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Transcription
00:00 Cette fois, il est déterminé.
00:02 Jean-Louis Billon veut aller jusqu'au bout de sa candidature à l'élection présidentielle en 2025.
00:08 Mais alors pourquoi s'est-il déclaré si tôt ?
00:11 Et que veut-il proposer aux Ivoiriens ?
00:14 Jean-Louis Billon est l'invité de Droit dans les yeux.
00:17 [Générique]
00:32 Jean-Louis Billon, bonjour.
00:33 Bonjour.
00:34 Vous nous recevez non pas chez vous, mais chez vos parents, la maison où vous avez grandi.
00:39 Merci.
00:40 Merci de nous recevoir chez vous et merci d'avoir accepté de répondre à nos questions, aux questions de cette info.
00:46 Votre parole est rare, mais de moins en moins.
00:51 Et en tout cas, elle est toujours attendue.
00:54 Donc, nous allons entrer tout de suite dans le vif du sujet.
00:58 Pourquoi, M. Billon, vous êtes-vous déclaré si tôt par rapport à la date de l'élection présidentielle dans la course à la présidence ?
01:08 On peut dire que vous avez pris de l'élan là.
01:10 Oui, comme dit la fable, rien ne sert de courir, il faut partir à point.
01:14 Je pense partir à point.
01:16 Et puis, il faut arrêter l'hypocrisie de dire, on va se déclarer au dernier moment.
01:20 Nous sommes des acteurs politiques.
01:22 On sait très bien lire nos mouvements, nos actions.
01:26 Et c'est un secret pour personne que j'ai cette ambition-là.
01:29 Donc, autant le dire.
01:30 Je pense que tous les acteurs politiques qui y sont allés, que ce soit le président actuel, les présidents précédents,
01:36 tous les Ivoiriens savaient pertinemment avant qu'ils fassent une déclaration de candidature, qu'ils allaient être candidats un jour.
01:43 Donc, il faut arrêter d'être hypocrite et dire la vérité aux Ivoiriens.
01:48 J'ai une ambition pour la Côte d'Ivoire, je le dis et je l'affirme.
01:51 Alors, nous allons exactement essayer de la mesurer et de faire comprendre ce que vous avez en tête.
01:57 Mais j'imagine que vous avez analysé les raisons de l'échec de votre première tentative, puisque vous n'étiez pas finalement déclaré.
02:07 Pourquoi n'avez-vous pas été au bout en 2020 ?
02:10 Parce qu'en 2020, tout simplement, j'attendais la décision du président de notre parti, qui disait "moi je me déterminerai au dernier moment,
02:19 et si jamais j'y vais, à ce moment-là, étant président du parti, on se mettait tous derrière lui".
02:25 Et c'est ce que j'ai fait, en réalité.
02:28 Mais déjà, beaucoup attendaient une candidature, mais je n'ai pas déclaré de candidature à ce moment-là.
02:34 Et pourquoi 2025, à votre avis, serait différent alors, dans ce cas-là ?
02:40 Tout simplement parce que l'ensemble des acteurs arrivent au terme de leur carrière politique.
02:47 Et il est grand temps maintenant de faire place à une nouvelle génération.
02:51 Et je fais partie de cette nouvelle génération.
02:54 Je ne vais pas laisser le temps passer et attendre que je sois trop vieux pour y aller non plus.
03:01 C'est maintenant que je suis dans la force de l'âge pour pouvoir travailler et assumer une fonction aussi importante.
03:09 Et c'est pour ça que je vais maintenant.
03:10 Donc, puisque vous parlez de M. Bédié, cette fois-ci, tout ne dépendra pas de la position de M. Bédié, si je comprends bien.
03:19 Non, de toutes les façons, je ne pense pas, cette fois-ci, que le président Bédié ait même envie d'y aller.
03:25 Vous pensez pouvoir l'amener alors à soutenir votre candidature ?
03:30 Oui, je pense, oui, bien sûr. Je pense pouvoir amener l'ensemble de mon parti à soutenir ma candidature.
03:35 Et vous pensez que, cette fois-ci, il n'y irait pas ?
03:39 Oui.
03:41 Ou vous le savez ?
03:43 Je pense, je le sais, je le souhaite.
03:46 Pareillement pour le président Ouattara et pareillement pour le président Mabou.
03:49 Donc, on ne peut pas imaginer une candidature Billon hors PDCI, en candidature indépendante ?
03:57 Je suis PDCI, donc, de toutes les façons, c'est un PDCI qui sera aux élections.
04:04 Certains Ivoiriens trouvent Jean-Louis Billon quelquefois un petit moré, quelquefois velléitaire,
04:14 voire pas très clair sur son parcours politique. Qu'est-ce que vous pouvez dire pour les rassurer ?
04:20 Pourtant, mon parcours politique a toujours été très clair.
04:27 Mon ambition, je pense que ceux qui me connaissent la connaissent depuis longtemps.
04:33 Et je n'ai eu la carte que d'un seul parti politique, le PDCI-RDA.
04:38 Et mes positions n'ont pas varié d'un régime à l'autre.
04:43 Lorsque j'ai dit qu'une chose était bonne, à un moment donné, elle reste bonne.
