SORTIR DE LA CRISE DÉMOCRATIQUE : DONNER LE POUVOIR D’AGIR
Publication des résultats d’un sondage réalisé avec l’Institut IPSOS sur les inquiétudes des Français face à l’avenir et les perspectives pour sortir de la crise démocratique
Le Pacte du Pouvoir de vivre, alliance de 64 organisations - associations environnementales, de solidarité, syndicat, mutuelles – pointait récemment dans une tribune (Le Monde daté du 18 mars) le risque de voir la crise démocratique dans laquelle nous nous enfonçons, peser sur notre capacité à engager pleinement la transition écologique et la lutte contre les inégalités qui s’imposent à nous. Cela alors même que les défis sont immenses et qu’ils exigent une accélération et un changement d’échelle qui ne pourront passer que par un fort engagement de toute la société.
Les organisations du Pacte du Pouvoir de vivre publieront les résultats d’un sondage réalisé avec l’Institut IPSOS sur les inquiétudes des citoyen.ne.s face à l’avenir, sur les blocages et leviers identifiés, sur les perspectives de mobilisation citoyenne… Près d’un an après le lancement du second quinquennat d’Emmanuel Macron, elles livreront également leur analyse des freins et solutions pour sortir de la crise à l’occasion d’une conférence de presse qui se déroulera le :
Mercredi 12 avril de 9h à 10h30
à la CFDT, 4 boulevard de la Villette 75019 Paris
en présence de représentants des organisations du Pacte du Pouvoir de Vivre.
Prendront la parole au nom du collectif :
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
Eric Chenut, président de la Mutualité Française
Morgane Créach, directrice générale du RAC - France
Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre
Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif
Publication des résultats d’un sondage réalisé avec l’Institut IPSOS sur les inquiétudes des Français face à l’avenir et les perspectives pour sortir de la crise démocratique
Le Pacte du Pouvoir de vivre, alliance de 64 organisations - associations environnementales, de solidarité, syndicat, mutuelles – pointait récemment dans une tribune (Le Monde daté du 18 mars) le risque de voir la crise démocratique dans laquelle nous nous enfonçons, peser sur notre capacité à engager pleinement la transition écologique et la lutte contre les inégalités qui s’imposent à nous. Cela alors même que les défis sont immenses et qu’ils exigent une accélération et un changement d’échelle qui ne pourront passer que par un fort engagement de toute la société.
Les organisations du Pacte du Pouvoir de vivre publieront les résultats d’un sondage réalisé avec l’Institut IPSOS sur les inquiétudes des citoyen.ne.s face à l’avenir, sur les blocages et leviers identifiés, sur les perspectives de mobilisation citoyenne… Près d’un an après le lancement du second quinquennat d’Emmanuel Macron, elles livreront également leur analyse des freins et solutions pour sortir de la crise à l’occasion d’une conférence de presse qui se déroulera le :
Mercredi 12 avril de 9h à 10h30
à la CFDT, 4 boulevard de la Villette 75019 Paris
en présence de représentants des organisations du Pacte du Pouvoir de Vivre.
Prendront la parole au nom du collectif :
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT
Eric Chenut, président de la Mutualité Française
Morgane Créach, directrice générale du RAC - France
Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre
Claire Thoury, présidente du Mouvement Associatif
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00:00:00 Bonjour à toutes et bonjour à tous. Je suis Amandine Le Breton, je suis directrice du
00:00:08 Pacte du pouvoir de vivre et je vous souhaite la bienvenue à cette conférence de presse.
00:00:13 Merci d'avoir répondu présent à notre invitation. Le Pacte du pouvoir de vivre a été créé
00:00:19 il y a un peu plus de quatre ans maintenant, suite à la crise des gilets jaunes, qui déjà
00:00:23 posait la question de l'état de santé de notre démocratie. Notre objectif à l'époque
00:00:28 et toujours aujourd'hui, c'est de montrer qu'il est possible de concilier transition
00:00:32 écologique, justice sociale, renouveau démocratique et que des voies de passage existent et améliorent
00:00:39 concrètement la vie des citoyennes et des citoyens.
00:00:41 Alors depuis sa création, le pacte a grandi. On est passé de 19 organisations à 64 organisations
00:00:48 aujourd'hui, dont la diversité clairement donne sa force au collectif, puisqu'on rassemble
00:00:54 aujourd'hui des associations environnementales, de lutte contre la pauvreté, de lutte contre
00:01:00 les inégalités, des syndicats, mouvements étudiants mutuels. Et d'ailleurs, plusieurs
00:01:06 représentants de ces organisations sont ici ce matin.
00:01:09 Alors comme il y a quatre ans, la période nous questionne, nous pousse à agir et nous
00:01:16 pousse à organiser cette conférence de presse ce matin. Cette conférence s'appuie notamment
00:01:22 sur une enquête et les résultats d'une enquête qu'on va vous présenter, qu'on a menée
00:01:29 avec Ipsos Soprasteria et qui est publiée ce matin même en même temps. Donc vous avez
00:01:35 dû recevoir le dossier de presse et les résultats de cette enquête en arrivant.
00:01:39 Donc je vais tout de suite passer la parole aux intervenants, aux cinq représentants ce
00:01:44 matin qui vont parler au nom du collectif. Donc Laurent Berger, secrétaire général
00:01:50 de la CFDT, Claire Toury, présidente du mouvement associatif, Christophe Robert, délégué
00:01:55 général de la fondation Abbé Pierre, Morgane Creage, directrice du réseau Action Climat
00:01:59 et Éric Chenu, président de la mutualité française.
00:02:02 Donc il y a un moment de prise de parole et puis on passera évidemment aux questions
00:02:06 réponses par la suite. Je passe la parole à Laurent.
00:02:09 Merci Amandine, bonjour à toutes et à tous. Ça faisait longtemps que le PAC du pouvoir
00:02:13 de vivre n'avait pas organisé une conférence de presse et si nous le faisons aujourd'hui,
00:02:18 c'est parce que nos 64 organisations considèrent que nous sommes dans un moment qu'on pourrait
00:02:22 qualifier de grave ou tout au moins d'inquiétant. On a depuis le mois de janvier une mobilisation
00:02:28 sans précédent et la seule réponse apportée par le président de la République depuis
00:02:32 trois mois c'est qu'il a été élu après avoir annoncé cette réforme. C'est à notre
00:02:36 sens un peu courant en termes de fonctionnement démocratique et cette idée que la démocratie
00:02:41 se résumerait à l'élection nous apparaît dangereuse pour notre vitalité démocratique.
00:02:46 On l'a déjà dit et redit mais on le redit encore aujourd'hui, la démocratie repose
00:02:50 sur une juste articulation entre démocratie représentative, démocratie sociale et démocratie
00:02:56 citoyenne. On a d'ailleurs pu voir récemment qu'en termes de démocratie citoyenne, ce
00:03:00 qui s'est fait sur la conférence sur la fin de vie, pouvait avoir beaucoup d'intérêt.
00:03:05 Gouverner de façon verticale sans écouter la société civile, donc que nous représentons
00:03:11 mais pas que nous, il y en a d'autres, c'est aller au devant d'une crise profonde comme
00:03:14 nous l'avons vécu en 2019 durant la crise des gilets jaunes qui a d'ailleurs motivé
00:03:20 vous le savez à l'époque la création du pacte de pouvoir de vie. Pour de mauvaises
00:03:25 raisons le président de la république a décidé je crois de remettre de l'attention
00:03:33 et de souffler d'une certaine manière sur les braises de la défiance avec la réforme
00:03:36 des retraites. Je ne reviendrai pas sur le contenu, ce n'est pas l'objet ici de parler
00:03:40 du contenu, vous savez ce que les uns et les autres peuvent en parler, mais sur la méthode.
00:03:43 C'est vrai que pendant la campagne, le président de la république n'avait pas seulement annoncé
00:03:47 la réforme, il s'était aussi engagé à un changement de méthode. Force est de constater
00:03:52 qu'il n'y a pas la même fermeté à mettre en œuvre les engagements sur le changement
00:03:57 de méthode que sur la mise en œuvre de la réforme des retraites. Et aujourd'hui si
00:04:02 nous sommes là c'est parce que nous sommes inquiets face aux défis qui sont les nôtres.
00:04:05 Les défis sociaux et écologiques, on est inquiet de ne pas avoir de signaux d'une
00:04:10 réelle volonté d'articuler démocratie sociale, démocratie représentative et démocratie
00:04:14 citoyenne, pas de volonté de co-construire avec la société civile. En creux cela veut
00:04:18 dire que la crise démocratique, j'ai bien dit la crise démocratique, aurait aussi pour
00:04:22 conséquence de ne pas avancer sur les enjeux majeurs que sont la transition écologique,
00:04:26 l'enjeu numéro un disons-le très clairement aujourd'hui dans nos sociétés, la réduction
00:04:30 des égalités qui est un élément fondamental, je ne sais pas si vous avez vu cette enquête
00:04:34 qui montre que la moitié des personnes en situation de précarité sautent à un repas
00:04:40 aujourd'hui, à un repas par jour et la justice sociale. Il y a aussi d'autres questions
00:04:45 qui sont des impensées comme par exemple la question du travail qui est une question
00:04:49 centrale pour des millions de personnes dans notre pays. Et donc ce sont les analyses que
00:04:54 l'on portait depuis longtemps, le pacte du pouvoir de vivre n'a pas été forcément
00:04:58 sur l'espace médiatique ces derniers mois volontairement parce qu'on a voulu aussi
00:05:04 creuser nos idées et on a voulu vérifier jusqu'où nos inquiétudes pouvaient être
00:05:09 aussi celles des citoyens, jusqu'où elles pouvaient être source de blocage démocratique
00:05:12 d'une part mais à l'inverse comment on pouvait transformer ces craintes, parce que
00:05:16 nous ne sommes pas des organisations militantes, transformer ces craintes en pouvoir d'agir.
00:05:20 Parce que je le redis ici, nous ne sommes pas des empêcheurs de tourner en rond la
00:05:24 société civile, on veut être des acteurs du pouvoir de vivre et du pouvoir d'agir.
00:05:28 Et c'est l'un des premiers renseignements que l'on peut tirer de l'enquête que vous
00:05:31 avez sous les yeux, qu'on a fait avec Ipsos et Soprastria comme l'a dit Amandine, 83%
00:05:38 des citoyens pensent que la crise démocratique actuelle est à même de bloquer l'accélération
00:05:42 de la transition écologique socialement juste.
00:05:44 C'est à dire qu'on a une situation de tension aujourd'hui dans le pays et qui
00:05:50 est évidemment au delà du sujet actuel qui nous occupe qui est celui des retraites,
00:05:54 qui ne permet pas d'aborder sereinement l'enjeu numéro un qui est la transition
00:05:58 juste.
00:05:59 Et donc voilà pourquoi on pense qu'il faut dès maintenant retrouver un climat d'apaisement
00:06:03 et de confiance.
00:06:04 C'est un appel qu'on a lancé à plusieurs reprises.
00:06:06 Il y a une urgence absolue à agir, on l'avait déjà lancé, c'était déjà le cas il
00:06:11 y a cinq ans, mais les étapes nous font reculer et le mur, les murs se rapprochent
00:06:15 et il faut agir d'urgence sur cette transition juste.
00:06:17 Et donc on veut de nouveau dire ici que le Pacte sera toujours présent quand il s'agira
00:06:21 de travailler à des politiques publiques pour la transition écologique et pour la
00:06:24 justice sociale.
00:06:25 On a toujours cette boussole du pouvoir de vivre qui se décline sur une multitude de
00:06:29 sujets à court, moyen et long terme.
00:06:31 Nous ne sommes pas une force d'opposition, nous sommes une force de proposition.
00:06:35 Une force exigeante avec elle-même, je vous assure que construire ensemble autant de propositions
00:06:41 ce n'est pas toujours ultra simple, parce qu'on a des sensibilités et parfois des
00:06:46 histoires différentes, mais aussi exigeante avec le gouvernement et l'ensemble des décideurs,
00:06:51 élus, entreprises, acteurs économiques, etc.
00:06:57 Mais on ne va pas attendre à Vitam et Ternam qu'on nous écoute.
00:07:00 C'est-à-dire qu'on n'est pas dans une espèce d'appel à être écouté en permanence
00:07:05 s'il n'y a pas d'écho de l'autre côté.
00:07:07 Et donc on voit bien qu'il faut franchir un palier, c'est ce qu'on veut aussi vous
00:07:10 présenter aujourd'hui avec l'ouverture d'un espace d'engagement au sens noble pour
00:07:14 tous les citoyens, pour que chacun puisse retrouver du pouvoir d'agir sur les axes
00:07:20 qui sont ceux du pouvoir de vivre.
