Guilaine Tortereau est créatrice de perruques pour le cinéma et le spectacle vivant. Elle nous a ouvert les portes de son atelier Peruke pour nous faire découvrir son travail. ♀️
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00:00 J'ai deux grands-pères qui étaient coiffeurs, ma mère était coiffeuse,
00:02 mon frère est coiffeur.
00:04 Et moi aussi, j'ai fait une formation de coiffeuse classique au départ.
00:07 Au vu du nombre de coiffeurs qu'il y a dans ma famille,
00:09 on est un peu les Dallas de la coiffure.
00:11 Je vais avoir 60 ans, mais je ne suis pas du tout encore rassasiée
00:15 de tout ce que j'ai envie de faire.
00:19 Bonjour, je m'appelle Guylaine Tortoreau.
00:21 Je suis créatrice de perruques pour le cinéma, principalement,
00:25 et aussi pour le spectacle vivant.
00:27 Bienvenue à l'atelier Perruques.
00:29 C'est la première perruque que j'ai faite entièrement.
00:32 C'était pour un film de Zulawski avec Sophie Marceau et Guillaume Canet.
00:36 C'était il y a bien 30 ans.
00:39 J'avais un petit peu les pétoches, parce que c'est quand même un peu...
00:42 Un cheveu court, en plus, sur un cheveu long,
00:44 il y a des petites difficultés techniques, des petites inconnues.
00:47 Ça fonctionnait très bien, et puis en plus, ça lui allait assez bien.
00:49 Il y a plusieurs manières de fabriquer une perruque,
00:53 mais il y a un truc qui est sûr, c'est qu'on commence toujours
00:58 par faire l'empreinte du comédien.
01:00 Là, par exemple, c'est l'empreinte de Diane Kruger.
01:02 Donc, vraiment, la forme a été prise sur sa tête,
01:06 et à partir de ça, on fait une tête.
01:09 Donc là, pour une seule perruque, il y a des matières aussi.
01:13 Vous voyez, c'est plus ou moins frisé, suivant les endroits, etc.
01:16 Donc, c'est vraiment des cheveux... Il y a plein de couleurs différentes.
01:19 Et tout ça pour faire juste un blond ordinairement simple.
01:22 On ne voit absolument pas le travail qu'on fait.
01:25 Si on le voit, c'est que c'est mauvais, on n'est pas là.
01:28 Il faut passer maintenant à la fabrication,
01:30 enfin, à l'implantation des cheveux sur le bonnet, sur la base.
01:34 Et pour ça, je ne suis pas toute seule dans ce travail, bien évidemment.
01:38 Donc, d'abord, je commence par faire mon mélange.
01:42 Je vais venir prendre mes mèches de cheveux.
01:45 Je vais créer mon mélange directement dans mes doigts.
01:50 Avec ma mèche et mon crochet,
01:55 je vais venir nouer la mèche de cheveux,
01:59 enfin, deux cheveux, autour d'une maille.
02:01 Ce qui est très satisfaisant, c'est justement de la commencer
02:07 où vraiment on n'a que la forme de la tête
02:11 et elle prend vie vraiment sous nos mains, sous nos doigts.
02:14 Et de lui donner du mouvement du corps au fur et à mesure,
02:18 c'est ça qui est vraiment palpitant.
02:22 Donc là, à Isaline, on va lui faire ce qu'on appelle une base.
02:26 On va essayer de cacher ses cheveux au maximum.
02:28 Juste devant Isaline.
02:30 Hop là.
02:31 Voilà, donc on a le front bien dégagé.
02:35 Et maintenant...
02:38 il faut qu'on se débarrasse de ça. On ne va pas couper.
02:44 Bien évidemment, en général,
02:48 l'acteur sur lequel on travaille,
02:50 il est assis là, où est Isaline.
02:55 Et en fait, après, tous les autres réalisateurs,
02:59 costumiers, maquilleurs ou même producteurs
03:02 sont en général ici.
03:04 Et moi, je propose des choses.
03:06 S'ils ont des envies, on les essaye, on voit si c'est intéressant.
03:09 C'est toujours très riche.
03:11 Des gens comme Virginie Fira, Gilles Lelouch,
03:14 il y en a plein. En fait, tous, ils sont très participants.
03:17 Évidemment, on est tous en train de travailler pour raconter cette histoire.
03:21 Donc maintenant, le petit passage
03:22 de la découverte
03:25 d'Isaline en blonde, cheveux courts.
03:29 T'es prête ?
03:30 Ça te va bien aussi ? C'est autre chose.
03:35 - Comment tu te trouves ? - Ça change.
03:41 Ça fait bizarre.
03:43 Bien, allez.
03:45 Le mannequin revient vers nous.
03:47 Mon histoire avec la matière du cheveu est très particulière.
03:51 Mes deux grands-pères étaient coiffeurs.
03:53 Ma mère était coiffeuse.
03:55 Mon frère est coiffeur.
03:57 Et moi aussi, j'ai fait une formation de coiffeuse classique au départ.
04:01 Donc, j'étais quand même immergée
04:03 avec cette profession et cette matière.
04:07 Et on peut dire, au vu du nombre de coiffeurs dans ma famille,
04:09 qu'on est un peu les Dallas de la coiffure.
04:12 Et au début, j'étais pas super fan de ça.
04:16 Le soir, j'étais à peu près trois fois par semaine au cinéma, si ce n'est plus.
04:19 Et en fait, les professeurs m'ont systématiquement,
04:22 quand je m'éloignais de cette matière du cheveu,
04:24 me ramenaient systématiquement sur cette matière.
04:27 J'arrivais à avoir une certaine maîtrise et surtout...
04:31 Oui, maîtrise de cette matière et de la dépasser, surtout.
04:35 En fait, voilà, j'avais pas le choix.
04:37 J'étais destinée à m'occuper des cheveux, à être dans le capillaire.
04:41 Après, c'est devenu un truc, une matière vraiment que je trouvais assez magique.
04:45 Et en plus, j'en faisais ce que je voulais. Donc, c'était formidable.
04:47 Je lui ai même associé quelques amis,
04:49 genre le mohair, le yak, le crin, le chanvre,
04:53 enfin, plein de choses, plein d'autres matières.
04:54 Et il adore ça, en fait.
04:56 Il est très gentil, le cheveu, en fait. Il se laisse faire.
04:59 Et il est vraiment...
05:01 C'est vraiment une matière assez magique, quand même.
05:04 [Sonnerie de fin]
05:06 Merci.