Regardez L'invité de RTL du 26 mars 2023 avec Stéphane Carpentier.
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00:02 6h, 9h15, RTL Matin, avec Stéphane Carpentier.
00:07 Merci de nous rejoindre ce dimanche matin, il est 8h48, on va s'arrêter ensemble sur cette nouvelle manifestation contre les fameuses bassines qui a donné lieu hier dans les Deux-Sèvres,
00:16 à de violents affrontements entre opposants à la construction de ces réservoirs à ciel ouvert destinés à l'irrigation agricole,
00:23 entre opposants donc et forces de l'ordre.
00:25 Inacceptable est le mot qui revient régulièrement ce matin dans vos journaux pour qualifier cet épisode, dans la crainte que cela se reproduise ce dimanche.
00:34 Je salue le lieutenant-colonel Nassima Djebli qui est connectée en direct avec nous ce matin. Bonjour.
00:39 Oui, bonjour.
00:41 Porte-parole de la Gendarmerie nationale.
00:43 Lieutenant-colonel, d'abord au terme de ce samedi de violence, est-ce que vous avez, vous, ce matin, un bilan chiffré, concret des blessés dans les deux camps, opposants et forces de l'ordre ?
00:53 Alors oui, pour l'instant, parce qu'il s'agit d'un bilan provisoire à l'issue, justement, de la journée de samedi.
01:00 On a 28 gendarmes blessés, deux qui sont en urgence absolue.
01:04 On a deux journalistes qui ont été touchés et sept manifestants blessés.
01:09 Et côté matériel, lieutenant-colonel, on a vu des images de fourgons incendiés, notamment, totalement détruits. Qu'en est-il ce matin ?
01:15 Oui, donc on a quatre véhicules qui ont été incendiés par des émeutiers particulièrement violents.
01:22 Ce qu'on a vécu hier semblait quelque part inévitable au vu de la motivation des opposants écologistes, de ce qu'on avait vécu déjà il y a quelques mois.
01:30 Vous pouvez nous préciser ce matin de quels objets ou de quelles armes ils ont usé en prenant pour cible les policiers et les gendarmes mobilisés ?
01:37 Alors oui, ils ont utilisé des cocktails Molotov, des engins incendiaires.
01:43 Je précise que leur pouvoir vulnérant, c'est-à-dire cette quantité de dommages qui est détenue dans l'arme, elle est vraiment ultra virulente.
01:52 Ils ont utilisé des boules de pétanque, de mortiers, ils ont vraiment utilisé d'armes, vraiment, ce sont de type guérilla.
02:01 Ce sont vraiment des opposants, des émeutiers qui sont entraînés et qui voulaient s'en prendre aux forces de l'ordre.
02:07 Voilà, si je traduis bien vos propos ce matin sur RTL, c'est-à-dire qu'ils venaient là pour s'en prendre aux forces de l'ordre, on est d'accord ?
02:13 Ils venaient là pour s'en prendre aux forces de l'ordre.
02:16 Il y a justement des appels à la responsabilité qui ont été faits tout au long de la semaine, notamment par Madame la Préfète d'Aide-de-Sèvres,
02:24 pour demander aux gens de se désolidariser, de ne pas venir sur site.
02:28 Donc les gens qui sont venus, on a eu plus d'un millier d'opposants vraiment radicaux qui étaient là pour en découdre.
02:34 Le lieutenant-colonel Djebli, du côté de ces activistes, on estime que les forces de l'ordre sont allées trop loin, avec des interventions trop musclées, démesurées.
02:43 4000 grenades de gaz lacrymogènes ont été tirées hier, des LBD utilisées, même des quads pour disperser la foule. Qu'est-ce que vous répondez, vous ?
02:51 Alors juste avant de répondre à votre question, j'aimerais faire juste une remarque qui me semble quand même essentielle pour être lucide et objectif sur la situation.
02:58 Est-ce qu'on s'est interrogé sur le nombre d'armes, de cocktails Molotov, d'engins incendiaires qui ont été lancés par les émissiers ?
03:05 Donc ça c'était juste pour la précision, parce que justement la mission de la gendarmerie c'est de faire un usage proportionné, gradué, eu égard en fait à l'action des opposants, à leur attitude.
03:16 On intervient toujours en réaction et on prend à chaque fois justement un petit temps, justement pour décider ce qu'on va faire.
03:22 On n'est pas dans l'action-réaction, on prend un temps et on réagit de manière proportionnée.
03:28 Ça veut dire que si on a tiré 4000 grenades de gaz lacrymogène hier et des LBD, c'est qu'il fallait répondre à la hauteur de ce qui était dans l'autre camp ?
03:36 Notre action elle est vraiment régie par un principe très fort, c'est l'absolue nécessité.