00:07:22 Bonjour à toutes et à tous.
00:07:26 Alors, l'enjeu, donc Laurent Berger le disait, l'enjeu c'est bien de redonner du pouvoir
00:07:31 d'agir aux individus avec deux éléments fondamentaux.
00:07:36 D'une part, construire des bassaines, donc notre démocratie comment ? En renforçant
00:07:40 le rôle des corps intermédiaires, la place des corps intermédiaires, mais aussi en renforçant
00:07:44 la participation citoyenne.
00:07:45 Et il s'avère que, je rendrai la parole un peu plus tard, mais il s'avère que j'ai
00:07:48 eu la chance de présider le comité de gouvernance de la Convention citoyenne sur la fin de vie
00:07:52 qui vient de terminer ses travaux, un exercice qu'on peut discuter de tout un tas de points
00:07:57 mais qui a quand même été jugé assez collectivement comme réussi sur le plan de la méthodologie.
00:08:01 Et j'avais envie de vous partager deux éléments qui me semblent importants et qui peuvent nous
00:08:06 aiguiller aussi dans le contexte de crise démocratique qu'on est en train de vivre.
00:08:09 Premièrement, ce qui fait que cette convention a fonctionné, et je pense que ça c'est
00:08:14 un élément qu'il faut qu'on ait tous en tête, c'est le fait d'accepter la nuance.
00:08:17 C'est-à-dire que poser la controverse, c'est pas un problème.
00:08:20 On peut être en désaccord, on peut ne pas être toujours en face sur tous les sujets
00:08:25 tout le temps et c'est pas dramatique.
00:08:27 Poser la controverse, accepter qu'il y ait des positions qui soient plus ou moins consensuelles,
00:08:32 c'est pas du tout une difficulté.
00:08:34 Au contraire, et c'est ça qui va enrichir notre débat, notre débat public.
00:08:38 Parce que tout l'objectif c'est bien de renforcer le niveau du débat public, de faire
00:08:43 en sorte d'avoir un niveau de débat beaucoup plus exigeant, et c'est là où vous nous
00:08:48 trouverez en tant que paque du pouvoir de vivre, mais j'y reviendrai après.
00:08:50 Mais donc, premier élément, accepter la nuance et faire de la nuance une force, et il me
00:08:55 semble, il nous semble que dans le contexte actuel, on a vraiment beaucoup, beaucoup besoin
00:09:00 d'un discours beaucoup plus nuancé.
00:09:04 Premier élément.
00:09:05 Et deuxième élément qui semble important, que je voulais vous partager, c'est que la
00:09:09 démocratie, ça se construit.
00:09:11 C'est pas glamour, c'est pas toujours simple, c'est du beaucoup, beaucoup de travail, et
00:09:15 surtout ça se mérite.
00:09:16 Et ça veut dire quoi ?
00:09:17 Ça veut dire qu'il y a des moments où on peut faire des erreurs, il y a des moments
00:09:20 où on peut être en désaccord, mais il n'y a rien qui est absolument indépassable dès
00:09:23 lors qu'on accepte, dès lors qu'on s'excuse, dès lors qu'on partage nos doutes, et dès
00:09:27 lors qu'on essaie de cheminer ensemble pour dépasser ces doutes-là.
00:09:30 Donc voilà, je voulais juste vous partager ça en préambule, je reviendrai après sur
00:09:34 la question démocratique, mais il y a des éléments de réponse qui sont possibles
00:09:39 pour donner davantage de pouvoir d'agir aux individus, et ces éléments de réponse, il
00:09:44 faut qu'on les creuse ensemble comme, voilà, comme piste de réponse à la crise démocratique
00:09:52 qu'on est en train de vivre.
00:09:53 Bonjour à toutes et à tous.
00:09:57 Pour prolonger les propos de nos collègues du Pacte, vous présentez quelques enseignements
00:10:07 du sondage que vous avez donc eus.
00:10:09 Le sondage nous montre que 60% de nos concitoyens craignent de basculer un jour dans la précarité.
00:10:15 Donc c'est un taux qui est très élevé, très élevé parmi les classes populaires,
00:10:20 mais qui n'épargne pas non plus, et ça c'est un point important, les classes moyennes,
00:10:23 qui sont 53% à faire part de leur inquiétude pour l'avenir.
00:10:27 Alors évidemment, il faut reconnaître que le contexte est particulièrement tendu.
00:10:32 Une inflation à plus de 5% en 2022, des prix à l'alimentation qui ont bondi de 15% en
00:10:38 un an, des prix de l'énergie marqués par des hausses record avec une augmentation
00:10:42 de 28% entre 2021 et 2022, un litre d'essence qui flirte avec les 2 euros.
00:10:49 Et ce qu'on sait, nous au Pacte, parce qu'il y a beaucoup d'associations qui travaillent
00:10:53 aux côtés, qui soutiennent les personnes les plus défavorisées, bien que ça touche
00:10:56 évidemment plus particulièrement les ménages modestes qui sont sur le fil, et puis du côté
00:11:01 des plus pauvres, et bien ça donne lieu à des arbitrages qui sont tous impossibles entre
00:11:05 des dépenses qui sont toutes nécessaires, se chauffer, s'alimenter, se soigner.
00:11:09 Et d'ailleurs, vous noterez que dans le sondage, 15% des personnes sondées affirment
00:11:15 être contraints à faire des arbitrages de ce type, voire à ne plus du tout parvenir
00:11:19 à faire face à leurs dépenses essentielles.
00:11:21 Le sondage met aussi en évidence des niveaux d'inquiétude à plus de 80% sur de nombreux
00:11:29 autres sujets, l'avenir de la France, l'environnement, l'avenir de la démocratie, l'avenir
00:11:34 de la protection sociale.
00:11:35 Donc c'est la défiance, donc c'est l'inquiétude qui domine chez beaucoup de nos concitoyens.
00:11:41 Et pour nous, c'est un sujet d'inquiétude majeure parce que c'est un contexte qui
00:11:44 n'est évidemment pas du tout propice à l'apaisement, et pas non plus propice pour
00:11:49 pouvoir mener les transformations dont Laurent Berger parlait tout à l'heure, qui s'imposent
00:11:53 à nous, avec la mobilisation qui soit la plus large possible de la société.
00:11:58 Donc il nous semble qu'il est urgent d'agir pour soutenir les ménages les plus modestes,
00:12:05 mais force est de constater que ce n'est pas forcément le chemin qui est emprunté
00:12:08 par le gouvernement aujourd'hui sur pas mal de sujets où le pacte a observé depuis
00:12:13 un an ce qui s'est passé depuis la première année du second quinquennat d'Emmanuel
00:12:17 Macron.
00:12:18 Vous vous souvenez, le président de la République en campagne évoquait le fait de vouloir faire
00:12:23 de la France une grande nation écologique et puis s'attaquer aux inégalités à la
00:12:26 racine.
00:12:27 Nous ce qu'on voit c'est qu'il y a eu un ensemble d'actes ou de paroles qui préoccupent
00:12:32 profondément les organisations du pacte.
00:12:34 Je pense à la réforme de l'assurance chômage en premier lieu.
00:12:37 Vous le savez déjà, lors du premier quinquennat, il y avait eu une première réforme qui avait
00:12:41 conduit en moyenne à réduire les indemnités journalières de 16%.
00:12:45 Et comme si ça ne suffisait pas, dès l'été dernier, on est venu rajouter une couche, une
00:12:50 deuxième réforme de l'assurance chômage qui réduit d'un quart la durée d'indemnisation
00:12:54 et qui fait des économies en rythme de croisière de l'ordre de 4 milliards d'euros par an,
00:12:58 selon l'Unedic.
00:12:59 Donc c'est un premier choix.
00:13:00 Deuxième élément, vous le savez, le président de la République envisage des contreparties
00:13:05 aux bénéficiaires du RSA qui pourraient détourner une partie des allocataires qui
00:13:11 sont aidés par cette aide essentielle.
00:13:14 Alors même qu'on sait déjà qu'il y a 30% des personnes qui pourraient y bénéficier
00:13:17 qui ne font pas appel au RSA.
00:13:19 Alors on reconnaît que si jamais il y avait un accompagnement plus intensif des personnes
00:13:23 dans l'emploi, dans la formation, ce serait positif si on met les moyens pour ça.
00:13:28 Mais il faut bien comprendre que si les sanctions envisagées sont mises en œuvre, eh bien
00:13:33 ça pourrait conduire à des suspensions, voire à des suppressions de ces maigres allocations
00:13:37 pour pas mal de ménages.
00:13:38 Et pour nous, au sein du PAC, c'est quelque chose qui n'est pas acceptable.
00:13:41 Je fais une petite parenthèse en disant que ces deux mesures, elles traduisent quand même
00:13:46 une vision erronée et stigmatisante des demandeurs d'emploi et des personnes en situation d'exclusion.
00:13:51 Et ça aussi, c'est un problème pour le PAC.
00:13:54 Je pense aussi à la loi Casbarian, la loi dite "Anti-Squat", qui est aussi injuste
00:13:59 qu'inutile et qui risque de conduire à une surenchère répressive à l'égard de
00:14:05 personnes sans-abri ou mal logées, mais qui ne résout pas du tout la crise du logement.
00:14:09 Donc c'est comme si parce qu'on était en échec sur la crise du logement avec 4
00:14:13 millions de mal logés, eh bien on applique des mesures répressives considérant qu'on
00:14:16 va régler le problème de cette manière-là.
00:14:18 De ce point de vue-là, le PAC ne peut pas l'accepter et on n'est d'ailleurs pas
00:14:21 les seuls.
00:14:22 Il faut regarder ce qu'en a dit la Défenseur des Droits, la Commission Nationale Consultative
00:14:25 des Droits de l'Homme et plus récemment la semaine dernière, l'ONU, via ses rapporteurs
00:14:29 sur le logement, la pauvreté et les droits de l'homme.
00:14:32 Je pense aussi aux coupes budgétaires sur les HLM qui ont continué en 2023.
00:14:36 1,3 milliard d'économies sur le budget de l'État alors même que l'on sait que
00:14:41 l'on est en difficulté pour produire du logement alloyé et accessible avec toutes
00:14:44 les conséquences que ça a pour les ménages.
00:14:46 Je pense aussi à la trop faible revalorisation des minimas sociaux en avril dernier, 1,6%
00:14:52 alors qu'on est dans un contexte d'inflation qu'on n'avait pas connu depuis plus de
00:14:55 30 ans.
00:14:56 Le PAC demandait une augmentation exceptionnelle de l'ordre de 5 à 6%.
00:15:01 Je pense aussi à la rénovation thermique des logements qui souffre d'un nombre bien
00:15:07 trop limité de rénovation globale, performante et qui ne permet pas aujourd'hui aux ménages
00:15:11 modestes de mener ses travaux essentiels alors que ça pèse très durement dans leur budget
00:15:16 au quotidien.
00:15:17 Bref, la liste serait longue de ces insuffisances ou parfois des régressions qui ont pu émerger
00:15:23 au cours de cette dernière année et il nous semble qu'il faut absolument recadrer le
00:15:28 tir.
00:15:29 C'est vrai aussi sur la question des inégalités sociales et vous verrez que le sondage donne
00:15:33 à voir qu'une très grande majorité des français, entre 73 et 88% estiment que ces
00:15:40 inégalités sociales ont un impact négatif sur la cohésion sociale, la sécurité, la
00:15:45 stabilité politique du pays, l'éducation, la croissance économique et la préservation
00:15:51 de l'environnement.
00:15:52 Et plus intéressant encore, les trois quarts des français soutiennent la nécessité d'une
00:15:56 plus grande progressivité de l'impôt pour favoriser le partage des richesses dans notre
00:16:00 pays.
00:16:01 Et bien le PAC partage cette inquiétude.
00:16:04 Il considère qu'on ne pourra pas construire une société apaisée sans partage.
00:16:09 Mais aussi que pour répondre aux défis sociaux, environnementaux, écologiques dans le domaine
00:16:14 de l'éducation, du logement, de la santé, et bien il va nous falloir des moyens supplémentaires.
00:16:19 Donc il faut une contribution plus importante et plus progressive de ceux qui en ont les
00:16:24 moyens.
00:16:25 C'est pourquoi nous demandons au gouvernement d'ouvrir le débat sur la fiscalité.
00:16:31 Sur une fiscalité qui soit plus juste, plus efficace et ça dès le prochain projet de
00:16:37 loi de finances.
