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Autour de Victor Matet, les informés débattent de l'actualité du dimanche 24 septembre 2023.

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00:00 bien évidemment sur France Info pour suivre cette interview qui va donc débuter.
00:05 Interview menée d'AIC par Laurent Delahousse et Anne-Claire Coudray.
00:09 [... beaucoup de nous recevoir après une semaine riche, une semaine chargée pour la France,
00:14 et pas seulement à cause de la Coupe du Monde de Rugby.
00:16 Nous avons reçu le roi Charles III, nous avons reçu le pape à Marseille,
00:20 le pape qui a interpellé nos démocraties européennes, y compris le dirigeant que vous êtes,
00:26 sur le drame des migrants, quand il met en garde contre le fanatisme de l'indifférence, que lui répondez-vous ?]
00:33 D'abord, vous venez de le dire, je voudrais commencer cet entretien en félicitant les Français.
00:39 Parce qu'il y a peu de pays aujourd'hui dans le monde qui peuvent relever des défis concomitants de cette nature.
00:46 Nous accueillons la Coupe du Monde de Rugby. Lille, Marseille, Paris, Saint-Etienne, Nice,
00:51 toutes ces semaines ont accueilli des matchs. On a reçu le roi et la reine d'Angleterre, à Paris puis Bordeaux,
00:57 et le pape est venu à Marseille. Et donc je veux remercier nos élus, nos bénévoles,
01:03 les services de l'État et des collectivités qui ont rendu cela possible.
01:07 On a mobilisé, en particulier ce samedi, près de 100 000 policiers et gendarmes.
01:13 Sur les 166 unités de force mobile que nous avons dans le pays, toutes ont été mobilisées,
01:19 on a remis les vacances, etc. Donc tout ça arrive parce qu'il y a aussi une capacité à accueillir,
01:24 à assurer la sécurité, à être exemplaire dans l'accueil. Donc je le dis à tous nos compatriotes,
01:29 grâce à cet effort collectif, vous pouvez être fiers. Et cette France qui était au rendez-vous,
01:34 cette France qui sait accueillir le monde, qui sait donner cette formidable image,
01:37 c'est aussi celle que nous saurons être dans 300 jours quand il faudra accueillir les Jeux olympiques et paralympiques.
01:43 Alors il y a le discours du pape sur les migrants, et puis il y a la réalité politique française européenne.
01:48 Est-ce que vous pouvez répondre au pape par exemple ?
01:51 Non, le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence.
01:55 Parce qu'à chaque fois qu'on parle du sujet de l'immigration, on parle de femmes et d'hommes,
01:59 et il ne faut jamais l'oublier.
02:01 28 000 morts en 10 ans.
02:03 J'ai eu l'occasion moi-même de le dire, mais l'Europe est le continent qui fait le plus.
02:08 Et donc ce qu'il faut voir aujourd'hui, c'est que d'abord, nous Français, nous faisons notre part.
02:13 Il y a en moyenne environ 100 000 demandeurs d'asile chaque année dans notre pays.
02:18 On accueille de plus en plus d'enfants, nos départements le savent, et l'État est à leur soutien et continuera de l'être, je veux ici leur dire.
02:25 Nous investissons, et on l'a augmenté très fortement ces dernières années,
02:29 2 milliards d'euros par an sur ce qu'on appelle l'hébergement d'urgence,
02:32 ce qui permet de loger les sans-abri de notre pays.
02:35 Mais pour près de 60%, ce sont des femmes et des hommes qui, à tant d'un titre ou sont en situation irrégulière, que nous logeons.
02:41 Donc la France fait sa part, mais il faut ce message d'universalisme.
02:45 Moi, je ne suis pas indifférent, et nous devons être humains, accueillir en particulier ceux qui fuient des conflits.
02:50 Mais on doit aussi être rigoureux, parce qu'on a un modèle social qui est généreux.
02:55 Et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde, comme disait un ancien premier ministre.
03:00 Concrètement, pour les migrants de Lampedusa, combien on va en accueillir ?
03:02 Et Gérald Darmanin a parlé de ceux qui auraient et obtiendraient l'asile politique.
03:06 Combien de migrants de Lampedusa vont arriver et rester en France ?
03:10 Le ministre de l'Intérieur a eu raison de distinguer la situation de migrants qui arrivent et qui iraient à travers l'Europe
03:17 avec des femmes et des hommes à qui on donnera un titre et qui sont en attente de l'asile,
03:21 qui sont à ce moment-là des réfugiés, des gens dont on instruit la situation.
03:26 Qu'est-ce qui se passe d'abord à Lampedusa ? Ce que vous avez montré ces dernières semaines.
03:31 C'est la réalité du phénomène migratoire. Il est européen.
03:36 Et donc le cœur de la réponse n'existe pas en franco-français.
03:40 Et moi, c'est aussi pour ça que je veux qu'on travaille avec la présidente du Conseil italien,
03:45 parce qu'elle a fait un choix fort qui n'avait pas été celui, il y a quelques mois, suivi par l'Italie.
03:51 C'est cette crise migratoire qui l'a amené aussi au pouvoir.
03:53 Oui, mais je note que là où il y a dans sa majorité des gens qui sont sur une réponse simpliste et nationaliste,
03:59 là où il y a pu avoir à certains moments une Italie qui a dit "on ne prend plus les bateaux, on les renvoie chez les autres",
04:05 l'Italie prend sa responsabilité et elle joue son rôle de ce qu'on appelle le premier port sur.
04:11 Nous, nous devons jouer notre rôle en européen et aider les Italiens. On ne peut pas laisser les Italiens seuls.
04:16 Et donc la réponse, elle est d'ensemble, elle est européenne.
04:19 Première chose, on doit, nous, Européens, avoir une approche cohérente avec les pays d'origine.
04:26 C'est-à-dire que ce n'est pas qu'une question européenne, ça veut dire que c'est une question qui relève aussi des États africains.
04:32 En l'espace, c'est une question où l'Europe doit jouer groupé, ce qu'elle n'a pas fait jusqu'alors,
04:36 et où on doit jouer avec les pays d'origine et ce qu'on appelle les pays de transit.
04:39 Laissez-moi vous le dire juste d'une manière très simple.
04:41 La plupart des migrants qui sont arrivés à Lampedusa venaient d'Afrique subsaharienne,
04:46 avec beaucoup de pays auxquels nous envoyons beaucoup d'aide publique en développement,
04:50 et la France a augmenté cette aide. Nous sommes au rendez-vous de nos engagements.
04:54 Et beaucoup de pays dans lesquels nous avons des ambassades qui délivrent des visas.
04:58 Donc nous devons, en européen, mieux conditionner notre aide à une politique responsable en matière migratoire.
05:05 Et en disant "on vous aide sur des projets pour donner des opportunités économiques à la population,
05:11 mais vous devez nous aider à démanteler chez vous les réseaux qui conduisent ces gens à quitter leur pays".
05:16 Mais jusqu'ici ça ne fonctionne pas.
05:17 Et surtout beaucoup mieux coopérer au retour.
05:19 Ça ne fonctionne pas parce qu'on ne l'a jamais fait en vrai en européen.
05:22 Et vous dites voilà Tunisie, au Maroc, à l'Algérie.
05:24 J'ai essayé de le faire en franco-français. Alors, ça ce sont les pays de transit.
05:26 Moi je le dis, un, première bataille avec les pays d'origine.
05:31 Et c'est coopératif. Mais on doit les réengager.
05:34 Et ça doit faire partie de la relation partenariale entre l'Europe et l'Afrique.
05:37 La deuxième chose sont les pays en effet de transit.
05:39 Là, on a eu en quelques heures, en tout cas en quelques jours,
05:43 plusieurs milliers de migrants qui arrivent à Lampedusa et qui partent tous du port de Sfax.
05:47 Je souhaite qu'on engage avec la Tunisie, en européen, là aussi une politique responsable.
05:54 On vous aide budgétairement.
05:56 Et là-dessus, l'Italie et la France sont d'accord ensemble et je souhaite qu'on obtienne un accord européen.
06:00 Il se trouve qu'on va beaucoup parler d'immigration parce que nous avons...
06:02 Attendez, mais je vais au bout, c'est essentiel.
06:04 Et deuxième chose, moi je veux qu'on leur propose d'embarquer des études, des experts, des matériels, etc.
06:11 sur leur côte pour démanteler ces passeurs.
06:14 Et c'est un partenariat respectueux. Il se trouve que c'est ce qu'on fait nous avec les Britanniques.
06:18 On accepte d'avoir des experts britanniques à Calais pour nous aider à démanteler ces réseaux de passeurs.
06:24 Et on a de très bons résultats.
06:25 On va proposer la même chose aux États de transit dans la rive sud de la Méditerranée.
06:30 Parce que la clé, c'est qu'on doit mieux protéger nos frontières.
06:33 La Libye, par exemple, est-ce que vous serez en mesure d'envoyer des équipes dans un pays qui est politiquement très...
06:38 Exactement, et aussi, et nous l'avons fait par le passé.
06:39 Il y a quelques années, nous avons su le faire en formant des gardes-côtes libyens en équipe pour mieux.
06:42 Et donc je veux proposer à la présidente du Conseil italien et convaincre les autres Européens et la Commission
06:49 de mettre plus de moyens dans ces pays de transit, de leur proposer des partenariats pour éviter les départs.
06:54 Parce que c'est là que les gens prennent tous les risques.
06:56 En Méditerranée, vous l'avez dit, c'est ce que dénonçait le pape.
06:58 On va parler partout.
07:00 Il faut aller, c'est un tout. Ensuite, quand on arrive, on doit avoir une politique européenne.
07:04 Et c'est là aussi où on va aider l'Italie.
07:06 Quand les migrants arrivent à Lampedusa, il faut que l'Europe aide à enregistrer les situations.
07:12 Et donc ça, c'est un investissement de l'Europe toute entière.
07:14 On a vu que Lampedusa avait été totalement dévancée.
07:16 Et puis après, il va peut-être y venir, mais il y a nos réformes nationales.
07:18 Donc tu ne sauras pas combien de migrants vont être accueillis en France.
07:20 On en a accueilli plusieurs dizaines de milliers ces dernières années.
07:22 Mais c'est très peu.
07:24 On va continuer à le faire.
07:26 Pas en relocalisation de l'Italie.
07:28 En relocalisation et aussi de l'Italie.
07:30 Mais la clé de tout ça, c'est qu'on ait cette politique que j'évoque.
07:32 L'efficacité est européenne.
07:34 Et l'efficacité par le changement de notre organisation.
07:38 Et puis à côté de ça, en effet, on doit changer des choses chez nous en France.
