Porte-parole du ministère de l'Intérieur Camille Chaize, était l’invité de Laurence Ferrari dans #LaMatinale sur CNEWS.
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00:00 Bonjour Camille Chess, bienvenue dans la matinale de CNews.
00:02 Treizième journée de mobilisation, on l'a dit, contre la réforme des retraites.
00:05 Une journée sous haute tension.
00:06 À quoi sont très attentifs les forces de l'ordre aujourd'hui ?
00:09 Alors, on va être très présents pour éviter qu'il y ait des incidents sur ce cortège.
00:15 Les douze derniers manifestations intersyndicales se sont bien passées
00:18 grâce à une très forte mobilisation des forces de l'ordre,
00:21 grâce aussi à des préparatifs de ces manifestations qui étaient adéquats.
00:25 Aujourd'hui, on est très nombreux, 12 000 policiers et gendarmes sur l'ensemble du territoire.
00:29 C'est un peu plus que lors des dernières manifestations ?
00:31 C'est un peu plus que lors des dernières manifestations
00:32 parce que des informations, des renseignements territoriaux,
00:36 les prévisions font qu'il y aura beaucoup de manifestants
00:39 et possiblement aussi quelques personnes radicalisées,
00:42 des éléments radicaux qui peuvent à tout moment faire dégénérer le cortège.
00:47 Radicaliser, ça veut dire quoi ? Fichés S ou ?
00:49 Non, pas fichés S, des Black Blocs notamment,
00:52 ou des individus radicaux de ce qu'on appelle le radicalisme violent.
00:56 On estime entre 1 000 et 2 000 possiblement.
00:59 C'est beaucoup et c'est pour ça qu'on a adapté le dispositif.
01:02 Il y a deux risques particuliers, les fins de manifestation, on le sait.
01:07 Les afters ?
01:08 C'est ce qu'a dit M. Niaise il y a quelques instants, effectivement.
01:12 Les fins de manifestation peuvent être complexes.
01:14 Et puis des fois, on a au moment des pré-cortèges des difficultés
01:17 avec ces éléments qui peuvent exercer des violences et donc stopper les manifestants.
01:21 Et quand on stoppe les manifestations, on ralentit le cortège
01:24 et on empêche finalement les manifestants de s'exprimer.
01:27 À l'intérieur du cortège proprement dit,
01:29 on n'a jamais eu lors des dernières intervalles syndicales des difficultés.
01:32 Juste pour revenir sur ces Black Blocs,
01:34 1 000 à 2 000 éléments dont certains viennent de l'étranger.
01:37 Vous nous confirmez cette information ?
01:38 Oui et ce n'est pas si fréquent que cela,
01:40 mais de plus en plus, grâce aux services de renseignement,
01:43 on arrive à voir lorsqu'il y a des convergences venues de l'étranger.
01:46 Et ça peut être le cas effectivement aujourd'hui.
01:47 C'est pour ça qu'on est très présents, en même temps très déterminés.
01:50 Et en même temps, on a acquis cette expérience des dernières manifestations.
01:53 On sait que ça peut très bien se passer avec certaines précautions
01:58 et certaines préparations qu'on a mises en œuvre.
02:00 Par exemple ?
02:01 Par exemple, l'utilisation des drones, c'est très récent et ça fonctionne très bien.
02:05 Ça nous aide.
02:05 C'est des dispositifs vraiment demandés par les forces de l'ordre sur le terrain.
02:10 Quand ils sont déployés, cela nous permet de mieux être présents,
02:13 d'être présents au bon endroit, au bon moment.
02:15 C'est vraiment des dispositifs qu'on appelait de nouveaux
02:17 et on est très contents qu'ils puissent être déployés.
02:18 Et qui vous permet de quoi ?
02:19 De reconnaître précisément tel ou tel individu ?
02:21 De faciliter la procédure judiciaire ensuite ?
02:24 Alors non, on les utilise vraiment en termes de surveillance, en préparation.
02:28 Ça nous permet de mieux déployer nos moyens au bon endroit, au bon moment.
02:31 Je vous donne un exemple hors de ce contexte.