00:16:38 Le PAC propose à cet égard d'introduire une plus grande progressivité de l'impôt,
00:16:43 de mettre davantage à contribution les hauts patrimoines, d'aligner la fiscalité du
00:16:49 travail sur celle du capital et, point important, de réorienter toutes les dépenses fiscales
00:16:55 comme les aides publiques aux entreprises pour qu'elles profitent davantage à l'emploi,
00:16:59 à la transition écologique, à l'investissement social et à la qualité de vie.
00:17:03 Et puis au-delà du partage des richesses se pose la question du partage des ressources.
00:17:07 Je ne m'y attarde pas, vous verrez dans le dossier de presse, mais on voit bien que
00:17:10 les tensions par exemple actuelles autour de l'eau montrent à quel point il faut
00:17:15 partager en articulant la sobriété collective d'un côté et l'accès juste à tous aux
00:17:20 ressources naturelles de l'autre.
00:17:22 Et puis aussi, partage des richesses, partage des ressources et partage des responsabilités.
00:17:28 Car si on est convaincu que nous avons une part à jouer, nous les organisations, comme
00:17:33 les citoyens, et on doit tous contribuer à une société écologique juste, et bien
00:17:37 c'est à l'État d'organiser la transition, de fixer le cap, les ambitions, de donner
00:17:43 les moyens, de mobiliser les acteurs locaux, nationaux, et qui doit organiser aussi le
00:17:49 débat pour être un des moteurs de la démocratie sociale, comme le disait Claire tout à l'heure.
00:17:53 Enfin, ces défis que nous portons avec le pacte, et vous avez les 90 propositions qu'on
00:17:59 avait proposées dans le cadre de l'élection présidentielle, on sait aussi que ces défis-là,
00:18:04 et bien ils vont soulever des tensions qu'il faut impérativement résoudre pour garantir
00:18:08 qu'il y ait une mobilisation de vraiment toute la société pour mener et réussir
00:18:13 ces transitions.
00:18:14 Et là je pense à deux choses.
00:18:16 En particulier le fait de devoir garantir des conditions de vie dignes à chacun de
00:18:21 nos concitoyens.
00:18:22 Et là dans les semaines qui vont venir, il va y avoir l'annonce du plan de lutte contre
00:18:26 la pauvreté du gouvernement.
00:18:27 Il faut impérativement que ce plan vise une réduction drastique de la grande pauvreté,
00:18:34 et être complètement articulé avec la planification écologique.
00:18:37 Et puis je pense, et je terminerai là-dessus, à la nécessité de s'assurer que la transition
00:18:42 écologique sur tous ces volets soit effectivement juste, et donc acceptable par nos concitoyens,
00:18:47 et ne laisse personne sur le bord du chemin.
00:18:50 Morgane.
00:18:51 Bonjour à tous et à toutes.
00:19:10 Donc on a un président de la République qui, pour son second quinquennat, a fait un lot
00:19:14 de promesses.
00:19:15 Et parmi ces promesses, il y avait celle d'engager la France dans une grande planification écologique.
00:19:19 Et là encore, au bout d'un an, nous on fait le constat que le compte n'y est pas.
00:19:23 On a parlé du changement de méthode, le compte n'y est pas.
00:19:25 Mais sur la planification écologique, le compte n'y est pas non plus.
00:19:28 Il y a quelques jours, le CITEPA a sorti les dernières données d'émissions de gaz à
00:19:32 effet de serre de la France pour l'année 2022.
00:19:34 On voit qu'on arrive tout juste à respecter le budget carbone qu'on avait pour cette année,
00:19:39 alors qu'au contraire il faudrait accélérer, selon le Conseil pour le climat.
00:19:43 Mais pire encore, on voit qu'on y arrive pour essentiellement des raisons conjoncturelles.
00:19:48 C'est-à-dire qu'on a eu un hiver très doux en 2022 et à cause de la hausse des prix
00:19:53 de l'énergie, on a vu certains secteurs qui ont dû revoir à la baisse leurs activités.
00:19:57 Donc moi je pense, et tout le monde autour de cette table en est convaincu, que pour
00:20:02 des raisons évidentes, on ne peut pas laisser la planification écologique se faire via
00:20:07 la conjoncture.
00:20:08 Au contraire, nous on appelle le gouvernement et le président à planifier, à anticiper
00:20:13 à la fois les mesures mais aussi les moyens financiers pour faire en sorte qu'on arrive
00:20:17 à réussir cette transition écologique d'une manière qui soit juste socialement.
00:20:21 Et en fait, on a un président de la République et un gouvernement qui soit aujourd'hui
00:20:28 ferment les yeux, soit agissent dans la plus totale incohérence.
00:20:32 Je prends deux exemples pour ne pas être trop longue.
00:20:34 On a eu il y a quelques jours le déplacement d'Emmanuel Macron pour annoncer un plan
00:20:38 eau pour la gestion de la ressource en prévision des sécheresses de cet été.
00:20:42 Le même jour, on avait le ministre de l'Agriculture qui remettait en cause l'interdiction
00:20:47 d'un herbicide pourtant jugé nocif pour la santé.
00:20:50 Autre exemple, au début de la crise énergétique, Emmanuel Macron a appelé l'ensemble de
00:20:57 la population à la sobriété énergétique, donc ce qu'on salue tous autour de cette
00:21:02 table, mais il a omis de mentionner qu'il y a des secteurs qui eux sont exemples de
00:21:06 tout effort de réduction d'émissions, comme le secteur aérien par exemple, qui
00:21:10 continue lui d'être largement avantagé d'un point de vue fiscal.
00:21:13 On parlait de justice fiscale, voilà un exemple flagrant en ce qui concerne le secteur aérien.
00:21:19 Donc en fait on est dans l'exact contraire de ce que suppose une planification écologique,
00:21:25 c'est-à-dire anticipation et cohérence des mesures et des moyens, à quoi s'ajoute
00:21:30 un deux poids deux mesures en fonction des secteurs et des acteurs qui sont concernés.
00:21:34 Donc si on regarde bien, on a le cocktail, on a tous les ingrédients qui étaient réunis
00:21:39 quand le mouvement des gilets jaunes a démarré.
00:21:42 On sait, la transition écologique, ça va venir chambouler tous les secteurs de l'économie,
00:21:48 tous les acteurs.
00:21:49 On le sait aussi, ça va procurer des bénéfices pour toute la société, en termes de santé
00:21:53 publique, de réduction de la précarité énergétique, de création d'emplois, même
00:21:58 de souveraineté de notre pays.
00:22:00 Mais si on a un président de la République et un gouvernement qui continuent de ne pas
00:22:05 accompagner et de ne pas anticiper ces évolutions nécessaires, ce qui demain pourrait nous
00:22:10 offrir les meilleures solutions pour répondre aux carrefours des crises que l'on traverse,
00:22:15 risque au contraire de se transformer en un problème.
00:22:17 Comment on met fin à la précarité énergétique dans notre pays quand on voit le reste à
00:22:23 charge qu'il y a pour les ménages les plus modestes et qui les empêche d'engager
00:22:27 une rénovation de leur passoire ? Comment on permet à la restauration collective d'offrir
00:22:32 des millions de repas et une alimentation saine et durable alors qu'il n'y a aucun
00:22:36 soutien de l'État pour y arriver ?
00:22:38 Comment demain on va réduire la place de la voiture thermique quand on connaît le
00:22:43 sous-investissement notable dans les mobilités alternatives et quand on sait que la voiture
00:22:47 électrique aujourd'hui est inaccessible à la plupart des bourses ?
00:22:50 Donc nous, on voudrait que le gouvernement et le président de la République se concentrent
00:22:56 sur ces enjeux, à dénouer ces nœuds en fait de la planification écologique, en commençant
00:23:02 déjà par apaiser les tensions qui aujourd'hui sont en train de gangréner notre société
00:23:08 et nous empêchent d'avancer sur ce chantier de la planification écologique comme d'ailleurs
00:23:13 le révèlent les résultats du sondage qu'on publie aujourd'hui.
00:23:16 Bonjour à toutes et à tous.
00:23:37 En prolongation sur les questions de santé, de protection sociale, on voit aujourd'hui
00:23:46 ô combien notre système de santé qui est trop hospitalocentré, trop médicocentré
00:23:54 a surtout subi depuis une trentaine d'années une gestion par trop comptable, ce qui n'a
00:24:02 pas permis de le préparer aux grandes transitions auxquelles notre société a à faire face,
00:24:08 la transition numérique bien évidemment, la transition écologique, ça a été plusieurs
00:24:14 fois abordé, mais aussi la transition démographique dont les conséquences épidémiologiques,
00:24:20 économiques, sociales sont absolument nombreuses.
00:24:24 Tout ça aboutit à une augmentation des inégalités.
00:24:28 Christophe en parlait tout à l'heure, il y a les inégalités sociales mais il y a aussi
00:24:32 les inégalités en santé.
00:24:34 Et on voit aujourd'hui que fonction des territoires où l'on est, on n'est pas exposé aux mêmes
00:24:42 risques, on n'a pas les mêmes possibilités d'accéder aux soins.
00:24:46 L'écart d'espérance de vie entre un cadre et un ouvrier c'est 6,4 ans pour les hommes,
00:24:55 3,2 ans pour les femmes, donc c'est quelque chose d'absolument colossal.
00:24:59 Si on prend les 5% les plus riches, les 5% les plus pauvres, l'écart il est de 13 ans
00:25:04 pour les hommes, 8 ans pour les femmes.
00:25:06 Donc on voit que c'est quelque chose d'absolument calamiteux.
00:25:11 Les inégalités d'accès effectifs aux soins ne cessent de s'accentuer dans notre pays,
00:25:23 avec l'augmentation des déserts médicaux.
00:25:26 Aujourd'hui plus de 7,5 millions de nos concitoyens vivent dans des déserts médicaux, 6 millions
00:25:32 n'ont pas de médecin traitant, dont plus de 650 000 porteurs d'infections de longue
00:25:37 durée, de pathologies chroniques, donc pour qui la perte de chance est absolument réelle.
00:25:43 Et là on voit bien qu'on n'a pas de solutions pratiques rapidement à mettre en oeuvre,
00:25:54 en tout cas qui sont proposées à ce stade.
00:25:56 De fortes attentes ont été exprimées à l'occasion des CNR Santé dans les territoires
00:26:04 et il faudra être très attentif à la sortie de ces CNR Santé pour que ça ne soit pas
00:26:11 déceptif, sinon on aura encore une défiance supplémentaire vis-à-vis des institutions
00:26:18 et de la capacité collective à faire émerger un certain nombre de propositions.
00:26:25 Le pacte porte un certain nombre de propositions.
00:26:30 Le fait finalement de substituer notre système très curatif par un système beaucoup plus
00:26:37 préventif, des 1000 premiers jours de l'enfant jusqu'à la fin de vie en passant par la
00:26:43 santé au travail, dans une approche de pleine santé.
00:26:47 Ça nous semble beaucoup plus utile, indispensable si on veut réduire de manière drastique
00:26:53 les inégalités, faire en sorte que, en fonction du territoire où l'on habite, en fonction
00:26:58 de son exposition aux risques environnementaux, aux conditions de travail, au logement, à
00:27:05 la culture, à l'éducation, à l'ensemble des déterminants de santé, faire en sorte
00:27:09 que l'on puisse agir puissamment pour réduire ces inégalités par la prévention, par l'action
00:27:16 via les politiques publiques sur l'ensemble des déterminants de santé.
00:27:18 80% des déterminants de santé sont en dehors du système de santé.
00:27:24 Donc on voit que c'est absolument quelque chose d'essentiel.
00:27:26 Deuxième priorité, c'est le fait de renforcer les investissements sur les soins de premier
00:27:32 recours pour permettre l'accès aux soins non programmés, garantir une permanence
00:27:38 de soins en semaine, le soir et le week-end, et éviter des recours aux urgences comme
00:27:44 on peut la voir, là aussi, qui ne sont pas facteurs de sérénité pour celles et ceux
00:27:49 qui en ont besoin.
00:27:50 Recentrer l'hôpital sur ses missions et accompagner celles et ceux qui doivent y aller
00:27:58 en amont et en aval, notamment les plus vulnérables par un accompagnement social et humain.
00:28:06 Par le fait de renforcer les liens entre le secteur sanitaire, social et médico-social,
00:28:12 pour éviter des ruptures de prise en charge, de prise en soins et éviter des ruptures
00:28:16 de soins.
00:28:18 Et puis utiliser, bien évidemment, tous les leviers indispensables pour orienter vers
00:28:26 le bon soin au bon moment.