07:40 Alors justement, le Sénat va étudier une loi sur l'immigration, dont la mesure principale,
07:44 et qui fait débat en tout cas, c'est la régularisation des travailleurs clandestins
07:48 qui sont déjà en France sur des métiers en tension.
07:52 Le bâtiment, la restauration et même les hôpitaux, les professions médicales.
07:56 La droite n'en veut absolument pas.
07:58 Est-ce que vous maintenez cette mesure, au risque de ne pas pouvoir faire voter votre loi ?
08:00 D'abord, je ne vais pas faire ici le travail du gouvernement et du Parlement.
08:04 Il faut faire une loi, pourquoi ?
08:06 Pour compléter ce qu'on a fait ces dernières années.
08:08 Mais au fond, on a besoin de mettre le système français à peu près au diapason des autres européens.
08:12 On ne peut pas avoir un modèle qui est plus généreux et qui est trop lent en termes d'instruction.
08:16 Donc il y a plusieurs réformes très techniques qui sont dans ce texte de loi,
08:20 préparées par le gouvernement et portées par le ministre de l'Intérieur.
08:24 Sur la régularisation des travailleurs.
08:26 Mais le cœur de ce texte, c'est surtout d'accélérer nos procédures.
08:28 Et d'avoir une politique plus efficace pour mieux instruire les situations.
08:34 Et renvoyer plus efficacement dans leur pays les femmes et les hommes qui n'ont pas vocation à rester.
08:38 Et en même temps mieux protéger les autres.
08:40 Aujourd'hui, 7% d'entre eux.
08:42 Bien sûr, parce que vous savez pourquoi ?
08:44 Comme on a beaucoup de demandes, notre système explose.
08:46 Malgré les moyens qu'on a remis.
08:48 Malgré toutes les réformes qu'on a faites, parce qu'on a changé plein de fois la loi déjà.
08:50 Donc on doit aller beaucoup plus vite.
08:52 Réduire, comprimer nos délais.
08:54 Et avoir un modèle qui est aussi au diapason de ce que font les pays voisins.
09:00 A côté de ça, il ne faut pas être hypocrite.
09:02 Il y a en effet des métiers en tension qui embauchent beaucoup de femmes et d'hommes.
09:06 Qui viennent de l'immigration et qui sont souvent en situation précaire.
09:10 Et depuis plusieurs années.
09:12 Et depuis plusieurs années, parfois plusieurs décennies.
09:14 Là-dessus, moi je souhaite qu'un compromis soit trouvé.
09:16 Je pense qu'il y a un compromis intelligent.
09:18 Mais je vais être simple.
09:20 1. Les métiers en tension, il faut d'abord quand même essayer de faire que ce soit nos compatriotes qui y aillent.
09:22 On a encore 7% de chômage.
09:24 Et c'est le coeur de la réforme France Travaille.
09:26 On ne peut pas accepter un discours qui consisterait à dire.
09:30 C'est des gens qui sont étrangers en situation irrégulière.
09:32 Qui vont occuper les métiers dans le BTP, la restauration ou autre.
09:34 Non.
09:36 Il y a des Françaises et des Français qui sont au RSA.
09:38 Qui parfois ont la possibilité d'occuper ces emplois.
09:40 Il faut les former.
09:42 Les aider parfois au déplacement ou au relogement.
09:44 Mais enfin, plutôt les accompagner sur ces métiers.
09:46 Ensuite, il n'y a pas de droit inconditionnel à la régularisation.
09:50 Il n'y en aura jamais.
09:52 Il faut continuer à lutter contre les réseaux d'immigration clandestine.
09:54 Pénaliser les employeurs qui utilisent ces réseaux.
09:58 Et après, il y a des situations très humaines.
10:00 Quand vous avez des femmes et des hommes qui sont là pour travailler.
10:04 Qui travaillent bien.
10:06 Qui sont de fait intégrés.
10:08 Il ne faut pas les laisser dans la précarité administrative.
10:10 Et donc c'est ça ce que doit trouver ce texte.
10:12 C'est du bon sens.
10:14 On a beaucoup de questions ce soir.
10:16 Le pouvoir d'achat qui est devenu une urgence pour beaucoup de Français.
10:18 À finir ces fins de mois.
10:20 Demande à leur patron, parfois, justement, un salaire anticipé.
10:22 Face à l'inflation, comment vous allez vous débrouiller pour faire baisser ces prix ?
10:26 Auprès des distributeurs.
10:28 Auprès, effectivement, des grandes surfaces.
10:30 Et des industriels.
10:32 Vous allez les remettre à la table.
10:34 Pour que finalement, on arrive à baisser les prix de l'alimentaire.
10:36 C'est ce que les Français attendent.
10:38 Ils ne voient que les prix augmenter depuis des mois.
10:40 Vous avez raison.
10:42 Alors d'abord, vous avez commencé votre question.
10:44 Moi, je trouve par l'approche que je partage.
10:46 C'est-à-dire que le pouvoir d'achat,
10:48 c'est la rencontre d'un salaire
10:50 et des prix de la vie.
10:52 La première chose sur laquelle on se concentre,
10:54 et on va continuer de le faire,
10:56 c'est créer des emplois et d'avoir des emplois qui sont de mieux en mieux payés.
10:58 Depuis 2017, on a créé 2 millions d'emplois.
11:00 Donc on a beaucoup de gens
11:02 qui ont sorti d'une plus grande précarité encore.
11:04 Avec des salaires parfois très faibles.
11:06 Non mais, pardon,
11:08 avec beaucoup de contrats, contrairement à ce qui est dit,
11:10 qui sont des contrats stables.
11:12 Ça veut dire qu'il faut indexer les salaires ?
11:14 Non, c'est qu'il est plus qu'indexé.
11:16 Donc, depuis le début de la crise énergétique,
11:18 depuis le début de l'année dernière,
11:20 notre SMIC en France a augmenté de 11%.
11:22 Il y a très peu de pays européens
11:24 où il y a un tel salaire minimum
11:26 et il a autant augmenté.
11:28 Ensuite, la dynamique salariale,
11:30 elle a à peu près suivi l'inflation,
11:32 quand on regarde les choses.
11:34 Donc on va continuer le travail pour créer des emplois
11:36 et aller vers le plein emploi, c'est essentiel.
11:38 On va ensuite continuer d'accompagner
11:40 l'augmentation salariale.
11:42 Il y a une conférence sociale qui va s'organiser
11:44 début octobre.
11:46 Donc, ça veut dire que les Français,
11:48 ce qu'ils entendent ce soir, c'est qu'il y a une possibilité,
11:50 pour eux, pour les classes moyennes,
11:52 pour les plus bas salaires, d'être augmentés.
11:54 On va travailler avec toutes les branches
11:56 qui ont encore un salaire minimum qui est sous le SMIC légal.
11:58 Et il faut en effet que, dans certaines branches,
12:00 les employeurs embauchent mieux,
12:02 accompagnent mieux.
12:04 On a aujourd'hui beaucoup de femmes et d'hommes
12:06 qui sont dans des métiers, par exemple, de l'aide à domicile.
12:08 Ils ont une indemnité kilométrique qui ne correspond plus
12:10 à la vie. Ils ont des taux horaires qui ne sont
12:12 plus satisfaisants. C'est d'ailleurs pour ça qu'ils ont de plus en plus
12:14 de mal à embaucher. Donc, ça, c'est des négociations
12:16 sociales. Et puis, il y a la question des salaires.
12:18 Ça, c'est au niveau de l'entreprise qu'il faut le faire.
12:20 Je ne suis pas pour qu'on indexe tous les salaires
12:22 sur les prix parce qu'à ce moment-là, on crée
12:24 complètement une boucle inflectionniste, je crois,
12:26 au dialogue social, au niveau des branches,
12:28 là où on a les problèmes identifiés, et au niveau
12:30 des entreprises pour la question de la carrière.
12:32 – Vous parliez d'indemnité kilométrique.
12:34 – Attendez, je vais répondre à la question sur l'alimentation.
12:36 – Rapidement. – Ça, c'est ce qu'on a fait
12:38 sur les salaires, c'est très important. – On les met plus régulièrement
12:40 à la table des négociations. – À côté de ça, je veux ici
12:42 redire que la nation française, elle a investi
12:44 des dizaines de milliards d'euros pour bloquer
12:46 les prix sur l'électricité, le gaz
12:48 et les aides, les chèques successifs. – Mais malgré ça,
12:50 les plus riches ont du mal. – Aujourd'hui,
12:52 les gens ont du mal. Et ils ont du mal, pourquoi ?
12:54 Parce qu'ils sont obligés de choisir dans le caddie,
12:56 parce qu'ils ont vu le prix du dentifrice, du paquet
12:58 de pâtes, du lait
13:00 pour bébé,
13:02 la poudre de lait infantile,
13:04 qui a augmenté quand on voit les prix,
13:06 c'est très nettement au-dessus de l'augmentation
13:08 des matières premières. Donc, qu'est-ce qu'on fait ?
13:10 Ce mercredi, au Conseil de ministre,
13:12 un texte arrive qui va nous permettre de réouvrir
13:14 ce qu'on appelle les négociations commerciales.
13:16 – Entre les grandes enseignes
13:18 et les industriels. – Avec les grands industriels.
13:20 Parce qu'aujourd'hui, il faut être clair,
13:22 est-ce que nos agriculteurs,
13:24 ils profitent de la crise ? Non. – Non.
13:26 – Donc, nos agriculteurs, il faut, c'est tout ce qu'on a fait
13:28 ces dernières années avec ce qu'on appelle Egalim 1, Egalim 2,
13:30 il faut préserver le pouvoir d'achat
13:32 de nos agriculteurs et il ne faut pas casser
13:34 les prix de l'alimentation. L'alimentation, elle a un coût
13:36 quand c'est justifié.
13:38 Est-ce que les petits industriels
13:40 de l'agroalimentaire aujourd'hui bénéficient ?
13:42 Non. On a des grands groupes
13:44 qui en effet ont fait flamber les prix de certaines de leurs marques.
13:46 – Pas toujours le jeu. – Et donc, eux, on veut
13:48 les remettre autour de la table et passer plus vite
13:50 la baisse des prix. Parce que parfois, ils ont
13:52 augmenté les prix en prenant le haut
13:54 de la courbe de leur matière première
13:56 qui remontait il y a quelques mois.
13:58 Donc, le gouvernement va prendre ce texte
14:00 qui passe au Conseil des ministres dès mercredi.
14:02 On va remettre les 60 plus gros industriels
14:04 de l'agroalimentaire derrière. – On va suivre ces négociations.
