Dissolution des Soulèvements de la Terre : "Gérald Darmanin a cédé aux lobbys de l'agro-industrie" estime le député EELV du Val d'Oise
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00:00 Bonjour Aurélien Taché. Emmanuel Macron n'a pas répondu à l'invitation du président Lula au sommet au Brésil pour tenter de sauver la forêt amazonienne, ce poumon vert de la planète. Vous le regrettez ?
00:13 Évidemment que je le regrette. C'est encore un signe de plus du peu d'importance que le président de la République accorde à l'écologie.
00:21 Bon, je crois qu'il y a une autre raison aussi un peu plus politique. Le président de la République boude visiblement de ne pas avoir été invité au sommet de Johannesburg des Brix.
00:31 Mais je remarque que ça ne le dérange pas quand il n'est pas invité à ce sommet d'inviter M. Modi au 14 juillet, le président de l'Inde, pour une célébration en grande pompe parce que là il y a des rafales à vendre.
00:43 Quand il s'agit d'aller défendre la forêt au Brésil avec Lula, M. Macron préfère les vacances à Brégançon.
00:49 Est-ce qu'il était bien nécessaire d'aller jusqu'au Brésil, sachant qu'on voit que ce qui ressort de ce sommet n'est pas très concret, une simple alliance contre la déforestation ?
00:57 Je pense que oui, puisque c'était aussi donné de l'importance à la Guyane, qui est un territoire français.
01:02 Et là aussi c'est le double mépris. C'est le mépris pour l'écologie, c'est le mépris pour les territoires d'outre-mer.
01:07 Donc évidemment que la place du président de la République française était à côté des autres chefs d'État en Amérique du Sud.
01:12 Il n'a pas rien fait Emmanuel Macron sur ce sujet-là, le One Forest Summit organisé au Gabon ? Pour vous ça ne suffit pas ?
01:18 Je pense qu'on ne pourrait pas aller de cette tournée africaine longtemps qui a été catastrophique.
01:21 Le One Forest Summit c'était surtout aller soutenir le président dictateur militaire, monsieur Bongo pardon, au Gabon, alors que les élections sont le 26 août au Gabon.
01:32 Puisqu'on parle écologie, on revient en France Aurélien Taché.
01:35 Le Conseil d'État rendra sa décision d'ici la fin de la semaine pour dire s'il suspend ou non le décret de dissolution des soulèvements de la terre.
01:42 On le sait, ils se sont fait connaître à Sainte-Soline lors de violents affrontements.
01:45 Gérald Darmanin avait alors parlé d'éco-terrorisme et décidé de cette dissolution face à la catastrophe écologique.
01:50 Est-ce que ce type d'action directe radicale a le soutien de votre parti Europe Écologie Les Verts ? Votre soutien ?
01:56 Alors vous savez, hier c'était le jour le plus chaud enregistré sur la terre et tous les mois ce record est battu.
02:02 Pourquoi ? On le sait, c'est les énergies fossiles, c'est la combustion du gaz, du pétrole.
02:07 Et finalement on a toujours deux tiers des investissements totaux réalisés dans l'énergie qui sont sur ces énergies fossiles.
02:12 Et ça depuis 20 ans, c'est-à-dire le même niveau qu'à la première COP.
02:16 Maintenant quand on a dit ça, moi cette dissolution je pense qu'elle est purement politique, elle est purement idéologique.
02:22 Monsieur Darmanin a finalement cédé au lobby de l'agro-industrie.
02:27 Et donc non, je ne soutiens pas aucune violence, je suis un élu.
02:31 Mon rôle n'est pas de finalement encourager à désobéir à la loi.
02:34 Mais la désobéissance civile, elle a toujours fait partie de l'action en démocratie.
02:38 La désobéissance civile, c'est ce qui permet aux Etats-Unis de mettre fin à la ségrégation raciale avec Martin Luther King.
