'OTAN. — Et de l'UE, de l'euro et de l'OTAN. Ce sont les 3 choses.
01:02:00 — Pour commencer par l'OTAN, c'est le plus simple, d'ailleurs. — Oui. Oui. — Bah c'est le plus simple.
01:02:05 — Non, parce que l'UE, à partir du moment où on est dans l'UE, on est dans l'OTAN. Donc si vous voulez, ça, c'est quand même le problème.
01:02:10 — Bah vous allez attendre pour sortir de l'OTAN. Non, il faut le faire tout de suite.
01:02:14 — L'OTAN, article 13... — De Gaulle l'a fait en 1966 d'une simple lettre.
01:02:18 — Article... Non, mais De Gaulle n'est pas sorti de l'OTAN en 1966. — Non, du commandement intégré, par une lettre.
01:02:22 — Il a fait du commandement militaire intégré, mais avec d'ailleurs un délai, parce qu'il y a un article, l'article 13...
01:02:28 — 1 an. — Vous traitez du 4 avril 1949. C'est 1 an. Et il suffit d'écrire au secrétariat de l'OTAN qui se trouve.
01:02:34 Ça tourne bien à Washington. — Mais il faut le faire le lendemain. — Voilà.
01:02:37 — Mais moi, allez voir ma conférence. Ça s'appelle « Le jour d'après ». J'ai dit... — Ah oui. Je renvoie à ta conférence.
01:02:41 — J'ai dit que la première chose que l'on fait, c'est qu'on convoque un sommet des chefs d'État et de gouvernement de l'UE.
01:02:49 Et on leur dit voilà. À partir de maintenant, on met en œuvre l'article 50. Et donc on a des 2 ans pour négocier la sortie du...
01:02:54 — En même temps que l'article 13... — En même temps qu'on écrit en disant « Dans 1 an, on sort de l'OTAN ».
01:02:58 Ça, c'est le plein droit. Dans les 2 cas, c'est le plein droit. Au bout de 2 ans, si on n'a pas trouvé un accord
01:03:03 avec les autres pays d'Europe, on sort de plein droit. — Sans accord. — Voilà. Donc voilà. Les choses sont pas...
01:03:07 Alors ce qui est vrai, c'est que sortir de l'OTAN, c'est facile, en fait. — C'est ce que je dis.
01:03:11 — Enfin du moins... — Commençons par ça. — Il faut une volonté politique quand même très solide.
01:03:15 C'est quand même s'opposer à l'impérialisme américain. Il faut faire attention aux drones, il faut faire attention
01:03:23 aux empoisonnements ou je sais pas quoi. — Aux assassinats. — Aux assassinats. Parce que de gros, il a échappé. Mais...
01:03:29 — Y compris à des assassinats diligentés par les Américains. — Oui, oui, bien sûr.
01:03:34 — Pendant la guerre. — Bien sûr. — Roosevelt. — Bien sûr. — Mais vous savez tout ça.
01:03:38 — Mais oui. De gros, il a... — Vous savez beaucoup de choses. — Mais oui. Non mais ce qui est vrai...
01:03:41 Mais vous, vous aussi, vous connaissez beaucoup de choses. Mais simplement, ce qui est tragique, c'est que l'on est
01:03:46 confronté à une population qui a un lavage de cerveau, qui ne connaît rien. — C'est terrible.
01:03:51 — On lui raconte des salades. Moi, je vois aujourd'hui... Je vois par exemple sur des réseaux... Il y a des gens qui pensent honnêtement
01:04:01 que Poutine, c'est un nouvel Hitler, et que Poutine, son objectif, c'est d'envahir l'Ukraine, ensuite la Pologne,
01:04:07 ensuite l'Allemagne et ensuite la France. C'est la version quasi-officielle.
01:04:12 — Oui, Henri. Alors François Asselineau, pas ma dernière question mais mon avant-dernière question,
01:04:18 quelle autre objection que je vous faisais ? J'invoquais la Ve République, la nécessité pour être un président de la République
01:04:25 de rassembler. — Je suis... Alors pour que l'on soit bien clair, aligner l'achat, c'est un truc de large rassemblement.
01:04:32 — D'accord. — Simplement, là où vous ne pouvez pas me demander... — Vous avez combien de membres ? Beaucoup, je crois.
