Interview | Nathalie DesantiQu'est-ce que Le slow parenting ? Quelles sont les clés de ce concept ? Qu'est-ce que le slow parenting change dans l'organisation de la famille ? Quelle est la place des grands-parents ? Nathalie Desanti, journaliste, auteure, coach motivation et orientation, nous parle du slow parenting, à l'occasion de la sortie de son livre "Et un jour j'ai décidé de faire la tortue".
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00:08 Bonjour, je m'appelle Nathalie de Senty, je suis coache parentale et coache pour enfants et adolescents.
00:13 Je viens d'écrire un livre qui s'appelle "Et un jour j'ai décidé de faire la tortue"
00:17 qui est une sorte de plaidoirie bienveillante pour le slow parenting.
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00:24 C'est une façon de ralentir son tempo en tant que parent pour soi et pour nos enfants et ensemble surtout.
00:31 Ralentir le tempo en tant que parent dans une forme de bienveillance avec un rythme qui soit plus adapté à tous.
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00:40 La première chose c'est d'aller, de susciter en fait la discussion et pas seulement sur le côté intellectuel
00:46 mais aller à la rencontre des émotions de l'enfant, l'inciter à parler de son ressenti.
00:51 Qu'est-ce que ça te fait ? Est-ce que tu es fatigué ? Est-ce que tu es joyeux ?
00:55 Est-ce que ça, ça te fait un petit peu peur ? Est-ce que tu avais peur de m'en parler ?
00:59 Et voilà, ouvrir cette boîte aux émotions.
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01:04 Alors, tous les enfants. C'est vraiment la question que me posent beaucoup de parents.
01:07 Ils disent "Ah mais moi c'est peut-être un peu tard mon enfant à 20 ans ou à 18 ans".
01:11 Non, la bonne nouvelle c'est que ça neige jamais trop tard.
01:14 Pour une simple raison c'est que là c'est purement physiologique, le cerveau est plastique.
01:18 Donc même si on a des années et des années d'organisation un peu stacanoviste dans notre rythme de vie,
01:25 eh bien il est toujours temps de tout changer et c'est vraiment possible.
01:29 L'essentiel en fait c'est que l'on ait envie d'adopter et d'adapter son tempo à celui de l'enfant
01:35 et d'adopter un tempo plus lent et on change tout simplement nos habitudes au quotidien
01:40 et ça se fait très bien avec des enfants de tout âge.
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01:45 C'est un petit peu quand on bouge une pièce sur un jeu d'échecs.
01:49 Tout le monde va adopter une nouvelle posture, une nouvelle façon de se positionner dans la famille, dans la fratrie.
01:57 Je prends un exemple tout simple.
01:59 Si par exemple on a un rythme qui existe, qui est instauré depuis des années
02:03 où la mère ou le père rentrent du travail, enchaînent sur la préparation du dîner à toute vitesse
02:08 ou les enfants se précipitent parce qu'ils sont en demande d'une présence de leurs parents
02:12 et que les parents agacés disent "tu vois bien que j'ai des choses à faire, tu prépares le dîner, va faire tes devoirs".
02:17 Si à un moment le parent en question réalise que c'est pas du tout la bonne posture
02:22 et qu'en effet il rentre, il a un dîner à préparer
02:25 mais qu'il va décider d'intégrer son enfant autrement à ce rythme
02:30 en lui disant tout simplement "ben écoute, tu vois là, j'aimerais bien que tu me racontes ce que tu as fait aujourd'hui à l'école
02:36 mais il faut que j'aille préparer le dîner, si tu veux tiens, prends un tabouret, prends une chaise, viens t'installer à côté de moi
02:41 on va cuisiner ensemble, je vais te faire goûter la sauce, tu vas me dire ce que tu en penses
02:45 et en même temps tu vas me raconter ta journée".
02:48 Si le fameux parent prêt à se lancer en cuisine a d'un seul coup positionné autrement l'enfant
02:53 qui vient lui solliciter pour lui raconter sa journée,
02:56 et bien cet enfant là va repartir complètement apaisé
02:59 et c'est pas du tout le même enfant qui va rentrer dans sa chambre ou aller communiquer avec son frère ou sa soeur.
03:04 Donc oui, c'est l'effet des petits sucres qui tombent les uns sur les autres
03:07 et là qui tombent joyeusement les uns sur les autres.
03:09 Les grands-parents
03:12 Et bien les grands-parents c'est, je pense que dès qu'on utilise le mot "grands-parents"
03:16 alors il y a tout un imaginaire qui se déclenche, on pense au câlin, on pense au week-end,
03:22 on pense à la boîte à bonbons que l'on va essayer d'ouvrir avec l'accord et la bienveillance des grands-parents
03:30 enfin il y a tout un tas de choses comme ça
03:32 et il y a tous ces récits que les grands-parents font avec plaisir, où ils leur parlent de leur enfance
03:37 de "à mon époque c'était comme ça"
03:39 il y a tout ça dans l'imaginaire de la grand-parentalité
03:42 et je dirais que par essence, les grands-parents sont déjà beaucoup plus en général dans le mode slow
03:48 d'autant plus s'ils ne travaillent plus
03:51 donc ils ne sont plus tout à fait sur le même rythme que les parents
03:54 et cette espèce de tempo qui est beaucoup plus doux
03:58 est déjà une façon d'accompagner autrement les enfants, donc les petits-enfants
04:04 qui vont vraiment trouver des ressources chez les grands-parents
04:06 et c'est vrai que ça a une place importante puisque dans mon livre, j'ai conclu chaque chapitre par le conseil de Mamie Zen
04:12 ça aurait pu être aussi le conseil de Papy Zen, mais j'ai d'ailleurs le conseil de Papy Sage de temps en temps
04:18 et il y a ce regard très philosophe en général des grands-parents
04:22 qui peuvent donner des conseils à leurs enfants, qui sont souvent débordés dans l'éducation de leurs propres enfants
04:28 et qui, les grands-parents, ont justement ce rôle un petit peu de sage vis-à-vis de leurs enfants
04:34 et un petit peu d'adulte réconfortant vis-à-vis des petits-enfants
04:39 ils sont pour moi à la charnière, ils sont la charnière entre les enfants et les petits-enfants
04:45 parce qu'ils viennent apporter un regard un petit peu plus doux
04:48 parce qu'il est décorrélé du quotidien qui va trop vite
04:52 et dans lequel les grands-parents sont souvent un petit peu moins impliqués, pas de la même manière en tout cas
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