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En août 2000, la compagnie DuPont obtient un brevet relatif à un procédé lui permettant d’obtenir des variétés de maïs. Ces dernières sont particulièrement élevées en acides oléiques. Cependant, ce type de maïs existait déjà à l’état naturel. En théorie, ce brevet pouvait empêcher toute commercialisation du produit dont la teneur en acides oléiques correspondait à celle protégée par l’entreprise. Cela comprenait aussi sa mise en vente par les petits producteurs Mais qu’est-ce-que réellement le biopiratage ? En réalité, il s’agit de l’appropriation du vivant et de la limitation de son exploitation par le dépôt de brevets. Le biopiratage menace donc à la fois le travail des petits producteurs et la biodiversité. Ce phénomène est beaucoup plus fréquent dans les pays en voie de développement. En effet, dans la course effrénée au dépôt des brevets, ces derniers ne font pas le poids face aux grandes firmes des pays riches. La méthode du biopiratage représente-t-elle un danger pour la nature en elle-même ? ▪️ ▫️ ▪️ ▫️ ▪️ ▫️ ▪️ ▫️ ▪️ ▫️ ▪️ ▫️ ▪️ ▫️ ▪️

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00:00 En août 2000, la compagnie Dupont obtient un brevet relatif à un procédé lui permettant d'obtenir des variétés de maïs.
00:06 Ces dernières sont particulièrement élevées en acide oléique.
00:10 Cependant, ce type de maïs existait déjà à l'état naturel.
00:13 En théorie, ce brevet pouvait empêcher toute commercialisation du produit,
00:16 dont les teneurs en acide oléique correspondaient à celles protégées par l'entreprise.
00:20 Cela comprenait aussi sa mise en vente par les petits producteurs.
00:24 Mais qu'est-ce que réellement le biopiratage ?
00:27 En réalité, il s'agit de l'appropriation du vivant et de la limitation de son exploitation par le dépôt de brevet.
00:33 Le biopiratage menace donc à la fois le travail des petits producteurs et la biodiversité.
00:38 Ce phénomène est beaucoup plus fréquent dans les pays en voie de développement.
00:41 En effet, dans la course effrénée au dépôt de brevet, ces derniers ne font pas le poids face aux grandes firmes des pays riches.
00:47 La méthode du biopiratage représente-t-elle un danger pour la nature en elle-même ?
00:54 Pour commencer, il faut avoir conscience que le biopiratage est présent dans beaucoup de domaines.
00:59 Par exemple les cosmétiques, tout comme les produits ménagers, qui contiennent des ingrédients dits « naturels dérivés ».
01:05 Cela signifie qu'ils contiennent plus de 50% de matières premières naturelles.
01:09 Le biopiratage nous vient des colonisations.
01:11 Les empires pillaient alors les territoires qu'ils occupaient.
01:14 Le café, le sucre et le cacao sont des produits directement issus de pays colonisés.
01:19 Effectivement, l'Afrique, l'Amérique du Sud ou l'Asie ont été extrêmement pillées par les pays riches qui ont profité de leurs ressources sans discontinuer.
01:27 Brevetées et exportées, ces ressources ont permis des découvertes révolutionnaires dans de nombreux domaines.
01:32 Pourtant, ces avancées n'auraient pas été possibles sans les connaissances traditionnelles des communautés autochtones locales.
01:38 Elles sont très rarement rémunérées ou même reconnues pour cela.
01:42 Comment la nature réagit-elle à ce pillage permanent ?
01:45 Lorsque l'on remonte dans l'histoire, il est évident que les relations entre les populations locales et les chercheurs ont été marquées par une forme de violence.
01:53 C'est aussi le cas en ce qui concerne la nature.
01:56 On peut parler de vol à proprement dit.
01:58 Les savoirs traditionnels ont aussi toujours subi une exploitation abusive.
02:02 Encore aujourd'hui, nous sommes face à cette situation particulièrement délicate.
02:06 Il est aussi important de faire la différence entre biopiratage et bioprospection.
02:11 Cette dernière correspond à la recherche de composés actifs naturels, mais elle est totalement légale, à l'inverse du biopiratage.
