Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:00 19h, c'est l'heure, ravi de vous retrouver en ce lundi avec Charlotte, Dimitri, Mathieu et Marc.
00:08 Comment allez-vous ?
00:09 En pleine forme.
00:10 En pleine forme, toujours bien. Le slogan de Mathieu Bocote, toujours bien.
00:14 Très juste !
00:15 En fonction de la couleur de votre pochette, je sais si la soirée va bien se passer ou pas.
00:19 Et ce soir, ça vous dit ?
00:20 La météo de la soirée, mi figue, mi raisin.
00:24 On verra bien.
00:25 Augustin Donat Dieu.
00:27 C'est News & Info, à tout de suite.
00:30 2 des 3 personnes accusées d'avoir agressé le petit-neveu de Brigitte Macron viennent d'être condamnées.
00:37 Le premier a écopé d'une peine de 30 mois de prison dont 15 fermes.
00:41 Le second, 24 mois de prison dont 12 fermes.
00:44 Tous deux sont maintenus en détention ce soir.
00:46 Le troisième individu a quant à lui été relaxé au bénéfice du doute.
00:50 Une adolescente de 16 ans soupçonnée d'être impliquée également dans l'agression de Jean-Baptiste Tronieux sera présentée plus tard devant un juge des enfants.
00:57 Le chocolatier de 30 ans avait été molesté devant son commerce le 15 mai dernier.
01:02 La mère de Lindsay a été reçue cet après-midi par Papendiaï.
01:07 L'adolescente s'est suicidée le 12 mai dernier à son domicile après avoir été harcelée à l'école.
01:12 Le ministre de l'Education nationale a estimé que ce drame était un échec collectif.
01:17 La mère de la jeune fille dénonce la responsabilité des autorités et des réseaux sociaux.
01:22 Et à l'étranger, la contre-attaque ukrainienne tant attendue est-elle en train de débuter ?
01:27 Kiev confirme mener des actions offensives contre la Russie.
01:30 Depuis ce week-end, les troupes ukrainiennes intensifient leurs frappes sur la ligne de front mais également sur le sol russe,
01:36 notamment dans la région frontalière de Belgorod.
01:39 Le ministre russe de la Défense affirme même avoir repoussé avec succès dimanche une offensive de grande envergure dans le Donbass.
01:46 Et au sommaire ce soir, RN, FN, Pétain, Poutine, en quoi la diabolisation de Marine Le Pen qui s'est ponctuvie ce week-end est-elle efficace ou au contraire contre-productive ?
02:01 Pourquoi l'absence de diabolisation du côté du parti communiste, du parti socialiste, de François Mitterrand, de ses liens étroits avec la droite de la droite ?
02:11 L'édito de Mathieu Boquecote.
02:13 Ce coup de teneur dans le secteur de la grande distribution.
02:16 Le groupe Auchan a annoncé la fermeture prochaine de 7 magasins dont celui des Mureaux dans les Yvelines.
02:23 Sa clientèle est partie à la concurrence et le magasin de la jeune enseigne H-Market, spécialiste du halal, est le grand gagnant.
02:32 Que comprendre ? En quoi ce changement préfigure-t-il d'autres révolutions à venir ? L'analyse de Dimitri Pavlenko.
02:39 Alors qu'il y a quelques jours, le maire de Béziers, Robert Ménard, a évoqué des exemples étonnants de remboursement prévu dans l'aide médicale d'État.
02:48 Des anneaux gastriques, des chirurgies pour recoller les oreilles de façon gratuite pour les migrants clandestins.
02:55 Pourquoi ces soins sont-ils gratuits à des clandestins qui ne cotisent pas à la sécurité sociale ?
03:02 Pourquoi une certaine opacité règne-t-elle sur les chiffres, pourtant en hausse de ses bénéficiaires ? Le décryptage de Charlotte Dornelas.
03:10 Emmanuel Macron s'est déplacé aujourd'hui au Mont-Saint-Michel à l'occasion du millénaire de la construction de l'abbaye qui surplombe le célèbre rocher de Normandie.
03:21 Comment décrypter ce déplacement au travers de l'histoire du Mont-Saint-Michel ? Marc Benant raconte.
03:29 Et puis la fête des mères, a-t-elle disparu au sein des écoles ?
03:34 De nombreux parents d'élèves se plaignent de ne pas avoir reçu cette année la traditionnelle poésie préparée en classe,
03:41 les colliers de pâtes auxquels les mamans tiennent tant. Est-ce un bouleversement de la société ?
03:47 Imposée à la majorité trop silencieuse, la fête des mères doit-elle encore être célébrée ? L'édito de Mathieu Bock-Coutet.
03:57 Une heure pour prendre un peu de hauteur avec nos mousquetaires. On commente, on écrive son analyse et c'est maintenant.
04:03 Alors, on fera un petit tour de table dans un instant pour vous entendre à propos de la colère d'Emmanuel Macron sur l'agression du petit Anzo,
04:22 huit ans, atteint d'un cancer, une agression lors du match Ajax-Yo-OM.
04:28 Rien ne justifie cela, c'est totalement inacceptable à déclarer le chef de l'État.
04:33 On a envie de savoir ce que vous pensez des propos du chef de l'État de cette agression.
04:38 On fera un tour de table sur cette barbarie dans les stades.
04:43 Les idées d'extrême droite, je combats les idées d'extrême droite dans leurs racines et dans leurs symptômes.
04:50 Les propos d'Emmanuel Macron, il y a quelques instants, depuis le Mont-Saint-Michel où il est en déplacement,
04:56 et depuis une semaine, la rediabolisation du RN est à l'ordre du jour.
05:01 Mathieu Bock-Coutet, les uns le comparent à Pétain et spéculent sur les origines coupables de son ancêtre, le FN.
05:08 D'autres préfèrent l'assimiler à Poutine, au point d'en faire un relais de la propagande russe en France.
05:13 La controverse ne semble pas vouloir s'éteindre, mais cette diabolisation est-elle fondée intellectuellement,
05:21 est-elle efficace politiquement ? Là est la question du soir.
05:25 C'était la semaine shakespearienne de nos amis macronistes, c'est-à-dire pétainisation ou poutinisation,
05:31 telle est la question. De quelle manière diaboliser ? Vers le passé ou vers l'Est ?
05:37 Mais il fallait diaboliser, tout était question de méthode.
05:42 Il vaut la peine de raconter la séquence, car elle n'est pas sans nous rappeler le rôle des médias,
05:48 le rôle actif des médias dans cette séance de diabolisation.
05:51 Le tout commence avec le passage de Mme Borne chez Frédéric Aziza, chez Radio-G.
05:57 J'ai déjà eu l'occasion d'être interviewé par lui, et je n'avais pas eu l'occasion de le qualifier de commissaire politique.
06:02 C'est pour moi, c'est un militant, mais qui se fait passer pour journaliste.
06:06 Il pose une question avec la réponse dans la question. En disant, Mme Borne, pour vous, les origines pétainistes,
06:12 il dit ce que ça vous fait parler, il y a des origines pétainistes au RN chez Marine Le Pen.
06:18 Elle est prise dans une situation où elle ne peut pas gagner.
06:21 Soit elle dit oui et ça lance la controverse de la semaine, soit elle dit non et on dira,
06:26 ah ah, Elisabeth Borne relativise ou dédiabolise le RN en le dépétainisant.
06:33 Donc c'est une controverse créée par un journaliste militant et cela dit...
06:39 Il y a eu un rappel à la loi pour agression sexuelle.
06:41 Je ne l'avais pas à l'esprit, mais disons que simplement sur le plan de son éthique professionnelle,
06:46 son rapport au travail, il y a matière à critiquer en tant que tel, c'est ce que vous évoquez.
06:51 Alors ça, c'est le point de départ. Donc là, la semaine se lance, pétainisation au début de Marine Le Pen et du RN.
06:58 Recadrage, ne l'oublions pas, par Emmanuel Macron.
07:02 Mais aujourd'hui, il s'est recadré lui-même, cela dit. Il a recadré le recadreur.
07:06 Mais c'était la semaine du recadrage.
07:08 Donc Emmanuel Macron dit à un instant, l'espèce de fidèlement, de chantage au fascisme ne fonctionne plus aujourd'hui.
07:14 On ne parviendra pas à faire croire à la population qu'on a quand même devant nous une menace fasciste.
07:19 Il faisait un peu... Yannel Jospin a déjà fait la même chose dans d'autres circonstances.
07:23 Maintenant, Bruno Le Maire recadre Emmanuel Macron en disant qu'il est tout à fait légitime de rappeler les origines pétainistes du RN.
07:31 Et M. Dupond-Moretti recadre aussi Emmanuel Macron en faisant justement sa petite blagounette "Poutine ou pétain, c'est lequel est votre préféré".
07:39 Donc devant la pression des siens, Emmanuel Macron aujourd'hui est obligé de s'auto-recadrer en disant "je combats le RN",
07:46 les idées d'extrême droite dans leurs racines et leurs symptômes.
07:49 Je serais curieux de savoir quelle est sa définition de l'extrême droite, de quelles racines nous parle-t-il et troisièmement, de quels symptômes nous parle-t-il.
07:57 Mais il a oublié de donner la réponse, je crois.
07:59 Cela dit, la polémique est relancée.
08:01 Or, il y a quelque chose d'assez étonnant dans cette volonté de redéfinir un parti simplement en fonction de ses origines.
08:06 Guillaume Bigot, qui était ici la semaine dernière, nous a rappelé que les origines du RN ne se trouvent pas dans le contexte qui est lié à la Deuxième Guerre mondiale.
08:13 Il émerge dans les suites de la guerre d'Algérie, il émerge dans les suites d'un sentiment de déclassement colonial pour la France, d'un déclassement impérial.
08:21 Donc le RN se constitue d'abord, dix ans plus tard, sur la crise algérienne.
08:25 Son programme dans les années 1970, sur les années de traversée du désert, c'est d'abord anti-communisme et lutte contre la "décadence", entre guillemets.