01:04:37 — Alors on a eu des hauts et des bas. On a eu beaucoup de bas depuis 2 ans, parce qu'il y a eu le pouche,
01:04:42 toutes les tentatives de déstabilisation, parce qu'on a eu ça, avec d'ailleurs des petits copains souverainistes qui sont derrière.
01:04:49 — Ah mais le marécaud souverainiste, ne m'en parlez pas. Je le connais mieux que vous.
01:04:52 — Les attaques personnelles que j'ai subies... — Il ne m'attire pas plus que vous.
01:04:55 — J'écrirai un jour mes mémoires sur tout ce qui s'est passé. Donc après, quand il y a des gens qui disent
01:05:00 « Il faut faire alliance avec untel et untel », ça va. Bon. Quand on connaît le temps...
01:05:04 — Alors la seconde objection, elle pourrait davantage vous intéresser, enfin moins vous gêner. Vous connaissez l'histoire de France.
01:05:14 Vous aimez l'histoire de France. Vous parlez beaucoup d'élections. Mais il y a un hiatus. L'histoire de France,
01:05:19 ça s'est pas faite à coup d'élections. — Oui, je sais. Ça, c'est... Je vais vous dire... — Dites-moi.
01:05:29 — C'est peut-être... Vous avez trouvé peut-être la question qui me taraude depuis des années et à laquelle j'ai du mal
01:05:40 à trouver une réponse, parce que c'est une question très vicieuse... — Affreuse.
01:05:44 — ...et affreuse, en fait. C'est que si vous réfléchissez bien... — Oui.
01:05:49 — Je crois que tout le monde à peu près est d'accord sur le fait que le plus grand homme d'État français du XXe siècle,
01:05:54 c'est Charles de Gaulle, en France. On est d'accord. — Il n'est jamais arrivé au pouvoir par les élections.
01:05:59 — Jamais. — Première fois, 18 juin, un coup d'État. — Un pronunciamento.
01:06:04 — Un coup d'État. 18 juin, c'était un coup d'État magnifique. — Oui. Enfin on peut dire ça.
01:06:09 — Et en 58, c'était effectivement aussi... C'est affreux. Et la seule fois où il s'est présenté...
01:06:14 — C'est-à-dire qu'il y a des coups d'État salvateurs. — Oui. Et la seule fois où il s'est présenté aux élections,
01:06:22 c'est en 1965, où il a été mis en baladage. C'est affreux. — Et ça s'est pas très bien passé.
01:06:27 — Donc c'est affreux. Et ça, j'avoue que quand on me dit ça, je reconnais que... Alors que malheureusement,
01:06:33 Macron est arrivé au pouvoir. Et là, donc, il y a une question corrélée à celle-là. Il y a des gens qui me posent cette question.
01:06:42 Et j'avoue que ça, c'est la seule question à laquelle j'ai du mal à répondre. Des gens qui m'expliquent
01:06:47 « Monsieur, vous nous expliquez qu'il y a une extraordinaire corrélation entre le résultat dans les urnes et la couverture médiatique ».
01:06:55 C'est vrai. Ça a été prouvé mille fois. Vous savez, les courbes de corrélation, c'est affreux. Entre le nombre d'heures
01:07:01 passées dans les médias, l'argent collecté et le résultat dans les médias. — Et tout ça est affreux. Tout le méta du pays est affreux.
01:07:08 — Et donc il y a des gens qui me disent... — Tout est affreux. — Qu'est-ce qui vous permet de penser que vous allez
01:07:12 arriver au pouvoir, puisque vous n'avez ni l'argent ni les médias ? Alors ce que je réponds à ça, c'est deux choses.
01:07:19 La première, c'est que... C'est quoi, l'alternative ? C'est qu'on doit tous aller se coucher ? On est battus ?
01:07:25 C'est l'esprit d'abandon ? — Et il y a un troisième terme. — Oui ? — Le coup d'État. — Oui. Alors l'autre...
01:07:33 Moi, je ne parle pas du coup d'État. Mais on peut en parler si vous voulez. Le deuxième terme que je dis, c'est que...
01:07:38 — C'est moi qui vous en parle. C'est pas vous. Je veux pas vous salir. C'est moi qui en parle. C'est moi qui suis partisan du coup d'État.
