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Pascal Praud et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDPros

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00:00:00 Bonjour à tous et bienvenue à l'heure des pros ce matin.
00:00:03 Madame Rima Abdul-Malak est ministre de la Culture.
00:00:06 Elle était l'invitée de France Inter hier matin.
00:00:08 Elle a ciblé les chaînes du groupe Canal+ C8 et Cnews,
00:00:12 imaginant que leur autorisation d'émettre puisse être remise en cause en 2025.
00:00:17 Depuis 2016, Cnews, sous l'impulsion de Serge Neidjar,
00:00:21 est un espace de liberté d'expression, de toutes les expressions,
00:00:25 notamment celles parfois que les médias traditionnels ou mainstream ignorent.
00:00:29 Chaque matin, chaque soir, nous animons Romain Desarbres,
00:00:33 Laurence Ferrari, Sonia Mabrouk, Cléli Mathias, Nelly Denac,
00:00:37 Olivier Benkemoun, Julien Pasquet et d'autres,
00:00:41 des débats avec la volonté d'entendre des voix différentes,
00:00:44 des avis contradictoires, des opinions dissemblables.
00:00:47 À l'heure où cette liberté d'expression est parfois attaquée dans le monde,
00:00:50 j'ai trouvé dommage qu'un ministre français ne défende pas notre chaîne,
00:00:55 ne souligne pas son originalité, ne garantisse pas son indépendance.
00:01:00 Je ne partage pas vos idées, mais je me battrai jusqu'à la mort
00:01:03 pour que vous puissiez les exprimer.
00:01:06 On prête à Voltaire ses paroles venues d'un siècle de lumière.
00:01:09 J'ai parfois l'impression ces derniers temps qu'en France,
00:01:12 la lumière précisément est éteinte et que nous avançons dans l'obscurité.
00:01:16 Il est 9h, Audrey Bertheau.
00:01:22 La réforme des retraites, Emmanuel Macron a appelé les syndicats
00:01:26 à l'esprit de responsabilité.
00:01:28 Il souhaite que les manifestations ne bloquent pas le pays.
00:01:30 C'est ce qu'il a dit cette nuit à Bruxelles à l'issue d'un sommet européen.
00:01:34 "Je souhaite d'abord que le travail puisse se poursuivre au Parlement.
00:01:37 C'est ainsi que la démocratie doit fonctionner",
00:01:40 a précisé Emmanuel Macron.
00:01:42 Est-ce le corps d'Héléna Cluio qui a été retrouvée près de Brest ?
00:01:45 Une autopsie et des prélèvements ADN sont en cours.
00:01:47 Un corps calciné a été retrouvé en pleine forêt, dans le funictaire,
00:01:51 près de 10 jours après la disparition de la jeune femme.
00:01:53 Le principal suspect est décédé hier matin après deux tentatives de suicide.
00:01:58 Et presque 5,5 millions d'euros pour un maillot de Kobe Bryant.
00:02:01 La maison d'enchères Sotheby's a vendu hier ce maillot de la légende de basket.
00:02:06 C'est le troisième prix le plus élevé pour un maillot de sport
00:02:08 après ceux de Michael Jordan et Diego Maradona.
00:02:11 L'acheteur a voulu rester anonyme.
00:02:13 Kobe Bryant avait perdu la vie dans un accident d'hélicoptère en 2020.
00:02:18 Un million à 5,5 millions d'euros, un maillot à 5,5 millions d'euros,
00:02:21 ça fait réfléchir effectivement.
00:02:22 Charlotte Dornelas, Paul Melun, Georges Fenech, Philippe Guybert.
00:02:27 Quand j'étais enfant et qu'un nouvel académicien entrait à l'Académie française,
00:02:32 ça faisait la lune des journaux.
00:02:34 On ne parlait que de ça.
00:02:35 Pas encore, on ne parlait que de ça.
00:02:36 On en parlait en tout cas.
00:02:37 Quand Henri de Monterland est mort en 72, ça fait 20 minutes.
00:02:41 C'était Claude Brevelly qui présentait.
00:02:43 Ça fait 20 minutes dans le journal de 20 heures.
00:02:45 Aujourd'hui, ça passe inaperçu.
00:02:48 Mario Vargas Lioza est entré à l'Académie française hier.
00:02:52 Il a une particularité, il n'a jamais écrit une ligne en français.
00:02:55 Mais regardez ces images, parce que ça, c'est la France.
00:02:58 La France et son ADN, la littérature, l'esprit, les idées.
00:03:02 Regardez ce qui s'est passé hier à l'Académie française.
00:03:06 C'est à la fois inutile, l'Académie, et c'est essentiel.
00:03:09 C'est le cœur de ce que nous sommes, de notre histoire, de notre culture,
00:03:13 de nos rites également.
00:03:15 Alors, on peut se moquer peut-être de ces vieux messieurs et vieilles dames,
00:03:21 parfois, qui sont habillées tout de vert.
00:03:23 Mais il y a là quelque chose qui est essentiel à notre pays
00:03:26 et que plus personne ne souligne.
00:03:29 C'est pour ça que j'ai voulu ce matin que nous parlions de l'Académie française
00:03:32 et que nous entendions Mario Vargas Lioza parler, lui,
00:03:36 l'auteur étranger de Madame Bovary.
00:03:41 C'est donc à Paris que je suis devenu écrivain.
00:03:46 Mais le plus important peut-être, c'est d'avoir découvert en France
00:03:51 Gustave Flaubert, qui a été et sera toujours mon maître
00:03:57 depuis qu'il y a acheté un exemplaire de Madame Bovary
00:04:01 le soir même de mon arrivée,
00:04:04 dans une librairie aujourd'hui disparue du quartier latin
00:04:08 qui s'appelait la Joie de lire.
00:04:12 Sans Flaubert, je n'aurais jamais été l'écrivain que je suis,
00:04:20 ni n'aurais écrit ce que j'ai écrit et de quelle manière.
00:04:25 Nous étions une patrie littéraire, une nation littéraire.
00:04:30 Nous ne le sommes plus ou de moins en moins.
00:04:33 Est-ce que ça change quelque chose dans notre rapport à nous-mêmes et au monde ?
00:04:39 Je pense.
00:04:40 Et je pense que ça s'inscrit dans une forme d'oubli de ce que nous sommes
00:04:43 et de là d'où nous venons, y compris dans les générations,
00:04:45 la mienne qui ont moins de 30 ans aujourd'hui.
00:04:47 C'est dramatique, d'ailleurs, quand on y réfléchit,
00:04:49 parce que la France, dès qu'on parle de la France à l'étranger,
00:04:52 c'est là qu'on ressent qui l'on est, finalement, je trouve.
00:04:54 Parce qu'on nous renvoie sans arrêt, et c'est formidable d'ailleurs,
00:04:56 à nos grands auteurs, aux personnages historiques qui ont fait notre pays.
00:04:59 Et la France est une patrie d'écrivains et s'est reconnue comme telle
00:05:03 par un certain nombre de pays du monde qui voient cette vieille patrie
00:05:06 comme une forme d'éclaireur.
00:05:07 Et voir que nous-mêmes, on n'a pas une détestation de nous-mêmes,
00:05:10 il ne faut peut-être pas exagérer, mais en tout cas,
00:05:12 une forme d'oubli ou d'abandon de nos racines, de notre histoire.
00:05:15 C'est plus compliqué que ça, parce que, par exemple,
00:05:17 les trois mousquetaires vont sortir ces prochains jours.
00:05:20 C'est le patrimoine de la littérature dite populaire, du mât.
00:05:24 Et on a appris ce matin que un conte de Montécristo avec Pierre Ninet
00:05:29 allait être mis en chantier.
00:05:32 Donc, c'est plus complexe que ça.
00:05:34 Et on voit que les grandes adaptations littéraires à la télévision
00:05:38 marchent toujours assez bien.
00:05:40 Les Illusions perdues cette année,
00:05:44 à l'année dernière, l'Occupation de Reims a plutôt bien marché.
00:05:48 Donc, les choses sont pas complexes.
00:05:50 - C'est vrai, c'est vrai.
00:05:52 - Bon, la France littéraire.
00:05:56 - La France, c'est l'alliance d'une langue, d'une littérature et de l'État.
00:05:59 C'est ça qui différencie la France d'autres pays latins
00:06:02 par exemple, dont on est assez proche finalement dans les mœurs,
00:06:05 dans la façon de vivre.
00:06:08 Et la France est construite sur une langue,
00:06:11 sur une littérature prestigieuse et sur l'État,
00:06:14 avec beaucoup d'écrivains qui se sont mêlés de politique.
00:06:17 Et c'est ça qui est en train de partir, qui est en train de s'éloigner de nous.
00:06:22 Et la culture littéraire, les humanités, qui étaient vraiment le prestige
00:06:26 de la culture encore dans notre génération, ne l'est plus aujourd'hui.
00:06:31 - Mais nos élites surtout sont incultes.
00:06:34 - Alors l'ENA a fait beaucoup de mal là-dessus.
00:06:36 - Pardonnez-moi de dire comme ça, mais nos élites sont incultes.
00:06:40 - L'ENA a fait beaucoup de mal là-dessus parce que la culte.
00:06:43 - Je suis fasciné de ça. C'est pas forcément le...
00:06:46 Mais nos élites. - C'est l'école.
00:06:49 Avant l'ENA, c'est l'école.
00:06:50 - Oui, mais l'ENA, tu as raison, évidemment.
00:06:52 - Alors, il ne faut pas généraliser sans doute.
00:06:54 Mais vous feriez un test de culture générale aux ministres d'aujourd'hui
00:06:58 par rapport à ce qu'étaient les ministres d'hier.
00:07:01 Je pense que, et même sur la qualité de l'écriture,
00:07:04 je pense que nous ne serions pas...
00:07:07 - C'est l'impression gréconcienne.
00:07:08 - Oui, c'est vrai.
00:07:10 - Moins bon en version latine.
