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L'histoire de Thomas Sankara, c'est celle d'un jeune homme qui a osé mener une révolution anticapitaliste, féministe et écologiste au cœur de l'Afrique des années 80. C'est celle d'un homme qui tenait tête aux autres dirigeants et voulait rompre avec l'Occident. C'est celle d'un homme devenu une icône pour des millions de jeunes Africains en quête de changement.

Retrouvez la série dédiée à Thomas Sankara sur la page Youtube de Brut.

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Transcription
00:00Salut tout le monde, j'espère que vous allez bien, c'est Edouard, je suis journaliste pour Brut.
00:03Alors il y a quelques temps, je vous proposais une vidéo décryptage sur les coups d'État en Afrique de l'Ouest, au Burkina Faso.
00:08On vous mettra le lien en description.
00:10Aujourd'hui, c'est un grand plaisir pour moi de revenir pour vous présenter un documentaire sur la vie d'une légende, Thomas Sankara.
00:16Une icône qui fascine et inspire la jeunesse aujourd'hui encore.
00:20Thomas Sankara, c'est tout simplement le père de la révolution Burkinabé.
00:24Il a été avant-gardiste sur plein de thématiques, que ce soit l'écologie, le droit des femmes ou l'indépendance de l'Afrique.
00:30Vous verrez, le réalisateur Johan Malka retrace plusieurs aspects de la vie de Thomas Sankara.
00:34Ce documentaire a été récompensé dans plusieurs festivals.
00:37C'est une fierté pour nous à Brut de vous présenter ce documentaire en deux épisodes.
00:41Je vous laisse apprécier le premier.
00:43Et n'oubliez pas, laissez-nous vos commentaires.
00:45Bon visionnage.
00:50Tu connais Thomas Sankara, toi ?
00:52Oui.
00:52Toi, tu connais Thomas Sankara ?
00:55Pourquoi t'es son descendant ?
00:56Vous connaissez Thomas Sankara ?
00:58Bien sûr, bien évidemment.
00:59De nom en tout cas, mais je ne sais pas vraiment.
01:01Moi, je ne vais pas faire le mytho.
01:02C'est l'ancien dictateur.
01:03Dictateur ?
01:04Non, ce n'était pas un dictateur, c'était l'ancien président Burkina Faso.
01:07Tu es sûr ?
01:08Burkina Faso, oui.
01:09Tu es sûr de toi ?
01:09Oui.
01:10Bon voilà, vous êtes là avec la publicité Leavis.
01:13Bon, c'est bien.
01:14Je vois le blue-jean avec ses biens cousus là, Leavis.
01:17Mais ça, c'est américain.
01:18Oui, même c'est marqué en bas, San Francisco.
01:21C'était écrit San Francisco.
01:23Qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
01:24Lui, il a l'air de bien le connaître.
01:26Non, je ne connais pas bien, je ne vais pas te mentir.
01:28Mais en tout cas, je sais que c'est un grand homme.
01:30Parce que vu qu'on connaît tout son prénom, c'est qu'il a marqué l'histoire.
01:32Je connais Kalash Criminel, il est très criminel.
01:35L'autre là-bas, Arvard.
01:36Mais ça, ça veut dire quoi ?
01:37C'est la révolution petite bourgeoise.
01:39Les petits bourgeois sont comme ça, ils hésitent tout le temps.
01:42Ils sont forts en théorie, nuls en pratique.
01:45Moi, j'aurais bien aimé qu'on parle de lui à l'école,
01:46mais tu vois, je n'ai pas pensé à l'école.
01:47Déjà, on a parlé de l'esclavage, ça s'arrête à là.
01:51Tu vois, l'histoire des Noirs, c'est tout ce qu'on connaît.
01:53Personnellement, de l'école, ce que j'ai appris à l'école.
01:55Mais personnellement, j'ai entendu parler de l'esclavage,
01:57après, pour embarquer.
01:58Tu vois, je suis un rappeur.
02:00Et c'est quelqu'un qui m'a vraiment inspiré.
02:03Même dans la musique, même dans mon discours.
02:05C'est pour ça, les gars, renseignez-vous.
02:06C'est important, il faut faire vivre sa mémoire.
02:09Bonne journée.
02:10Merci les gars, en tout cas, prenez soin de vous.
02:13À bientôt.
02:14Merci à vous.
02:15Je vous remercie.
02:16L'impérialisme.
02:17À moi !
02:18Les mauvais élèves.
02:19À moi !
02:20Les mauvais professeurs.
02:21À moi !
02:22La patrie ou la mort, nous vaincrons.
02:41Camarades, en avant pour la libération de l'Afrique.
02:45La patrie ou la mort, nous vaincrons.
02:48Moi, ce que j'aime bien dans Thomas Sankara, c'est son verbe.
02:51Il avait des punchlines, comme on dit.
