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Eric-Alban Giroux, directeur du centre hospitalier du Haut-Anjou à Château-Gontier-sur-Mayenne, invité du 6-9 de France Bleu Mayenne le 10 octobre 2023

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Transcription
00:00 Nous accueillons l'invité du 6-9 pour la première fois de son histoire.
00:04 Le service des urgences du centre hospitalier du Haut-Tanjou à Château-Gontier-sur-Mayenne
00:08 n'a pas fonctionné normalement dans la nuit de dimanche à lundi en raison d'une pénurie de médecins.
00:13 Et ce sera le cas aussi demain, vendredi et samedi.
00:17 Marcelin Robin, on en parle avec l'invité Éric Alban-Giroud, directeur du centre hospitalier du Haut-Tanjou.
00:22 Bonjour Éric Alban-Giroud.
00:24 Bonjour, bonjour à vous tous.
00:25 Clarifions tout de suite les choses. Les urgences de Château-Gontier-sur-Mayenne sont-elles fermées ou régulées ?
00:31 Est-ce qu'on pourra quand même y être soigné dans la nuit de mercredi à jeudi par exemple ?
00:36 Non. En l'occurrence, les deux. Il y a régulées et fermées, c'est les deux.
00:42 Régulées toutes les nuits, fermées ponctuellement.
00:47 Ce qui veut dire régulées, qu'on doit obligatoirement passer par le 15 ?
00:51 Par le centre 15, voilà. Ou téléphoner au 15.
00:54 La doctrine aujourd'hui face aux pénuries, encore une fois, vous avez vu, on a tenu deux ans de plus.
01:00 Par rapport à Laval, les premières nuits de fermeture, régulation, c'était novembre 2021 à Laval.
01:05 Il était légitime de tomber à un moment ou à un autre, presque.
01:08 L'objectif là, la doctrine qui est en train de s'installer progressivement, c'est vous avez une angoisse.
01:16 Les populations ont besoin d'avoir une réponse à leurs angoisses.
01:21 Vous avez une angoisse, vous n'êtes pas sachant.
01:24 Avant, on se déplaçait directement à l'hôpital, il y avait toujours une lumière ouverte.
01:28 Aujourd'hui, on téléphone au 15.
01:31 Ça ne change pas grand chose, vous allez obtenir une réponse.
01:34 Vous allez obtenir une réponse qui va être très très claire.
01:37 Les attachés de régulation médicale savent très très bien faire ça.
01:42 Qui va être, oui c'est une urgence, en tout cas, vitale, pas vitale, relative, peu importe.
01:48 Oui, c'est une urgence. Venez dans tel service, ou non, ce n'est pas une urgence, vous pouvez temporiser jusqu'au lendemain.
01:56 Le lendemain, vous pourrez venir aux urgences.
02:00 En journée ?
02:00 En journée, vous pourrez venir aux urgences.
02:02 Je pense à tous ces patients de Mayenne qui n'ont pas de médecin traitant.
02:06 Bien sûr que, même pour des sujets qui ne sont pas de l'urgence vitale et qui ne sont pas même de l'urgence relative,
02:14 il faut pouvoir leur donner une réponse, une réponse médicale.
02:17 Donc le lendemain, vous pourrez venir aux urgences en journée, comme si vous étiez allé voir votre médecin traitant.
02:23 Mais la nuit, il ne faut plus avoir le réflexe d'aller aux urgences.
02:25 Non.
02:26 Jusqu'à quand ?
02:27 Jusqu'à le moins longtemps possible.
02:32 On a l'obligation pour les populations de s'organiser au niveau territorial.
02:37 Vous savez, on a fait ça déjà cet été.
02:39 On va recommencer au sein du GHT, du groupement hospitalier de territoire,
02:43 et puis, vous voyez, en collaboration avec le centre hospitalier de Mayenne et de Laval.
02:47 Évidemment qu'on va trouver des solutions pour les populations.
02:50 C'est notre devoir vis-à-vis des populations.
02:53 Et puis, j'espère que ça va durer le moins longtemps possible.
02:57 Médecins étrangers, on est dessus.
03:00 Amélioration des conditions, on y travaille.
03:03 J'avais un problème sur le laboratoire, typiquement.
03:05 On est en train de le régler.
03:06 Le 15 décembre, ça sera réglé.