00:07:12 - La littérature, bien sûr, mais je voudrais ajouter aussi
00:07:14 qu'on attend de l'Académie française, qu'elle défende avec plus de vivacité
00:07:19 la langue française, qui est en recul partout.
00:07:22 La langue française, en plus, avec toutes les dérives, la langue inclusive, etc.
00:07:27 Quand vous imaginez que même dans les pays,
00:07:30 les ex-colonies françaises d'Afrique du Nord, etc.,
00:07:33 le français recule au bénéfice de l'anglais.
00:07:36 Et moi, je propose, puisqu'il y a eu le Brexit,
00:07:39 finalement, l'anglais est parlé par qui en Europe en tant que langue officielle,
00:07:43 à part la petite île de Malte, qu'on rétablisse le français
00:07:46 comme totalement langue officielle au niveau européen,
00:07:49 comme ce fut le cas au 18e siècle.
00:07:51 - Déjà, qu'on défende le français et qu'on n'impose pas l'écriture inclusive
00:07:55 à l'université, ça m'irait bien.
00:07:57 - Alors, question essentielle, et c'est à vous que je vais vous la poser.
00:08:00 Parce qu'on va l'écouter, M. Mario Vargas Llosa.
00:08:04 La littérature, regardez cette belle question le matin.
00:08:07 La littérature peut-elle sauver le monde ?
00:08:09 Voilà ce qu'il dit. Écoutez le nouvel académicien.
00:08:13 - La littérature peut-elle sauver le monde ?
00:08:18 Protéger cette petite planète que la bêtise humaine a truffée
00:08:23 de bombes atomiques et à hydrogène, assez pour la faire disparaître
00:08:28 si le délire d'un dirigeant tout néboulé surgissait à nouveau
00:08:33 dans un pays qui a vu naître cette folie suicidaire ?
00:08:40 C'est fort possible, malgré ces foules pleines de froid
00:08:44 qui se dressent contre les puissants et protestent contre
00:08:48 les suicides prémédités qui attendent l'humanité
00:08:51 si elle persiste dans ce malheureux schéma.
00:08:57 - Il y a du souffle, forcément.
00:08:59 Et il y a un départ de discussion.
00:09:00 La littérature peut-elle sauver le monde ?
00:09:03 Hélas.
00:09:04 - Mais il y a une question dans la question.
00:09:05 Ça dépend de ce qu'explore la littérature, de la réalité, c'est tout.
00:09:09 Et il y a dans la partie de son discours sur ce qu'apporte la littérature,
00:09:13 pourquoi il est aussi accroché à la littérature ?
00:09:15 Il y a quelque chose qui, moi, m'a beaucoup touché.
00:09:17 C'est qu'il dit lui-même, on écrit par peur de ne rien laisser après nous.
00:09:22 En réalité, c'est une manière de faire survivre le monde.
00:09:26 Et dans cette grande interrogation de la vie après la mort,
00:09:28 puisque c'est évidemment ça qui anime aussi au moment de laisser
00:09:31 quelque chose après nous, il dit, il y a à la fois une intimidation,
00:09:35 une espérance et dans les mots, on peut explorer le terrain que l'on veut.
00:09:38 Et c'est ça dont il est tombé amoureux dans la littérature française.
00:09:41 Et c'est ça qui aujourd'hui, puisqu'il existe une littérature en France aujourd'hui.
00:09:45 La seule question, c'est de savoir, est-ce qu'il y a la même liberté
00:09:48 au moment de se servir de cet outil qu'est la littérature ?
00:09:51 Et ça, je pense que non.
00:09:52 Quand on voit qu'il y a les fameux relecteurs de sensibilité.
00:09:57 Alors là, c'est...
00:09:58 - Sensibility readers.
00:09:59 - Oui, c'est ça.
00:09:59 Là, le terrain de la liberté dans la littérature se restreint fortement
00:10:03 quand il est idéologisé.
00:10:04 - Savez-vous quiconque souhaite fabrique la plupart des épées de tous les académiciens ?
00:10:08 M'envoie un fidèle auditeur de notre émission,
00:10:14 qui sera très certainement présent à 10h30 en l'église Saint-Germain-des-Prés
00:10:19 tout à l'heure pour les obsèques de Philippe Tesson.
00:10:21 Et nous y serons.
00:10:22 L'atelier d'armurier des sabres et épées de la garde républicaine,
00:10:25 tenu par un garde républicain passionné,
00:10:27 dont l'atelier est un temple consacré à tous les sabres et épées
00:10:30 encore en usage dans les cérémonies républicaines,
00:10:32 y compris dans les épées destinées aux académiciens
00:10:35 de toutes les académies de l'Institut.
00:10:38 - Formidable.
00:10:38 - L'Institut, il y a plusieurs académies, comme vous le savez.
00:10:41 La littérature peut-être sauver le monde.
00:10:43 Mais c'est Kundera qui disait une chose importante.
00:10:45 C'est aussi un grand écrivain étranger qui vit en France.
00:10:50 Milan Kundera.
00:10:50 - Qui a écrit en français.
00:10:51 - Qui a écrit en français.
00:10:54 Et qu'on ne voit jamais.
00:10:55 Jean-Luc, c'est un des plus grands.
00:10:56 On attend qu'il ait le prix Nobel.
00:10:57 Et il disait "Le roman, c'est l'exploration du possible
00:11:00 avec suspension du jugement moral."
00:11:02 Et donc, c'est le contraire du sectarisme, la fiction, le roman, la littérature.
00:11:07 Et c'est ça dont on a besoin.
00:11:08 Alors en ce sens, ça peut sauver beaucoup d'esprits
00:11:11 qui sont extrêmement sectaires en ce moment.
00:11:13 La littérature, c'est le contraire.
00:11:15 La bonne littérature, c'est le contraire du sectarisme.
00:11:18 Peut-être que la ministre de la Culture pourrait
00:11:21 éventuellement gagner à lire un peu de romans en ce moment.
00:11:24 - Mais en France, le débat était aussi avec le sectarisme.
00:11:28 - Mais peut-être avant nous également des ministres de la Culture incultes.
00:11:31 C'est très possible.
00:11:33 - Ça peut pas non plus être méchant.
00:11:34 - Ça peut pas non plus être méchant.
00:11:35 - Ça peut...
00:11:36 Non, arrêtez.
00:11:37 Il y a quand même eu sûrement quelques personnes.
00:11:40 - Il y a eu qui, par exemple ?
00:11:42 - Maurice Druon a été ministre de la Culture ?
00:11:43 - Je crois pas, non.
00:11:44 - Il n'a pas été ministre de la Culture ce jour-là.
00:11:45 - Il me semble que Jacques Lang était loin.
00:11:47 - Jacques Lang a fait des choses.
00:11:49 Jacques Lang a fait des choses.
00:11:51 - Mais c'était pas l'écrivain, je veux dire.
00:11:53 - Non, il y avait Françoise Nyssen qui a...
00:11:56 - Grande éditrice.
00:11:56 - Grande éditrice de Actes Sud qui a été ministre de la Culture,
00:12:00 mais elle était meilleure éditrice sans doute que Femmes politiques.
00:12:03 Sans doute.
00:12:04 - Elle a laissé assez peu de temps au gouvernement, Mme Nyssen.
00:12:08 - Effectivement, me dit cet interlocuteur, il sera à Saint-Germain-des-Prés
00:12:11 avec qui de droit, ajoute-t-il.
00:12:13 Donc dans ce qui de droit, je peux imaginer à qui il pense.
00:12:18 Nous serons d'ailleurs en direct, pour tout vous dire, de Saint-Germain-des-Prés.
00:12:22 C'est aujourd'hui les obsèques de Philippe Tesson.
00:12:25 Alors la littérature peut-elle sauver le monde ?
00:12:26 Et hélas, elle n'a pas sauvé Auschwitz, bien sûr.
00:12:29 Elle n'a pas sauvé...
00:12:31 - Pour réveiller.
00:12:31 - Pour réveiller Fensfeld, d'ailleurs, s'est suicidé parce qu'il ne croyait pas.
00:12:35 Il ne croyait plus précisément en l'humanité.
00:12:38 Donc tous les livres de Stéphane Zweig n'ont pas sauvé le monde.
00:12:41 - Les livres ne sauvent pas le monde, mais il est vrai que les dictateurs,
00:12:44 lorsqu'ils arrivent au pouvoir, une des premières actions qu'ils prennent,
00:12:47 c'est tout de même ou de brûler les livres, effectivement,
00:12:48 c'était les autos d'affaires du 3ème Reich,
00:12:51 ou de fait de contrôler ce qui peut être écrit, voire de le réécrire.
00:12:56 - C'est vrai, il y a des gens qui veulent contrôler ce qui se dit
00:12:58 sur les plateaux de télévision.
00:12:59 - Pascal, vous avez raison.
00:13:01 - Vous avez raison.
00:13:02 - Il y a des gens qui veulent contrôler ce que nous disons.
00:13:05 C'est fou et qui ne sont pas d'accord avec ce que nous disons.
00:13:08 - Mais qui sont d'accord, qui ne sont pas d'accord, c'est leur droit.
00:13:11 - Bien sûr.
00:13:12 - Mais qui nous laisse le dire.
00:13:13 - Qui ne peut pas interdire les autres.
00:13:14 - Bien sûr, bien sûr, bien sûr.
00:13:16 Mais c'est très intéressant, par exemple, effectivement,
00:13:18 quand un animateur donne son avis sur la privatisation d'un service public.
00:13:24 - Il a le droit.
00:13:24 - C'est son avis.
00:13:25 C'est possible.
00:13:26 Il dit ce qu'il veut ou ce qu'il pense ou ce qu'il...
00:13:30 Et vous avez une ministre de la Culture qui le reprend.
00:13:33 Il n'a pas le droit de donner son avis parce que ça ne correspond pas à la DOCSA.
00:13:38 - Au nom de quoi ?
00:13:39 - Ce monde est...
00:13:40 C'est-à-dire la police de la pensée est en place.
