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Jeudi 20 avril 2023, SMART TECH reçoit Henri D’Agrain (Délégué général, Cigref) , Alain Staron (président cofondateur, Artifeel) et Cécile Doutriaux (avocate, fondatrice, cabinet Juris défense Avocats)

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00:00 Les débatteurs de Smartech aujourd'hui s'appellent Mikim Chikli, directrice générale de Weborama,
00:11 Christian Poyot, président, directeur général de Micropole, co-président de la commission
00:16 Mutation Technologique Impact Sociétaux au Medef et Alain Staron, président d'Artifi.
00:21 Il est resté également avec nous Salomé Thibloo-Galas, vous êtes consultante blockchain
00:25 et crypto-aptiste chez KPMG et vous nous avez offert un détail de l'étude que vous venez de
00:31 révéler sur l'adoption des cryptos et du WAPT3 en France et en Europe. On va commencer avec cette
00:36 première actu, Maggie c'est le nom du projet de moteur de recherche, nouveau moteur de recherche
00:42 en préparation chez Google, une riposte au nouveau Bing ? Point d'interrogation, qui veut commencer ?
00:49 Ça me rappelle début du 19e siècle, vous ne vous souvenez peut-être pas, George Lawson, la
00:59 première goélette à 7 mâts. A l'époque les bateaux à vapeur débarquent, la marine marchande se dit juste
01:06 on a un changement de paradigme, la vitesse et donc ils disent comment réagir, on met un mât de plus,
01:11 le bateau a tenu trois ans avant de couler. C'est le bateau qu'on voit en image là. Le bateau a coulé
01:17 au bout de trois ans parce qu'il était ingouvernable. Donc il y a un changement de paradigme dans le
01:21 search, enfin dans le search, on parle du search au prompt. Donc l'accès internet se simplifie parce
01:26 qu'en fait on a des vrais textes. Comment on réagit ? Martin est moins bon que George et PT donc Google
01:32 est en retard et donc Google se dit je vais renforcer mon vaisseau amiral qui est, j'ai envie de dire,
01:37 l'ancien monde. Je continue à faire des efforts sur le search et donc la question qui se pose,
01:42 j'en avais fait un bouquin, il faut combien de temps avant de disparaître ? En moyenne sur les
01:46 derniers acteurs c'était six ans. Donc je lance le débat. Est-ce que dans six ans on aura encore
01:52 Google search ? Et puis en plus ça peut s'accélérer. Alors d'après le New York Times, on a 160
01:59 concepteurs ingénieurs et cadres qui travaillent chez Google à temps plein sur ce projet de nouveau
02:04 moteur de recherche. Qu'est-ce qu'il aura de nouveau ? Évidemment il sera alimenté davantage
02:08 par l'intelligence artificielle. Il apprendra des recherches des utilisateurs même si c'est
02:12 déjà le cas mais surtout on pourra converser avec lui comme on converse avec un chat GPT.
02:18 Mikim, du côté de la publicité et des acteurs commerciaux, de savoir qu'il y a une nouvelle
02:25 mouture d'un moteur de recherche aussi puissant que celui de Google, est-ce que ça risque de créer
02:31 un séisme aussi du côté des annonceurs, de l'organisation de l'écosystème pub marketing ?
02:36 Alors c'est très très très scruté le moteur de recherche parce qu'aujourd'hui ça concentre
02:41 la très très large majorité des investissements publicitaires. On dit que Google aurait une part
02:46 de marché autour de 40-60% en termes de riche, c'est-à-dire le nombre de populations qu'il
02:51 atteint, mais il a une part de marché de 90% du gâteau publicitaire. Donc on a un déséquilibre.
02:56 Donc est-ce que la goélette et le nouveau navire vont rééquilibrer ça ? C'est vraiment le vaisseau
03:03 amiral de Google et c'est la pierre angulaire. Maintenant ils vont pas changer fondamentalement
03:09 leur liste réponse et l'affichage des publicités va pas descendre. Ils savent que c'est la poule
03:16 aux odeurs, surtout que par ailleurs ils sont et ils se challengent eux-mêmes sur la suppression
03:20 des cookies tiers par le navigateur Chrome et c'est déjà supprimé par Safari et Firefox. Plus
03:26 s'ajoute là-dessus le taux de consentement qui augmente des gens qui disent "je ne veux plus
03:31 être traqué". Donc en fait finalement Google, moi je pense que ça va pas s'effondrer du jour au
03:37 lendemain et tout de suite puisque c'est vraiment une réponse à un monde sans cookies. La liste
03:41 réponse ne donne pas finalement de contraintes par rapport à la législation des cookies tiers.