02:43 C'est ce qui permet de mettre le droit à l'avortement en France avec le manifeste des 343 femmes qui avaient avorté
02:49 et qui ont fait cette tribune trois ans avant le fait que l'IVG soit légalisé.
02:54 Donc vous estimez que tous les moyens sont bons pour lutter contre les causes du réchauffement climatique ?
02:58 J'estime que la désobéissance civile est un moyen qui est purement démocratique et qui peut faire avancer l'état de droit.
03:04 Finalement, les exemples ne manquent pas.
03:08 Et donc les soulèvements de la terre, oui, s'inscrivent dans cette tradition, c'est vrai.
03:12 Mais ce qu'ils font est véritablement très utile pour le climat.
03:15 C'est grâce à eux que Notre-Dame-des-Landes a été abandonnée.
03:17 C'est grâce à eux que d'autres grands projets le seront peut-être demain.
03:20 Ils ne sont pas violents.
03:21 La désobéissance civile, ce n'est pas la violence forcément.
03:24 Alors que là, des sabotages, on l'a vu à Sainte-Sauline, c'était une manifestation violente contre les forces de l'ordre
03:30 avec des instruments clairement à destination des policiers.
03:34 Donc là, il y a autre chose quand même.
03:37 Alors, moi, vous savez, à Sainte-Sauline, j'y étais.
03:40 Franchement, tout était fait pour que ça dégénère.
03:43 S'il y a des violences, qu'on arrête les individus qui commettent ces violences et qu'on les juge.
03:47 Mais les soulèvements de la terre ne sont pas responsables de l'ensemble des individus qui étaient présents à Sainte-Sauline.
03:51 Je vous dis encore une fois, moi, j'y étais.
03:53 Et puis aussi, qu'on dise aux responsables du maintien de l'ordre, est-ce que vous avez bien fait votre travail ?
03:56 Qu'on les mette devant leur responsabilité.
03:58 Quand la préfète des Deux-Sèvres réunit plusieurs milliers de policiers autour d'un trou,
04:02 une bassine, pour ceux qui nous écoutent,
04:06 c'est un trou dans lequel on va mettre de l'eau pour privatiser de l'eau.
04:09 Sainte-Sauline, j'y étais, c'était un trou vide avec 3000 policiers autour.
04:12 On voit bien que tout est fait pour que finalement, il y ait un affrontement.
04:15 Et derrière, ça permet de justifier des dissolutions plus politiques.
04:18 On a plusieurs dossiers à aborder avec vous, Aurélien Taché.
04:21 Le Niger, à présent, vous êtes membre, vous, de la Commission des Affaires Étrangères.
04:26 Il semble qu'on s'éloigne d'une intervention militaire, après le coup d'État.
04:30 La CDAO, le Nigéria en particulier, veulent désormais privilégier la voie diplomatique.
04:35 Est-ce que vous vous en félicitez ?
04:37 Oui, je m'en félicite, puisque j'étais assez inquiet, quand j'ai vu effectivement,
04:41 bon c'est terrible le putsch, si une dictature militaire s'installait finalement au Niger,
04:47 ce serait absolument terrible, elle serait probablement sous le coup de la Russie.
04:50 Et en plus, des djihadistes qui menacent ce pays,
04:52 les Nigériens seraient donc sous le coup de cet État impérialiste qu'est la Russie.
04:56 Maintenant, il faut absolument éviter l'intervention militaire,
04:58 et M. Macron a commencé par avoir des accents assez guerriers.
05:01 L'Élysée disait qu'il soutiendrait toutes les interventions de la CDAO,
05:04 quand la CDAO est menacée d'une intervention militaire, ce serait absolument terrible.
05:08 Le Niger est déjà un des pays les plus pauvres au monde, le plus menacé par le terrorisme.
05:13 Qu'est-ce que ferait une guerre ? À quoi elle mènerait ?
05:16 À l'embrasement de toute, finalement, la région.
05:18 Elle mènerait aussi, finalement, à plus de terrorisme et de pauvreté dans cette région,
05:22 qui n'en a pas besoin. Donc il faut favoriser le dialogue.