14:06 – Et surtout, on va mettre en place
14:08 et je vais y veiller personnellement,
14:10 un accord sur la modération des marges
14:12 dans tout le secteur. – On parle, on va simplement
14:14 parler de crise. – C'est-à-dire qu'aujourd'hui, au fond,
14:16 on a une crise. Sur l'alimentaire, ça pèse
14:18 sur la vie de nos compatriotes. Moi, j'en ai…
14:20 C'est insupportable de voir
14:22 tant de nos compatriotes qui sont dans cette situation
14:24 de devoir choisir des biens
14:26 essentiels pour eux, pour leurs enfants, pour leurs familles.
14:28 Donc, on doit… – Ce qui pèse aussi.
14:30 – Personne ne doit profiter de cette crise.
14:32 – Modérer les marges, pardon. Modérer les marges, ça veut dire quoi ?
14:34 Blocage des prix, ça veut dire quoi ? – Non, on n'est pas dans des prix administrés.
14:36 Ça veut dire que tous ceux qui font des excès…
14:38 – De l'opposition souhaitent un blocage des prix,
14:40 soit une baisse de la TVA. – Ça, je vais vous dire, ça marche pas,
14:42 le blocage des prix. – Pourquoi ça marche pas ?
14:44 – Parce que les prix sont plus administrés dans notre pays.
14:46 Ce qui marche, c'est de remettre tout le monde autour de la table
14:48 et de vérifier, en y mettant des contrôleurs,
14:50 et de faire un accord sur la modération
14:52 des marges, parce qu'au fond, là où vous avez votre agriculteur qui vend
14:54 – Est-ce que ce sera la même logique ?
14:56 – Et qui a une toute petite marge, il ne peut pas faire vivre sa famille,
14:58 sinon, vous avez votre PME de province
15:00 qui va vendre ses biscuits et qui fait à peine tourner son commerce,
15:02 et à côté de ça, vous avez des grands groupes
15:04 qui vous ont mis une belle augmentation
15:06 sur le sol de dentifrice, et qui,
15:08 elle, se la met dans la poche. – Vous interpellez les industriels.
15:10 Mais sur le carburant, 60% du prix du carburant,
15:12 ce sont des taxes de l'État.
15:14 – Moins de 60%, mais c'est à peu près moitié-moitié.
15:16 – Est-ce que vous comptez faire quelque chose,
15:18 parce que le prix du carburant a augmenté de 15 centimes par litre
15:20 depuis le début juillet pour le sans-plomb,
15:22 et cette semaine, la première ministre
15:24 – Avec la vente à perte, ça ne marche pas.
15:26 – a proposé la vente à perte, aucune enseigne ne s'en est emparée.
15:28 Qu'est-ce que vous comptez faire ?
15:30 – Écoutez, là-dessus, d'abord, je regarde le sujet,
15:32 puis on apporte des réponses concrètes, pragmatiques,
15:34 et pas des magots.
15:36 Pourquoi l'essence augmente ?
15:38 Parce que le brut de pétrole augmente.
15:40 On paye notre dépendance. C'est ça, la réalité.
15:42 Et je le dis, on va venir, j'espère,
15:44 à la planification écologique et à l'écologie.
15:46 Nous ne sommes pas producteurs de pétrole.
15:48 Bon, depuis début de l'année 2023,
15:50 le prix du baril a augmenté d'un tiers environ.
15:52 – Pourquoi vous ne baissez pas les taxes ?
15:54 – Non mais attendez, et ça va durer.
15:56 Et ça va durer.
15:58 – Ça veut dire qu'il faut continuer
16:00 à accompagner avec une indemnité carburante ?
16:02 – Ça veut dire qu'il faut responsabiliser tout le monde
16:04 et accompagner. Mais ce que je veux dire par là,
16:06 c'est que la raison de l'augmentation,
16:08 ce ne sont pas les taxes, c'est la géopolitique internationale.
16:10 – Non, mais vous pourriez jouer sur ces…
16:12 – C'est la décision de l'Arabie Saoudite,
16:14 d'une part, qui est un gros producteur,
16:16 l'accord un peu tacite avec la Russie
16:18 et toutes les tensions que nous connaissons.
16:20 Donc la France va continuer de jouer, mais je veux le dire ici,
16:22 il n'y a pas de solution miracle.
16:24 – Les Français, ils veulent savoir si, ils vont être encore accompagnés.
16:26 – Ensuite, nos taxes, elles servent à quoi ?
16:28 Il y a environ 50% de taxes sur le prix de l'essence.
16:30 À quoi servent ces taxes ?
16:32 Pour moitié, à financer la transition écologique,
16:36 c'est-à-dire à financer la rénovation des bâtiments,
16:38 parce qu'on a besoin d'argent public.
16:40 Nous dépensons aujourd'hui dans notre budget
16:42 33 milliards d'euros pour la transition écologique.
16:44 L'année prochaine, on dépensera 40 milliards d'euros.
16:46 Donc, est-ce qu'on peut réduire les taxes
16:48 qui permettent de le financer ? Non.
16:50 Pour un quart, c'est la sécurité sociale.
16:52 Est-ce qu'on peut baisser ce qu'on met dans nos hôpitaux ou autre ? Non.
16:54 Et pour un quart, ce sont les régions.
16:56 Quand j'entends des présidents de régions dire
16:58 "il faut baisser les taxes sur le carburant",
17:00 faites-moi une proposition pour baisser vos budgets.
17:02 – Alors, Monsieur le Président,
17:04 – Mais je n'ai pas le sentiment qu'il me fasse une proposition là-dessus.
17:06 – Est-ce que la solution, c'est encore d'apporter une indemnisation,
17:08 d'accompagner les travailleurs ?
17:10 – Alors, la solution, elle est double.
17:12 Il y a une chose sur laquelle on peut agir,
17:14 c'est d'essayer là aussi qu'il y ait des marges abusives
17:16 qui se fassent sur le raffinage.
17:18 Et donc, la menace de baisser le seuil de revente à perte a été brandie.
17:22 Elle ne sera pas dans le texte de mercredi.
17:24 On la garde comme menace.
17:26 La Première Ministre va rassembler tous les acteurs de la filière cette semaine.
17:29 Et on va leur demander de faire à prix coûtant.
17:32 C'est-à-dire que personne ne fasse de marge.
17:34 Et en particulier, qu'on ait un système de transparence,
17:36 on l'a sur l'alimentaire, on ne l'a pas assez sur le carburant.
17:39 On a déjà obtenu, d'un grand acteur français, Total Énergie Nouvelle,
17:43 de jamais dépasser 1,99€.
17:46 On a quand même 3 500 stations-service qui sont du coup concernées par cette mesure.
17:50 Les autres distributeurs, ils ne sont pas raffineurs comme les Total.
17:54 Et donc, pour tous les autres, on va demander aux raffineurs
17:56 de nous donner la transparence, de voir là aussi où il y en a qui profitent,
17:59 et d'aller rechercher leurs marges.
18:01 Donc ça, c'est la première chose.
18:02 – Donc pas d'indemnité supplémentaire pour les Français, pour les travailleurs ?
18:04 – Et donc, prix coûtant, mécanisme de transparence, pression.
18:07 Et puis à côté de ça, j'ai demandé au gouvernement,
18:10 pour le budget qui arrive, de continuer à accompagner les Françaises
18:13 et les Français qui travaillent et qui ont besoin de rouler pour travailler.
18:16 – Donc c'est le bloc qui en coûte ?
18:17 – Non, pas du tout, on est sortis de cette logique.
18:19 – Ce n'est pas un chèque de plus ?
18:20 – Non, c'est un mécanisme qui doit être limité.
18:22 – Pour qui ? Pour les travailleurs ?
18:24 – Ça dépend de comment évolue le prix.
18:25 – Vous dites les travailleurs.
18:26 – Qui sera limité aux travailleurs, qui ne dépassera pas ce qu'on appelle
18:30 les 5 premiers déciles, c'est-à-dire la 50% des travailleurs les plus modestes,
18:33 – Et avec un montant ?
18:34 – Et qui sera au maximum de 100 euros.
18:37 Quand on regarde ce qui est moyen, on connaît les mécanismes
18:40 qu'on a déjà pu avoir, c'est 100 euros par voiture et par an.
18:42 – Monsieur le Président.
18:43 – Mais c'est très limité, mais c'est beaucoup plus pertinent, si je puis dire.
18:48 C'est-à-dire qu'on n'aide pas les ménages qui n'en ont pas besoin
18:50 et on n'aide pas les déplacements, si je puis dire, de confort.
18:53 On aide ceux qui en ont besoin pour travailler.
18:55 Parce qu'au-delà de la pression qu'on met,
18:58 on ne peut pas laisser certains de nos compatriotes
19:02 qui ont besoin de rouler pour travailler,
19:04 face à des prix qui sont durablement élevés.
19:06 Par contre, je vais être clair, on sort du quoi qu'il en coûte.
19:09 C'est pour ça qu'on revient sur des prix du gaz et sur des prix de l'électricité.
19:14 Il y a des hausses qui vont se passer en 2024.
19:16 Mais c'est pour ça qu'en parallèle, j'ai aussi été très clair avec le gouvernement,
19:19 il ne doit pas y avoir d'augmentation d'impôts.
19:22 On va continuer les baises d'impôts depuis 5 ans.
19:24 – L'écologie avec Anneclerc.
19:25 – Je vais ici aussi le dire parce que j'ai beaucoup entendu
19:27 dans les titres de ces dernières semaines.
19:29 Quand vous avez votre taxe foncière qui augmente,
19:31 ce n'est pas le gouvernement.
19:33 Ce n'est pas le gouvernement.
19:35 C'est votre commune qui le décide.
19:37 Et c'est un scandale quand j'entends des élus
19:39 qui osent dire que c'est la faute du gouvernement.
19:42 Ces six dernières années, on a baissé les impôts de plus de 60 milliards d'euros
19:46 pour nos compatriotes.
19:48 On a supprimé la taxe d'habitation et la redevance télé
19:51 pour nos compatriotes.
19:52 J'ai plusieurs centaines d'euros de gains de pouvoir d'achat.
19:55 Et je le dis parce qu'on a beaucoup de maires qui ont décidé
19:57 de ne pas augmenter la taxe foncière.
19:59 Et c'est dur parfois pour leurs finances.
20:01 Et à côté de ça, nous n'avons pas baissé les dotations
20:03 des collectivités territoriales.
20:05 Et donc quand je vois des communes comme Tourcoing,
20:07 comme Angers, comme d'autres,
20:09 qui n'ont pas augmenté d'un centime leur taxe foncière,
20:11 et que Paris l'a augmenté de plus de 60%,
20:13 c'est la responsabilité des élus.
20:15 – Il faut que nous passions à l'écologie,
20:17 qui est un des enjeux majeurs des années à venir.