00:28:27 Là aussi, parce que c'est un élément d'aggravation des inégalités en santé.
00:28:34 Pour finir, c'est un élément essentiel, c'est accorder les niveaux de recettes nécessaires
00:28:42 à la prévention, aux soins, aux accompagnements, à la revalorisation de ces métiers du soin,
00:28:49 que ce soit en établissement de santé, médico-sociaux ou au domicile, pour pouvoir rendre plus
00:28:58 attractifs ces métiers dont on sait que beaucoup, parce que ce sont des métiers difficiles,
00:29:02 se détournent et ce sont des métiers dont on a énormément besoin.
00:29:06 Il est donc fondamental d'accorder les moyens nécessaires à la santé, à la protection
00:29:14 sociale.
00:29:15 C'est la quatrième préoccupation de nos concitoyens après le pouvoir d'achat, l'inflation
00:29:20 et la transition écologique, l'environnement.
00:29:24 Les questions de protection sociale et les questions liées au système de santé, à
00:29:29 84%, les gens sont préoccupés de cela, donc on voit bien que c'est une priorité majeure.
00:29:33 Vous voyez, la situation est quand même très préoccupante.
00:29:41 Pour autant, nous, on ne veut pas se résigner.
00:29:44 C'est vraiment le message qu'on veut porter ce matin.
00:29:47 On ne veut pas se résigner, c'est le sens de notre collectif.
00:29:49 Et ça veut dire quoi ? Ça veut dire que là, on arrive à une étape charnière pour
00:29:52 le Pacte du pouvoir de vivre, qui passe par deux éléments forts.
00:29:56 D'une part, continuer à prendre notre part, continuer à porter un modèle de société
00:30:00 plus juste, c'est le sens de notre organisation, de notre collectif et des propositions qu'on
00:30:05 porte.
00:30:06 Et puis surtout, donner du pouvoir d'agir aux individus.
00:30:10 Autrement dit, oui, on est critique, oui, on est préoccupé par la qualité du débat
00:30:15 démocratique, oui, on le redit, on sera toujours là pour alerter, pour interpeller, pour nous
00:30:22 mobiliser collectivement pour relever le débat public.
00:30:25 On veut prendre notre part, donc on est critique, mais on cherche des réponses, il n'y a pas
00:30:29 de doute là-dessus.
00:30:30 Autrement dit, il ne s'agit pas de dire que tout va mal, il s'agit de tout faire pour
00:30:33 que ça aille mieux et que ça aille mieux vite.
00:30:35 Parce qu'on a quand même un horizon qui n'est pas très enthousiasmant.
00:30:38 Notre responsabilité, je le disais, c'est de lutter contre la médiocrité du débat
00:30:44 public.
00:30:45 Alors, c'est peut-être un peu dur comme mot, mais le problème de la médiocrité, c'est
00:30:47 qu'elle appelle la médiocrité.
00:30:48 Donc, il faut qu'à un moment, on rentre en résistance avec ça.
00:30:51 Il faut qu'on relève le débat public et que surtout, on réponde, on essaie de trouver
00:30:54 des réponses aux aspirations de certains et certaines à s'engager.
00:30:57 Et ça, c'est un élément fort aussi qui ressort du sondage, c'est que ces aspirations
00:31:02 à s'engager, elles sont très fortes malgré le contexte.
00:31:06 Quand on prend les résultats, 37% des Français affirment que malgré la situation actuelle,
00:31:11 ils seraient prêts à s'engager encore plus que ce qu'ils ne le font.
00:31:14 Et quand on regarde les moins de 25 ans, c'est 58% d'entre eux qui répondent qu'ils seraient
00:31:19 prêts à s'engager encore plus malgré la situation.
00:31:22 Donc, il y a des éléments qui sont quand même encourageants.
00:31:24 Comment on fait concrètement pour répondre à cette aspiration forte et comment on fait
00:31:29 pour que les propositions du pacte, pour que nos messages, pour que le projet de société
00:31:33 qu'on porte tous ensemble, il se diffuse, il infuse aussi ?
00:31:38 On veut faire du pacte un espace dans lequel les gens qui souhaitent s'engager, les gens
00:31:45 qui aspirent à porter une autre vision de la société, un autre modèle puissent le
00:31:49 faire.
00:31:50 Et en même temps, on dit qu'on veut proposer un espace d'engagement, y compris pour les
00:31:53 citoyens.
00:31:54 Notre ambition, si on devait la résumer, c'est d'être un SAS, un trait d'union entre
00:31:59 les citoyens et les pouvoirs publics.
00:32:01 Alors qu'il n'y ait pas de malentendu, il ne s'agit pas pour nous de dénigrer les
00:32:06 politiques.
00:32:07 Voilà, ce n'est pas ça l'ambition.
00:32:08 Mais on fait quand même le constat qu'il y a du travail, il y a beaucoup de travail.
00:32:11 Et pour ça, on a besoin d'un débat démocratique qui soit plus exigeant.
00:32:15 On a besoin d'écouter les aspirations et les besoins des gens, des personnes, des vrais
00:32:21 gens j'ai envie de dire, et de proposer des choses qui s'articulent avec le réel, avec
00:32:26 les besoins des citoyens.
00:32:27 Plus concrètement, ça veut dire quoi ? Premièrement, ça veut dire qu'on propose aux citoyennes,
00:32:33 aux citoyens, aux individus qui le souhaitent, de nous rejoindre pour s'informer, se former
00:32:39 et relayer nos actions et agir à nos côtés.
00:32:41 Ça, ça passe par quoi ? Ça passe par les groupes locaux du Pacte du Pouvoir de Vivre,
00:32:46 mais ça passe aussi par le site internet du Pacte.
00:32:48 Je vous y renvoie, il y a tout un tas d'éléments pour s'engager directement.
00:32:53 Donc soutenir les actions du Pacte, ça veut dire manifester un soutien à nos propositions.
00:32:59 S'informer, c'est accéder à toutes les productions du Pacte, savoir ce que le Pacte
00:33:06 porte, ce que nos organisations portent.
00:33:07 Se former, c'est l'accès à des webinaires notamment, mais aussi à des espaces de formation,
00:33:13 je reviendrai juste après.
00:33:14 Relayer, c'est partager massivement ce que le Pacte porte.
00:33:18 Et agir localement, ça veut dire quoi ? Ça veut dire devenir ambassadeur du Pacte, faire
00:33:23 vivre le débat sur le plan local, organiser des événements avec les groupes locaux.
00:33:27 En gros, faire que le Pouvoir de Vivre soit partout en France, sur tout le territoire.
00:33:31 Deuxième élément, on va lancer à la rentrée, et on vous précisera les modalités un peu
00:33:36 plus tard, une école du Pouvoir de Vivre.
00:33:39 Notre ambition, c'est de partager, de transmettre, de donner à voir notre expérience et notre
00:33:46 expertise aussi.
00:33:47 On a besoin pour ça de renforcer les corps intermédiaires.
00:33:51 On pense que ça passe par une école du Pouvoir de Vivre, renforcer les corps intermédiaires
00:33:54 pour une démocratie qui soit plus vivante.
00:33:56 Les gens, ils sont demandeurs de pouvoir d'agir, ils ont envie de s'impliquer.
00:34:01 On voit que ça marche, mais pour ça, on a aussi besoin de changer le regard sur nos
00:34:04 institutions, sur le fonctionnement de notre démocratie.
00:34:07 Je vous parlais de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
00:34:09 Mais quand on donne aux gens, à 184 personnes en l'occurrence, les outils pour se former,
00:34:15 pour monter en compétence, pour débattre entre eux, ça fonctionne.
00:34:18 Du coup, on veut continuer à apporter ce type d'action.
00:34:22 Troisième élément, on va organiser, pareil, à la rentrée, et on vous précisera les
00:34:28 modalités un peu plus tard, une journée du Pouvoir de Vivre.
00:34:32 Donc une journée, des journées du Pouvoir de Vivre, une même date en gros, mais un
00:34:36 peu partout en France.
00:34:38 L'ambition, c'est de rassembler nos organisations, les 64, mais aussi les membres de nos organisations,
00:34:46 de rassembler les personnes qui sont intéressées pour débattre, c'est ce qu'on disait,
00:34:50 débattre, poser des controverses aussi, pour échanger sur nos propositions, pour les
00:34:54 affiner, pour mieux se connaître, il y aura des moments de convivialité aussi, c'est
00:34:59 l'objectif, et surtout pour partager ce qui nous rassemble, et encore une fois, pour
00:35:04 donner à voir le plus largement possible nos 90 propositions, et puis le sens, encore
00:35:12 une fois, du projet de société qu'on porte.
00:35:14 Voilà, merci.
00:35:15 Merci à toutes, merci à tous.
00:35:22 On va passer aux questions.
00:35:24 Donc si vous avez des questions, n'hésitez pas.
00:35:27 Désolée, il n'y a pas de micro dans la salle, donc je vais vous demander…
00:35:29 Pardon, je ne l'avais pas vue.
00:35:30 C'est parfait, donc, quelle organisation ?
00:35:32 Je n'avais pas vu.
00:35:37 Tu vois, j'avais anticipé.
00:35:43 Est-ce qu'il fonctionne ? Non.
00:35:48 Allons-y, je vous en prie.
00:35:51 Donc madame devant.
00:35:52 Allez-y.
00:35:53 Merci.
00:35:54 Corinne Laïc de l'Opédio, le conseil de Carparthé-Lavoie.
00:35:55 Merci.
00:35:56 Vous écrivez dans un dossier de presse que les concurs de conseil constitutionnel attendus
00:35:57 le 14 avril sont un moment déterminant pour faire l'apaisement nécessaire et retrouver
00:35:58 les conditions du dialogue social et du travail collectif, quelles qu'elles soient.
00:35:59 C'était plusieurs.
00:36:00 Merci, on va prendre plusieurs questions.
00:36:01 Madame, madame aussi, s'il vous plaît.
00:36:02 Vous avez communément laissé courbe à Sarge Wagner.
00:36:24 On a compris que vous vouliez peut-être engendrer la réforme des retraites.
00:36:27 Vous n'avez pas une position collective sur cette réforme ?
00:36:32 Il n'y a que deux questions pour le moment, donc on va…
00:36:37 Je t'en prie.
00:36:39 Non, d'abord, on pense que dans la vie, ça peut vous paraître bizarre ce que je vais
00:36:45 vous dire, mais il n'y a pas que la réforme des retraites.
00:36:47 La question de la transition écologique, regardez les préoccupations, la question
00:36:51 de la transition écologique, la question des inégalités, la question de l'inflation
00:36:55 qui pèse aujourd'hui fortement sur nombre de citoyens qu'ils soient au travail ou
00:37:02 pas, n'ayant pas accès à l'emploi.
00:37:05 C'est des sujets préoccupants, c'est des sujets ultra préoccupants et qui méritent
00:37:10 qu'on ne se soit pas seulement focalisés sur le sujet.
00:37:14 Donc, comprenez bien qu'évidemment, on a décidé de faire cette conférence de presse,
00:37:19 de lancer cette initiative d'espace, de pouvoir d'agir, etc., que vient de présenter
00:37:24 l'intérêt dans un moment qui est particulier.
00:37:25 Mais en même temps, ce moment particulier, la vie des gens, ce n'est pas des séquences.
00:37:28 La transition écologique, elle n'attend pas le risque climatique, il n'attend pas
00:37:32 qu'on ait réglé le premier problème qui viendrait sur la table et qui serait la première
00:37:38 préoccupation du gouvernement.
00:37:39 Sur le Conseil constitutionnel, j'ai dit tout ce que la CFDT, pour le coup, avait à
00:37:44 dire.
00:37:45 C'est une instance dont on reconnaît la légitimité pleine et entière.
00:37:48 Ce qui est sûr, c'est que la question de la transition écologique, quelle que ce
00:37:52 soit, ou la question de la réduction des inégalités, ou le fonctionnement démocratique
00:37:57 de notre pays, sera posée quelle que soit la décision qui est prise.
00:38:01 C'est-à-dire qu'il n'y aura pas une position magique, c'est une position juridique.
00:38:03 Après, est-ce que ça crée de l'apaisement ? Je l'ai toujours dit, que les réformes
00:38:07 de la retraite, elle crée un profond ressentiment.
00:38:09 Si le Conseil constitutionnel, sur lequel je n'ai pas envie de m'étaler, faisait
00:38:13 évidemment retoquer la réforme, on peut considérer que l'apaisement serait plus
00:38:17 fort.
00:38:18 Mais c'est comme ça.
00:38:21 Et ensuite, je me porte en faux sur "vous voulez enjamber la réforme de la retraite".
