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Sport
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00:00 Sur la table ronde internationale qui va arriver maintenant, on va en parler avec, je vais appeler des personnes en physique, je vais appeler des personnes en vidéo.
00:06 Tout d'abord la Fédération Européenne d'Athlétisme, Mathilde Grenet, merci de nous rejoindre depuis la Suisse, elle a fait la route depuis Lausanne, on vous remercie infiniment et on peut l'applaudir.
00:14 Prenez place, il y a assez de place maintenant sur les fauteuils.
00:18 La Fédération Internationale des Sports Officiels IFSO avec sa secrétaire générale Charlotte Girard-Fabre, ancienne arbitre internationale de hockey qui est également avec nous, on peut l'encourager, l'applaudir.
00:29 Et puis on va se tourner vers les écrans vidéo parce que le Conseil de l'Europe est avec nous, représenté par Francine Ravenet, en direct d'Espagne.
00:37 Est-ce que Francine est connectée et nous entend bien ? Oui, je crois que oui. Bonjour !
00:42 Bonjour, de Strasbourg en fait au Conseil de l'Europe.
00:44 Ah de Strasbourg, pourquoi je l'ai mis en Espagne ? Rien à voir en plus.
00:48 On revient à vous dans un instant, on voulait juste vérifier la connexion, je finis mon petit tour de table.
00:52 Le comité olympique canadien, on a la chance d'être en direct de Toronto, normalement je ne dois pas me tromper avec Eric Miles.
00:58 Est-ce que Eric nous entend ? Est-ce que la connexion est bonne depuis le Canada et depuis Toronto ?
01:04 On quitte Strasbourg, attention, oh la la, double entrée.
01:08 Eric Miles qui a mis un beau maillot avec les anneaux olympiques, on adore ça. Merci d'être avec nous, on voyage, vous l'avez dit.
01:15 Alors on va commencer par Francine. Francine, vous allez nous expliquer quelle est la place du sport au Conseil de l'Europe en général
01:22 et puis surtout quel rôle joue exactement l'APES ?
01:25 L'APES, on le rappelle, c'est l'accord partiel élargi sur le sport dont vous êtes le secrétaire exécutif adjoint.
01:30 Donc d'abord, je voudrais dire bonjour à tout le monde et un grand merci de m'avoir invité à participer à ces premières assises.
01:37 Ça fait vraiment plaisir d'être là et de présenter le travail du Conseil de l'Europe.
01:42 Je pense que beaucoup d'entre vous connaissent déjà le Conseil de l'Europe.
01:45 C'est une organisation qui a été fondée en 1949 pour le but de défendre la démocratie, les droits humains et l'état de droit en Europe.
01:55 L'Europe dans le grand sens du terme parce qu'on a 46 États membres.
01:59 Et en fait, le sport est vraiment un de ces domaines d'activité clé, mais dès le début du travail du Conseil de l'Europe.
02:05 Donc vraiment un des principaux instruments qui permet au Conseil de l'Europe d'être moteur en matière d'intégration des droits humains, dont est pas le sport.
02:15 D'abord, il faut mentionner bien sûr l'accord partiel élargi sur le sport ou l'APES.
02:20 On aime bien nos acronymes dont je suis justement le secrétaire exécutif adjoint.
02:25 Et en fait, on a 41 États membres qui font partie de l'APES.
02:31 On a aussi trois conventions thématiques au Conseil d'Europe, une contre le dopage.
02:37 Il y a une autre contre la manipulation des compétitions sportives, qui est la convention de Macaulay, et aussi la convention de Saint-Denis,
02:45 qui est pour la sécurité, la sûreté et les services lors des matchs de football et autres manifestations sportives.
02:52 Donc vraiment, on peut dire que l'APES est un outil essentiel pour promouvoir le développement du sport en tant que moyen de cohésion sociale, d'éducation et de santé,
03:03 mais vraiment, vraiment pour prévenir et combattre toutes les formes de discrimination et de violence dans le sport.
03:11 C'est vraiment une plateforme, on peut dire, une coopération anti-gouvernementale dans le domaine du sport.
03:17 Et vraiment, ça permet d'avoir des dialogues entre les gouvernements, les fédérations sportives et les ONG.
03:23 Donc c'est une plateforme de dialogue.
03:25 Et en fait, au-delà de faciliter le renforcement des capacités et l'échange de bonnes pratiques, je vais très citer un exemple récemment.
03:33 On a fait un panel le 8 mars dans Charles-Laud Girard-Fabre, justement, de l'IFSO qui va parler bientôt à participer.
03:39 Et c'était lors de la journée internationale des femmes le 8 mars.
03:44 Et c'était vraiment une table ronde autour de la thématique « Comment lutter contre la violence ? » fondée sur le genre dans le sport.
03:51 En fait, on peut toujours voir la vidéo, l'enregistrement de cet événement.
03:55 C'est sur Facebook, Conseil d'Europe.
03:57 On peut trouver tout l'événement.
03:59 Et ça nous a permis de ramener ensemble des experts et des experts internationaux et de présenter leurs initiatives et de partager leur expérience avec eux dans ce domaine.
04:09 Donc c'est vraiment un moment enrichissant, je peux dire.
04:13 Merci beaucoup. On revient à vous. On peut vous applaudir. Oui, oui. Catherine, elle ne manque pas les applaudissements.
04:18 Je finis mon petit tour de table et je reviens avec mes questions.
04:21 Mathilde Grenet, alors je vous ai présenté comme avoir un rôle au sein de la Fédération européenne d'athlètes,
04:25 mais vous êtes aussi experte du sport sécuritaire et fondatrice du cabinet de conseil Engarde,
04:30 qui travaille avec plusieurs fédérations internationales, nationales et comités olympiques.
04:34 Merci beaucoup, France. Bonjour à tous.
04:36 Donc, oui, je suis la fondatrice et la directrice générale du cabinet de conseil Engarde, qui est établi à Lausanne, en Suisse,
04:44 et dont la mission principale est d'accompagner les organisations sportives dans la mise en place de mécanismes de protection contre les abus et le harcèlement.
04:53 Et j'ai créé cette entreprise pour deux raisons. La première raison, à cause d'un chiffre que ma collègue Francine, au Conseil de l'Europe, connaît bien,
05:02 puisqu'il a été diffusé par le Conseil de l'Europe, qu'un enfant sur cinq en Europe est victime de violences sexuelles.
05:09 La deuxième raison pour laquelle j'ai créé cette entreprise, c'est parce que moi-même, j'ai été victime de violences sexuelles,
05:16 de la part de mon entraîneur, de mes 15 à 17 ans. Et plus tard, je me suis rendue compte que les clubs et les fédérations ne faisaient pratiquement rien
05:27 pour protéger les enfants dans la pratique de leur sport. J'ai également énormément appris, à travers une bataille juridique de huit ans,
05:37 que j'ai menée avec trois autres victimes contre cet entraîneur, qui a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle en janvier 2021 par la Cour d'appel de Versailles.
05:50 Et donc, avec Engarde, je travaille avec plusieurs fédérations internationales, dont la Fédération Européenne d'athlétisme et la FIFA.
06:00 La Fédération Européenne d'athlétisme a récemment nommé "safeguarding officer", ce qui en français serait l'équivalent de référent protection.
06:10 Et donc, dans cette fonction, je suis responsable de la mise en place de politiques et de procédures visant à protéger tous les participants,
06:19 sous la juridiction de European Athletics, de la Fédération Européenne d'athlétisme, qu'ils soient des enfants ou des adultes.
06:25 Je suis également chargée d'accompagner leur fédération membre à adopter leur propre politique et procédure de protection contre les abus et le harcèlement.
06:37 Et je voudrais dire que la Fédération Européenne d'athlétisme a d'ailleurs un objectif très ambitieux,
06:43 qui est celui de faire en sorte que toute leur fédération membre ait adopté une politique de protection contre les abus d'ici la fin 2023.