04:47 Lorsqu'une chose est mauvaise, quel que soit le régime, j'ai dit que cette chose était mauvaise.
04:52 Quand les régimes se succèdent et prennent les mêmes décisions, ça reste mauvais.
04:56 Mais est-ce que ce n'est pas vos étiquettes qui ont pu varier
05:00 quand vous avez été élu dans le Hambol à la présidence de la région ?
05:04 Nous étions dans une alliance politique qui était le RHDP.
05:08 Donc ça ne posait aucun problème.
05:10 Depuis que nous ne nous sommes plus avec le RHDP, je suis un opposant.
05:17 D'accord. Le premier obstacle qu'il faudra franchir, vous venez de l'évoquer un peu, c'est le PDCI.
05:25 C'est-à-dire que pour être le candidat du PDCI, comment est-ce que vous comptez vous y prendre ?
05:30 Parce que bien évidemment, on peut supposer qu'il y aura d'autres ambitions qui vont s'exprimer à l'intérieur…
05:35 Je ne vais pas vous dévoiler toute ma stratégie d'idées aujourd'hui.
05:36 Mais bon, je pense que les militants, et surtout les militants de base,
05:43 connaissent mon engagement, savent ma détermination,
05:46 et c'est de ça qu'ils ont besoin de quelqu'un qui est constant,
05:49 quelqu'un qui a toujours défendu le PDCI.
05:51 Il y en a d'autres qui étaient parmi nous et qui sont partis complètement aujourd'hui.
05:58 Cette détermination, elle s'est aussi affirmée lorsqu'il s'est agi de gagner en étant PDCI,
06:06 dans une zone nord où le parti au pouvoir s'était promis de conquérir l'ensemble des circonscriptions
06:13 en disant que c'est leur bastion.
06:15 Et je rappelle que vous êtes député de Dabakala.
06:19 Vous êtes député de Dabakala.
06:20 Exactement.
06:21 Très bien.
06:22 Laurent Bagboh, lui, il a déjà été investi par son parti le PPA-CI pour 2025.
06:27 Alors, qu'est-ce que ça vous inspire ?
06:29 Puisque vous avez dit pour M. Bédié qu'il fallait passer la main.
06:33 Je pense que pour M. Bagboh également, et pour M. Ouattara également.
06:39 Le pouvoir, c'est une question de génération également.
06:42 J'aime bien donner l'exemple d'un nouveau logiciel en disant que vous avez une architecture
06:47 d'un téléphone par exemple, avec des mises à jour possibles.
06:50 À un moment donné, l'architecture présente ne peut plus être mise à jour.
06:55 Eh bien, ça fait 30 ans voire plus que les Ivoiriens vivent le même film et le remake
07:03 du même film avec les mêmes acteurs.
07:06 Eh bien, on peut faire un autre film avec d'autres acteurs.
07:09 Est-ce que vous pensez que c'est une des conditions pour une élection apaisée en
07:13 2025 ?
07:14 Honnêtement, oui.
07:15 Les risques de dérapage seraient plus importants si ces trois-là continuaient ?
07:19 Il y aura même un désintérêt total de la vie politique et les Ivoiriens ne vont même
07:27 plus s'intéresser à leur leader politique.
07:30 Il faut un nouveau logiciel, pas seulement en âge, il ne faut pas voir que l'âge soit
07:36 si mauvais que ça, mais c'est en vision, en gouvernance, en projet de société, quelque
07:42 chose de complémentaire.
07:43 Il faut qu'on ouvre un nouveau chapitre pour la Côte d'Ivoire.
07:46 Est-ce que vous soutiendriez donc, dans ce cas, en tant que député, la proposition
07:51 de loi du député indépendant Assalet-Thiemoko sur la limitation de l'âge des candidats
07:57 ou est-ce que ce n'est pas nécessaire ?
07:58 Alors, à partir du moment où nous avons des acteurs politiques qui ont du mal à partir,
08:05 il faudrait les contraindre à partir.
08:08 Il faudrait les contraindre à partir et la constitution de 2000 avait mis une limitation.
08:15 On l'a fait sauter dernièrement avec la constitution de 2016, je ne suis pas sûr que c'était
08:23 une bonne chose.
08:24 Donc oui, moi je voterai pour la limitation de l'âge.
08:27 Vous savez, il y a une femme dans…
08:28 Est-ce que cette loi va être présentée au Parlement finalement, puisqu'elle est
08:32 issue d'une initiative parlementaire, donc le calendrier, on ne le maîtrise pas vraiment ?
08:38 Non, mais elle finira par arriver.
08:40 Elle finira par arriver.
08:42 Il y a une femme à Kotolo, dans un village à 5 kilomètres de Davakala, qui m'a demandé
08:49 "Mais quel métier faites-vous et vous ne vous fatiguez pas ?" Je ne comprends pas
08:53 pourquoi vous me posez cette question.
08:54 Et elle me répond "Vous savez, moi mon mari était fonctionnaire et on l'a mis à la
08:58 tête, mais le président de la République, ce n'est pas le patron de tous les fonctionnaires."
09:03 C'est bien dit, qu'est-ce que vous voulez répondre à cela ?
09:06 Donc oui, il faut un âge de retraite politique.