03:48 Je requête et j'ai ma réponse et la liste réponse est faite de façon à ce qu'on envoie tout de
03:54 suite le plus vite possible la réponse qui est adéquate. Ça change quand même
04:01 quelque chose d'importante pour les sites, les éditeurs et les annonceurs. C'est à dire que je
04:09 vais avoir les réponses qui vont s'afficher dans mon moteur de recherche, peut-être que j'irai
04:12 moins aller consulter des réponses sur des sites externes. Va y avoir aussi la possibilité de
04:17 réaliser des transactions directement depuis le moteur de recherche ? Alors ça c'est inspiré par
04:22 Baidu. Baidu c'est le moteur de recherche de la Chine et Baidu a monté un dispositif qu'ils
04:29 appelaient à l'époque la "brand zone" et en fait on pouvait tout faire dans cette "brand zone".
04:33 Donc c'est des keywords qui sont liés finalement aux marques et on pouvait scanner un QR code,
04:38 partir sur WeChat, partir sur du live shopping etc. Et donc le business model était un petit peu
04:46 différent de celui des enchères. Maintenant ça marche en Chine parce qu'il y a une telle hégémonie
04:50 et un tel contrôle, ça marche beaucoup moins sur un applicatif qui est accessible à l'ensemble
04:55 des pays occidentaux. Donc moi je crois pas que ça va s'effondrer tout de suite. On n'en sait rien
05:00 en fait de ce qui va se passer sur Maggie. Ça sera révélé le 10 mai lors de la conférence de Google.
05:05 Et donc on en saura plus à ce moment-là. Même au sein de Google, franchement je sais qui j'étais
05:10 hier, pas de réponse, aucune information. Oui enfin on vit un bouleversement, ça c'est
05:16 évident. Moi je ne parlerai pas non plus quand même sur la disparition de Google à 6 ans. Parce que
05:21 ChatGPT, on le voit souvent sous un axe effectivement grand public ou construction
05:27 du CV pour l'étudiant etc. Moi je pense que dans un premier temps, ça va
05:31 surtout toucher les entreprises. Les entreprises vont construire des modèles de LLM,
05:37 enfin de construction de documentaires sur leur propre base, sur leur propre donnée pour pas
05:41 qu'elle soit ouverte à l'ensemble de l'écosystème parce que sinon il y a une perte de valeur qui
05:45 est énorme. Et donc dans ce cas-là, ça va surtout jouer encore une fois dans le
05:47 "be to me", en tout cas dans un monde de l'entreprise. Donc entre la partie
05:51 ChatGPT très générale, le moteur de recherche de Google qu'on utilise tous et
05:56 avoir une liste de deux réponses qu'on va pouvoir choisir nous-mêmes ou
05:59 un espèce de pré-marché, quel va être le choix du public, c'est un peu compliqué à
06:03 voir. Mais encore une fois, évidemment je prends l'aspect entreprise avec notamment
06:06 ma casquette B9, tout ce qui est IA génératif va plus dans un premier temps pour moi être
06:12 construit et utilisé par les entreprises pour au final leur client, qu'il soit
06:16 public ou entreprise ou privée.
06:18 - Allez quand même pour aller dans le sens d'Alain,
06:23 Samsung aurait envisagé de remplacer Google par Bing comme moteur de
06:29 recherche par défaut sur ses smartphones. C'est-à-dire qu'effectivement c'est la prime au meilleur quand même.
06:35 - Quand on sait par ailleurs que Google paye 14 milliards par an, ça c'est l'année dernière chez Apple, pour que son moteur de recherche soit le moteur de recherche des iPhones,
06:42 on voit bien qu'Apple est extrêmement dépendant de peu d'acteurs. Alors
06:45 effectivement il a une part d'énorme du gâteau publicitaire du search, mais le gâteau publicitaire du digital n'est pas limité au search.
06:53 Facebook fait très très bien aussi dans son domaine, il chute aussi, et qui monte Apple.
