• l’année dernière
Mathilde Caillard s'est fait connaître sur les réseaux sociaux pour ses danses contre la réforme des retraites. Membre du collectif Alternatiba Paris et assistante parlementaire, elle décide de danser pour reconnecter les manifestants avec la cause. 

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Transcription
00:00 - Oui, effectivement, sous l'appui, il faut le préciser, les conditions météo ne sont pas très faciles.
00:03 On est avec Mathilde Cayard. Bonjour Mathilde.
00:05 Mathilde, elle est activiste à Alternativa Paris.
00:08 Elle est également assistante parlementaire et vous vous êtes fait connue en dansant
00:13 lors des manifestations contre les retraites.
00:14 D'ailleurs, regardez, il y a une performance là juste derrière nous.
00:17 C'est quoi vos messages, Mathilde, à travers ces performances de danse et de chant ?
00:22 - En fait, la danse et le chant, ça a toujours été utilisé beaucoup en manifestation.
00:25 On n'est pas les seuls à l'utiliser.
00:26 Mais c'est vrai que c'est un moyen de toucher plein de nouvelles personnes qui ne sont pas initialement politisées.
00:30 Et en fait, ils viennent et on danse sur des slogans qui sont très politiques, où on porte nos messages.
00:34 Et du coup, ça nous permet de toucher plein de nouvelles personnes et de faire venir les gens.
00:37 Moi, je reçois plein de messages de personnes qui me disent qu'ils viennent parce qu'ils ont vu les vidéos,
00:40 que ça leur a donné envie de venir.
00:41 Et notamment parce qu'il y a beaucoup d'images de violences policières qui circulent
00:44 ou de manifestations qui se passent mal.
00:46 Et en fait, ça permet aux gens de se reconnecter aussi avec la lutte
00:49 et d'avoir envie de venir nous rejoindre.
00:52 - Oui, c'est intéressant. C'est vrai, on est ensemble depuis une dizaine de minutes.
00:55 Et effectivement, il y a des personnes qui passent et qui vous font un signe de soutien comme ça.
01:01 Le côté festif, c'est important aussi pour passer vos messages ?
01:05 - Oui, tout à fait. En fait, lutter, être dans un collectif, etc.
01:10 C'est quelque chose qui donne de la force et qui donne de la joie.
01:12 Et en fait, c'est aussi un acte de résistance de se dire qu'on ne va pas se laisser faire
01:15 et se mettre en mouvement pour les causes qu'on défend.
01:17 Il y a quelque chose de joyeux, de festif et qu'on conserve aussi.
01:20 Donc oui, c'est aussi important pour nous de le revendiquer de cette manière.
01:23 - Sur le fond, sur cette réforme des retraites, vous revendiquez quoi ? Vous voulez quoi ?
01:27 - Nous, on veut le retrait de la réforme. Voilà.
01:30 - Si demain, le Conseil constitutionnel dit "on valide le report de l'âge à 64 ans",
01:37 est-ce que vous continuez à vous battre ou pas ?
01:39 - Oui, évidemment. En fait, au-delà de la décision du Conseil constitutionnel,
01:42 ce qu'il faut bien avoir en tête, c'est que 94% des actifs sont opposés à cette réforme.
01:47 Il y a une opposition massive dans la population contre cette réforme.
01:49 Et le mouvement social va continuer. Je ne sais pas sous quelle forme précisément,
01:53 mais cette lutte, cette colère, elle va continuer à exister.
01:56 Et même si le gouvernement bouche un petit peu tous les canaux démocratiques
02:00 d'expression du mouvement social, on l'a vu, les manifs sont entravés,
02:03 le droit de grève, il y a des réquisitions, enfin,
02:05 tous les canaux démocratiques sont entravés.
02:07 Mais en fait, ce n'est pas grave. La colère et l'espoir et la lutte, elles sont là
02:10 et ça va continuer au-delà de la décision du Conseil.
02:12 - Vous pouvez imaginer quel type d'action ? Est-ce que ce sera les mêmes actions ?
02:15 Est-ce que vous pensez que ça va changer de forme ?
02:19 - Après, moi, je ne suis pas dans l'intersyndicale, donc je ne sais pas
02:21 quelle sera la stratégie pour laquelle ils vont opter.
02:23 Mais j'imagine que oui, il y aura toujours des blocages importants.
02:26 Moi, je vois aussi que les caisses de grève, elles continuent à se remplir.
02:30 Il y a un soutien important de la population, donc j'imagine que ça va prendre ces formes-là, oui.
02:34 - Vous êtes également assistante parlementaire, je le disais tout à l'heure.
02:36 Est-ce que ce qu'il se passe aujourd'hui, globalement, le climat social,
02:39 est-ce que ça vous inquiète ?
02:42 - Vous voulez dire la contestation ?
02:43 Oui, il y a une inquiétude dans la mesure où, en fait, on a un gouvernement
02:47 qui est de plus en plus déconnecté par rapport à la colère qu'il génère,
02:50 aussi par une brutalisation de la parole du peuple, en fait.
02:53 En fait, cette loi n'a pas été votée par le Parlement.
02:56 Elle est passée par 49-3.
02:57 Et donc ça, c'est des choses que les gens ne comprennent pas,
02:59 et ça augmente la défiance aussi envers les institutions et envers la démocratie.
03:02 Donc oui, c'est un climat inquiétant.
03:04 - Pour qu'on se rende compte, une dernière question.
03:06 On voit les images, on va voir encore les images de cette performance qui est en cours.
03:11 Vous faites combien de vues sur les réseaux sociaux avec ces actions ?
03:15 Vous nous disiez qu'il y a énormément de personnes que finalement vous motivez.
03:18 - Ah ben, les vues, je ne sais pas exactement.
03:20 Je ne tiens pas le compte.
03:22 Mais ce qui est important, et c'est tout ce qu'ils ont raconté finalement,
03:24 c'est que ça visibilise la lutte, ça visibilise les combats qu'on porte,
03:27 et ça donne aux gens envie de s'engager.
03:29 Donc c'est tout ce qui compte.
03:30 - Merci beaucoup. Merci Mathilde Cayar.
03:31 - Merci à toi.
03:33 Merci à tous !
03:35 [SILENCE]

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