08:33 Et il ne va émerger qu'à partir des années 1980, autour de la question de l'immigration.
08:38 Donc jamais le RN n'émerge sur la question pétainiste.
08:42 Il n'y a pas un moment dans l'histoire du RN en disant "c'est le retour des fans du maréchal pétain, votez pour nous s'il vous plaît".
08:48 Donc du simple vu du récit historique, ce n'est pas sans intérêt.
08:51 Mais si on se mettait à raconter l'histoire de tous les partis, ça deviendrait compliqué pour chacun.
08:56 Est-ce que désormais à chaque interview où on reçoit Fabien Roussel, un homme par ailleurs fort sympathique et intelligent, on pourrait lui demander "êtes-vous l'héritier de Staline?"
09:04 Deuxièmement, quelle est votre position par rapport au rôle de la collaboration des communistes au moment où l'URSS était alliée aux nazis?
09:11 Quel est votre rapport par rapport à cela? Est-ce qu'on pourrait lui poser la question chaque fois qu'il est en interview? Ce serait intéressant.
09:17 Pour les socialistes, tous ont eu l'occasion de le rappeler cette semaine, le parcours de François Mitterrand est un parcours sinueux.
09:24 Alors on peut dire oui, dans les années 1930, il était proche de ce que vous appelez la droite de la droite, était-il cagoulard?
09:31 Était-il proche de cette organisation terroriste potentiellement d'extrême droite? On ne le sait pas, mais c'est possible.
09:37 Et un livre récemment paru de Sébastien Lefol nous rappelle, c'est ça qui est intéressant, que François Mitterrand a conservé jusqu'à la fin de ses jours
09:44 ses amitiés nouées à la droite de la droite de la droite pour reprendre le vocabulaire convenu.
09:49 Alors je demande à tous ceux qui sont entrés au parti socialiste, version Mitterrand, et c'est encore le même, c'est toujours le même parti socialiste,
09:55 le même refondateur est là, est-ce qu'ils sont eux-mêmes les héritiers de la francisque de François Mitterrand?
10:01 Madame Borne, qui était proche du parti socialiste, était-elle consciente, elle qui nous rappelle son histoire familiale régulièrement ces jours-ci,
10:08 on la rappelle à tout le monde pour elle, est-ce qu'elle était consciente de soutenir un homme qui a reçu la francisque?
10:13 Elle était consciente de soutenir un homme qui a conservé ses amitiés coupables jusqu'à la fin de ses jours.
10:18 Monsieur Atali, Jacques Atali, figure lumineuse de la pensée française, nous dit, je ne blaguais pas, nous dit sur un tweet,
10:27 parce qu'aujourd'hui on pense par tweet quand on est des figures lumineuses, il fait un tweet en disant, à propos du maréchal Pétain,
10:34 qui plaide pour le rassemblement national, et là il nous dit, ah ah, vous voyez bien, on voit où est la source, la source pétainiste est là,
10:42 et par ailleurs, il demeure moralement infréquentable. Jacques Atali a oublié de noter que sur sa photo en question, ça fait référence, c'est en 1936.
10:50 Donc moi j'aimerais savoir, est-ce que le maréchal Pétain était vichiste dès 1936?
10:54 Si oui, ça m'intéresserait beaucoup cette relecture de l'histoire. Était-il vichiste dès vers d'un?
10:59 Ah ça, ça m'intéresserait aussi de le savoir. Donc j'aimerais comprendre la logique, si on est coupable des crimes de la Deuxième Guerre,
11:04 avant même la Deuxième Guerre, tout cela pourrait nous éclairer. Mais soyons honnêtes, à travers tout ça, on voit ici à quel point l'histoire,
11:11 on a souvent cette idée, et Marc nous en fait la preuve régulièrement, heureusement, que l'histoire peut éclairer le présent.
11:17 Mais l'histoire peut aussi déformer le présent, l'histoire peut nous condamner à l'anachronisme, l'histoire peut nous condamner à vivre dans le passé,
11:23 et cette semaine, je voyais une classe politique qui n'a rien à dire sur le présent et sur un adversaire bien réel, de son point de vue,
11:29 ne nous fait que nous parler du passé.
11:31 Petite parenthèse, la France est peut-être à la fois en déclin, à la fois en décadence, et a peut-être besoin qu'on s'occupe d'elle.
11:38 Je ferme la parenthèse, c'est une question qui ne mérite pas de réponse.
11:41 Le RN, depuis des années, a voulu se dédiaboliser, Mathieu Beaucoté, doit-on en conclure que son entreprise de dédiabolisation a échoué?
11:50 Il y a une chose fondamentale qu'on doit se dire ici, c'est que premièrement, la dédiabolisation, ça fonctionne.
11:55 Tous ceux qui disent que le RN monte grâce à la dédiabolisation, c'est faux.
11:59 Que d'un côté.
12:00 Ah oui, bien sûr, la dédiabolisation, je ne l'ai pas encore vue sur M. Mélenchon, qui par ailleurs a tenu des propos conspirationnistes au moment de l'affaire Mera,
12:09 qui par ailleurs tient des propos qui en appellent aujourd'hui quelquefois la violence politique,
12:14 qui quelquefois témoigne d'une complicité manifeste envers l'URSS, qui, à ce que j'en sais, est pas d'une tendresse exagérée à l'endroit des Tibétains,
12:21 on pourrait multiplier les exemples.
12:22 Quoi qu'il en soit, lui, on ne le dédiabolise pas.
12:24 Mais le RN, on le dédiabolise, et ça fonctionne.
12:27 La dédiabolisation fonctionne, pourquoi?
12:29 Parce qu'elle assure à ceux qui embrassent le parti dédiabolisé, sinon une mort sociale, à tout le moins une marginalisation sociale,
12:36 à tout le moins, ça condamne l'infréquentabilité.
12:39 Et quand tout un système médiatique et politique vous traite d'extrême droite à temps plein,
12:44 ça finit par avoir des effets, quoi qu'en disent les faux rusés qui se disent « Ah ah ah, il profite bien de cette dédiabolisation, le bougre ».
12:50 On pourrait donner quelques exemples.
12:51 Un parti politique qui se fait extrême droitisé à temps plein, en dernière instance, ne sera pas capable d'attirer de nouveaux cadres, de nouveaux candidats.
12:58 Il va être condamné à l'expérience des marges, quitte à agrandir la taille des marges.
13:02 C'est ce qui arrive aujourd'hui à reconquête aussi, soit dit en passant.
13:05 C'est ce qui peut arriver à un hebdomadaire comme Valeurs Actuelles, qui se fait extrême droitisé de manière bête et méchante par des gens qui ne le lisent pas,
13:12 mais qui collent l'étiquette pour le rendre infréquentable, au point même où un Éric Nolo, pour avoir accordé un entretien à Valeurs Actuelles,
13:20 se fait virer d'un festival de cinéma où il était jury.
13:23 Emmanuel Macron a un coordonnable.
13:24 Oui, bien sûr, mais ça, ça compte pas. La mémoire, ablation de la mémoire soudainement.
13:28 Ça peut fonctionner avec des intellos, ça peut fonctionner avec des chaînes télé.
13:32 Donc, tout ça pour dire que l'objectif, c'est la condamnation à la peine de mort sociale.
13:35 Et je l'ai souvent dit, et je le dirai encore souvent, on sous-estime à quel point, non pas l'extrême droite,
13:41 mais le concept d'extrême droite a appauvri, a blessé, a mutilé la vie politique française depuis 40 ans.
13:48 C'est un concept qui appauvrit la réflexion. C'est un concept qu'on utilise pour abolir le débat.
13:53 C'est un concept qu'on lance au visage de ses adversaires pour dire « je ne débattrai pas avec toi puisque tu portes sur toi la marque du diable ».
14:01 On pourrait dire qu'il y aurait un livre à écrire qui pourrait avoir pour titre « De l'extrême droite comme nouveau nom de la possession diabolique ».
14:07 Êtes-vous d'extrême droite? Êtes-vous possédé? On va vous exorciser en chassant le mal et la haine qui est en vous.
14:12 Vous en serez délivré et désormais vous deviendrez vous aussi du camp des exorcistes.
14:16 Quoi qu'il en soit, la diabolisation fonctionne. Mais la diabolisation, et ça rejoint votre question, ne dépend pas du diabolisé, mais du diabolisateur.
14:25 Le diabolisé, le RN, regardez depuis 10 ans, depuis que Marine Le Pen est là, elle a tout fait pour se dédiaboliser.
14:31 Tout, tout, tout. Elle a raison, on peut être d'accord ou non avec elle, la question n'est pas logique, elle a envoyé tous les signaux qu'il fallait au système.
14:37 Que l'on peut croire, soit dit en passant, sincère. On peut les croire sincères.
14:40 Quand elle dit de l'Holocauste que c'est le summum de la barbarie, il n'y a pas de raison de ne pas la croire.
14:45 Mais une fois, on la diabolise encore. Pourquoi? Parce que le diabolisateur décide que celui-là doit demeurer dans la position du paria.
14:52 Et quand le diabolisateur ne trouve pas dans le présent des raisons pour vous exécuter, vous massacrer, vous condamner à la marge, il va se tourner vers le passé, dans les origines.
15:02 Et là, c'est pour ça qu'on en revient toujours quand on n'est plus capable de critiquer le programme ou le diagnostic du RN ou ses propositions, quand sais-je.
15:08 On se tourne vers le passé. On se dit « Ah ah ah, parmi les membres fondateurs, il y avait quelques vilains canards. »
15:14 Et donc, à jamais, votre parti sera prisonnier des canards originels.
15:18 Mais ça va encore un peu plus loin. On va dire, par exemple, je crois que c'est Rutte-El-Kriyef qui dit « Ah, il y a encore quelques idées qui sont encore toxiques au RN, notamment la préférence nationale ou la priorité nationale ou le droit du sang. »
15:30 Et là, on lui répond « Vous savez que la priorité nationale, c'est l'autre nom de la citoyenneté. Le fait qu'on puisse voter en France si on est français et que si on est étranger en France, on ne puisse pas voter, c'est le premier signe de la préférence nationale.