06:53 Et ça deviendra un critère pour que les fédérations membres puissent bénéficier des fonds de la Fédération Européenne d'athlétisme.
07:00 Et dans cette fonction, je gère aussi les cas de signalement. Je suis là pour conseiller et soutenir les victimes,
07:09 et les diriger vers les spécialistes adéquats, qu'ils soient médicaux, psychiatriques, psychologiques, juridiques, ou même médiatiques.
07:20 Voilà. Là aussi j'aurais plein de questions pour vous tout à l'heure.
07:23 À vos côtés, Charlotte Girard-Fabre, secrétaire générale IFSO. C'est quoi IFSO ?
07:27 IFSO, pour ceux qui ne connaissent pas, je crois que c'est l'équivalent AFCAM en France, l'Association Française du Corps Arbitral Multisport.
07:33 Et quelles sont vos missions ?
07:35 Alors, bonjour à toutes et à tous. Effectivement, l'AFCAM en France, l'IFSO à l'international, l'International Federation for Sports Officials.
07:43 En fait, c'est tous les juges arbitres, tous niveaux confondus, qui sont réunis sous la même bannière.
07:47 En France, on est membre du CNOSF et à l'international, on a des membres fondateurs d'ailleurs, comme l'UEUROPEAN ATHLETICS.
07:56 Donc, quelles sont les missions ? En fait, les arbitres appartiennent bien à leur fédération, soit nationale, soit à leur fédération internationale.
08:05 Mais on a quand même un acte fort. Un arbitre, ce n'est pas simplement quelqu'un qui a un sifflet ou un chronomètre.
08:12 C'est aussi la personne qui est garante du résultat de la compétition pour les athlètes.
08:18 Donc, vous enlevez à peu près tout le monde autour, les coachs, les spectateurs, les médecins.
08:22 Vous pouvez encore avoir une compétition. Peut-être pas au top, mais vous pouvez avoir une compétition.
08:27 Vous enlevez les arbitres, il n'y a plus de compétition.
08:29 Et voilà, la fédération internationale, elle a ce rôle-là, c'est de mettre tous les arbitres qui ont les mêmes problématiques, quel que soit le sport.
08:37 Donc, c'est la valorisation, mais c'est aussi la protection des arbitres. Comment on les protège des discriminations, des violences ?
08:44 Alors, elles ne sont pas toujours sexuelles, mais elles sont violentes quand même.
08:48 C'est bien sûr la relation avec les fédés. Comment on accueille des arbitres à des Jeux olympiques, par exemple ?
08:52 On est en plein dedans. C'est bien sûr l'arbitrage au féminin.
08:56 Plus qu'ailleurs, l'arbitrage, ce n'est quand même pas là où les femmes vont.
09:02 Vous donnez un sifflet à une petite fille, elle apprendra à dire stop, à dire non et à trouver sa place dans la société.
09:08 Mais il faut déjà lui donner le sifflet. Donc voilà, il y a tout ça.
09:13 Il y a bien sûr les manipulations, on en a parlé tout à l'heure, Francine en a parlé, et on travaille beaucoup avec le Conseil de l'Europe là-dessus.
09:19 Puis il y a le statut de l'arbitre. L'arbitre, c'est la première personne qui a un sifflet, ou un chrono, ou un drapeau, et qui peut dire stop à une situation.
09:28 J'ai été victime d'agression sexuelle sur la glace en tant qu'arbitre par un joueur.
09:33 Et mon collègue arbitre a dit "mais non, mais c'est juste une main aux fesses, ça va bien se passer". Il ne l'a jamais sanctionné.
09:39 À l'époque, je ne savais pas vers qui me tourner. Et j'ai subi aussi plus de 10 ans de discrimination,
09:44 simplement parce que j'étais une femme, et de violences verbales et d'agressions sexuelles.
09:50 Vous êtes plutôt bien passée pour être ici au micro. On a pas mal de questions pour vous.
09:53 Et puis on va se tourner du côté du Canada, sous la neige de Toronto avec Éric Miles, chef du sport du Comité olympique canadien.
09:59 Est-ce que, Éric, vous pouvez nous en dire plus sur le Comité olympique canadien, sur votre rôle et votre expérience là aussi?
10:05 Oui, bien merci pour l'invitation. En direct de Montréal, avec la glace.
10:10 Je suis pas bon en géographie.
10:11 Toronto, on n'a plus de neige présentement, mais c'est une journée très glacée à Montréal aujourd'hui.
10:17 Mon rôle avec le Comité olympique canadien, j'y suis depuis 2014.
10:23 Et une des propositions qui étaient présentes sur la table à mes débuts,
10:28 était d'améliorer, je vous dirais, nos relations avec les fédérations, avec les athlètes.
10:34 Le Comité faisait un excellent travail, évidemment, avec la préparation des Jeux, etc.
10:39 Le rôle qu'on connaît plus régulièrement de CNO.
10:42 Mais par contre, comment on pouvait améliorer cet aspect de collaboration-là.
10:47 Bien nombreusement, comment on vient se placer dans des situations d'abus physiques, d'abus de violence sexuelle dans le sport.
10:55 Il y a encore beaucoup de chemin à faire.
10:57 Il y a près de 30 ans d'histoire au Canada.
10:59 Mais je vais tenter d'amener juste quelques aspects du Comité olympique canadien, comment on vient collaborer.
11:05 Dans notre approche de collaboration, pour nous, il y a trois aspects qui sont très importants.
11:10 Lorsqu'on regarde notre rôle de collaborateur, on a un rôle de leadership, premièrement, comme organisation.
11:16 Un rôle de mobilisateur, et ça, je parle souvent du poids des anneaux de l'influence, c'est quelque chose d'important.
11:23 Et cette capacité d'accélérer les choses.
11:25 On parle souvent de complexité, j'entends ça dans les conférences précédentes.
11:30 On a la même situation au Canada lorsqu'on parle de la réalité, en tant que CAB, au niveau régional, la province et au niveau fédéral,
11:37 comment on peut venir accélérer les choses.
11:39 Et cependant, quelque chose de très important, c'est qu'on ne remplace pas le gouvernement.
11:44 Alors, comment on vient se placer comme bon partenaire, je vous dirais, ou facilitateur avec le gouvernement?
11:50 Alors, c'est une approche qu'on a prise au cours des dernières années.
11:54 On a développé également, particulièrement, qui nous amène aujourd'hui, depuis 2014, au fait,
12:00 on est à la troisième phase d'un mécanisme de collaboration avec les fédérations pour aider au niveau d'avoir des bonnes fédérations,
12:08 d'avoir une gouvernance plus solide, etc.
12:12 Donc, on investit plus de 20 millions au cours des dernières années, et un 10 millions l'an dernier,
12:18 qui va suivre pour les deux prochaines années, au niveau de la phase 3, au niveau de le safe sport, dans le fond, tout au niveau de la stratégie.
12:27 On est conscient de notre position, il n'y a aucune organisation, ni nous, le gouvernement, qui peut y arriver seul.
12:33 Donc, c'est vraiment un travail d'équipe.
12:35 Aussi, c'était mentionné tantôt, c'est très important.
12:37 Puis, ce qu'on vise dans nos investissements, dans notre collaboration présentement,
12:41 c'est de venir supporter les mécanismes de plainte, je vais peut-être en parler un petit peu davantage tantôt,
12:45 le support aux victimes, on en a parlé, l'éducation, la prévention, qui est très importante,
12:50 la gouvernance, la culture, le leadership, et l'importance de la diversité et de l'inclusion.
12:55 Donc, c'est vraiment les prémices ou les bases du travail qu'on fait.
12:59 Je terminerai juste en mentionnant un petit peu plus de détails au niveau de la gouvernance.
13:04 On a commencé à travailler il y a trois ans sur un code de gouvernance pour le sport au Canada.
13:10 Il y avait vraiment des failles dans le système.