00:38:27 Il est hors de question d'enjamber quoi que ce soit.
00:38:29 Cette réalité-là, elle provoque un fort ressentiment.
00:38:33 Il y a encore une journée de mobilisation, jeudi.
00:38:35 Quant à porter, on est 64 organisations, d'ailleurs il n'y a pas que les gens qui
00:38:39 sont ici, il y a tous les collègues qui sont dans la salle aussi, enfin une partie d'entre
00:38:44 eux qui sont dans la salle et qui évidemment peuvent s'exprimer.
00:38:47 Il y a des sujets, quand on travaille en collectif, il y a des sujets sur lesquels
00:38:55 on porte une vision collective et d'autres qui sont portés plus par telle ou telle organisation
00:38:59 dont c'est le cœur de métier.
00:39:00 Il n'y a aucune hégémonie d'aucune organisation dans le Pacte du pouvoir de vivre.
00:39:05 On connaissait que sur la question des retraites, les organisations syndicales ont une petite
00:39:10 légitimité à porter le sujet.
00:39:13 Mais enfin, moi j'ai senti du côté des camarades du Pacte du pouvoir de vivre, excusez-moi
00:39:16 le mot camarade si ça peut choquer certains d'entre vous, ça ne me choque pas personnellement,
00:39:20 mais beaucoup de soutien dans cette période.
00:39:22 Peut-être compléter aussi en disant qu'un quinquennat c'est court.
00:39:28 Un certain nombre d'organisations du Pacte ont publié une tribune dans un grand quotidien
00:39:33 national il y a trois semaines, constatant que les tensions sur la démocratie, sur la
00:39:39 capacité d'agir que généraient les difficultés autour de cette réforme des retraites étaient
00:39:44 un problème énorme.
00:39:45 Donc il y a deux solutions.
00:39:46 Soit on attend six mois pour se dire on veut parler de tous ces sujets, de la rénovation
00:39:51 thermique des logements, de la pauvreté des gens, du creusement des inégalités, des
00:39:54 difficultés sociales face à cette inflation, face à la hausse des prix alimentaires, et
00:40:00 on attend que tout redevienne normal pour pouvoir mener les réformes.
00:40:04 Sauf que là il y a un projet de loi de finances qui arrive.
00:40:06 Sauf qu'on vient déjà de passer un an.
00:40:08 Et on ne peut pas prendre le temps de perdre du temps.
00:40:12 Donc c'est la raison pour laquelle, malgré ce contexte, et malgré l'attention que nous
00:40:17 portons tous à cet énorme enjeu que constitue la réforme des retraites au sein du Pacte,
00:40:21 nous nous sommes dit on ne peut pas attendre.
00:40:23 Je vous donne juste deux exemples.
00:40:24 Il y a eu un certain nombre d'initiatives de concertation, de mobilisation des corps
00:40:29 intermédiaires ou de la société civile qui ont été prises.
00:40:32 C'est le cas de la Convention citoyenne sur la fin de vie.
00:40:35 Mais c'est le cas de tous les CNR.
00:40:36 Qu'est-ce qu'on fait ? Vous avez bien vu, comme nous, tout est bloqué.
00:40:39 Tout est bloqué.
00:40:41 Nous, à la Fondation Abbé Pierre, on a accepté d'animer le CNR logement parce qu'on est
00:40:45 contributif dans l'esprit de ce que disait Claire, parce qu'on ne veut pas rester les
00:40:47 bras ballants, parce qu'il y a des gens qui souffrent pendant ce temps-là.
00:40:50 Et donc, qu'est-ce qui se passe ? On attend quoi ? On attend que les choses veulent bien
00:40:54 redescendre, que la poussière veuille bien redescendre pour prendre des mesures dans
00:40:57 le PLF, pour plus de justice sociale, pour aider les mal logés, pour aider ceux qui
00:41:01 n'arrivent pas à manger convenablement tous les jours.
00:41:02 Donc ce n'est pas enjamber, c'est dire attention, attention, il y a un risque majeur de freiner
00:41:09 toutes les initiatives, y compris de planification écologique, comme Morgane le disait tout
00:41:14 à l'heure.
00:41:15 Donc c'est plutôt l'idée de dire, sans passer outre ces enjeux majeurs et le mouvement
00:41:22 social et la légitimité des syndicats, dire pendant ce temps-là, il y a aussi énormément
00:41:27 de chantiers qu'il faut mener, sans quoi on va prendre un retard qui est extrêmement
00:41:32 dommageable pour l'ensemble de la société et nos concitoyens.
00:41:34 Lors Salamon pour réforme et déballer les protestants.
00:41:43 Donc j'ai bien compris, vous voulez informer les citoyens, les faire débattre entre eux,
00:41:54 et l'étape d'après c'est quoi ? Est-ce que vous avez déjà envisagé l'étape d'après
00:41:58 ou est-ce que justement vous allez laisser les gens s'organiser ?
00:42:01 Je ne sais pas, est-ce qu'il y a une traduction politique ? Est-ce qu'il y a des actions
00:42:08 concrètes qui sont envisagées en fonction des thématiques ?
00:42:11 Alors nous, c'est ce qu'on disait en fait, l'objectif c'est qu'on voit qu'il y a des
00:42:19 ... enfin, on nous sollicite de plus en plus en fait, pour vous dire les choses clairement,
00:42:23 avec des gens qui ont envie de participer, qui ont envie de porter nos propositions,
00:42:26 qui sont intéressés par le projet de société que le pacte du pouvoir de vivre porte.
00:42:31 Ça ne veut pas dire que c'est des gens qui peuvent s'impliquer ailleurs, et d'ailleurs
00:42:36 c'est très bien s'ils s'impliquent dans nos organisations, c'est super, qu'ils s'engagent,
00:42:40 et qui ont envie de porter un projet de société.
00:42:41 Et nous c'est ce qu'on a envie d'offrir, on essaie d'offrir collectivement un projet
00:42:45 de société qui soit exigeant, donc qui pose la question sociale, la question environnementale
00:42:50 et la question démocratique de manière corrélée.
00:42:54 Et donc ce qu'on annonce aujourd'hui c'est que, à ces individus qui ont envie de s'engager,
00:42:59 qui ont envie de porter ce projet de société avec nous, qu'ils sont les bienvenus.
00:43:02 Et donc ça va passer par plein de moyens différents qui doivent être affinés en
00:43:07 fait, enfin on ne va pas tout... tout n'a pas encore été décidé et construit maintenant,
00:43:12 qui doivent être affinés, mais ça va passer par le fait de partager le message du pacte.
00:43:16 Parce que c'est pas anodin de dire qu'on veut un pacte du pouvoir de vivre, c'est dire quelque
00:43:20 chose en fait, on veut redonner du pouvoir de vivre aux gens, du pouvoir d'agir aux gens,
00:43:23 on veut atténuer les colères.
00:43:24 Il y a ça aussi qui est quand même très important, c'est que le contexte actuel,
00:43:29 qui commence à dater un peu, il met en avant des colères qui sont très fortes.
00:43:33 Il y a des colères qui sont verbalisées, on a l'habitude nous de verbaliser nos colères
00:43:37 et souvent la colère elle crée de la mobilisation et c'est intéressant, mais il y a des colères
00:43:41 qui sont plus silencieuses.
00:43:43 Et ces colères silencieuses, elles créent des fissures, elles les renforcent, elles
00:43:45 les approfondissent.
00:43:46 Et donc nous, notre objectif c'est de faire en sorte que les gens qui sont... qui ont
00:43:51 envie de se mobiliser, ils puissent trouver un espace pour le faire.
00:43:54 Et donc c'est ça le sens de nos annonces.
00:43:56 Donc, via des temps de formation, donc notre école, entre autres, mais il y a aussi des
00:44:02 actions qui pourront être conduites avec les groupes locaux, selon les envies des
00:44:07 uns et des autres, avec les organisations membres du pacte aussi, on est 64, surtout
00:44:10 d'ailleurs.
00:44:11 Et donc voilà, c'est des choses qui vont se décliner petit à petit.
00:44:13 Ce qu'on peut juste dire aussi peut-être...
00:44:16 Ah pardon, vas-y Rémi.
00:44:17 C'est également l'occasion de réenchanter l'action collective, de montrer aux gens
00:44:23 qu'il n'y a pas de raison de se résigner à quoi que ce soit, mais que ensemble, nos
00:44:30 64 organisations, mais ensemble, entre femmes et hommes engagés, on a de la capacité à
00:44:36 faire, à agir ensemble, à réfléchir ensemble, à créer du commun.
00:44:42 Et c'est quelque chose plutôt d'enthousiasme, essayer de donner du positif dans ce moment-là,
00:44:49 ça nous semble quelque chose de vraiment fondamental.
00:44:51 Bonjour, Marie-Aude Grimond pour Actuel CSE.
00:44:55 Est-ce que vous avez pensé impliquer dans vos démarches les représentants du personnel
00:44:59 qui sont au contact, justement, juste à la jointure entre les directions et les salariés,
00:45:05 qui ont aussi un rôle économique de réduction des inégalités, qui peuvent aussi avoir
00:45:09 un rôle en transition écologique via un certain nombre de négociations au niveau
00:45:14 de l'entreprise ? Est-ce que vous comptez vous adresser aussi à eux et essayer de les
00:45:18 impliquer dans votre démarche ? Merci.
00:45:20 Oui, qu'ils ont aussi un rôle en termes de politique de santé, qu'ils ont un rôle
00:45:25 en termes de politique de solidarité, parfois.
00:45:27 On ne le dit pas assez, mais nombre de CSE ont des politiques de solidarité.
00:45:32 On ne parle pas souvent des vacances.
00:45:34 On pourrait les faire attirer beaucoup plus sur le droit à vacances, par exemple, pour
00:45:39 tous.
00:45:40 Ça fait partie des préoccupations qui sont les nôtres, alors particulièrement dans
00:45:44 la CET, mais pas simplement.
00:45:46 Sur la question de la transition juste, par exemple, on a, nous, de plus en plus d'initiatives
00:45:53 autour de la fraise du climat, du développement de ce qu'on appelle des sentinelles vertes
00:45:58 dans certaines fédérations qui sont des représentants du personnel, qui ont une attention
00:46:03 plus forte et même une préoccupation très forte de la transition juste.
00:46:07 L'idée, c'est de faire percoler nos terrains d'action différents.
00:46:12 Et Eric le disait, si on veut créer, y compris une école que les gens puissent s'impliquer,
00:46:19 etc., nous ce qu'on vit depuis, je ne me rappelle jamais le nombre d'années parce
00:46:22 que je suis assez nul là-dessus, mais voilà, merci, quatre, c'est quand même une richesse
00:46:25 folle, quoi.
00:46:26 C'est une richesse folle.
00:46:28 C'est-à-dire qu'on a mélangé nos expertises, on s'est écouté, on a confronté, on a co-construit
00:46:36 sur des, parfois, des angles d'attaque qui paraissaient contradictoires et voilà, et
00:46:41 on a fait le constat qu'on pouvait porter ensemble une autre vision, la vision d'un
00:46:46 autre modèle de développement, d'un autre modèle de société et avec des sujets, y
00:46:51 compris, qu'on a encore peu évoqués jusqu'alors, mais qui sont omniprésents chez nous.
00:46:54 Christophe l'a dit, la question de la répartition de la richesse, c'est fondamental, à travers
00:46:58 elle, l'affection de la fiscalité, notamment la question migratoire dont on voit bien qu'il
00:47:04 y a une forte tentation de la remettre sur le devant de la scène sous un angle, j'ose
00:47:08 le dire, qui n'est pas franchement notre kiff.
00:47:11 Voilà, donc, ce sont des produits de la richesse.
00:47:16 Vous savez, il n'y a pas de martingales.
00:47:19 J'ai vu qu'ici ou là, il y avait une recherche de martingales pour se donner un nouvel élan.
00:47:23 Il n'y a pas de martingales.
00:47:24 Il n'y a que de l'énergie collective à construire et de faire avec et de donner la
00:47:30 capacité à chacun d'agir, et ce pacte, c'est cette richesse-là qui est donc les représentants
00:47:35 du personnel.
00:47:36 Moi, je suis frappé.
00:47:37 Je ne me déplace plus dans les équipes CFDT sans qu'on me parle du pacte du pouvoir de
00:47:40 vivre.
00:47:41 Et il n'y a plus une initiative CFDT, d'ailleurs, ils en ont un peu marre, certains d'entre
00:47:46 eux, là, parce que de se déplacer dans les équipes CFDT, où il n'y a pas, et c'est
00:47:50 vrai, l'autre jour, je crois qu'Amandine, elle était dans une initiative de la mutualité,
00:47:53 etc.