02:53Ce qu'il nous reste à faire, c'est la démolition.
02:55Nous devons être fiers d'être noirs.
02:57Thomas Sankara, ça rime avec fierté et dignité, en fait.
03:00Le colonialisme.
03:02À moi !
03:03L'impérialisme.
03:04À moi !
03:05Ces genres de personnages-là, ils passent tout le temps
03:08La femme est une femme révolutionnaire,
03:10authentiquement révolutionnaire.
03:12Défendre la femme coûte que coûte.
03:14On avait un modèle parfait de féminisme,
03:16ici même au Burkina Faso.
03:18On a forcément des ennemis, et ils sont nombreux.
03:21Ces ennemis, c'est d'abord le capitalisme international.
03:25Sankara, ce qui était bien, c'est qu'on s'ennuyait pas, quoi.
03:27C'est pas la politique de Fouclic, la puée, là où ça faisait mal, quoi.
03:30C'est digne d'un roman, c'est digne d'un film, tu vois, c'est...
03:33C'est horrible.
03:34La patrie où la mort nous vaincront.
04:05Une nuit,
04:08on tape à mon portail, je me lève, je vais ouvrir,
04:11c'est Thomas Sankara et Blaise Compaoré qui sont arrêtés.
04:13Ils sont venus à pied.
04:16Je les reçois, donc, sur ma terrasse, comme ça.
04:20Et puis, ils me disent,
04:23on va prendre le pouvoir,
04:24et on va transformer les choses dans ce pays.
04:27J'ai dit, ah !
04:31Cette nuit-là,
04:32il y a ce gars
04:34qui est très jeune,
04:36qui va réunir ses forces.
04:42Et qui va prendre le pouvoir
04:43et qui va constituer une équipe de jeunes incorruptibles
04:47pour révolutionner son pays.
04:53Allez, parle-nous de notre enfant, Blaise.
04:58Avec ses compagnons qui étaient Blaise Compaoré,
05:00ils ont préparé du coup d'état.
05:06Blaise Compaoré, qui était très résolu aussi,
05:09mais qui était plus un homme de l'ombre,
05:12qui était plus introverti,
05:14qui ne parlait pas beaucoup.
05:16Mais dont on disait qu'il était tout aussi déterminé
05:18que Thomas Sankara.
05:31Je pense que je mourrai avec cette image
05:35du militaire,
05:38frêle,
05:39très déterminé dans le temps et le regard,
05:43qui a pris la parole
05:45pour annoncer qu'aujourd'hui, 4 août 1983,
05:48on estaurait la révolution.
06:01Il faut enterrer
06:04tous les ennemis du peuple.
06:06Il faut enterrer
06:09tous les défauts
06:11qui empêchent le peuple de se libérer.
06:13C'est le peuple qui doit construire le pays.
06:15Ce n'est personne d'autre.
06:17La révolution, ce n'est pas un dîner des galas.
06:19Ce n'est pas avec des queues de pieds et des nœuds papillons
06:21qu'on fait la révolution.
06:23Les paresseux !
06:24Envoi !
06:25Les voleurs !
06:26Envoi !
06:27Les voleurs !
06:28Envoi !
06:29Un bouleversement violent
06:31qui amène une classe politique,
06:33un pouvoir politique à renverser notre pouvoir.
06:35C'est limpide, c'est clair.
06:37Il a fait son choix, il est du côté des peuples.
06:39Il avait son plan en tête, il voulait changer son pays.
06:47La révolution est permanente.
06:49La révolution est victoire.
07:00Les jeunes ont tout de suite épousé ce mouvement-là.
07:05Ils l'ont pris à bras le corps,
07:07ont tout de suite envahi la rue,
07:10l'ont clamé
07:12et se sont proposés sans attendre qu'on les appelle.
07:23En Afrique, jamais un pouvoir ne s'appuie sur la jeunesse.
07:27Tous les dirigeants du pays ont une trentaine d'années,
07:29ce qui ne se reproduira plus jamais jusqu'à maintenant.
07:39Donner des responsabilités à ces jeunes,
07:41c'est une explosion d'énergie qu'il y a à tout point de vue.
07:58Le portrait de Sankara,
08:00j'ai tellement fait ça des milliers de fois
08:03que je me souviens de chaque détail de son visage.
08:06Les yeux, le nez, les oreilles,
08:09surtout le béret, qui est l'élément important.
08:14C'est clair que nous nous réclamons héritiers de Sankara,
08:16nous nous réclamons révolutionnaires,
08:18nous nous réclamons artistes,
08:20nous nous réclamons d'être les meilleurs artistes du monde.
08:23C'est pour ça que nous prenons le risque
08:26de matérialiser son visage,
08:29parce qu'il n'y a pas longtemps, on ne pouvait pas le faire.
08:35Tu vois ce qu'il a écrit ?