13:13 Et aujourd'hui, on arrive à une étape où le gouvernement canadien,
13:17 nous sommes en discussion avec eux, s'apprête à le prendre.
13:20 Et ce projet que l'on a développé, qu'on a aidé, il y a plus de 25 fédérations présentement qui y ont adhéré,
13:27 est en train d'être institutionnalisé avec le gouvernement du Canada,
13:31 qui est une très belle victoire et très importante pour nous.
13:34 Et je vous laisserai l'occasion de nous développer tout ça dans un instant.
13:37 Maintenant qu'on se connaît un petit peu mieux tous, qu'on connaît un petit peu mieux nos institutions,
13:41 on rentre dans le vif du sujet.
13:42 Francine revenait au Conseil de l'Europe, ça lui va mieux que Francis.
13:46 Est-ce que vous pouvez nous parler du rôle de la Charte européenne du sport dans la protection des droits humains des athlètes?
13:52 Oui, en fait, cette charte est très, très importante.
13:55 Je dirais que c'est un des principaux instruments à notre disposition pour promouvoir les droits humains des sportifs et des sportives.
14:02 C'était révisé en 2021.
14:05 Je vous invite à consulter la version révisée qui est en ligne.
14:08 Et c'est vraiment une norme qui définit les principes de base des politiques sportives nationales.
14:13 Et ça sert de guide aux États membres pour faire fonctionner leurs législations sportives existantes,
14:19 mais aussi de développer un cadre global pour le sport, en particulier en matière de bien-être des sportifs et des sportives.
14:26 Et je voudrais citer juste quelques articles.
14:28 Donc ça, c'est la fameuse charte.
14:31 En fait, dès le départ, un des éléments principaux là-dedans, c'est vraiment de donner à chaque individu la possibilité de pratiquer le sport
14:40 et notamment de veiller à ce que chacun ait la possibilité de pratiquer le sport dans un environnement sûr, sécurisé et sain.
14:48 Et après, dans la partie article 6 sur les droits humains, en fait, c'est vraiment le sport fondé sur des valeurs.
14:57 C'est vraiment d'appliquer une politique de tolérance zéro face à la violence et à toute forme de discrimination,
15:04 en accordant une attention particulière aux personnes et aux groupes en situation de vulnérabilité.
15:10 Donc, par exemple, les enfants, les migrants, les personnes handicapées.
15:13 Donc, c'est vraiment la protection de l'être humain lors de la participation au sport.
15:20 Mais vraiment, c'est une action sport qui est primordiale.
15:23 Et l'autre élément de cette charte qui est intéressant, c'est une définition du sport qui est élargie.
15:29 Donc, c'est vraiment les pratiques d'activité physique.
15:32 Donc, c'est intéressant. Je vous conseille de constater la charte européenne du sport révisé.
15:36 C'est disponible en ligne facilement pour trouver et ça peut servir comme guide pour des politiques au niveau national.
15:44 Déjà en ce moment, on travaille étroitement avec la Macédoine du Nord, l'Arménie et bientôt le Portugal
15:50 pour la mise en œuvre justement de cette charte européenne du sport révisée.
15:54 Et bien sûr, on va continuer avec d'autres États membres de la PES.
15:57 Remontrez nous bien le petit guide là, qu'on puisse voir le nom et qu'on puisse aller chercher sur Internet.
16:02 Voilà, c'est plus clair. Francine, qu'est ce que vous mettez en place au niveau européen?
16:06 Je crois que vous avez plusieurs projets et des initiatives à nous présenter.
16:11 Oui, alors le premier projet, en un projet joint, je voudrais le mentionner rapidement,
16:16 c'est intéressant de le mentionner tout de suite, c'est combattre le discours de la haine dans le sport.
16:21 Donc, il y a six États membres qui font partie de ce projet joint entre l'Union européenne et le Conseil d'Europe,
16:27 dont la France. Donc, c'est vraiment le discours de la haine dans le sport.
16:32 C'est une forme de violence. Et quand on commence à gratter un peu ce sujet,
16:35 on se rend compte à quel point c'est un sujet qui nuit énormément au sport.
16:40 Donc, encore une fois, je vous invite à regarder ça sur le site de la PES et de la division du sport du Conseil d'Europe.
16:47 Après, un autre projet clé pour nous, c'est donner de la voix. En anglais, c'est "start to talk".
16:54 Alors là, c'est vraiment visé à protéger les enfants dans le sport en éliminant toute forme d'abus, de violence, y compris sexuelle, à leur rencontre.
17:03 Donc, nous, Conseil d'Europe, nous fournissons un soutien technique et du matériel pour promouvoir un sport sûr aux autorités publiques responsables du sport,
17:13 mais aussi aux organisations sportives afin de les aider à mettre en œuvre des politiques de protection des enfants,
17:19 des campagnes de sensibilisation et la formation des parties prenantes concernées.
17:23 Et Éric, on avait eu une conversation avec le Canada récemment, notre représentant du Canada récemment,
17:29 parce qu'on voudrait aussi travailler avec le Canada prochainement avec ce projet "donner de la voix".
17:35 Après, on a, comme déjà mentionné, un groupe d'experts dans "donner de la voix", ce projet.
17:43 Près de 40 experts-expertes de différents pays, différents secteurs.
17:47 Il y a des décideurs politiques, des chercheurs, des universitaires, des responsables de la protection de l'enfance,
17:53 des formateurs, des consultants, des agents de changement, des spécialistes dans le soutien,
17:59 mais aussi les personnes, et c'est très important d'insister, ayant une expérience vécue.
18:04 Donc, ça nous permet vraiment d'établir des bonnes pratiques pour lutter contre la violence faite aux enfants.
18:11 Et puis, le dernier élément que je vais mentionner, le dernier projet, on en a plein, mais bon, je me limite à toi.
18:16 C'est un projet "Tous ensemble".
18:18 Donc, ça, c'est vraiment un projet qui est pour la promotion de l'égalité dans le sport.
18:23 On avait fait ça, premièrement, entre 2018 et 2019.
18:27 Et à ce moment-là, on avait créé une boîte à outils de meilleure pratique et mis en place aussi une bibliothèque en ligne.
18:35 Mais très important, on a collectionné des données, des informations.
18:39 Donc, en fait, ça nous a permis de voir un petit peu ce qui se passe.
18:43 Aussi, un des indicateurs, c'était vraiment, est-ce qu'il y a des politiques en place pour combattre la violence faite aux gens dans le sport?
18:52 Donc, c'est vraiment un élément important de ce projet "Tous ensemble".
18:55 Donc, on avait des premières données de 2018-2019, mais on va continuer à faire ce travail.
19:01 Donc, cette année, on recommence pour voir les statistiques, pour voir si on a des informations qui, peut-être, ça améliore.
19:09 Est-ce qu'il y a plus de politique à ce niveau-là?
19:11 Voilà trois exemples de notre travail.
19:14 Francine, j'ai une dernière question.
19:15 Juste avant, sur la table ronde nationale, on s'est rendu compte qu'on avait du mal à accompagner les fédérations qui demandaient pas mal d'aide.
19:22 Comment, vous, au Conseil de l'Europe, vous accompagnez les fédérations?
19:25 Alors, c'est une bonne question parce que, justement, on a travaillé vraiment étroitement, par exemple, avec les fédérations nationales du sport olympique pour chercher des données.
19:35 Donc, on va retourner vers nos contacts au niveau national, on a hâte de le faire, donc en France avec le CNOSF, pour justement récolter des informations.
19:45 Donc, on va tourner vers 25 États membres pour avoir des informations.
19:51 Je vais donner quelques infos, peut-être, déjà.
19:55 Donc, sur la base de la première série de recherches, on a constaté que sur 35 fédérations nationales du sport olympique, seul un quart disposaient d'une politique ou d'un plan d'action pour prévenir et combattre la violence fondée sur le genre dans le sport.