03:08 Donc voilà, il faut redevenir attractif pour que nos médecins aient des conditions d'exercice
03:13 qui soient les plus favorables possibles pour les faire revenir un peu.
03:18 Donc vous espérez plus de régulation d'ici l'année prochaine, 1er semestre 2024 ?
03:24 Sauf si.
03:25 Oui, moi oui.
03:26 Parce qu'encore une fois, perdre une bataille, je veux bien.
03:29 Perdre la guerre, c'est hors de question.
03:31 Donc moi oui.
03:33 Si ça devient une doctrine nationale, de passer par le centre 15,
03:38 on s'adaptera à la doctrine nationale.
03:40 L'important, pour vos auditeurs, pour la population de Mayenne,
03:44 et vraiment, j'y tiens, c'est leur donner une réponse.
03:50 Leur donner une réponse.
03:51 Ils téléphonent au 15.
03:53 Le 15, les armes réguleront entre nos deux axes de permanence des soins, en fait.
04:00 Soit l'axe 15, vraiment Samu, qui tape l'urgence vitale,
04:05 soit l'axe 116-117, qui est la permanence des soins offerts par la médecine de ville.
04:11 Donc, avec le patron Luc Ducainel, on est là sur ces deux axes-là.
04:17 On peut être dirigé par un médecin de garde du 116-117 avec le 15 ?
04:22 Oui, avec le centre 15 uniquement.
04:24 Le directeur du centre hospitalier du Haut-Anjou, Eric Calbon,
04:27 Giroud, est l'invité du 6-9 sur France Bleu Mayenne.
04:29 On le disait, novembre 2021, les premières nuits de fermeture des urgences de Laval.
04:34 Pourquoi ce changement de situation à Château-Gontier ?
04:36 Vous avez tenu deux ans de plus que Laval, mais pourquoi là, maintenant ?
04:41 Parce que la police nous rattrape, entre guillemets.
04:47 Parce que la fatigue de mes professionnels médicaux.
04:51 Parce que tout ce qu'on a pu mettre en place,
04:53 tant sur les efforts paramédicaux que sur les efforts médicaux.
04:57 Vous avez vu cet été, je ne sais pas si vous vous souvenez,
04:59 des anesthésistes de mon établissement sont venus au renfort
05:03 et ont fait les urgentistes, même si ce n'est pas leur métier.
05:07 On a essayé de regarder s'ils pouvaient encore continuer.
05:12 Il y a un moment où, si je continue dans ce sens-là,
05:15 c'est d'autres axes de l'hôpital que je vais mettre à mal.
05:18 Et en l'occurrence, bloc opératoire, maternité, etc.
05:22 Alors il y a un point qui est important,
05:24 c'est qu'on est sur les urgences somatiques.
05:27 Enfin, on est sur les urgences que vous connaissez.
05:30 L'urgence obstétricale est à Châteaubontier, 24/24/77, toujours maintenue.
05:35 La maternité, pour les parturiantes, les femmes enceintes,
05:40 24h/24, 7j/7, elles trouvent une réponse à Châteaubontier.
05:45 L'urgence psychiatrique, 24h/24, 7j/7, trouve une réponse à Châteaubontier.
05:51 Mais l'urgence somatique, l'urgence que vos auditeurs connaissent de façon plus classique,
05:57 elle doit être régulée par le centre 15.
05:59 - On a bien compris, rapidement, vous avez demandé des moyens supplémentaires à l'ARS,
06:03 des renforts d'Angers, c'est impossible ?
06:06 - Pour demander des renforts d'Angers, il faudrait qu'Angers ait des renforts à nous offrir.
06:11 Ils n'en ont pas, on est vraiment dans une pénurie médicale globale sur le territoire français.
06:17 Ce n'est pas du tout le territoire de la Mayenne ou le territoire des Pays de Loire.
06:21 On est là sur une non-production de médecins à hauteur des besoins
06:26 sur l'ensemble du territoire français au niveau des urgences.
06:30 Donc je ne peux pas demander à Angers de m'offrir ce qu'il n'a pas.
06:34 - Merci Eric Albonjirou d'avoir été notre invité ce matin sur France Bleu Mayenne.
06:37 Vous qui êtes le directeur du centre hospitalier du Haut-Anjou à Châteaubontier sur Mayenne.
06:42 Merci, bonne journée.
06:43 - Merci à vous.
06:44 - Et une interview à réécouter sur francebleu.fr

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