08:37Défense d'oublier.
08:42On n'a pas le droit d'oublier cet homme.
08:46La patrie ou la mort ne veut qu'on l'oublie.
08:49Aujourd'hui, on n'a pas un autre repère.
08:52Sankara, il est plus que jamais présent
08:54dans l'esprit de la jeunesse africaine.
09:19Je voudrais simplement dire
09:21que nous devons accepter de vivre africains.
09:25Hey, salut tout le monde,
09:27j'espère que vous allez bien.
09:32Ça c'est un américain,
09:33c'est un marocain en bas, San Francisco.
09:37Pour y arriver, il a été à la tête de mesures radicales
09:40et de prises de position avant-gardistes pour l'époque.
09:44S'identifier à une icône,
09:46c'est super important.
09:49Je sais que ma perception des choses a changé
09:51quand je me suis intéressé à Sankara.
09:53Tous les Noirs, à un moment donné,
09:55se posent la question d'où on vient,
09:57qui sont nos héros,
09:58où est-ce qu'on va,
09:59comment on peut arranger les choses.
10:00À un moment donné,
10:01tous les Noirs se posent cette question,
10:02en tout cas en France.
10:03J'avais tellement à apprendre de Thomas Sankara
10:05et je ne le savais pas.
10:06C'est des choses que j'ai appris sur le tard,
10:08parce que c'est des choses
10:09qu'on n'apprend pas à l'école française.
10:11En étant né ici,
10:12c'est juste que j'ai toujours eu
10:13une seule version de l'histoire
10:15et que forcément,
10:16je me suis accroché à celle-ci.
10:18Et quand j'ai découvert Sankara,
10:19ça a remis à zéro un peu
10:21toutes mes références,
10:22notamment sur le féminisme.
10:38Je crois que le Burkina va faire partie
10:39des rares pays qui commémorent
10:41cette journée de vie immense,
10:43la journée de la femme,
10:44qui est feriée,
10:45qui est chômée.
10:49Je vois que vous tenez une liste là,
10:51où c'est marqué
10:52salade, tomate, etc.
10:55Cette liste-là,
10:57qui vous l'a établie ?
10:59C'est ma femme qui me l'a établie.
11:01Ce jour, il disait,
11:03il faut que les hommes fassent le marché
11:05et que les femmes restent à la maison.
11:06Vous savez aussi faire la cuisine ?
11:08Ah, pour la cuisine,
11:09je connais rien.
11:10Je ne connais pas grand-chose dans la cuisine.
11:12Quand Thomas a pris cette décision,
11:14la plupart des hommes ont rigolé.
11:16Eh bien, on va aller voir.
11:18Pourquoi vous n'êtes pas venu seul,
11:20acheter et porter tout à la fois ?
11:22Enfin, je ne suis pas venu seul,
11:25parce que ce qu'il fallait acheter,
11:28je ne connaissais pas.
11:30Elle me montre comment,
11:32et puis je paye.
11:33On met ensemble,
11:34je mets dans le panier.
11:35Et la femme, elle répond.
11:36S'il vous plaît,
11:37est-ce que ça vous fait plaisir
11:38de sortir avec votre mari
11:40pour venir au marché
11:42et qu'il paye les condiments ?
11:43Ça vous fait plaisir ?
11:45Ça ne me fait pas plaisir
11:46puisque moi, je le faisais seul.
11:49Maintenant, vous êtes...
11:50Lui, il devait le faire seul aussi
11:52pour savoir les difficultés
11:53qu'on rencontrait aussi.
11:55Mais qui fait ça ?
11:56Franchement, qui fait ça ?
11:58Moi, ça m'a fait mourir de rire
11:59le jour où j'ai su
12:01à propos de cette anecdote.
12:02J'étais là, non mais c'est grave.
12:03C'est-à-dire que le gars
12:04a appliqué son programme à la lettre.
12:06Vous allez savoir
12:07ce que c'est que l'expérience
12:08d'être une femme, en fait.
12:10D'aller et de partager finalement
12:12ce qu'on appelle aujourd'hui
12:13la charge mentale.
12:14On va se partager ça.
12:16On voit le féministe
12:17comme un courant qui est venu d'ailleurs.
12:18Parce que maintenant,
12:19quand on est féministe,
12:20vous entendez des féodaux
12:21nous dire non,
12:22ça c'est sur les Blancs,
12:23c'est sur les Blancs.
12:24Ça m'étonne
12:25parce qu'on avait un modèle
12:26parfait de féminisme
12:27ici même au Burkina Faso.
12:28Tu te dis mais aujourd'hui,
12:29on est encore en train d'écrire
12:30des tweets complètement dingues
12:31pour juste affirmer ça.
12:32Lui, il dit ça,
12:33on est en 84.
12:37Peu d'argent en Burkina Faso
12:38mais des idées.