15:41 Le citoyen n'est pas traité comme un étranger. » Ah, ben ça, pas de réponse à ça.
15:45 Quand elle dit le droit du sang, on va mettre un instant, ça dépend dans plusieurs pays européens, le droit du sang existe entre guillemets. Est-ce que ce sont des pays d'extrême droite?
15:52 Donc non, la diabolisation, la diabolisation est la seule arme finalement et on ne peut pas s'en sortir, sauf si on devient indifférent à la diabolisation. Pour l'instant, rares sont ceux qui sont dans cette position.
16:03 Dernière question. Vous parliez d'anachronisme et vous disiez que l'histoire, quelquefois, déforme le présent davantage qu'elle ne l'éclaire. Est-ce que vous n'allez pas un petit peu trop loin en disant cela?
16:13 Non, je ne crois pas. Le rapport au passé est finalement fond le rapport à la politique. Le débat politique, dans un esprit, on pourrait dire classique, c'est le débat de plusieurs philosophies, plusieurs doctrines, plusieurs visions.
16:24 Le débat tel qu'il nous est proposé par le système politico-médiatique en ce moment, c'est le débat entre le passé et le présent, où en fait, l'avenir et le passé.
16:31 Donc le passé, on ne débat pas avec lui. On s'y arrache, d'autant que le passé, il est fasciste. Le passé, on ne débat pas avec lui, d'autant qu'il est marqué sous le signe de l'intolérance.
16:39 Le passé, on s'en arrache. Et dès lors, qu'est-ce qu'il faut faire? Il faut à tout prix évacuer de l'espace public ceux qui voudraient nous ramener vers le passé.
16:50 Parce qu'une seule voix, une seule, peut suffire à contaminer nos contemporains qui sont encore habités par les préjugés du passé.
16:57 Et il suffirait qu'ils les entendent d'une manière ou de l'autre pour d'un coup sentir la bête immonde renaître en eux.
17:02 De ce point de vue, vous noterez que lorsqu'on parle, et je terminerai là-dessus, lorsqu'on parle de la progression du RN ou des idées d'extrême droite, comme ils disent,
17:09 on ne parle pas du progrès d'une idéologie, d'une pensée. Ils nous présentent ça sous le signe d'une forme de contamination diabolique,
17:15 d'une contamination du français qui deviendrait zombie. Et à travers cela, on abolie la pensée politique, on abolie la démocratie.
17:25 Dimitri, avec vous ce soir, ce coup de tonnerre dans le secteur de la grande distribution.
17:31 Le groupe Auchan a annoncé la fermeture prochaine de sept magasins, dont celui des Muraux dans les Yvelines, sous l'effet de l'inflation.
17:39 Sa clientèle est partie à la concurrence. Le magasin de la jeune enseigne H-Market, spécialiste du halal, cartonne dans les banlieues. Que comprendre ?
17:49 C'est une histoire qui est très révélatrice de deux choses. A la fois les dynamiques qui sont propres au secteur de la distribution,
17:55 mais aussi la percée de ce qu'on appelle le commerce communautaire, en l'occurrence halal. H-Market, brièvement, vous allez voir sur son site internet,
18:02 créé en 2006 par une famille de bouchers, nous dit le site, qui revendique une quinzaine de magasins, presque tous en Ile-de-France,
18:10 banlieue, deuxième, troisième couronne, c'est Fleury-Mérogis, Corbeillesson, Olnay-Soubois, Pont-au-Combeau, etc.
18:17 Donc des communes avec d'importantes communautés musulmanes. Un magasin aussi à Bruxelles.
18:21 Alors les muraux, c'est une implantation récente, 2021, et H-Market a fait le choix agressif de s'implanter juste à côté d'Auchan, même trottoir,
18:29 avec une proposition commerciale clairement low-cost. Alors le journal Le Parisien, qui écrit un article, ce qui est intéressant, c'est ce papier du Parisien
18:38 justement paru ce week-end, où l'on voit que H-Market prend une nouvelle dimension parce qu'il perce le mur du son médiatique.
18:43 Vraiment, l'ensemble à parler d'eux, c'est beaucoup repris comme information parce que c'est percutant. Cette petite enseigne que personne connaît
18:49 bat Auchan, qui est réputée une enseigne assez peu chère. Et bien, regardez les prix sur le poivron. Vous êtes à 6,99 euros le kilo chez Auchan,
18:58 vous êtes à 3,29 chez H-Market. Alors là, c'est sûr que commercialement, c'est imbattable. Et H-Market serait en train de racheter des magasins
19:08 de l'enseigne Supéco. Alors Supéco, ce n'est pas très connu, ça a été créé fin 2019 par le groupe Carrefour. Et ça devait être, Supéco,
19:15 le fer de lance, l'enseigne fer de lance de Carrefour sur le créneau du low-cost, dans des coins de France plutôt pauvres.
19:22 Visiblement, Carrefour n'y arrive pas avec Supéco. Et H-Market serait en train de renégocier le rachat de 10 à 30 magasins Supéco,
19:30 c'est-à-dire doublés, voire triplés de taille, à un horizon de temps assez court. L'information n'est pas totalement confirmée,
19:35 mais ça fait quand même plusieurs mois qu'on en parle. - Mais il n'y a pas que les prix qui font le succès de H-Market, Dimitri,
19:42 c'est aussi son identité de commerce halal. - Vous allez voir encore une fois sur le site internet, la première chose que vous voyez,
19:47 c'est la promo du moment pour l'Aïd d'El Kébir, fin juin. Je vous le lis texto. "Commandez votre sacrifice de l'Aïd à partir de 229 euros
19:56 parmi les garanties proposées, l'abattage manuel après la prière de l'Aïd, 10 euros reversés à une mosquée." Je crois que c'est clair,
20:03 c'est assez limpide. Et l'islamité de l'enseigne, si vous voulez, se mesure aussi au rôle social très fort qu'elle revendique sous le titre
20:12 d'apparence assez bateau de commerçant engagé. Les commerçants engagés, ils sont tous engagés maintenant, les commerçants.
20:17 Oui, mais chez H-Market, c'est la proximité, par exemple, avec une association islamique qui s'appelle Amatullah.
20:24 Amatullah, ça veut dire "servante d'Allah" en arabe, qui a été fondée à Bagnolet également en 2006, ce qui fait que, je ne sais pas,
20:30 je n'ai pas eu le temps d'enquêter à ce point-là, mais peut-être y a-t-il une parenté, puisque 2006, c'est à la fois l'année de création
20:35 de l'association et également de H-Market. Peut-être que c'est une simple coïncidence. Et Amatullah, qu'est-ce qu'elle fait,
20:41 cette association ? Des maraudes, des distributions de repas à des centres domiciles fixes, du colis alimentaire, etc.
20:48 L'opération du moment d'Amatullah, c'est un mouton pour les démunis, pour l'Aïd. Vous voyez, un don de 150 euros, c'est un mouton
20:54 que l'association pourra acheter. Vous voyez, c'est typiquement la charité islamique, ça. Et H-Market revendique sur sa home page,
21:01 donc la page de garde de son site Internet, 150 opérations de collecte alimentaire pour faire des dons, etc.
21:07 Vous voyez, c'est au cœur de sa communication. Donc, le succès de H-Market, comme je vous le disais, c'est à la fois des produits,
21:14 des assortiments, des offres plus adaptées, des prix très agressifs, mais c'est aussi son image, sa légitimité islamique.
21:22 H-Market, donc c'est le halal, mais dans un autre regeste. Vous prenez une enseigne comme Grand Frêt, cartonne de la même manière
21:28 sur les produits frais en disant "on est meilleur que la grande distribution traditionnelle sur ce créneau-là".
21:33 Vous voyez, ça, c'est une terrible concurrence. C'est la leçon commerciale, économique, si vous voulez, du succès de H-Market.
21:38 Les grands généralistes de la distribution, aujourd'hui, sont battus par une nouvelle génération d'enseignes indépendantes, spécialisées,
21:45 qui viennent leur prendre des parts de marché et de l'influence.
21:49 Mais que pèse aujourd'hui, c'est la question qu'on a envie de se poser maintenant, le commerce halal en France, Dimitri,
21:55 le succès de H-Market au Mureau. Est-ce qu'il préfigure d'éventuelles autres révolutions possibles dans les années à venir ?
22:03 Vous voulez savoir si l'enseigne Auchan, dans sa globalité, demain, va disparaître si les H-Market venaient s'implanter à côté ?
22:09 C'est la question qu'on a envie de se poser, c'est vrai, finalement. Je vois Mathieu Beaucoup qui se pose la même question avec ses yeux.
22:15 Je ne pense pas que toutes les implantations d'Auchan en France soient menacées par H-Market.
22:20 En revanche, ce que je pense, c'est que localement, dans les quartiers à forte population musulmane,
22:26 là, on va avoir probablement des évictions d'enseignes françaises, remplacées par des commerçants,
22:32 des enseignes indépendantes, d'identité clairement musulmane, clairement islamique, clairement halal.
22:40 À moins que nos enseignes françaises n'alignent leur offre sur ce que veut la clientèle.
22:45 Mais imaginez bien que si Auchan se met à faire du produit halal massivement et qu'il y a H-Market à côté,
22:51 quelle enseigne le client choisira-t-il ? Peut-être que les prix sera le facteur déterminant, peut-être que pas seulement.
22:57 Je vois que tout le monde a envie de réagir, on fera un petit tour de table.
23:01 C'est la dimension sociologique du halal qui trace une frontière, non pas seulement entre ce qui est permis et ce qui ne l'est pas.
23:08 Halal, haram, permis, pas permis. Non, non. Entre ce qui est prescrit et ce qui est proscrit.
23:14 Ce qui est bien et ce qui n'est pas bien, vous voyez ? Ça, c'est la force normative du halal.
23:19 Et le contrôleur islamique qui garantit qu'un produit est halal, aujourd'hui, il s'impose en fait comme une autorité religieuse,
23:25 alors que le halal en fait est une pure construction marketing.