02:33 Mais par exemple, quand on prépare un événement comme la fête de la musique,
02:36 ça nous permet d'aller faire des reconnaissances sur les toits des immeubles
02:38 pour voir s'il n'y a pas des cocktails Molotov en préparation.
02:41 Ça nous permet aussi de déployer au bon endroit les forces de l'ordre
02:44 quand on voit des rassemblements qui se regroupent.
02:46 Et tout ça, c'est du temps gagné.
02:47 Et sur des manifestations, du temps gagné, c'est des violences évitées.
02:50 La justice a contesté l'utilisation d'un certain nombre de ces drones,
02:54 au Havre notamment.
02:56 Elle a fini par valider le dispositif, mais en restreignant la plage horaire.
02:59 Comment est-ce que vous trouvez que ça...
03:01 C'est une victoire ou c'est une semi-victoire ?
03:03 Alors c'est des associations, des militants qui contestent.
03:05 Et c'est la justice qui tranche.
03:06 Et nous, on respecte scrupuleusement la justice qui s'est passée au Havre.
03:10 Effectivement, la justice a validé notre dispositif,
03:12 mais nous a demandé des adaptations qu'on a mises, bien entendu, en œuvre.
03:16 Une réduction dans le temps, donc un délai plus court.
03:19 Et puis une réduction du périmètre.
03:20 C'est très habituel et très normal, finalement,
03:23 quand on met en place des nouveaux dispositifs comme les drones,
03:26 ou quand on a un nouvel environnement qu'on s'adapte.
03:29 Et le droit est là pour nous aider à nous y adapter.
03:31 Donc on a pris bonne note de tout cela et on l'adaptera au mieux.
03:33 Pour Paris, la décision tombera à 9h ce matin.
03:36 Donc ça veut dire qu'il y a une possibilité, encore une fois,
03:38 de restriction des plages horaires, d'utilisation de ces drones pour la manifestation.
03:41 C'est tout à fait possible.
03:42 Et nous, on respectera de toute manière le droit,
03:44 qu'il soit administratif ou judiciaire.
03:45 Et c'est normal, une fois de plus, quand on met en place un nouveau dispositif.
03:48 Donc on est très content qu'on puisse le déployer,
03:50 qu'il y ait des petites adaptations.
03:51 Mais cela reste très marginal par rapport à l'étendue des avancées
03:54 que ce dispositif va nous permettre de mettre en œuvre.
03:56 Gérald Darmanin a mis les préfets en alerte.
03:58 Il leur a demandé à tous, par SMS, d'être personnellement présents
04:02 avec les forces de l'ordre, auprès des forces de l'ordre,
04:04 et en lien avec les syndicats.
04:05 Il y a vraiment une grosse tension sur cette journée du 1er mai.
04:09 Ce n'est pas parce qu'il y a une grosse tension sur cette journée du 1er mai,
04:11 c'est parce que les chefs doivent être près de leurs troupes et le préfet...
04:14 Ils ne le sont pas toujours, donc.
04:16 Si, ils le sont, mais aujourd'hui, c'était important de le rappeler.
04:18 Les préfets doivent être près des forces de l'ordre.
04:20 C'est des moments importants.
04:21 Les préfets sont des grands serviteurs de l'État extrêmement engagés.
04:25 Et je pense qu'ils l'auraient fait très naturellement.
04:26 Mais des fois, c'est mieux en le disant.
04:28 Il y a quand même des villes en dehors de Paris
04:30 qui retiennent l'attention des renseignements territoriaux.
04:33 Nantreine et Toulouse, pareil, gros dispositif de sécurité dans ces trois villes.
04:37 Oui, on fait toujours en amont des notes de renseignements
04:41 qui permettent de voir effectivement ce qui est prévu par les manifestants,
04:44 par les militants, la manière aussi dont vont s'exprimer les idées.
04:48 Est-ce qu'il y aura des sit-ins ?
04:48 Est-ce qu'il y aura des moments particuliers ?
04:51 En fonction de ça, on adapte les dispositifs.
04:53 Vous avez cité quelques villes, mais il y en a d'autres.
