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L’HISTOIRE DE… Fin des années 90, le jeune Pierre Marcolini reçoit un coup de fil du pâtissier Pierre Hermé. Sa mission, s’il l’accepte…

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00:00 J'arrive presque à la frontière française, je me fais arrêter par les gendarmes qui
00:04 me disent "écoutez, contrôle de vitesse, etc. et vous roulez à plus de 180 km/h.
00:10 Vous êtes chocolat."
00:11 Je suis au tout début de mon aventure entrepreneurial, on est fin des années 90 et je reçois un
00:23 appel d'un ami, qui s'appelle Pierre Hermé, et qui me dit "Tiens Pierre, il y a le nouveau
00:28 salon du chocolat."
00:30 Donc on était au balbutiement du salon du chocolat, ça se passe à Paris, et il me
00:35 dit "Ce qui serait pas mal, puisque tu viens de remporter la coupe du monde de pâtisserie
00:39 en 1995 avec un gâteau mythique qui s'appelle l'envol, j'imaginais un fond de biscuit,
00:46 au-dessus de ce fond de biscuit, un croustillant, avec un joli praliné, Pierre me demande "Ce
00:50 serait pas mal si tu viens avec des petits gâteaux individuels pour la soirée de gala."
00:54 Je retiens la date, enfin je pense retenir la date, et je dis "Ok, pas de problème,
00:58 je serai là."
00:59 J'exécute les gâteaux, c'est quand même une charge de travail, c'est quand même
01:03 quelques jours, il faut faire les biscuits, il faut commencer à préparer les crêpes,
01:06 il faut s'organiser par rapport à ça, je mets tout ça dans des belles boîtes en
01:09 frigolite, j'ai une grande voiture, française si je me souviens bien, une Peugeot, un grand
01:14 coffre, etc.
01:15 Et je pars avec ma femme du côté de Paris.
01:19 Tout va bien, on est l'après-midi, on roule, je dirais à vive allure.
01:25 Si vous me connaissez, je suis plutôt avec ce qu'on appelle un peu le pied lourd.
01:29 J'arrive presque à la frontière française, je me fais arrêter par les gendarmes qui
01:34 me disent "Écoutez, contrôle de vitesse, etc. et vous roulez à plus de 180 km/h."
01:40 Retrait de permis immédiat, j'essaye de plaider la cause en me disant "Je dois absolument
01:44 être à Paris, vous savez j'ai des gâteaux dans le coffre, etc."
01:47 Et la bonne blague belge me dit "Vous êtes chocolat."
01:50 On continue notre route sur Paris, mon épouse un peu hésitante, on arrive au fameux périph'
01:57 parisien qui est pour tous les belges un espèce de drame parce qu'on sait jamais si on doit
02:01 aller à gauche ou à droite, porte de la chapelle.
02:05 Et là, mon épouse me dit "Mais c'est à gauche ou à droite?"
02:08 Je dis "Écoute, je sais pas, on hésite, on hésite."
02:10 On emboutit la voiture devant.
02:12 Je me dis "C'est pas possible, c'est une blague, c'est un drame."
02:16 Les 250 gâteaux qui étaient dans le coffre, dans la boîte en frigolite, n'en font plus
02:19 qu'un.
02:20 Tout est ramassé, mon envol s'est envolé, c'est le cas de le dire, et puis c'est devenu
02:25 un grand gâteau.
02:26 "Restons calmes, on va trouver une alternative, s'il faut je les découperai, enfin je verrai,
02:31 je vais les ravistoler chez un copain qui me prêterait son laboratoire."
02:35 Je rappelle Pierre, Pierre Hermé, pour lui dire "Pierre, ça y est, je suis là, est-ce
02:39 que tu peux me donner un peu les détails par rapport à la soirée, est-ce que ça commence
02:43 à 19h, est-ce qu'il faut être là plus tôt?"
02:45 Et je lui explique évidemment ce qui m'arrive, il rit évidemment de bon cœur et me dit
02:50 "Pierre, ne t'énerve pas, c'était hier."
02:53 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
02:56 [SILENCE]

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