23:27 Là, je renvoie aux travaux de Florence Bergeau-Blacklare. On a beaucoup parlé de cette chercheuse qui est aujourd'hui menacée dans sa chaire.
23:34 Son premier champ de travail, ça a été justement sur le halal à une époque où le halal n'existait pratiquement pas en France.
23:42 Elle nous explique la chose suivante. Les jeunes musulmans aujourd'hui croient à tort que manger halal, c'est l'un des cinq piliers de l'islam.
23:48 Ça fait partie d'une sorte de tradition immémoriale, un peu comme le cash route, le code alimentaire des juifs.
23:53 Et bien, c'est faux. Florence Bergeau-Blacklare nous explique dans ses travaux qu'au départ, le halal, c'est une consommation occasionnelle.
23:59 Les jours de fêtes, les jours de grandes fêtes religieuses, là, on veille à certains rituels d'abattage.
24:05 Mais ce qui s'est passé, c'est que dans les années 80, un marché a commencé à émerger, et notamment en France,
24:10 une filière d'abattage pour l'exportation vers les pays musulmans.
24:14 Et par exemple, ça fait la fortune du groupe Doux dans les volailles.
24:18 Et cette filière, en fait, s'est rendue compte qu'en France, elle avait comme cela, en fait, sous la main un marché intérieur
24:23 qui était en train de se constituer sous l'effet de l'immigration massive en provenance des pays du Maghreb.
24:29 Et cette population-là immigrée était en même temps travaillée par des mouvements conservateurs type tabligues ou frères musulmans
24:38 qui vont trouver dans le halal un levier pour islamiser la société par les meurs.
24:44 Vous voyez, en fait, c'est-à-dire qu'en fait, il n'y a pas de plan, mais il y a la rencontre opportuniste de la religion avec le marché.
24:52 Et puis, vous avez l'histoire aussi. Un événement politique majeur dans le monde musulman, c'est la révolution iranienne de Rouménie en 1979
25:01 qui va jouer un rôle dans l'essor, dans la construction d'une industrie halal.
25:06 En fait, ce qui se passe, c'est que les Iraniens, les mollahs, n'ayant pas les ressources nationales pour nourrir la population,
25:11 vont faire appel aux fournisseurs occidentaux.
25:14 Et notre groupe Doux, par exemple, à ce moment-là, se présente de lui-même, mais les mollahs exigent de pouvoir contrôler les abattoirs.
25:21 Et donc, à ce moment-là, les pays sunnites, qui ne vont pas vouloir passer pour moins musulmans, vont se dire
25:26 "Nous aussi, on veut nos contrôleurs musulmans partout dans le monde entier, à tous ceux qui prétendent nous fournir notre alimentation".
25:32 Et vous voyez, ça s'aboutit en 1997. L'OMC, l'Organisation mondiale du commerce, intègre ces nouvelles normes.
25:40 Et c'est ainsi que naît le halal, parce que le halal, ce n'est pas un substantif à la base, c'est un simple adjectif.
25:45 Comme normes juridiques et réglementaires. Et à partir de là, cette bulle du halal, je dis une bulle parce qu'il y a encore une fois des limitations très strictes
25:53 entre ce qui est halal et ce qui ne l'est pas, elle va s'étendre à d'autres produits que la viande et même que l'alimentaire.
25:58 Vous avez du maquillage, vous avez du tourisme halal, vous avez des assurances halal, vous avez de la mode halal.
26:03 J'ai même trouvé cet après-midi de la charcuterie halal, du chorizo, du bacon, du foie gras halal.
26:08 Le groupe Quick, par exemple, dans le fast-food, s'est sauvé avec la certification halal d'un grand nombre de ces restaurants.
26:15 Ces restaurants-là font deux fois et demi plus de chiffre d'affaires aujourd'hui qu'avant qu'ils passent au halal.
26:20 Et cette tendance, c'était il y a quelques années qu'ils le prennent.
26:22 On va revenir après la pause sur cette question. On fera un tour de table.
26:26 Commerce communautariste, est-ce une faute ou est-ce normal ?
26:30 Les musulmans, lorsqu'ils sont majoritaires et que le marché suit, en quoi ça choque ?
26:35 On marque une pause, à tout de suite.
26:38 Retour sur le plateau de Face à l'Info, après la chronique et l'analyse de Dimitri sur les magasins Auchan qui ferment.
26:46 Sept magasins Auchan en train de fermer, et notamment celui des Mureaux, est remplacé par la jeune enseigne H. Marquette, spécialiste du halal.
26:54 Alors, question au tour de table. Je commence par vous, Marc Menon.
26:57 Je disais tout à l'heure, commerce communautariste, est-ce qu'il a le droit d'exister ou pas ?
27:02 Les musulmans, lorsqu'ils sont majoritaires, est-ce que le marché, finalement, suit et est-ce que c'est normal ?
27:08 Et puis, troisième question, parce qu'on fait un tour de table rapide.
27:11 Est-ce que les non-musulmans sont donc obligés de manger du halal ?
27:16 Il paraîtrait qu'apparemment, oui, un grand nombre de gens mangent du halal sans le savoir,
27:22 parce que vous ne changez pas une chaîne d'abattage comme ça, et par conséquent,
27:26 on vous met sur le marché un produit qui a été "sacrifié" selon une pratique religieuse, et on l'affiche normalement.
27:34 Pour le reste, c'est plus que consternant.
27:37 Ça montre que notre société, les uns et les autres peuvent se dire "soyez tolérants, les femmes portent le voile, et alors c'est leur liberté".
27:45 Voilà où est leur liberté. La liberté, la liberté, la liberté des autres.
27:49 Et nous, nous n'avons plus de liberté.
27:51 C'est-à-dire qu'on oublie que dans des États, aujourd'hui, vous avez des gens en souffrance de par la domination religieuse,
28:00 et qui cherchent à s'en libérer, et nous, tout doucement, au nom de la liberté de commerce et de la tolérance,
28:07 on se laisse infiltrer, gangréner, et demain, eh bien, oui, nous devrons nous sacrifier et admettre toutes les pratiques.
28:16 Et n'oubliez pas que les écoles, c'est pareil. Les écoles, aujourd'hui, elles sont soutenues par Erdogan et compagnie, et elles font ce qu'elles veulent.
28:24 Mathieu Bocoté, s'il n'y a plus de musulmans, il n'y a plus personne qui achète à part du halal,
28:32 si les prix sont encore moins chers, comme nous l'a démontré Dimitri, c'est normal que le commerce suive ?
28:37 Vous avez tout à fait raison, Christine.
28:39 Si la démographie change, il est normal que la culture et l'identité changent.
28:43 Si vous avez une majorité de musulmans dans une ville, dans un quartier, dans une région, un département, une province, faites la liste,
28:50 eh bien, évidemment, la culture va changer. Ça va de soi.
28:53 Ça nous rappelle qu'on aurait beau ensuite faire une loi sur la laïcité, laïcité x10, laïcité x100, laïcité x1000,
28:59 si vous n'avez plus le même peuple, vous n'avez plus la même culture.
29:02 Charlotte.
29:03 Non, mais en effet, d'abord, le marché, il identifie une population, on peut créer un nouveau marché.
29:07 Après, il a un pouvoir normatif énorme, et c'est l'histoire de ce qui est devenu le halal,
29:11 et qui se répand, vous le notez, Dimitri nous l'a dit, dans toutes les strates de la vie quotidienne,
29:17 c'est-à-dire c'est l'alimentation, c'est la finance, c'est la manière de se vêtir, c'est la manière de faire du sport, ça s'appelle les mœurs.
29:25 Donc il y a bien une assimilation en France. Dans certains quartiers, le problème, c'est qu'elle n'est pas française.
29:29 Et c'est ça, évidemment, le problème qu'on a aujourd'hui.
29:31 Elle est très liée, en effet, à cette population qui consomme différemment,
29:34 mais simplement qu'on ne nous dise pas, au moins, que ce sont des fake news.
29:37 Ça serait le minimum.
29:38 Non, mais c'est là où la laïcité, on n'a rien fait pour qu'il y ait une assimilation.
29:43 Qu'il y ait des gens qui viennent, mais qu'on leur demande de prendre en considération le lieu où ils vont vivre,
29:49 et accepter la façon de vivre, c'était ça la logique de la laïcité.
29:53 Venez comme vous êtes.
29:54 Non, ben non, ne venez pas comme vous êtes. Vous venez parce que vous avez décidé de changer de vie.
30:00 On vous ouvre les portes de l'égalité, de la fraternité et de la liberté.
30:05 Alors justement, on va voir comment on ouvre les portes de l'égalité, de la fraternité avec vous, Charlotte.
30:08 Mais dix secondes pour terminer.
30:09 Est-ce que, justement, comme disait Florence Bergeau-Blackler, la France devient charia-compatible ?
30:15 Non, mais par endroits. Je pense que c'est très localisé.
30:18 Après, vous savez, il y a plusieurs halals, je pense.
30:20 Il y en a, c'est un vrai militantisme.
30:21 Il y en a d'autres qui le font par assaise, par conviction religieuse, avec la perspective d'être pur.
30:26 Et puis, il y en a, c'est un consumérisme, comme on dit, sociologique, quoi,
30:31 sans qu'il y ait forcément un grand engagement religieux.
30:33 Mais le fait est que le halal est un phénomène important qui va prendre de la place de plus en plus.
30:38 Il y a quelques jours, le maire de Béziers, Robert Ménard, a évoqué d'ailleurs sur CNews
30:43 des exemples étonnants de remboursements prévus dans l'aide médicale d'État à destination des clandestins.
30:51 Qu'en est-il de l'anogastrique, Charlotte Dornelas,
30:54 ou encore du recollement des oreilles qu'il évoquait gratuit pour les clandestins ?
30:59 Alors, la première chose qu'il faut noter, c'est les réactions.
31:01 Parce que c'est vrai, là, avec les exemples qu'a donnés Robert Ménard sur le plateau,
31:05 mais c'est vrai parfois avec d'autres choses.