04:54 Et à chaque fois, on évolue par rapport à ces éléments de renseignement
04:58 qui nous permettent d'être pertinents et de calibrer le dispositif de sécurité.
05:01 Je reviens juste d'une question sur les Black Blocs
05:03 qu'on évoquait au début de l'entretien, mis à 2 000 éléments.
05:06 Les Français se demandent pourquoi on n'arrive pas à les interpeller en amont ?
05:09 On sait d'où ils viennent, a priori.
05:10 Certains viennent de l'étranger.
05:11 Pourquoi est-ce qu'on n'arrive pas à les empêcher de nuire ?
05:13 Alors, il y en a un certain nombre
05:15 pour lesquels il y a des interdictions d'entrer sur le territoire.
05:17 Donc, il y en a un certain nombre qui sont stoppés.
05:20 Et puis, durant le moment de la manifestation,
05:22 ce n'est pas toujours le bon moment pour interpeller.
05:24 Il faut parfois davantage rassembler les éléments judiciaires
05:27 et à l'interpeller à froid,
05:28 plutôt que créer des tensions supplémentaires par l'usage de la force.
05:32 Donc, à chaque fois, c'est un équilibre à trouver, un rapport bénéfice-risque.
05:36 Il n'y a pas de règle générale, mais il y a plusieurs possibilités.
05:39 La prévention, donc empêcher en amont d'arriver,
05:41 le flagrant délit au moment des faits,
05:43 et des fois, laisser quelques heures, quelques jours
05:45 pour rassembler des éléments de preuve,
05:47 ça peut au final être plus efficace,
05:49 même si c'est moins visible.
05:50 Et des fois, les sanctions judiciaires vont être plus importantes.
05:53 Et c'est ça aussi qu'on cherche, c'est viser le long terme,
05:56 mettre hors d'état de nuire ces personnes pour longtemps.
05:58 Et des fois, la procédure judiciaire qui va prendre quelques heures
06:00 ou quelques jours sera plus efficace.
06:01 Mais ça ne les empêche pas de casser.
06:03 Et c'est ça qu'ils font, ces voix.
06:04 Sur le moment, et c'est ça qu'ils voient.
06:05 Et c'est pour ça qu'il faut expliquer.
06:06 Merci de me poser la question.
06:07 D'accord.
06:08 Est-ce que l'esprit de revanche que notaient les renseignements territoriaux
06:12 est un élément qui vous inquiète ?
06:14 Ça fait partie des...
06:15 Vous avez réagi dans cette manifestation d'après cette note.
06:17 Ça fait partie des éléments, effectivement,
06:20 qui font qu'on a réalisé un dispositif un peu plus important
06:24 que lors des dernières intersyndicales.
06:25 Et ce sur quoi on est particulièrement attentifs, effectivement.
06:28 Autre journée à Augrice, c'était celle de samedi soir,
06:31 et la finale au Stade de France de la Coupe de France.
06:35 Finalement, les choses se sont plutôt bien passées.
06:36 Il y avait un énorme dispositif de sécurité.
06:38 Oui, une fois de plus.
06:39 On avait vraiment su tirer les enseignements des dysfonctionnements
06:44 lors du match de la finale de la Ligue des champions il y a quelques mois.
06:48 Le dispositif, ici, était bien pensé, bien conçu,
06:53 bien exécuté aussi par les forces de l'ordre.
06:54 Donc, on peut s'en réjouir.
06:56 Chaque fois que ça se passe bien, on est heureux de ce dispositif.
06:59 Et pour nous, c'était important.
07:00 On voit que le sport peut être une fête.
07:01 À l'approche de la Coupe du monde de rugby, à l'approche des Jeux olympiques,
07:04 on voit qu'on a su tirer les leçons du passé, qu'on s'est se réinventé.
07:08 Vous parlez de la finale de la Ligue des champions.
07:09 Tout à fait, on s'est se réinventé, on s'est travaillé autrement,
07:11 on s'est mis en place des dispositifs où les gens peuvent être heureux,
07:14 assister à un match, faire la fête.
07:16 Et c'est ça qu'on attend aussi du sport, tout en ayant une sécurité garantie.