05:25 On peut choisir, par exemple, de demander au président du Tchad,
05:29 qui n'est pas de la CDAO, de faire de la médiation.
05:32 Mais les bouchistes ne veulent pas discuter, Aurélien Tachet, la réalité est celle-là, aujourd'hui.
05:35 Ils ne veulent même pas recevoir de délégation de la CDAO.
05:38 C'est pour ça que je propose que le président du Tchad,
05:42 qui n'appartient pas à la CDAO, M. Déby, puisse jouer, par exemple, le rôle de cette médiation,
05:46 et ensuite, effectivement, on demande, sans condition de la libération du président Bazoum, c'est évident,
05:51 mais qu'un dialogue se mette en place au Niger.
05:53 Parce qu'il y a aussi des raisons sur le fait qu'une partie de la population nigérienne soutienne les bouchistes.
05:58 Le régime de M. Bazoum et les régimes précédents au Niger sont des régimes affairistes,
06:02 souvent corrompus. Les populations africaines ne supportent plus cela.
06:05 Et donc, effectivement, elles en sont réduites, parfois, à soutenir des bouchistes militaires.
06:09 Il faut comprendre ça. Il faut comprendre aussi pourquoi il y a un sentiment anti-français aussi fort au Niger,
06:14 mais dans toute une partie de la région, au Mali, au Burkina Faso.
06:17 Pourquoi c'est-il demandé à la France de venir pour les aider aussi à éradiquer l'islamisme ?
06:21 À l'époque, on s'en souvient avec François Hollande au Mali, l'intervention.
06:23 On s'en souvient, effectivement, d'une des demandes d'intervention très courte, très ciblée.
06:28 C'était l'opération Serval, puis derrière, il y a eu l'opération Barkhane.
06:30 Mais ça n'est pas que ça. D'abord, on ne veut jamais le dire dans ce pays, parce que c'est un sujet difficile,
06:35 mais il y a le poids des atrocités de la colonisation.
06:37 Ça pèse encore. C'est encore une réalité dans la mémoire de très nombreux pays d'Afrique.
06:40 Il y a ensuite la manière dont on se comporte quand on va là-bas.
06:44 On fait toujours un peu comme si c'était nos anciennes colonies.
06:46 Il y a de la part des autorités françaises une forme de mépris, un sentiment de hiérarchie,
06:49 qui crée de la frustration.
06:51 Et puis surtout, pour beaucoup d'Africains qui voient la France à côté d'eux, à travers la langue,
06:56 à travers la présence de militaires, à travers une économie qui va vers l'Occident,
06:59 pour eux, il n'y a aucune chance d'accéder à la France.
07:02 Aucun visa pour nos amis des différents pays d'Afrique francophones,
07:07 aucune façon là-bas de vivre et d'accéder à la prospérité malgré nos investissements.
07:11 Oui, on est au Niger surtout pour deux choses, pour l'uranium et pour contrôler la politique migratoire.
07:17 Ça veut dire que la nécrociation doit partir ?
07:19 Ça veut dire que vous appelez à rapatrier les soldats français ?
07:22 Rapatrier les soldats français, je ne sais pas si c'est encore le moment.
07:26 Et laisser la place aux Russes du coup.
07:28 Non, je ne veux pas céder la place aux Russes.
07:29 Je vous l'ai dit tout à l'heure, ce serait la pire chose qui puisse arriver,
07:31 une dictature militaire soutenue par les Russes.
07:33 Ce que je souhaite, c'est que nous appuyons les efforts diplomatiques,
07:36 les efforts de médiation pour qu'un dialogue soit mis en place au Niger
07:38 et que le président Basoum soit libéré.
07:40 Aurélien Taché, député Europe Ecologie-Les Verts du Val d'Oise.
07:43 On poursuit cet échange après le Fil info de 8h40 avec Valentine Letez.