20:09 Et moins d'un tiers, donc 29 %, avaient développé des actions et des outils spécifiques dans ce domaine.
20:16 Donc, c'est important d'avoir ces données parce que ça nous permet, après, de montrer qu'il y a un problème et, après, de développer des recommandations.
20:23 Donc, deux choses à mentionner là-dedans, c'est que donc, en fin de mars 2025, on va présenter des recommandations suite à cette collecte de données qu'on va recommencer à faire.
20:35 Mais déjà, sur le site Web, on peut trouver tous ensemble, all in, on peut regarder des mesures et des outils potentiels suivants pour lutter contre la violence dans les sports, qui peut aussi accompagner, je dirais, les fédérations.
20:49 Donc, je vous invite à vraiment regarder ce Spell&Talk, qui est une boîte à outils sur le site.
20:54 Et j'ai donc quelques exemples. C'est, par exemple, d'avoir des codes de conduite pour les entraîneurs et les décideurs, des formations des sportives et des sportifs, des campagnes de sensibilisation, les lignes directrices pour le traitement des cas, procédures de minimisation des risques, un service de soutien aux victimes.
21:13 On a entendu ça déjà pour la France, un service de soutien aux acteurs des actes, des services de soutien aux organisations affiliées, des infrastructures sûres.
21:23 Mais je sais qu'en France, on essaie de mettre en place vraiment des infrastructures sûres, des services de transport sûr, une ligne d'assistance téléphonique, des recherches et d'études.
21:32 Je pourrais parler pendant longtemps. On a beaucoup à dire, mais regardez surtout, je dirais, la boîte à outils qu'il y a tous ensemble sur le site Web. Ça donne plein, plein, plein d'idées là-dedans.
21:42 Et je trouve que c'est vraiment utile. Voilà.
21:46 Je pense qu'on va aller visiter le site. On va aller prendre quelques idées.
21:49 Pour l'instant, je pourrais continuer à parler toute la journée.
21:53 Non, restez bien avec nous, Francine, parce que je crois qu'il y a quelqu'un qui vous connaît bien, Mathilde. Mathilde, que vous, que vous, que vous avez le travail, le Conseil d'Europe, pardon, avec lequel vous travaillez.
22:02 Je crois que vous connaissez bien. Alors oui, je suis membre du groupe d'experts internationaux sur le sport sécuritaire qui a été mis en place par la paix, par le Conseil de l'Europe pour guider justement le Conseil de l'Europe dans son action sur la protection de l'enfance dans le cadre du sport.
22:20 Et dans le cadre de mes mandats avec les fédérations internationales, je ne travaille pas pour l'instant vraiment directement avec le Conseil de l'Europe, mais j'ai travaillé avec beaucoup de fédérations qui ont bénéficié des projets du Conseil de l'Europe, dont notamment le projet.
22:37 Donc le projet de protection de l'enfance dans le sport, qui est un projet qui vise à aider les pays membres du Conseil de l'Europe à mettre en place des politiques de protection de l'enfance dans le sport.
22:51 Donc je sais que le Portugal, la Finlande, la Norvège, la Croatie ont bénéficié de ces programmes qui ont pu créer une feuille de route. Et comme comme Francine le disait, j'encourage tout le monde à aller sur le site du Conseil de l'Europe pour.
23:06 Pour regarder ce qui a été fait au niveau de ces feuilles de route au niveau de ces différents pays et puis pour regarder aussi les différentes ressources qui existent sur le site, et notamment les ressources du projet.
23:20 Dont Francine parlait tout à l'heure qu'il y a vraiment des ressources très intéressantes disponibles en français, des vidéos de prévention, des directives et plein d'outils intéressants à utiliser pour aussi bien les gouvernements que les fédérations.
23:40 Parlez-moi des enjeux auxquels doivent faire face les fédérations.
23:44 Oui, alors les enjeux pour moi, le premier enjeu des fédérations internationales, c'est la question de l'image. On a vu ces dernières années des scandales de violence sexuelle exploser un peu partout dans le monde et dans tous les sports.
23:57 Notamment dans les gros sports olympiques qui ont vraiment écorné l'image de ces fédérations. Donc je vais vous parler par exemple de l'affaire Larry Nassar aux Etats-Unis, le médecin de l'équipe nationale de gymnastique qui a abusé sexuellement de centaines de gymnastes.
24:13 Il y a eu par exemple les présidents des fédérations d'Afghanistan et d'Haïti de football qui ont abusé sexuellement de plus de dizaines et de dizaines d'athlètes de l'équipe nationale dans le basket au Mali.
24:27 On a eu toutes ces athlètes nationales qui ont été abusées par des coachs, par des entraîneurs nationaux qui étaient d'ailleurs protégés par leur hiérarchie. Je vais pas parler des scandales qu'on a eu sur le sur le sol français.
24:42 Mais les sponsors aujourd'hui sont de plus en plus regardant sur les questions de RSE, sur les questions de protection des droits de l'enfant, de protection des droits humains.
24:54 Ils n'ont pas envie de s'associer à des organisations où il y a de tels scandales. Après les fédérations internationales, leur objectif premier, c'est de.
25:04 C'est de grandir leur sport, d'augmenter leur nombre de femmes, leur nombre d'adhérents et donc il faut qu'elle s'assure que ses pratiquants ont des expériences positives dans le sport.
25:17 Parce que si ces pratiquants sont violentés dans la pratique du sport, ils risquent de quitter ce sport.
25:23 Donc ça, c'est les enjeux auxquels elles font face et qui les poussent justement à s'adresser à cette question. Et ensuite, je voulais parler un petit peu des enjeux auxquels elles font face lorsqu'elle s'adresse à ces questions.
25:35 La première chose, c'est que quand elles mettent en place des mécanismes de signalement, c'est qu'elles commencent à recevoir des signalements, ce qui est une bonne nouvelle.
25:44 Ça veut dire que les participants ont confiance en elle pour leur révéler qu'ils ont été témoins ou victimes d'une forme de violence sexuelle.
25:54 Mais elles, elles ne savent pas comment gérer ces cas. Elles n'ont pas les procédures disciplinaires adaptées. Elles sont habituées à gérer des cas de doping, des cas de dopage, des cas de manipulation de compétition, mais pas des cas d'abus et de harcèlement.
26:10 Donc, il faut qu'elle qu'elle revoie complètement la manière dont leurs procédures disciplinaires sont établies.
26:19 Ensuite, pour des fédérations internationales, je vais prendre l'exemple de la FIFA qui a 211 fédérations membres, pays membres ou même la Fédération européenne d'athlétisme qui a 50 fédérations membres.
26:30 Il existe des différences culturelles énormes entre tous ces pays au niveau du système juridique. Tous les pays n'ont pas les mêmes systèmes juridiques, le même standard, la même qualité de système juridique.
26:44 Ces fédérations également n'ont pas la même tolérance en termes de ce qui est acceptable en termes de comportement et ce qui n'est pas acceptable.
26:55 Elles n'ont pas les mêmes ressources. Elles n'ont pas la même. Elles ne donnent pas la même priorité à allouer des ressources à ce problème.
27:04 Et puis le dernier point que je. Et voilà pour moi le problème vraiment principal qui est dans le monde entier. Je dirais à part dans les pays anglo-saxons, notamment le Royaume-Uni,
27:15 qui ont vraiment pris cette question de lutte contre les violences dans le sport à bras le corps et peut être la Scandinavie.
27:22 Je dirais, je crois que dans le monde entier, il y a vraiment un problème d'éducation et de formation sur ces questions.
27:30 C'est vraiment là dessus qu'il faut vraiment mettre le paquet. C'est très important que les fédérations aient des politiques et des procédures en place,
27:38 mais il faut impérativement former tous les acteurs du sport à tous les niveaux. Vous avez parlé de la Fédération européenne d'athlétisme dont vous êtes représentante.