31:07 La première réaction, c'est que tout le monde entend les exemples donnés par Robert Ménard.
31:10 La première réaction, c'est de dire « Non, mais n'importe quoi ! »
31:13 Alors, quand on n'accuse pas de fake news, on dit « C'est du populisme, voire même c'est de la xénophobie. »
31:17 Parce que d'abord, vous parlez d'aide médicale d'État, c'est déjà suspect.
31:20 On n'a pas le droit d'en parler, on n'a pas le droit de parler entre adultes,
31:23 calmement, d'un sujet qui est un sujet.
31:25 Et ensuite, la première réaction, c'est de dire « Vous dites n'importe quoi ! »
31:29 Ça veut bien dire que tout le monde est d'accord pour dire que c'est un peu ubuesque.
31:33 Si tout le monde se dit « Il en rajoute ces exemples, c'est pas possible. »
31:37 Puis vient le temps de la vérification.
31:39 Alors, comme Robert Ménard a dit, en l'occurrence, quelque chose qui était vrai,
31:43 là, vous changez de stratégie.
31:44 Du coup, et alors ?
31:46 Et puis, par ailleurs, il n'y en a pas beaucoup qui l'utilisent.
31:48 Donc, en fait, c'est très peu.
31:50 On n'a pas les chiffres, mais ce n'est pas grave, c'est anecdotique.
31:52 Et donc, pourquoi est-ce que vous voulez le changer ?
31:54 Vous voyez, on a changé de stratégie entre-temps.
31:56 Donc, tout le monde a d'abord eu cette première réaction, puis on change de stratégie.
32:00 La réalité, c'est qu'en effet, et là, je cite Robert Ménard,
32:04 « Un clandestin peut se faire poser un anogastrique pour maigrir,
32:08 procéder à un recollement des oreilles ou encore refaire son nez. »
32:10 Ce sont les exemples qu'il a dit, là, c'est entre guillemets, et c'est absolument exact.
32:15 L'aide médicale d'État, elle est créée en 2000.
32:18 Je le précise pour tous ceux qui nous sortent la tradition à toutes les sauces.
32:21 Avant 2000, on n'était pas dans un pays xénophobe, raciste,
32:24 et dans lequel la liberté n'existe pas, me semble-t-il.
32:26 Donc, c'est assez nouveau dans l'histoire de France, on va dire,
32:30 et son périmètre est assez large.
32:32 On a, à partir du moment où vous êtes là depuis trois mois en France,
32:35 de manière irrégulière, l'AME ne concerne que les personnes en situation irrégulière,
32:39 vous êtes là depuis trois mois, et vous avez des revenus,
32:42 c'est inférieur à quelque 700 euros par mois,
32:45 vous avez accès à 100% et sans avance de frais
32:48 aux soins médicaux et dentaires, aux médicaments, aux frais d'analyse,
32:51 aux frais d'hospitalisation et d'intervention chirurgicale,
32:54 aux frais pour certaines vaccinations et certains dépistages,
32:57 et aux frais liés à la contraception et à l'avortement.
33:00 C'est une liste qui est officielle, ce n'est pas ni Robert Ménard,
33:03 ni moi, ni personne d'autre qui l'a écrite,
33:06 c'est la liste officielle des soins qui sont remboursés.
33:08 Et après neuf mois de présence en France,
33:11 le périmètre s'élargit à des pathologies non sévères,
33:15 et la Sécurité sociale elle-même les énumère,
33:18 et on trouve dans cette énumération les exemples donnés par Robert Ménard.
33:22 Donc il n'y a aucun doute sur le fait que c'est possible.
33:25 Et précisons par ailleurs que depuis 2011,
33:28 la PMA et les cures thermales ne sont plus remboursées.
33:31 Ça veut dire qu'elles l'étaient avant, dans le cadre de l'aide médicale d'État.
33:35 Ça veut bien dire, par ailleurs, je prends cet exemple-là,
33:38 chacun pensera ce qu'il veut du remboursement des cures thermales,
33:40 mais je prends cet exemple-là pour dire que par ailleurs,
33:42 on a déjà été capable, entre 2000 et 2011,
33:45 de revoir les curseurs de l'aide médicale d'État
33:47 sans que le pays sombre dans l'extrême droite,
33:49 la suppression de la liberté et la haine absolue.
33:52 Donc ces curseurs, on a pu les étudier, les revoir et les changer.
33:55 Donc on pourrait peut-être éventuellement le refaire à nouveau.
33:58 Alors certains évoquent Charlotte Dornelas,
34:01 en effet un nombre dérisoire d'utilisateurs de ces soins
34:06 au frais du contribuable français.
34:08 Ont-ils raison ? Peu de personnes.
34:10 Alors la première chose, là encore une fois,
34:12 c'est que la ME revient dans le débat parce que, vous savez,
34:14 les LR ont proposé de changer l'aide médicale d'État.
34:17 Ils l'avaient déjà votée il y a quelques années.
34:19 Donc le psychodrame qui revient, ça n'avait pas pareil chamboulé.
34:22 Les députés avaient bloqué, mais les sénateurs l'avaient votée.
34:24 Ils veulent changer l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence.
34:28 Donc si personne n'utilise ces exemples donnés par Robert Ménard,
34:33 parce que les gens viennent pour des soins d'urgence,
34:35 alors pourquoi tout le monde s'oppose au changement
34:37 de l'aide médicale d'État en aide médicale d'urgence ?
34:39 Il faut savoir, soit ça n'existe pas, personne s'en sert,
34:42 et donc on peut changer la loi, soit changer la loi, c'est horrible,
34:45 parce que personne s'en sert, il y a un truc que je ne capte pas.
34:48 Ça, c'est la première chose.
34:49 Ensuite, si jamais, en effet, le périmètre est extrêmement large,
34:53 que ceux qui le défendent cessent en permanence dans le débat public
34:56 de nous expliquer que la ME est absolument nécessaire
34:58 à cause des maladies infectieuses.
35:00 C'est sans cesse ce qui revient, et on nous dit évidemment
35:02 que la ME est nécessaire, parce que sinon, vous vous rendez compte,
35:05 les maladies qui peuvent se transmettre, et qui vont donc se transmettre,
35:08 à tous en France, si les personnes, importe la maladie.
35:11 Mais alors, un, puisque l'aide médicale d'État,
35:14 il faut que vous ayez trois mois de présence en France.
35:16 Du coup, de zéro à trois mois.
35:18 C'est quoi, du coup, ce n'est pas contagieux, la maladie ?
35:20 Ils attendent que...
35:21 La maladie attend que vous soyez là depuis trois mois pour devenir contagieuse,
35:24 et là, vous basculez dans l'aide médicale d'État ?
35:26 Ça n'a évidemment aucun sens, et pourquoi ça n'a aucun sens ?
35:28 Et je précise, je m'arrête sur cet exemple,
35:31 parce qu'on a François Braune, qui est quand même ministre,
35:33 qui nous parlait encore du Covid dimanche pour justifier la ME.
35:36 Eh bien, en fait, ce n'est pas que la ME est nécessaire pour ces maladies infectieuses,
35:40 c'est qu'il existe, par ailleurs, et pour tous,
35:43 et quel que soit le nombre d'heures que vous ayez passé sur le territoire français,
35:46 un panier de soins d'urgence.
35:48 Donc, la ME, c'est en plus que le panier de soins d'urgence,
35:52 que personne ne remet en question, vous avez remarqué,
35:54 ça n'est pas un sujet.
35:55 Ensuite, dans les faits, personne n'a les chiffres réels.
35:59 L'opacité est quand même assez...
36:01 Alors, évidemment, on a des proportions d'utilisation dans les hôpitaux,
36:05 et en effet, la pose d'anogastrique,
36:07 ce n'est pas le premier truc pour lequel les gens viennent en France,
36:09 c'est une certitude.
36:10 Mais les chiffres, très concrètement, on ne les a pas.
36:13 Là, on a d'abord un,
36:15 parce que les médecins ne mentionnent pas nécessairement
36:18 si l'acte est réglé via la ME ou pas.
36:20 Donc, on ne sait pas pour tous les actes qui sont posés.
36:23 Et on apprend dans le Figaro que la députée LR Véronique Louagy,
36:28 j'espère que je n'abime pas son nom,
36:31 elle a présenté un rapport, justement, sur ces questions,
36:33 le 17 mai dernier, devant le Parlement.
36:35 Or, elle a demandé ces chiffres-là à la Sécurité sociale,
36:38 qui n'a pas répondu.
36:39 Ça vous rappelle quelque chose ?
36:41 Donc, la Sécurité sociale, ça nous rappelle évidemment la question de la fraude sociale.
36:44 Par ailleurs, les chiffres de la fraude à la ME existent aussi,
36:47 ils sont très compliqués à avoir.
36:49 Donc, vous voyez, il y a des chiffres, on nous dit,
36:50 "Vous dites n'importe quoi, c'est très faible",
36:52 en même temps, on ne veut pas nous donner les chiffres.
36:53 Donc, évidemment, c'est compliqué, là, encore une fois.
36:55 En revanche, on a des chiffres.
36:57 On a les chiffres du nombre de bénéficiaires,
36:59 ils étaient plus de 400 000 à la fin de 2022.
37:02 C'est une hausse de 5,9 % par rapport à 2021,
37:05 et de 20 à 25 % par rapport à 2018-2019.
37:09 Donc, il y a bien une hausse des bénéficiaires de l'aide médicale d'État,
37:12 donc des personnes qui arrivent de manière irrégulière,
37:15 et qui se saisissent de ce droit-là, puisqu'il s'agit d'un droit.
37:19 Ces personnes-là ne cotisent pas la Sécurité sociale.
37:22 C'est ça que souligne aussi beaucoup...
37:25 Bien sûr, c'est de la pure...
37:27 C'est de la participation du contribuable français.
37:30 - Générosité. - C'est de la pure générosité.
37:32 Et pour être généreux, c'est quand même mieux d'être d'accord, en général.