07:01 Donc c'est un schéma à plusieurs branches et puis si l'adoption du grand public que personne ne connaît,
07:07 enfin il faut regarder l'histoire récente, on a toujours d'excellentes raisons pour dire que ça ne va pas arriver.
07:12 Et puis après on reconnaît que oui effectivement c'était évident. Mon job est un peu difficile, c'est de mettre les pieds dans le plat systématiquement, de prendre un contre-pied.
07:23 - Enfin là on a l'impression qu'ils réagissent en tout cas.
07:25 - Ah oui mais ils réagissent.
07:25 - C'est-à-dire qu'eux-mêmes ont senti sans doute un peu le danger.
07:27 - Comme la gueulère.
07:29 - Ils sont capables de réagir très vite quoi, c'est ça que je veux dire Alain.
07:33 - La gueulère est un médecin thééma, ils ont réagi très vite.
07:35 - Il ne faut pas oublier que l'EI c'est l'EI de Google à la base.
07:37 - Oui c'est ça, c'est basé sur les datas de Google, il ne faut pas l'oublier.
07:41 - Il y a un changement de paradigme, il faut savoir qu'elle devait être l'adoption sur le marché de ce changement de paradigme.
07:45 Si un Samsung se posait la question et un Apple pourrait se poser la question, en plus contraint par le gouvernement américain, ça peut faire deux gros gros gros problèmes parce que le search sur mobile...
07:55 - Attendons de voir Bing chat.
07:57 - Oui, le plus sujet c'est les datas.
07:59 - On va attendre quand même la grande conférence de Google, le New York Times nous dit quand même qu'a priori cette sortie serait d'abord aux Etats-Unis pour un nombre restreint d'utilisateurs, donc on ne va pas tout de suite pouvoir s'amuser avec et le comparer avec chat GPT.
08:17 On passe à notre autre actualité, c'est cet accord politique européen qui a été trouvé sur le Chips Act, c'est la commission européenne qui avait présenté en février un paquet européen sur les puces, donc un lot de mesures qui est censé favoriser notre écosystème des semi-conducteurs en Europe.
08:35 Hier, on a donc ce trilogue, le Parlement, la commission et le conseil de l'Union européenne qui ont trouvé cet accord pour l'adoption du règlement. Tout le monde semble d'accord, ça a l'air de très bien se passer et on devrait avoir une application assez rapidement.
08:47 Tout le monde est heureux ?
08:49 - Oui, ça va dans le bon sens. Alors on ne parle plus de souveraineté, maintenant on parle d'autonomie stratégique, puisque la souveraineté a des fois des connotations qui peuvent être perçues différemment.
08:57 - Après quand on dit la souveraineté européenne déjà, on est plus à l'aise.
09:01 - On est plus à l'aise, mais ce que je veux dire c'est que très bien, l'Europe collectivement prend conscience qu'il y a un certain nombre de sujets sur lesquels on est trop dépendant d'un nombre d'acteurs réduit.
09:09 Sur les chips, on est dépendant de deux acteurs, la Corée et Taïwan. Est-ce que les chips aujourd'hui sont vitaux pour tout le monde d'une manière générale ? On pense surtout des fois à l'industrie automobile, mais c'est le cas partout.
09:21 Oui, donc il est indispensable que l'Europe bouge un peu les règles, on est tout le temps la concurrence, la concurrence. Non, il faut faire comme les Américains avec l'Ira et dire ok, on met en place des réglementations, on va directement, enfin les Etats vont directement investir dans la mise en place d'usines sur ces sujets-là. Donc oui, reconnaissons le travail.
09:39 - Alors, usines que l'on confie à Intel en Europe.
09:42 - Oui, peut-être, fabriquées sur le territoire.
09:45 - Hier, je recevais le président fondateur de Cyperl, donc la pépite européenne qui va nous permettre de devenir un champion des semi-conducteurs, notamment pour les supercalculateurs. Il n'aura pas d'usines, il va s'appuyer sur les usines d'autres acteurs.
10:04 - Oui, vous savez que les usines...
10:05 - Parce qu'aujourd'hui, on n'est pas à des niveaux d'investissement comparables à ceux d'Intel et des autres.