00:13:44 Il faut qu'on me donne un petit dictionnaire pour savoir ce que je dois dire et pas dire.
00:13:50 Mais allons-y.
00:13:51 - C'est à dire qu'à une époque où les ministres de la Culture...
00:13:52 - Allons-y.
00:13:53 - Qu'à moi, ce que je tiens à dire...
00:13:54 - Allons-y.
00:13:54 - C'est le bonheur que nous avons d'être ici.
00:13:58 - On en parlera tout à l'heure.
00:13:59 - Terminons avec un souffle de liberté, mon cher Philippe.
00:14:01 - Terminerons avec l'académie.
00:14:02 - Absolument.
00:14:03 - Une expression...
00:14:04 - Une totale liberté.
00:14:05 - Et voilà.
00:14:05 - Une totale liberté.
00:14:06 - Et nous préserverons cette liberté.
00:14:07 - Terminons...
00:14:07 - Une époque où les ministres de la Culture, je pense à Malraux notamment,
00:14:10 défendait des livres qui étaient attaqués.
00:14:12 Il les a défendus, Jean Genet.
00:14:14 - Il les avait lus déjà ?
00:14:15 - Et puis, il y a une époque où les ministres de la Culture sont plutôt des flics.
00:14:18 - Non mais là, ce n'est pas pareil.
00:14:21 - C'est sûr que...
00:14:22 - Non mais on n'est pas au même niveau.
00:14:24 Non.
00:14:25 Hélas.
00:14:26 C'est la vie.
00:14:27 Daniel Rondeau, c'est lui qui a fait, parce qu'il y a toujours un discours de réception
00:14:32 de l'Académie française, Daniel Rondeau, et il a parlé du flambeau des mots.
00:14:39 Seul Le Figaro d'ailleurs, ce matin, traditionnellement, Le Figaro,
00:14:42 lorsqu'il y a une nouvelle entrée, fait quatre pages.
00:14:46 Mais autrement, il n'y a pas de mots dans la presse française,
00:14:49 ça n'intéresse plus personne de l'Académie française.
00:14:50 Eh bien, nous, ça nous intéresse, figurez-vous.
00:14:53 Écoutez Daniel Rondeau.
00:14:56 C'est sous la coupole de l'Académie que les écrivains français
00:15:00 se passent le flambeau des mots depuis bientôt quatre siècles.
00:15:05 Et c'est ici que nous parlons de ceux que nous aimons et que nous admirons.
00:15:13 Ce flambeau qui enjambe les siècles avec son cortège de souvenirs, de rites,
00:15:20 de témoignages sur notre passé intellectuel,
00:15:24 sur le programme de ce que furent nos rêves.
00:15:27 Ce flambeau éclaire une tradition.
00:15:30 Bien sûr, ces rites, il parle de quelque chose qui est important,
00:15:34 que sont les rites qu'on voit dans cette Académie française.
00:15:37 Le roi d'Espagne était présent, d'ailleurs.
00:15:42 Il a fait une parenthèse à son exil à Abu Dhabi.
00:15:44 Bien sûr, et je crois qu'on va voir son image.
00:15:47 Le discours a été rédigé, d'ailleurs, avec l'aide du traducteur français,
00:15:50 du romancier Albert Ben Soussan.
00:15:52 L'écrivain a montré qu'il ne craignait pas la polémique
00:15:54 en invitant à Paris à cette augation l'ancien roi d'Espagne, Juan Carlos,
00:15:58 l'ex-souverain qui est en exil.
00:16:00 Et qui l'a fait espagnol.
00:16:01 Bien sûr, et ça aussi, vous voyez, c'est le courage intellectuel.
00:16:04 C'est ça que j'aime chez certains.
00:16:08 Généralement, la phrase du général de Gaulle qu'on cite souvent,
00:16:13 "Généralement, les gens intelligents ne sont pas courageux
00:16:15 et les gens courageux ne sont pas intelligents."
00:16:19 Non, mais parce que cette phrase est vraie, d'ailleurs.
00:16:22 Cette phrase est vraie.
00:16:24 Et il y a parfois des gens courageux et intelligents.
00:16:26 Et M. Vargas Llosa l'est.
00:16:31 Il est controversé en Amérique latine pour ses positions droitières,
00:16:34 dans une région où de très nombreux gouvernements sont de gauche.
00:16:37 C'est l'auteur de "La fête au bouc", que vous avez peut-être lu,
00:16:39 qui est un de ses livres phares.
00:16:41 Il est membre de trois académies linguistiques,
00:16:43 ayant été élu à l'académie péruvienne en 77,
00:16:47 à l'académie royale espagnole en 94.
00:16:50 Je rappelle que l'académie est fondée depuis 1634
00:16:54 par le cardinal de Richelieu.
00:16:56 Elle se compose de 40 membres élus par leur père.
00:16:58 Il y a cinq fauteuils vacants.
00:16:59 Donc, si vous voulez vous présenter...
00:17:02 En ce moment, elle a des soucis pour recruter, pour tout vous dire.
00:17:05 Parce que, par exemple, Modiano ne veut pas y aller.
00:17:08 - Il y a toute une tradition d'écrivain qui ne vole pas à l'académie française.
00:17:11 - Le fils d'Hélène Cardenco, je crois, et Emmanuel Carrère,
00:17:15 ils ne souhaitent pas y aller.
00:17:17 À un moment, on a parlé de Loukini.
00:17:19 Je ne sais pas s'il a envie non plus.
00:17:22 - Houellebecq n'a pas envie d'y aller.
00:17:24 - Comment ? Houellebecq, je ne suis pas sûr qu'il ait envie d'y aller.
00:17:28 Philippe Tesson, qu'on enterre aujourd'hui, aurait eu toute sa plage.
00:17:31 Je suis même étonné qu'il n'y soit pas.
00:17:32 C'est Jean-Marie Roir, d'ailleurs, tout à l'heure, qui parlera,
00:17:35 qui fera son éloge minibre à Saint-Germain-de-Pré.
00:17:37 - Qui a dirigé le Figaro littéraire, vous vous souvenez ?
00:17:39 - Jean-Marie Roir ?
00:17:40 - Oui. - Bien sûr.
00:17:41 - Là, à l'époque, il aurait eu quatre pages.
00:17:43 Mais je l'ai appelé ce matin, Jean-Marie Roir.
00:17:44 Il m'a dit « je suis dévasté » parce que c'était son meilleur ami, Philippe Tesson.
00:17:49 Il ne pouvait pas venir avec nous et c'est lui qui prononcera l'éloge funèbre.
00:17:53 Voilà ce que nous pouvions dire sur « Vive l'Académie française ».
00:17:56 Vous voyez ce que nous pouvions dire sur cet événement.
00:18:00 Et nous allons écouter, maintenant, Mme Abdoul Malak,
00:18:05 qui était présente hier à France Inter.
00:18:06 On en a parlé hier, vous le savez.
00:18:08 Beaucoup de gens de CNews se sont exprimés.
00:18:11 Et c'est vrai que ces propos, d'abord, nous ont surpris, nous ont choqués,
00:18:15 nous ont peinés aussi, parce qu'il y a beaucoup de salariés à CNews
00:18:19 qui ont été plongés dans une forme d'inquiétude en entendant cela
00:18:22 et qui nous ont surpris, puisque Mme le ministre n'est sans doute pas dans son rôle,
00:18:27 au nom de l'indépendance qui doit exister avec l'ARCOM,
00:18:30 de donner son avis sur les paroles qui sont dites sur ce plateau.
00:18:36 Écoutons Mme Abdoul Malak.
00:18:40 Il y a des chaînes qui ont accès à des fréquences gratuites
00:18:43 en échange de certaines obligations qu'elles doivent respecter.
00:18:46 Ces obligations, il suffit de les lire, elles sont dans la loi, elles sont très claires.
00:18:50 Parmi elles, il y a le respect du pluralisme,
00:18:52 il y a le fait de traiter les affaires judiciaires avec mesure, c'est écrit comme tel,
00:18:57 le fait de créer un débat contradictoire avec l'ensemble des points de vue
00:19:01 sur des sujets pouvant porter à controverse, c'est écrit comme ça.
00:19:04 Donc, c'est le rôle de l'ARCOM, ensuite,
00:19:07 au moment de faire le bilan de ces obligations,
00:19:10 de vérifier qu'elles ont bien été respectées,
00:19:13 pour pouvoir ensuite évaluer si la reconduction de cette fréquence est justifiée ou pas.
00:19:20 Il y a bien des obligations à respecter et c'est mon rôle de le rappeler.
00:19:23 C8 et Cnews pourraient perdre leur fréquence ?
00:19:26 Il y a des obligations à respecter.
00:19:28 Il y a déjà eu une vingtaine d'interventions de l'ARCOM depuis 2019 pour C8 et Cnews.
00:19:35 Combien d'interventions pourrait l'ARCOM dire, à tel degré,
00:19:41 les obligations ne sont pas respectées ? C'est le rôle de l'ARCOM.
00:19:43 Je rappelle juste le cadre qui existe.
00:19:45 On comprend ce qu'elle veut dire, même si les derniers mots, c'est un peu du charabia.
00:19:49 Peut-être se rendre compte qu'elle ne devrait pas dire ça.
00:19:52 Peut-être que le ministre ne devrait pas dire ça.
00:19:54 On attendrait peut-être d'un ministre de la Culture qui maîtrise mieux le français dans lequel il s'exprime.
00:19:58 En disant cela, peut-être que je m'expose à quelque chose au foudre de Mme Lalla,
00:20:06 que nous avons invitée hier.
00:20:07 D'ailleurs, elle peut venir sur ce plateau au nom justement du débat contradictoire.
00:20:12 Généralement, les gens que j'invite ne viennent pas.
00:20:14 Ils n'en ont pas envie.
00:20:17 Elle s'exprime sur C8 et sur Cnews, bien sûr, mais quand on lui pose la même question sur M6,
00:20:25 la réponse est extraordinaire.