27:46 Qu'est ce que vous faites concrètement sur une compétition européenne, par exemple des mondiaux des championnats d'Europe? Qu'est ce qu'on fait?
27:52 Alors, avec la Fédération européenne d'athlétisme, j'ai été nommé référent de protection il y a quelques mois seulement.
27:59 Et donc, je commence un petit peu maintenant à mettre les actions en place. J'irai au championnat d'Europe des moins de 23 ans à Espo en Finlande au mois de juillet
28:07 pour sensibiliser les chefs de délégation, les entourages des athlètes et les athlètes, parce que dans les événements juniors, on a quand même l'accès aux athlètes.
28:18 Les événements seniors, c'est plus compliqué de parler d'athlètes avant leur compétition, car ils sont focalisés sur leur compétition. Mais voilà.
28:26 Et donc, je vais sensibiliser toutes ces personnes sur ce que sont les différentes formes de violences dans le sport.
28:32 Quel est l'impact que ces violences peuvent avoir sur une victime et qu'est ce qu'il faut qu'ils fassent s'ils sont témoins ou victimes d'un cas de violence?
28:44 Quelle est la marche à suivre? Et voilà, je vais leur parler de la plateforme de signalement qui a été mise en place par la Fédération européenne d'athlétisme.
28:54 Et également de la question de la juridiction. La Fédération européenne d'athlétisme s'occupera des cas qui ont lieu sur les événements de la Fédération européenne d'athlétisme.
29:05 Mais quand il y a un cas, par exemple, qui arrive dans une équipe nationale, il devrait être géré par la Fédération nationale, ses instances disciplinaires et le système juridique de ce pays.
29:19 Voilà, et je travaille sur la mise en place aussi d'un cadre de protection à implémenter sur tous les événements de la Fédération européenne d'athlétisme.
29:30 En collaboration avec le comité d'organisation et sur la systématisation d'une évaluation des risques et d'un plan de mitigation de ces risques adaptés à chaque contexte.
29:47 Mathilde et Francine, vous restez bien avec nous. Je vais vous faire faire des devoirs demandés par maîtresse Catherine.
29:55 On a besoin de mesures phares. On a besoin d'idées et notamment de s'inspirer sur ce qui se fait à l'international, à l'Europe, pour nous en France,
30:02 appliquées surtout en vue des Jeux de Paris qui arrivent. Donc je reviens à vous dans un instant. Vous avez quelques minutes pour plancher sur vos copies.
30:08 Je vois Charlotte Girard-Fabre qui piétine depuis tout à l'heure. Mais en fait, j'ai très peur que la connexion rate avec Montréal.
30:14 Donc je vais d'abord aller voir Éric Miles. Éric, est-ce que le Canada traverse la même crise que la France a connue il y a trois ans?
30:22 Absolument. Nous sommes dedans. Présentement, il y a même des commissions parlementaires qui ont lieu.
30:29 Présentement, on a aussi des scandales trop importants, je dirais, avec des grandes fédérations.
30:35 Si on pense de notre côté, une des plus grandes avec la Fédération canadienne de hockey sur glace notamment et une série d'autres fédérations aussi.
30:45 Ce qui a été fait au Canada depuis un peu ces divers enjeux-là, je dirais, il y a une série d'actions.
30:50 J'entendais tantôt l'importance d'avoir les mécanismes dans chacune des fédérations.
30:54 C'est des choses qui étaient présentes depuis plusieurs années. Par contre, c'était la géométrie variable.
30:59 De grande fédération à petite fédération, il y avait trop de failles.
31:03 Où on a évolué au Canada et je dirais qu'on a accéléré les choses depuis 2019, c'est l'évolution de structures indépendantes.
31:12 Les premières étapes qui ont été mises en place pour ça en 2019, c'est un code de conduite universel pour prévenir et contrer la maltraitance dans le sport.
31:21 On appelle le CCUMS. Nombreux acronymes. J'imagine que c'est la même chose chez vous.
31:28 Qui a été mis en place en 2019. Ensuite, en avril 2022, donc c'est tout récent,
31:35 mais le gouvernement canadien a mis en place l'obligation d'intégrer ce cadre de CCUMS à leur règlement.
31:44 Donc, l'ensemble des administrateurs, que ce soit dans les fédérations, les organismes multisports comme l'Olympique canadien,
31:52 l'ensemble des organismes au Canada ont l'obligation d'intégrer ce mécanisme-là.
31:58 Deuxième étape qui a été mise en place, et c'est très important dans l'équation, c'est le bureau du commissaire à l'intégrité dans le sport, le BCIS,
32:07 qui est chargé d'administrer le code universel maintenant, et qui a aussi tout un rôle au niveau des enquêtes.
32:14 Si on regarde cette nouvelle division fonctionnelle qui est rattachée avec l'agence antidopage,
32:22 mais qui a vraiment un côté d'enquête maintenant et de soutien aux victimes, il y a une série dans leur mandat,
32:30 donc supervisant un processus de réception des plaintes, évidemment, effectuant des évaluations primaires et des enquêtes.
32:38 Donc, ce bureau-là, c'est le plus nouveau, et ils ont cette responsabilité-là au Canada maintenant.
32:43 Ils tenaient à jour une base de données des sanctions imposées et surveillant la conformité des organisations.
32:50 Donc, c'est vraiment la mise en place de ce mécanisme-là indépendant qui est retiré, je dirais, individuellement de chacun des organismes,
33:01 et pour lequel le gouvernement a annoncé, quand comptez, si c'est fait maintenant, comptez de avril 2023,
33:08 tous les organismes doivent être signataires avec ce bureau du commissaire au Canada.
33:15 Donc, c'est vraiment une étape importante qui a été placée.
33:18 Puis, juste pour être une série de d'autres actions qui ont été mises en place, c'est difficile de les dissocier,
33:23 parce que c'est une voie que je viens d'expliquer ici, mais il y a la ligne d'assistance aussi du sport canadien qui a été mise en place,
33:31 donc qui permet justement à tout participant, à des membres, des administrateurs, qui comptent dans le système,
33:37 juges, arbitres, etc., de pouvoir signaler des faits et tout ça est reconnecté, évidemment, au bureau d'enquête.
33:46 Il y a aussi, c'est toute l'importance au niveau des entraîneurs, avec l'Association canadienne des entraîneurs,
33:52 donc le mouvement d'entraîneurs responsables, donc il y a tout un aspect de formation qui est mis en place de ce côté-là.
33:58 Et je termine peut-être avec, non pas le moins, mais le plus important, c'est tout le lien avec les athlètes.
34:05 Je regarde notre relation avec la Commission des athlètes, notamment pour chez nous,
34:09 le Comité olympique canadien, mais plus largement aussi avec le gouvernement,
34:13 et tout ce qu'on appelle chez nous un plan de match, donc Game Plan,
34:16 c'est tout un projet, un partenariat entre l'ensemble des acteurs clés du système,
34:20 autant le Comité paralympique canadien que le Comité olympique canadien,
34:24 et le gouvernement est aussi dans le coup avec nous et les instituts nationaux de sport,
34:29 et il y a toute la stratégie de santé mentale, de soutien.
34:32 On a vu un accroissement avant même la crise, mais mixé aussi avec la pandémie,
34:37 et ça, on est vraiment venu renforcer de façon substantielle, je vous dirais,
34:43 les efforts de ce côté-là pour tout l'accompagnement, le soutien,
34:47 autant dans la notion de victime que globalement dans le développement.
34:52 Puis notre dernière étape est vraiment où on en est en date d'aujourd'hui.
34:56 C'est une collaboration importante. On a une ministre en place présentement,
34:59 la ministre du sport, Pascale St-Onge, vraiment une ministre courageuse
35:03 pour laquelle on appuie vraiment. Je regarde la collaboration entre le Comité olympique canadien,
35:07 le gouvernement, et il y a vraiment une réforme, je vous dirais,
35:12 qui se fait du côté gouvernemental aussi dans les structures, et ça, c'est hyper important.
