L'éditorialiste au Point, Franz-Olivier Giesbert était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00 Place à la grande interview sur CNews et Europe 1. Bonjour à vous, François-Olivier Gisbert.
00:05 Bonjour, Sonia Mabouk.
00:07 Quel bonjour et bienvenue, bienvenue. Journaliste, biographe, écrivain, auteur d'une trilogie à succès
00:13 intitulée "Histoire intime de la Vème République" dont le troisième volume est à paraître en novembre.
00:19 On va en parler, mais tout d'abord, François-Olivier Gisbert, le président de la République est partout.
00:23 Il a reçu le roi Charles III, il a assisté à la messe à Marseille, évidemment avec le pape.
00:28 Il s'est exprimé hier à 20h sur le pouvoir d'achat, l'immigration, l'écologie.
00:33 Il est partout, mais dites-nous, selon vous, est-ce qu'il est audible ?
00:37 Non, pas vraiment. Je ne sais pas qui on a vu hier, d'ailleurs.
00:41 On pourrait dire un moulin à parole fabriqué par le chef GPT, trois ministres,
00:47 parce qu'il était à la fois ministre de l'économie, ministre de la transition écologique et de l'intérieur,
00:54 en parlant d'immigration, et puis un petit côté joueur de pipe aux acteurs de théâtre de lycée.
01:01 Enfin bon, bref.
01:02 Vous avez la dent dure ou lucide, ça dépend du point de vue.
01:05 Oui, oui, oui. Et à l'arrivée, je cherche le président.
01:08 Attendez, il est capable d'être président, il l'a montré dans le passé.
01:11 Mais là, je cherche le président, je ne l'entends pas, il n'y a pas de vision.
01:15 Vous voyez, il y a quelqu'un qui se noie un peu dans les détails.
01:19 Et pourtant, il a félicité les Français, il a dressé une sorte de portrait optimiste d'un pays capable de recevoir la même semaine.
01:27 Il se félicitait lui-même. Arrêtez, tout le monde a compris que c'est formidable.
01:31 Regardez, regardez ce qu'on a fait.
01:33 Mais je n'ai pas très bien compris le sens de cette intervention.
01:38 Je pense qu'il y a une angoisse diffuse dans le pays qui monte chaque mois.
01:44 On a l'impression, un peu plus.
01:45 Et je pense que c'est à ça qu'il faut répondre.
01:47 Alors, c'est vrai que la partie sur le pouvoir d'achat a sûrement intéressé beaucoup de gens.
01:53 Sur l'immigration, c'était quand même très particulier.
01:57 Il dit que c'est l'Europe, mais personne ne croit que c'est l'Europe qui a réglé le problème.
02:01 Il y a déjà eu deux, vous le savez très bien, des vagues absolument massives en 2015-2016.
02:07 On ne peut pas dire que l'Europe a été très bonne.
02:10 Et là, rien ne s'est passé vraiment depuis.
02:12 On met le bébé à l'Europe.
02:13 Ceux des solutions européennes, dit-il.
02:15 Et il paraphrase Michel Rocard, cette fameuse phrase qui date de 1989.
02:20 On ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
02:22 Mais rajoute-t-il, ou dit-il juste avant, la France a déjà pris sa part.
02:25 Est-ce que vous comprenez aujourd'hui quelles sont les convictions, la position
02:29 et la colonne vertébrale de Emmanuel Macron sur l'immigration ?
02:32 Non. Je crois que c'est le problème de Macron en général.
02:35 On cherche toujours la colonne vertébrale.
02:37 Et on voit qu'il peut changer d'avis demain.
02:40 Il l'a prouvé sur l'éducation nationale.
02:43 Un coup à droite, un coup à gauche, on ne sait pas très bien où ça mène.
02:46 Et sur l'immigration, le discours est bien.
02:51 Moi, je n'ai rien à redire.
02:52 Le problème, c'est qu'après, on attend les actes.
02:55 C'est toujours pareil avec Macron.
02:56 Où sont les actes ?
02:57 C'est-à-dire, oui, il y a des belles paroles.
02:59 Parole, parole, parole.
03:00 C'est la chanson de Dalida.
03:02 Il y a une image, une vidéo qui a beaucoup choqué
03:05 France Olivier Gisbert ces dernières heures.
03:07 C'est celle de l'attaque d'une voiture de police à Paris.
03:10 On y voit une hyper-violence à l'encontre des policiers
03:14 et du véhicule attaqué à coup de barre de fer.
03:16 Le policier, en guise d'avertissement, sort son arme.