10:09 - On n'y est pas encore, mais vous savez très bien aussi, dans ces usines-là, les machines qui permettent de fabriquer les chips sont des machines produites par un acteur hollandais, donc j'oublie toujours le nom, la APML ou quelque chose comme ça, qui est l'acteur mondial qui tient ça.
10:20 Tout ça est quand même très entremené, quoi. On va pas dire qu'on va devenir autonome, surtout.
10:25 - Exactement. Non, mais c'est ça, il ne faut pas non plus leurrer.
10:28 - C'est les métaux rares, les wafer, etc., etc. Mais le fait qu'on ait la capacité de produire plus exactement des chips en Europe est une très bonne chose.
10:35 - Et la façon de Thierry Breton, là-dessus, fait bouger les lignes. Donc c'est un très bon signal pour l'industrie européenne d'une manière générale, bien sûr.
10:40 - Alain, donc il n'est jamais trop tard.
10:42 - Absolument. Moi, je galère pour trouver des chips en Europe et parfois, je suis obligé d'aller en Chine parce qu'il n'y a pas d'autre solution. J'attends avec impatience.
10:49 Et je trouve très bien que ce soit Intel, parce qu'Intel, ils savent. On va arrêter d'essayer de repartir de zéro en Europe, d'essuyer les plâtres et puis de pas y arriver.
10:56 On gagne du temps. Je trouve que c'est extraordinaire. Intel, en plus, est prêt à fondre des chips qui ne sont pas les siens. Donc c'est parfait. C'est parfait. Il faut juste accélérer, appuyer sur le bouton et puis...
11:05 - Et tant qu'à faire, des puces européennes.
11:07 - Alors c'est à mon tour d'être gratte-poil. Il y a deux choses qui me semblent fondamentales dans ce projet qui est certes formidable. Il faut aller vite.
11:16 Quelle est la capacité de l'Union européenne à aller vite, à mettre tous les États autour de la table et à être d'accord ?
11:22 - Là, ils viennent de se mettre d'accord, déjà.
11:24 - Oui, mais maintenant, il faut... C'est pas passé, encore. Il faut que la loi soit renforcée. Donc ça, c'est un point important. Et la deuxième chose, c'est la capacité à trouver les talents et à former vite.
11:33 Et donc vient le troisième point. Et là, je pense que c'est fondamental. C'est comment les États vont collaborer non seulement entre eux, mais avec l'écosystème de PME et d'entreprises innovantes qui vont aller très très vite, ce sujet-là.
11:47 Il va falloir les laisser faire et arrêter de les réglementer.
11:50 - Ça, vous avez raison. Mais après, l'Europe a des points forts.
11:54 - Sur l'adoption, c'est aussi prévu pour le mois de mai. Ça peut aller très très vite, la signature du texte.
11:59 - Non mais c'est vrai qu'après, l'Europe pâtit d'un excès de réglementation. Je vais pas aller dans ce sens. Je vais bien sûr dans le même sens que vous.
12:05 Après, oui, on est 27 pays avec une histoire, des langues, etc. Ça, on va pas le changer. Bien sûr, il y a un marché réoccupant très puissant.
12:11 On a aussi nos forces. On est le premier marché mondial en termes de consommateurs. On est en avance sur un certain nombre de sujets.
12:19 Donc oui, il faut se battre. Il faut prendre le point à bras-le-corps. Est-ce qu'on va toujours assez vite ? Bien sûr que non, bien évidemment.
12:25 - Salomé, vous voulez dire quelque chose ? - Non, c'est bon.
12:29 - C'est bon. Alors je propose... - Je vais écouter avec attention.
12:32 - N'hésitez pas à prendre la parole. - Merci.
12:34 - Je propose qu'on enchaîne avec la troisième actu. TikTok sera-t-il totalement prohibé dans le Montana, premier état des États-Unis qui a adopté vendredi dernier un projet de loi qui interdit aux magasins d'applications, les stores, de proposer le réseau social chinois en téléchargement.
12:53 Il interdit aussi TikTok, l'entreprise chinoise, d'opérer sur son territoire. La question, c'est comment on met ça en œuvre ?
13:01 - C'est un peu compliqué. J'en ai d'accord. Parce que le Montana, je crois, il y a 1 million d'habitants. - Et 2 millions d'ours.
13:07 - C'est pas l'État le plus peuplé. Donc techniquement, je sais pas trop comment ils vont faire. Après, si on regarde le sujet TikTok, oui, il y a un vrai problème.