37:35 Et par ailleurs, on a les chiffres de la dépense de l'AME,
37:38 qui a dépassé le milliard d'euros il y a quelques années,
37:40 donc ce n'est pas non plus anecdotique.
37:42 Alors, on va me dire, oui, c'est rien par rapport au budget.
37:44 Enfin, si rien n'est rien, un milliard d'euros, ce n'est pas rien, en fait.
37:46 Et par ailleurs, ça ne justifie pas non plus la fin du débat, absolument.
37:50 Et avec un milliard d'euros, on peut faire plein de choses,
37:52 repeindre des commissariats, éboucher les trous dans les palais de justice.
37:55 Et Emmanuelle Ménard, députée non inscrite aujourd'hui à l'Assemblée,
38:00 elle, elle dit, c'est même probablement plus, et je la cite,
38:03 elle dit, encore dans le Figaro,
38:04 "Chaque année, le budget de l'AME fait l'objet d'un vote de crédit supplémentaire
38:08 et ces crédits sont systématiquement dépassés."
38:11 Donc, il y a un sujet autour de l'aide médicale d'État,
38:13 il devrait être possible, même s'il y a des gens qui ne sont pas d'accord,
38:16 on devrait pouvoir en parler sans que tout de suite, les noms d'oiseaux fusent,
38:19 comme évidemment sur tous les autres sujets qui concernent cette question de l'immigration.
38:24 - En regardant un peu plus loin pour la dernière question, Charlotte Dorné,
38:27 là, s'il existe des aides médicales partout en Europe,
38:30 est-ce que ce n'est pas normal de soigner les gens indépendamment
38:33 de leur situation administrative ?
38:35 - Sur l'aide d'urgence, évidemment, vous avez quelqu'un qui est en train de mourir dans la rue
38:38 ou qui est en effet atteint d'une maladie extrêmement contagieuse
38:40 ou qui a besoin d'un soin immédiatement pour sa survie,
38:43 la question ne se pose même pas.
38:45 On ne va pas vous demander votre situation administrative avant de vous sauver la vie.
38:47 Et d'ailleurs, personne ne demande ça nulle part en France.
38:51 Mais nous ne parlons pas de ça précisément.
38:53 Ce n'est vraiment pas de ça dont nous sommes en train de parler.
38:55 Et le dispositif en France, le dispositif des soins de manière générale,
39:00 parce qu'on se focalise beaucoup sur l'AME, c'est devenu un symbole,
39:03 il y a énormément de soins en plus de l'AME,
39:05 notamment dans la suite de la vie d'une personne,
39:08 vous savez, de la situation irrégulière, souvent on devient demandeur d'asile,
39:11 donc la situation administrative est régulée,
39:13 vous avez simplement déposé un dossier en préfecture,
39:14 votre situation n'a pas encore changé puisqu'elle est à l'étude.
39:17 Mais là, ça vous ouvre des droits encore plus grands sur le terrain,
39:20 puisque les frais ne sont plus plafonnés, par exemple,
39:23 et notons par ailleurs que les droits en matière de santé, en Europe,
39:28 relèvent de la législation nationale.
39:30 Or, en France, on va beaucoup plus loin que toutes les directives de l'UE.
39:33 Donc souvent, c'est l'inverse qui se passe,
39:35 mais là, en l'occurrence, en France, on est encore plus aîlé
39:37 que ce que nous demande l'Union européenne sur ce terrain.
39:39 Et au-delà de l'AME, vous avez la Puma,
39:42 vous avez la complémentaire santé gratuite,
39:44 là, c'est des frais qui sont notamment pour les demandeurs d'asile,
39:47 même quand ils sont déboutés.
39:49 Donc quand vous êtes débouté du droit d'asile,
39:51 vous continuez à toucher la Puma, qui est une aide encore plus large
39:54 que l'aide médicale d'État.
39:55 Même débouté, même sous OQTF, même clandestin.
39:58 Vous continuez à la toucher.
39:59 Et ce sont les mêmes exigences de l'AME,
40:01 il faut être là depuis trois mois, etc.
40:03 Ce sont les mêmes plafonds.
40:04 Donc là, et ce n'est pas moi qui le dis,
40:06 c'est l'Office français de l'immigration et de l'intégration,
40:08 qui n'a pas été créé par le Front national,
40:11 dans son rapport de 2021 sur les étrangers malades admis en France.
40:16 Ils disent avec l'AME, le dispositif de soins urgents et vitaux,
40:20 en plus de l'AME, donc, tout le monde l'a bien,
40:22 et la protection maladie universelle, la Puma.
40:24 Je cite le rapport, "la France dispose d'un système unique au monde,
40:28 plus favorable et se situant bien au-delà des obligations
40:31 qui s'imposent aux pays européens".
40:33 Plus intéressant encore, dans le même rapport,
40:35 "cette disposition est aujourd'hui connue bien au-delà de nos frontières
40:39 et on observe des", novlangue, "mobilités thérapeutiques".
40:43 Donc, il existe, nous dit le rapport, "une immigration médicale
40:46 de malades étrangers en recherche de soins gratuits, récents,
40:50 chers ou innovants".
40:52 Donc, aujourd'hui, dans la législation,
40:54 et c'est le dernier mot, mais simplement,
40:56 dans la législation en France, on nous dit souvent,
40:58 les personnes peuvent venir et demander des visas médicaux,
41:01 notamment quand les soins n'existent pas chez eux.
41:03 Ce n'est pas vrai. Les soins peuvent exister chez eux,
41:05 vous pouvez obtenir un visa si vous n'avez pas les moyens
41:08 de les payer chez vous, dans votre pays d'origine.
41:11 Et là, vous pouvez être admis en France pour avoir des soins médicaux.
41:13 Donc, tout ça, au minimum, pourrait être un sujet de débat
41:17 un peu plus...
41:19 - Donc, vous dites, Charlotte, en dernier mot,
41:21 que dans le rapport de l'Office français de l'immigration
41:24 et de l'intégration, il constate qu'effectivement,
41:29 il y a des mobilités thérapeutiques en recherche de soins gratuits.
41:33 - Exactement. Donc, oui, des personnes qui savent que ça existe.
41:36 Par ailleurs, vous savez, on parle souvent des réseaux de passeurs,
41:38 alors eux, ils savent tout ça par cœur,
41:40 et ils savent bien le vendre derrière.
41:42 Donc, c'est une des raisons de l'attractivité de la France.
41:46 Et c'est ce que dit LR, et en l'occurrence, sur ce sujet,
41:48 ils ont absolument raison.
41:50 - Merci beaucoup pour votre regard.
41:52 Emmanuel Macron s'est déplacé aujourd'hui, là, au Mont-Saint-Michel,
41:57 à l'occasion du millénaire de la construction de l'abbaye
42:00 qui surplombe le célèbre rocher de Normandie.
42:03 Alors, certains se demandent, est-ce qu'Emmanuel Macron est de droite ?
42:05 J'ai envie que vous décryptiez un petit peu pour nous
42:07 que symbolise justement ce Mont-Saint-Michel.
42:10 Quelle est l'histoire du Mont-Saint-Michel, Marc, maintenant ?
42:12 - Alors, c'est une histoire qui, au départ, est païenne, comme toujours.
42:18 C'est-à-dire que vous avez un lieu de culte
42:21 qui est pour honorer tous les dieux,
42:25 et là, on pense à nos ancêtres, les Gaulois.
42:28 Ce n'est pas un lieu très, très, très fréquenté.
42:30 Et puis, au IVe siècle, on commence à avoir de plus en plus de chrétiens
42:35 et qui veillent à repérer ces lieux-là.
42:38 Et à chaque fois, on se les accapare pour détourner de la croyance première
42:43 et imposer la référence à Dieu Tout-Puissant.
42:47 Et nous avons deux ermites qui, au VIe siècle,
42:51 vont construire une toute petite chapelle,
42:55 et c'est les débuts du Mont-Saint-Michel.
42:58 Alors, l'histoire, elle est extrêmement tortueuse.
43:04 Les moines ne sont que deux.
43:08 L'accès est très difficile.
43:10 Il y a les caprices de la mer.
43:12 Mais à Avranches, en Normandie, nous avons Aubert.
43:16 Et Aubert, un jour, il a des visions.
43:18 Vous savez, on a beaucoup de saints qui se trouvent dans cette situation
43:23 où l'un des éléments du ciel étoilé leur apparaît et leur tient une petite révélation.
43:29 Il dit "Il faut que tu ailles parce qu'au départ,
43:31 la petite chapelle, elle est dédiée à Saint-Étienne."
43:34 Et là, c'est de dire "Eh bien non, il faut rendre hommage à celui
43:38 qui a tué le démon dans la bataille, c'est Saint-Michel."
43:44 Et il nous faut donc avoir un hommage à ce Saint-Michel
43:48 qui nous protège de toutes les mauvaises tentations.
43:52 Et Saint-Michel, également, si vous avez le diable qui cherche à vous accaparer,
43:57 on fait appel à Saint-Michel pour vous exorciser.
44:00 Voilà, alors Saint-Aubert, qui deviendra Saint-Aubert ensuite,
44:04 fait dresser un premier élément qui conduira au monastère.
44:09 Je n'ai pas le temps de tout raconter.
44:11 Reste que les bénédictins finiront par s'installer sur place.
44:15 Mais quand vous êtes moine, soit la foi vous habite de façon définitive,
44:21 soit il est difficile de vivre en permanence,
44:24 se lever avant l'aube et d'avoir les sept offices du quotidien.
44:29 Et quand il y a une sorte d'abondance qui se crée avec des pèlerins de plus en plus nombreux,
44:34 eh bien ces moines se laissent aller à l'abondance,
44:39 se laissent aller à certains libertinages, et le lieu devient infréquentable.
44:44 Il faudra redresser les éléments bâtiments.
44:48 - Il est content, libertinage, infréquentable, ça commence bien.
44:51 - C'est mon côté moine, vous voyez.
44:54 Les moines bien donnés.
