Depuis 1979, Patricia Truaud travaillait à l’école Jeanne-d’Arc (XIIIe). À bientôt 67 ans, elle prend sa retraite et quitte la loge où ses enfants ont grandi. Nous avons fait un dernier tour de l’école avec elle avant son départ.
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00:00 Je vais regretter un petit peu cette session.
00:03 Petite nostalgie après.
00:06 C'est comme ça.
00:08 On ne peut pas effacer 44 ans.
00:27 C'est là où on a passé bien du temps.
00:30 Ça, c'était émouvant.
00:41 La moindre honneur, c'est les parents d'élèves qui ont écrit les petits mots.
00:46 C'est mieux ça que si on disait qu'on ne veut plus de la gardienne.
00:51 Non, ça sera des gardiennes de jour.
00:55 Après, ça va peut-être changer le temps qu'ils trouvent quelqu'un de dispo pour plus longtemps.
01:01 L'appartement, pour l'instant, il ne sera pas redonné.
01:03 Voilà, là, c'était ma loge.
01:06 J'ai passé 10 heures par jour.
01:08 Ça, c'est toute ma vie là-dedans.
01:11 Vous voyez, j'ai répondu au téléphone.
01:14 Moi, j'aimais bien la loge parce que je me sens en sécurité quand même, puisque c'est mon petit coin.
01:20 Là, par contre, je vous dis, 10 heures par jour, pendant 44 ans, j'en ai passé du temps.
01:25 Et là, mon appartement.
01:27 A tenant à l'école, donc c'était bien.
01:30 Et c'est vrai que là, la porte est ouverte, donc j'avais vu sur la porte d'entrée.
01:35 Ça, c'est bien aussi.
01:36 Là, c'est la cuisine.
01:39 Je suis arrivée ici avec mes trois enfants.
01:42 Non, je dis des bêtises, deux, parce que Stéphane est né en 1981.
01:45 Du coup, vos enfants, ils ont été à l'école ici ?
01:47 Ah oui.
01:48 Ils étaient élèves ici ?
01:49 Oui.
01:50 C'était quoi vos missions à l'école, alors ?
01:51 Si on veut s'en tenir, quelle est la mission principale ?
01:54 C'est d'être d'être en train d'ouvrir la porte, la sécurité, de faire attention à qui rentre, qui sort.
02:00 Surtout que les enfants ne sortent pas, évidemment.
02:03 Je m'occupais pas mal de choses de l'école, d'ailleurs.
02:05 Mais moi, j'aimais bien faire un peu de tout.
02:08 Même les enfants qui abîmaient leur manteau.
02:13 Quelquefois, il y avait des cousins.
02:14 "Ah, maman, elle va disputer."
02:15 "Eh bien, fais voir ton manteau, je vais te le recoudre."
02:18 Mais moi, j'en ai même un qui était resté à manger, parce que la maman avait eu des empêchements et était restée à manger avec nous le sang.
02:24 Et c'est vrai qu'elle était venue vers 21h et quelques.
02:26 Mais puis vous connaissez tout le quartier, j'imagine.
02:28 Deuxième génération, donc imaginez, je connais les grands-parents, les parents, les frères et sœurs.
02:36 Ah oui, non, mais je connais beaucoup de monde.
02:38 C'est sûr.
02:40 C'est sûr que je connais beaucoup de monde.
02:42 Mais ça me fait un peu de peine, c'est vrai.
02:44 C'est vrai de devoir...
02:46 Parce que pour l'instant, je ne réagis pas encore.
02:48 Je pense que c'est lorsque le camion sera chargé, que l'école va se fermer.
02:53 Là, peut-être, je vais dire "ça y est".
02:55 Mais pour le moment, je suis encore dans l'euphorie du rangement et tout.
03:00 Mais oui, ça y est, il reste les souvenirs, bien sûr.
03:05 Tchao !
03:07 *bruit de pet*