09:09 Nous sommes dans un pays extrêmement jeune et à un moment donné, il faut qu'on laisse
09:13 la place pour que les jeunes aussi s'affirment, travaillent, parce que si on restait tous
09:19 à nos postes, il n'y aurait pas de postes pour les jeunes.
09:22 Donc à un moment donné, il faut…
09:23 Alors il y a un deuxième obstacle concernant le PDCI, c'est que ce parti n'a plus la
09:30 surface territoriale ou l'implantation territoriale qui lui permettrait de gagner seul.
09:35 Est-ce que vous êtes dans l'optique d'envisager des alliances de circonstances, on va dire,
09:42 pour gagner ?
09:43 C'est possible, au deuxième tour, mais je pense que le PDCI, contrairement à ce que
09:50 beaucoup croient, est encore bien implanté sur l'ensemble du territoire.
09:55 Vous pensez vraiment ça ?
09:57 Oui, vraiment.
09:58 Vous pouvez partir dans n'importe quelle circonscription du Nord, ils ont encore en
10:03 mémoire le PDCI, il y a toujours des militants PDCI, et qui disent "voyez, on a fait tous
10:10 les essais aujourd'hui avec les autres partis politiques, et celui qui nous a le plus offert,
10:15 ça reste le PDCI."
10:17 Et aussi tous les essais d'alliances qui n'ont jamais trop perduré, les alliances
10:21 politiques pour des élections.
10:23 Oui, les alliances politiques ne durent jamais.
10:26 C'est ça.
10:27 C'est comme ça.
10:28 Donc il faudra s'appuyer sur un parti assez puissant pour pouvoir emporter le morceau.
10:35 Vous dites qu'il y a essentiellement trois partis, le PDCI, le RHDP et le PPACI.
10:44 Le FPI, ceux qui en restent, n'a plus vraiment d'assises, et puis les autres ont littéralement
10:53 disparu.
10:54 Au fond, si je comprends bien, quel est le sens de votre candidature ? On change d'époque,
11:02 on change d'ère ?
11:03 Non, on ne change pas que d'époque.
11:07 On change de gouvernance.
11:09 Qu'est-ce que vous voulez proposer fondamentalement ? Après nous entrerons plus dans le détail,
11:13 mais globalement, qu'est-ce que vous voulez proposer aux Ivoiriens ? Quelle est votre
11:16 vision de la Côte d'Ivoire ?
11:18 Une Côte d'Ivoire beaucoup plus moderne.
11:20 Je pense que la Côte d'Ivoire n'est pas encore entrée dans le XXIe siècle.
11:25 Plus de démocratie, plus de liberté, plus d'entreprises, savoir bâtir une économie.
11:32 Parce que là, quand j'observe le RHDP dans son programme, il n'y a pas véritablement
11:39 de plan stratégique.
11:40 Il n'y a pas de cohérence d'un plan stratégique qui peut définir la Côte d'Ivoire
11:46 économiquement et socialement.
11:47 Donc votre idée, c'est de passer à une phase, j'allais dire, d'une Côte d'Ivoire
11:54 de son temps, d'une Côte d'Ivoire performante ?
11:57 Moi, je connais le potentiel de la Côte d'Ivoire.
12:00 Et je peux vous dire qu'aujourd'hui, on est seulement à 15% de ce que l'on peut faire.
12:05 Moi, j'en suis conscient et j'ai confiance en moi, en ma capacité de gérer une Côte
12:11 d'Ivoire nettement plus performante.
12:13 Vous avez été ministre de M. Ouattara pendant 5 ans.
12:17 Mais fondamentalement, qu'est-ce qui vous sépare de lui sur le plan du contenu ?
12:26 Parce que vous avez globalement quand même la même vision de la politique.
12:29 Alors est-ce que c'est une question de méthode, une question de priorité ?
12:32 Vous savez, c'est pour ça qu'il faut arriver à changer de logiciel à un moment donné.
12:40 Le président Ouattara, que je connais bien, honnêtement, c'est un monsieur qui est un
12:45 bosseur, qui comprend très bien les enjeux et tout ça.
12:48 Mais il n'a pas eu forcément l'équipe dans son premier cercle, dans son deuxième cercle,
12:55 qui a la capabilité de mener la Côte d'Ivoire là où on souhaiterait qu'elle arrive.
13:00 Et c'est ça les travers, malheureusement, de la politique, c'est que vous faites avec
13:06 l'équipe que vous avez.
13:08 Donc il est fidèle en amitié, il a conservé beaucoup de personnes à ses côtés, mais
13:14 ces personnes ne lui rendent pas forcément service.
13:16 Je le dis en toute honnêteté.
13:18 Comment est-ce que vous pourriez, vous, le faire différemment ?
13:21 Vous pensez que vous avez à disposition au sein du PDCI une équipe plus performante ?
13:27 Certainement.
13:28 Pourquoi ?
13:29 Écoutez, qu'est-ce que le RHDP passe son temps à faire ?
13:34 À débaucher des cadres au niveau du PDCI.
13:37 Pourquoi ? Parce qu'il a besoin de ses ressources humaines.