03:42 Donc si ces 4000 grenades ont été tirées, c'est qu'elles étaient nécessaires, elles étaient proportionnées.
03:48 Et j'insiste sur un point aussi, c'est qu'on cherche toujours à revenir aux moyens le plus faibles de contraintes si la menace est diminue, c'est-à-dire la réversibilité, la désescalade.
03:57 Sauf qu'en face, on a vraiment des opposants qui étaient déterminés à s'en prendre à nous.
04:03 Est-ce qu'il y a eu concrètement des interpellations hier à l'issue de cette journée ?
04:07 Alors hier, il n'y a pas eu d'interpellation immédiate.
04:11 Maintenant, je rappelle qu'il y a 114 OPJ, donc officiers de police judiciaire, qui sont mobilisés, qui travaillent justement sur toutes...
04:18 Il y a des images qui ont été faites.
04:20 Vous voyez comme hier que les opposants étaient masqués, donc on cherche à les identifier.
04:24 C'est le temps de l'enquête, ce n'est pas forcément le temps de la journée d'hier, le temps opérationnel.
04:28 Il faut savoir qu'il y a des investigations qui sont en cours, justement, pour aller identifier et interpeller ultérieurement les opposants les plus radicaux.
04:35 Les lieutenants-colonels, sur ces images, justement, ces militants radicaux, on les voit casqués ou alors cagoulés, s'en prenant donc aux forces de l'ordre.
04:42 Vous savez concrètement qui ils sont, globalement, pas ceux précisément d'hier.
04:46 Est-ce qu'on a une idée des profils ?
04:48 Alors on a vraiment des profils hétérogènes.
04:51 Il y en a qui sont de l'ultra-gauche radicale, il y en a qui viennent peut-être de l'étranger.
04:58 Vraiment, là, il y a un travail de renseignement, d'affinage qui est en cours.
05:03 Mais on a vraiment, ce qu'il faut retenir, c'est des profils hybrides.
05:07 Et au-delà de ces mille opposants radicaux, on avait aussi des opposants pacifistes, parce que je ne mets pas tout le monde dans le même sac,
05:13 qui sont venus pour s'exprimer, parce qu'on est aussi...
05:17 À Metz, il y avait une manifestation qui était autorisée, et qui sont venues à Metz, justement, pour s'exprimer.
05:23 Pourquoi est-ce que ça a été toléré, par exemple ?
05:26 C'est un échange que j'ai eu hier avec un interlocuteur.
05:28 Pourquoi il était toléré que tous ceux qui ont été les auteurs des violences, hier,
05:32 puissent se retrouver tranquillement à l'issue de ces affrontements, hier, dans un camp,
05:37 et puis finalement pouvoir en découdre une nouvelle fois, aujourd'hui ?
05:42 Alors, ils ont en fait... Notre mission principale était de tenir, ce qui a été fait,
05:48 parce que les opposants ont tenté d'encercler la zone de la réserve de substitution,
05:52 pour ensuite, justement, l'investir.
05:54 Mais ils n'ont pas réussi, parce que justement, il y avait une ligne de front ferme de la part de la gendarmerie.
05:59 Et ensuite, justement, ces opposants radicaux, ils sont masqués, ils sont cagoulés.
06:02 Donc là, on fait un travail d'enquête, vraiment, pour avoir des procédures qui sont solides,
06:07 et qui vont tenir devant la justice, afin de permettre, justement, aux procureurs de la République
06:12 de prendre la décision.
06:14 Mais nous, notre volonté, c'est vraiment d'avoir des procédures qui sont consolidées,
06:19 et qui nous permettent d'être vraiment solides.
06:21 Vous attendez à la même chose, aujourd'hui, un nouvel épisode du même type, en tous les cas.
06:25 Est-ce que vous êtes préparés à ça ? Est-ce qu'on vous a demandé plus de fermeté ?
06:28 On est préparés. Et l'état d'esprit de la gendarmerie, il est double, c'est-à-dire qu'il est ouvert
06:34 vis-à-vis des manifestants qui sont pacifistes, justement, notamment à Melle,
06:38 et il est ferme et déterminé à l'égard des opposants radicaux.
06:41 Donc on a un dispositif de 3200 gendarmes et policiers, qui a été fait pour tenir dans la durée.
06:47 Donc aujourd'hui, on sera là, justement, pour protéger les personnes et protéger les biens.
06:52 Voilà les dernières informations du matin sur RTL.
06:54 Merci à vous, porte-parole de la Gendarmerie Nationale, lieutenant-colonel Nassima Djeibli.
06:58 Merci d'avoir été connecté en direct sur RTL.
07:01 Entretien qu'on retrouve bien sûr sur rtl.fr.
07:04 Lille 9h moins 5, dans un instant, votre ciel dominical.
07:06 A tout de suite.
07:07 [SILENCE]