20:21 – C'est ça aussi le pouvoir d'achat, parce que j'entends
20:23 beaucoup de gens qui sont dans la démagogie,
20:25 qui disent "on est pour le pouvoir d'achat"
20:26 puis qui augmentent les impôts, la clame à gauche.
20:27 – Vous savez le problème que nous avons avec l'écologie en France,
20:29 c'est-à-dire que pour les Français, l'écologie
20:31 et la transition énergétique, ça veut dire aussi
20:33 payer plus cher sa voiture, parce qu'une voiture électrique
20:35 c'est plus cher qu'une voiture thermique,
20:37 ça veut dire changer sa chaudière au gaz
20:39 par quelque chose qui va coûter plus cher.
20:41 Votre objectif, il est gigantesque, c'est réduire de 50%
20:45 les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.
20:48 2030 c'est demain, comment on fait ?
20:50 Sur quel levier vous pouvez jouer sans pénaliser
20:53 et aggraver encore les inégalités sociales ?
20:56 – Vous avez raison que c'est le défi,
20:58 c'est le défi de l'ambition juste.
21:00 Moi je ne pense pas, je suis convaincu que nous avons
21:04 un chemin qui est celui de l'écologie à la française,
21:06 qui n'est ni le déni, parce qu'on voit beaucoup
21:09 de formations politiques et surtout de voisins
21:11 qui disent "on abandonne", qui rouvrent des centrales à charbon,
21:14 qui disent "on abandonne nos objectifs",
21:16 ni la cure qui consiste à dire "ça va être un massacre,
21:19 nos agriculteurs vont arrêter leur activité,
21:21 on va fermer des sites industriels".
21:23 Il y a un chemin d'écologie à la française
21:24 qui est une écologie de progrès.
21:26 D'abord je veux dire aux françaises et aux Français,
21:29 on a fait la moitié du chemin,
21:32 on a fait la moitié du chemin qu'on avait à faire.
21:35 Et on l'a fait parce que ces cinq dernières années
21:39 on a réduit nos émissions de CO2
21:41 deux fois plus qu'on l'avait fait les cinq années d'avant.
21:43 Et donc vous le voyez d'ici à 2030,
21:45 il nous faut faire l'autre moitié du chemin,
21:46 simplement il faut aller deux fois plus vite.
21:48 Et donc j'avais pris des engagements en campagne,
21:50 j'avais dit "la première ministre va être en charge
21:52 de la planification écologique, vous aurez deux ministres,
21:55 en charge l'un de la transition écologique
21:57 et de sa déclinaison avec les territoires,
21:58 et l'autre de la transition énergétique".
22:00 C'est fait, demain je validerai,
22:02 ici même à l'Elysée, dans un conseil présidentiel de l'écologie,
22:06 la planification qui est le fruit d'un énorme travail
22:08 qui a été fait, qui touche tous les secteurs,
22:11 qui a été concerté avec tous les acteurs
22:13 et que nous allons ensuite décliner.
22:14 Est-ce qu'on peut avoir une mesure ?
22:15 Avec tous nos élus.
22:16 Les centrales à charbon par exemple.
22:18 D'abord, ce qu'on va faire, c'est qu'on va investir massivement,
22:21 donc on va investir l'année prochaine 40 milliards d'euros
22:23 sur cette transition,
22:24 et en effet on va toucher tous les secteurs.
22:27 La première chose, c'est le combat qu'on doit mener
22:30 pour le pays et à l'international,
22:32 on doit sortir du charbon.
22:33 C'est ce qu'on appelle une énergie fossile,
22:35 c'est la plus polluante,
22:36 et c'est la clé, les scientifiques nous disent,
22:39 il faut que, au fond, l'humanité sorte du charbon d'ici à 2030.
22:42 Donc on va faire l'inverse que l'Allemagne,
22:43 nous on va fermer nos centrales à charbon, définitivement.
22:45 C'est le bon chemin, tout autre chemin est mauvais.
22:48 Et donc nous, d'ici à 2027,
22:51 et bien qu'est-ce qu'on va faire ?
22:52 Et d'ailleurs, notre régulateur RTE l'a dit par un rapport récent,
22:56 on a encore deux centrales à charbon qui tournent,
22:59 à Cordemais et Saint-Avold.
23:01 On va complètement les convertir à la biomasse,
23:03 c'est-à-dire qu'au fond, là où on mettait du charbon,
23:05 on va mettre le travail et le recyclage de notre agriculture
23:11 et les forêts.
23:12 Pour les Français dans leur quotidien, qu'est-ce que vous faites ?
23:14 Et donc ça, c'est très clair.
23:15 Donc la France sortira, sera parmi les premiers d'Europe
23:17 à sortir du charbon.
23:18 Et donc on va pouvoir continuer à produire notre énergie
23:21 de manière indépendante et souveraine,
23:23 mais en sortant du charbon.
23:24 Première mesure très concrète de cette planification.
23:26 La deuxième chose, vous l'avez évoquée,
23:28 c'est qu'il faut continuer ce qu'on appelle l'électrification de nos véhicules.
23:33 C'est le grand défi qui est le nôtre.
23:34 Et donc on doit accompagner.
23:36 Et ça, on doit le faire de manière intelligente,
23:38 c'est-à-dire qu'on doit pousser nos ménages à céder les vieux diesels
23:42 et les vieux véhicules thermiques, comme on dit,
23:45 pour aller plus vers ou de l'hybride et de l'électrique,
23:48 et progressivement de plus en plus de l'électrique.
23:50 Mais on doit le faire en étant intelligent,
23:52 c'est-à-dire en les produisant chez nous, les véhicules et les batteries.
23:55 Ça veut dire qu'il faut avoir les moyens pour le faire aussi, parfois.
23:57 Oui, mais je vais vous dire, ce qui est très important pour nos Français,
24:00 c'est qu'on est attaché à la bagnole.
24:02 On aime la bagnole.
24:03 Et moi, je l'adore.
24:05 Mais la voiture, dans notre pays, il faut le dire,
24:08 ça a été de la restructuration industrielle ces 20 dernières années.
24:11 On a perdu beaucoup d'emplois.
24:13 Et aujourd'hui, on produit à peu près, je parle de mémoire,
24:17 entre un million et un million et demi de véhicules sur notre sol.
24:20 Ce que nous avons fait ces dernières années,
24:22 c'est qu'on a relocalisé, grâce à l'écologie.
24:25 Et donc nous sommes en train de reproduire des véhicules électriques
24:28 sur le sol français.
24:29 Parce que ces petits véhicules électriques, avant, ils étaient chinois.
24:31 Non, parce qu'en fait, avant, on les produisait beaucoup moins.
24:34 Ceux qui étaient achetés, ils étaient chinois.
24:36 Ils sont encore chinois, eux, beaucoup trop.
24:38 Mais d'abord, on ne les produisait pas du tout chez nous.
24:40 Donc comme ils sont à plus haute valeur ajoutée, on peut les produire en France.
24:43 Donc d'ici à la fin du quinquennat,
24:44 on aura au moins un million de véhicules électriques qu'on produit.
24:46 Ça veut dire qu'on réindustrialise par l'écologie.
24:48 Ensuite, il y a cinq ans, quand je parlais au constructeur,
24:50 il me disait, malheureux, elle n'est pas trop vide sur l'électrique,
24:53 on ne produit pas une seule batterie.
24:55 On ouvre quatre très grandes usines de batteries électriques en France,
24:59 en ce moment même.
25:01 Et toute cette vallée électrique qui ira de Douai à Dunkerque,
25:05 c'est des dizaines de milliers d'emplois industriels
25:07 qui vont être créés dans les prochaines années grâce à ça.
25:09 Donc ça, c'est sur les véhicules.
25:11 Ensuite, il faut accompagner les ménages.
25:12 Qu'est-ce qu'on fait ?
25:13 Notre fameux bonus/malus.
25:14 Donc on encourage et on allège le coût du véhicule électrique.
25:18 Et d'ici à la fin de l'année, on va mieux accompagner encore nos ménages.
25:22 On va finaliser ce leasing que j'avais promis.
25:24 C'est-à-dire qu'on va, à la fin d'année, mettre en place un système
25:28 au fond, à horizon d'environ 100 euros par mois.
25:30 On va permettre à des ménages d'acheter des véhicules produits en Europe,
25:33 électriques, qui vont pouvoir amortir.
25:36 Mais ça marche.
25:37 Et si vous voulez, par rapport au débat sur le pouvoir d'achat qu'on vient d'avoir,
25:40 l'écologie est la réponse.
25:42 Ici même, vous savez, à l'Elysée, il y a cinq ans, quand j'ai été élu,
25:46 on avait deux centrales.
25:47 Je vous parle très concrètement parce que l'État doit être exemplaire.
25:49 On avait deux chaudières au fioul.
25:52 On les a passées toutes les deux d'abord au gaz.
25:54 C'est la bonne transition.
25:56 Ensuite, on a mis en place un système de géothermie.
25:59 Grâce à ça, on est en train de se passer d'une de ces deux chaudières.
26:02 Et d'ici à 2024, on va pouvoir faire et le froid et le chaud grâce à la géothermie.
26:07 Bilan des courses.
26:09 On aura réduit de 80 % les émissions.
26:12 On aura divisé par trois la facture.
26:16 Et en moins de cinq ans, on aura fait un investissement rentable.
26:20 C'est ce qu'on doit faire partout.
26:21 Simplement, qu'est-ce qu'il faut faire ?
26:23 Il faut accompagner les ménages les plus modèles.
26:25 - Parce que pour les Français, changer une chaudière, parfois c'est 15 000 euros et c'est compliqué.
26:27 - Oui, c'est pour ça que par exemple, les chaudières...
26:29 - C'est plus compliqué que pour les déchambres.
26:31 - Non, mais je veux la rassembler.
26:32 Non, non, mais il faut le faire pour tout le monde.
26:33 Parce que c'est rentable.
26:34 Mais il faut que ce chemin-là, on l'écrase.
26:36 Mais pour les entreprises, c'est ce qu'il faut faire.
26:38 Pour les ménages, je vais être très clair, on est sortis des chaudières au fioul nouvelles.
26:41 On n'en installe plus.
26:42 On a tenu ça.
26:43 Sur les chaudières au gaz, je me suis beaucoup posé la question.
26:47 - D'interdire.
26:48 - On n'interdira pas.
26:49 Parce qu'on ne peut pas justement laisser nos compatriotes,
26:51 en particulier dans les zones les plus rurales, sans solution.
26:55 Par contre, qu'est-ce qu'on va faire ?
26:56 On va développer les pompes à chaleur
26:58 et accompagner les ménages pour s'équiper de pompes à chaleur.