00:20:28 Ce n'est pas moi, c'est l'Arkom.
00:20:30 Écoutez cette réponse.
00:20:32 Xavier Niel veut une chaîne de télé.
00:20:34 Il a postulé pour la reprise de la fréquence TNT de M6.
00:20:36 Il promet plus d'informations et des investissements accrus dans la production.
00:20:39 C'est une bonne candidature à vos yeux.
00:20:41 Il faut de nouveaux entrants dans le paysage.
00:20:43 Alors là, moi, je n'ai pas du tout à me prononcer sur la fréquence de M6.
00:20:46 Ce n'est vraiment pas mon rôle pour le coup.
00:20:48 C'est vraiment à l'Arkom de faire son travail en la matière.
00:20:53 Ces gens sont magnifiques.
00:20:53 C'est une parodie.
00:20:54 C'est le même jour, au même endroit.
00:20:57 À moins de cinq minutes de différence.
00:21:00 Et disons-le, nos amis intervieweurs, intervieweuses sont complices de cela,
00:21:09 puisque le travail de journaliste...
00:21:11 C'est-à-dire qu'on n'interroge pas à France Inter, Mme Abdoul Malak,
00:21:14 comme on interroge manifestement d'autres personnalités que je ne citerai pas.
00:21:20 C'est-à-dire que le regard critique, on le garde pour soi.
00:21:25 Et quels sont les actes d'accusation qu'elle porte ?
00:21:30 Elle nous dit le pluralisme.
00:21:33 Est-ce que vous avez le sentiment qu'ici, toutes les opinions ne s'expriment pas ?
00:21:36 Elle nous dit le contradictoire.
00:21:38 C'est prévu dans la charte, dans la distribution de la fréquence.
00:21:41 Est-ce que vous avez l'impression qu'on est dans l'inclusion par rapport au contradictoire ?
00:21:45 Et elle nous dit qu'il faut respecter les institutions.
00:21:47 Notamment, il faut être mesuré sur la justice.
00:21:49 Est-ce que vous avez l'impression que nous piétinons les institutions françaises ici, sur ce plateau ?
00:21:54 Il suffit d'aller écouter à l'Assemblée nationale, ce qui se dit quelques fois,
00:21:57 pour voir que nous sommes très mesurés, n'est-ce pas ?
00:22:00 – Mais surtout sur la question judiciaire,
00:22:02 il y a toujours plus de contradictions ici et maintenant
00:22:05 que pendant la première campagne présidentielle
00:22:08 qu'a vue élire Emmanuel Macron, me semble-t-il.
00:22:10 Et à l'époque, elle avait piscine sur la question de la mesure
00:22:13 dans le traitement des affaires judiciaires.
00:22:15 – Vous parlez de l'affaire Fillon.
00:22:16 – Évidemment de François Fillon, bien sûr.
00:22:18 – Mais de ça ou d'autre chose, c'est-à-dire qu'elle vienne nous expliquer
00:22:21 exactement de quoi elle parle.
00:22:23 Mais on comprend très bien ce qu'elle reproche.
00:22:24 Et d'ailleurs, la réponse de M6 conforte évidemment
00:22:27 ce que l'on comprend de sa gêne.
00:22:30 C'est exactement François Hollande qui, je sais, j'avais déjà insisté là-dessus,
00:22:34 mais ça m'avait fait halluciner que personne ne soulève.
00:22:36 François Hollande est venu une fois sur cette chaîne.
00:22:38 Et qu'est-ce qu'il avait dit en arrivant ?
00:22:40 Il avait dit "je tiens à préciser que je suis en désaccord
00:22:43 avec la ligne éditoriale de CNews".
00:22:45 Chose qu'il n'a jamais précisé sur aucune autre chaîne.
00:22:47 Donc qu'on m'explique ce que ça veut dire exactement.
00:22:50 Le président de la République, François Hollande, qui est lui partisan,
00:22:52 évidemment c'est son métier, est donc en accord avec toutes les autres lignes éditoriales.
00:22:56 Donc le problème est posé par François Hollande.
00:22:59 Et il y a plusieurs choses en fait dans cette espèce d'intuition totalitaire
00:23:04 de vouloir contrôler ce qui se dit ou ce qui ne se dit pas
00:23:06 qu'on pressent chez la ministre.
00:23:07 Il y a un, ce que vous n'avez pas le droit de dire.
00:23:09 Ce que ne supportent pas ces gens par rapport à CNews,
00:23:13 ce n'est pas tellement ce qui se dit, qui vient, etc.
00:23:15 C'est le choix d'une hiérarchie alternative de l'information.
00:23:20 On parle ici de choses que les autres médias décident de cacher,
00:23:23 décident d'invisibiliser dans le choix de leurs informations.
00:23:26 Ça, ils ne le supportent pas.
00:23:28 Deuxièmement, il y a aussi le fait qu'il y a des choses que l'on doit dire.
00:23:33 On parle tout le temps des choses qu'on n'a pas le droit de dire,
00:23:34 mais il y a des choses que l'on doit dire.
00:23:35 Il y a un catéchisme à répéter très régulièrement.
00:23:38 Eh bien ici, il y a des gens qui s'affranchissent de ce catéchisme
00:23:41 pour poser des questions.
00:23:42 C'est déjà trop.
00:23:43 Et enfin, sur le pluralisme, j'aimerais quand même que la ministre
00:23:46 se rende compte d'une chose sur la question du pluralisme.
00:23:49 C'est quoi l'histoire de CNews ?
00:23:51 Initialement, tous les gens sont invités.
00:23:54 Tous les gens, c'est-à-dire un véritable pluralisme.
00:23:57 Et sauf qu'à partir du moment où vous invitez des gens qui sont de droite décomplexée,
00:24:01 comme Diego, j'adore, décomplexée.
00:24:03 Donc en fait, on a le droit d'être complexé, sinon c'est fort.
00:24:06 Donc, il ne supporte qu'une droite complexée, surtout parce qu'être décomplexé,
00:24:10 c'est un problème.
00:24:11 Donc à partir du moment où vous invitez ces gens de droite décomplexés,
00:24:14 les gens de gauche initialement présents refusent de venir.
00:24:18 Et donc, c'est quand vous installez un véritable pluralisme
00:24:21 que la gauche boycotte, une partie de la gauche en tout cas,
00:24:23 boycotte sa présence.
00:24:25 Donc la ministre devrait voir une différence fondamentale
00:24:28 entre des chaînes dans lesquelles des invités boycottent leur présence,
00:24:32 mais ils sont invités,
00:24:33 et d'autres chaînes dans lesquelles la présence de certains invités est interdite,
00:24:37 ou en tout cas, qui n'existent pas.
00:24:39 À mon avis, le problème de pluralisme se trouve plus dans ces chaînes-là
00:24:42 que sur ces news.
00:24:43 Ce que vous venez de dire est remarquable,
00:24:47 d'une très grande intelligence et particulièrement brillante.
00:24:50 Je rêve de la voir en face de moi, qu'elle vienne la ministre.
00:24:52 Mais elle ne viendra jamais.
00:24:53 Mais je sais.
00:24:54 Elle ne viendra jamais en face de vous.
00:24:56 Elle ne viendra jamais en face de vous.
00:24:58 C'est bien, mais c'est dommage.
00:24:59 Mais elle ne viendra jamais en face de vous.
00:25:00 Elle va avec certains,
00:25:04 ou certaines, qui sont des valets de sa pensée.
00:25:09 La pause.
00:25:10 Je salue évidemment l'ami Jean-Marc Morandini,
00:25:17 que vous retrouverez à 10h30,
00:25:19 et qui est un élément essentiel de cette chaîne, bien sûr,
00:25:22 et qui, chaque jour, lui aussi, témoigne de la liberté d'expression
00:25:28 en accueillant tous les avis sur son plateau.
00:25:33 Et vous le retrouverez évidemment à 10h30 tout à l'heure.
00:25:36 Audrey Bertheau.
00:25:37 Les arrêts à maladies explosent aux urgences du CHU de Nantes.
00:25:43 Des infirmiers et des aides-soignants sont arrêtés pour épuisement.
00:25:47 Ils dénoncent des conditions de travail difficiles
00:25:48 et la maltraitance des patients.
00:25:50 À l'automne dernier, la CGT avait déjà alerté le procureur
00:25:54 sur la situation des urgences au CHU de Nantes.
00:25:56 L'Assemblée resserre la vis sur la protection des enfants.
00:25:59 Cette nuit, les députés ont voté à l'unanimité
00:26:02 le retrait de l'autorité parentale en cas de condamnation
00:26:04 pour violences intrafamiliales.
00:26:06 Si un parent est condamné pour agressions incestueuses,
00:26:08 crimes sur l'enfant ou sur l'autre parent,
00:26:11 il n'aura plus de pouvoir sur son enfant.
00:26:13 Le texte doit à présent passer au Sénat.
00:26:16 Enfin, le bilan s'alourdit d'heure en heure.
00:26:18 Plus de 21 700 personnes ont perdu la vie
00:26:21 dans les séismes qui ont touché la Turquie et la Syrie.
00:26:24 L'espoir de trouver encore des survivants s'éloigne de plus en plus.
00:26:28 Un premier convoi d'aide de six camions a pu entrer hier
00:26:31 dans les zones rebelles du Nord-Ouest de la Syrie.
00:26:34 On termine sur le dossier Rima Abdul-Malak.
00:26:36 Canal+ hier a écrit un communiqué.
00:26:40 Nous avons été profondément choqués par les propos tenus
00:26:42 par Madame la ministre de la Culture.
00:26:45 Est-il écrit ? Près de cinq minutes de son intervention
00:26:48 étaient consacrées à la critique de notre groupe.
00:26:52 Le communiqué rappelle l'inquiétude, évidemment,
00:26:55 que cela a généré parmi les salariés.
00:26:58 Et effectivement, le groupe Canal+ est-il écrit également
00:27:02 et fier du travail que réalise quotidiennement
00:27:04 l'ensemble des collaborateurs de C8 et de Cnews.