07:47 Les arrêts maladie, c'est comme les antibiotiques, ce n'est pas systématique,
07:53 déclare sur France Info Stéphanie Riste ce matin.
07:56 La rapporteure de la commission des affaires sociales et médecins se dit,
08:00 pour un changement de réglementation, un millier de médecins convoqués cet été
08:05 parce qu'ils prescrivent trop d'arrêts de travail, selon l'assurance maladie.
08:08 Un alpiniste israélien s'est tué hier dans le massif du Mont Blanc.
08:13 L'homme de 55 ans a dévissé à 3000 m d'altitude à cause d'une chute de pierre,
08:17 d'après France Bleu Pays de Savoie.
08:19 La reprise des exports de céréales ukrainiennes dépend des Occidentaux,
08:24 estime le président turc.
08:26 Recep Tayyip Erdogan les appelle à tenir leur promesse.
08:29 Trois semaines après la fin de l'accord, le président russe a refusé de le prolonger.
08:33 Il réclame la levée des sanctions internationales sur l'exportation de ses propres produits agricoles.
08:39 Les Bleus qualifiés en quarts de finale du Mondial féminin de foot.
08:43 Victoire écrasante hier des Françaises face à l'équipe du Maroc.
08:47 Quatre buts à zéro. Prochain défi, battre l'Australie.
08:50 Samedi à domicile et devant 50 000 de leurs supporters.
08:54 [Musique]
08:57 France Info
08:58 Le 8/30 France Info
09:00 Benjamin Sportouche, Agathe Mahuet
09:03 On est avec Aurélien Taché, député écologiste du Val-d'Oise.
09:06 Aurélien Taché, êtes-vous gêné par l'invitation aux universités d'été d'Europe Ecologie Les Verts,
09:10 votre parti, donc, du rappeur Médine, qui a tenu des propos homophobes
09:14 et qui s'est fait photographier dans le passé en faisant une connelle à plusieurs reprises ?
09:18 Écoutez, je ne sais pas toute la biographie du rappeur Médine.
09:22 En tout cas, ce que je sais, c'est qu'actuellement, c'est quelqu'un de très actif
09:25 dans la lutte contre les violences policières qui gangrène notre pays.
09:28 C'est quelqu'un qui est ciblé par l'extrême droite.
09:30 Moi, j'ai proposé une loi pour lutter contre le terrorisme d'extrême droite
09:33 il y a quelques mois, qui a été rejetée par la majorité macronienne
09:36 avec l'aide du Rassemblement National.
09:38 Et M. Médine est une de ces cibles.
09:40 Donc, moi, je pense que pouvoir discuter, finalement,
09:42 nous sommes au Havre, Médine est un rappeur du Havre,
09:45 avec lui, de ce sujet extrêmement important pour les écologistes
09:48 que sont les violences policières, qui sont une nouvelle attaque contre la démocratie,
09:51 que fait Emmanuel Macron.
09:53 Il dissout les associations, il laisse faire les violences policières,
09:56 bref, il attaque la démocratie sans cesse.
09:58 Mais ça ne vous ennuie pas d'aller discuter avec quelqu'un
10:00 qui emploie, par exemple, le terme de Tarlouze ?
10:03 Mais évidemment qu'il faut condamner ses propos.
10:05 Europe Écologie Les Verts a toujours été à l'avant-garde
10:07 de tous les combats pour les droits LGBT.
10:10 Donc, personne ne va nous soupçonner d'homophobie.
10:12 Par contre, si je ne discute qu'avec des gens
10:14 avec lesquels je suis parfaitement d'accord,
10:16 je ne vais pas discuter avec grand monde.
10:18 On veut parler d'un sujet en particulier.
10:20 Et ce sujet, je pense, s'appellera "Explication de texte".
10:23 Et je fais confiance à Marine Tondelier pour réaffirmer
10:25 les valeurs des écologistes sur les sujets que vous évoquez,
10:27 comme sur tous les autres, et pour pouvoir mener une discussion
10:29 intéressante avec le rappeur Medin sur les questions
10:31 de violences policières et de lutte contre l'extrême droite.