35:18 Et l'aspect de prévention et d'éducation, je vous dirais, est au cœur de ces prochaines étapes-là.
35:25 L'efficience du système, vraiment, je parlais tantôt, j'entendais dans les conférences encore,
35:31 ces enjeux-là de connexion, de responsabilité du club jusqu'au niveau fédéral,
35:36 mais comment on réussit à mettre les égos corporatifs, je vous dirais, de côté
35:40 puis vraiment prioriser les jeunes, les athlètes au centre des réalités.
35:45 Et les deux derniers points, je vous dirais, dans cette suite-là, c'est la notion de responsabilité.
35:50 Et un peu justement avec les mécanismes d'indépendance, d'obligation, c'est hyper important.
35:54 Et la transparence.
35:56 Donc on apprend cette instance indépendante au Canada qui s'appuie sur une charte.
36:02 Les FED adhèrent à ce dispositif, c'est hyper intéressant.
36:05 Vous aussi, Eric, je vais vous faire travailler.
36:07 Vous allez me donner des exemples de pratiques que nos fédérations en France pourraient venir vous emprunter.
36:12 Vous avez un petit devoir à me rendre dans quelques minutes, le temps de donner la parole à Charlotte Girard-Fabre.
36:17 Alors, quel est le rôle d'un arbitre sur le terrain et en dehors par rapport aux violences, bien sûr,
36:21 et est-ce que les arbitres sont suffisamment formés à ça ?
36:24 Alors, le rôle d'un arbitre, je pense que tout le monde l'a à peu près,
36:27 tous les sportifs qui sont dans la salle.
36:29 Est-ce qu'il est formé ? Non, absolument pas, ni aux violences sexistes, ni aux violences sexuelles,
36:34 ni à toute forme de violence, il n'est absolument pas formé, ou elle n'est absolument pas formée.
36:41 Je dirais que l'IFSO, on est là pour ça, et l'AFCAME aussi, mais l'IFSO à l'international, c'est déjà trois choses.
36:48 C'est un, se compter. Il n'y a que la France qui est capable de compter ses arbitres aujourd'hui dans le monde.
36:53 Aucun autre pays n'est capable de compter ses arbitres.
36:56 Donc après, extrapoler, dire il y a tant de femmes, pourquoi elles arrêtent ou pourquoi elles arrêtent,
37:02 est-ce qu'il y a des violences, etc., on ne sait pas les compter.
37:04 Donc déjà, se compter. Oui, vous faites des gros yeux.
37:07 Cocorico.
37:08 Oui, Cocorico, grâce à l'AFCAME, mais déjà c'est une première chose.
37:12 Deuxième chose, c'est être visible, et c'est aussi pour ça que l'IFSO a rejoint le conseil consultatif,
37:18 le comité consultatif de l'EPAS, que je suis élue au bureau du comité consultatif.
37:24 C'est rendre les arbitres visibles, c'est aussi grâce à des personnes comme la présidente du CNESF que j'ai en face de moi,
37:31 qui met de plus en plus les arbitres à l'honneur, les rendent visibles.
37:35 Les rendre visibles, c'est aussi leur donner de la force,
37:37 parce qu'aujourd'hui, un ou une arbitre qui est victime de violences ne sait pas vers qui se tourner et se sent seul.
37:44 Je vous rappelle, quand on est arbitre, on reçoit une désignation et on va sur un lieu de compétition.
37:48 On n'a ni l'équipe, ni le club, ni la structure vers qui se retourner.
37:52 On se sent très vite, très seul.
37:54 Et alors, quand on est sur le terrain, c'est aussi être en capacité d'être formé.
38:00 Et là, c'est mon troisième point, c'est comment je forme les arbitres à pouvoir détecter des actes de violence,
38:07 détecter des signaux faibles aussi.
38:10 C'est à ce moment-là, notamment dans le jeune public, qu'on peut les détecter.
38:14 Pour l'instant, on a des super codes de sport dans tous les sports.
38:18 Vous avez toutes les règles qui disent que si vous voyez des insultes ou des violences sexistes, sexuelles, racistes, etc.,
38:26 cartons rouges, cartons jaunes, selon le sport, tout est écrit noir sur blanc.
38:30 C'est jamais appliqué.
38:32 C'est jamais appliqué parce que le sale pédé, on le laisse comme ça,
38:37 la main au fesse sur l'arbitre, on la laisse comme ça, parce qu'on ne sait pas quoi en faire.
38:42 On veut souvent ne jamais voir les arbitres.
38:46 C'est très paradoxal. L'arbitrage, on vous dit que vous êtes un bon arbitre quand on ne vous voit pas.
38:52 Le jour où vous devez dénoncer quelque chose, je peux vous l'assurer,
38:56 quand moi j'ai dénoncé des faits d'agression sexuelle, des faits de discrimination, des faits d'agression sexiste pendant 10 ans,
39:02 on m'a coupé la tête. J'étais dans le top 4 mondial, on m'a coupé la tête, j'ai jamais réussi à me défendre.
39:07 L'OMERTA a été, dans la fédération, organisée par une femme qui, elle, ne voulait pas perdre sa place.
39:13 Qui dit dénoncer quelque chose en tant qu'arbitre, dit perdre la prochaine désignation.
39:18 Donc les arbitres ne sont pas formés et comme parfois on les considère comme un état dans l'état,
39:25 dans les fédérations internationales ou nationales, ils sont seuls. Ils sont vraiment très seuls.
39:30 C'est ça le rôle de l'ISO et ça pour le coup, on a beau ne pas savoir compter nos arbitres à l'international,
39:36 le constat pour le coup est vraiment international de dire "on est seul".
39:41 Il y a une histoire politique là-dessous, je ne vous apprends rien, le sport c'est aussi parfois de la politique,
39:47 notamment à haut niveau. Le dernier bastion des fédérations internationales,
39:53 je ne vais pas me faire des amis dans la salle aujourd'hui, mais je ne suis pas là pour ça, je suis arbitre.
39:59 Le dernier baston de pouvoir des fédérations internationales, c'est la désignation des arbitres.
40:04 L'organisation des compétitions, c'est les CNO, c'est le CIO, on le sait, ou d'autres instances internationales.
40:10 Mais leur dernier pouvoir, c'est celui-là, c'est celui des désignations des arbitres.
40:15 Un arbitre, il est vraiment sous cloche, si vous voulez aller au plus haut niveau.
40:20 Moi, comment j'ai fait 6 championnats de Jeux Olympiques, 6 championnats du monde de Jeux Olympiques,
40:25 en me taisant pendant 10 ans sur les discriminations que je subissais.
40:29 Et j'avais beau avoir le plus gros palmarès de l'arbitrage français du hockey sur glace,
40:34 le jour où j'ai dénoncé, je me suis dit "j'ai un totem d'immunité, je suis du top 4 mondial".
40:38 Plus de licence nationale, plus de licence internationale.
40:42 Donc, il y a tellement à faire, et d'abord il faudrait se compter et être visible.
40:48 Et puis avoir plus de femmes, parce que la mixité des arbitres, ça aussi, ça participera à la lutte contre les violences sexuelles.
40:53 On va dire qu'en France on est 30%, donc dans le monde on doit être 30%.
40:57 On sait pas se compter.
41:00 On est un bon exemple en France ou pas ? De la mixité, il y en a de plus en plus quand même, visible, des arbitres.
41:05 Alors il y en a de plus en plus, heureusement, pour l'instant, malheureusement, on est encore que des exceptions.
41:10 Moi j'ai arbitré pendant 12 ans la ligue professionnelle masculine, on a bien sûr Stéphanie Frappard qui est notre porte-étendard.
41:15 On en a d'autres, on a Nelly Viennot, il y en a plein, mais ça reste encore des exceptions, malheureusement.