00:27:06 Je tiens à dire également que dans un domaine
00:27:08 qui intéresse Madame la ministre, qui est le cinéma,
00:27:12 le groupe Canal+ est un des acteurs essentiels du cinéma
00:27:16 et contribue à sa qualité et à son rayonnement dans le monde.
00:27:21 Et puis, il faut rappeler également que Canal+
00:27:24 est aujourd'hui une société qui marche,
00:27:26 ce qui n'était pas le cas il y a encore quelques années,
00:27:28 en tout cas, qui n'est plus en déficit,
00:27:32 comme la société pouvait l'être avant.
00:27:34 Et ça aussi, c'est le travail de ceux qui dirigent cette chaîne,
00:27:39 d'avoir remis Canal+ au sommet.
00:27:42 C'est important de dire tout cela parce que Madame la ministre
00:27:45 a aussi attaqué une société qui marche bien
00:27:48 et une société qui est en situation de prospérité.
00:27:52 Donc, c'est intéressant, si j'ose dire.
00:27:55 Est-ce qu'on peut politiser un peu le propos ?
00:27:57 Politiser si vous voulez.
00:27:59 Vous pouvez faire ce que vous voulez, je tiens à le dire.
00:28:01 Je tiens à dire qu'avant que vous rentriez sur ce plateau,
00:28:05 je ne pratique pas la police de la pensée,
00:28:07 vous savez, ce n'est pas mon genre.
00:28:09 Je le dis, mais tous ceux qui nous écoutent politiques,
00:28:12 ils peuvent venir.
00:28:13 Monsieur Mélenchon, qui était là hier,
00:28:15 qui est sorti, qui était là hier sur nos amis de BFM,
00:28:18 qui a quitté le plateau d'ailleurs, en insultant un journaliste,
00:28:22 quasiment en insultant un journaliste.
00:28:24 Sans que… alors personne ne s'en émeut dans la presse ce matin.
00:28:27 Madame… voilà, ça c'est absolument formidable d'ailleurs.
00:28:30 Mais bon, peu importe.
00:28:32 Le macronisme, c'est défini comme le grand défenseur
00:28:35 des démocraties libérales, contre les populismes,
00:28:38 contre les illibéraux, en prenant Orban comme contre-modèle.
00:28:43 Et dans leur pratique, on va revenir sur les Gilets jaunes
00:28:48 avec l'usage de la police à ce moment-là,
00:28:51 mais là, dans la pratique et dans le discours de cette ministre,
00:28:55 elle pervertit complètement le discours dont elle est porteuse.
00:28:58 Parce que je ne sais pas si vous imaginez,
00:29:00 imaginez que Marine Le Pen ait gagné l'élection présidentielle
00:29:03 et que son ou sa ministre de la Culture
00:29:05 vienne faire une déclaration comme ça, en disant,
00:29:08 je ne sais pas, en visant par exemple des chaînes
00:29:10 ou des radios de service public, en disant ce qu'elle a dit,
00:29:14 mais la moitié des journalistes seraient ou les trois quarts…
00:29:18 La gauche a tous les droits, vous le savez.
00:29:21 Elle pervertit le discours dont elle est porteuse.
00:29:24 La gauche a tous les droits, vous le savez.
00:29:26 Ce n'est même pas la gauche, parce que le Macron n'est pas la gauche.
00:29:28 Oui, mais vous avez raison.
00:29:29 Ici, c'est clairement le sceptarisme.
00:29:31 Moi, j'ai beaucoup d'amis parfois de gauche, justement.
00:29:34 De gauche, bah, beaucoup, dont moi.
00:29:36 Et qui sont des artistes.
00:29:38 Je pense notamment à une jeune femme qui a fait un film qui est très…
00:29:42 Elle m'a dit, je me suis fait défoncer dans toute la presse de gauche.
00:29:45 La presse de droite a été formidable avec moi.
00:29:48 Quand je vais sur les plateaux,
00:29:49 où il y a plutôt des gens qui penchent à droite,
00:29:51 je suis frappé de leur ouverture d'esprit, de leur tolérance, etc.
00:29:55 Emmanuel Tord récemment.
00:29:56 Voilà, je suis frappé de ça.
00:29:58 Tout le monde le sait.
00:29:59 Mais il y a une relation.
00:30:00 En fait, c'est Tartuffe.
00:30:02 Vous le savez.
00:30:03 Vous savez, vous les connaissez, ces personnalités.
00:30:06 Un homme qui a écrit un pamphlet récemment, sous forme de conte.
00:30:12 Tout le monde sait qu'il est dans Paris.
00:30:14 Tout le monde le connaît.
00:30:15 Tout le monde pense la même chose de lui.
00:30:18 Tout le monde pense la même chose de lui.
00:30:19 Évidemment, personne ne le dira.
00:30:21 Sur sa qualité intellectuelle, morale et surtout, tout le monde.
00:30:25 De toute façon, dans Paris, tout le monde sait qui est qui.
00:30:28 Tout le monde sait qui est qui.
00:30:29 - Et moi, ce qui me frappe, c'est...
00:30:30 - Donc, il n'y a pas de souci là-dedans.
00:30:32 - En plus, sur le viens-décalage...
00:30:33 - La radicalisation de la gauche dans les idées, dans la façon...
00:30:38 Est-ce que vous avez remarqué, comme moi,
00:30:41 quand je regarde, par exemple, l'Assemblée nationale,
00:30:43 à quel point ils sont grognons, tristes, donneurs de leçons ?
00:30:49 - Mais c'est une inversion par avance.
00:30:51 - Il n'y a jamais d'ouverture d'esprit.
00:30:53 - Il n'y a jamais d'ouverture d'esprit.
00:30:54 - Vive l'esprit de Philippe Tesson.
00:30:56 Voilà, Philippe Tesson, tu nous manques.
00:30:58 Et il sera enterré tout à l'heure.
00:30:59 Voilà l'esprit français.
00:31:01 - Non, j'avais fini ma phrase.
00:31:03 Mais vous avez raison de rappeler Philippe Tesson.
00:31:04 - Exactement, c'est cet esprit-là.
00:31:06 - D'une liberté extraordinaire.
00:31:08 - Bien sûr, liberté.
00:31:09 - Et d'un courage.
00:31:10 Alors, s'il y en a un qui était courageux, c'était bien.
00:31:11 - Et d'une drôlerie.
00:31:13 Liberté, liberté.
00:31:15 - Je voulais mettre un mot sur la gauche et sur le fait
00:31:17 qu'effectivement aujourd'hui, la gauche a cette aversion
00:31:20 pour une forme de liberté d'esprit et d'opinion.
00:31:22 Et surtout la gauche, l'élite de gauche.
00:31:24 Parce que si vous voulez, je crois que le peuple de gauche
00:31:26 n'est pas comme ça.
00:31:27 Et très franchement, j'étais en manifestation
00:31:29 il n'y a pas très longtemps sur les retraites.
00:31:30 Plein de gens sont venus me voir et m'ont dit
00:31:32 "mais on regarde l'heure des pros".
00:31:33 On vous regarde chez Monsieur Pro.
00:31:34 On aime bien cette émission.
00:31:35 Mais je vous promets, mais des dizaines de gens de gauche.
00:31:37 - Mais c'est quoi une différence ?
00:31:38 - Vous avez raison de le rappeler.
00:31:39 - J'aime bien le rappeler parce que quand on dit la gauche,
00:31:41 on va s'imaginer qu'on s'attaque aux électeurs de gauche
00:31:43 ou aux sympathisants.
00:31:44 Il faut parler de l'élite de gauche, de l'intelligentsia,
00:31:47 de la gauche de Germain Dépré, qui a gagné sur la gauche populaire,
00:31:50 rurale ou patriote.
00:31:51 Et ça, c'est terrible.
00:31:52 - Mais qui manque dans le débat, Jean-Denis.
00:31:54 - Le wokisme, le wokisme.
00:31:55 Et le pire, je vous disais, je pensais à cet homme
00:31:59 dont je pensais tout à l'heure.
00:32:02 Tartuffe.
00:32:03 La tartufferie.
00:32:05 C'est ça, la tartufferie.
00:32:06 La médiocrité.
00:32:09 Mais personne n'est dupe.
00:32:11 - Oui, vous avez raison.
00:32:11 - Franchement, sur celui, personne...
00:32:14 Tout le monde sait sa médiocrité.
00:32:16 Tout le monde sait sa médiocrité.
00:32:18 - Mais là, moi, j'ai devenu la défenseur de l'ordre établi.
00:32:20 - Allez, pas de non.
00:32:23 Pas de non.
00:32:24 Pas de non.
00:32:25 Pas de non.
00:32:27 - Je voudrais le répéter au téléphone.
00:32:27 - Non, pas de non.
00:32:30 L'Ukraine.
00:32:31 Est-ce qu'on va livrer des avions de chasse ?
00:32:33 Emmanuel Macron s'est exprimé.
00:32:35 Écoutons-le.
00:32:39 - Il est essentiel que les alliés privilégient
00:32:41 les matériels qui sont les plus utiles par rapport
00:32:45 à l'effet final recherché par les troupes ukrainiennes
00:32:48 et les plus rapides.
00:32:50 Dans aucun cas, des avions de chasse
00:32:52 ne peuvent être livrés dans les semaines qui viennent
00:32:54 parce qu'il y a des délais de formation, de livraison
00:32:57 et de formation incompressible pour des avions
00:32:59 qui ne sont pas connus des pilotes ukrainiens.
00:33:03 Et donc, je ne l'exclue absolument pas,
00:33:05 mais ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins.
00:33:07 Bon, donc ça c'est clair, pas d'avion,
00:33:11 puisque pas de pilote.
00:33:12 - Ça ne correspond pas aujourd'hui aux besoins.
00:33:13 - Oui, mais de toute façon, c'est pratiquement,
00:33:16 si tu envoies un avion de 100 pilotes,
00:33:17 ça ne sert pas à grand-chose.