12:39Après la semaine de la femme,
12:41la journée du marché obligatoire
12:43pour l'homme
12:44et la charte de la famille,
12:45la télévision locale lance
12:46les colombres de la révolution.
13:13Vive la femme révolutionnaire
13:14voltaïque !
13:18La surprise vient du fait que
13:20c'est en Afrique
13:22qu'un président
13:24donne des leçons
13:26de ce qu'il doit être
13:28l'évolution du monde.
13:29Notamment dans ce domaine-là
13:31de l'égalité
13:32homme-femme.
13:34C'est inédit.
13:35Je ne serai pas non ce soir
13:38parce qu'il se fait d'abord
13:39trop tard
13:40mais aussi parce que
13:41les maris réactionnaires
13:42attendent que vous veniez
13:43faire la cuisine pour eux.
13:46Les gens croient que
13:47c'est pas surjoué,
13:50c'est sa nature comme ça.
13:52C'est la nature d'Ottawa.
13:54Camarades,
13:55il faut affirmer que
13:56la femme voltaïque
13:58est une femme révolutionnaire,
14:00authentiquement révolutionnaire.
14:03Le premier gouvernement
14:04de l'histoire
14:06Le premier gouvernement,
14:07je crois que les 30% de femmes
14:09étaient déjà inacquis.
14:11Le ministre de la Santé,
14:12c'est une femme.
14:13Le ministre du budget,
14:14c'est une femme.
14:15Le ministre de l'essor familial
14:17et de la solidarité nationale,
14:18c'est une femme.
14:19Le ministre de l'espoir,
14:20c'est une femme.
14:21Il y a au moins 5 femmes.
14:22Nous devons donner à chaque femme
14:36le moyen de gagner honnêtement
14:38et dignement sa vie.
14:41Les mesures sont étudiées
14:42pour permettre aux femmes
14:44de recevoir de leur mari
14:46vers l'intermédiaire de l'État
14:48ce que nous allons appeler
14:50le salaire vital.
14:52Le salaire de l'homme
14:53se partageait désormais
14:54avec sa femme et ses enfants
14:57au détriment de la bière,
14:59au détriment des barres.
15:01L'impérialisme !
15:04Les maris qui battent les femmes !
15:07Les maris qui torturent les femmes !
15:10La patrouille à moi !
15:13La femme africaine,
15:14c'est celle qui s'occupe du foyer.
15:15Moi, j'ai été élevé par ma mère.
15:17Je suis né à une époque
15:19où les pères africains
15:20n'étaient pas trop présents.
15:22Alors, ils avaient tendance
15:23un petit peu à bifurquer.
15:24Et c'est vrai qu'on s'appuie
15:25beaucoup énormément
15:27sur le rôle de la maman.
15:29Et je pense que Thomas Sankara
15:30devait avoir cette fibre
15:31où il disait que la femme
15:33a une importance capitale.
15:34Je pense que son enfance
15:35a été marquée par sa maman.
15:44On sent bien une empathie particulière.
15:46Il a vu sa mère,
15:47enfin, il a vu
15:48toutes ces femmes paysannes
15:49qui passent leur vie à travailler.
15:50Il en parle comme s'il le ressentait.
15:58La sensibilité qu'il avait
16:00vis-à-vis de la libération de la femme
16:02était à fleur de peau.
16:03Et dans tous ses discours,
16:05il l'exposait.
16:07Dans une même famille,
16:08deux élèves,
16:10une fille et un garçon,
16:11quand ils finissent,
16:12quand ils rentrent à la maison,
16:13la fille, elle a des travaux,
16:14elle doit faire la cuisine,
16:15elle doit aider sa mère
16:16à faire ceci et cela.
16:17Le garçon, lui, sort
16:18pour aller s'amuser.
16:19Il ne revient le soir
16:20que pour manger.
16:21Je pense que cette tradition
16:23qu'il avait pour ambition
16:24de faire de la femme,
16:26qu'on était obligé
16:27de rester à la maison
16:28et s'occuper des enfants,
16:29de la famille,
16:30a même été attaquée
16:31pour la première fois
16:32au Burkina Faso
16:33par Thomas Sankara.
16:34À l'école même,
16:35quand les filles
16:37sont en grossesse
16:38ou des choses comme ça,
16:39on les renvoie, n'est-ce pas ?
16:41On les exclut.
16:42On le laisse lui, le garçon.
16:43Donc le garçon peut faire
16:44autant d'enfants qu'il veut.
16:45Dès la sixième,
16:46s'il veut commencer
16:47à faire des enfants,
16:48jusqu'en terminale,
16:49on ne le renverra jamais.
16:50Mais la fille,
16:51même si elle a un jour
16:52de son bac,
16:53elle fait un enfant,
16:54allez hop,
16:55allez, renvoyez.