41:25 Et je peux vous dire qu'on est 30% en France, si on va sur le haut niveau, sur les fameuses listes ministérielles, c'est 20%,
41:33 mais à l'international, je suis incapable de vous le dire.
41:36 Il y a encore du boulot à l'international aussi.
41:38 Qu'est-ce que fait l'IFSO concrètement pour lutter contre les violences sexuelles ?
41:42 Elle porte la voix très haut, elle essaye du moins de dire à toutes les fédérations,
41:50 mais vous avez le pouvoir, vous avez le carton rouge dans votre poche.
41:54 Vous êtes les premiers détenteurs de l'intégrité, de l'éthique, de la déontologie du sport.
41:59 Vous avez le carton rouge.
42:01 Donc c'est essayer de former au plus haut niveau à la reconnaissance des violences sexuelles,
42:07 c'est même déjà la reconnaissance, être capable de les identifier.
42:10 Je vois des yeux qui se lèvent dans la salle.
42:13 Donc être capable de les identifier, on essaye.
42:16 C'est un boulot de tous les jours, on le sait bien, il faut remettre sur le métier 100 fois, et on essaye.
42:23 Et vraiment c'est de la formation.
42:25 Notre rôle c'est de former les arbitres à être des acteurs de ce code éthique.
42:30 Le sport c'est de l'éthique normalement.
42:32 Pour conclure cette table ronde internationale, c'est l'heure où je ramasse les copies.
42:37 Je vais aller voir Francine Revenet, là on a besoin de vous, vous savez qu'on a les Jeux de Paris 2024 qui arrivent.
42:43 Est-ce que vous avez des idées concrètes, des choses qui marchent, faciles, simples,
42:46 que l'on pourrait appliquer nous ici en France ? On vous écoute.
42:50 Oui, donc en fait moi je vais citer trois cadres juridiques qui sortent du Conseil d'Europe.
42:58 Le premier c'est la Convention d'Istanbul, c'est une utile clé du Conseil d'Europe,
43:02 qui vise à protéger les femmes contre toutes les formes de violence,
43:05 et à prévenir, poursuivre et éliminer la violence à l'égard des femmes, y compris dans le cadre du sport.
43:11 Donc première chose, il faut consulter la Convention d'Istanbul,
43:14 parce que vraiment c'est un cadre juridique qui sert vraiment de façon pratique, et qui sert très utile.
43:22 Après, les deux autres recommandations du Conseil d'Europe, et ça c'est l'avantage de l'APES,
43:27 ça fait partie du Conseil d'Europe, donc on peut avoir des recommandations qui sont adaptées par le comité de ministre,
43:33 ça veut dire qu'il y a une espèce de législation en place, qui est préparée par l'APES,
43:37 mais après adoptée par un comité de ministre.
43:40 Les deux dont je vais citer, c'est une recommandation sur l'approche intégrée de l'égalité entre les femmes et les hommes dans le sport, de 2015,
43:48 et l'autre c'est sur la prévention et la lutte contre le sexisme, de 2019.
43:54 Donc là dedans il y a cinq takeaways, cinq propositions.
43:59 Des campagnes de sensibilisation sur la violence à l'égard des femmes et des filles à différents niveaux et en différents domaines du sport.
44:06 Deuxièmement, l'adoption mise en œuvre et le suivi de politiques et de mesures,
44:11 en coopération avec les organisations sportives pour prévenir et combattre la violence à l'égard des femmes et des filles dans le sport.
44:18 Et comme a dit Charlotte, ce n'est pas seulement la violence sexuelle, mais c'est aussi l'intimidation physique, le harcèlement verbal, les abus psychologiques.
44:27 Troisième élément, la garantie d'une tolérance zéro pour toute forme d'abus ou de violence dans le sport.
44:34 Par exemple, en adoptant des codes de conduite qui précisent clairement les processus de plainte, les sanctions disciplinaires et les procédures d'appel.
44:43 On a déjà entendu le quatrième de plusieurs personnes, l'élément formation de l'ensemble du personnel chargé de l'application de la loi au sexisme et à toutes les formes de violence.
44:53 Et le cinquième, c'est très important, c'est la promotion d'une image, d'un rôle et d'une visibilité non stéréotypée des femmes et des hommes dans le sport.
45:02 J'insiste là-dessus, c'est très important.
45:05 Donc ça, pour notre projet Tous ensemble All in Place, on va travailler avec une campagne de sensibilisation des médias, mais vraiment proche,
45:15 parce que c'est avec les médias qu'on peut changer, véhiculer des images sexistes qui sont souvent à la base des comportements, qui sont complètement inacceptables.
45:26 Et je termine sur un dernier élément. Le 10 mai, on va organiser une conférence hybride pour lancer le projet All in Place Tous ensemble.
45:36 Donc ça commence à 9h30 du matin jusqu'à 17h. Et là, il y aura vraiment des éléments, je dirais, très concrets qui pourraient être utilisés pour les JO en France pour l'année prochaine.
45:49 Je crois qu'on va se connecter. On va tous écouter. Merci, Francine. Vous restez avec nous.
45:54 Gilles, à votre tour, de quoi est-ce qu'on pourrait s'inspirer dans votre institution?
45:58 Oui, alors pour les JO de Paris 2024, je sais que le CIO, depuis Rio 2016, a mis en place une plateforme de signalement et nomme également un référent protection contre les abus
46:14 durant les JO, ce qui n'exemple pas les comités olympiques nationaux et les fédérations internationales d'avoir leur propre politique et procédure de protection.
46:24 Car s'il y a un cas d'abus ou de harcèlement entre deux personnes d'un même CNO ou d'une même fédération internationale, le cas devra être géré par le CNO ou la fédération internationale.
46:37 Je crois que le CIO essaye de faire en sorte que qu'il y ait dans chaque délégation olympique un référent responsable pour ces questions de la protection contre les abus.
46:48 Je ne sais pas si ça sera mis en place par le CIO pour ces JO, mais en tout cas, c'est une mesure que Paris 2024 peut essayer de mettre en place.
46:58 Et ensuite, j'insiste encore sur la sensibilisation. Quand les chefs de mission des délégations olympiques viennent à Paris pour recevoir un brief sur les différents aspects logistiques
47:15 organisationnels des JO, il faut impérativement qu'il y ait une session sur la prévention contre les abus et le harcèlement.
47:25 Après, je parlais tout à l'heure d'une évaluation des risques. C'est impératif aussi pour un comité d'organisation de faire une évaluation des risques,
47:36 surtout dans les zones où les risques sont accrus, comme le village olympique, les résidences des athlètes, les endroits où les athlètes reçoivent des soins médicaux ou de physiothérapie.
47:51 C'est très important. Redoubler l'attention pour les sports où il y a beaucoup de mineurs, où il y a des athlètes très jeunes, patinage artistique.
47:59 C'est un exemple parmi d'autres, mais il y a de plus en plus d'athlètes très, très jeunes aux JO. Il faut redoubler de vigilance. Pour les paralympiques, j'ai entendu Catherine qui a dit ça tout à l'heure.
48:13 Mais pareil, les athlètes paralympiques sont encore plus vulnérables. Ils ont 4 fois 4 chances de plus d'être victime de violences sexuelles.
48:24 Donc, je dirais redoubler les la vigilance pour ces athlètes là. Et puis, quelque chose, une mesure. Je pense qu'il devrait être mis en place partout,
48:36 pas seulement lors d'un événement international, mais ça devrait exister dans toutes les fédérations, dans tous les clubs pour tous les acteurs du sport.
48:43 C'est la mise en place de codes de bonne conduite qui serait basé sur les situations à risque et qui définissent clairement quels sont les comportements acceptables,
48:53 quels sont les comportements non acceptables. Par exemple, ça doit être clair dans le code de conduite que l'entraîneur n'a pas le droit de contacter l'athlète individuellement
49:01 sur les réseaux sociaux, qu'un entraîneur n'a pas le droit d'être seul dans une salle avec un athlète. Toutes ces choses là, je pense que c'est très important
49:13 d'évaluer. Pareil pour le contact physique, de dire qu'un membre du staff de la délégation olympique ou d'un club n'a pas le droit de toucher les parties intimes d'un athlète.