02:18 En 1993, la Convention sur la diversité biologique avait pour principal objectif
02:23 « le partage juste et équitable des bénéfices découlant de l'utilisation des ressources génétiques ».
02:28 Malgré cela, les actes de biopiratage n'ont pas cessé de se multiplier.
02:32 Les biopirates sont toujours des entreprises pharmaceutiques, cosmétiques ou agroalimentaires.
02:37 Certains instituts décident de s'approprier la ressource en elle-même, ainsi que les connaissances qui en découlent.
02:42 Cela a donc trait à la propriété intellectuelle.
02:45 En effet, beaucoup de communautés rurales et locales vivent particulièrement proches de leur environnement.
02:50 Elles développent ainsi des connaissances très poussées sur la biodiversité qui les entoure.
02:54 Lorsque certains acteurs s'approprient ces connaissances sans avoir le consentement des communautés, on parle de biopiratage.
03:00 Par conséquent, il n'y a aucun partage des bénéfices réalisés grâce à l'utilisation du savoir des populations autochtones.
03:06 Telle plante a des propriétés médicinales, telle autre a des vertus cosmétiques.
03:10 Le savoir de ces populations est immense.
03:12 De ce fait, elles sont considérées comme des informatrices de taille pour les scientifiques.
03:16 Dans la plupart des cas, elles ne sont pas informées des débouchés des projets de recherche.
03:21 Ces savoirs pourtant très utiles sont vus comme librement exploitables et à la portée de tous.
03:25 Les entreprises ont tendance à légitimer le dépôt de brevets en fonction de l'argent dépensé.
03:30 Rares sont ceux qui évaluent la valeur du travail collectif sur le long terme.
03:34 C'est une vraie forme d'injustice.
03:36 Les pays considérés comme des utilisateurs de ressources biologiques sont des pays développés.
03:40 On parle ici des États-Unis, de l'Europe ou du Japon.
03:43 La demande en produits cosmétiques et pharmaceutiques dits « naturels » explose.
03:47 Pour y répondre, les entreprises ne cessent de puiser dans les grandes réserves mondiales de biodiversité.
03:52 D'un autre côté, elles mettent en place différentes stratégies
03:55 pour se donner une image d'entreprise respectueuse de l'environnement.
03:58 Le but étant d'attirer des clients supplémentaires.
04:01 40% de l'économie mondiale repose sur les ressources biologiques.
04:05 L'exploitation croissante des ressources naturelles par les marchés de l'alimentation,
04:09 de la santé et du bien-être est une véritable menace.
04:11 De ce fait, la biodiversité biologique se trouve en péril.
04:15 Certes, l'industrie pharmaceutique représente 1,42 trillion de dollars.
04:19 Cependant, la destruction de la nature vaut-elle un tel prix ?
04:22 La réponse est non.
04:24 Lorsque les ressources naturelles seront épuisées,
04:26 il ne sera plus possible de revenir en arrière.
04:28 Au vu du besoin que nous avons de l'écosystème, il est primordial de le préserver.
04:33 Afin de protéger les peuples et la biodiversité des biopirates,
04:36 les États ont élaboré quelques textes fondamentaux.
04:39 Deux événements sont donc à retenir,
04:41 la Convention de la diversité biologique de 1992 et le Protocol de Nagoya de 2010.
04:46 Le principe dit « désaccès et partage des avantages » est alors mis en place.
04:51 Cela signifie que les acteurs doivent demander une autorisation
04:54 pour avoir accès aux ressources génétiques d'un État.
04:56 En cas de savoir traditionnel associé,
04:58 le consentement des communautés concernées doit être obtenu.
05:01 Le partage est un principe fondamental dans toute forme d'action.
05:04 Sharing is caring.
05:06 Il est évident que ces textes marquent une avancée certaine,
05:09 malgré le fait qu'ils restent soumis à la bonne volonté des États de les appliquer.
05:13 En 2005, des chercheurs français publient les résultats préliminaires de leur voyage en Guyane.
05:18 Ils auraient mené des entretiens afin d'en apprendre un peu plus
05:21 sur les remèdes locaux contre le paludisme.