13:15 Qu'on le veuille ou non, le monde est en train de se fragmenter entre différentes plaques. Et la technologie est un des sujets majeurs. On vient de le voir. Enfin tous les sujets qu'on évoque là sont très entremêlés de manière générale.
13:25 Donc est-ce que TikTok est d'une manière ou d'une autre un espèce de coin qu'on fonce la Chine dans nos pays occidentaux ? Oui, incontestablement. Faut regarder les choses en face.
13:34 Et le Data Act américain, bien sûr, il y a l'équivalent au point de vue chinois. Donc je pense qu'il faut être effectivement très vigilant sur le sujet et arriver à trouver des barrières.
13:43 À nouveau, on revient sur ce terme. Alors là, c'est de la souveraineté pour le coup, clairement. Donc je pense que ça va dans le bon sens, oui, de manière générale.
13:49 L'interdiction ? Oui. Parce que là, il s'agit pas juste d'interdire aux officiels sur leur téléphone. On parle de l'interdiction totale.
13:57 Mais attendez, vous êtes en Chine, évidemment. En Chine, vous n'utilisez pas Twitter, vous n'utilisez pas Facebook. Moi, j'ai vécu 9 ans en Chine. Il y a des VPN qui existent.
14:07 On va pas pouvoir coincer un million d'habitants dans le Montana. Bien sûr, le Montana, c'est ridicule. Mais ce que je veux dire, c'est que les Chinois interdisent ou en tout cas bloquent très largement quand même l'utilisation de ces produits-là.
14:20 Mais ils en fait plus fort. Pourquoi ils peuvent interdire ? Parce qu'ils ont fait des applications qui sont bien meilleures que Google, bien meilleures que Facebook, bien meilleures que Twitter.
14:29 C'est la fée la poule. Non, non, non, c'est pas que la fée la poule. Ce qu'il voulait dire, c'est aussi de la protection commerciale des big tech américaines, c'est ça ?
14:38 Exactement. C'est exactement le point. Le point, c'est que pourquoi TikTok cristallise autant l'attention ? C'est la seule application chinoise qui a percé.
14:47 WeChat n'a pas percé. Baidu n'a pas percé. Ali essaye tant bien que mal de rentrer sur le territoire avec une belle bataille contre Amazon ou des acteurs locaux.
14:58 Donc c'est les seuls qui ont percé. Et le Data Act est un tout petit peu différent en Chine puisque le gouvernement chinois, il est très autoritaire.
15:08 Quand il dit "vous rapatriez les données", les données sont rapatriées à l'instant où c'est dit. Donc ça fait peur. Il y a bien sûr l'histoire de la protection des citoyens,
15:20 tous ces aspects-là où on nous monte la tête parce que finalement, gouverner dans la peur, c'est quand même ce qu'il y a de plus facile. Mais il y a une grosse guerre commerciale derrière.
15:29 En termes de risque sociétaux, pour aller dans le sens de Mickey, on a démontré que d'autres réseaux sociaux américains, en l'occurrence, étaient délétères.
15:41 C'est un sujet sociétal, un sujet économique et un sujet géostratégique, politique et militaire. Ça va jusque-là.
15:49 On ne traite pas le sociétal en bloquant TikTok. En revanche, on travaille vers la souveraineté. Et moi, je trouve qu'il n'y a pas de raison qu'on ait des règles différentes des Chinois.
15:56 Après, tout est contournat par un VPN. Mais au moins, ayons les mêmes règles. Arrêtons d'être naïfs.
16:00 — Moi, je ne sais pas si j'ai envie qu'on ait les mêmes règles que les Chinois. Mais...
16:03 — Moi non plus. — Je trouve qu'il y a un amendement qui dit quand même qu'on a une certaine liberté. Il faudra avoir vécu 10 ans.
16:08 — Dans une guerre économique. — Je suis très contente de pouvoir utiliser ce que je veux où je veux quand je veux.
16:12 — Dans une guerre économique. Dans une guerre économique. — Soyons plus forts. — Non, non. Dans une guerre économique, celui qui a des armes plus fortes que l'autre
16:18 finit par gagner. Alors effectivement, on peut décider d'avoir un jour que des applications chinoises. On est contents de ça ?