01:07:43 Je veux pas vous salir. — Oui, mais comme je dis souvent... Vous savez, c'est le problème chinois. Voilà. C'est dormir toute sa vie
01:07:49 que de croire à ses rêves. C'est que... Regardez l'armée française. La plupart des généraux de l'armée, maintenant, font carrière
01:07:59 dans le cadre de l'OTAN. — Et la Providence ? — Alors la Providence, moi, je l'appelle Internet. — Ça, c'est ma dernière question.
01:08:05 — Je l'appelle Internet. C'est-à-dire que ce que je pense, c'est qu'il y a – on le voit – de mois en mois la perte de crédibilité
01:08:14 des grands médias et la montée en puissance d'Internet. On est entre deux mondes. Les grands médias restent majoritaires.
01:08:21 Mais ils perdent du pouvoir petit à petit. Alors la Providence... — TV Liberté.
01:08:27 — Non, la Providence... — UPR TV. — Non, ce qui... Oui. — Le Nouveau Conservateur. — Non, mais non, mais il peut y avoir...
01:08:33 — Les sites. Oui. — Vous savez, regardez ce qui s'est passé. La construction européenne présente beaucoup de points communs
01:08:39 avec la construction du socialisme. Je l'ai déjà expliqué 50 fois. Dans un cas comme dans l'autre, c'est une téléologie,
01:08:46 c'est-à-dire on prévoit ce qui arrivera ultérieurement. C'est un horizon indépassable, etc., etc. Bien.
01:08:52 La construction du socialisme était fondée sur la négation de l'intérêt individuel. C'était pas bien. Donc fallait le collectif.
01:09:00 Sauf que quand on casse l'intérêt individuel, les gens, ils se laissent aller. Voilà. Et donc à chaque fois
01:09:06 qu'un pays communiste commençait à dégringoler, les dirigeants qui voulaient un peu redynamiser l'affaire,
01:09:12 ils s'étaient le lopin de terre individuel dans les Colcôzes. On remettait un petit peu d'intérêt individuel. Bon.
01:09:19 La construction européenne, c'est la même chose, à ceci près que ça n'est pas l'intérêt individuel qu'il faut combattre,
01:09:25 mais l'intérêt national. Au contraire, il y a une espèce d'hyperbole de l'intérêt individuel. C'est fondé sur une espèce
01:09:33 d'individualisme forcené, mais la négation de l'intérêt national. Mais de la même façon que quand on casse l'intérêt individuel,
01:09:40 les gens n'ont plus envie de travailler, quand on casse l'intérêt national, pourquoi ce... Voilà. Donc c'est là où on perd.
01:09:46 Il y a la perte de moral, la perte de tout. C'est que c'est... C'est quoi, la France ? D'ailleurs, c'est le problème.
01:09:52 — Et les Français sont malheureux. — Non, bien sûr. Lorsque vous voyez Sarkozy qui dit « La France aimée, là, vous quittez-la »,
01:09:58 en parlant aux jeunes d'origine immigrée, je dis « Mais lui, il aime la France, Sarkozy. Dès qu'il avait 3 jours... »
01:10:05 — D'ailleurs, il l'a quitté depuis longtemps. — Dès qu'il avait 3 jours, il filait aux États-Unis. — Bah oui.
01:10:09 — Bon. Et Macron, il aime la France ? — Bah non. Il l'a quitté depuis longtemps, la France.
01:10:14 — Moi, ce que je vois, c'est que je vois qu'il y a beaucoup de Français d'origine étrangère qui aiment la France. Pas tous, bien sûr.
01:10:20 Bien sûr, je suis pas un bisounours. Je sais très bien ce qui se passe en France.
01:10:24 — Il suffit d'un dixième de 15 millions pour faire 1,5 million d'armées étrangères en occupant le pays.
01:10:28 — D'accord. Je sais bien. Mais il faut savoir aussi qui va être derrière. Et quel est le modèle favorable à la France ?
01:10:37 J'ai vu que Zemmour, il a dit... — Ah, ça recommence.
01:10:40 — Oui, oui, parce qu'il était interviewé par Apolline de Malher pour la 15e fois. Mme Apolline de Malher,
01:10:45 qui ne m'a jamais invitée une seule fois... — Mais laissez Éric Zemmour tranquille.
01:10:47 — Non mais attendez. — Je pense pas, pour ma part, que quelque élection que ce soit change quoi que ce soit.