05:23 En 2015, l'Institut français de recherche pour le développement
05:26 a obtenu un brevet pour un composé dérivé de la quinine de Cayenne.
05:30 Il s'agit d'une plante originaire d'une certaine région d'Amérique centrale et d'Amérique du Sud.
05:35 La même année, la fondation Daniel Mitterrand dépose un recours contre ce brevet,
05:39 dénonçant un cas de biopiratage.
05:41 Les chercheurs ont découvert le composé antipaludique dans la plante
05:44 en utilisant une extraction à base d'alcool.
05:47 Néanmoins, c'est en grande partie le savoir local qui a permis de parvenir à cette découverte.
05:52 Finalement, un accord a fini par être trouvé.
05:54 L'Institut se devait de partager tous bénéfices scientifiques et économiques liés à ce composé.
05:59 En 2018, ce brevet a été approuvé en commission.
06:03 Le système mondial semble considérer la nature comme un ensemble de ressources inépuisables.
06:07 Cependant, de nombreux pays souhaitent prendre des mesures pour la protéger.
06:11 Par exemple, le 20 juillet 2016, la France vote la loi sur la biodiversité.
06:15 Elle comprend tout un volet sur le biopiratage.
06:17 Quant aux pays comme l'Inde ou le Pérou, ils sont beaucoup plus avancés.
06:21 Effectivement, ils ont fait le choix de se lancer dans des actions de recensement
06:24 des savoirs traditionnels liés à leur biodiversité.
06:27 Il s'agit d'un travail que l'on pourrait qualifier de titanesque.
06:31 L'objectif est de prouver l'antériorité des savoirs traditionnels.
06:34 Cela a déjà permis d'enregistrer un très grand nombre de connaissances traditionnelles.
06:38 Par la suite, des demandes de brevets ont été invalidées.
06:41 De manière générale, les pays du Sud exigent que les nations favorisées
06:44 partagent les bénéfices des ressources biologiques extraites sur leur territoire.
06:48 En effet, le biopiratage est un obstacle majeur à la biodiversité.
06:52 Prenons l'exemple du margousier, cet arbre de vie indien aux propriétés médicinales incroyables.
06:57 Exploité par des grandes firmes,
06:59 cette ressource miracle est également utilisée pour créer des pesticides.
07:03 Une notion de moralité entre alors en jeu.
07:05 Est-il envisageable d'utiliser la nature pour procéder à sa destruction ?
07:10 L'information de séquençage numérique, ou ISN, des données génétiques,
07:13 a permis la découverte de nouvelles thérapies révolutionnaires.
07:16 Cependant, les bénéfices de la recherche utilisant des bioressources
07:19 doivent revenir au pays d'origine afin de préserver sa biodiversité.
07:23 Avec l'ISN, la traçabilité devient floue.
07:26 Les scientifiques sont donc tenus de divulguer et de télécharger leurs données
07:30 sur des bases de données publiques.
07:31 Certaines grandes entreprises utilisent l'ISN en libre accès
07:34 pour éviter de partager leurs bénéfices.
07:36 D'un autre côté, le protocole de Nagoya connaît certaines failles.
07:40 Effectivement, certains pays ne réglementent pas l'accès à leurs ressources génétiques.
07:44 Pour éviter toute inégalité, il est nécessaire que les mêmes règles s'appliquent à tous.
07:49 Le saviez-vous ?
07:50 La biotechnologie marine est un puits de ressources naturelles.
07:53 Les organismes marins sont généralement plus spécialisés que les organismes terrestres.
07:57 En effet, ils évoluent dans un environnement plus hostile.
08:01 Les ressources maritimes peuvent néanmoins avoir de multiples usages.
08:04 Des matériaux compatibles avec des usages alimentaires ou cosmétiques
08:07 peuvent ainsi être produits à base de dérivés d'algues.
08:10 Des principes actifs issus des huîtres peuvent avoir un effet
08:13 sur le ralentissement du vieillissement cutané notamment.
08:16 Cependant, la protection des espèces joue un grand rôle dans la biodiversité
08:20 et le bien-être de la nature, tout comme de la planète.
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