10:33 Homophobie, quand même, antisémitisme.
10:35 Donc, il appelait dans l'un de ses textes,
10:37 ce rappeur Medin, à "crucifier les laïcars".
10:39 Je ne sais pas...
10:41 Alors, je connais cette phrase, "antisémitisme".
10:43 Je n'ai jamais entendu qu'il avait tenu des propos antisémites.
10:45 Il les photographia de nombreuses reprises en faisant ce geste antisémite.
10:47 Il condamnait absolument toute forme de condescendance,
10:51 de soutien à l'antisémitisme.
10:53 Mais ce n'est pas justifié, tout cela, que de l'inviter.
10:55 Vous comprenez, quand même, les mots qu'il peut y avoir.
10:57 Le regard de vos combats, justement.
10:59 Les propos et les attitudes que vous évoquez,
11:01 je n'en avais pas connaissance.
11:03 Vous étiez quand même allé voir sa biographie.
11:05 Quand vous invitez quelqu'un, vous savez qui il est.
11:07 D'abord, très bien.
11:09 Peut-être que ça remonte à plusieurs années.
11:11 Peut-être que M. Medin a changé.
11:13 Moi, ce que je sais, c'est que sur la question des violences policières,
11:15 sur la question, finalement, de la lutte contre l'extrême droite,
11:17 on peut avoir une discussion intéressante avec ce rappeur.
11:19 Et nous, écologistes, on ne tergiversera pas sur nos valeurs, sur le reste.
11:23 Il n'y a aucune soupçon à avoir que Europe Écologie Les Verts soit pour l'homophobie ou l'antisémitisme.
11:27 Donc, il y a une discussion avec lui sur certains sujets.
11:29 Et nous, on réaffirmera nos valeurs.
11:31 Et on l'offrera autant que nécessaire.
11:33 Aurélien Taché, une nouvelle loi Immigration est en préparation.
11:37 Dans une récente Tribune au Monde,
11:39 vous semblez ne pas rejeter, tout à fait, une partie du texte, en tout cas,
11:43 qui est préparé par le gouvernement actuellement.
11:46 Vous pourriez la voter, cette loi ?
11:48 Voter l'ensemble de la loi, ça m'étonnerait,
11:50 vu ce que j'ai entendu de ce qui figurait dans cette loi.
11:52 Mais c'est vrai qu'il y a des choses sur lesquelles il faut regarder.
11:55 Si, véritablement, dans la loi de M. Darmanin,
11:58 il y a l'autorisation de travailler pour les demandeurs d'asile
12:01 dès leur arrivée sur le territoire,
12:02 moi, je ne peux pas voter contre ça.
12:04 Je demandais à M. Edouard Philippe de le faire en 2018
12:06 quand je lui ai remis mon rapport sur les réfugiés.
12:08 S'il y a des régularisations pour les travailleurs,
12:11 moi, à Sergide, je vois chaque jour des familles qui souffrent
12:14 parce qu'elles n'ont pas accès aux papiers alors qu'elles travaillent.
12:16 Donc, ces aspects-là, je peux les voter.
12:18 En revanche, effectivement, sur tous les aspects qui consistent
12:21 à mêler immigration et insécurité,
12:23 et ce gouvernement fait cela sans cesse,
12:25 ils pourront me trouver contre forcément.
12:27 À quel moment dans ce projet de loi, pardon,
12:28 à quel moment dans des dispositions, vous voyez justement
12:30 que ce thème de l'immigration et la délinquance sont liés ?
12:32 Mais écoutez, quand on n'arrête pas de faire des grands mouvements de bras
12:35 pour expliquer qu'on va expulser chaque étranger délinquant
12:39 comme si toute la délinquance venait de l'immigration,
12:41 c'est totalement faux.
12:42 Regardons les chiffres.
12:43 On a beaucoup d'infractions qui sont faites par des étrangers
12:45 parce que ce sont des infractions qui sont liées à leur statut.