44:57 - Restons sur la sainteté du moine.
45:00 - Nous aurons une filiation religieuse qui va néanmoins bien s'instaurer.
45:07 Et quand les Anglais cherchent à envahir la France,
45:10 celui qui sauve le mont, c'est un personnage que vous aimez beaucoup, Christine,
45:15 c'est Duguay-Clint.
45:16 Grâce à Duguay-Clint, le monastère est sauvé.
45:20 Notons qu'au pied du mont se sont constituées des habitations
45:26 pour être plus proches des moines,
45:28 et il y a tout un commerce qui s'est effectué.
45:31 Les choses vont changer à partir de Louis XV.
45:36 Louis XV, l'abbaye tombe relativement en ruine,
45:41 il est difficile d'entretenir ce lieu qui est constamment frappé par les tempêtes,
45:47 frappé par la mer qui est dans toute sa furie,
45:52 et Louis XV décide d'en faire une prison.
45:56 Et la prison sera encore plus vaillante, si je puis dire,
46:00 avec des conditions particulièrement horribles de détention,
46:04 à partir de la Révolution.
46:06 En 1791, ce n'est plus le mont Saint-Michel, c'est le mont Michel.
46:11 Et puis en 1793, c'est le mont Libre.
46:14 Libre, sauf pour ceux qui s'y retrouvent,
46:17 et en particulier les moines réfractaires,
46:21 ceux qui ont refusé de prêter serment à la Révolution.
46:26 Ceux-là, on les enferme là, avec les royalistes.
46:29 Imaginez les conditions de vie,
46:32 il y en a des centaines qui s'entendent tasser dans ces lieux.
46:36 La religion n'y est plus présente.
46:39 Napoléon ensuite récupère de nouveau cette situation
46:45 et fait en sorte que ceux qui lui déplaisent souffrent en cet endroit.
46:51 Sous Louis-Philippe, toujours la détention,
46:55 et les choses vont littéralement changer
46:58 lorsque Louis-Philippe demande à Viollet-le-Duc
47:04 de réhabiliter ce mont,
47:06 de redonner la splendeur religieuse,
47:09 de faire en sorte qu'il y ait une ferveur qui puisse se dépleuver.
47:14 Et il demandera à Viollet-le-Duc d'établir tous les plans.
47:19 Et lui, Viollet-le-Duc, se rend porté par la maladie,
47:22 et c'est Paul Gou et Edmond Coroyer,
47:26 ces adjoints architectes,
47:29 qui vont mener les travaux et qui vont permettre à ce mont
47:32 d'apparaître tel que nous le connaissons aujourd'hui,
47:35 avec ces lieux d'une splendeur inouïe.
47:38 Et on retrouvera à l'occasion de différentes fouilles
47:41 les fondements même des premiers établissements religieux,
47:45 dont la fameuse petite église qui est enfouie
47:49 et que j'ai eu le bonheur de visiter,
47:52 et qui est dans la partie la plus basse de l'abbaye.
47:55 Quant à l'archange Saint-Michel,
47:58 c'est en 1895 qu'il prend sa place,
48:02 là où il toise, il côtoie le ciel,
48:05 et avec son épée attend que le démon se présente
48:08 pour l'embrocher.
48:11 C'est une statue qui mesure 3,5 m de haut
48:15 et qui pèse 800 kg.
48:18 N'oubliez pas qu'elle a été redorée il y a quelques années,
48:22 et c'est comme ça que les pèlerins reprendront l'habitude
48:27 d'aller sur place.
48:29 Il y a des moines et également des sœurs
48:32 qui sont en place depuis 2001.
48:35 Notons que l'abbaye du Békeloin était longtemps
48:38 celle qui donnait aux moines l'opportunité
48:41 de se recueillir en ces lieux et de mener la vie de retraite.
48:46 - Merci Marc Menand pour ce regard sur le mont Saint-Michel
48:50 où se trouve Emmanuel Macron.
48:52 Dans un instant, on parlera de la fête des mères.
48:54 Envoyez-moi un petit mot sur Twitter
48:56 pour savoir si @Christine_Kelly
49:00 votre enfant a fêté la fête des mères à l'école.
49:05 Ça m'intéresse très sincèrement.
49:08 Si il y en a un ou deux qui ont fêté,
49:11 ça va peut-être nous rassurer.
49:13 J'en connais pas autour de moi,
49:15 mais j'ai envie de savoir s'il y a un que moi qui voit ça.
49:18 Un petit tour de table très rapide.
49:20 La colère d'Emmanuel Macron après l'agression du petit Kenzo
49:25 de 8 ans atteint d'un cancer.
49:28 Il a été agressé lors du match Ajax-CIO-OM ce week-end.
49:32 Rien ne justifie cela, a déclaré le chef de l'État.
49:35 C'est totalement inacceptable.
49:37 Sans prendre un enfant de 8 ans en plus malade,
49:40 le poursuivre jusqu'à dans les loges.
49:42 Le petit était dans les loges avec ses parents.
49:44 Que pensez-vous de ce niveau d'agression?
49:46 Charlotte, je commence par vous.
49:48 Que pensez-vous des propos d'Emmanuel Macron
49:50 barbarés dans les stades?
49:52 Pourquoi en sommes-nous là?
49:54 - C'est dans les stades, c'est ailleurs.
49:56 Que les enfants soient malades ou pas,
49:58 leur taper dessus dans les loges ou ailleurs,
50:00 ça ne change pas grand-chose.
50:02 C'est évidemment inacceptable.
50:04 C'est tellement inacceptable qu'il faudrait cesser de l'accepter
50:07 et prendre les moyens pour que ça ne soit réellement pas acceptable.
50:10 Immédiatement qu'il y ait une sanction immédiate.
50:13 La violence de manière générale dans la société
50:17 appelle une réaction extrêmement forte.
50:19 Mais quand ça touche les enfants, c'est de l'ordre du devoir.
50:22 C'est une obligation absolue des adultes envers les enfants.
50:25 Donc la déclaration d'Emmanuel Macron,
50:27 on ne peut être que d'accord avec lui.
50:29 Mais simplement, il faut prendre des décisions
50:31 qui sont aussi radicales que l'explosion de la violence,
50:33 notamment entre les jeunes dans ce pays.
50:35 - Moi, je trouve que c'est consternant.
50:38 Ceux qui ont fait ça sont des idiophinis.
50:42 Le fanatisme du maillot à ce point-là,
50:45 l'enfant a été frappé, les maillots ont été brûlés.
50:48 - Devant lui.
50:50 - Après, ce que je regrette, c'est que politiquement,
50:53 Emmanuel Macron en parle aujourd'hui.
50:55 Et ça occulte un peu tout le reste qu'il avait à dire.
50:57 Il a pour une fois fait de très beaux discours aussi.
51:00 Mais celui-là, aujourd'hui, était quand même assez intéressant.
51:03 Et on ne parle évidemment que de sa déclaration
51:05 autour du petit Kenzo, qui est légitime.
51:07 C'est normal qu'on en parle, parce qu'on est tous sans voix
51:09 quand on voit ce qui s'est passé.
51:11 Je trouve que la temporalité pour Emmanuel Macron
51:14 est un peu étonnante.
51:15 - Mathieu, qu'est-ce que ça dit de notre société ?
51:17 Vous, qui êtes sociologue.
51:18 - Je me concentrerai sur un terme qui était déclassé
51:20 par des civilisations, et c'est "en sauvagement".
51:22 C'est le retour d'une barbarie primitive.
51:24 Il y a une part sombre et laide et moche dans le coeur humain.
51:27 Et c'est le désir d'humilier, de tabasser,
51:29 de frapper le plus faible.
51:31 C'est une manifestation parmi d'autres de cela.
51:33 - Marc Menon, on s'arrêtait devant un enfant.
51:35 - Non, mais c'est une catharsis abjecte.
51:38 Vous avez des gens qui doivent être tellement laminés
51:41 par leur vie de minables, qu'ils sont là,
51:44 capables, soudain, de jaillir.
51:47 Et, Charles, tu as raison, que le petit soit malade,
51:51 il faut amener un petit môme de 8 ans.
51:53 Mais n'oubliez pas tout ce qui se passe par rapport aux enfants.
51:57 Car là, oui, on est confrontés à cette attitude
52:01 des adultes vis-à-vis des petits hauts.
52:04 Mais combien dans les familles sont là à souffrir ?
52:07 Et on n'en parle pas assez.
52:09 Et je pense que notre citoyenneté est en déconfiture.
52:13 Les êtres, aujourd'hui, ne méritent plus d'avoir
52:16 ce titre de citoyen.
52:18 Il serait temps de faire peut-être des centres de formation
52:22 pour qu'on réapparaisse en dignité.
52:24 Parce que là, où va-t-on ?
52:26 - L'utopie de Marc Menon.
52:28 Merci pour votre optimisme, on va dire.
52:30 Certains me disent que ma petite Chloé m'a offert hier
52:33 un cadeau préparé par sa maîtresse.
52:35 Les autres, non, pas du tout.
52:37 On va venir à ce sujet, justement,
52:39 sur la fin de la fête des mères.
52:41 Est-ce la fin de la fête des mères à l'école ?
52:43 Ce n'est pas encore la norme.
52:45 - C'est une tendance.
52:47 On fête de moins en moins la fête des mères dans les écoles.
52:50 Certains disent sous l'air papendiaïe.
52:52 Pour une raison qui se veut généreuse,
52:54 puisque la famille est aujourd'hui plurielle,
52:56 cette fête serait exclusive et discriminatoire,
52:58 assisterons-nous d'ici quelques années
53:00 à l'annulation de la fête des mères à l'école.
53:02 - Je crois que ce débat, celui du statut de la fête des mères,
53:05 est un débat qui est en train de se faire peu à peu remplacer
53:08 par un autre.
53:10 Vous avez raison, au nom de l'inclusion, on aime exclure.
53:13 Au nom de la diversité, on aime abolir.
