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Saviez-vous que le CHU d’Angers est celui qui a le plus progressé en 10 ans dans notre classement des CHU privilégiés par les internes en médecine ? 21e (sur 28) en 2013, contre 13e en 2023 ! Construction d’un centre de simulation, direction à l’écoute, campagnes de communication… on est allé étudier sur place les raisons de leur succès.

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Transcription
00:00 – Connaissez-vous la position du CHU d'Angers dans le classement 2023
00:03 des CHU privilégiés par les internes ?
00:06 – Eh bien non, je ne la connais pas parfaitement mais…
00:09 – A votre avis ?
00:10 – Attends, tu nous l'as dit tout à l'heure.
00:12 C'est celle, non ?
00:13 – Non, c'est 13. – C'est 13.
00:15 – C'est une question facile.
00:17 Donc oui, le CHU est classé au 13ème rang.
00:21 [Musique]
00:27 Vous le savez, chaque année, un numéro du magazine est consacré
00:30 au classement des CHU et spécialités les mieux choisis
00:34 par les internes à l'issue des ECN.
00:36 Alors pour les 10 ans du classement, je me suis rendu au CHU
00:39 qui vous accueille avec une ode aux fenouilles à l'entrée.
00:42 Je parle bien sûr du CHU d'Angers.
00:44 C'est celui avec le CHU de la Martinique
00:45 qui a eu la meilleure progression entre 2013 et 2023.
00:49 Bon, la Martinique c'était un petit peu loin
00:51 et leur progression est moins linéaire.
00:52 Du coup, on va essayer de comprendre comment le CHU d'Angers
00:55 a pu rejoindre la première partie de tableau.
00:58 Comment est-ce que tous les deux vous expliquez
01:01 que le CHU d'Angers ait eu la meilleure progression en 10 ans ?
01:04 – Ben on est les meilleurs, non ?
01:07 – Non, c'est pas ça la réponse.
01:09 – On a un pouvoir d'attraction des personnes sur le fait que
01:15 la vie d'interne va bien se passer, on va bien apprendre
01:19 et le quotidien va être sympa.
01:20 [Musique]
01:25 – Est-ce que vous avez l'impression que le CHU ou la faculté
01:29 met en place des choses pour attirer de nouveaux internes ?
01:32 – On ne voit pas vraiment de changements, on voit ce à quoi on a accès.
01:35 C'est quand même un CHU assez familial, il est plutôt à taille humaine.
01:41 Ça facilite quand même un peu les rapports avec les autres spécialités,
01:44 les autres médecins, donc ça c'est assez sympa.
01:46 On a des accès à la recherche ou des choses comme ça.
01:48 Là, je suis actuellement en Master 2, donc c'est assez simple d'y accéder.
01:53 Mais après, s'il y a eu des changements, je n'ai pas l'impression particulièrement.
01:58 – Bon, si ces internes n'ont pas le même recul que la direction,
02:01 celle-ci m'a en revanche beaucoup parlé de leurs investissements
02:04 pour développer le centre de simulation.
02:07 Je ne veux pas vous déconcentrer parce que je vois qu'il y a une vie
02:09 qui est en jeu là quand même.
02:10 – Absolument.
02:12 – Mais est-ce que vous pouvez nous expliquer ce que vous faites un peu ?
02:15 – Qu'est-ce qu'on fait ? On fait une collecte de bouches.
02:18 C'est bien.
02:19 – Et c'est quoi l'avantage de ce genre de matériel pour la formation ?
02:23 – C'est tout simplement que ça permet de reconstituer de façon éthique
02:30 l'intérieur d'un abdomen pour pouvoir s'entraîner sans aucun danger
02:34 puisque c'est du plastique qu'on découvre.
02:36 – Et ça fait combien de temps que le centre de simulation existe ?
02:39 – Alors à Angers, on a la chance d'avoir le premier centre de simulation en France.
02:43 Il a été fondé en 2008 par le professeur Grandry
02:45 qui était anesthésiste réanimateur pédiatre.
02:48 Et il s'est beaucoup développé pour ce qui concerne la chirurgie.
02:52 On a vraiment commencé à partir de 2012-2013 à mettre en place des formations
02:58 et qui se développent de plus en plus.
03:01 – Et Julien, est-ce que ce centre de simulation,
03:04 ça jouait dans votre choix de choisir le CHU ou pas ?
03:08 – En fait j'étais externe ici donc ouais, effectivement.
03:11 On avait déjà des simulations quand on était externe.
03:14 Et après effectivement, ça va être pour pas mal de choses.
03:16 Les compétences sont plus ou moins difficiles à avoir
03:19 donc le fait de s'entraîner, ça m'a été un peu plus à l'aise en vrai.
03:23 – On est tellement bien en Angers qu'il y a plus de restes séchés.
03:25 – En tout cas vous êtes imperturbable quoi.
03:27 – Ouais, oui, oui, non, si, si, si, si, mais…
03:30 – Si vous faites des guillis, non ?
03:32 – L'avantage du chirurgien c'est qu'il est stérile.
03:35 [Musique]
03:40 – Alors en renouco, un peu moins neuf, j'ai bu l'internat.
03:45 – Et en plus, il n'a pas une très grande capacité d'accueil.
03:49 Vous arrivez donc à attirer des internes malgré ça.
03:52 – Il faut voir qu'on est dans une ville sur laquelle il y a un marché locatif
03:55 qui est beaucoup moins cher que dans d'autres villes.
03:58 Je vous parlais de la qualité de la vie sur la ville
04:02 et le fait de pouvoir trouver un logement plutôt sympa,
04:04 pas loin du centre-ville, pas loin du CHU,
04:07 où on vient à pied en vélo, enfin c'est majeur.