13:40 Les cadres militants du PDCI, je peux vous dire qu'ils ont été bien formés depuis
13:46 une époque ou même aujourd'hui, et ils sont prêts à tenir la Côte d'Ivoire.
13:51 Si je vous demandais de me dire quels sont les plus grands mérites du président Ouattara,
13:57 c'est sa vision, sa compréhension des problèmes ?
14:01 D'abord, c'est un bosseur, je le dis.
14:05 Il comprend bien les enjeux.
14:08 C'est quelqu'un de déterminé, de fidèle en amitié.
14:13 Alors, qu'est-ce qui pêche à votre avis ? C'est vraiment l'entourage ?
14:22 Non, il n'y a pas que ça. Vous savez, nous, on est attaché au PDCI.
14:27 Le PDCI et le RDA, c'est le parti fondateur de la Côte d'Ivoire.
14:32 Pour nous, c'était impensable de voir le PDCI disparaître.
14:35 Donc déjà, on aurait pu s'accorder sur beaucoup d'autres choses, ce n'est pas le problème.
14:40 Mais voir le PDCI disparaître, non.
14:44 Ils ont accepté, eux, que le RDA disparaisse. Mais ça, c'est eux.
14:50 Le premier qui a prononcé le mot, l'idée d'un parti commun ou unique, c'est quand même le président Bénier.
14:59 Et puis, il en a présidé toutes les étapes. C'était lui qui était le patron des commissions qui travaillait sur ces fusions.
15:05 C'est vrai.
15:06 Je pense qu'il savait où ils allaient.
15:08 Dans notre entendement, le parti unifié existait déjà. C'était le PDCI.
15:13 Les autres partis, à l'exception du FPI de l'époque, sont venus du PDCI.
15:21 Donc, s'il n'y a plus de problème entre nous, qu'ils reviennent tous au PDCI.
15:26 Et nous avions notre parti unifié.
15:28 Dans votre entendement, mais il y a quelquefois des évidences...
15:31 Dans l'entendement de l'ensemble des ministères...
15:33 Il y a quelquefois des évidences qu'il vaut mieux dire, parce que quand on reste dans le non-dit, on voit où ça mène.
15:37 Oui, mais pour nous, c'était évident.
15:39 Maintenant, croyez-moi, nous l'avons suffisamment affirmé.
15:43 Tout le monde le sait.
15:45 OK. Nous faisons une courte pause pour laisser la place au journal et nous nous retrouvons juste après.
15:50 Retour sur le plateau de Droit dans les yeux. Nous sommes avec M. Jean-Louis Billon.
15:55 Alors, M. Billon, plaçons-nous dans l'hypothèse heureuse pour vous, où vous emportez cette élection de 2025.
16:02 Quelles seraient vos priorités en tant que président et que feriez-vous différemment de l'équipe qui est aujourd'hui en place ?
16:11 D'abord une Côte d'Ivoire beaucoup plus unie, où aucun Ivoirien ne se sentira exclu du processus de développement du pays.
16:19 Je pense qu'il y a des régions entières où des personnes qui se pensent aujourd'hui exclus et ne pas participent au processus.
16:30 Que vous soyez de telle ou telle partie, de telle ou telle ethnie, de telle ou telle religion, avec Jean-Louis Billon, tout le monde sera pris en compte.
16:37 Ce n'est pas parce que vous êtes d'un parti politique ou que vous avez affiché une opinion politique différente de la mienne que vous serez sanctionné.
16:46 Le tabouret ne vous sera pas enlevé parce que vous avez exprimé une opinion différente.
16:53 C'est une Côte d'Ivoire plus juste. La surpolitisation de la vie sociale en Côte d'Ivoire a malheureusement fait beaucoup de tort à l'unité nationale.
17:04 Alors vous êtes un entrepreneur à la base, un dirigeant du groupe Sivka, le groupe qui a été fondé par votre père, avant même peut-être d'être un homme politique.
17:17 Et puis vous avez été aussi président de la Chambre de commerce et d'industrie de Côte d'Ivoire pendant une dizaine d'années.
17:21 En quoi ce parcours d'entrepreneur, d'industriel marque-t-il votre manière de faire de la politique et de regarder et d'aborder les problèmes ?
17:32 D'abord dans la gouvernance, dans la gestion, en temps difficile et en temps facile, et également dans la prévision par rapport au futur.
17:45 Je travaille sur la pérennité. Il faut préserver les acquis et avoir des perspectives. Il faut donner des perspectives aux jeunes.
17:57 Aujourd'hui, un jeune qui sort de l'école se pose beaucoup de questions sur son avenir.
18:04 Mais à partir du moment où vous avez su bâtir un ensemble économique cohérent, vous avez donné des perspectives à ce jeune.
18:13 À votre avis, qu'est-ce que les Ivoiriens attendent d'un président de la République ? Quel président vous-même seriez-vous ?
18:23 Un président à l'écoute et proche du peuple.
18:26 Comment on fait ça ? Parce que quand on est dans un palais présidentiel, forcément ça éloigne.
18:30 Vous savez, par exemple, 90% du temps, je conduis ma propre voiture. Que ce soit en ville, sur les routes, sur les pistes, je conduis ma propre voiture.