00:47:54 Donc, il y a quelque chose qui est en train de se passer et qui donne une forme de…
00:48:00 Il y a une complémentarité très forte qui est en train de se vivre et qui veut aller,
00:48:04 nous, qu'on souhaite porter, en tout cas syndicalement, jusque dans le travail de nos
00:48:08 élus d'entreprise.
00:48:09 Est-ce qu'on pourra adhérer directement au pacte du pouvoir de vivre ou pas ? Vous
00:48:20 êtes créés… Donc, j'ai plusieurs questions, mais ce serait bien de répondre à chacune,
00:48:25 parce que vous allez comprendre le sens global.
00:48:27 Est-ce que vous comptez créer un institut de formation ? Le nom de la BOESI est déjà
00:48:32 pris.
00:48:33 Et dernière question, est-ce que vous comptez présenter des candidats à des élections
00:48:41 européennes, par exemple ? C'est-à-dire, en fait, par rapport au mouvement que vous
00:48:46 organisez, ce sera la quatrième plus globale, on sent quand même une envie de politique.
00:48:52 Et moi, j'ai une vraie interrogation sur comment vous allez articuler tout ça avec
00:48:58 les enjeux politiques.
00:48:59 Ok, je réponds sur l'école et je laisse Christophe compléter ou Laurent.
00:49:06 Donc, il ne s'agit pas d'adhérer.
00:49:08 Ce n'est pas adhérer au sens de prendre une carte d'adhésion au pacte du pouvoir
00:49:11 de vivre.
00:49:12 Ce n'est pas ça.
00:49:13 Ce n'est pas nous rejoindre, c'est en fait participer au mouvement.
00:49:16 C'est ça, en fait, c'est participer au mouvement du pacte du pouvoir de vivre.
00:49:19 C'est faire, encore une fois, je répète ce que j'ai dit, mais c'est faire en sorte
00:49:22 de partager les propositions du pacte, de les affiner, c'est se confronter, c'est
00:49:27 échanger avec nos organisations.
00:49:29 Voilà, c'est vraiment ça l'ambition.
00:49:31 Et donc, il ne s'agit pas de créer un institut de formation.
00:49:34 Ce n'est pas ça pour l'instant.
00:49:35 C'est des webinaires, c'est un cycle annuel de formation.
00:49:38 Ce sont des choses qui vont être construites et affinées, qu'on n'a pas encore une
00:49:43 feuille de route hyper précise à vous présenter, mais on veut donner des outils aux plus de
00:49:50 gens possibles, des outils, voilà, et permettre à celles et ceux que ça intéresse de gagner
00:49:56 en compétences et on veut partager avec celles et ceux que ça intéresse notre expertise,
00:50:01 nos expertises, nos expériences, voilà, pour essayer de répondre à une aspiration
00:50:06 qu'on sent très forte, notamment chez les plus jeunes.
00:50:08 Oui, candidats, non, clairement, pour répondre à votre question.
00:50:16 En revanche, politiques, oui.
00:50:18 C'est-à-dire qu'on est convaincu au sein du pacte qu'on ne pourra pas régler les
00:50:23 problèmes dont on est en train de parler sans du politique.
00:50:25 C'est trop important.
00:50:27 On ne fait pas la répartition des richesses comme ça, parce que le bon vouloir de chacun.
00:50:31 Ça s'organise.
00:50:32 On ne mène pas la transition écologique, comme disait Morgan, sans une organisation,
00:50:36 sans des objectifs, sans des moyens, sans un suivi de ces objectifs et éventuellement
00:50:40 une réadaptation parce qu'on n'aura justement pas atteint nos objectifs.
00:50:43 On a quand même des responsabilités, des engagements à l'échelle internationale
00:50:48 et c'est fondamental pour nous tous.
00:50:50 Donc tout ça ne peut se faire sans du politique.
00:50:53 Donc notre projet, il est éminemment politique, mais il n'est pas partisan.
00:50:57 Il n'est pas partisan au sens de présenter des candidats.
00:51:01 En revanche, nous avons la prétention de savoir qu'au sein de ces 64 organisations
00:51:05 et tout le travail qui est mené quotidiennement par les militants, par les bénévoles, par
00:51:09 les salariés, par les adhérents, nous donne à voir, nous donne une expertise de terrain,
00:51:15 une connaissance à la fois des difficultés, mais aussi de ce qui marche.
00:51:18 C'est pour ça que notre projet, malgré un peu la dureté des propos de ce matin,
00:51:22 il est éminemment positif.
00:51:23 Et c'est pour ça qu'on est poussé par un certain nombre de concitoyens qui nous
00:51:27 disent "mais ça, ça me plaît.
00:51:29 Comment je peux faire moi pour vous soutenir ? Comment je peux faire pour aller avec vous
00:51:33 dans ce combat-là ?".
00:51:34 Vous voyez bien que ça arrangerait beaucoup de monde que tout le monde se taise, que tout
00:51:38 le monde se tape dessus parce qu'on va grignoter les petits bouts qui nous restent.
00:51:41 Quand on est pauvre, quand on est fragile, quand on n'a rien, quand on est en situation
00:51:46 de survie.
00:51:47 Ben non, nous on pense qu'on peut faire autrement.
00:51:48 On pense qu'on doit changer nos modèles de production.
00:51:51 On pense qu'on peut tenir les enjeux de transition écologique et qu'ils soient
00:51:54 justes.
00:51:55 Mais à condition que dès qu'on se pose la question de la transition écologique
00:51:58 dans tous les domaines que Morgane a déclinés, de se dire "ok, mais qu'est-ce que ça
00:52:02 veut dire pour les plus pauvres ?".
00:52:03 "Qu'est-ce que ça veut dire pour ceux qui sont dans le milieu rural ?".
00:52:06 "Qu'est-ce que ça veut dire pour ceux qui sont dans les quartiers populaires ?".
00:52:08 "Qu'est-ce que ça veut dire pour ceux qui sont dépendants ?".
00:52:10 Et ça, c'est compliqué, mais ce n'est pas impossible.
00:52:14 Et du coup, ce projet de société qu'on porte, qui porte un nouveau modèle de développement,
00:52:20 eh bien nous voulons qu'il se transforme en projet politique.
00:52:22 Alors, pour l'instant, on est là, avec les citoyens, avec notre expertise de terrain,
00:52:27 avec notre bonne volonté.
00:52:28 Maintenant, on verra bien.
00:52:31 Évidemment, on est tous préoccupés, au sein de ce pacte, sur la montée des extrêmes.
00:52:35 Et pour nous, il y a un enjeu très fort dans les prochaines élections.
00:52:38 Dernière chose, dire qu'on s'est impliqués dans toutes les élections.
00:52:41 Donc oui, on ira jouer notre partition à toutes les élections, d'une manière ou
00:52:46 d'une autre, pour faire des propositions, et puis aussi, parfois, pour condamner quand
00:52:50 les choses ne nous semblent pas aller dans le sens d'une société plus juste et égalitaire
00:52:55 et respectueuse de nos matières premières et de notre environnement.
00:52:59 Jérôme Le Petre, DEF.
00:53:03 Une petite question sur le changement de méthode qu'avait été annoncé par Emmanuel Macron
00:53:09 l'an dernier.
00:53:10 Il y a plusieurs éléments.
00:53:12 Il y a eu le CNR, qu'on a parlé.
00:53:15 Aujourd'hui, un an après, on ne peut pas vraiment considérer que c'est abouti à
00:53:19 quoi que ce soit, à part les grands routes.
00:53:21 Est-ce que pour le pacte, il faut rester, malgré tout, dans ce conseil, au risque
00:53:30 d'être instrumentalisé par le politique ?
00:53:32 Parce que, effectivement, certaines organisations syndicales, notamment, ont fait le choix
00:53:36 de ne pas y aller à l'époque, considérant que ça n'allait pas, que ça allait être
00:53:39 juste des grands messes sans sortie, et un an plus tard, pour considérer qu'ils n'ont
00:53:44 pas forcément eu tort.
00:53:45 Ça, c'était la première question.
00:53:47 Une deuxième question plus spécifique, peut-être à Laurent Berger, du coup, parce qu'il y
00:53:53 a eu un accord National Interpro conclu hier soir, visiblement, sur la transition écologique
00:53:59 et le dialogue social.
00:54:00 Peut-être un petit mot là-dessus.
00:54:04 C'est un sujet qui, clairement, semble très pacte, en fait, profondément, plus que dialogue
00:54:11 social.
00:54:12 D'abord, pour le dire, c'est si participer au CNR, puisque vous avez fait référence
00:54:24 à des organisations qui avaient fait des choix différents, ça nous avait fait par notre
00:54:27 liberté de parole, ça se saurait dans la période.
00:54:29 Je ne crois pas.
00:54:31 Ça ne nous a pas fait perdre notre esprit critique.
00:54:34 Moi, je pense que les sujets, et ça a été abordé par les uns ou les autres qui sont
00:54:38 sur la table, et ils sont les bons sujets.
00:54:39 Le problème, c'est ce qu'on fait.
00:54:42 Il y a une prise en compte un peu radicale des besoins de transformation qui sont devant
00:54:49 nous, et c'est le sujet qui est posé.
00:54:51 Ça a été dit par un nombre de collègues.
00:54:56 La question, elle n'est pas de faire un… nous, on n'est pas dans une logique de commentateur.
00:55:01 Ça fait fatiguer.
00:55:02 La nuit a été longue avec la roque.
00:55:05 D'accord, ça va très bien.
00:55:06 De commentaire.
00:55:07 On ne veut pas faire des commentaires.
00:55:08 On va essayer de s'impliquer.
00:55:09 S'impliquer, ça veut dire… ça a été très bien dit par Claire.
00:55:12 Il faut aller se coltiler, y compris ceux avec lesquels on n'est pas d'accord.
00:55:16 Ceci étant dit, à chaque fois qu'il y aura une conclusion d'un des CNR, on dira la façon
00:55:21 dont on le perçoit.
00:55:23 Et ce qu'il y a pour l'instant, il n'y a pas.
00:55:25 Parce qu'il y a une forme de pause qui s'est opérée.
00:55:27 Mais sur le changement de méthode plus globalement, il ne peut pas y avoir.
00:55:30 Vous savez, c'est… quand on choisit une méthode, un cap, une façon de faire, on ne
00:55:36 peut pas faire le lundi cette façon de faire, le mardi une autre, le mardi revenir, ça
00:55:40 ne marche pas.
00:55:41 Donc, il n'y a pas eu fondamentalement de changement de méthode, c'est clair, et
00:55:48 de verticalité.
00:55:49 Il y a eu une tentative, il y a des sujets sur lesquels c'est différent, il y a des
00:55:54 choses qui ont fonctionné plus ou moins bien, mais globalement, voilà, il n'y a pas eu
00:56:00 de changement de méthode, c'est ce qu'on a dit tout à l'heure.
00:56:02 C'est vrai qu'hier soir, très tard, s'est conclue une négociation sur dialogue social
00:56:09 et transition écologique dans l'entreprise.
00:56:11 Alors d'abord, on n'a pas de décision encore formelle des instances de la CFDT,
00:56:16 donc… ben oui, mais la démocratie, ça se respecte, y compris dans nos organisations.
00:56:20 Mais oui, ce qu'on a voulu construire, c'est de dire, attendez, ces défis-là sont au
00:56:26 cœur de l'entreprise, on sait bien qu'il n'y a pas de transition juste s'il n'y
00:56:30 a pas une implication des entreprises, et ça ne peut pas se faire sans les travailleurs
00:56:33 et les travailleuses et leurs représentants dans les entreprises.
00:56:35 Donc on se donne les moyens de le faire, on avait fait un certain nombre de propositions,
00:56:40 beaucoup sont reprises, pas toutes.
00:56:41 Moi, je crois que c'est important de montrer que les patronats d'un côté et les syndicats
00:56:48 de l'autre se préoccupent de ces questions-là et fournissent quelque chose qui va être
00:56:52 un peu du domaine de l'outillage, de l'incitation dans les entreprises à créer du dialogue
00:57:00 social autour de la transition juste.
00:57:02 Ce n'est pas révolutionnaire, mais je ne crois pas que de toute façon, en la matière,
00:57:06 c'est de la révolution dont on a besoin.
00:57:07 On a besoin d'actions concrètes et de la mise autour de la table des acteurs concernés.
00:57:12 Donc cet accord, c'est plutôt, alors qu'il est quelque chose de très positif, après
00:57:17 le Bureau national des ACVT se positionnera.