07:19 Et c'est ça qu'on va continuer à faire dans les mois à venir.
07:21 Le match n'a pas été politisé, comme le redoutaient certains.
07:24 On n'a pas entendu énormément de sifflets contre le chef d'État.
07:27 Pas de carton rouge, brandi, ça aussi, c'est en raison du dispositif de sécurité
07:31 ou c'est juste le sport qui a repris le dessus ?
07:32 Ça, je n'ai pas trop d'avis sur la question, si vous voulez,
07:35 mais ce que je sais, c'est que le dispositif de sécurité y a participé
07:37 en permettant un certain nombre de choses à l'extérieur du stade,
07:42 mais pas à l'intérieur, en scindant bien les débats politiques militants du sport.
07:46 Et c'est ça qu'il faut faire.
07:47 Les déplacements du chef de l'État restent compliqués sur le terrain.
07:51 Ils sont très gourmands en effectifs de l'or.
07:54 Les préfets ont multiplié les paramètres de sécurité
07:56 dans les villes dans lesquelles sera le président,
07:59 avec une contestation sur l'utilisation d'un certain nombre d'articles
08:03 tirés d'une loi antiterroriste.
08:04 Est-ce qu'il faut arrêter d'utiliser ce type de dispositif ?
08:07 Alors, les périmètres de sécurité, il y en a toujours eu.
08:10 La question, c'est quel calibrage pour tout cela ?
08:13 Et là, une fois de plus, on est sur un équilibre.
08:16 On a au sein du ministère de l'Intérieur et des Outre-mer une direction
08:18 en charge des libertés publiques et des affaires juridiques
08:21 qui nous a alertés, en fait, effectivement,
08:24 sur le fait que ces périmètres devaient être bien calibrés
08:27 pour éviter tout contentieux.
08:28 Donc, je pense que les préfets en ont pris effectivement bonne note.
08:30 Alors, vous revenez de Mayotte.
08:32 Vous y étiez jusqu'à hier et c'est très important pour nous
08:34 de vous nous raconter ce qui se passe là-bas.
08:36 1 800 policiers et gendarmes qui sont toujours sur place
08:39 dans le cadre de l'opération Wambushu pour la destruction de Bidonville
08:42 et contre l'immigration clandestine.
08:43 On a l'impression que l'opération est complètement engluée
08:45 en raison de la justice.
08:47 Que se passe-t-il sur le terrain exactement ?
08:48 Alors, pas du tout.
08:50 Pas du tout engluée, cette opération.
08:52 Au contraire, la députée, il y a plusieurs semaines maintenant,
08:54 elle va continuer de longue semaine, plusieurs mois.
08:56 C'est avant tout une opération de sécurisation
08:59 pour lutter contre la délinquance.
09:00 On a des taux de criminalité très importants,
09:02 des homicides qui ont beaucoup augmenté,
09:03 des vols avec armes blanches par exemple.
09:06 Récemment, on a dû fermer des écoles
09:07 parce qu'il y avait des caillassages, des intrusions.
09:09 Il y a vraiment un niveau d'insécurité important.
09:11 Et donc, le but de cette action de police
09:13 et de ce renforcement des forces de l'ordre,
09:14 plus 500 policiers et gendarmes en renfort,
09:18 le but, c'est de retrouver le calme et la paix public à Mayotte.
09:21 C'est ça vraiment l'objectif de ces opérations.
09:23 Ça, c'est le côté délinquance.
09:24 Lutte contre la délinquance.
09:25 Mais tout est lié en fait par l'augmentation de ces contrôles,
09:31 l'intensification de ces contrôles sur terrain.
09:34 Il y a un deuxième levier qui est la lutte contre l'habitat insalubre.
09:36 Il y a environ 5000 hectares de l'île qui est finalement assez petite,
09:41 qui est occupée sans droit ni titre,
09:43 donc avec des tols, des bidonvilles.
09:46 Les gens vivent à même le sol sous des tols.
09:48 Il n'y a pas de courant, d'électricité,
09:50 des conditions totalement indignes et d'une pauvreté.