03:19 Il ne tire pas, mais c'est un avertissement.
03:21 Et Sandrine Rousseau a pointé la gravité du geste du policier.
03:25 Comment vous analysez cette sorte d'inversion aujourd'hui des choses et des valeurs ?
03:30 Je crois que vous me posez tout à fait la question.
03:32 Très bien, c'est comme ça qu'il faut dire les choses.
03:33 C'est-à-dire que tout est inversé.
03:34 Et on voit très bien d'ailleurs la peur.
03:36 La peur.
03:37 Regardez cette magnifique idiote.
03:38 Ce sont des gosses de riches qui s'amusent, ils font la guerre.
03:42 Je pense qu'il faudrait peut-être réinventer les services militaires
03:45 et puis les envoyer et vérer ce que c'est la vraie guerre.
03:48 Là, ils ont affaire à une police qui n'a rien à voir avec la police des pays qu'ils célèbrent.
03:55 Le Venezuela, j'imagine, toutes ces dictatures qu'ils adorent.
03:59 Donc ces black blocs, c'est vraiment, comment dire, pour moi c'est un peu la lie de la jeunesse.
04:06 D'une partie de la jeunesse.
04:09 Vous avez raison.
04:10 C'est pour ça que c'est la lie, c'est la jeunesse.
04:12 Je ne mélange pas les deux.
04:14 Mais qu'est-ce qui s'est passé là ?
04:16 Oui, très bien, la peur, elle est du côté de la police.
04:19 Vous avez une voiture qui fuit.
04:21 Et vous avez derrière des types avec des barres de fer.
04:24 Et combien de livres intitulés "Quand la peur va changer de camp" ?
04:27 Donc pas du tout, elle s'installe dans le camp de la folie ?
04:30 Il faudrait que la peur change de camp.
04:32 Et vous voyez bien, ils viennent là pour casser du flic.
04:36 Et il faudrait les laisser casser du flic.
04:38 Parce qu'est-ce qu'il y a de douce, Sandrine Rousseau ?
04:40 C'est-à-dire qu'ils s'arrêtent, qu'ils ouvrent leurs bras, qu'on incendie leur voiture comme ça ?
04:45 Pour vous, Sandrine Rousseau a délivré une sorte de permis de casser du flic ?
04:48 Apparemment.
04:50 C'est tellement évident, il n'a même pas le droit de servir son arme.
04:53 À ce moment-là, s'il ne peut pas sortir son arme, il ne faut pas leur donner d'arme.
04:56 Tout ça, il y a une espèce de logique.
04:58 On y va, vous voyez très bien qu'un jour, il y aura un député, peut-être Sandrine Rousseau ou quelqu'un d'autre,
05:03 qui dira, il faut mettre...
05:05 Par exemple, le refus d'obtempérer, un jour, il y a des gens qui nous diront "c'est un droit".
05:11 Peu à peu, ça se multiplie et on trouve ça...
05:14 - Mais comment on arrive ?
05:15 - C'est le seul pays au monde où si un policier vous demande de vous arrêter, on peut continuer.
05:19 - Mais comment on arrive à ce jour que vous dénoncez ?
05:23 Quelle est la logique ? Est-ce qu'il y a aujourd'hui un discours qui nourrit, qui porte cette violence ?
05:29 - Non, mais il y a laissé aller.
05:31 Je pense que de ce point de vue, le président est responsable.
05:33 Il devrait en parler de temps en temps.
05:35 Le problème de l'autorité, ce n'est pas nouveau.
05:38 - Ça s'effrite depuis des années.
05:40 - Oui, ça s'effrite.
05:41 Mais regardez, il y a un texte du général de Gaulle, 1932, "Le fil de l'épée".
05:45 Il est formidable.
05:46 "Le fil de l'épée", c'est vraiment un très grand livre.
05:48 Il dit "Notre temps est dur pour l'autorité.
05:51 Les mœurs la battent en brèche, les lois tendent à l'effaiblir.
05:54 Heurtée d'en bas, chaque fois qu'elle se montre, elle se prend à douter d'elle-même, tâtonne, s'exerce un contre-temps.
06:01 Et alors, une période de crise, pour générale qu'elle soit, ne saurait durer qu'un temps".
06:06 Parce que, comme il le dit, les hommes sont des animaux politiques
06:09 et ils ont besoin d'être dirigés autant que de dormir, boire ou manger.
06:15 - C'est un droit, le droit à la sécurité.