00:57:19 Juste compléter sur un point par rapport au CNR et peut-être aussi au pacte des solidarités,
00:57:26 il y a eu plusieurs initiatives qui ont été lancées où une partie des organisations
00:57:29 ont été consultées et beaucoup sont ici dans cette salle.
00:57:31 Eric l'a dit, ça a demandé un investissement très fort de beaucoup de nos organisations,
00:57:37 sociétés civiles organisées et autres.
00:57:39 Il ne faudra pas décevoir.
00:57:40 C'est-à-dire qu'on ne peut pas dire on change de méthode.
00:57:42 Nous, on n'a pas constaté qu'il y avait un changement de méthode, surtout avec ce
00:57:45 qui s'est passé autour de la réforme des retraites.
00:57:46 Maintenant, on attend quand même des résultats du pacte des solidarités parce que c'est
00:57:50 les enjeux normalement de la stratégie de lutte contre la pauvreté du gouvernement
00:57:53 qu'on attend, qui devait sortir il y a deux mois, qui va peut-être sortir dans un mois
00:57:57 ou dans deux mois.
00:57:58 Alors c'était une consultation plutôt express, on va dire.
00:58:01 Mais enfin, on sait quels sont les sujets sur la table.
00:58:03 Donc on va regarder, comme le dit Laurent, chaque sujet après sujet, comment les choses
00:58:08 vont sortir.
00:58:09 Et comme le disait Eric, il ne faut pas décevoir.
00:58:12 C'est-à-dire que tout ce travail qui a nécessité un engagement de nous tous, de beaucoup de
00:58:16 nos organisations, doivent conduire nécessairement à des changements.
00:58:20 Des changements sur le plan social, des changements sur le plan économique, des changements sur
00:58:24 le plan écologique.
00:58:25 Donc ça se joue là.
00:58:26 Et puis je crois, des changements dans le cadre du projet de loi de finances, d'où
00:58:29 notre demande de remettre sur la table la question de la fiscalité plus juste.
00:58:33 Il y a un point juste sur la question démocratique et l'articulation.
00:58:38 C'est-à-dire que quand on décide s'il y avait eu changement de méthode, il y aurait
00:58:41 une cohérence.
00:58:42 Aujourd'hui, il y a une PPL, Bien Vieillir, qui est en discussion à l'Assemblée nationale.
00:58:50 Le travail, le CNR, qui s'appelait d'ailleurs Bien Vieillir aussi, n'a pas été associé.
00:58:56 Dany Goldberg pourrait le dire, Delignotte pourrait le dire.
00:59:00 Les travaux n'ont pas été pris en compte.
00:59:03 Donc ça se construit, l'articulation entre la démocratie citoyenne, la démocratie
00:59:11 sociale et la démocratie représentative.
00:59:13 Et donc voilà, ces questions-là, encore une fois, on n'a aucun regret.
00:59:21 On n'a aucun regret d'avoir participé et d'avoir porté des messages assez forts
00:59:25 dans les différentes réunions du CNR.
00:59:27 On envisage de continuer de le faire.
00:59:30 On verra les semaines à venir, mais à condition que ça serve.
00:59:36 Et il vaut mieux être dedans pour critiquer que dehors pour ne pas savoir ce qui se passe.
00:59:41 Corinne Laé qui Opinion.
00:59:45 Un des thèmes de cette conférence de presse, c'est la crise démocratique.
00:59:50 Il est évident qu'on ne peut pas préparer un sondage en une semaine, mais ça fait quand
00:59:55 même écho à une récente polémique qui vous a opposé au président de la République.
00:59:59 Est-ce que vous pouvez nous préciser ce que vous avez voulu dire quand vous avez évoqué
01:00:05 la crise démocratique et qui a provoqué une assez forte réaction du président de
01:00:08 la République ?
01:00:09 Ce n'est pas moi qui le dis, c'est les citoyens qui le disent, qui le vivent comme
01:00:13 ça.
01:00:14 Les commentateurs, les intellectuels, le monde académique, parfois nous-mêmes dans
01:00:19 notre vie de citoyen, c'est le ressenti que nous avons.
01:00:22 Quand les défis auxquels on a à faire face ne sont pas ceux sur lesquels on travaille
01:00:26 et sur lesquels on mobilise ses énergies, quand le ressentiment à l'égard des institutions
01:00:31 ne fait que grimper, quand le sentiment d'invisibilité, de non-écoute est extrêmement présent,
01:00:39 on appelle ça comme on veut.
01:00:40 Les citoyens, eux, dans l'enquête, ils appellent ça une crise démocratique.
01:00:43 Et après, le reste, c'est de l'écume pour moi.
01:00:49 Ça n'a pas d'intérêt.
01:00:50 Il n'y a pas d'opposition entre les personnes.
01:00:53 C'est entre les conceptions.
01:00:54 Alors là, pour le coup, on l'assume tous, je crois, d'avoir des différences de conception.
01:00:58 Le reste, pour moi, c'est de l'écume.
01:01:00 Mais je ne sais pas pourquoi c'est pris comme une attaque.
01:01:07 En fait, en vrai, je pense qu'il vaut mieux être inquiet que susceptible dans la vie,
01:01:12 parce que ça permet d'agir beaucoup mieux.
01:01:14 Pardon, si je peux rebondir là-dessus.
01:01:17 En fait, il s'agit, enfin, nous, l'objectif de cette conférence de presse et de tout ce
01:01:20 qu'on fait là, c'est bien de sortir de ces invectives un peu personnalisées.
01:01:24 Ça ne va pas, en fait.
01:01:26 C'est quand même ça, le diagnostic, c'est que ça ne va pas pour tout un tas de raisons.
01:01:29 Et donc, Laurent le disait à l'instant, les gens ne votent plus, il y a une distance
01:01:33 d'avis des institutions.
01:01:34 C'est quand même hyper préoccupant et on va quand même droit dans le mur.
01:01:37 On l'a dit, on est hyper préoccupé par la montée des extrêmes.
01:01:39 On ne peut pas rester immobile face à ça.
01:01:42 Donc, c'est le sens de ce sondage, c'est le sens de nos propositions, c'est le sens
01:01:45 de notre alliance, en fait, d'une manière générale.
01:01:48 C'est de dire voilà, on est 64 organisations, on a un cap commun.
01:01:51 On n'est pas toujours d'accord, mais on a un cap commun et on va tout faire pour porter
01:01:55 ce cap et on va surtout tout faire pour continuer à alerter les pouvoirs publics sur ce qui
01:01:59 nous semble ne pas aller dans le bon sens et ce qui nous semble être assez préoccupant
01:02:03 à plus ou moins long terme.
01:02:04 C'est un moment quand même assez grave.
01:02:07 Je ne dis pas ça pour être alarmiste.
01:02:10 Il y a un moment grave.
01:02:12 Il ne reste pas beaucoup de temps, en fait.
01:02:14 Donc, il faut qu'on soit tous et toutes mobilisés pour faire en sorte de relever le niveau du
01:02:18 débat public.
01:02:19 Et ça, ça veut dire être exigeant, ça veut dire avoir des propositions ambitieuses
01:02:23 et ça veut dire se rassembler le plus largement possible pour faire front.
01:02:26 Et en complément à ce que viennent de dire Claire et Laurent, à la fois il y a plein
01:02:33 de choses qui préoccupent, qui inquiètent, etc.
01:02:37 Et il y a une appétence, il y a une envie et on le voit, Laurent en parlait tout à
01:02:43 l'heure dans les groupes locaux de militants et de militantes qui se croisent, de gens
01:02:49 qui n'étaient pas spécialement militants, engagés, mais qui ont envie d'agir.
01:02:55 Claire l'a dit au travers de la convention citoyenne, 184 personnes qui jusque là, voilà,
01:03:04 n'étaient pas spécialement essayées, n'étaient pas des spécialistes des questions
01:03:07 de la fin de vie et qui ont quand même donné neuf week-ends de trois jours pour échanger,
01:03:14 travailler, réfléchir ensemble, etc.
01:03:16 Donc, on voit bien que quand on crée les conditions, il y a de l'appétence à faire
01:03:22 ensemble, à être ensemble.
01:03:23 Donc il y a aussi des éléments quand même aussi très rassurants et donc si on s'y
01:03:29 met tous, si on s'organise, il y a moyen de s'en sortir et de s'en sortir par le
01:03:34 haut surtout.
01:03:35 Oui, et puis c'est vraiment le sens de notre engagement, c'est-à-dire qu'on est convaincu
01:03:41 qu'il faut que l'État pilote, on l'a dit, notamment la transition écologique,
01:03:44 mais on ne changera pas la société depuis l'Élysée ou le Pérou de Matignon.
01:03:48 Donc il va bien falloir engager l'ensemble de la nation et on constate qu'il y a des
01:03:53 gens qui ont envie que ça change.
01:03:54 On ne sait pas toujours comment faire, on n'a pas toujours toutes les solutions, mais
01:03:58 enfin déjà à 64, on s'aperçoit qu'on est plus fort parce qu'on sort de nos tuyaux
01:04:01 d'orgue, on sort de nos spécificités, on tient compte des impératifs des autres.
01:04:04 C'est déjà énorme et c'est déjà un signal finalement de comment on peut faire.
01:04:08 On a tous beaucoup de boulot.
01:04:09 Pourquoi vouloir se regrouper à 64, faire des réunions, s'accorder sur 90 propositions,
01:04:14 vous imaginez le boulot ? En même temps, on est quand même extrêmement inquiets.
01:04:19 Enfin, il y a un autre sujet sur lequel je voudrais revenir.
01:04:21 On évoquait tout à l'heure la loi Casbar-Yanck, une loi répressive plutôt que des outils
01:04:26 qu'on voudrait déployer pour lutter contre le mal logement.
01:04:28 Mais les propos aussi du ministre de l'Intérieur à l'égard de la LDH, la Ligue des droits
01:04:33 de l'homme, nous ont préoccupés aussi.
01:04:34 Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ça veut dire ? On est en train de parler
01:04:37 nous là des corps intermédiaires, de la société civile organisée qui depuis, alors
01:04:42 eux, 120 ans, agissent pour le droit de tout un chacun, sont des garants des libertés.
01:04:50 Et puis tout d'un coup, parce que premier ministre de l'Intérieur a dit, ben finalement,
01:04:54 on pourrait peut-être regarder les suivantes.
01:04:55 Ils ont dit, mais qu'est-ce que ça veut dire ?
01:04:56 Donc voilà, c'est pour ça qu'on est dans une période très ambivalente.
01:05:03 C'est-à-dire qu'il y a cette envie d'agir qu'Éric rappelait à l'instant, et puis
01:05:05 il y a des sujets d'inquiétude pour nous qui sont profonds et qu'on ne lâchera pas.
01:05:09 Alors là, vous pouvez nous faire confiance.
01:05:11 Il y a un certain nombre de principes, de fondamentaux sur lesquels on ne dérogera
01:05:15 pas et on sera présent.
01:05:16 Et c'est vrai qu'on est aussi plus fort, plus intelligent à 64 que tout seul.
01:05:19 Thomas Langrand du Figaro.
01:05:24 Question.
01:05:25 Alors, on vous parlait d'espoir, de volonté de s'engager.
01:05:29 On sait que depuis le début de la réforme des retraites, les syndicats ont eu une remontée
01:05:34 de leur adhésion.
01:05:35 Est-ce que dans les autres associations, chez les autres partenaires, vous aussi, vous avez
01:05:38 vu un regain d'intérêt pour vos activités, un regain de participation dans les événements
01:05:45 que vous organisez, des choses comme ça ?
01:05:47 Alors, oui.
01:05:54 Alors, moi, je pense que dire que les gens ne sont pas engagés, c'est faux.
01:05:59 Il y a quand même 20 millions de bénévoles en France.
01:06:01 C'est énorme.
01:06:02 Les gens sont engagés.
01:06:03 Ils participent.
01:06:04 Nous, pour ce qui est du monde associatif, on a eu un moment de préoccupation assez
01:06:07 fort après la crise sanitaire, puisqu'on a vu une baisse des adhésions qui était
01:06:12 très corrélée à la crise sanitaire et au fait qu'un certain nombre d'activités
01:06:15 n'aient pas été possibles.
01:06:16 On voit qu'on est en train de sortir de cette difficulté.
01:06:19 Il y en a d'autres qui s'ajoutent, mais comme pour tous.
01:06:21 Donc, oui, nous, on voit qu'il y a une envie de s'engager assez forte.
01:06:26 Après, il y a une enquête qui a été conduite par Recherche et Solidarité sur le bénévolat
01:06:29 en France, qui montre surtout une hausse du bénévolat chez les jeunes.
