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Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.

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00:00 On va parler de la réindustrialisation de la France.
00:03 C'est très bien de réindustrialiser, mais comment garder déjà les fleurons actuels de la tech ?
00:08 On en parle avec Andréa Ben Saïd.
00:10 Bonjour. Vous êtes fondateur de la société Esquimose.
00:14 C'est du référencement, de la visibilité sur Internet et les réseaux sociaux.
00:17 Alors, le patriotisme économique, vous êtes dedans à 100%.
00:21 Vous dites on restera en France, c'est ça ?
00:23 Oui, alors je crois dans deux choses.
00:25 Je crois dans le patriotisme économique et dans la souveraineté technologique.
00:28 Aujourd'hui, on a un gouvernement qui pousse la tech.
00:32 Il y a beaucoup de subventions pour les entreprises, on va dire les fleurons français.
00:36 Mais je pense qu'il y a une responsabilité aujourd'hui des entrepreneurs
00:40 de ne pas céder au chant des sirènes, c'est-à-dire de se revendre in fine à des Américains ou des Chinois.
00:46 On voit les GAFAM aux États-Unis, on voit les BATX en Asie.
00:49 Et en France, qu'est-ce qu'on a ?
00:50 Donc moi, voilà, j'aimerais bien, avec Esquimose, être le symbole du patriotisme économique
00:57 et donc rester français jusqu'au bout.
00:58 C'est ça, parce que vous créez déjà de la valeur.
01:00 Vous avez combien de salariés en France ?
01:01 Aujourd'hui, on a plus de 200 collaborateurs.
01:03 Donc c'est beaucoup déjà, et non aidés par des entreprises comme BPI.
01:08 Vous vous êtes débrouillé tout seul.
01:09 Alors, on a une particularité chez Esquimose, c'est qu'on est 100% bootstrappé.
01:13 C'est un terme américain un petit peu à la mode, ça veut dire auto-financé.
01:15 On n'a pas eu recours à de levées de fonds pour se développer et avoir de la croissance.
01:20 Alors expliquez-nous ce métier, être présent sur Internet, se faire connaître,
01:23 faire sa publicité, et en fin de compte, être référencé sur Google, les réseaux sociaux.
01:27 C'est ça, c'est un savoir-faire ?
01:29 Oui, alors on est un petit peu comme des avocats, on peut dire, des avocats du digital.
01:32 En fait, on est une société de conseil qui accompagne les grands groupes à se positionner sur les GAFAM.
01:38 Google, Apple, Facebook, Instagram, Amazon, Microsoft, TikTok, Snapchat.
01:44 Il y a des milliards qui sont dépensés sur ces plateformes.
01:46 Et les entreprises ont besoin d'avoir des experts pour les aider à bien dépenser sur ces plateformes
01:51 et avoir le plus de performance possible.
01:53 C'est ça, mais vos clients sont qui alors ?
01:54 Alors on travaille aussi bien pour des grands groupes que pour des sociétés de la tech française, par exemple.
02:00 Donc on travaille aussi bien pour des PME que des grands groupes français et internationaux
02:03 parce qu'on est présent aujourd'hui dans cinq pays.
02:06 Donc on est vraiment un groupe européen aujourd'hui.
02:08 Il y a aussi des artisans, des PME qui veulent se faire connaître,
02:10 qui veulent monter en tête de liste sur Google,
02:12 parce que quand on tape un nom, on aime bien être référencé.
02:14 Alors oui, l'idée c'est d'accompagner des entreprises aussi qui démarrent
02:17 et de les accompagner, les aider à évoluer.
02:19 On a plusieurs entreprises qu'on a accompagnées,
02:22 ils étaient une dizaine, aujourd'hui ils sont 100, 200, 300.
02:25 Donc nous, on aide les entreprises finalement à exploser en ligne.
02:28 C'est ça, c'est de la notoriété.
02:29 Alors comment fonctionne l'algorithme ?
02:30 Comment aujourd'hui on arrive à émerger sur Internet ?
02:33 Alors il y a plusieurs algorithmes.
02:34 Il y a l'algorithme de Google, mais il y a aussi l'algorithme de TikTok,
02:37 l'algorithme de Facebook.
02:38 Donc chaque algorithme a ses spécificités.
02:40 Nous, notre métier, c'est de décrypter ces algorithmes-là
02:42 pour trouver les meilleures astuces pour aider les entreprises à émerger sur ces plateformes.
02:46 On ne peut pas arriver comme ça sur Google ou sur Facebook.
02:49 Il y a des techniques, il y a une expertise à avoir pour performer sur ces plateformes.
02:53 Par exemple, un auto-entrepreneur qui crée son entreprise,
02:55 qui est par exemple dessinateur, prof de dessin ou cabinet d'avocat,
03:00 est-ce qu'il peut faire appel à vos services ?
03:01 Alors oui, il peut faire appel à nous.
03:03 Je ne sais pas si le Skimose serait aujourd'hui une structure adaptée
03:06 pour un freelance par exemple, mais on pourrait totalement les aider.