18:45 Donc, tout ce qui se passe autour de moi, je regarde, j'écoute, j'observe, j'analyse et je suis formaté pour chaque fois avoir une analyse et une proposition en face.
18:59 Et le fait d'être venu à la politique alors que vous avez une activité et de ne pas avoir été, j'allais dire, un professionnel de la politique toute votre vie,
19:10 ça vous permet d'aborder les choses différemment ?
19:14 Oui, bien sûr. Déjà, les enjeux économiques et sociaux, moi je les vis tous les jours.
19:21 Je rappelle que Sivka, c'est un très gros employeur, c'est peut-être le plus gros employeur de Côte d'Ivoire.
19:26 Et quand vous avez affaire à des travailleurs, à des employés, vous touchez du doigt leur quotidien.
19:34 Et en politique, trop souvent, on oublie le quotidien des Ivoiriens.
19:41 Ils ont besoin de se loger, de se nourrir, de se vêtir, de se transporter, de s'éduquer, d'éduquer leurs enfants, de se divertir,
19:49 donc tout dans un environnement de sécurité. Et tout ça, le politique semble l'oublier.
19:59 Mais quand je dis semble l'oublier, c'est une réalité.
20:03 Semble l'oublier, vous voulez dire une fois dans les palais nationaux ?
20:07 Une fois dans les palais nationaux, oui. Une fois dans les palais nationaux ou même dans un ministère.
20:12 Il faut penser au quotidien des Ivoiriens. Il faut penser à leurs souhaits, à leurs attentes.
20:22 Il y a trop de jeunes, malheureusement, en Côte d'Ivoire, en Afrique en général, mais en Côte d'Ivoire en particulier,
20:29 qui vont à l'étranger trouver réponse à leurs attentes, tout simplement parce qu'ils ne trouvent pas de réponse ici.
20:38 Et les jeunes Ivoiriens ou Africains ne sont pas différents de ceux du reste du monde.
20:45 On aspire tous à avoir une belle démocratie, on aspire tous à avoir un logement, un travail, pouvoir élever une famille.
20:56 Ils ne sont pas différents.
20:58 Prenons quelques dossiers, justement, pour voir un peu comment vous voyez les choses.
21:02 Le social et la santé, d'abord. Vous avez récemment mis en cause la couverture maladie universelle, la CMU,
21:09 comme étant non-efficiente et on vous a vu récemment brandir votre carte CMU dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
21:16 Alors, au-delà de l'image un peu frappante, qu'est-ce que vous vouliez dire ?
21:20 D'abord, il faut rappeler que c'était lors d'un débat à l'Assemblée nationale.
21:25 Donc, ce n'était pas quelque chose que je voulais faire en ville pour marquer le coup.
21:30 Donc, nous étions dans un débat entre députés et moi j'ai brandi ma carte en disant "mais à quoi sert-elle ?"
21:38 Elle ne sert pas aujourd'hui parce que le système ne fonctionne pas.
21:42 Vous pouvez expliquer ça, pourquoi ça ne fonctionne pas ?
21:45 Les pharmacies vous disent que ça ne fonctionne pas, les médecins vous disent que ça ne fonctionne pas.
21:50 Moi, j'ai présenté ma carte dans un hôpital, on m'a rionné littéralement.
21:55 Peut-être qu'à Abidjan ça marche, mais ici ça ne marche pas.
21:58 C'est une carte nationale, il n'est pas dit qu'elle ne doit marcher qu'à Abidjan.
22:02 Quand on dit "marche", ça veut dire quoi ?
22:05 Ça voudrait dire qu'on ne paye pas ou qu'on paye moins ?
22:09 L'assurance prend en compte, la CMU prend en compte certains médicaments, certaines prestations à hauteur de 70%,
22:21 donc vous devez payer 30%.
22:23 Mais quand vous arrivez dans une pharmacie, ils étaient supposés avoir des stocks et ces stocks étaient inexistants.
22:28 C'est intéressant parce que depuis ce buzz fait par cette histoire de CMU,
22:34 il faut savoir que c'est peut-être passé inaperçu,
22:37 mais lors des pharmaciens a été convoqué par la direction de la CMU, ils ont revu le système, donc ça a servi à quelque chose.
22:44 Une opposition, ça sert aussi à ça, à vous interpeller et à vous permettre,
22:49 si vous écoutez l'opinion contraire, de vous corriger et de vous améliorer.
22:57 C'est pour ça que c'est sain d'avoir une opposition dans un pays.
23:00 Donc au lieu de dire "je mets de côté toutes les attaques personnelles, ce n'était pas le sujet".
23:06 Vous voulez parler du ministre en charge du dossier qui nous a aidé ?
23:09 Il y en avait d'autres.
23:10 Je pense que le malheureux avait un dossier difficile à défendre, c'est un avocat de formation,
23:20 il n'a pas défendu la CMU, il a attaqué Jean-Louis Guillaume.
23:25 Alors votre sujet, vous êtes préoccupé parce que c'est souvent sur ces thèmes-là que vous intervenez,
23:32 la lutte contre la pauvreté, l'alphabétisation, l'accès à l'eau.
23:36 On vous a entendu cette année dénoncer la façon dont les actions de développement étaient réparties.