06:17 - Oui, mais alors, attendez, dans les années 30, c'était comme ça.
06:20 Ça s'est repris après.
06:22 C'est-à-dire, je pense qu'il ne faut pas voir le déclin que nous vivons aujourd'hui
06:26 comme une pente fatale.
06:28 À un moment donné, ça se redresse.
06:30 - Vous n'êtes pas un décliniste, d'ailleurs, comme on vous l'appelle,
06:32 mais vous dénoncez, François-Olivier Gisberg, un délitement général
06:35 et vous rejoignez, ce qu'a dit hier, dans "Le Grand Rendez-vous",
06:38 quelqu'un comme Gilles Kepel, qui craint une étincelle aujourd'hui.
06:42 Est-ce que vous la craignez aussi ?
06:44 - Bien sûr, on voit très bien.
06:45 Il suffit de circuler en province, que je fais beaucoup,
06:48 parce que pour le bouquin, je vois beaucoup de lecteurs
06:51 et je suis très impressionné par tous ces gens qui viennent vous dire,
06:55 "Mais monsieur, je ne sais pas, d'ailleurs, je suis incapable de le répondre.
06:59 Comment ça va finir ? Comment vous voyez les choses ?
07:02 Est-ce qu'on va s'en sortir ?", etc.
07:04 Il y a ce sentiment.
07:05 Donc, c'est à ce sentiment qu'il faut répondre.
07:07 Et je pense que, notamment, le rôle d'un président,
07:10 c'est de faire en sorte que l'autorité, avec un grand tas,
07:13 soit rétablie partout.
07:15 C'est important pour le pays.
07:16 - Pour que l'autorité soit rétablie, encore faut-il que les policiers
07:19 puissent exercer, justement, leurs fonctions et leurs missions.
07:23 Il y a un procès très important qui s'ouvre aujourd'hui,
07:26 France Olivier Gisberg, le procès de l'attentat de Magny-en-Ville,
07:29 où un couple de policiers a été, il faut dire les mots, égorgés,
07:32 à son dernier, devant leur petit enfant.
07:34 Il y a une question qui me semble fondamentale.
07:37 Comment on peut être policier aujourd'hui ?
07:39 Comment convaincre des jeunes hommes et femmes de devenir policier
07:43 quand on a cette peur qu'on peut aller vous chercher
07:46 jusqu'à votre domicile, c'est-à-dire le saint des saints ?
07:48 - Mais non, cette question est affreuse.
07:50 Parce que, justement, c'est le problème de la France aujourd'hui.
07:52 Il faut changer ça.
07:53 Justement, vous parliez d'inversion des valeurs, à juste titre.
07:56 Il faut remettre tout à l'endroit.
07:58 Tout est cul par-dessus tête, il faut redresser les choses.
08:01 Et c'est sûr que ce n'est pas très compliqué.
08:03 Vous voyez, je pense que la France, elle a connu pire dans le passé.
08:08 Elle s'est redressée parce qu'il y a un homme,
08:12 demain une femme, parce que les femmes aussi sont là,
08:15 et qui peut très bien, avec les mots qu'il faut...
08:17 - Vous le voyez ?
08:18 L'homme ou la femme providentiel ?
08:20 - Vous savez...
08:22 - Vous n'y croyez pas ?
08:23 - Non, non, j'y crois.
08:25 Mais, évidemment, ce ne sera jamais de Gaulle.
08:27 Mais quand on regarde l'histoire récente,
08:29 Margaret Thatcher, franchement, vous l'avez peut-être rencontrée.
08:33 Enfin, moi, j'ai vu mon âge, je l'ai vu pas mal.
08:35 Ce n'était pas grand-chose.
08:37 Simplement, il y avait une volonté.
08:39 Gérard Schröder, toujours un petit coup dans le nez.
08:42 Bon, n'empêche qu'il a remis aussi son pays.
08:45 Vous avez la gauche et la droite.
08:46 La droite qui a remis la Grande-Bretagne en marche.
08:48 Et puis la gauche aussi, qui a redressé complètement l'Allemagne.
08:51 Merkel n'a rien fait derrière.
08:52 Elle a continué ce qu'avait fait Schröder, social-démocrate.
08:55 Et donc, ces gens-là n'avaient l'air de rien.
08:58 Et bien, vous savez quoi ?
09:00 Ils avaient la volonté.
09:01 C'est ça qui est important en politique.
09:02 - La volonté ?
09:03 - Et nous vivons depuis longtemps.
09:05 Je pense que ça ne commence pas avec Macron.