16:56Bon, il faut,
16:57à ce niveau-là aussi,
16:58par une éducation sexuelle,
17:00apprendre aux filles
17:02et aux garçons,
17:03chacun,
17:04à connaître les dangers,
17:05les risques
17:06de tel ou tel acte.
17:12Tu es en retard,
17:13moins cinq.
17:17Qu'est-ce que tu dis ?
17:19L'éjaculation précoce,
17:20c'est surtout dû au stress.
17:22T'es sûr ?
17:25C'est pas la nature
17:26de certains personnes aussi ?
17:27Oui, ça peut être dû au stress.
17:29Mais est-ce qu'il y a
17:30un temps indiqué ?
17:32Bon, il n'y a pas
17:33de temps indiqué.
17:34Il y a des gens,
17:35c'est...
17:36Écoutons le docteur.
17:37Il y a des gens,
17:38c'est trois à cinq secondes
17:40après la pénétration.
17:42Secondes ?
17:43Oui.
17:45Là, là, là, c'est bon.
17:59Thomas Sankara disait
18:00qu'on ne peut pas changer
18:01les choses sans une dose
18:02de folie.
18:04Pour moi, porter le voile
18:05et parler de sexualité,
18:06c'est ma dose de folie
18:07à moi aussi.
18:08Donc, vous pouvez considérer
18:10ça comme une révolution.
18:11Pour moi,
18:12ça reste une nécessité.
18:14Bon, on peut essayer
18:15cela là.
18:21Bonjour.
18:22Vous êtes passée ici ?
18:23Ici, à Réussi.
18:25On intervient
18:26dans la sensibilisation
18:27à ce qui concerne
18:28la santé sexuelle
18:29et reproductive
18:30des adolescents et des jeunes.
18:31Vous avez bien questionné
18:32le sujet tabou,
18:33on n'en parle pas.
18:34Même nos propres parents,
18:35c'est compliqué
18:36de parler de sexualité
18:37avec eux, voilà.
18:38Parce que c'est la société
18:39brune qui est comme ça.
18:40Est-ce qu'avec vos partenaires,
18:41vous avez opté
18:42pour une méthode
18:43contraceptive ?
18:45Le préservatif.
18:46Le préservatif.
18:47C'est pour ça qu'on est là
18:48ce matin.
18:49Vraiment,
18:50vous sensibilisez
18:51à utiliser des méthodes,
18:52le préservatif surtout.
18:56On ne peut pas ignorer
18:57les conséquences
19:00du manque d'information
19:01des jeunes
19:02en ce qui concerne
19:03cette vie sexuelle là.
19:04Donc, le problème est là
19:06et il faut l'affronter.
19:07Il y a aussi
19:08ce volet féministe
19:09dans ce combat
19:10parce que de toute évidence,
19:11lorsqu'une grossesse suivient,
19:12c'est la femme
19:13qui est la victime.
19:15On conseille en fait
19:16les jeunes
19:17de se rendre
19:18dans des centres de santé
19:19spécialisés en termes de sexualité
19:20pour avoir les conseils
19:21qu'il faut.
19:22Parce que tous les concepts
19:23contraceptifs ne vont pas
19:24avec tous les organismes.
19:25Même le simple préservatif,
19:26il y en a qui sont
19:27allergiques à ça.
19:33Prendre la parole,
19:34c'est prendre le pouvoir.
19:35Et toujours dans ce domaine,
19:37encore mon idole,
19:38c'est Thomas Sankara
19:39qui arrive vraiment
19:40à capter l'attention
19:41par la puissance
19:42du message
19:43qu'il véhiculait.
19:47Toute sa politique,
19:48finalement,
19:49c'est de dire
19:50on est capable.
19:51On est capable
19:52d'avoir une autonomie
19:53en termes d'agriculture.
19:55On est capable
19:56de lancer de nouveaux projets.
19:58On parlait du féminisme.
19:59On est capable.
20:02Et même l'écologie.
20:03C'est-à-dire que le type,
20:04il était tellement
20:05en avance sur son temps.
20:11Tous les lundis,
20:12c'est le capitaine lui-même
20:13qui mène les opérations
20:14de reboisement utiles
20:15à son pays.
20:16Lorsque l'on dit
20:17que le désert
20:18gagne plus de 7 km par an
20:20dans notre pays,
20:22ce n'est pas visible.
20:23Mais il faut
20:24une campagne
20:25de sensibilisation d'abord.
20:26On a tous vu
20:28l'impact écologique.
20:31Parce que ça a été aussi
20:32sur ce terrain-là
20:33une pionnière
20:34de l'agriculture.
20:35C'est-à-dire
20:36qu'il y a eu
20:38Parce que ça a été aussi
20:39sur ce terrain-là
20:40une pionnière
20:41avant l'heure.