27:01 Parce que les pompes à chaleur, c'est intelligent, ça fait des économies d'énergie,
27:05 ça réduit très fortement les émissions.
27:07 Et on va produire en France ces pompes à chaleur, on va tripler la production.
27:11 Donc c'est tout ça la planification.
27:13 - Une question internationale, si je vous permettez.
27:15 Le Niger, la France, depuis deux mois, est dans une situation quasiment intenable.
27:18 Notre ambassadeur ne peut plus sortir de l'ambassade.
27:21 Nos 1500 militaires ne peuvent plus sortir de leur base.
27:23 Combien de temps ça peut durer ?
27:25 - Écoutez, d'abord nous sommes au Niger,
27:28 parce qu'à la demande des pays de la région, nous avons été luttés contre le terrorisme.
27:33 Et quand je vous parle aujourd'hui de cette question,
27:36 je pense à tous nos soldats qui sont morts au Sahel
27:40 pour la paix de cette région et pour lutter contre le terrorisme.
27:43 Nous avons été à la demande du Burkina Faso, du Mali, du Niger, sur leur sol,
27:48 pour mener cette guerre.
27:49 Et Barkhane, cette opération militaire, est un succès.
27:52 Parce que sans celle-ci, la plupart de ces pays auraient déjà été pris
27:57 par des califats territoriaux et des djihadistes.
27:59 - Ils nous ont demandé de partir depuis, et la situation a régressé.
28:02 - Non mais ces pays ont été frappés par des coups d'État.
28:03 Est-ce que c'est la faute de nos militaires ou de la France ?
28:05 Non. Il n'y a plus de France-Afrique.
28:07 Donc quand il y a des coups d'État, nous, on n'interfère pas dans la vie politique des pays.
28:11 - Ça veut dire qu'on ne reste pas là-bas ?
28:12 - Concrèmment, c'est ce qu'il dit.
28:13 - Qu'on ne peut plus rester là-bas ?
28:14 - Mais j'ai eu cet après-midi le président Bazoum.
28:15 Parce que la seule autorité légitime du Niger, c'est le président Bazoum qui a été élu par son peuple.
28:21 - Et qui est détenu.
28:22 - Et qui aujourd'hui est détenu en otage et est l'objet de ce coup d'État,
28:24 parce qu'il menait des réformes courageuses,
28:26 et parce qu'il y a au fond des règlements de compte largement ethniques,
28:30 et beaucoup de lâcheté politique.
28:32 Je l'ai dit au président Bazoum.
28:34 Et donc la France a décidé de ramener son ambassadeur.
28:39 Et donc dans les prochaines heures, notre ambassadeur avec plusieurs diplomates rentreront en France.
28:44 Et nous mettons fin à notre coopération militaire avec les autorités de fait du Niger,
28:49 car elles ne veulent plus lutter contre le terrorisme.
28:51 - C'est donc la fin de la présence française militaire au Niger.
28:53 - Elle sera organisée dans le temps, dans les semaines à venir, mais c'est la fin de cette coopération.
28:57 Parce que nous ne sommes pas là pour participer à la vie politique,
29:00 pour être les otages en quelque sorte de poutchistes, mais je vais être très clair.
29:05 On le voit déjà aujourd'hui au Mali.
29:06 - Ces soldats-là, ils vont rentrer quand ?
29:07 - Ils vont rentrer de manière ordonnée dans les semaines et les mois qui viennent.
29:12 Et là, nous concerterons avec les poutchistes parce que nous voulons que ça se fasse dans le calme.
29:16 - Mais d'ici la fin de l'année.
29:17 - Mais d'ici la fin de l'année.
29:18 Nous continuerons d'accompagner le continent africain pour lutter contre le terrorisme.
29:23 - Ça veut dire que si on part, ça veut dire qu'on ne reviendra pas.
29:25 - Mais nous ne le faisons que si c'est à la demande des pouvoirs démocratiquement élus et des autorités régionales.
29:34 - Fin 2023, il n'y aura plus de militaires français au Niger.
29:36 - Au Niger, tout à fait.
29:37 Par contre, nous continuerons d'être engagés partout où les États africains nous demandent de la coopération.
29:42 Avec un agenda clair.
29:44 Nous, on n'est pas là pour participer à des coups d'État ou interférer.
29:48 On est là pour lutter contre le terrorisme.
29:49 Et je vous le dis, les poutchistes sont les amis du désordre.
29:53 Regardez aujourd'hui le Mali, chaque jour, a des dizaines de morts.
29:56 Au moment où je vous parle, il y a plus de morts liées au terrorisme islamiste au Niger
30:00 depuis le début de ce coup d'État qu'il y en a eu dans les 18 mois précédents.
30:04 Et donc, moi, je suis très inquiet par cette région.
30:07 Je pense que la France, parfois seule, a pris toutes ces responsabilités grâce à nos militaires.
30:12 Et je suis fier d'eux.
30:13 Et nous devons être fiers d'eux car cette opération a été un succès.
30:16 - Monsieur le Président...
30:17 - Maintenant, nous ne sommes pas responsables de la vie politique de ces pays.
30:19 Et on doit en tirer les conséquences.
30:20 - Une question sur un autre conflit au cœur de l'Europe qui oppose l'Arménie aux Azéries.
30:23 Est-ce que vous confirmez le soutien de la France au peuple arménien ?
30:26 Beaucoup de Français d'origine arménienne vous écoutent ce soir et s'inquiètent et s'interrogent.
30:31 Si vous apportez votre soutien, il ne sera que verbal.
30:35 Sous quelle forme on peut soutenir les Arméniens ?
30:37 - Il est inconditionnel, il est entier, il est constant depuis le début et ils le savent.
30:42 Ces derniers jours, nous avons vécu des crimes inacceptables et des opérations de guerre au Nagorno-Karabakh.
30:50 C'est-à-dire dans cette région qui a été reprise par l'Azerbaïdjan à l'automne-hiver 2020 dans des conditions terribles.
30:58 Et où le droit des minorités et en particulier de plusieurs chrétiens qui vivent là-bas,
31:04 de populations d'origine arménienne qui vivent sur ce sol ont été complètement bafoués.
31:09 - Comment faire pour empêcher que ça se prolonge ?
31:11 - Premièrement, nous allons et nous continuerons de nous mobiliser sur le plan humanitaire
31:14 pour venir en secours des populations qui sont au Nagorno-Karabakh
31:18 et venir les aider sur la question alimentaire et les secours.
31:24 Deuxième chose, nous apportons un soutien politique pour que dans la seule paix durable qui peut être négociée,
31:30 vous avez passé des heures de discussion entre le président de l'Azerbaïdjan et le Premier ministre d'Arménie,
31:36 le droit des minorités, en particulier au Nagorno-Karabakh, soit respecté.
31:40 Et la troisième chose, la France est aujourd'hui très vigilante à l'intégrité territoriale de l'Arménie.
31:48 Car c'est ça ce qui se joue. Il faut être très clair.
31:50 On a aujourd'hui une Russie qui est complice de l'Azerbaïdjan,
31:54 une Turquie qui a toujours été en soutien de ses manœuvres,
31:57 et un pouvoir qui est désinhibé et qui menace la frontière de l'Arménie.
32:02 C'est ça aujourd'hui qui est en risque.
32:04 La France se tiendra aux côtés du peuple arménien de manière claire et aux côtés du droit international à chaque fois.
32:09 - Une question politique pour finir. Vous avez été réélu il y a un an,
32:13 pourtant ils sont nombreux à penser déjà à vous remplacer.
32:16 Que pensez-vous de ce bal des prétendants ?
32:18 Quel regard vous portez ?
32:20 - Écoutez, moi je pense à tout le travail que nous avons devant nous
32:23 et à nos compatriotes qui parfois ne savent pas comment ils finiront la semaine.
32:27 Et on en a beaucoup parlé, je vous en remercie.
32:29 Et au fond, on a fait le grand écart ce soir dans les temporalités.
32:32 On est au milieu d'immenses bouleversements.
32:35 Mais la France est au rendez-vous.
32:37 Elle est au rendez-vous des grands moments de son histoire, on l'a encore vu cette semaine.
32:42 On sera au rendez-vous de la bataille pour le pouvoir d'achat,
32:45 de la bataille pour le plein emploi, la réindustrialisation,
32:47 de la bataille pour l'écologie et la biodiversité.
32:50 La France, elle sera au rendez-vous de la géopolitique et du rôle qui est le sien,
32:55 de la réindustrialisation, de l'école et de la santé.
32:58 On n'a pas parlé d'école, on aurait pu parler aussi de la bataille pour nos enfants
33:02 et les protéger parce que l'école c'est aujourd'hui du régalien,
33:05 c'est un sanctuaire qu'il faut retrouver.
33:06 La lutte contre le harcèlement est absolument essentielle.
33:09 Et je vous le dis, moi je suis concentré à la tâche.
33:12 Avec le gouvernement, avec tous les élus, avec nos maires sur le terrain
33:17 qui jouent un rôle essentiel, avec toutes les formations politiques,
33:19 à l'Assemblée, au Sénat, au moment où je vous parle,
33:21 on a un tiers de nos sénateurs qui sont renouvelés.
33:23 Je veux avoir aussi un mot de respect et d'amitié démocratique et républicaine
33:28 à l'égard de toutes les sénatrices et sénateurs élus ou réélus,
33:31 et puis de tous les grands électeurs qui, aujourd'hui, ont accompli leurs devoirs.
33:36 Et donc on a une démocratie stable qui avance.
33:39 Moi je suis garant de cela.
33:41 Et au fond, au milieu de tous ces changements,
33:43 la France est au rendez-vous et la France sera au rendez-vous.
33:47 Et que veulent nos compatriotes ?
33:49 Ils veulent qu'on reprenne le contrôle de notre destin,
33:52 le contrôle du pouvoir d'achat, le contrôle de nos finances.
33:55 Et c'est ça ce qu'on va continuer de faire.
33:57 Et il nous reste juste une minute.
33:59 Nos compatriotes aimeraient que la vie politique soit beaucoup plus apaisée.
34:02 Moi aussi.
34:03 Qu'elles l'en finissent avec les outrances.
34:04 Cette semaine encore, Femme et Rousselle comparait aux collaborateurs d'Orio.
34:08 Qu'est-ce qui arrive à la classe politique ?
34:10 Et à qui profite tout cela ?
34:12 Il nous reste juste quelques secondes.
34:14 Au démagogue et aux extrêmes.
34:15 Et donc je pense que, j'ai essayé de le montrer lors de ces rencontres de Saint-Denis,
34:19 l'ensemble des responsables politiques de groupes représentés à l'Assemblée et au Sénat étaient avec moi.