16:24 — C'est pas ça. C'est pas ça. De toute façon, aujourd'hui, c'est les Américains qui font la guerre, c'est pas les Européens, finalement.
16:30 Ça a été interdit. J'ai été fonctionnaire. Bien sûr. Mais ils n'ont pas de solution à proposer.
16:37 — Oui mais qu'est-ce qu'on fait ? On reste assis et on bouge pas ? — Non, j'ai pas dit ça.
16:40 — Je veux dire qu'en Europe, on n'est pas du tout sur la ligne d'une interdiction de l'application.
16:45 — Alors ça commence dans certains pays sur les officiels ou sur... Comment dire ? Certaines entités ?
16:50 — Mais je veux dire pour la population, d'interdire radicalement l'utilisation d'applications ? Pas du tout.
16:54 — Oui parce qu'on met la liberté au-dessus de tout et puis la concurrence, encore une fois. Mais là, on retombe peut-être un peu dans les biais.
16:59 — Puis on n'est pas tellement dans le protectionnisme. — Oui, mais on a déjà fait souffert. On a perdu assez de champions à cause de ça.
17:04 — Ce qui est dommage, c'est qu'on a dit sur le chip... — Allez, si vous voulez qu'on continue à débriefer ensemble, il faut qu'on passe à la suivante.
17:10 L'actualité, c'est autour des IA génératives, bien évidemment. Ça m'a semblé intéressant de regarder la stratégie d'Amazon,
17:17 parce que c'est un peu différent de ce que font les autres. C'est AWS, donc Amazon Web Services, qui, lui, a décidé de lancer, là, il y a quelques jours, Bedrock.
17:25 C'est un service de cloud qui s'adresse aux développeurs. Et en fait, son idée, c'est de dire plutôt « Moi, je vais vous donner une plateforme
17:33 sur laquelle vous allez pouvoir travailler avec ces IA génératives ».
17:37 — Oui. En fait, l'intérêt d'un chat GPT, enfin d'une IA générative, pour utiliser Amazon... Amazon, qui est quand même un moteur de recherche
17:45 qui monte pour les gens qui veulent faire des transactions. C'est le numéro 3. Il faut pas faire du narratif. Il faut donner le produit, que les gens puissent
17:53 acheter le produit. Donc je suis pas sûr qu'aujourd'hui, Amazon ait trouvé le moyen de faire d'une IA générative un one click pour acheter des produits.
18:01 Donc du coup, ils vont pas le faire. En revanche, AWS se porte très bien. Merci. AWS, c'est un fournisseur de solutions pour le tiers.
18:07 Donc ils avaient besoin de le faire. Et c'est très bien qu'ils le fassent. — D'autant qu'ils sont aussi attaqués par Microsoft avec son service Azure
18:12 et chat GPT. — Voilà. En fait, ils sont numéro 2 derrière Azure. Et ils ont un vrai sujet de compétition avec Azure.
18:18 — Mais là, ils ont une tactique en disant plutôt que d'essayer de faire la même chose, finalement, on va devenir une plateforme sur laquelle on va proposer
18:23 plusieurs modèles. — Donc on va cibler plus les entreprises. Encore une fois, prenant le sujet juridique, c'est un de ceux auxquels on prend soin
18:30 première. Une entreprise qui aura une base juridique très très importante, elle va pas le mettre sur chat GPT, parce que quelque part, ça va être ouvert
18:36 à l'ensemble de l'écosystème. Donc elle va dire j'ai ma propre base de connaissances, qui peut être textuelle, vidéo, enfin tout ce qu'on veut
18:41 d'une manière générale. Et je vais construire mon propre moteur d'IA générative et à partir de briques que pourrait me proposer effectivement AWS.
18:48 Et là, je vais proposer un service soit en interne, soit à mes clients fidaux. Donc c'est ce que je disais tout à l'heure, cette notion d'IA générative.
18:54 Il y aura 2 axes. Mais on peut pas dire que toutes les données vont être partagées par tout le monde, parce que sinon, les entreprises
19:00 perdent leur asset sur la partie data. Et on en revient à cette partie data qui est le fondement de tout. Parce que l'IA générative, si en dessous,
19:06 vous avez des data qui n'ont pas d'intérêt, c'est garbage in, garbage out. Donc les entreprises, il y a shit in, shit out qui est moins pollue.