20:42Bien avant
20:43qu'on prenne conscience
20:44mondialement
20:45qu'on vit
20:46sur une même terre
20:47et que ce qui se fait
20:48ailleurs
20:49comme atteinte
20:50à l'environnement
20:51allait avoir des conséquences
20:52aussi bien ici
20:53qu'ailleurs.
20:54De dire
20:55on n'importe pas
20:56le riz qui vient d'Asie.
20:57Encore aujourd'hui,
20:58on est dans ce problème
20:59aujourd'hui en Afrique
21:00d'importer du lait
21:01qui au final
21:02est frelaté.
21:03Enfin bon bref,
21:04on se retrouve dans
21:05des scandales comme ça
21:06où on importe
21:07un maximum de choses
21:08et qu'on ne produit plus
21:09sur place.
21:10Lui, il avait déjà ça
21:11en tête.
21:12Je pense qu'à l'époque,
21:13oui, il a dû faire peur
21:14à plus d'une personne
21:15en France.
21:36le président à la conférence
21:37internationale
21:38sur l'arbre et la forêt
21:39est une occasion
21:40pour relancer
21:41le dialogue
21:42avec la France
21:43dans l'amphithéâtre
21:44de la Sorbonne
21:45beaucoup de regards
21:46sur le capitaine Sankara.
21:47Le capitaine Sankara
21:48a dénoncé
21:49courageusement
21:50l'égoïsme
21:51des plus nantis
21:52vis-à-vis des pays
21:53victimes
21:54des catastrophes
21:55naturelles.
21:56Le pillage colonial
21:57a dessiné nos forêts
21:58sans la moindre pensée
21:59réparatrice
22:00pour nos lendemains.
22:01Nous voulons donc
22:02affirmer
22:03que la lutte
22:04contre la forêt
22:05a affirmé
22:06que la lutte
22:07contre la désertification
22:08est une lutte
22:09pour l'équilibre
22:10entre l'homme,
22:11la nature
22:12et la société.
22:13Aujourd'hui,
22:14on est sensible à l'écologie
22:15mais sauf que lui,
22:16ses problèmes,
22:17ils étaient là déjà.
22:18La sécheresse,
22:19elle était là.
22:20La déforestation,
22:21elle était là.
22:22Lui, il a répondu
22:23directement aux soucis
22:24qu'il se posait devant lui
22:25parce que c'était vital.
22:26C'est vrai
22:27que c'est très actuel.
22:28C'est vrai
22:29que c'est un visionnaire.
22:30On peut voir
22:31un message messianique
22:32dans son discours
22:33mais moi,
22:34je veux le citer surtout.
22:35Il sera interdit
22:38de couper le bois.
22:40Désormais,
22:41tout véhicule
22:43transportant du bois
22:44sera arrêté
22:47et des amendes lourdes
22:50seront prononcées
22:51contre la propriété
22:52du véhicule
22:54et nous permettrons ainsi
22:55à la nature
22:56de se reproduire
22:57de façon harmonieuse.
22:59Ici, on a vu
23:01qu'en quelque temps,
23:02même des espèces
23:03de faune
23:05qui avaient disparu
23:07étaient revenues
23:08dans certains villages.
23:10Dans mon propre village,
23:11les gens ont vu
23:12qu'en quatre années
23:13où il n'y a pas eu
23:14cette coupe abusive
23:15du bois, etc.,
23:16on a vu
23:18la régénération du sol.
23:20C'est l'avenir
23:21qui se dessine
23:23et Thomas était un pionnier.
23:26Voilà, vous êtes là
23:27avec la publicité Levis.
23:29Faites la publicité Levis.
23:30Bon, c'est bien.
23:31Je vois le blue jean,
23:32le jean avec
23:33c'est bien cousu là,
23:34Levis.
23:35C'est bien.
23:37Mais ça, c'est américain.
23:38Vous voyez même,
23:39c'est marqué en bas
23:40San Francisco.
23:41C'est écrit San Francisco.
23:43Qu'est-ce que vous voulez
23:44qu'on fasse ?
23:46Comment on va faire ?
23:54L'Afrique doit avoir
23:55son propre marché.
23:56L'Afrique doit avoir
23:57son propre marché.
23:58L'Afrique doit avoir
23:59ses propres lunettes
24:00pour regarder le monde.
24:04Donc, matérialiser
24:05le consommant local,
24:06le consommant boukinabé,
24:07comme l'a voulu
24:08Thomas Sankara.
24:10Ma délégation et moi-même,
24:11nous sommes habillés
24:12par nos titérants,
24:13nos paysans.
24:15Il n'y a pas un seul film
24:16qui vienne de l'Europe
24:18ou de l'Amérique.
24:23Les slogans qui étaient
24:24sur tous les murs
24:25de la ville de Ouaradougou
24:26disaient ceci,
24:27produisons et consommons
24:28boukinabé.