00:33:19 Il faut des mois pour le former.
00:33:20 Donc tout ça, c'est de la com'.
00:33:22 - Monsieur Zenaski, hier reçu au Parlement européen,
00:33:25 nous avons besoin ?
00:33:27 - D'armes.
00:33:28 Nous avons besoin de munitions, de chars modernes,
00:33:35 de missiles à longue portée, d'avions de chasse moderne.
00:33:38 Merci de nous offrir le soutien militaire que vous nous offrez.
00:33:40 Merci d'en faire davantage.
00:33:46 Nous devons aller plus vite que notre agresseur,
00:33:48 car il est en train de se mobiliser davantage.
00:33:50 - Bon, ça, on peut effectivement être d'accord
00:33:59 avec monsieur Zenaski.
00:34:01 - Jusqu'où ?
00:34:02 - La question, c'est jusqu'où ?
00:34:04 - Non, mais jusqu'où veut-on aller ?
00:34:06 - Ça, c'est une question morale qui vous regarde.
00:34:08 - Quels sont aujourd'hui les objectifs de guerre,
00:34:10 de part et d'autre ?
00:34:11 Moi, j'attends toujours qu'il y ait un débat
00:34:13 au Parlement français pour savoir où on va.
00:34:16 Que ce ne soit pas uniquement la décision d'un seul homme.
00:34:19 Moi, je suis perdu aujourd'hui.
00:34:21 Quelle doit être notre attitude dans un conflit
00:34:23 dont on ne voit pas l'issue ?
00:34:25 On ne voit pas l'Ukraine reculer,
00:34:27 on ne voit pas la Russie reculer,
00:34:29 et on voit des milliers de morts.
00:34:30 Où va-t-on ?
00:34:31 - Non, mais quand vous dites que vous êtes perdu,
00:34:34 vous ne devriez pas l'être.
00:34:35 - Je suis perdu.
00:34:36 - Parce que c'est une question de principe.
00:34:39 Donc, vous devriez...
00:34:42 Sur les principes, vous n'êtes pas perdu.
00:34:43 - Pour moi, le principe, c'est la recherche de la paix.
00:34:45 Ce n'est pas d'augmenter le niveau de militarisation
00:34:48 des uns et des autres.
00:34:49 - Personne ne vous dira qu'il recherche la guerre.
00:34:51 - Tout le monde recherche soi-disant la paix.
00:34:53 Sauf que certains font leur la maxime civis pacem parabelum
00:34:56 et donc préparent la guerre de cette façon-là.
00:34:58 - Moi, j'aimerais entendre Zelensky nous dire
00:35:01 quelle est sa position aujourd'hui sur le Donbass.
00:35:03 - Oui, c'est ça.
00:35:04 - Quelle est sa position sur le Donbass ?
00:35:06 - Sur la Crimée aussi.
00:35:06 - Sur les accords de Zelensky.
00:35:07 Qu'est-ce qu'il en pense aujourd'hui ?
00:35:09 Que veut-il ?
00:35:10 - Il veut libérer l'intégralité de son territoire,
00:35:13 y compris la Crimée, tel qu'elle a voulu en 2014.
00:35:16 - C'est pas le fait de donner des avions.
00:35:17 Mais pourquoi faire ?
00:35:18 Pour aller jusqu'où ?
00:35:19 - Mais le problème, c'est que pour faire la paix...
00:35:21 - Ne feigniez pas de ne pas savoir.
00:35:23 - On le sait.
00:35:24 - Je ne sais pas.
00:35:25 - Non, ne feigniez de ne pas le savoir.
00:35:26 - Le problème, c'est que pour faire la paix,
00:35:27 il faudrait aussi que les deux biligérants,
00:35:29 Zelensky d'un côté, Poutine de l'autre,
00:35:31 aient envie de s'asseoir à une table.
00:35:33 Or, ce n'est absolument pas le cas.
00:35:35 Ce n'est absolument pas le cas,
00:35:36 ni qu'on est du côté de Zelensky,
00:35:37 mais à la limite, c'est lui l'agressé,
00:35:40 ni du côté de Poutine.
00:35:41 Et c'est ça le problème.
00:35:43 Moi, j'aimerais bien que la France ou d'autres pays
00:35:45 portent une proposition de négociation.
00:35:47 - Parce que voilà.
00:35:48 - Mais non, mais d'accord.
00:35:49 - Les Chinois l'ont fait, M. Modi en Inde.
00:35:51 - Pour l'instant, on n'entend parler que d'armement.
00:35:52 - D'armement, d'armement.
00:35:53 - Oui, mais pour avoir une négociation de paix,
00:35:56 il faut que les biligérants...
00:35:57 - Moi, j'attendais Zelensky qui vienne nous dire
00:35:59 au Parlement européen, à Bruxelles et à Londres,
00:36:02 quels sont ses buts de guerre aujourd'hui.
00:36:04 Est-ce que c'est libérer totalement l'Ukraine,
00:36:07 revenir aux frontières ?
00:36:08 - Ecoutez, ce que dit M. Zelensky,
00:36:10 et ça, c'est intéressant aussi,
00:36:11 c'est "nous vous défendons".
00:36:14 - Ah oui.
00:36:14 - Parce que c'est ça la question aussi,
00:36:16 une des questions centrales.
00:36:23 - Nous nous défendons contre la force la plus anti-européenne
00:36:25 du monde moderne.
00:36:27 Nous nous défendons.
00:36:30 Nous, les Ukrainiens sur le champ de bataille,
00:36:33 nous vous défendons.
00:36:35 - "Nous vous défendons".
00:36:40 - C'était très intéressant.
00:36:41 - Oui.
00:36:41 - Le discours de 15 minutes devant le Parlement européen,
00:36:43 c'est un grand discours, qu'on soit d'accord ou non avec Zelensky,
00:36:46 c'est un grand discours civilisationnel.
00:36:47 En parlant du "European way of life",
00:36:49 comme on parlait jadis de l'"American way of life",
00:36:51 du mode de vie européen,
00:36:52 il entre, si vous voulez, sur une forme de vision de l'Europe
00:36:55 et de l'Union européenne qui est extrêmement puissante
00:36:57 avec des blocs face à la Russie.
00:36:59 Donc, il prend à témoin l'Europe,
00:37:01 qu'il met sous une forme de sentence morale,
00:37:03 si jamais l'Europe n'atteignait pas les buts de guerre
00:37:06 que sont les buts de guerre de Zelensky.
00:37:07 Donc, il nous prend tous à témoin ici.
00:37:09 C'est ça la force de Zelensky,
00:37:10 et c'est d'ailleurs une bonne stratégie rhétorique
00:37:12 ou communicationnelle.
00:37:13 - Le problème, c'est qu'il prend à témoin
00:37:15 quelque chose qu'il imagine être un bloc
00:37:16 et qui précisément sur ce sujet ne l'est pas.
00:37:18 - Ah, absolument.
00:37:19 - En l'occurrence, l'Union européenne,
00:37:20 qui est composée de pays qui ne sont d'accord
00:37:21 sur à peu près rien, en tout cas pas sur les valeurs européennes.
00:37:24 Non, mais vraiment.
00:37:25 - Sur les valeurs, il y a quand même des valeurs de liberté.
00:37:27 - Oui, d'accord, mais la liberté, vous savez,
00:37:29 c'est très compliqué parce que vous professez la liberté,
00:37:32 le ministre de la Culture aussi.
00:37:34 Voilà, donc je prends un exemple
00:37:36 que tout le monde aura compris ce matin.
00:37:38 Évidemment, tout le monde professe la liberté.
00:37:39 - Je me range à votre argument.
00:37:41 - Non, non, mais la question, dans les faits,
00:37:43 il y a sur à peu près tous les sujets,
00:37:45 il y a une bataille politique au sein de l'Union européenne.
00:37:47 - Culturel, regardez, même politique.
00:37:48 - Mais culturel, évidemment.
00:37:49 - Il y a une réalité qui est incontournable.
00:37:52 C'est M. Orban et c'est de la réalité qui est incontournable,
00:37:54 c'est la géographie.
00:37:55 Que vous vouliez ou non, l'Ukraine,
00:37:56 c'est la frontière avec la Russie.
00:37:58 Est-ce que l'OTAN doit aller jusque là ?
00:38:00 Il y a une dimension...
00:38:01 - Dernier mot sur ce sujet.
00:38:03 - Oui, mais, Charlotte,
00:38:05 il y a quand même un clivage avec la Russie
00:38:06 sur le type de régime politique.
00:38:08 Il y a plein de différences, tu as raison,
00:38:10 entre les pays de l'Union européenne.
00:38:12 Mais enfin, la Russie, c'est autre chose.
00:38:15 On repasse du côté de la dictature.
00:38:17 Et donc, il y a plein de différences
00:38:18 entre nos démocraties, on a plein de désaccords,
00:38:20 ça, c'est vrai.
00:38:21 Mais il y a quand même un clivage fondamental
00:38:23 avec la Russie de Poutine,
00:38:24 qui est un régime dictatorial,
00:38:26 - Oui, mais vous écoutez certaines personnes
00:38:27 au sein de l'Union européenne,
00:38:28 ils parlent de la Hongrie comme de la Russie,
00:38:30 en tout cas avant cette guerre.
00:38:31 - Oui, mais la Hongrie, ce n'est pas la Russie.
00:38:32 - Ou de l'Apollo.
00:38:33 - La Hongrie, c'est la Russie.
00:38:34 - Oui, je suis d'accord.
00:38:35 - On doit avoir des désaccords avec Orban, après.
00:38:37 - Il y a des désaccords et des accusations
00:38:40 qui sont extrêmement fortes au sein de l'Union européenne.
00:38:42 - Quand on parle de démocratie illibérale,
00:38:43 pour parler d'un certain nombre de pays de l'Union européenne,
00:38:45 avec lesquels on partage des sièges au Parlement européen,
00:38:48 dans le même Parlement,
00:38:49 avec lesquels on a le même hymne,
00:38:50 ça pose quand même question.