19:14 - C'était bien la première version. - Désolé, il faut couper. Donc voilà. Ce sujet de dire l'IA générative, c'est un moteur, mais quelle est l'essence ?
19:24 Et les entreprises sont en train de réfléchir, là vraiment, M.Micropole, c'est sûr qu'on travaille, comment je vais préserver mes données en tant que telles,
19:30 tout en proposant un système, bien sûr, basé sur ces IAs génératives. - Donc cette stratégie d'AWS, elle vous semble pertinente.
19:37 - Je veux vite que l'OVH fasse paraître avec Symfony, qu'on a vu la fois dernière sur le plateau. On a un moteur français qui est capable de faire de l'IA générative, très bien.
19:44 Et on a OVH qui cherche à monter un système. - Oui, OVH, oui, bien sûr. - Et on a essayé de les faire se rencontrer sur ce plateau.
19:50 - On a voulu les marier, on a atteint le résultat, mais Amazon montre l'exemple. C'est exactement ce qu'on veut.
19:54 - Allez, au termine, M.Micropole, comme ça, vous commenterez la dernière actualité. Le projet d'Elon Musk, donc avec sa startup d'intelligence artificielle.
20:01 On ne sait pas trop ce qu'il y a derrière ce projet. En vrai, c'est quand même assez flou. Alors il a précisé quelques petites choses à Fox News,
20:08 notamment que ce serait une IA qui serait dédiée à la vérité, à la recherche de la vérité maximale pour essayer de comprendre la nature de l'univers.
20:17 On rappelle quand même qu'Elon Musk a signé un appel à moratoire autour des IA génératives. Mais là, il nous dit, mais si c'est une IA qui va chercher la vérité,
20:27 le sens de l'univers, de toute façon, ce sera une IA gentille. - Laissez-moi du temps.
20:34 - Je pense que ça qualifie parfaitement Elon Musk, qui est à la fois un génie, mais un être avec un ego absolument démesuré.
20:42 Et c'est pour ça qu'il a quitté le projet de Chet GPT dont il était à l'origine. Il n'a pas pu en prendre la direction. Il a dit « ciao, je m'en vais ».
20:49 Certains disent « ah, il n'a pas eu la vision ». Bien sûr qu'il a eu la vision, il n'a juste pas eu le pouvoir. Donc maintenant, il revient avec ça.
20:57 En parallèle, est-ce qu'il calme tout le monde en signant la charte, en disant « non, non, mais oui, bien sûr, il faut se calmer, il ne faut pas dépasser
21:04 ce que fait Chet GPT V4 » pour lui laisser du temps de développer son produit ? Peut-être que le sujet de fond, ça n'engage que moi et sur la personnalité de Musk,
21:14 mais peut-être que le sujet de fond est bien intéressant et ressemble à une stratégie chinoise. C'est-à-dire que quand vous prenez l'applicatif WeChat,
21:23 qui a démarré juste avec des fonctionnalités d'échange de messages, etc., qui ensuite a explosé sur l'ensemble des services. On ne peut plus débloquer un vélo en Chine
21:32 sans WeChat, on ne peut pas aller à la grande sans WeChat, etc. Elon Musk est en train de se dire « en fait, cette idée générative, elle va me servir dans tous les produits
21:41 et tous les sujets sur lesquels je suis en train d'investir, pour ma voiture autonome, pour changer l'algorithme de Twitter, pour aller dans l'espace, etc. »
21:49 Donc en fait, il va en faire son moteur en ayant une vraie indépendance vis-à-vis des autres et il a recruté les deux grands pontes de DeepMind, de Google,
22:00 pour vraiment essayer de retravailler dans le fond, indépendamment de ce que font les autres, cette idée générative.
22:07 D'ailleurs ce matin, je ne sais pas si vous avez vu, Microsoft a annoncé qu'il s'écartait du projet OpenAI et des puces pour pouvoir reprendre leur indépendance sur le sujet aussi.
22:19 Donc là, il y a un peu de suspicion.
22:21 Oui, parce que OpenAI est un peu dans la tourmente. Merci beaucoup Alain Staron d'Artifil, Mikim Chikli de Weborama, Christian Poyot de Micropole et Salomé Thibout Galas de KPMG.
22:32 Petite pause et ensuite on va parler des startups innovantes dans l'automobile.