34:24 On a parlé douze heures, dans le respect.
34:26 Moi j'appelle au respect, à l'humilité, à la concorde.
34:29 Ça ne veut pas dire qu'on est d'accord sur tout.
34:32 Mais dans une démocratie, si on veut justement avancer de manière efficace,
34:35 permet à la France, au fond, de défendre son modèle et d'être au rendez-vous,
34:39 on doit lutter contre tous les excès, toutes les démagogies et toutes les violences.
34:44 Elles commencent en étant verbales, elles finissent dans la rue.
34:47 Je suis leur ennemi.
34:48 Merci M. le Président.
34:49 Merci à Anne-Claire.
34:50 Merci beaucoup M. le Président.
34:51 Merci à vous.
34:52 Et merci à vous qui nous avez suivi ce soir.
34:53 A très bientôt.
34:54 Et merci à vous, sur France Info, si vous êtes avec nous.
34:58 Les informés qui reprennent cette intervention d'Emmanuel Macron,
35:01 cette interview d'Emmanuel Macron, que vous avez pu suivre en direct et en intégralité,
35:06 un peu plus d'une demi-heure d'entretien,
35:09 beaucoup de sujets évoqués, l'immigration, le pouvoir d'achat, l'écologie, l'international.
35:14 Je vous présente à nouveau nos quatre informés autour de la table dans le studio de France Info.
35:19 Émilie Zapalski, fondatrice de l'agence de communication.
35:22 Émilie Conceil.
35:23 Serge Simineau, journaliste au service politique de France 3.
35:26 Jean-Christophe Plau, qui est un rédacteur en chef et éditorialiste à La Croix.
35:29 Et Jean-Christophe Gallien, politologue.
35:31 Un mot d'abord, avant de rentrer peut-être dans le détail de tout ce qui a été dit.
35:35 Votre premier sentiment. Allez, je commence avec vous Serge Simineau.
35:38 Sur le premier sentiment qui vous vient, après c'est un peu plus de 30 minutes d'entretien.
35:43 Alors on avait raison sur les thèmes abordés.
35:45 Comme on dit souvent, les journalistes viennent avec leurs questions.
35:47 Le président de la République est venu avec ses réponses, parfois approximatives, autour du SMIC.
35:52 Les 11%, moi j'ai regardé, c'était plutôt 6,6 depuis début 2022.
35:56 Depuis le début de la crise, il a fait le débat.
35:58 Voilà, c'est parce qu'il parle de l'année d'avant.
36:00 Le reste, il appelle au bon sens, il appelle au compromis.
36:04 Sur les questions migratoires, il demande à ce que l'Europe fasse son travail.
36:08 Donc pas forcément des réponses par toutes.
36:10 Mais un côté très… Il y a la Macron-économie, là on était dans la micro-économie.
36:14 Pour ceux qui attendaient des annonces, quoi de neuf finalement ?
36:16 Il a un peu regardé dans le caddie des Français, dans les chaudières des Français.
36:19 Donc il va aux plus petits, sans donner forcément d'annonce.
36:22 Mais paraît-il, il laisse ça à son gouvernement.
36:25 Émilie Zapalski, votre sentiment à vous.
36:27 Moi, j'ai trouvé très directif. J'ai trouvé qu'il arrivait avec beaucoup de réponses.
36:30 Et qu'il laissait peu la place aux questions et à l'écoute, en fait.
36:34 Il coupait beaucoup ses interlocuteurs.
36:36 Il coupait beaucoup, voilà. Il avait envie de dire ce qu'il avait préparé.
36:39 Mais il laissait peu de place aux questions.
36:41 Et ça donnait un décalage, y compris dans ses réponses, entre le Macron.
36:46 Moi, je pense que c'était Macron-Macro plutôt,
36:48 qui arrivait avec des grandes réponses très très loin de ce que vivent au jour le jour, au quotidien les Français.
36:56 Et ça, c'est un peu embêtant.
36:58 On voyait les deux journalistes le relancer, justement, très régulièrement sur le point d'achat du quotidien des Français.
37:02 Voilà, avec des exemples parfois lunaires.
37:04 Parce que la chaudière de l'Elysée, par rapport à ce que ça peut coûter pour un ménage,
37:08 il y a quand même un décalage terrible.
37:10 C'est terrible qu'il ne se rende pas compte de ce que ça peut donner.
37:13 Probablement même comme énervement, quand il n'y a plus rien, quand il n'y a plus d'argent.
37:17 D'entendre dire ça, il y avait ce fort décalage.
37:20 Et pourquoi pas ce décalage s'il est sur la politique plus générale ?
37:24 Après tout, il est président de la République, il n'est pas Premier ministre.
37:26 Mais il n'y avait aucune réponse.
37:28 Pourquoi venir un dimanche soir, le soir du sénatorial, pour ne dire absolument aucune nouveauté
37:36 par rapport à ce qu'on a entendu, avec une situation qui est quand même très dure sur le plan économique ?
37:40 Et là, je suis dans la vie quotidienne des Français et des Français,
37:43 en parlant principalement de l'inflation du carburant.
37:46 Et on en a parlé, mais aucune réponse. Il n'y avait rien.
37:48 Enfin, moi, j'ai regardé, j'ai écouté.
37:50 Un chèque de 100 euros qui est la continuité.
37:53 Mais vraiment, il fallait gratter pour voir.
37:56 Et même sur les migrants, les premières questions, il y a eu beaucoup de contournements, d'évitements, en fait, dans ces réponses.
38:01 Et on va en reparler, on va évoquer thème par thème ce qui a été dit ce soir par le chef de l'État.
38:05 Ce sera juste après l'essentiel de l'info.
38:08 Avec vous Stéphane Milhomme, il est 20h40.
38:10 Emmanuel Macron en réponse au pape sur la question des migrants.
38:14 Nous faisons notre part.
38:16 Il souhaite à nouveau une réponse européenne à cette question de la migration.
38:20 Le président de la République a invité ce soir des journaux de TF1 et France 2.
38:24 Autre préoccupation, la lutte contre l'inflation.
38:27 Le chef de l'État ne souhaite pas que l'on indexe tous les salaires sur les prix.
38:30 Il note que depuis le début de la crise énergétique, le SMIC a augmenté de 11% face à la hausse des carburants.
38:36 Il demande aux distributeurs de vendre à prix coûtant, mais il renonce à la vente à perte.
38:41 Les préalimentaires cette fois, le chef de l'État plaide pour un accord sur la modération des marges.
38:47 Son credo est aussi de poursuivre la baisse des impôts.
38:51 Et puis la France met fin à sa coopération militaire au Niger pour la fin de cette année.
38:55 La France qui rappelle également son ambassadeur.
38:58 Le groupe Les Républicains reste le plus fort de très loin au Sénat.
39:02 Le chef des sénateurs LR le dit, Bruno Retailleau, alors que les résultats commencent à tomber dans les sénatoriales.
39:08 Il parle d'une majorité confortée. Bruno Retailleau qui dénonce un nouvel échec de la présidence de la République
39:14 en raison de la déconnexion du macronisme avec le terrain.
39:18 L'ancienne ministre Annick Girardin, elle est élue à Saint-Pierre-et-Miquelon.
39:21 Sonia Bakkes battue en Nouvelle-Calédonie, ce qui compromet son maintien au gouvernement.
39:26 Et puis c'est le retour du Rassemblement National.
39:28 Christopher Zurek est le nouveau sénateur dans le Pas-de-Calais.
39:32 [Musique]
39:41 Les Informer en édition spéciale après cet entretien d'Emmanuel Macron.
39:46 On va évoquer, tiens, l'immigration. Premier thème évoqué ce soir par le chef de l'État dans cet entretien.
39:52 La France qui est au rendez-vous, a-t-il dit, en réponse au...
39:57 à ce qu'a dit le pape François lors de sa venue à Marseille ? On va écouter le chef de l'État.
40:02 Le pape a raison d'appeler à ce sursaut contre l'indifférence.
40:06 Il y a en moyenne environ 100 000 demandeurs d'asile chaque année dans notre pays.
40:10 On accueille de plus en plus d'enfants, nos départements le savent et l'État est à leur soutien et continuera de l'être, je veux ici leur dire.
40:17 Nous investissons, et on l'a augmenté très fortement ces dernières années,
40:21 2 milliards d'euros par an sur ce qu'on appelle l'hébergement d'urgence,
40:24 ce qui permet de loger les sans-abri de notre pays.
40:27 Mais pour près de 60%, ce sont des femmes et des hommes qui, à tant d'intérêts ou sont en situation irrégulière, que nous logeons.
40:33 Donc la France fait sa part, mais on doit aussi être rigoureux,
40:36 parce qu'on a un modèle social qui est généreux, et on ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
40:43 La fameuse phrase de Michel Recard, Jean-Christophe Galien, sous Macron, 2023.
40:48 Oui, alors, c'est une partie où il était très commentateur, si vous voulez.
40:52 Il fait une analyse, c'est un président analyste, finalement, de la situation.
40:56 Il oscille entre des réalités, c'est-à-dire oui, c'est un enjeu européen, oui, il faudrait aller plus loin, d'ailleurs.
41:02 C'est quoi l'enjeu européen ? Il ne parle pas de forces maritimes européennes, il ne parle pas de l'ordre de contrôle.
41:07 Bon, il parle de Lampedusa et de la Tunisie, voilà.
41:09 Après, il est aussi commentateur dans l'idée que oui, il faut que dans la cotation, si vous voulez, dans la migration,
41:15 il y a des pays attractifs, des pays moins attractifs.
41:17 Et quand vos voisins deviennent de moins en moins attractifs, c'est ce qu'il a dit, il faut devenir moins attractif.
41:21 Mais bon, autant, on attend derrière ce qui peut se passer.
41:23 Alors, il est beau dire que c'est le Premier ministre, que c'est quelqu'un d'autre, si vous voulez,
41:26 il est tout le temps sur ce sujet-là en particulier, sur un commentaire, une analyse qu'on peut partager par ailleurs.
41:31 Mais il y a d'abord des approximations sur certains chiffres, si vous voulez,
41:35 notamment, ou des situations, quand il dit qu'on va pouvoir faire quelque chose avec la Libye,
41:38 personne ne fera, si on est sérieux, avec la Libye.
41:41 Il y a deux seigneurs de guerre qui s'en fichent et qui gagnent une partie de leur argent, si vous voulez, entre guillemets,
41:46 de leur vie sur ces trafics réguliers.
41:48 Quand il dit aussi que le plus dangereux, c'est un militaire aranais, il faut aller faire le tour.
41:52 Certains l'ont fait, moi je l'ai fait sur le parcours sahélien.