00:38:52 - André Vallini, qui nous écoute,
00:38:54 m'envoie ce petit texto.
00:38:56 "Pour mon ami Fenech, dit-il,
00:38:58 les choses sont simples,
00:38:59 il y a une dictature et une démocratie,
00:39:01 et la dictature a agressé la démocratie,
00:39:03 violant le droit international,
00:39:05 alors que la dictature se retire.
00:39:06 Après, on pourra discuter."
00:39:08 - Oui, bien sûr, mais la...
00:39:09 - Je suis entièrement d'accord avec ce que dit mon ami André Vallini,
00:39:12 que je salue, mais...
00:39:14 - Pardon ? - Cher maître ?
00:39:17 - Non, mais on est très bien connus,
00:39:18 on a été à la commission d'outre-Ontario ensemble,
00:39:20 et nous nous connaissons très bien.
00:39:22 - Bon.
00:39:23 - Je suis d'accord avec...
00:39:25 - Je trouve votre position de dire "je suis perdu", non ?
00:39:27 - Je suis perdu parce qu'on ne sait plus
00:39:29 quels sont les buts de guerre des uns et des autres.
00:39:31 - Oui, c'est vrai, mais vous feigniez.
00:39:33 Vous feigniez, vous feigniez.
00:39:34 Bon, Emmanuel Macron veut retirer la Légion d'honneur à Vladimir Poutine.
00:39:38 Vous allez dire ça...
00:39:40 Vraiment, il doit trembler.
00:39:42 Mais c'est vrai que...
00:39:43 - C'est le sketch permanent, cette histoire de Légion d'honneur.
00:39:44 - Oui, de Légion d'honneur.
00:39:45 Emmanuel Macron n'a pas exclu de retirer la Légion d'honneur
00:39:48 remise par son prédécesseur, Jacques Chirac,
00:39:50 le président russe Vladimir Poutine, en 2006.
00:39:52 Si on retire la Légion d'honneur à tous les dictateurs de la planète
00:39:56 qui l'ont, je pense qu'il y a du boulot.
00:39:58 - Ce qui est bien, c'est peut-être de ne pas leur donner.
00:40:01 - Pas faux, si vous voulez.
00:40:04 - C'est Chirac qui avait remis...
00:40:05 - Pas faux.
00:40:06 - ...la Légion d'honneur à Kiev.
00:40:07 - Ah ben, nous voilà bien.
00:40:08 - Faites attention, vous tournez mal.
00:40:12 - Attention, c'est très...
00:40:13 - C'est comme la créature...
00:40:15 - L'année.
00:40:16 - Elle a été inventée par qui, Anne Hidalgo ?
00:40:18 - C'était un accord entre Bertrand Delannoy et Martine Aubry.
00:40:21 - Est-ce qu'elle a amené des prototypes de vélo ?
00:40:23 - Martine Aubry l'envoyait à Paris auprès de M. Delannoy.
00:40:25 - C'est quand même...
00:40:26 Voilà, Anne Hidalgo.
00:40:27 Alors, elle ne veut pas d'athlète russe, c'est son nouveau mantra.
00:40:30 - Aux Jeux olympiques.
00:40:31 - Aux Jeux olympiques.
00:40:32 - Non mais la bêtise.
00:40:33 - La dérisoire, mais elle le dit tous les jours,
00:40:36 donc on peut la réécouter aujourd'hui, puisqu'elle l'a dit hier.
00:40:38 - Je veux le dire très solennellement.
00:40:43 Les citoyens européens, les citoyens français,
00:40:46 les citoyens parisiens seront à vos côtés jusqu'à la victoire.
00:40:51 Tant que les Russes continueront à vous bombarder,
00:40:56 à cibler vos populations civiles, vos infrastructures,
00:41:01 à mener cette guerre,
00:41:03 tant que des soldats russes occuperont votre territoire,
00:41:07 je ne veux pas que des athlètes russes participent
00:41:11 aux détroits sportifs de Paris.
00:41:14 - Pardonnez-moi Pascal, mais sur les Jeux olympiques,
00:41:18 c'est exactement le même débat que sur la Légion d'honneur.
00:41:20 Il y a un certain nombre de pays qui participent aux Jeux olympiques,
00:41:22 pour ne pas les citer, l'Arabie saoudite, la Corée du Nord, Cuba, l'Iran,
00:41:27 un certain nombre d'autres pays, la Syrie, la Chine,
00:41:30 quand on pense à ce qui se passe avec les Ouïghours.
00:41:32 Et là, on va parler de la Russie.
00:41:33 Par conséquent, ça voudrait dire qu'aux Jeux olympiques,
00:41:35 ne doivent concourir que les grandes démocraties observatrices des droits de l'homme.
00:41:38 Il va falloir faire une sacrée épuration au sein des Jeux olympiques.
00:41:41 - L'idée olympique, c'était ça au départ.
00:41:43 - C'est la 205 des pays.
00:41:44 - L'idée olympique, c'était ça au départ.
00:41:45 - Déjà, par le sport.
00:41:46 - C'est la paix et la concorde.
00:41:47 Par-delà, les régimes...
00:41:48 - Non, mais ce que je trouve surtout, pardonnez-moi, c'est de la com' pure.
00:41:52 C'est ça qui me fatigue.
00:41:53 Ces applaudissements, c'est de la com' pure et dure.
00:41:58 C'est de la posture.
00:41:59 - Oui, mais il n'y a pas de résultat de la communication et de l'imposture.
00:42:01 Il faut les déconstruire.
00:42:02 - Oui.
00:42:03 - On a un mot qui les affectionne particulièrement.
00:42:04 Non, mais c'est vrai, il faut expliquer pourquoi c'est ridicule.
00:42:06 Et donc, en effet, il y a d'abord la question,
00:42:09 où il y a des pays où on ne se pose pas la question,
00:42:10 alors que le régime est insupportable.
00:42:12 Et la deuxième chose, c'est qu'on prétend critiquer les régimes pour le bien des peuples.
00:42:17 Peuples dans lesquels on trouve, par exemple, des athlètes
00:42:19 qui n'ont pas le droit de concourir en raison de ce que font leurs dirigeants.
00:42:22 - C'est le comité de l'Abbé qui va décider.
00:42:25 - Oui, c'est pas la mairie de Paris qui décide.
00:42:27 - Je suis là de ce type de politique.
00:42:33 - C'est vrai que c'est...
00:42:35 - C'est de la posture gratuite, sans aucune...
00:42:38 - Jean-Luc Mélenchon, hier, il s'est fâché.
00:42:41 Il a quitté le plateau.
00:42:42 - Jean-Luc Mélenchon, ce fâche.
00:42:44 - Il n'aime pas qu'on lui pose des questions.
00:42:46 C'est pour ça qu'il vient pas sur ce plateau.
00:42:47 - Il vient pas sur ce plateau, il n'aime pas qu'on lui pose des questions.
00:42:49 Donc il va...
00:42:51 Mais il a été...
00:42:52 - Il a été très violent avec le journaliste.
00:42:54 - Mais oui, alors, c'est toujours délicat pour notre confrère.
00:42:58 Est-ce qu'il a réagi comme il faut réagir ?
00:43:01 Oui, puisqu'il est resté courtois.
00:43:03 Et il n'a pas...
00:43:06 Comment dire ? Cédé un pouce là-dessus.
00:43:09 Et puis il a montré le document, surtout.
00:43:11 Alors, pour vous le recontextualiser, on est à la fin de l'émission.
00:43:16 Et BFM, en l'occurrence Maxime Switek,
00:43:20 va proposer Katniss à l'Assemblée nationale.
00:43:24 Et il va interroger, ce qui est bien le moins de monde quand même,
00:43:27 Jean-Luc Mélenchon pour savoir comment il a vécu cette scène.
00:43:29 Il a été hué, Adrien Katniss, on voit les images d'ailleurs, je pense,
00:43:32 à l'Assemblée nationale.
00:43:34 Ça n'a pas été simple pour lui.
00:43:35 Et comme il y avait eu quelques prises de position de Jean-Luc Mélenchon,
00:43:38 le journaliste fait son job en lui disant "Qu'est-ce que vous en avez pensé ?"
00:43:41 Là-dessus, M. Mélenchon part dans une diatribe.
00:43:45 Vous êtes sadique, vous avez du plaisir à passer M. Katniss.
00:43:52 Je rappelle quand même que c'est l'homme qui gifle, l'homme qui frappe,
00:43:54 l'homme qui tabasse, peut-être.
00:43:57 En tout cas, qui a frappé sa femme.
00:44:00 Oui, gifler, c'est frapper, c'est tabasser, je veux bien qu'on ait des mots.
00:44:04 Ce n'est pas rien quand même de frapper une femme.
00:44:08 Et alors on aurait, selon M. Mélenchon, un plaisir sadique à montrer cette scène,
00:44:14 alors que lui-même est l'avocat d'Adrien Katniss, c'est ça la vérité.
00:44:17 M. Mélenchon est l'avocat d'un homme qui gifle sa femme.
00:44:20 Alors vous voyez cet extrait et cette fin d'émission hier.
00:44:25 Eh bien lui, il est condamné.
00:44:29 Il a purgé sa peine, il est en train de la purger.
00:44:32 Maintenant ça suffit, foutez-lui la paix, lâchez-nous,
00:44:35 laissez-nous faire de la politique, arrêtez de venir sans arrêt
00:44:39 pour voir s'il n'y a pas moyen que deux insoumis s'engueulent entre eux.
00:44:42 Le groupe insoumis a pris une décision, lui, pas moi, je n'y étais pas.
00:44:46 Ils ont pris cette décision, elle s'applique.
00:44:48 Le mouvement insoumis, en quatre jours, à la demande d'Adrien Katniss,
00:44:53 a cessé d'être le coordinateur.
00:44:55 Qu'est-ce que vous voulez de plus ?
00:44:56 Il a donné une gifle, il l'a reconnue.