24:32Consommons ce que
24:33nous produisons,
24:34produisons ce que
24:35nous consommons.
24:37C'est dire que
24:38on ne va pas continuer
24:39à mendier.
24:41La mendicité, c'est fini.
24:43On se sauve soi-même.
24:45On n'est pas sauvé
24:46par quelqu'un.
24:47Malheureusement,
24:48par manque d'organisation,
24:49nous sommes encore
24:50obligés de tendre la main
24:51pour demander
24:52des aides alimentaires.
24:54Ces aides alimentaires
24:55installent dans nos esprits
24:57cette habitude,
24:59ce réflexe
25:01de mendiant,
25:02d'assister.
25:04Il est normal
25:06que celui qui vous donne
25:07à manger vous dicte
25:08également
25:09ses volontés.
25:11Il y en a qui demandent
25:12mais où se trouve
25:13l'impérialisme ?
25:14L'impérialisme, regardez
25:15dans vos assiettes
25:16quand vous mangez
25:17les grains de riz,
25:18de maïs,
25:19de miel importé,
25:20ça, l'impérialisme,
25:21on n'est pas plus loin.
25:22En quatre ans,
25:23on a pu pour la première fois
25:24depuis les indépendances
25:25atteindre l'autosuffisance
25:26alimentaire.
25:27On a construit
25:28le plus grand barrage
25:29de ce pays
25:30qui a permis de passer
25:31de 300 millions
25:32de mètres cubes
25:33à 600 millions
25:34de mètres cubes
25:35sans un franc
25:36d'aide extérieure.
25:37C'est pas quelque chose, ça ?
25:40Sankara, il répond
25:41aux besoins du peuple,
25:42il répond aux besoins
25:43essentiels.
25:44Lui, il dit qu'il faut
25:45donner à manger tous les jours
25:46aux gens,
25:47il faut leur donner
25:48à boire, etc.
25:49Il crée un modèle,
25:50je vais dire,
25:51de développement
25:52et donc il est
25:54le plus important.
25:55Vu de France,
25:56on a toujours pris
25:57les présidents africains
25:58un peu comme des guignols,
25:59j'ai envie de dire ça.
26:05C'est cette image-là
26:06qu'on a du président africain
26:07dans ces années-là.
26:08Quand on prend,
26:09par exemple,
26:10Bokassa en Centrafrique,
26:11il s'auto-proclame
26:12empereur.
26:17Une cérémonie,
26:18juste, je pense que
26:19le prix de la cérémonie
26:20d'investiture,
26:21c'est probablement
26:22le PIB de son pays
26:23et des pays voisins.
26:34C'est la même chose
26:35pour un Mobutu aux Aïrs.
26:38On reste sur cette figure
26:39de président
26:40qui avait des palais
26:41complètement dingos.
26:53Un président africain,
26:54dans ma tête,
26:55franchement,
26:56c'est...
26:59c'est tout ce que
27:00je déteste, en fait.
27:03En fait,
27:04c'est tout ce qui nous montre
27:05que finalement,
27:06on va vraiment avoir du mal
27:07à franchir ce palier
27:08pour pouvoir vraiment
27:09devenir un État
27:10ou un continent
27:11qui va compter, en fait.
27:13Thomas Sankara,
27:14il avait cette vision
27:15d'un pays
27:16qui va compter
27:17et qui va compter
27:18et qui va compter
27:19et qui va compter
27:20et qui va compter
27:22et en opposition,
27:23on a tous les dominions,
27:24tous les chefs d'État africains
27:25qui, en fait,
27:26pensent d'abord
27:27à s'enrichir personnellement
27:28plutôt que
27:30de redonner au peuple.
27:31Sankara, il a 10 000
27:32de tout ça,
27:33il habite toujours
27:34dans son petit quartier
27:35et s'il faut,
27:36il rentre à vélo
27:37même chez lui
27:38parce qu'en fait,
27:39il est proche du peuple.
27:40Il est le peuple, en fait.
27:52Va, Harry Potter.
27:56Check 1, 2.
27:59C'est ça, mec !
28:02Ce putain de rap,
28:03on le néglige,
28:04mais il avance
28:05et ne l'écoute pas
28:06les églises
28:07qui viennent te dire.
28:09Pourquoi le Burkina Fasso ?
28:10Pourquoi avoir voulu
28:11changer le nom
28:12de la Hout Volta ?
28:14C'est un nom
28:15qui ne nous renvoie
28:16qu'à un passé
28:17que l'on vit.
28:18Avec ce nom,
28:19on va faire
28:20passé colonialiste. Par contre, Burkina Faso est un nom puisé dans le terroir même qui a une
28:26signification dans notre langue. Qui veut dire ? Patrie des hommes honnêtes.
