Ce mercredi 11 octobre marque la Journée internationale des droits des filles. Excisées, déscolarisées, mariées de force, victimes de grossesses précoces (elles sont la deuxième cause de mortalité des adolescentes de 15 à 19 ans)... Partout dans le monde, les filles subissent des violences. Sadia, jeune camerounaise de 21 ans, a été victime d'abus sexuels à l'âge de 12 ans. Soutenue par ses parents, elle a pu poursuivre sa scolarité et a échappé au mariage forcé. Elle a fondé l’Association des Jeunes Engagés et Unis pour le Développement Participatif (AJEUDEP), pour venir en aide à celles qui n'ont pas eu sa chance. Sadia milite aussi pour la promotion de l’éducation des filles, la lutte contre les violences basées sur le genre et la protection des droits des filles. Elle a fait part de son histoire et de son engagement à Yahoo.
La violence sexuelle que Sadia a subie lui a laissé des séquelles psychologiques. Plus tard, elle découvre que d'autres jeunes filles autour d'elle ont vécu la même chose. "Elles avaient peur de dénoncer, pour ne pas que ça ait de retombées sur leur vie. Si elles dénoncent, tout le monde saura, elles seront mal vues." C'est un déclencheur. Pour elle, il faut libérer la parole pour faire avancer la condition des filles.
La violence sexuelle que Sadia a subie lui a laissé des séquelles psychologiques. Plus tard, elle découvre que d'autres jeunes filles autour d'elle ont vécu la même chose. "Elles avaient peur de dénoncer, pour ne pas que ça ait de retombées sur leur vie. Si elles dénoncent, tout le monde saura, elles seront mal vues." C'est un déclencheur. Pour elle, il faut libérer la parole pour faire avancer la condition des filles.
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00:00 On trouve que c'est normal pour un garçon de décider,
00:03 c'est normal pour un garçon de choisir ce qu'il veut faire,
00:06 mais par contre, c'est anormal pour une fille.
00:09 J'ai grandi au Cameroun.
00:13 On valorise beaucoup plus l'éducation des garçons
00:16 parce que demain, il sera le chef de famille.
00:21 Mais par contre, ce n'est pas important qu'une fille
00:23 aille à l'école parce qu'elle sera demain mariée,
00:27 une femme de ménage.
00:28 Tu as une fille, tu ne peux pas choisir de faire telle chose,
00:32 tu ne peux pas te décider, tu ne peux pas dire ce que tu penses.
00:35 Oui, parce que tu es une fille, tu n'as pas le droit à beaucoup de choses.
00:38 J'avais 12 ou 13 ans, j'étais victime d'abus,
00:43 d'une violence sur les gens, et ça m'a vraiment traumatisée.
00:47 Je ne voulais pas parler, je ne voulais pas être trop en contact avec les gens
00:52 parce que je me disais que pour moi, c'était fini.
00:54 Quand je suis dans ma communauté,
00:56 j'ai trouvé que plusieurs filles ont été victimes.
01:00 Elles avaient peur de dénoncer, pour ne pas que ça aille
01:02 de retomber sur leur vie.
01:04 Parce que déjà, si elles dénoncent,
01:07 tout le monde saura qu'elles sont gâtées.
01:09 Elles seront mal vues.
01:11 C'est là où nous avons dit non.
01:12 Pourquoi ne pas en parler afin d'éviter d'autres filles ?
01:15 Parce que si nous, on n'en parle pas aujourd'hui,
01:19 d'autres filles seront toujours victimes.
01:21 Et elles seront toujours silencieuses comme nous.
01:23 [Générique]