41:54 Je peux vous dire que c'est beaucoup, voire plus dangereux, parce que pour le goût,
41:58 et même quand on arrive en Tunisie, il suffit de voir ce qui s'est passé dans les charniers.
42:01 Donc, il oscille entre cette analyse qu'on peut partager, des approximations sur la réalité de ce qui avance,
42:07 et ça c'est un peu inquiétant, notamment la vue sur ce sujet, on pourra y revenir.
42:10 Et puis en même temps, voilà, on attend quand même quelque chose qui soit un peu plus, simplement, que cette analyse.
42:15 On était vraiment sur l'analyse, Jean-Christophe Ploquin, on l'a vu, il l'a redit,
42:20 il faut aider les pays en transit, notamment la Tunisie, qu'il a citée à plusieurs reprises.
42:25 Oui, moi j'ai senti un peu en même temps, c'est-à-dire, il y a une attention un peu humaniste
42:31 au sort des migrants, et une vision un peu globale, effectivement,
42:34 il rappelle que la France accueille quand même beaucoup de gens,
42:37 et en même temps, il sait bien qu'il y a une tension politique très très forte sur cette thématique,
42:43 et donc on a senti qu'il essayait de trouver une ligne de crête entre les deux.
42:47 Moi, ce qui m'a frappé, c'est quand même la façon dont il a recouru très souvent à l'Europe,
42:54 c'est en européen qu'on a trouvé la solution.
42:57 Bon, c'est à la fois vrai, c'est vrai que c'est une dimension, la migration,
43:02 qui concerne trois continents, finalement, l'Asie, l'Afrique, l'Europe,
43:05 donc c'est vraiment au niveau des grands ensembles qu'on peut avancer,
43:08 mais sur les solutions françaises, il a essayé d'envoyer, je dirais, là aussi un peu en même temps,
43:14 un petit signal quand même à l'aile gauche, en disant "oui, sur la régularisation des métiers en tension,
43:20 il faudra faire quelque chose, même s'il faut d'abord faire passer, d'abord,
43:24 les Français qui sont toujours en recherche d'emploi",
43:28 mais donc voilà, il essaye de constituer une majorité qui est encore extrêmement improbable.
43:34 Avec toujours ce paradoxe, Serge Timinot, les Européens qui disent "voilà, on doit agir en européen",
43:39 comme le dit ce soir Emmanuel Macron, il y a cette loi immigration qui va arriver devant le Sénat début novembre,
43:44 on voit que les réponses, finalement, à chaque fois, finalement, sont étatiques et non pas européennes.
43:49 Oui, puis il a fait lui-même le lien entre cette situation européenne et la situation française,
43:53 en parlant de cette loi. Il appelle au compromis sur la régularisation des clandestins sur les métiers en tension.
43:59 Donc il y a un petit bougé, mais on ne sait pas si c'est un appel à la gauche ou plutôt un appel au LR.
44:04 On verra qui l'entend, cet appel-là. Mais ce qui est quand même le point de départ de ses réponses,
44:09 ses analyses sur l'Europe, c'est quand même que le pape l'a poussé dans ses retranchements,
44:13 parce que lorsqu'il prend la phrase de Michel Rocard, "une fois de plus, tronqué, on ne peut pas accueillir toute la misère du monde,
44:18 mais nous devons y prendre notre part", ce qui est la phrase complète, il n'a pas répondu sur cette partie-là.
44:23 Quelle part prendra la France si on ne parle que de l'Empedousa ?
44:26 Alors bien sûr, comme vous le rappeliez, il y a des éléments sur lesquels on peut le rejoindre sur le constat.
44:31 Mais pour autant, on ne demande pas de faire des constats. Il est président de la République,
44:35 et puissant, nous dit-on, au niveau européen. Donc c'est ça qu'on attend.
44:39 – Sur le pouvoir d'achat, on va parler du pouvoir d'achat à présent.
44:42 Le chef de l'État, qui a été beaucoup interrogé sur ce sujet, convient que la vente à perte demandée
44:48 aux distributeurs de carburant n'était peut-être pas la bonne solution.
44:52 Il demande et veut mettre en place un accord sur la modération des démarches,
44:57 cette fois sur l'alimentaire. On écoute le chef de l'État.
45:00 – Nous dépensons aujourd'hui dans notre budget 33 milliards d'euros pour la transition écologique.
45:05 L'année prochaine, on dépensera 40.
45:08 – Alors on va écouter le bon son d'Emmanuel Macron qui parlait cette fois d'écologie.
45:14 On va l'écouter sur le pouvoir d'achat.
45:16 – Ensuite, il n'y a pas de droit inconditionnel à la régularisation. Il n'y en aura jamais.
45:21 Il faut continuer à lutter contre les réseaux d'immigration clandestine,
45:24 pénaliser les employeurs qui utilisent ces réseaux.
45:29 – Décidément, petit problème ce soir à la technique.
45:32 On va parler du pouvoir d'achat ensemble.
45:34 Émilie Zappalsky, on le disait, assez peu d'annonces finalement.
45:37 – Très peu d'annonces et puis finalement, c'était un peu un camouflet
45:40 qui s'est passé sur la vente à perte et tout ce qui s'est passé.
45:42 Parce que là, si il dit qu'il y a toujours la menace sur les ventes à perte,
45:45 c'est parce que tous les acteurs, les distributeurs et Étienne Pouyanné en premier lieu,
45:50 s'est un peu moqué de cette mesure qui a été prise on ne sait pas comment,
45:53 en disant "mais vous vous rendez compte, qui fait de la vente à perte ?
45:56 Ça veut dire quoi ?".
45:57 Et puis il s'est enfin rendu compte que non seulement il y avait les grandes enseignes
46:01 et les grosses boîtes, mais qu'il y a aussi les petits,
46:04 et les petits si vous vendez à perte des petites stations-services dans le rural,
46:07 je vais vous dire, il y aura beaucoup de défaillances d'entreprises,
46:09 ça va être très compliqué.
46:10 On a l'impression que tout d'un coup, voilà, on a un Emmanuel Macron
46:13 qui a toutes ces données et qui dit "bon bon bon bon bon, d'accord,
46:15 on ne va pas faire de la vente à perte, on va négocier le prix coûtant".
46:17 Mais on est toujours sur une demande du gouvernement qui, s'il vous plaît,
46:21 les enseigne "est-ce que vous pouvez faire quelque chose ?"
46:24 Donc pour les Français et les Françaises, c'est compliqué d'entendre ça
46:27 quand ils sont à la pompe, quand ils sont au supermarché,
46:30 et qu'on nous dit "bon non, mais attendez, on essaie de négocier".
46:33 Je trouve que là, il y avait vraiment très peu d'approches.
46:36 Alors comme vous l'avez dit tout à l'heure Serge, c'est vrai qu'il dit,
46:38 il reparle de cette aide de 100 euros qui avait déjà eu lieu
46:41 pour les travailleurs les plus modestes, ça ne couvre pas tout le monde,
46:45 d'ailleurs qui ont dit "est-ce que c'est que les salariés,
46:48 les artisans, il va falloir voir", c'est très compliqué.
46:51 Ce n'est pas idiot de faire ça, je trouve, mais ça reste compliqué.
46:55 Et encore une fois, toutes les mesures-là étaient très éloignées,
46:58 vraiment très éloignées du quotidien.
47:00 - Jean-Christophe Gagnon, on est quoi, sur "l'État ne peut pas tout" ?
47:02 - Oui, parce que là aussi, il est un peu l'économiste en chef,
47:05 il fait une analyse macro, là pour le coup, très concrète,
47:08 sur pourquoi il y a de l'inflation. En fait, il y a des dérives.
47:11 - Il a fait un cours d'économie en quelque sorte, pour vous expliquer.
47:13 - Il a fait un cours d'économie ce soir, alors rapide,
47:15 mais c'est vrai que ce n'est pas complètement sorti du contexte,
47:19 c'est sorti du réel, c'est bien concret.
47:21 Et puis en même temps, il dit "nous, on ne veut pas d'interventionnisme",
47:23 c'est-à-dire que pour le coup, là, c'est un message politique,
47:25 malgré tout, j'ai trouvé que ça, c'était intéressant.
47:27 On ne veut pas d'interventionnisme, parce qu'on sait, en tout cas,
47:29 sur ce sujet-là, et on va réunir les gens.
47:31 En gros, on va être des metteurs en scène d'un dialogue social,
47:35 économique, parce que c'est un peu tout là-dessus,
47:37 et pour trouver une solution pour que finalement,
47:39 on soit aux 15 du mois et peut-être aux 20,
47:41 parce que finalement, il est toujours entre ce macro et ce micro,
47:43 quand il est parlé de l'Elysée, il est effectivement de la chaudière,
47:47 c'est un post-président-là.
47:49 Mais là, il était un peu prof d'économie et animateur de la conversation
47:51 entre celles et ceux qui peuvent faire.
47:53 Alors évidemment, il dit "moi, je ne peux rien faire
47:55 contre l'Arabie Saoudite et la Russie,
47:57 mais par contre, on peut tous ensemble",
47:59 et c'est là où il fait l'enchaînement d'ailleurs assez habile,
48:01 pour le coup, "on peut devenir vert,
48:03 on peut devenir indépendant-souverain
48:05 parce qu'on fera électriquement".
48:07 Et surtout, je trouve qu'il a été, là pour le coup,
48:09 assez mal habile sur les taxes.
48:11 C'est-à-dire comment ? Il fait de l'explication
48:13 sur le taxe économique,
48:15 il oublie de dire quand même que, en même temps,
48:17 les taxes, elles sont là, et quand il y a une période d'inflation,
48:19 l'Etat, il est très content, finalement,
48:21 pendant un certain temps en tout cas,
48:23 de se refaire un petit peu grâce à ce volume
48:25 qui est plus important, en tout cas, en réalité,
48:27 et ça permet à l'Etat de récupérer un peu plus d'argent.
48:29 - Et sur les collectivités.
48:31 - Exact. - Très dures aussi.
48:33 - Qui subissent l'inflation. - Particuliers, quand même.
48:35 - La suite des informés, la suite de cette analyse
48:37 de l'entretien d'Emmanuel Macron. Dans un instant,
48:39 le temps du Fil info de Stéphane Milhomme.
48:41 20h50.
48:43 - Fin 2023, il n'y aura plus
48:45 de militaires français au Niger. Parole
48:47 d'Emmanuel Macron ce soir dans
48:49 les journaux de TF1 et France 2.
48:51 Il décide au passage de rappeler son ambassadeur
48:53 au Niger. Emmanuel Macron
48:55 interrogé également sur le défi énergétique
48:57 et environnemental. Le chef de l'Etat
48:59 veut développer en France la production
49:01 de batteries pour les véhicules électriques.