01:06:34 Et ça, je trouve que c'est un signal qui est extrêmement encourageant.
01:06:37 L'enjeu, il me semble, c'est de faire en sorte que ces engagements qui sont très
01:06:43 centrés parfois sur des actions très précises, etc., soient mis en récit et qu'on passe
01:06:49 d'une société engagée, parce que je pense qu'elle l'est, à une société plus politisée.
01:06:53 Et une société plus politisée, ça veut dire quoi ? Ça veut dire tout ce qu'on
01:06:55 vient de se dire.
01:06:56 C'est d'avoir un récit collectif, c'est d'avoir un projet de société à porter,
01:07:01 c'est aussi de gagner d'une certaine manière la bataille culturelle, c'est d'employer
01:07:04 certains mots pour dire certaines choses.
01:07:06 Et donc c'est aussi le sens de cette école, ça me permet de revenir sur l'école qu'on
01:07:10 veut lancer.
01:07:11 Le sens de l'école, c'est de se dire que nos 90 propositions, elles sont parfois
01:07:15 un peu techniques, c'est pas toujours simple.
01:07:17 Et donc comment est-ce qu'on remet, ou comment est-ce qu'on met de l'éducation
01:07:21 populaire dans tout ça, et comment est-ce qu'on fait en sorte que ce qu'on porte
01:07:24 se soit approprié largement par l'ensemble de la population qui a envie de porter les
01:07:30 mêmes choses que nous.
01:07:31 Et les autres d'ailleurs, pourquoi pas.
01:07:32 Francis Rolletanguay, je suis le président des petits brouillards des 64.
01:07:48 Je dois dire un mot à ce stade, parce qu'on voit bien naturellement les questions qui
01:07:53 se posent et le moment avec ce mouvement sur la réforme des retraites, mais je veux dire
01:07:58 qu'au sein des 64, on porte forcément des choses différentes, et c'est normal que
01:08:03 cette question de la réforme des retraites, elle soit portée par les syndicats ou par
01:08:08 les chefs, c'est pas la question.
01:08:09 Par contre, je crois que ce qui nous fait l'air, c'est cette crise démocratique.
01:08:15 Et ce que je voudrais dire justement dans la suite de ce qu'a dit Laurent Berger, c'est
01:08:19 qu'elle nous concerne aussi, ça nous touche aussi.
01:08:22 C'est pas un propos qu'on renvoie aux autres, aux institutions.
01:08:26 C'est vrai que les questions de bénévolat se posent quand même.
01:08:31 Et je veux dire, c'est peut-être aussi pour ça qu'en tous les cas, nous, on est aussi
01:08:36 dans le pacte du pouvoir de vivre.
01:08:37 C'est pour essayer de renouveler nos modes de faire.
01:08:40 Parce que cette envie d'engagement, cette envie de politique au sens noble du terme
01:08:45 politique, c'est clair qu'on la ressent et qu'elle existe.
01:08:47 Et en même temps, c'est vrai que nos organisations qui ont peut-être un certain âge n'y répondent
01:08:53 pas toujours.
01:08:54 Donc la façon de travailler ensemble, c'est ça aussi qui nous motive, pour essayer d'apporter
01:09:00 ce qu'on peut comme petite pierre à cette crise démocratique dont on ne se sent pas
01:09:04 exempt.
01:09:05 On n'est pas simplement en train de porter un jugement, on est en train aussi de la vivre
01:09:10 nous-mêmes dans nos organisations.
01:09:12 Donc voilà ce que je voulais dire.
01:09:16 Et c'est pour ça que le pacte, je ne sais peut-être pas très bien le définir, c'est
01:09:20 sûrement pas un syndicat, c'est sûrement pas un parti politique, c'est clair.
01:09:23 Mais c'est une recherche de travailler ensemble pour des organisations qui ont effectivement
01:09:29 des valeurs en commun et justement pour pouvoir s'adresser aux citoyens d'une façon différente
01:09:34 de ce qu'on fait chacun pour essayer justement de retrouver cette action collective qui est
01:09:40 sans laquelle, je veux dire, de toute façon, il n'y aura pas la capacité à prendre en
01:09:44 compte les grands sujets dont on a parlé dans cette conférence de presse.
01:09:48 Donc c'est aussi chercher nous-mêmes nos chemins de réponse à cette crise démocratique.
01:09:55 Bonjour, je suis Cécile Duflo, la directrice générale d'Oxfam France.
01:10:10 Nous, on est une organisation engagée à la fois sur les questions d'inégalité, sur
01:10:14 les questions de climat.
01:10:15 Donc on est très heureux aussi de pouvoir participer au travail du pacte.
01:10:21 On sent bien que ce qui était absolument nécessaire, c'est justement de croiser ces deux dimensions.
01:10:26 Que pour certaines organisations, je parle sous le contrôle de Morgan, on a vécu des
01:10:30 moments de tension entre les organisations qui défendaient la justice sociale, voire
01:10:34 les syndicats, et les organisations de défense de l'environnement, comme si c'était deux
01:10:37 combats un peu antagonistes.
01:10:39 Et je pense que là, depuis un long moment, on a bien vu qu'il fallait apporter des réponses
01:10:43 dans ces deux dimensions.
01:10:44 Et pour répondre de façon très précise sur la période récente, nous, ce qu'on
01:10:48 a constaté chez nous, c'est une vague de donateurs supplémentaires qui accompagnaient
01:10:53 leurs dons de messages, et de messages assez émouvants de gens qui disaient qu'ils avaient
01:10:59 réfléchi et évolué, des gens en fin de carrière professionnelle, et qu'ils pensaient
01:11:04 que là, on était en train de mettre en cause quelque chose de fondamental en France, qui
01:11:08 est la valeur de l'égalité.
01:11:09 L'autre élément que je voudrais lier, c'est qu'on fait partie des organisations comme
01:11:13 Greenpeace, comme les Amis de la Terre, qui ont été, ça a été remarqué par la presse,
01:11:16 et de façon assez naturelle, engagées aussi dans le cadre des mobilisations sur la retraite,
01:11:21 ce qui semblerait a priori pas notre pente naturelle.
01:11:23 Mais c'est justement parce qu'on a bien vu à quel point ces deux dimensions, la
01:11:27 question de l'emploi, la question du rapport au travail, et la question de la crise climatique,
01:11:31 sont intrinsèquement désormais liées.
01:11:33 Et que si on veut apporter des réponses, il faut aussi produire des solutions.
01:11:38 Et je pense que c'est ça le rôle du pacte, c'est que chacun était un peu dans son couloir,
01:11:42 et c'est de se dire comment on fait pour à la fois qu'il n'y ait plus de passoires
01:11:45 thermiques, mais qu'on ne jette pas en dehors du marché des tonnes de logements au risque
01:11:51 d'aggraver la crise du logement.
01:11:52 Voilà typiquement une des tensions qui pouvaient exister dans le débat entre l'écologie
01:11:57 et la justice sociale.
01:11:58 Et donc de travailler ensemble, ça permet de produire ces solutions ensemble.
01:12:01 Ensuite, est-ce qu'il faut reconnaître à cet instant qu'il y a peut-être plus d'appétence
01:12:06 à ces vues dans les adhésions aux syndicats, et ça peut se voir aussi dans l'engagement
01:12:10 dans nos organisations que dans l'engagement aujourd'hui dans les partis politiques, et
01:12:15 que ce manque de débouchés politiques peut être vécu douloureusement ? Une déception
01:12:19 de certains électeurs, une tension, une insatisfaction, ça ne nous réjouit pas, et je pense que c'est
01:12:24 effectivement un problème démocratique, mais ça permet quand même de répondre et
01:12:28 d'offrir justement sur quel est le statut de se déboucher à un lieu d'échange et
01:12:33 un lieu où on ouvre une perspective.
01:12:35 On se dit, ben voilà, on pourrait faire ça face à l'aggravation des inégalités,
01:12:40 on peut travailler sur une autre fiscalité, on peut travailler sur un autre système de
01:12:43 transport et on va travailler aussi sur ce qui arrive aux salariés qui travaillent dans
01:12:47 ces secteurs-là.
01:12:48 On fait les choses ensemble et en même temps.
01:12:50 Et je crois que ça, c'est fondamentalement un changement de perspective qui est vraiment
01:12:55 facteur d'espoir.
01:12:56 Je termine en disant que Destins communs a fait une étude très intéressante qui montre
01:12:59 que tout le monde est très largement d'accord pour la transition écologique et que l'horizon
01:13:04 est accepté, partagé, y compris la question de la sobriété, mais qu'en revanche il
01:13:11 y a une grande inquiétude sur la trajectoire entre là où nous sommes et là où il faut
01:13:15 aller.
01:13:16 Et que notre travail c'est justement de tricoter cette trajectoire et de lui donner
01:13:19 de la visibilité, de la crédibilité.
01:13:21 Et je crois qu'au bout de nombreux mois et de façon différente sur les territoires,
01:13:26 mais il y a plusieurs groupes leucodoxes femmes qui considèrent que leur lieu majeur d'expression
01:13:31 et d'invitation et de création de lieu de débat, c'est au centre du Pacte du pouvoir
01:13:35 de vivre.
01:13:36 Merci, peut-être pour ajouter un point.
01:13:46 Donc Daniel Goldberg, président de l'UNIOPS, donc le secteur non lucratif des solidarités
01:13:50 de la santé, pour répondre à des questions sur l'engagement.
01:13:53 L'engagement c'est aussi de gérer des associations, des fondations, des secteurs
01:14:00 mutualistes aussi qui agit au quotidien dans tous ces secteurs là qui vont du grand âge
01:14:05 à la petite enfance.
01:14:06 Et on voit bien qu'il y a une question de modèle.
01:14:08 Et si on veut que demain des citoyens continuent de s'engager de manière bénévole, à la
01:14:14 fois pour être plus proche des personnes vulnérables, dans les exemples que j'ai cités,
01:14:20 mais on pourrait parler de la lutte contre l'exclusion, du handicap, aussi des questions
01:14:23 sanitaires.
01:14:24 Faut-il aussi qu'en termes de modèle, il y ait une forme de régulation qui s'opère.
01:14:30 Et je pense notamment par rapport aux questions du grand âge où il y a eu un scandale dans
01:14:34 le secteur lucratif l'année dernière.
01:14:36 C'est aussi les citoyens qui sont engagés dans notre réseau demandent aux décideurs
01:14:42 publics, et c'est pour ça que Laurent Berger citait la déception dans le débat qu'il
01:14:46 y a au Parlement aujourd'hui sur les questions du bien vieillir, demande qu'il y ait une
01:14:49 forme de régulation aujourd'hui sur à la fois l'accompagnement des personnes fragiles
01:14:54 et vulnérables, et puis aussi une forme de régulation et de reconnaissance des salariés
01:15:01 de nos associations, puisque nous, nous n'avons pas d'actionnaire à rémunérer, mais l'argent
01:15:09 public dont bénéficient nos associations, il doit être utile pour que les salariés
01:15:13 de nos associations aient une meilleure qualité de vie, une meilleure reconnaissance salariale
01:15:17 et professionnelle.
01:15:18 Et on voit comment, justement, par l'intermédiaire du Pacte du pouvoir de vivre, nous qui sommes
01:15:23 gestionnaires d'établissements et de services, et les salariés de nos établissements pouvons
01:15:30 avoir non seulement des intérêts communs, mais un intérêt commun à cette forme de
01:15:35 régulation dont on est plutôt déçu pour le moment, des réponses qui sont apportées
01:15:41 dans les différents scénaires thématiques.
01:15:44 Christophe Robert en citait plusieurs tout à l'heure, dont nous attendons les conclusions
01:15:47 et dont nous avons été pleinement partie prenante, parce qu'on a joué le jeu de la
01:15:52 concertation depuis six mois.
01:15:53 Et dans le calendrier qui est devant nous, il ne faudrait pas que ces six mois ou cette
01:15:58 année maintenant, ce soit une année de perdue pour apporter des réponses à des questions
01:16:03 très concrètes qui se posent dans la vie de nos concitoyens.
01:16:06 On va conclure cette conférence de presse.
01:16:13 Merci à tous pour votre présence, vos questions et votre disposition.
01:16:18 Maintenant, on peut compléter un certain nombre de points si nécessaire.
01:16:20 Je vous remercie.
01:16:21 On vous remercie.
01:16:22 Au revoir.
01:16:23 Merci.
01:16:24 Au revoir.
01:16:24 Merci.
01:16:29 Merci d'avoir regardé cette vidéo !