49:26 Vraiment avoir des règles très claires liées aux procédures disciplinaires des fédérations, donc de dire que s'il y a une violation de ce code de conduite,
49:36 ça va déboucher sur des sanctions disciplinaires et que ce soit vraiment clair. Les codes de bonne conduite, ça devrait être signé en début d'année sportive par tous les acteurs du sport.
49:46 Je parlais des Jeux olympiques, donc tous les participants des Jeux olympiques devraient signer ces codes de bonne conduite. Dans le cadre du mouvement sportif,
49:53 tous les participants dans les clubs, les parents, c'est très important que les parents signent des codes de bonne conduite également, les entraîneurs, les dirigeants.
50:03 Ça c'est une mesure, je n'en ai pas entendu parler encore, mais je pense que c'est vraiment une mesure très simple à mettre en place et très importante.
50:09 On les note. Merci Mathilde. Eric Miles, quelles sont les bonnes pratiques de fédération que vous pouvez nous partager pour inspirer les fédérations françaises peut-être?
50:19 Je m'entends beaucoup parler de ça, malheureusement, mais il y en a plusieurs, des bonnes pratiques.
50:27 Avant tout, je parlerais de l'importance de la cohésion des actions, autant les programmes nationaux qui sont mis en place et comment la fédération aborde les situations.
50:38 L'importance du multi-stratégie aussi. Je parle d'une fédération, je vais en prendre un exemple précis avec Tennis Canada, qui est une fédération qui va bien chez nous vraiment dans ce sens-là.
50:49 C'est vraiment une approche qui touche à plusieurs aspects du dossier. Je vous dirais le numéro un, c'est au niveau de la gouvernance.
50:56 J'en parlais tantôt, autant le code de gouvernance canadien du sport qu'on a élaboré, qu'on a développé.
51:04 Tennis Canada en a fait l'adoption au complet. Il y a des aspects de diversité et d'inclusion au niveau du conseil d'administration, des notions d'indépendance,
51:13 la longueur des mandats, les gens présents au conseil, l'obligation d'avoir des athlètes votant sur le conseil et toute la notion de transparence financière, notamment.
51:25 Il y a une série d'autres aspects, mais ça c'est vraiment une des bases de la stratégie qu'ils ont mis en place.
51:32 Ils ont mis aussi, avec tout ce dont je parlais, du code de prévention de maltraitance dans le sport, ce qu'ils ont fait comme fédération,
51:42 ils ont réussi à faire signer l'ensemble des clubs. Souvent, il y a une décentralisation, comme chez vous, qui est très similaire.
51:50 Par contre, eux comme fédération, ils ont vraiment abordé la discussion avec l'ensemble des clubs et tous les clubs au Canada sont maintenant signataires.
52:02 Donc, ça, ça évite les failles, je vous dirais, dans le système. Parce qu'on regarde les prédateurs, c'est ce qu'ils vont chercher la plupart du temps.
52:09 Et ça, ça vient renforcer, je vous dirais, l'approche qui part autant du club jusqu'au niveau national.
52:15 Ils ont également mis en place des programmes de prévention d'éducation, autant pour leur personnel que pour les athlètes aussi.
52:23 Ça, c'est hyper important. Ils ont développé, au cours des dernières années, aussi un programme de diversité et d'inclusion,
52:30 vraiment, autant pour les dirigeants, les athlètes, autant avec les conférences, mais aussi la formation.
52:36 Quand je parle de multi-stratégie, ils viennent toucher vraiment l'ensemble de ces aspects-là.
52:40 L'accessibilité au sport est un autre facteur important. Même le tennis, si on peut le percevoir comme un sport, disons, avec des gens ayant les plus grands moyens.
52:49 Je vais parler d'une statistique, notamment juste au Québec, c'est 50 000 jeunes par an qui sont initiés dans les parcs, dans les milieux les plus défavorisés, notamment.
52:58 Et ça, bien, Tennis Canada a un programme semblable dans l'ensemble des milieux.
53:04 Ils ont également un programme d'éducation pour les athlètes, pour pouvoir continuer la pratique du sport,
53:10 mais aussi tout l'équilibre de vie et de développement du sport de haute performance, donc pour continuer leur éducation.
53:18 Et ça, ça rentre dans la stratégie, je dirais, de prévention, etc.
53:21 Et ils adhèrent aussi à un programme national, quand on parle de cohésion des forces, mais de formation pour les directeurs de haute performance au Canada, ainsi que les entraîneurs.
53:33 Et ça, Tennis Canada vient, je dirais, se joindre à la stratégie nationale dans tout ça.
53:39 Puis, je conclurai peut-être avec une petite chose, j'entendais dans tous les exemples des Jeux.
53:43 Une chose qui a été mise en place chez nous au Canada, que je trouve intéressante, notamment quand on regarde les Jeux de Paris,
53:49 puis on l'a fait, ça va être nos troisième Jeux pour Paris, si je fais abstraction, des Jeux plus petits, des Jeux olympiques.
53:57 C'est toute la… toute personne, tout membre de l'équipe de mission, tous les… incluant les athlètes, ont…
54:07 ont relevé des antécédents judiciaires, sont faits maintenant au Canada.
54:12 Je sais que les États-Unis font une chose similaire.
54:15 Et aussi, toute l'obligation de formation qui est mise en place.
54:21 Et ce qui existe pour nous dans le village, même si ça devient complexe, c'est tantôt mentionné la règle de deux,
54:27 de respecter justement cet aspect-là pour éviter justement des enjeux malencontreux entre des intervenants, des thérapeutes ou des entraîneurs avec des athlètes.
54:37 Merci. Merci beaucoup, Éric. On finit avec Charlotte?
54:41 Je vais faire vite. Je vais faire vite. L'arbitre va clore le match rapidement.
54:45 Trois propositions. Très haut niveau, moyen et petit, enfin je ne sais pas comment le dire, très haut niveau,
54:51 pourquoi on n'inclurait pas les arbitres dans des commissions des CNO ?
54:55 Alors en France ça se fait, mais il n'y a pas de commission d'arbitrage au CIO, par exemple.
55:00 Il n'y en a pas non plus au CNO, même si Brigitte nous inclut de plus en plus.
55:05 Pourquoi pas une sous-commission des arbitres pour aider à les former, pour qu'ils soient sensibilisés à ces questions ?
55:10 Deuxième étage, les présidents de fédérations, que ce soit national ou international, c'est pareil, c'est une vraie volonté politique.
55:18 La mixité et le combat, c'est une vraie volonté politique. Je prendrais un exemple, le taekwondo qui, à Rio 2016,
55:26 le grand chef des arbitres du taekwondo a dit "je veux une parité totale sur les Jeux Olympiques de Rio au niveau de l'arbitrage".
55:34 Tous les gens ont dit "non, non, non, ça ne va pas être possible", j'ai dit "je veux".
55:40 Et les Jeux Olympiques de Rio au taekwondo étaient arbitrés à parité, et ça a été les mieux arbitrés de tous les temps.
55:48 Et on redescend au plus petit niveau, il faut mettre un sifflet dans la bouche ou dans les mains de toutes les petites filles,
55:56 elles apprennent à dire stop, elles apprennent à dire non, elles apprennent à trouver leur place.
56:01 Je vous le répète deux fois, j'espère que c'est bien là, et ça marche aussi pour les petits garçons,
56:05 mais apprendre à dire non quand on a 5 ans avec un sifflet, c'est aussi apprendre à dire non à l'agresseur qui sera là plus tard.
56:11 Merci infiniment, distribution de sifflets pour tout le monde, je crois qu'on peut les applaudir, merci à tous les 4 !
56:16 (Applaudissements)

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