• l’année dernière
Sankara. Thomas Sankara c’est pas juste l'histoire d'un président africain. C'est une révolution qu'aucun autre chef d'État au monde n'a jamais osé mener. Une révolte anticapitaliste, féministe et écolo au coeur de l'Afrique des années 80. Aujourd’hui, Sankara est devenu une icône pour des milliers de jeunes et inspire même des rappeurs comme Kalash Criminel ou Youssoupha."
Transcription
00:00 - Tu connais Thomas Sankara, toi ? - Ouais.
00:02 - Toi, tu connais Thomas Sankara ? - Ouais, ouais.
00:04 - Tu connais Thomas Sankara ? - Pourquoi t'es son descendant ?
00:06 - Toi, tu connais... Vous connaissez Thomas Sankara ?
00:08 - Bien sûr, bien sûr. - Bien sûr.
00:10 - De nom, en tout cas, mais je sais pas vraiment... - Vas-y, suis-y.
00:12 - Moi, je vais pas faire le mythe... - C'est l'ancien... C'est l'ancien dictateur.
00:14 - Dictateur ? - Non, c'était pas vraiment un dictateur.
00:16 - C'était un président. - C'était un président.
00:18 - Tu boucques Nafaso ? - C'est sûr ?
00:20 - Tu boucques Nafaso, oui. - Tu es sûr de toi ?
00:22 - Bon, voilà, vous êtes là avec la publicité Levis. Bon, c'est bien.
00:30 Je vois le budine avec ses biens cousus, là, Levis.
00:32 Mais ça, c'est américain, ouais, même, c'est marqué en bas, San Francisco.
00:34 C'est écrit San Francisco.
00:36 Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
00:38 - Lui, il m'a l'air de bien le connaître.
00:40 - Non, je connais pas bien, je vais pas te mentir.
00:42 Mais en tout cas, je sais que c'est un grand homme.
00:44 Parce que vu qu'on connaît tout son prénom, c'est qu'il a marqué San Francisco.
00:46 - C'est un grand homme, c'est ça ? - C'est un grand homme.
00:48 - C'est un grand homme. - C'est un grand homme.
00:50 - Parce que vu qu'on connaît tout son prénom, c'est qu'il a marqué l'histoire.
00:52 Je connais Kalash Criminel, lui, aussi.
00:54 - Kalash Criminel. - L'autre, là-bas, Arval.
00:56 Mais ça, ça veut dire quoi ?
00:58 C'est la révolution petite bourgeoise.
01:00 Les petits bourgeois, ils hésitent tout le temps.
01:02 Ils sont forts en théorie, nuls en pratique.
01:04 - Moi, j'aurais bien aimé qu'on parle de lui à l'école.
01:06 - Ça va ? - Déjà, on a parlé de l'esclavage.
01:10 Ça s'arrête à là.
01:12 L'histoire des Noirs, c'est tout ce qu'on connaît, personnellement, de l'école.
01:14 Ce que j'ai appris à l'école, mais, personnellement,
01:16 j'ai entendu parler de l'esclavage, après, pour embarquer.
01:18 - Tu vois, je suis un rappeur.
01:20 C'est quelqu'un qui m'a vraiment inspiré.
01:22 - Ah, d'accord. - Même dans la musique,
01:24 même dans mon discours.
01:26 C'est pour ça, les gars, renseignez-vous. C'est important.
01:28 Il faut faire vivre sa mémoire.
01:30 - Bonne journée. - Merci, les gars.
01:32 En tout cas, prenez soin de vous. À bientôt.
01:34 Merci à vous.
01:36 - Je vous remercie. L'impérialisme ? - Arval !
01:38 - Les mauvais élèves ? - Arval !
01:40 - Les mauvais professeurs ? - Arval !
01:42 - La patrie ou la mort, nous vaincrons.
01:44 (rires)
01:46 - Le gros gars.
01:48 (musique)
01:50 (applaudissements)
01:52 - Camarades,
02:04 en avant pour la libération de l'Afrique.
02:06 La patrie ou la mort, nous vaincrons.
02:08 - Moi, ce que j'aime bien, dans Thomas Sankara,
02:10 c'est son verbe.
02:12 Il avait des punchlines, comme on dit.
02:14 - Ce qu'il nous reste à faire, c'est la révolution.
02:16 Nous devons être fiers d'être noirs.
02:18 - Thomas Sankara, ça rime avec fierté et dignité, en fait.
02:20 - Le colonialisme ? - Arval !