04:11 Les internes vont passer pas mal de temps dans des stages hors du CHU.
04:15 En revanche, dans ces villes non-CHU,
04:19 le développement d'un internat prend plus de sens
04:22 et ça fait partie de l'attractivité du site.
04:23 C'est qu'à l'hôpital Dumont, qui est un gros hôpital,
04:26 qui accueille beaucoup d'internes,
04:27 il y a pour le coup un gros internat qui accueille beaucoup d'internes
04:32 avec une vie sociale très importante sur site.
04:34 – Pour poursuivre l'enquête, j'ai cherché un témoin de l'époque
04:37 où le CHU a fait un grand bond dans notre classement
04:40 et j'ai donc toqué à la porte du Dr Douillet.
04:42 – Est-ce qu'on accueillait moins bien les internes en 2013, en 2014,
04:48 quand vous étiez interne et qu'Angers était bien plus mal classé qu'aujourd'hui ?
04:53 – Alors c'est possible, en tout cas j'ai vu une vraie évolution,
04:57 en tout cas une vraie attention portée aux étudiants en médecine
05:01 et puis aux internes, qui va de l'accueil qu'on met en place,
05:06 qu'on essaye de créer, une dynamique de promotion aussi,
05:10 c'est quelque chose où on a une attention particulière
05:12 pour que les choses se passent bien
05:14 et qu'ils aient aussi une possibilité d'apprentissage entre pairs.
05:17 Après il y a un accompagnement qui est fait,
05:19 en tout cas moi ce que j'ai ressenti pour la recherche à Angers qui est importante
05:22 et c'est aussi une des choses qui m'a fait rester à Angers,
05:26 c'est ça, c'est la dynamique de recherche
05:28 et puis voilà, cet accompagnement assez bienveillant.
05:32 – En résumé, il est compliqué de déterminer scientifiquement
05:34 les raisons de la progression du CHU.
05:37 On peut néanmoins faire l'hypothèse que l'ambiance plutôt bienveillante,
05:40 décrite par beaucoup, a fait des émules.
05:42 – Donc je crois que c'est l'esprit global qui fait que ça marche,
05:47 difficile de dire qu'elle est une action.
05:48 Alors il y a une chose qu'on peut citer,
05:50 c'est que vraiment, on a une attention portée pour les internes,
05:53 moi en tant que doyen je vois tous les 6 mois
05:55 les représentants des internes des différentes filières
05:57 pour faire un point sur notamment les stages qui pourraient être problèmes,
06:01 poser un problème et on essaie de résoudre vite
06:03 et puis au-delà de ces points tous les 6 mois,
06:05 les internes peuvent nous interpeller à n'importe quel moment pour un souci
06:09 et on a des boucles de réaction très courtes.
06:11 – Nous prêtons aussi une grande attention à l'accueil des internes
06:15 avant le commencement de chaque semestre,
06:17 donc nous les accueillons en commun entre la gouvernance du CHU,
06:22 celle de la Faculté de Santé et cette journée d'accueil,
06:26 elle est construite aussi avec les représentants des internes,
06:30 leurs associations, ils bénéficient d'un kit d'accueil
06:34 pour qu'ils se sentent d'emblée appartenir au CHU d'Angers.
06:37 – En termes de communication, vous avez mis en place des stratégies particulières
06:42 pour cibler les internes ou pas spécialement ?
06:44 – Alors il y a eu plusieurs vagues de communication
06:46 qui ont été faites par le CHU il y a quelques années,
06:49 alors c'est difficile de mesurer en termes d'impact ces campagnes,
06:52 c'est probablement pas nul,
06:53 c'est une réflexion de poursuivre, de refaire ces petits coups médiatiques
06:56 qu'ils font, qui sont faits pour jeter un coup de spot,
06:59 faire sourire un peu et que les étudiants disent
07:02 "Tiens finalement ça a l'air sympa, ça a l'air marrant, pourquoi pas ?"
07:05 [Musique]
07:08 – Le CHU stagne un peu à la 3ème classe,
07:13 qu'est-ce qu'il faut faire pour continuer à progresser ?
07:16 – Alors on a un projet très bien développé de faire venir la mer et la montagne,
07:20 je pense que c'est ce qui va nous permettre de faire gagner
07:21 les dernières places qui nous manquent.
07:23 Pour améliorer un peu les conditions de l'internat,
07:28 déjà avoir un internat plus grand à Angers,
07:32 parce que là on ne loge pas grand monde ici quand on travaille au CHU.
07:36 – Accès à une salle de sport, d'activité,
07:37 après être attaché à la fac, pas de médecine mais à la fac commune,
07:41 donc ça pourrait être pas mal pour avoir des conditions d'activité
07:44 hors du travail sympa.
07:46 Après s'il y a un budget limité, qu'on soit aussi plus d'interne,
07:49 pour avoir moins de temps de travail et avoir du temps à côté.
07:52 – Nous avons quand même pour ambition de faire évoluer un peu l'internat,
07:56 ça fait aussi partie de nos projets
07:57 et peut-être un facteur d'attractivité supplémentaire à l'avenir.
08:01 – Je dirais aussi que c'est la poursuite dans la durée de nos efforts,
08:03 surmontrer que ce n'est pas des coups ponctuels qu'on a faits
08:06 pour tout d'un coup briller dans un classement,
08:08 mais que dans la durée on est capable de tenir nos engagements
08:11 de qualité pédagogique, de qualité de vie.
08:14 [Musique]

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