09:07 Ce n'est pas vrai.
09:08 Mais nous vivons une crise de la volonté politique.
09:10 - Vous nous direz comment retrouver la belle époque.
09:12 Mais vous dites, France Olivier Gisbert, ce matin, sur CNE,
09:15 une volonté, donc un cap.
09:16 Si on reprend l'exemple de l'immigration,
09:18 avec ce que dit Emmanuel Macron,
09:20 et qu'on voit ce qu'a dit justement François Le Pape,
09:24 il a dénoncé l'assimilation.
09:26 Est-ce que vous y voyez, comment dire,
09:29 une forme de discours qui consiste à dire
09:32 que les migrants peuvent arriver sans épouser les moeurs françaises ?
09:36 Est-ce qu'il a raison ?
09:37 Est-ce que cela vous a choqué ?
09:39 - Évidemment, je ne suis pas d'accord.
09:41 Mais vous savez, le pape, il ne dit pas le droit.
09:44 Le pape, il dit l'évangile.
09:46 Et dans l'évangile, il y a une phrase très importante.
09:49 "Rendez à César ce qui est à César,
09:51 et à Dieu ce qui est à Dieu."
09:54 Ce n'est pas du tout...
09:55 Comment dire ?
09:56 Il y a le monde temporel, il y a le monde spirituel.
09:58 Et on peut dire, d'une certaine manière,
10:00 qu'il a inventé la laïcité, parce que ça ne regarde pas.
10:05 Et d'ailleurs, regardez, vous vous souvenez des JMJ en 1997,
10:09 les Journées Mondiales de la Jeunesse,
10:11 Jean-Paul II, c'était vraiment le pape de l'anticontraception.
10:16 Il faisait ça sans arrêt, ça énervait tout le monde.
10:19 Et vous vous souvenez, il y a eu des foules énormes.
10:22 Par rapport à celle de François,
10:24 c'était près de 500 000 au Champs-de-Mars,
10:26 5 millions à Longchamp.
10:28 Et vous vous souvenez que c'était l'homme
10:30 qui parlait contre la contraception,
10:32 tous ces jeunes étaient là.
10:33 Et qu'est-ce qu'ils ont fait après ?
10:35 Vous avez vu qu'autour du bois de Boulogne,
10:38 il y avait un champ de préservatifs usagés,
10:43 "capote anglaise" comme on disait à l'époque,
10:46 parce qu'en fait, ils avaient écouté le pape,
10:49 et puis ça c'est le problème du capotisme.
10:52 - De couper les audits, c'est la parole tendue sur les migrants.
10:55 - C'est la parole, mais on n'est pas obligés de suivre.
10:57 - Quand ça se heurte aux politiques plus lucides,
11:00 parfois pragmatiques des États, qu'est-ce qu'on fait ?
11:02 - On n'est pas obligés de faire ce que dit le pape.
11:04 On peut écouter, tout à fait, il faut l'écouter,
11:06 c'est intéressant.
11:07 D'ailleurs, je vous signale, il y avait à côté
11:09 un discours absolument exceptionnel du cardinal Aveline.
11:12 Très, très bon personnage, d'ailleurs,
11:14 qui est très ami avec François.
11:16 D'ailleurs, c'est pour ça que François était venu à Marseille.
11:19 Et ce cardinal, il a tenu un discours absolument formidable.
11:23 Donc, si vous voulez, c'est pas parce que le pape le dit
11:26 qu'il faut le faire.
11:27 Et je trouve que cette polémique est un peu stérile.
11:30 Il dit pas forcément qu'il faut le faire.
11:33 Il dit l'évangile à sa façon, l'évangile telle qu'elle est.
11:36 Ce qu'on peut reprocher au pape, simplement,
11:38 c'est peut-être ses origines jésuites.
11:40 Il est très politique, il fait beaucoup de politique,
11:43 il fait trop de politique.
11:44 - Alors de la politique, justement,
11:46 et des paroles qu'il porte, on en attend sur l'armée.
11:49 - Je n'ai rien contre les jésuites, qui sont très intelligents.
11:51 Ils sont le plus portés sur la politique.
11:54 Par exemple, le franciscain, il a appelé le nom de François,
11:57 Saint-François d'Assise, un des plus beaux saints de l'Église.
12:00 - Avec un livre magnifique d'un grand poète
12:03 comme Christian Bobin à ce sujet.
12:05 - Et là, il se comporte toujours un petit peu comme un jésuite.
12:07 - François de Luguis, on va consacrer les dernières minutes
12:09 à un sujet important, c'est celui de l'Arménie.