12:48 Des faux en écriture, évidemment que du coup,
12:50 ça fait augmenter les statistiques.
12:51 On a plus d'infractions faites par les étrangers
12:53 parce que finalement, ils sont plus arrêtés que les autres.
12:55 Ils sont plus sévèrement jugés.
12:57 Il y a un traitement discriminatoire.
12:58 Donc, toutes ces...
12:59 Ce n'est pas ce que dit, pardon, Emmanuel Macron
13:00 dans une interview dans le Figaro Magazine, au Rien Attaché.
13:02 Il dit que c'est d'abord une crise sociale,
13:04 ce qui se passe au monde des États-Unis.
13:05 Il ne fait en aucun cas le lien entre immigration et délinquance.
13:07 Il a encore dit, il y a quelques semaines ou quelques mois,
13:10 qu'il suffisait de regarder à Paris
13:11 et qu'on avait évidemment une réalité qui était
13:14 que c'était les étrangers qui commettaient le plus d'actes de délinquance.
13:16 Donc, on voit bien qu'il y a une philosophie comme ça
13:17 derrière ce projet de loi qui me gêne profondément,
13:19 que je combats et je l'ai d'ailleurs dit dans cette tribune.
13:21 En revanche, s'il y a des choses intéressantes
13:23 pour véritablement permettre l'accès au logement,
13:25 l'accès au travail des immigrés dans notre pays,
13:27 évidemment que je les voterais.
13:29 Alors, lui dit, en tout cas, Emmanuel Macron,
13:31 pour reprendre ce qu'on disait à l'instant,
13:33 qu'il n'y a pas de problème d'immigration,
13:35 mais un problème d'intégration.
13:37 C'est une analyse que vous partagez ou pas, Aurélien Pochon ?
13:39 Écoutez, s'il y a un problème d'intégration,
13:41 j'ai remis un rapport à son Premier ministre, il y a cinq ans,
13:43 pour dire qu'il fallait augmenter les cours de français,
13:46 pour dire qu'il fallait laisser les demandeurs d'asile travailler immédiatement.
13:48 J'ai fait tout un tas, 72 propositions, pour améliorer l'intégration.
13:51 Mon rapport doit encore être en train de caler une armoire à Matignon.
13:54 Donc, qu'il arrête avec ses sujets sur l'intégration, ça ne l'intéresse pas.
13:58 Dans ce même entretien qu'il a accordé au Figaro Magazine la semaine dernière,
14:00 le président de la République annonce pour la fin de ce mois d'août
14:02 une initiative politique d'ampleur,
14:04 mais uniquement à destination des forces politiques de l'arc républicain,
14:08 ce qui veut dire, sans les insoumis, a priori,
14:10 vos alliés au sein de la NUPES.
14:12 Est-ce que si les insoumis ne sont pas invités,
14:14 les Verts doivent aller à l'invitation du président de la République ?
14:18 Non, pas du tout.
14:19 Vous savez, nous formons un bloc,
14:20 nous sommes la nouvelle Union Populaire, Écologique et Sociale.
14:22 Et si l'un de nos alliés est méprisé,
14:25 et que finalement on a un gouvernement qui s'autorise
14:28 à décider qui est républicain ou non,
14:31 quand M. Macron, pour autant, lui, a toujours des ministres
14:36 qui sont soupçonnés de différentes affaires,
14:39 va parler avec l'extrême droite ou appelle Éric Zemmour
14:42 dès qu'il reçoit la moindre petite insulte dans la rue,
14:45 non, je ne crois que nous ne devons pas aller là-bas.
14:48 C'est un piège pour nous diviser.
14:49 Ne tombons pas dans le piège de M. Macron.
14:51 Cette position fait l'unanimité chez vous,
14:52 chez Europe Écologie des Verts ?
