Bernard CASONI
Category
🗞
NewsTranscription
00:00 Il est 8h22, Lydie Lahaye avec vous en direct.
00:04 Nous accueillons notre invité sur France Bleu Orléans en studio ce matin.
00:07 C'est Bernard Cazonic, nous accueillons l'entraîneur de l'US Orléans.
00:10 Bonjour Bernard Cazonic.
00:11 Bonjour.
00:12 Vous vous exprimez trois jours après nos révélations concernant des propos à caractère raciste
00:16 que vous êtes accusé d'avoir tenu.
00:18 Hier, vous avez porté plainte contre X pour dénonciation calumnieuse auprès de la procureure de la République d'Orléans.
00:24 Pourquoi ?
00:25 Parce que quand on me traite de raciste, je suis obligé de me défendre aussi parce que je suis tout sauf raciste.
00:31 Que j'ai pu tenir des propos déplacés, je peux le comprendre, je vais m'en expliquer tout à l'heure.
00:36 Mais d'être raciste, j'ai fait 20 ans de ma grève, c'est impossible que je sois raciste.
00:40 Cette plainte ?
00:41 Et j'ai un passé de joueur et d'entraîneur et dans mon éducation aussi, il y a tout sauf d'être raciste.
00:48 Parce que je suis quelqu'un de partage.
00:49 Cette plainte, elle visquie. Certains de vos joueurs, vous voulez savoir qui a parlé ?
00:53 Non, je ne veux même pas savoir. Je veux défendre ma famille aussi.
00:56 Après, les joueurs prendront leur responsabilité. Je ne veux même pas savoir. Peut-être qu'il n'y aura rien du tout.
01:01 Ce n'est pas question de ça.
01:02 Moi, ce que je veux, c'est de m'expliquer comment on en est arrivé là, tout simplement.
01:08 On va juste rappeler que la même procureure des mardis a ouvert une enquête préliminaire contre vous,
01:15 notamment pour un jour public à caractère raciste.
01:18 Donc, pour la justice, nos révélations France Bleu Orléans, elles sont suffisamment importantes pour ouvrir une enquête.
01:23 Je ne suis pas contre vos révélations. Je ne condamne pas ça, pas du tout.
01:28 Moi, je vais essayer de me défendre pour expliquer pourquoi je me retrouve dans cette situation.
01:33 C'est juste une phrase qui n'est pas adaptée de nos jours.
01:38 Moi, j'ai l'habitude de faire. C'est une phrase bateau de comparaison que j'utilise tout le temps
01:42 et que je ne me suis jamais rendu compte qu'elle pouvait impacter des gens.
01:46 Et je l'ai compris notamment quand j'ai écouté l'interview de Liliane Thuram hier,
01:52 qui était chez vous aussi, et donc j'ai regardé.
01:57 J'ai compris qu'une phrase comme celle-là pouvait impacter des gens
02:02 et pouvait avoir beaucoup d'importance aussi négative pour moi.
02:06 Mais quand je dis cette phrase, je ne me rends pas compte de l'impact qu'il peut y avoir.
02:10 Parce que j'ai été formaté comme ça.
02:13 - Oui, c'est ça. "Je ne suis pas raciste", c'est dans mon éducation, il y a des années en arrière...
02:17 - Mais ça c'est une phrase que je dois bannir de mon vocabulaire, tout simplement.
02:24 - Vous avez dit ce 21 septembre, cette phrase dont vous faites état devant les journalistes,
02:29 micro ouvert en conférence de presse concernant votre équipe qui était un peu à la peine,
02:33 "ils ne sont pas plus cons que des macrébins". C'est quoi si ce ne sont pas des propos à caractère raciste ?
02:38 - Mais moi, c'est parce que c'est une phrase de comparaison.
02:41 S'il avait entraîné au Canada, je pourrais dire "on n'est pas plus cons que les canadiens"
02:44 parce que c'est mon dernier club dans le Maghreb, c'est pour ça.
02:46 C'était une phrase de comparaison que j'ai toujours utilisée.
02:49 Comme avec vous, je vais vous dire "vous faites quelque chose de bien",
02:51 je vais dire "je ne suis pas plus con que vous, je peux le faire aussi".