23:44 Pensez-vous que l'on puisse faire véritablement différemment et plus vite que ce qui est fait actuellement ?
23:50 J'ai dit une chose, aucun Ivoirien ne doit se sentir exclu.
23:54 Donc vous devez pouvoir dialoguer avec les Ivoiriens, leur expliquer où vous voulez les amener,
24:00 où vous voulez amener le pays, leur expliquer l'état des lieux exacts de la nation.
24:07 S'il manque de l'eau dans mon département à Tabacala, il en manque aussi dans d'autres départements.
24:15 Donc dans une gestion équitable, vous ne devez pas procurer de l'eau qu'à un seul département.
24:25 Mais regardez le problème dans ce sens.
24:27 Est-ce que vous pensez véritablement que les responsables en charge de ces dossiers au niveau du gouvernement ou de l'état
24:35 sont dans l'idée d'avoir une gestion inéquitable de l'eau par exemple ?
24:40 Dans le vécu, oui. Dans le vécu, nous avons des problèmes qui ne sont pas résolus.
24:47 Il y a des problèmes qui ne sont pas résolus. Mais alors qu'est-ce qu'on fait ?
24:50 Parce que je ne pense pas qu'ils aient envie de ne pas résoudre.
24:52 En attendant, il n'y a rien qui se passe. Beaucoup de problèmes sont dénoncés, sont exprimés.
24:58 Et il y a des choses que l'on fait qui ne sont pas urgentes et qui pourraient permettre de faire quelque chose de plus urgent.
25:08 Donc ça, ce sont des réalités.
25:10 L'urgence, justement, concerne le bien-être des Ivoiriens d'abord.
25:16 Cette notion d'équité que vous mettez beaucoup en avant, pour vous, c'est une manière de penser la gouvernance ?
25:22 Oui, parce que je pense qu'un état est là pour assurer l'égalité des chances.
25:27 Ce n'est pas favoriser des intérêts particuliers.
25:32 Mais faire en sorte que chaque Ivoirien se dise « dans mon pays, j'ai une chance de réussir si je la saisis.
25:40 Et je ne serai pas discriminé pour telle et telle raison. »
25:43 Il faut pouvoir garantir cette égalité des chances.
25:46 C'est la raison pour laquelle vous devez faire plus pour les économiquement faibles que pour ceux qui sont nantis.
25:55 Donc s'il y a une justice, elle serait là.
26:01 De dire qu'il faut faire plus pour certains, mais simplement parce qu'ils sont plus faibles que pour ceux qui sont plus forts.
26:09 Prenons un autre dossier. Vous venez d'intervenir au Patronat sur le thème de l'industrie.
26:13 Dans le plan national de développement 2021-2025, le gouvernement donne une priorité à l'industrialisation de l'économie,
26:22 à la transformation des matières premières ici. C'est un sujet que vous connaissez bien, évidemment.
26:28 Vous partagez cet objectif ?
26:30 Oui, bien sûr.
26:31 Mais ?
26:32 Mais, après, qu'est-ce qu'on met en place pour que ce soit une réalité ?
26:36 La méthode pour y parvenir ne vous convient pas.
26:39 Quand vous avez une fiscalité qui n'est pas incitative au développement industriel,
26:44 quand vous avez une situation monopolistique au niveau du port, des ports,
26:51 donc ça grève votre compétitivité, la compétitivité générale de l'économie ivoirienne n'est pas au rendez-vous.
27:01 Quand vous avez des entreprises à qui on dit que la pression fiscale n'est pas si forte,
27:06 alors qu'en réalité elle est extrêmement forte…
27:09 Et vous la vivez, vous, en tant que chef d'entreprise ?
27:11 Bien sûr, on la vit. Le calcul se fait tout bêtement sur l'ensemble de la population,
27:16 alors que l'ensemble de la population n'est pas soumise à l'impôt de la même manière.
27:21 Donc on dit, oui, nous sommes à 17 %, on peut aller à 30 %.
27:26 Donc en réalité, vous avez des entreprises qui sont plus près des 60 % que des 17 %.
27:32 Ah oui.
27:33 Voilà, ça c'est une réalité.
27:35 Et après, il y a tout le système financier, l'État lui-même dans les mesures d'accompagnement,
27:45 vous avez les terrains industriels et les zones industrielles qui sont mal pensées.
27:52 On se compare souvent à d'autres pays africains,
27:55 alors qu'il faudrait se comparer à des pays qui sont compétitifs et qui ont fait cet exercice déjà.
28:01 L'environnement des affaires a été quand même considérablement augmenté depuis dix ans.
28:05 Et d'ailleurs, dans les classements internationaux, la Côte d'Ivoire a monté pas mal d'échelons.
28:11 On a progressé, mais on reste dans la moitié mauvaise du classement,
28:17 alors que d'autres pays africains sont dans la bonne moitié du classement.
28:21 Et puis, je compare.
28:23 Lequel par exemple ?
28:24 Je pense à l'île Maurice par exemple, au Botswana.
28:27 L'île Maurice, c'est un paradis fiscal.
28:29 On ne peut pas transformer un pays comme la Côte d'Ivoire à zéro impôt.
28:32 Il vaut mieux être dans un paradis fiscal que dans un enfer fiscal.