49:03 Pour les particuliers, on n'interdira
49:05 pas les chaudières au gaz.
49:07 Sinon, sur la question des carburants, il renonce
49:09 à la vente à perte mais souhaite demander
49:11 aux distributeurs de vendre les carburants
49:13 à prix coûtant. Et puis,
49:15 le président de la République est revenu sur
49:17 la question migratoire après le discours
49:19 exigeant du pape François. Le pape
49:21 a rappelé, dit-il, ce sursaut
49:23 contre l'indifférence. Mais nous,
49:25 Français, nous faisons notre part.
49:27 Interview du chef de l'Etat alors que tombent
49:29 les résultats des élections sénatoriales.
49:31 Son ancienne ministre, Annick Girardin,
49:33 élu à Saint-Pierre-et-Miquelon. Sa secrétaire
49:35 d'Etat, la citoyenneté Sonia Baques,
49:37 est battue. Le Rassemblement national,
49:39 lui, fait son retour au palais du Luxembourg,
49:41 dans le Pas-de-Calais, le Nord,
49:43 également en Seine-et-Marne. Trois élus.
49:45 Le chef du groupe Les Républicains, Bruno
49:47 Retaillot, lui, parle d'une majorité de droite
49:49 confortée dans cette haute assemblée.
49:51 Il fustige au passage la déconnexion du
49:53 macronisme avec le terrain.
49:55 Et puis, vous suivrez d'ici 10 minutes le coup
49:57 d'envoi de Pays de Galles à l'Australie
49:59 en cas de défaite. Les Australiens seront
50:01 quasiment éliminés de ce mondial de rugby,
50:03 ce qui serait une première en
50:05 quart dans l'histoire de ce mondial.
50:07 L'Ecosse a écrasé le Tonga.
50:09 45 à 17.
50:11 ...
50:13 - France Info.
50:15 - 20h, 21h,
50:17 les informés,
50:19 Victor Mathey.
50:21 - La dernière partie de ces informés, pour décrypter
50:23 ensemble cet entretien du chef
50:25 de l'Etat ce soir. Un peu plus
50:27 d'une demi-heure d'interview pour
50:29 Emmanuel Macron. Je vous soumets, tiens, cette phrase
50:31 du chef de l'Etat,
50:33 Jean-Christophe Ploquin, "L'écologie est la
50:35 réponse au pouvoir d'achat". Ca arrivait un peu
50:37 en fin d'interview quand on parlait notamment de la
50:39 planification écologique.
50:41 - Oui, donc c'est une vision de long terme,
50:43 évidemment, par rapport à la question très
50:45 concrète du pouvoir d'achat aujourd'hui,
50:47 dire "on va s'en sortir parce qu'on
50:49 va mettre des pompes à chaleur un petit peu
50:51 partout". Évidemment, il y a une déconnexion.
50:53 C'était en même temps important...
50:55 - Pas d'annonce, mais une sorte d'optimisme,
50:57 de dire "on a fait la moitié du chemin,
50:59 on y est presque, on va y arriver".
51:01 - Absolument.
51:03 Autant dans la partie, effectivement, "pouvoir d'achat",
51:05 moi ce que j'ai retenu aussi
51:07 dans son expression, c'est "je suis concentré
51:09 à la tâche". Et donc, voilà, c'est le
51:11 président qui est un peu au plus près des préoccupations
51:13 des Français et qui fait un peu
51:15 un aveu d'impuissance. Il n'y a pas de solution
51:17 miracle, mais en même temps, on va
51:19 essayer de faire bouger les curseurs là où on
51:21 peut. Et autant sur l'écologie,
51:23 effectivement. Il a commencé d'abord par ce
51:25 grand dégagement sur l'écologie à la
51:27 française. Je ne sais pas ce que ça veut
51:29 dire, mais voilà, c'est
51:31 effectivement... Il a envoyé des petites piques
51:33 à nos voisins allemands qui, eux, relancent
51:35 des centrales à charbon. La France va
51:37 transformer les deux siennes,
51:39 a-t-il expliqué ? Et ensuite, effectivement,
51:41 il a montré
51:43 et de fait, il y a des
51:45 investissements très importants qui sont
51:47 débloqués aujourd'hui avec un soutien de l'État
51:49 très puissant pour développer
51:51 la filière électrique, la production
51:53 d'automobiles, la production,
51:55 la filière hydrogène pour plus tard.
51:57 Donc, de fait,
51:59 l'État, le président de la République, le
52:01 gouvernement, fait des choses en la matière,
52:03 mais ce n'est pas pour les questions
52:05 quotidiennes des Français. - L'écologie à la française,
52:07 ça vous a fait tiquer, ça, Émilie Zapatouille ? - Oui, moi, ça me fait tiquer
52:09 parce que je trouve que c'est très intéressant si on pouvait
52:11 y mettre du contenu derrière ou quelque chose de fort.
52:13 Pourquoi pas se lancer et se donner ce
52:15 challenge ? Parce qu'il y a beaucoup de...
52:17 Enfin, il y a une grande partie de la population qui est
52:19 conscient. - C'est clairement une écologie
52:21 avec le nucléaire, ça, c'est ça, la grande
52:23 marque de l'écologie à la française. - Oui, tout à fait, mais c'est
52:25 l'enjeu du siècle de vraiment réaliser
52:27 notre transition écologique, mais simplement,
52:29 quand il dit "associé à ça, on a
52:31 fait la moitié du chemin", moi, ça me fait un petit peu peur
52:33 parce que quand on pense aux logements, rénovation
52:35 des logements et des bâtiments, on est
52:37 quand même complètement à côté de la plaque pour l'instant.
52:39 Quand on passe au transport,
52:41 il le dit lui-même, on va pas...
52:43 Quand on passera tous aux véhicules électriques, qu'est-ce qu'on va faire ?
52:45 Donc, c'est très inquiétant
52:47 d'avoir à la fois ces ambitions
52:49 qui pourraient être louables et si vraiment, de manière
52:51 réaliste, on se lançait 2 ou 3
52:53 ou 4 chantiers pour les 30 ou 50
52:55 prochaines années, mis à part le nucléaire,
52:57 ça serait intéressant. Mais quand il nous dit
52:59 "voilà, on a fait la moitié du chemin", on se dit "bon,
53:01 alors du coup, qu'est-ce qui va se passer ? On n'a plus à
53:03 financer." Il y a quelque part une espèce de...
53:05 Voilà, je vais pas aller plus loin parce que
53:07 c'est déjà fait, globalement, il n'y a pas
53:09 beaucoup... On a quand même un Emmanuel
53:11 Macron qui découvrait le réchauffement climatique
53:13 en début d'année. Enfin, je dis ça pour la plaisanterie,
53:15 mais c'est un peu paradoxal.
53:17 - Et la planification écologique qui sera présentée
53:19 demain. Serge Siminaud, le passage notamment sur
53:21 les voitures hybrides, les voitures
53:23 électriques, on a l'impression que ça pouvait se faire comme ça
53:25 en un claquement de doigts, il n'y a pas eu
53:27 d'annonce particulière non plus. - Non, mais c'était
53:29 un peu un président éphémérite, c'est-à-dire
53:31 qu'on entre dans une semaine un peu particulière,
53:33 il y a donc la présentation demain
53:35 de cette conférence sur la planification
53:37 écologique, puis il y a la présentation
53:39 du budget, et on sait très bien qu'une partie
53:41 de la transition écologique va dépendre
53:43 d'un certain nombre d'économies
53:45 qu'on pourra faire qui seront transférées
53:47 sur la planification écologique, donc c'était
53:49 pas évident. Mais moi, il y a un point rapidement sur lequel
53:51 j'aurais aimé qu'il s'exprime, c'est la liberté
53:53 de la presse. Je rappelle quand même qu'une journaliste
53:55 a été gardée à vue pendant 48 heures
53:57 pour avoir fait quelque chose
53:59 de grave, c'est-à-dire d'avoir enquêté, et je pense
54:01 que même si on ne lui a pas posé la question,
54:03 on aurait aimé l'entendre là-dessus, parce que ça aussi,
54:05 les Français, ça les intéresse de savoir
54:07 que dans notre pays, on peut mettre des journalistes
54:09 en garde à vue. - Il n'a pas été interrogé non plus,
54:11 tiens, Jean-Christophe Gagnin, sur le harcèlement scolaire
54:13 par exemple, alors qu'il y aura des grandes annonces
54:15 aussi, fête mercredi. - Oui, alors ça,
54:17 ça vient de celles et ceux qui interviewaient,
54:19 on n'a pas compris à mon dernier retour sur une
54:21 question qui était un peu, non pas accessoire
54:23 ou annexe, mais qui terminait cette interview.
54:25 Je pense qu'effectivement, c'était
54:27 dense, il y avait 40 minutes, déjà,
54:29 ou 38 en l'occurrence, il voulait
54:31 parler de beaucoup de choses, il a beaucoup parlé en effet,
54:33 c'est très compliqué de ressortir
54:35 effectivement quelque chose, mais je pense que
54:37 là, c'était un sujet concret,
54:39 c'est un sujet très concret, lui qui voulait être au plus
54:41 près quand il parle de bagnole, c'est ce président
54:43 qui vient parler au français, comme
54:45 au comptoir du café, parce que quand on
54:47 utilise ces termes-là, quand on vient se mettre
54:49 à côté d'eux, parce que c'est ça, on sent qu'il a envie
54:51 de les toucher d'ailleurs, comme ça, comme il le faisait auparavant,
54:53 et bien là, c'était le vrai sujet. - On a un tout petit mot,
54:55 Jean-Christophe Ploquin, la une de la croix demain.
54:57 - Eh bien écoutez, on revient sur le voyage du
54:59 pape et cette dimension assez
55:01 historique finalement de
55:03 la venue du pape en France, à Marseille,
55:05 et de la grande
55:07 ferveur qui a réuni les Marseillais
55:09 autour de la personnalité du pape.
55:11 - Et dont il a été question ce soir
55:13 dans cet entretien d'Emmanuel Macron, qui a d'ailleurs
55:15 félicité les Français pour cette
55:17 belle semaine. Merci à tous les
55:19 quatre d'être venus, Jean-Christophe Ploquin, rédacteur
55:21 en chef et éditorialiste à la Croix,
55:23 Emile Zapalski, de l'agence de communication
55:25 Emile Y.Conseil, Serge Siminaud, journaliste
55:27 au service politique de France 3,
55:29 et vous, Jean-Christophe Gallien, politologue
55:31 et communicant. Merci à tous les
55:33 informiers, les informés, qui reviennent demain matin.
55:35 de l'Ontario.
55:36 Merci à vous.
55:36 [Musique]

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