03:10 Nous, on vend du temps homme.
03:11 Donc on vend notre journée 800 euros.
03:15 Un consultant est vendu 800 euros la journée.
03:17 Atterrait, parce que bien sûr, se référencer sur les GAFA,
03:20 c'est indispensable aujourd'hui ?
03:22 Alors c'est indispensable.
03:23 Aujourd'hui, vous avez plus de 90% de la visibilité en ligne qui se fait sur les GAFAM.
03:29 Il y a vraiment cette phrase qu'on dit "winner takes all".
03:32 Et c'est pour ça qu'on parlait de patriotisme économique, de souveraineté technologique,
03:36 parce qu'il y a un vrai enjeu de faire émerger des GAFAM français.
03:40 Je comprends bien.
03:40 C'est de la tech, mais est-ce qu'on peut comparer ça à une industrie
03:44 comme on l'a connue dans les années 70 ?
03:46 Je pense qu'il y a eu l'ère de la finance.
03:48 Aujourd'hui, on est dans l'ère de la tech, du digital.
03:50 On voit que le gouvernement pousse à fond.
03:52 Il y a des subventions énormes.
03:53 On a le programme de la French Tech 120, où on met en avant les licornes françaises.
03:58 Le problème, c'est que si vous financez 100 entreprises de la tech sur les 100,
04:02 il y en a 90 qui vont mourir.
04:04 Il y en a 10 qui vont rester avec des technologies fortes.
04:06 Il y a une protection de la donnée qui est très importante.
04:09 Si ces 10 entreprises sont revendues à des Américains et des Chinois,
04:12 je suis désolé, je suis très conservateur,
04:14 mais on va avoir un problème pour l'avenir de l'économie française.
04:17 Vous voulez dire que vous n'irez pas en Californie vous vendre ?
04:20 Alors moi, je voudrais qu'on aille racheter des entreprises américaines et chinoises.
04:25 Alors là, on a fait une expansion en Europe.
04:29 Et la prochaine étape, c'est d'aller aux États-Unis.
04:31 Et vraiment, on veut montrer qu'il y a une responsabilité
04:34 des interpréteurs français et européens de ne pas céder au champ des sirènes.
04:38 Bruno Le Maire dit qu'il faut des licornes.
04:40 Exactement.
04:41 Plus d'un milliard. Vous y êtes presque ?
04:42 Exactement. Alors nous, on n'y est pas encore,
04:44 mais on veut justement devenir la première licorne autofinancée,
04:47 parce que la plupart des licornes ont fait des levées de fonds.
04:49 Mais ce dont je voudrais parler aujourd'hui,
04:52 c'est que ces licornes-là, pour l'avenir de l'économie française,
04:55 ont un enjeu important de rester sous le giron français.
04:59 Parce que si toutes les plus belles licornes,
05:00 les plus belles boîtes technologiques sont systématiquement rachetées
05:04 par des Américains ou des Chinois,
05:06 on peut se dire que l'avenir de l'économie française sera en danger.
05:10 Je comprends bien, mais vous avez l'impression d'être sous-estimé,
05:12 d'être parfois un peu méprisé dans le monde actuel ?
05:15 Non, je ne dirais pas méprisé, mais encore une fois,
05:17 la responsabilité vient des entrepreneurs.
05:19 Aujourd'hui, il y a une responsabilité des entrepreneurs,
05:22 il y a du patriotisme économique à avoir
05:24 pour justement continuer de faire de la France de demain
05:28 un beau pays technologique.
05:29 On voit aussi qu'il y a pas mal de scandales avec la technologie.
05:31 Je ne sais pas si vous avez vu,
05:32 mais le groupe Meta a été sanctionné d'une énorme amende
05:36 parce qu'ils ont récupéré des données européennes.
05:39 TikTok aussi, à un moment donné,
05:41 si toute la donnée part à l'étranger,
05:43 qu'on n'a aucune grosse boîte technologique en France.
05:45 J'ai bien compris, vous êtes pour vraiment
05:47 que ces entreprises de la tech restent en France.
05:49 Exactement, s'engagent à garder leur siège social en France,
05:54 continuent de recruter les ingénieurs français.
05:56 On ne céderait pas aux appels des sirènes,
05:59 même si on fait un gros chèque de plusieurs milliards.
06:03 Exactement, mais je pense que quand on parle de licornes,
06:05 on parle de montants qui font que
06:07 vous ayez sur votre compte 100 millions d'euros ou un milliard.
06:10 Je pense que ça ne va pas changer les choses.
06:12 Par contre, être un vrai patriote français
06:15 et conserver la boîte en France,
06:18 continuer d'employer les gens en France,
06:20 ça, ça peut avoir un impact pour le pays.
06:22 Et voilà, c'est ensemble qu'on pourra y arriver.
06:24 On vous suivra André-Arben Saïd.
06:25 Merci beaucoup, président fondateur d'Eskimos
06:28 pour le référencement sur Internet.
06:29 Merci à vous.
06:30 Merci à vous.
06:31 [Musique]
06:34 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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