28:35 S'il y a des paradis, c'est qu'il y a un enfer ailleurs.
28:38 Donc, il faut regarder la performance.
28:41 Mais comment on fait les routes après, les hôpitaux, les écoles ?
28:44 Et comment ils le font eux ? Ils ont des routes, ils ont des hôpitaux, ils construisent tout ça.
28:48 Vous pensez que la Suisse vit sous un seuil de pauvreté ?
28:54 Pas trop.
28:55 C'est un des cinq pays au monde qui a les plus belles performances.
28:58 Et tout le monde voit la Suisse comme un paradis fiscal.
29:01 Donc non, il ne faut pas penser à un paradis fiscal, il faut penser à un fiscalisme.
29:07 Pour un Français, les États-Unis d'Amérique constituent un paradis fiscal.
29:13 Pour un Ivoirien, oui.
29:20 On se dit que si on avait la fiscalité française, ce serait déjà pas mal ?
29:24 Oui, déjà, ce serait pas mal.
29:27 D'accord.
29:28 Il faut voir ce qu'il y a derrière la fiscalité aussi.
29:31 C'est que quand vous payez des impôts et qu'en retour vous avez des routes,
29:36 vous avez une sécurité, vous avez un système de santé, vous avez un système éducatif,
29:42 quand vous n'avez pas tout ça, vous vous dites…
29:46 L'une des grandes préoccupations actuelles de la population, et d'ailleurs c'est partout dans le monde,
29:51 c'est évidemment le coût de l'énergie, l'inflation des produits de base dues à la pandémie de Covid et à la guerre en Ukraine.
29:59 Que faut-il faire pour mieux protéger les Ivoiriens de ce point de vue-là ?
30:04 Parce que le gouvernement a fait des choses, il subventionne considérablement l'essence,
30:09 qui est peut-être la moins chère de la sous-région, il y a des prix plafonnés pour les produits de première nécessité.
30:17 Qu'est-ce qu'il faut faire d'autre ?
30:20 C'est en cela que le fait que nous n'ayons pas suffisamment d'industrie nous pénalise.
30:25 Trop d'interdépendance et nous sommes obligés d'importer beaucoup trop aujourd'hui.
30:30 On doit pouvoir fabriquer beaucoup plus ici.
30:33 Quand le gouvernement prend certaines décisions en disant "nous allons bloquer tel prix",
30:38 il faut voir s'il y a une conséquence, et si la conséquence ne nous est pas favorable, il faut tout de suite pouvoir changer.
30:46 Vous avez un exemple que je connais qui concerne l'industrie du sucre.
30:52 On dit "bloquer les prix du sucre", d'accord, donc les prix du sucre sont bloqués.
30:57 Mais le Ghana voisin, qui lui achète son sucre beaucoup plus cher aujourd'hui parce qu'il l'achète sur le marché international,
31:03 les prix ont flambé, les distributeurs ivoiriens vendent au Ghana parce que les Ghanaiens sont prêts à payer plus cher.
31:13 Du coup on est en manque de sucre ici.
31:18 Je comprends maintenant.
31:20 Voilà une décision où justement un État doit être à l'écoute de son monde économique.
31:28 Mais quand je dis une écoute, c'est une vraie écoute.
31:30 Et ne pas penser que le monde économique n'est là que pour rouler l'État.
31:35 Parce qu'ils se disent "non, il veut faire de l'argent", mais pas du tout.
31:39 Comment est-ce que vous vous positionnez sur des sujets comme le changement climatique,
31:44 la mutation du système économique et financier vers une économie plus verte et tout ça ?
31:49 Est-ce que c'est des sujets de préoccupation pour un dirigeant politique qui aspire à diriger un pays
31:56 qui est en voie d'émergence et qui a des problèmes concrets à résoudre ?
32:00 Déjà, en tant que chef d'entreprise, nous on a intégré la responsabilité sociétale de l'entreprise.
32:07 Je vous ai parlé de pérennité dans ce que nous faisons.
32:13 Et si on ne fait pas attention à toutes les questions environnementales,
32:17 nos entreprises également sont en péril pour demain.
32:20 Donc oui, c'est une préoccupation.
32:23 Et sur ce plan-là, je pense que la Côte d'Ivoire n'a malheureusement pas de vraie politique.
32:29 Il n'y a toujours pas de recyclage.
32:31 De recyclage organisé, structuré.
32:34 Comme une filière qui donne du travail.
32:38 Qui récupère de nos déchets, qui donne du travail et qui permet de réutiliser et de redonner un cycle de vie
32:44 à différents produits.
32:46 Le plus facile à identifier, ce serait les sachets plastiques et toutes les matières plastiques.
32:51 Mais nous avons détruit notre forêt et il n'y a pas de véritable programme de reforestation
32:59 ou de changement de système d'exploitation forestière.
33:04 Aujourd'hui, on n'exploite plus une forêt comme par le passé.
33:08 On plante des arbres, on a une ferme d'arbres et c'est celles-là que l'on exploite.
33:13 Et il y en a qui ne sont pas touchées et d'autres...
33:16 Mais c'est un système de génération en génération qui se met en place.
33:20 Exactement.
33:21 Mais à un moment donné, il faut le commencer.