02:54 Voilà, tout simplement.
02:56 Mais c'est une phrase qui est impossible à utiliser de nos jours.
03:02 - Donc avec le recul, vous comprenez que ça choque.
03:05 - Bien sûr que ça choque, je le comprends.
03:07 Mais sans me rendre compte, je le disais.
03:09 Sans me rendre compte.
03:10 Et là, avec l'intervention d'Elian Thuram, j'ai compris beaucoup de choses aussi.
03:13 - Et Elian Thuram qui disait "Monsieur Cazony", hier il disait ça, texto ici,
03:17 "Monsieur Cazony, ces choses-là ne sont plus acceptables".
03:19 - Mais il a raison.
03:21 Mais moi, on ne m'a jamais dit "attention, tu dis des trucs comme ça, ça peut être mal interprété".
03:26 On ne m'a jamais mis un garde là-dessus.
03:28 Voilà, c'est pour ça que ça s'est sorti naturellement.
03:31 Je peux comprendre l'impact que ça a de nos jours.
03:34 Et c'est une phrase que je vais rayer de mon vocabulaire.
03:37 Je vais me déprogrammer là-dessus.
03:39 Mais je le reconnais bien sûr.
03:40 - Vous regrettez Bernard Cazony, c'est ce que vous nous dites ce matin.
03:42 Est-ce que vous vous excusez ?
03:44 - Mais je m'excuse d'avoir pu blesser des gens.
03:47 Parce que ce n'est pas dans ma nature.
03:49 Et je vous dis, tout sauf raciste, c'est impossible.
03:52 Je suis quelqu'un de partage.
03:53 Je suis quelqu'un qui a vécu 20 ans dans le Maghreb.
03:55 Donc j'ai fait l'Aïd, j'ai fait le Ramadan, j'ai lu le Coran.
04:00 Donc on ne peut pas me traiter de raciste là-dessus.
04:02 J'ai partagé un appartement pendant 3-4 ans avec un Maghrebien.
04:08 Donc je ne peux pas être raciste là-dessus.
04:10 C'est impossible.
04:11 Maintenant que j'ai été maladroit, il n'y a pas de problème.
04:14 D'avoir dit une phrase comme ça, qui est inadaptée,
04:17 je le comprends d'autant plus maintenant.
04:19 - Bernard Cazony, vous êtes suspendu jusqu'à nouvel ordre par l'USO.
04:22 Est-ce que vous imaginez pouvoir reprendre vos fonctions ?
04:26 Est-ce que vous le souhaitez aussi ?
04:28 - Moi, mon métier c'est d'être entraîneur.
04:30 J'ai commencé à mettre quelque chose en place depuis 2 mois.
04:34 Ça commence à porter ses fruits puisqu'on vient de faire 2 victoires d'affilée.
04:37 Alors qu'on disait qu'il y avait tel problème ou tel problème dans le vestiaire.
04:41 Finalement, quand on gagne des matchs, c'est qu'il n'y a pas tant de problèmes que ça.
04:44 Ce sont des problèmes de joueurs que j'ai remis en question.
04:47 Parce que ça fait 4 ans que le club Végette, donc j'ai remis des joueurs en question.
04:52 Quand on est remis en question, le premier réflexe c'est d'appeler son agent,
04:56 de lui dire "fais-moi partir" ou "ouvre l'entraîneur parce que l'entraîneur ça ne passe pas bien avec lui".
05:01 - Donc vous pensez que vous allez pouvoir reprendre les règles de cette équipe ?
05:04 - Moi, mon souhait c'est de reprendre les règles et de continuer à mettre en place ce que j'ai commencé.
05:09 D'ailleurs, ça porte ses fruits en ce moment.
05:11 Les meilleurs résultats c'est ce qu'il y a eu hier soir aussi.
05:13 - Merci Bernard Cazony d'être venu ce matin vous exprimer sur France Télé.
05:16 - Je vous remercie aussi parce que je vous dis, c'est pas ma mentalité et je ne suis pas du tout comme ça.
05:20 - Bonne journée. - Merci à vous.
05:22 - Merci à vous deux et la séquence de l'invité elle est en ligne, vous pouvez la réécouter à tout moment sur francebleu.fr et sur l'application ICI.