02:22 - L'impérialisme ? - Arval !
02:24 - Ces gens de personnages, là,
02:26 ils passent une fois tous les cinq temps.
02:28 - La femme est une femme révolutionnaire,
02:30 authentiquement révolutionnaire.
02:32 - Défendre la femme, coûte que coûte.
02:34 On avait un modèle parfait de féminisme
02:36 ici, même au Burkina Faso.
02:38 - C'est un peu comme la guerre.
02:40 C'est un peu comme le capitalisme,
02:42 ici, même au Burkina Faso.
02:44 - On a forcément des ennemis, et ils sont nombreux.
02:46 Ces ennemis, c'est d'abord
02:48 le capitalisme international.
02:50 - Sankara, ce qui était bien, c'est qu'on s'ennuyait pas,
02:52 quoi, et c'est pas la politique de faux-cul.
02:54 La puée, là où ça faisait mal, quoi.
02:56 - C'est digne d'un roman, c'est digne d'un film,
02:58 tu vois, c'est... c'est Hollywood, presque.
03:00 - La patrie ou la mort, nous vaincrons.
03:02 (applaudissements)
03:04 (musique rythmée)
03:06 (musique rythmée)
03:08 (musique rythmée)
03:10 (bruit de la pluie)
03:12 (bruit de la pluie)
03:14 (bruit de la pluie)
03:16 (bruit de la pluie)
03:18 (bruit de la pluie)
03:20 (bruit de la pluie)
03:22 (bruit de la pluie)
03:24 (bruit de la pluie)
03:26 (bruit de la pluie)
03:28 - Une nuit,
03:30 on tape à mon portail,
03:32 je lève, je vais ouvrir,
03:34 c'est Thomas Sankara et Blaise Kompawre qui sont arrêtés.
03:36 Ils sont venus à pied.
03:38 Je les reçois, donc, sur ma terrasse, comme ça.
03:40 Et puis, ils me disent...
03:42 "On va prendre le pouvoir
03:44 "et on va transformer les choses dans ce pays."
03:46 J'ai dit...
03:48 Ah!
03:50 (bruit de la pluie)
03:52 - Cette nuit-là,
03:54 il y a ce gars
03:56 qui est très jeune,
03:58 qui va réunir ses forces.
04:00 (musique rythmée)
04:02 (bruit de la pluie)
04:04 Et qui va prendre le pouvoir
04:06 et qui va constituer une équipe
04:08 de jeunes incorruptibles
04:10 pour révolutionner son pays.
04:12 (musique rythmée)
04:14 (bruit de la pluie)
04:16 - Allez, parle-nous de notre petit enfant à être Blaise.
04:18 (rires)
04:20 - Avec ses compagnons qui étaient Blaise Kompawre,
04:22 ils ont préparé du coup d'État.
04:24 (musique rythmée)
04:26 Blaise Kompawre
04:28 était très résolu, lui aussi,
04:30 mais il était plus un homme de l'ombre,
04:32 qui était plus introverti,
04:34 qui ne parlait pas beaucoup.
04:36 Mais on disait qu'il était tout aussi déterminé
04:38 que Thomas Sankara.
04:40 (musique rythmée)
04:42 (cris de la foule)
04:44 (cris de la foule)
04:46 (cris de la foule)
04:48 (cris de la foule)
04:50 (cris de la foule)
04:52 (cris de la foule)
04:54 (cris de la foule)
04:56 (cris de la foule)
04:58 - Je pense que je mourrai avec cette image
05:00 du militaire...
05:02 frêle,
05:04 très déterminé dans le temps et le regard...
05:06 (cris de la foule)
05:08 qui a pris la parole
05:10 pour annoncer qu'aujourd'hui,
05:12 4 août 1983,
05:14 on estaurait la Révolution.
05:16 (applaudissements)
05:18 - Camarades!
05:20 Il faut enterrer
05:22 tous les ennemis du peuple.
05:24 Il faut enterrer
05:26 tous les défauts
05:28 qui empêchent le peuple de se libérer.
05:30 C'est le peuple qui doit construire le pays.
05:32 Ce n'est personne d'autre.
05:34 - La Révolution, c'est pas un dîner des galas, hein.
05:36 C'est pas avec des queues de pieds et des nœuds papillons
05:38 qu'on fait la Révolution.
05:40 - Les paresseux! - Envoi!
05:42 - Les voleurs! - Envoi!
05:44 - Les voleurs! - Envoi!
05:46 - C'était un bouleversement violent
05:48 qui a mené une classe politique
05:50 et un pouvoir politique à renverser.