28:31Il faut oser aussi appeler un pays comme ça. Il faut dire que franchement c'est mille fois
28:48mieux qu'Haute-Volta. On nous appelait des voltaïques comme les piles photovoltaïques.
28:51Pas très héritage du colonialisme français. La patrie des hommes intègres. Tout de suite,
29:04tout le monde le comprend. Tout le monde l'a accepté.
29:07La révolution, si elle promet un avenir radieux, elle part d'abord des sacrifices permanents. Et
29:27ces sacrifices, nous sommes décidés à les assumer. Ces sacrifices, nous avons demandé
29:31aux fonctionnaires de renoncer à une partie de leurs indemnités parce qu'ils sont des privilégiés.
29:36Thomas Sankara, son salaire était connu. C'était moins de 200.000 francs CFA,
29:41donc moins de 200 euros. Moi qui vous parle, j'avais quoi ? J'avais même pas 200 euros par
29:47mois en tant que ministre pendant quatre ans. Mais je m'en suis pas plié. Je m'en pliais pas.
29:51Nos ministres ne sont pas autorisés à voyager en classe première, en première classe dans les
29:57avions. Ils prennent les classes touristes. Et même quand il est possible de voyager par
30:02avion de charter, nous le faisons. Mercredi, jour de réunion du conseil des ministres. Ceux-ci
30:27s'y rentrent dans leurs nouveaux véhicules de fonction. En effet, là aussi pour montrer qu'on
30:31veut rompre avec d'anciennes habitudes, d'anciens privilèges, les Mercedes, symbole du pouvoir
30:36utilisé par les précédents régimes, ont été remplacées par des R5. Vous, vous avez eu les R5 ?
30:41Mais bien sûr. Vous étiez bien dedans ? Absolument. J'ai quitté une 505%. Ça ne me gênait pas,
30:47puisque avant ça j'étais en mobilette. Vous avez eu une R5 ? Non, j'avais une Citroën Visa.
30:56Ce que Thomas ne supportait surtout pas, c'est l'accumulation excessive de biens personnels.
31:05La maison paternelle est toujours là. Vous pouvez la voir encore dans le quartier d'Apoya.
31:19Il avait une bicyclette. Il avait une guitare parce qu'il aimait jouer de la guitare. Il aimait
31:31se mettre avec d'autres jeunes pour jouer. Et je crois que c'était tout.
31:41C'est quand même ouf qu'un gars ait décidé de s'appauvrir, de galérer, de donner sa vie,
31:51de faire avancer les choses. C'est un homme qui était vraiment sensible à la misère de son peuple.
31:58Et il disait dans ce sens par exemple qu'il faut choisir entre le champagne pour quelques-uns
32:03et l'eau potable pour tous. C'est lui qui l'a dit. Il préfère l'eau potable pour tout le monde
32:10plutôt que le champagne pour quelques-uns. C'est fort quand même, ça parle. Donc de ce point de vue,
32:15je pense que ce n'est pas de l'égalitarisme, ce n'est pas du populisme. Non, c'est du réalisme.
32:34Ils sont montés au pouvoir très jeunes. Ça bouillonnait de partout. Il fallait expérimenter
32:41toutes les idées. Et je crois que ça allait un peu trop vite. Il a fait plein de petites erreurs en fait.
32:52Je me retrouve un peu comme un cycliste qui grimpe une pente raide, qui a à gauche, à droite des
33:02précipices. Il est obligé de pédaler, de continuer de pédaler, sinon il tombe. Alors pour rester moi-même
33:09et pour me sentir moi-même, je suis obligé de continuer à cette lancée-là.
33:17Quand on lui faisait remarquer que ça allait trop vite, il disait mais c'est un combat de vie ou de mort,
33:24où nous réussissons, où nous disparaissons.
33:30Vous vous sentez isolé en Afrique ? Mal compris en tout cas. Mal compris, mal aimé, mal aimé.
33:37Ouais.
33:39Sankara, il dérangeait trop, tu vois. Il était trop extrême dans sa façon de vouloir lutter contre la corruption,
33:46trop extrême dans sa façon de vouloir stopper certains avantages qu'avaient certaines personnes.
33:51Et ça, je pense que c'est ça qui vraiment l'a tué. Parce qu'en fait, les vrais ennemis de Sankara, ils étaient à l'intérieur.
34:07Voilà, j'espère que vous avez aimé la première partie de cette vidéo.
34:11Ne vous inquiétez pas, on ne vous laissera pas très longtemps sur votre faim,
34:14car la deuxième partie sera disponible dès demain sur la chaîne YouTube de Brut.
34:18Vous verrez dans cette deuxième partie le tournant qui a mené à l'assassinat de Thomas Sankara,
34:22notamment avec la trahison de son ami et frère Blaise Compaoré.
34:25Je ne vous en dis pas plus et je vous donne rendez-vous dès demain.

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