12:12 Hier, Emmanuel Macron a apporté un soutien plein et entier.
12:16 Mais est-ce que l'Arménie est condamnée
12:18 à ce triste sort funeste ? Il n'y a pas d'autre mot.
12:22 - Dans cette affaire, on est atroce.
12:25 La France est atroce. - Atroce ?
12:27 - Oui, parce que c'est le seul... - La France atroce ?
12:29 - Bien sûr, bien sûr, parce que c'est le seul chef d'État,
12:33 Macron, qui dit des choses. Mais derrière, il n'y a rien.
12:36 - Que voulez-vous ? - Le début d'un acte.
12:38 Au moins, on pourrait secouer un peu le cocotier.
12:41 Je ne sais pas, aller là-bas en armée...
12:44 - Avec l'ombre de la main russe et turque.
12:46 - Oui, je sais, mais la France, vous savez,
12:48 elle a encore des choses à dire. Je pense que...
12:51 - Quand on voit l'Afrique, on se pose des questions.
12:54 - Oui, mais écoutez, l'Arménie, ce qui se fait, est abjecte.
12:59 Et ça se fait avec la complicité de l'Union européenne.
13:02 - Vos mots sont forts. - Attendez, excusez-moi,
13:05 vous avez lu le livre de Raphaël Glucksmann,
13:07 certainement, qui s'appelle "La grande confrontation".
13:09 Vous voyez très bien l'Azerbaïdjan,
13:11 c'est-à-dire ceux qui ont décidé d'éradiquer,
13:13 parce qu'on est dans un phénomène d'épuration ethnique et religieuse.
13:17 C'est-à-dire, on va raser les monastères,
13:19 parce qu'ils font systématiquement
13:21 les magnifiques monastères de l'Arménie.
13:23 Parce que ça, c'est la première étape, l'Arzak.
13:25 J'imagine, avec la Turquie,
13:27 l'Azerbaïdjan va s'attaquer à l'Arménie.
13:30 Bon, et c'est juste affreux, parce que, dans le même moment,
13:33 vous savez très bien que vous avez toutes ces déclarations
13:36 de dirigeants européens, Charles Michel,
13:38 c'est la honte de la jungle, Ursula von der Leyen,
13:41 enfin toutes ces personnalités qui, surtout, ne disent rien
13:46 et qui sont fiers, d'ailleurs, de doubler les importations
13:51 de gaz d'Azerbaïdjan,
13:53 parce que c'est ce qu'on a appris ce week-end.
13:55 - Le gaz azéri. - Le gaz azéri.
13:57 On allait doubler les importations,
13:59 et c'est du gaz russe, d'ailleurs, on sait très bien,
14:01 c'est une façon de détourner l'embargo.
14:03 Et si vous voulez, vous avez, dans le maintenant,
14:06 ce que j'ai appris dans ce livre de Raphaël Gullmann,
14:08 ce sont les sommes considérables de l'Azerbaïdjan
14:12 pour corrompre les dirigeants européens,
14:14 et d'ailleurs les élus français aussi.
14:16 Et puis, je ne vous parle pas de la presse,
14:18 parce que parfois, on lit des articles,
14:20 on voit très bien qu'ils ont profité de ce qu'on appelait
14:22 la diplomatie du caviar, c'est-à-dire cette diplomatie
14:26 de l'Azerbaïdjan qui consiste à faire des cadeaux.
14:30 Et on voit le résultat.
14:32 Et si vous voulez, le résultat, c'est quoi ?
14:34 C'est que l'Europe, dans cette affaire, est totalement absente,
14:39 alors qu'elle aurait quand même des choses à dire.
14:41 Pourquoi est-ce qu'on abandonne les Arméniens ?
14:44 Parce qu'ils sont chrétiens ? Je ne sais pas.
14:46 Je me pose la question.
14:47 Pourquoi ils sont abandonnés comme ça ?
14:49 - Sur cette conclusion sous forme d'interpellation,
14:51 on entend et on voit votre colère ce matin,
14:53 François-Olivier Gisbert, sur ce sujet si important.
14:55 Je vous remercie. - Merci à vous.
14:57 - Je précise que le troisième volet de votre trilogie
14:59 paraîtra le 2 novembre chez Gallimard.
15:01 "Tragédie française", succès de cette trilogie.
15:05 C'était votre grande interview ce matin.
15:07 Je vous remercie. - Merci Sonia Mahbouk.
15:09 [Musique]
15:12 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]