53:15 Donc, au nom de l'inclusion de tous les enfants
53:17 qui n'ont peut-être pas une mère nécessairement
53:19 ou qui ont une famille monoparentale,
53:21 homoparentale, pluriparentale, on se dit que la fête des mères,
53:24 c'est blessant pour ceux qui n'ont pas de mère à la maison.
53:26 Donc, on va l'abolir. On connaît ce discours.
53:28 Mais je vous dis, c'est très 2022.
53:30 On est rendus en 2023, et moi, je vous annonce 2024.
53:33 Est-ce que, finalement, derrière la fête des mères,
53:35 le concept qu'il ne faut pas faire tomber
53:37 ce que nous disent nos amis progressistes,
53:39 ce n'est pas le concept de mère ?
53:41 C'est la cible. Aujourd'hui, ce n'est pas la fête des mères,
53:43 c'est la mère. Je vais vous donner deux exemples
53:45 qui viennent de l'actualité de la presse progressiste
53:48 qui vont nous enlever.
53:50 Premier exemple, dans l'I.B.
53:52 Lola Lafon signe un texte en écriture inclusive.
53:55 Je prends la peine de le dire.
53:57 Où elle dit, "Que fait-on lorsqu'on célèbre les mères ?
54:00 Une fonction biologique ? Une fonction sociale ?
54:03 Est-ce un savoir-faire qu'on leur reconnaît ?
54:05 Un encouragement à procréer tout à fait politique ?
54:08 La reconnaissance d'un service rendu à un État soucieux de sa natalité ?"
54:12 Là, elle va un peu plus loin, je saute un passage.
54:14 "Sommes-nous, comme le clamait la marque Mario Noo en 2016,
54:18 par essence, toutes born to be a beautiful mama ?
54:21 Quitquid de celles qui ne sont pas mères ?
54:24 Faudrait-il les considérer comme des déserteuses de la féminité,
54:28 des évalés de la norme qui tourneraient le dos
54:30 à un quelconque destin biologique ?"
54:32 Donc, la figure de la mère est une figure discriminatoire aujourd'hui.
54:35 Peut-être doit-on la laisser de côté,
54:37 mais en même temps, nous savons, grâce au planning familial,
54:39 qu'un homme peut être enceinte. Ne l'oublions pas.
54:41 Nous savons que si vous n'êtes pas d'accord,
54:43 on sait que vous êtes transphobe. Ne l'oublions pas non plus.
54:46 Mais c'est France Inter qui, encore une fois,
54:48 dans son souci de désinformer, a été le plus loin.
54:50 Avec un texte qui a pour titre.
54:52 C'est pour le 1er juin, mais c'était pour annoncer la fête des mères.
54:55 "L'instinct maternel, une vaste supercherie, finalement assez récente."
55:01 Et là, on nous explique que l'instinct maternel...
55:04 Je le recite, parce que c'est touchant.
55:06 L'instinct maternel, une vaste supercherie, finalement assez récente.
55:11 Et que nous propose cet article?
55:13 J'aimerais qu'à partir de les décodeurs de "Check News" et tout ça,
55:15 vous savez, ils pourraient peut-être se pencher là-dessus.
55:17 Ça pourrait leur servir, quoi qu'il en soit.
55:20 On retourne à la préhistoire.
55:22 Et on nous explique, dans ce papier,
55:24 chaque grande époque de l'histoire de l'humanité est considérée.
55:26 On retourne d'abord à la préhistoire, puis on dit,
55:28 bon, est-ce que c'est vrai que les hommes étaient des chasseurs-cueilleurs,
55:31 globalement, et que les femmes élevaient les enfants à la maison?
55:33 Pas vraiment. Pas vraiment.
55:35 Mais il y a une question qui vient, je cite, je cite.
55:37 "Il y a directement une vision..."
55:39 Alors, "Il y a eu directement une vision sexiste et non-scientifique
55:42 de l'homme préhistorique avec une manière d'invisibiliser les femmes."
55:46 Et là, on nous dit que dans certaines sociétés préhistoriques,
55:48 les femmes chassaient, par exemple. Ce qui est vrai dans certaines.
55:51 Mais la norme à ce qu'on en sait, c'est que c'était l'homme
55:53 qui partait à la chasse aux mammouths, disons-ce comme ça,
55:55 et la femme qui s'occupait de la maison.
55:58 Mais là, on nous dit, parce qu'il faut aller plus loin,
56:00 ah, ah, ah, vous vous trompez, les enfants,
56:02 dans cet article de France Inter, on nous dit...
56:04 On voit que les hommes et les femmes, il n'y avait pas vraiment
56:06 de différence physique entre les uns et les autres.
56:08 Donc, pourquoi l'homme se serait-il occupé de la chasse
56:10 et la femme de la maison, puisqu'il n'y avait pas de différence physique?
56:13 Ce qui me fait penser à cet anthropologue qu'on avait célébré
56:15 il y a quelques années, qui avait dit,
56:17 "À l'origine de la domination masculine, il y a une conspiration
56:19 sur la consommation de viande. Les hommes, au début,
56:21 ont pris la viande pour eux et ont laissé, finalement,
56:23 les myrtilles aux femmes, pour s'assurer, vous ne grandirez pas,
56:26 et nous, on va être forts et puissants."
56:28 Mais on va plus loin dans le papier. On nous dit, ensuite,
56:30 "Il y a un démonage." Là, la fonction maternelle existe,
56:33 mais elle est fragmentée, elle est divisée.
56:35 Dès lors, le sentiment est plutôt absent,
56:37 ou il n'est pas naturel, il n'est pas très présent.
56:40 Mais là, on arrive au coeur de la conspiration,
56:42 parce que c'est une conspiration, Christine,
56:44 et nous allons la démonter, nous.
56:46 Quelle est cette conspiration? Au moment de l'âge industriel,
56:48 il y a beaucoup, beaucoup, nous le dit-on dans le papier,
56:50 de frustration dans les usines. Le travail est difficile,
56:52 le travail est pénible. Alors, qu'est-ce qu'on fait
56:54 pour être capable de calmer les revendications des ouvriers?
56:57 On accepte de libérer partiellement les femmes
57:00 du travail en usine, et en augmentant le salaire des hommes,
57:03 pour faire en sorte de calmer un peu.
57:05 Globalement, vous allez travailler moins, et là,
57:07 vous allez gagner plus, et vous allez être chef de famille.
57:09 Et c'est de là, c'est de là seulement que vient l'idée
57:11 du chef de famille. Auparavant, ça n'existait pas.
57:14 France Inter nous le dit. Et ce qui est intéressant,
57:16 c'est que c'est une forme de conspiration capitaliste
57:18 pour favoriser la répression des revendications sociales ouvrières.
57:23 La fête des mères devient une manière de sacraliser la femme
57:25 dans l'espace domestique lorsqu'on veut la chasser
57:27 de l'espace public. Mais ça va encore plus loin.
57:31 On nous explique finalement, au cœur de la famille contemporaine,
57:35 il y a un système d'inégalité sexuelle entre au profit
57:39 de l'homme et au désavantage de la femme.
57:41 Au cœur de cela, il y a la survalorisation du féminin,
57:43 de la fonction maternelle, pour faire en sorte que les femmes
57:47 puissent s'y émanciper en renonçant à s'inscrire dans la société.
57:50 Donc, tout cela, la fête derrière la fête des mères,
57:53 il y a la mère. Et derrière la mère, il y a une conspiration
57:56 pour faire croire que les femmes ont un instinct maternel.
57:58 Mais tout cela est faux et France Inter nous le révèle.
58:00 - 10 secondes, dernier mot.
58:02 - Dernier mot, tout simplement, ça nous rappelle premièrement
58:04 à quel point les sciences sociales aujourd'hui sont lysinquistes,
58:06 pour reprendre ma formule de l'autre jour.
58:08 Ils fabriquent du faux en prétendant que c'est du sur-vrai.
58:10 Et deuxièmement, tout ça, chers amis, était financé
58:12 grâce à l'argent public, grâce à l'argent des contribuables
58:14 qui sont là, qui payent pour se faire expliquer
58:17 par des journalistes commissaires politiques
58:19 que l'instinct maternel est une vaste supercherie
58:23 finalement assez récente.
58:25 Oui, France Inter vous l'a dit.
58:27 - Vive la fête des mères, excellente suite de programme.
58:30 C'est "News & Info" avec Isabelle Pibolo,
58:32 Pascal Poin et ses invités dans un attente à demain 19h.
58:35 ♪ ♪ ♪
58:38 - Après l'agression de Jean-Baptiste Tronieux
58:41 à Amiens le 15 mai dernier, deux hommes ont été condamnés
58:44 à des peines de 12 et 15 mois de prison ferme.
58:47 Un troisième prévenu a été relaxé au bénéfice du doute.
58:50 Le petit-neveu de Brigitte Macron avait été pris à partie
58:53 devant sa chocolaterie en marge d'une manifestation
58:56 non déclarée contre la réforme des retraites.
58:58 Une adolescente de 16 ans doit être jugée ultérieurement
59:01 par un juge des enfants.
59:03 Emmanuel Macron attend que les sanctions les plus claires
59:06 soient prises contre les agresseurs du petit Kenzo,
59:09 le rêve de l'enfant de 8 ans atteint d'un cancer,
59:11 a viré au cauchemar samedi.
59:13 Invité avec sa famille au match Ajax-Yo-OM,
59:16 ils ont été pris pour cible par des supporters
59:19 exigeant de les voir retirer leur maillot de l'Olympique de Marseille.
59:22 Une enquête est ouverte pour violences en réunion.
59:25 Après l'interruption du match Bordeaux-Rhodes vendredi,
59:28 l'horizon de la Ligue 2 devrait s'éclaircir le 12 juin.
59:32 Dans l'attente d'une décision, le résultat de la rencontre
59:35 n'est pas comptabilisé dans le classement.
59:38 Le dossier a été placé en instruction au regard de la gravité des faits.
59:42 En pleine célébration sur la pelouse, un supporter des Girondins
59:45 avait violemment bousculé le buteur de Rhodes.
59:48 [MUSIQUE]