01:10:54 — Oui mais alors l'autre hypothèse, c'est le coup d'État. — Mon hypothèse, c'est la Providence.
01:10:58 Et c'est la dernière question que je peux vous poser, parce qu'hélas, hélas, trois fois hélas, il faut que nous nous interrompions
01:11:05 ou que nous achevions notre cycle de conversation auquel je vous remercie tant de vous être plié.
01:11:10 Je crois d'ailleurs que nous sommes le 13 juillet et que vous partez en vacances. Je vous souhaite de bonnes vacances,
01:11:16 Jean-François Asselineau. J'espère que vous prenez du temps pour vous, pour vivre en famille, pour lire.
01:11:21 — Un petit peu, oui. — Que vous ménagez votre monture. — Oui mais vous savez, la politique, c'est quand même...
01:11:27 C'est quand même – je pense – l'activité humaine qui est la plus dévoreuse de temps. — Mais vous êtes heureux.
01:11:33 — Oui. Enfin ça dépend des moments. Ce qui est vrai, c'est que ça me donne le sentiment de...
01:11:39 — Vous vous regardez dans la glace heureux. — Oui. Franchement, oui. C'est-à-dire que même...
01:11:45 Si vous voulez, je pense aux fins dernières. Et je me dis... J'aurais fait ce que j'ai pu.
01:11:52 — C'est bien. Vous savez ce que disait Camus. Le héros n'est pas celui qui fait ce qu'il veut, mais celui qui fait ce qu'il peut. Voilà.
01:12:00 — Donc maintenant, vous avez un film provident. — Si je parle de héros, c'est parce que je vous ai vu un jour sur une...
01:12:07 J'ai regardé beaucoup de vidéos. Vous les multipliez. Vous encombrez un petit peu. Mais c'est très bien.
01:12:12 Vous vous saturez un peu avec beaucoup de succès, ce type d'émissions sur YouTube.
01:12:22 Et vous avez raconté une anecdote qui se situe à Londres en 1940, en décembre 1940. Vous avez raconté une partie de cette anecdote.
01:12:32 De Gaulle disant à une dame, une Anglaise, qui se plaint de l'état de la France... Alors l'état de la France était catastrophique en 1940.
01:12:45 De Gaulle dit « Mais vous savez, rassurez-vous, la France se porte pas mal. Elle nous enterrera tous », je trouve ce mot fameux.
01:12:52 Et au fil de la conversation, est-ce la même dame, est-ce une autre, il lui dit « Mais en général, vous prenez pour Jeanne d'Arc ».
01:13:01 Et il répond « Je suis Jeanne d'Arc ». Vous avez raconté cette histoire. — Oui. C'est pas exactement ça, mais c'est... En fait, ce sont deux scènes différentes.
01:13:11 Au moment où vous dites que De Gaulle dit « Je suis Jeanne d'Arc », il y a un hiatus très étrange chez vous. Vous marquez un point, vous ravalez votre salive,
01:13:25 vous ravalez une larme, et vous dites que De Gaulle dit « Je suis Jeanne d'Arc ». C'est pas tous les jours que quelqu'un peut dire ça. Vous pouvez dire ça ?
01:13:37 — Bon. Peut-être que vous êtes un femme psychologue, en fait. — En tous les cas, je vous souhaite beaucoup de bonnes choses. Merci beaucoup.
01:13:46 — En tout cas, merci pour ces entretiens qui ont quand même... D'abord, vous êtes très original dans la conception de vos émissions.
01:13:57 — Parce que je suis sorti du système depuis longtemps, moi. — Et puis je pense que vous... Vraiment... En tout cas, je me suis prêté avec vos...
01:14:03 — Je vous en remercie. — Je pense que vous... Oui, vous arrivez quand même à percer une personnalité. Là, je vous ai montré ce que je pense
01:14:15 être mes forces et mes faiblesses. — Vous êtes très reconnaissant. — Voilà. Et je crois que je suis fondamentalement quelqu'un de profondément sincère.
01:14:23 — Et un peu émotif aussi. La preuve, c'est que nous avons les larmes aux yeux, là et là. À bientôt, François Asselineau.
01:14:27 — Merci beaucoup. — Merci beaucoup.
01:14:28 (Générique)

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