33:23 Tout à fait.
33:24 Les guerres napoléoniennes ont décimé les forêts en Europe.
33:27 Aujourd'hui, il y a plus de forêts en Europe qu'avant les guerres napoléoniennes.
33:31 Parce que les guerres napoléoniennes avaient besoin du bois pour faire les navires.
33:36 Vous êtes au Canada, vous êtes aux États-Unis, ils utilisent beaucoup le bois.
33:43 Mais ils reflètent aussi un peu.
33:45 Ce sont des fermes, voilà, avec des essences particulières.
33:48 Alors, vous êtes aujourd'hui député, mais vous avez été président de région,
33:52 vous avez été maire de Bacala.
33:55 Il n'y a qu'un poste qui manque.
33:58 On voit bien.
34:01 À mon CV.
34:03 Effectivement.
34:04 Mais est-ce que justement ces gouvernances de collectivité territoriale sont des expériences
34:12 qui peuvent vous servir pour une gouvernance éventuelle de l'État ?
34:16 Est-ce que ça a été comme des laboratoires d'idées, on va dire ?
34:19 Oui, bien sûr.
34:20 Vous avez testé des choses ?
34:21 Bien sûr. Déjà, je vois la structuration des communes, des régions, les faiblesses
34:31 qui sont les leurs, la faiblesse du système même de décentralisation en Côte d'Ivoire
34:38 et qui doit être améliorée.
34:42 Et puis, quand vous gérez une commune, c'est la vie en commun.
34:46 Là, vous touchez au quotidien des populations.
34:50 La propriété de la ville, la sécurité dans la ville, la gouvernance.
34:55 Quand on me dit à moi que le racket et tout ça existait difficile de l'enlever,
35:03 pour ceux qui se souviennent de ma gestion de la commune de Dabacala,
35:08 j'avais mis un terme net.
35:11 Un terme net.
35:13 Alors bon, les gendarmes qui étaient là-bas, plus personne ne rackettait qui que ce soit.
35:19 Ce sont des réalités.
35:21 Et si c'est possible à une petite échelle, c'est possible à l'échelle nationale.
35:25 Alors, nous arrivons doucement au terme de cette émission.
35:29 Les Ivoiriens en savent un peu plus et je pense qu'ils en sauront de plus en plus
35:34 sur le billon public.
35:36 Ils en savent toujours assez peu sur la personnalité de Jean-Louis.
35:40 Est-ce que vous êtes prêt à fendre l'armure pour aller vers les Ivoiriens
35:48 et pour les convaincre que vous êtes l'homme qu'il faut au moment où vous n'avez rien ?
35:55 Les Ivoiriens, ils me verront. Il y a 110 départements.
35:58 Je ferai les 110 départements.
36:00 J'irai dialoguer avec les Ivoiriens.
36:03 Même si j'ai une idée générale des attentes des uns et des autres,
36:10 je vais les entendre de mes oreilles, je vais les voir à mes propres yeux
36:16 et je vais toucher aux réalités partout.
36:19 J'ai déjà fait l'ensemble de la Côte d'Ivoire en tant que président de chambre de commerce.
36:23 Je suis parti partout. En pleine crise ailleurs.
36:27 Puisqu'à l'époque, il y avait les zones centre nord et ouest du pays qui étaient occupés.
36:33 Donc, pendant la crise et après la crise.
36:36 Et maintenant, je vais le faire à nouveau.
36:41 Donc, pour moi, c'est un impératif.
36:44 Est-ce que c'est aussi une manière d'abolir ce que je pourrais mettre entre guillemets
36:49 la distance de classe, puisque vous êtes issu d'une grande famille d'industriels
36:54 et que, bien évidemment, il faut aller toucher du doigt ce que vivent les Ivoiriens
37:00 qui éprouvent souvent des difficultés à vivre récemment ?
37:03 Je n'ai pas attendu d'être candidat pour connaître les réalités.
37:08 Je connais les réalités depuis tout petit, parce que nous vivons en Côte d'Ivoire.
37:17 Et je vais partout, comme je l'ai dit.
37:20 Mais vous avez dit une chose, et c'est vrai, j'ai été chanceux dans ma vie.
37:28 Et il est bon de partager cette chance et de faire en sorte que plus d'Ivoiriens soient chanceux.
37:34 De faire en sorte que plus d'Ivoiriens, comme je parlais d'égalité des chances,
37:38 puissent se dire un jour « je peux arriver à monter une entreprise et à l'amener au plus haut niveau ».
37:44 Je leur offrirai cette opportunité parce que je sais ce qu'il faut
37:50 pour que nos entreprises vivent dans un environnement bien meilleur que ce que nous avons aujourd'hui.
37:55 Merci beaucoup Jean-Louis Billon de nous avoir accueillis chez vous
37:58 et d'avoir répondu à nos questions.
38:00 C'est peut-être une première pierre qui est posée sur un chemin qui va être encore long d'ici à 2025.
38:07 Nous vous suivrons, nous vous accueillerons à nouveau en temps utile.
38:11 Et encore une fois, merci d'avoir répondu à nos questions.
38:14 Merci de votre attention, à la prochaine fois.
38:17 [Musique]
38:30 [SILENCE]

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