14:53 Je n'ai pas pu échanger là-dessus avec mes amis récemment,
14:56 mais je suis certain que le groupe parlementaire écologiste à l'Assemblée
15:02 refusera si nos amis insoumis ne sont pas invités
15:05 de se rendre à cette invitation.
15:06 C'est une façon de tenter de vous rapprocher un petit peu des insoumis.
15:09 L'ambiance est moyenne, disons, depuis le début de l'été.
15:13 Vous tentez de recoller les morceaux ?
15:14 Je ne me sens pas du tout éloigné de mes camarades et collègues insoumis.
15:19 Les universités d'été en ordre complètement réciproque,
15:21 et c'est vrai qu'il y a parfois...
15:26 Certains dirigeants des partis de la NUPES peuvent donner parfois le sentiment
15:30 d'un espèce de "je t'aime moi non plus"
15:31 pour rendre hommage à Jen Birkin qui nous a quittés il n'y a pas longtemps.
15:34 C'est un exemple ?
15:35 Je ne peux pas donner de nom, mais si on peut en donner un.
15:38 Par exemple, M. Roussel, d'ailleurs je ne sais même pas pourquoi il est encore à la NUPES,
15:41 puisqu'il ne cesse de dire que finalement tout ce qu'on fait est très très mal.
15:45 Mais pour le reste, nous sommes ensemble.
15:47 Moi ce que je souhaite, c'est que la NUPES se structure davantage.
15:49 Moi je souhaite effectivement que cette question des élections européennes
15:53 ne nous empêche pas de continuer à avancer.
15:55 Les élections européennes, le plus important c'est d'envoyer un maximum de députés européens
15:58 au Parlement, à Strasbourg.
16:00 Là-bas, chaque voix compte.
16:01 On le voit encore avec la récente loi de restauration sur la nature,
16:04 qui est passée à quelques voix seulement.
16:05 Donc il faut envoyer un maximum de députés européens
16:07 et les listes autonomes peuvent permettre ça.
16:09 Vous ne regrettez pas qu'il y ait une liste unique ?
16:10 C'est un peu contradictoire entre ce que vous dites.
16:12 Il faut une NUPES forte et en même temps, chacun part en ordre distinct.
16:15 Y compris vous, écologiste.
16:16 Écoutez, moi j'étais plutôt favorable à une liste unique,
16:18 je peux comprendre que mes amis écologistes, que l'Europe écologique et vert,
16:21 où il y a une longue tradition d'attachement à avoir une liste autonome aux européennes
16:24 pour pouvoir défendre un fédéralisme sans concession,
16:27 on ait fait ce choix-là.
16:28 Maintenant je dis une chose, il faut que la campagne se passe bien.
16:30 Véritablement, moi j'y serais très attaché.
16:32 Vous savez, j'étais dans l'équipe de Yannick Jadot en 2022
16:35 et j'ai un mauvais souvenir de certaines attaques politiciennes
16:38 contre Jean-Luc Mélenchon sur les questions d'Ukraine ou autres.
16:40 Donc je serais très attentif à ce que finalement cette campagne se passe bien.
16:43 Marie Toussaint est une excellente tête de liste.
16:45 Elle permettra de porter une liste pour le climat, pour l'Europe, j'en suis fier.
16:48 On enverra un maximum de députés européens au Parlement avec les listes autonomes,
16:51 mais il faut que la campagne se passe bien pour qu'on puisse reprendre le travail ensemble
16:54 parce que pour 2027, ce ne sera pas un scrutin proportionnel.
16:57 Et pour battre Dr Le Pen ou Mr Darmanin,
17:00 il va falloir qu'on soit tous ensemble et qu'on ait un candidat unique.
17:03 Vous les mettez sur le même plan, Darmanin et Le Pen ?
17:05 Écoutez, M. Darmanin dit que Mme Le Pen est trop molle,
17:07 moi je ne sais plus trop à quel sens me vouer.
17:09 Aurélien Taché, député Europe écologie-les-verts du Val-d'Oise.
17:12 Merci d'avoir accepté l'invitation de France Info ce matin.