05:52 C'est limpide, c'est clair.
05:54 Il a fait son choix, il est du côté des peuples.
05:56 Il avait son plan en tête, il voulait changer son pays.
05:58 (applaudissements)
06:00 ♪ ♪ ♪
06:02 - La Révolution est permanente.
06:04 La Révolution est victoire.
06:06 ♪ ♪ ♪
06:08 (acclamations)
06:10 ♪ ♪ ♪
06:12 - Les jeunes ont...
06:14 ont une vie,
06:16 une vie de liberté.
06:18 - C'est la Révolution.
06:20 - Les jeunes ont tout de suite épousé ce mouvement-là.
06:24 Et l'ont pris à bras le corps,
06:26 ont tout de suite envahi la rue,
06:28 l'ont clamé,
06:30 et se sont proposés
06:32 sans attendre qu'on les appelle.
06:34 ♪ ♪ ♪
06:36 - Go, go!
06:38 ♪ ♪ ♪
06:40 (sifflement)
06:42 - En Afrique, jamais un pouvoir
06:44 ne s'appuie sur la jeunesse.
06:46 Tous les dirigeants du pays ont une trentaine d'années,
06:48 ce qui ne se reproduira plus jamais jusqu'à maintenant.
06:52 ♪ ♪ ♪
06:54 ♪ ♪ ♪
06:56 ♪ ♪ ♪
06:58 Donner des responsabilités à ces jeunes,
07:00 c'est une explosion d'énergie
07:02 qu'il y a à tout point de vue.
07:04 (brouhaha)
07:06 ♪ ♪ ♪
07:10 (brouhaha)
07:12 ♪ ♪ ♪
07:14 ♪ ♪ ♪
07:16 ♪ ♪ ♪
07:18 ♪ ♪ ♪
07:20 ♪ ♪ ♪
07:22 ♪ ♪ ♪
07:24 ♪ ♪ ♪
07:26 - Le portrait de Sankara,
07:28 j'ai tellement fait ça des milliers de fois
07:30 que je me souviens
07:32 de chaque détail de son visage.
07:34 Les yeux, le nez,
07:36 les oreilles, surtout le béret,
07:38 qui est l'élément important.
07:40 ♪ ♪ ♪
07:42 Alors que nous nous réclamons héritier de Sankara,
07:44 nous nous réclamons révolutionnaire,
07:46 nous nous réclamons artiste engagé,
07:48 c'est pour ça que nous prenons le risque
07:52 de matérialiser son visage,
07:54 parce qu'il y a pas longtemps,
07:56 on pouvait pas le faire.
07:58 Tu vois ce qu'il a écrit?
08:02 "Défense d'oublier."
08:04 (rire)
08:06 On n'a pas le droit d'oublier cet homme.
08:10 "La patrie ou la mort nous vaincrons."
08:12 C'est l'une des phrases,
08:14 quand on finit de la réciter,
08:16 on a l'impression qu'il y a une énergie
08:18 qui traverse le corps.
08:20 Aujourd'hui, on n'a pas un autre repère.
08:24 Sankara, il est plus que jamais présent
08:26 dans l'esprit de la jeunesse africaine.
08:28 "La patrie ou la mort nous vaincrons."
08:32 (cris et explosions)
08:38 - Je voudrais simplement dire
08:40 que nous devons accepter de vivre africain.
08:42 - Hey! Salut tout le monde!
08:46 J'espère que vous allez bien.
08:48 - Ça, c'est américain, ouais, même,
08:54 c'est un marquant en bas, San Francisco.
08:56 - Pour y arriver, il a été à la tête
08:58 de mesures radicales et de prises de position
09:00 avant-guerre d'Isle-de-Poque.
09:02 - S'identifier à une icône,
09:06 c'est super important.
09:08 Moi, je sais que ma perception des choses,
09:10 elle a changé quand je me suis intéressé à Sankara.
09:12 Tous les Noirs, à un moment donné,
09:14 ils se posent la question d'où on vient,
09:16 qui sont nos héros, où est-ce qu'on va,
09:18 comment on peut arranger les choses.
09:20 À un moment donné, tous les Noirs
09:22 se posent cette question, en tout cas en France.
09:24 ♪ ♪ ♪
09:26 ♪ ♪ ♪
09:28 ♪ ♪ ♪
09:30 ♪ ♪ ♪
09:32 Merci d'avoir regardé cette vidéo !
09:34 [SILENCE]

Recommandations