09:52 Je ne vous parle pas de la violence ou des violences sexuelles
09:55 au sein de ces bidonvilles.
09:57 L'idée, c'est aussi de mettre fin à ces bidonvilles en relogeant,
10:00 en relogeant les personnes qui ont le droit d'être relogées,
10:03 c'est-à-dire les Français, les étrangers en situation légale
10:06 et les personnes qui n'ont pas vocation à rester sur notre territoire
10:08 parce qu'elles sont illégales, de leur permettre
10:11 d'avoir des reconduits de frontières auprès de leur pays d'origine.
10:15 Et moi, ce qui m'a saisi, c'est que les personnes
10:18 qui ont pu être éloignées vers leur pays d'origine la semaine dernière
10:21 étaient contentes de quitter Mayotte
10:22 parce qu'ils vivaient dans des conditions,
10:24 souvent sans manger, sans travailler parfois.
10:26 Et donc, les personnes que j'ai rencontrées
10:28 au centre de rétention administrative qui repartait vers Madagascar,
10:31 qui repartait vers le Congo, vers le Sri Lanka,
10:35 étaient en fait volontaires pour ce départ et voulaient rentrer chez eux
10:38 parce qu'ils voyaient bien qu'ils n'avaient pas d'avenir pour eux
10:40 en tant qu'irréguliers à Mayotte.
10:41 Est-ce qu'il y a des reconduites vers les Comores ?
10:43 C'est bien le problème que les Comores, pour l'instant,
10:44 refusent de reprendre leur ressortissant.
10:46 Quel moyen d'action la France a ?
10:48 Alors, jusqu'il y a peu, il y avait ces rotations tous les jours.
10:51 Là, il y a effectivement de rotations de bateaux,
10:54 parce que les Comores sont à 70 kilomètres,
10:56 donc tout près, finalement, de Mayotte.
10:58 Là, la diplomatie est en œuvre et la diplomatie nécessite
11:01 que tout ne soit pas rendu public.
11:03 Mais on travaille d'arrache-pied avec ce gouvernement
11:06 pour trouver des solutions avec lesquelles on a des intérêts communs.
11:11 Donc vers 150 millions d'euros aussi, c'est peut-être un levier qu'on peut utiliser.
11:14 C'est beaucoup moins ma partie.
11:15 Il faudra interroger le Quai d'Orsay,
11:17 le ministère des Affaires étrangères à ce sujet.
11:20 Moi, ce que je vois, c'est qu'on a des intérêts communs.
11:22 La sauvegarde de la vie en mer,
11:24 on veut tous qu'il n'y ait pas de morts de migrants
11:28 qui meurent dans ces cuas-à-cuas qui traversent ces 70 kilomètres.
11:32 Il y en a encore qui traversent tous les jours ?
11:34 Alors, depuis le renforcement des patrouilles maritimes,
11:37 on a aussi renforcé un certain nombre d'intercepteurs.
11:39 Il y a eu, je crois, une seule cuas qui a réussi à traverser.
11:44 On a même des bateaux qui voudraient quitter Mayotte
11:46 pour rejoindre les Comores que l'on observe.
11:49 Donc, ça, c'est un vrai coup d'arrêt
11:52 grâce à ce renforcement des patrouilles.
11:53 Donc voilà, on travaille avec ce gouvernement des Comores
11:57 et on a des intérêts communs.
11:58 Et donc, on va trouver des terrains d'entente, c'est certain.
12:00 La justice, le tribunal administratif a rejeté,
12:03 encore vendredi, plusieurs recours contre la destruction du bidonville
12:06 que vous évoquiez.
12:07 Comment est-ce que vous allez faire avec l'obstruction ?
12:11 Alors, cette bataille juridique, on s'y attendait.
12:13 On n'est pas très surpris.
12:14 Ce qu'il faut bien voir, c'est que c'est des étapes que l'on franchit.
12:18 Vous évoquiez cette décision qui nous permet déjà d'avancer.
12:22 Ça va continuer.
12:23 On attend d'autres décisions du tribunal administratif,
12:25 du tribunal judiciaire.
12:26 Ce qui est sûr, c'est que dès lors que tous les voyants seront ouverts,
12:28 on va détruire ces habitats insalubres
12:31 et ces conditions de vie indignes des personnes
12:33 ne peuvent pas perdurer dans un département français.
12:36 Donc, de toute manière, on ira jusqu'au bout.
12:38 On est extrêmement déterminés.
12:39 Moi, ce qui m'a vraiment saisi sur place,
12:40 c'est que les Mahoraises, les Mahorais,
12:43 ne remettent absolument pas en cause ces opérations de police.
12:45 Ils n'attendent que ça.
12:46 D'ailleurs, souvent, ils ne comprennent pas très bien
12:48 les dépas ici en métropole.
12:49 On a finalement un angle de vue assez particulier.
12:52 Moi, j'ai été vraiment saisie de leur soutien à la République,
12:56 à l'État français, à l'action du préfet,
12:58 qui est vraiment très déterminée.
12:59 Il faut saluer tous les services de l'État
13:01 qui sont extrêmement engagés sur ces problématiques.
13:03 La question, c'est combien de temps ?
13:04 Combien de temps les forces de l'ordre que vous avez mentionnées
13:06 vont rester sur place ?
13:07 Est-ce que si c'est pour repartir dans quelques semaines,
13:10 le flux migratoire reviendra et les bidonvilles se reconstitueront ?
13:13 Le but, c'est vraiment d'inscrire tout cela dans la durée.
13:16 Plusieurs semaines, plusieurs mois,
13:17 aussi longtemps qu'il le faudra finalement.
13:19 Tant qu'on n'aura pas réussi à faire diminuer ce niveau de délinquance,
13:22 on restera présent.
13:24 Ce qu'il faut, c'est vraiment étape après étape avancée.
13:27 Les liens diplomatiques sont importants.
13:29 Faire les choses dans les règles de droit, c'est important aussi.
13:33 Donc, on est dans ce moment-là,
13:36 mais les choses vont avancer
13:38 et l'action va être maintenue dans la durée
13:40 de manière extrêmement résolue.
13:41 En même temps, on sait que ces escadrons de gendarmes mobiles,
13:44 la CRS 8, ne pourront pas rester des mois non plus.
13:47 En septembre, on a un certain nombre d'événements en métropole.
13:51 L'Avenue du Pape à Marseille, la Coupe du monde de rugby,
13:53 il faudra bien qu'ils reviennent.
13:54 Alors, il y a plusieurs choses.
13:55 Déjà, on peut assurer des relèves.
13:56 C'est déjà ce qui est prévu et ce qui est mis en place.
13:58 Par exemple, il y a une cinquantaine de policiers de la CRS 8
14:01 qui seront renouvelés à un moment donné.
14:03 Il en est de même pour les escadrons de gendarmes mobiles.
14:05 Donc, ce système de relève, on a l'habitude de le faire.
14:07 Et puis, effectivement, des fois, il y aura des arbitrages
14:09 parce qu'il y a des moments forts en métropole.
14:11 Mais l'idée, c'est de maintenir tout ça dans la durée
14:13 et de pouvoir renvoyer au fur et à mesure
14:15 le nombre de policiers et de gendarmes nécessaires.
14:17 À un moment donné, les choses vont aussi évoluer.
14:20 Il faudra s'adapter à ces évolutions.
14:22 Et en tout cas, on est de tout cœur avec les Mahoraises et les Mahorais.
14:25 Et on a, je pense, ici en métropole, tous pris conscience
14:28 de ce qui se passait sur cette île
14:29 et le fait que ça ne pouvait pas durer en l'état.
14:31 Merci beaucoup Camille Chèze d'être revenue ce matin
14:33 sur ces news porte-parole du ministère de l'Intérieur.
14:35 Et des Outre-mer.
14:36 Et des Outre-mer.
14:37 Et vous en revenez, c'est très important.
14:39 Merci beaucoup de l'avoir précisé.
14:40 Merci à vous et à vous Olivier de Caron-Fleck
14:42 pour la suite de la matinale.
14:43 [Musique]
14:47 [SILENCE]