00:44:58 Vous savez ce que vous êtes en train d'inventer ?
00:45:00 Autrefois on disait "faut avouer à demi pardonné",
00:45:03 maintenant "faut avouer jamais pardonné".
00:45:05 Vous voyez, la raison voudrait que j'en parle moins fort, moins violemment,
00:45:10 que je ne laisse pas apparaître mes sentiments,
00:45:12 mais je ne peux faire autrement que de le dire.
00:45:14 Je suis révolté contre le traitement.
00:45:16 Qu'est-ce que vous attendez ? De le tuer ?
00:45:18 Qu'il en ait marre, qu'il n'en puisse plus ?
00:45:20 Vous avez vu la tête qu'il fait là ?
00:45:22 Et il tient bon, mais ça ne vous suffit pas,
00:45:24 vous passez ça bien en longueur, en espérant qu'on se bouffe entre nous.
00:45:27 Ce que vous faites est moralement répugnant.
00:45:29 Alors je vous reconnais tel que vous êtes,
00:45:31 pour faire du buzz, vous êtes prêts à n'importe quoi.
00:45:34 – Non monsieur.
00:45:35 – Et la scène que nous venons de vivre, je suppose,
00:45:37 sera le moment clé d'une émission que je croyais consacrée aux retraites.
00:45:42 Je regrette de vous avoir fait confiance.
00:45:44 Vous êtes des gens sans principe, sans foi ni loi.
00:45:47 – Vous saviez très bien que c'était dans l'actualité.
00:45:51 Restez là monsieur Mélenchon, vous ne pouvez pas partir comme ça.
00:45:53 – Incroyable.
00:45:54 – Il disait "la République c'est lui", la honte, là c'est lui monsieur Mélenchon.
00:45:59 Parce qu'effectivement…
00:46:00 – Ces gens ont une conception de la liberté d'expression, je trouve,
00:46:04 c'est-à-dire que tu ne peux même pas interroger Jean-Luc Mélenchon
00:46:09 sur Adrien Quatennens qui revient à l'Assemblée nationale la veille.
00:46:12 Vous vous rendez compte, la conception ?
00:46:14 Mais moi je suis sidéré de ce pays, je ne peux pas vous dire autre chose.
00:46:17 On va marquer une pause, mais évidemment on a connu les années 70,
00:46:21 mais même personne n'aurait fait ça.
00:46:23 C'est-à-dire que tu aurais accepté qu'un journaliste te pose des questions quand même.
00:46:26 Tu lui poses des questions.
00:46:28 – La curée était moins forte aussi, les deux n'existaient pas.
00:46:31 – La pause et on va recevoir le dictionnaire amoureux du mauvais goût.
00:46:36 Nicolas Destiendorf.
00:46:38 Parce que ça, le goût, c'est le truc le moins bien partagé du monde.
00:46:42 Par exemple, là, votre veste…
00:46:44 – Franchement, écoutez, c'est pas possible.
00:46:50 – Qu'est-ce qu'elle a ma veste ?
00:46:51 – Je blague, la pause, là, tout de suite.
00:46:53 – J'ai beaucoup de compliments sur ma veste.
00:46:55 – Nicolas Destiendorf, dictionnaire amoureux du mauvais goût.
00:47:01 Je vois que vous avez, avec notre ami Philippe Guibert,
00:47:05 vous êtes quasiment du même orchestre.
00:47:07 Sauf que vous, vous avez plus souvent passé votre veste à la machine à laver,
00:47:13 manifestement, qui est plus framboise écrasée que la sienne qui est prune.
00:47:18 – Elle est lidevant.
00:47:20 – Alors, dictionnaire amoureux du mauvais goût,
00:47:23 donc on va en parler tout à l'heure.
00:47:25 Audrey Bertheau est là à 10h.
00:47:27 Audrey, qui est toujours, elle, une princesse du bon goût.
00:47:31 – J'essaie, du moins.
00:47:32 – Bien sûr, du bon goût.
00:47:33 Mais qu'est-ce que le bon goût, le mauvais goût, ça, c'est évidemment…
00:47:37 C'est une large question.
00:47:39 Mais pour le moment, vous nous rappelez les titres.
00:47:41 – La consommation de gaz en France a baissé de 6,2 %.
00:47:48 En 2022, comparé à 2021, l'effort de sobriété des ménages
00:47:52 et les prises élevées ont conduit à cette réduction de la consommation
00:47:55 selon GTR Gaz.
00:47:57 En tenant compte d'un effet climat, avec un automne et un hiver très doux,
00:48:00 la baisse est encore plus notable et s'élève à 9,3 %.
00:48:04 Lors de sa niche parlementaire hier,
00:48:06 le Parti Socialiste a fait voter une proposition de loi
00:48:09 sur la nationalisation d'EDF.
00:48:11 Il a été adopté à 205 voix contre 1.
00:48:14 Un seul vote contre, car les députés Renaissance minoritaire
00:48:17 ont décidé de quitter l'hémicycle, accusant l'article sur le bouclier Tarifaire
00:48:20 de contourner la Constitution et de ne pas avoir de lien juridique
00:48:23 avec la nationalisation d'EDF.
00:48:26 Enfin, Rihanna fera son grand retour sur scène dimanche,
00:48:29 ce sera sur la scène du Super Bowl.
00:48:31 La chanteuse devenue maman en mai dernier n'a pas sorti d'album depuis 2016.
00:48:35 Après 7 ans d'absence, c'est donc elle qui fera le show
00:48:38 à la mi-temps du championnat, un challenge pour Rihanna.
00:48:41 Le Super Bowl, c'est l'un des événements
00:48:43 le plus regardés à la télévision américaine.
00:48:45 – Audrey, justement, gardons cette image, revoyons-la,
00:48:48 puisque là on est au cœur du bon goût, moi je trouve, personnellement.
00:48:53 Je veux dire, Nicolas, Destienne Dorv, est-ce que Rihanna incarne,
00:48:58 selon vous, le bon goût, regardez comme ça c'est chic,
00:49:02 le bon goût ou le mauvais goût, à ce niveau-là ?
00:49:05 – Je pense qu'on est au-delà, il y a une sorte de paragout, de supragout,
00:49:09 là ça sort de la syntaxe, je pense.
00:49:12 – Non mais c'est le goût d'aujourd'hui, peut-être.
00:49:15 – Non, c'est un monde à part, personne ne s'habille comme ça dans la vraie vie.
00:49:18 – Ah, je ne suis pas sûr que personne ne s'habille comme ça dans la vraie vie.
00:49:21 – On peut parler de s'habiller, je ne sais pas, ça feste un petit peu.
00:49:25 – On sera tout à l'heure, et on y est déjà, d'ailleurs en direct de Saint-Germain-des-Prés,
00:49:31 parce que je voulais vraiment qu'on rende hommage à Philippe Tesson,
00:49:33 dont les obsèques sont célébrés, dans cette église Saint-Germain-des-Prés,
00:49:36 où avaient été célébrés également les obsèques de Jean-Paul Belmondo,
00:49:40 qui est au cœur de Saint-Germain-des-Prés,
00:49:42 et ça symbolise bien ce qu'est Philippe Tesson.
00:49:46 Bien sûr, on verra des personnalités présentes,
00:49:52 je ne sais pas par exemple si Madame Macron sera là tout à l'heure,
00:49:56 pour honorer celui qui incarne à mes yeux en tout cas la liberté,
00:50:01 l'intelligence, la culture, la dérision, l'humour.
00:50:04 C'est toute une époque, Philippe Tesson, c'est quelqu'un,
00:50:07 quand on était enfant, qu'on écoutait, qui effectivement pouvait nous faire rêver
00:50:10 par l'étendue de son talent dans tous les domaines,
00:50:15 oratoires, mais aussi dans l'écriture.
00:50:17 Lui, justement, c'est le bon goût. Je trouve que c'est la classe, c'est le chic,
00:50:22 je veux dire, vous lui mettez un petit pull en cachemire, un petit foulard,
00:50:28 et c'est l'élégance française.
00:50:31 C'est l'élégance, c'est la culture, c'est le savoir, c'est la mémoire.
00:50:34 Le mauvais goût, c'est l'amnésie générale, les gens oublient ce qui s'est passé avant,
00:50:38 on oublie l'histoire, on oublie le passé, on oublie la nuance dans le vocabulaire
00:50:42 et on arrive dans un monde de premier degré permanent,
00:50:44 où donc on est écrasé contre cette absence de goût,
00:50:48 qui est cette période figée où on ne peut plus rire de rien,
00:50:52 il n'y a plus de légèreté, il n'y a plus de désinvolture.
00:50:55 - Désinvolture. - La désinvolture, très important.
00:50:57 - Ce joli mot de désinvolture, qu'incarne par exemple Jacques Dutronc.
00:51:03 C'est très séduisant d'ailleurs, la désinvolture, ce côté "je me fous de tout",
00:51:07 ce dandisme. - Oui, alors que c'est quelque chose de beaucoup plus profond,
00:51:10 justement, c'est l'esprit 19ème, l'esprit dilettante, à la Stendhal,
00:51:14 où effectivement on affecte de prendre les choses à la légère,
00:51:16 alors qu'au contraire, c'est très précis, c'est très sincère.
00:51:20 - Alors, pour qu'on comprenne votre livre, parce que moi je me suis interrogé,
00:51:23 toutes les entrées, toutes les entrées sont par exemple,
00:51:27 c'est parce que ce sont des gens de mauvais goût,
00:51:29 alors vous avez, ça va quand même, il ne va pas être content,
00:51:31 mais vous avez mis Michel Leib par exemple, on l'est Charlot,
00:51:34 mais Belle du Seigneur, par exemple, Belle du Seigneur pour vous,
00:51:38 c'est de mauvais goût ? - Laissez-moi vous expliquer ma méthode.
00:51:40 - C'est quoi le truc ? - Alors en fait, le mauvais goût,
00:51:43 je le divise en deux camps. Vous avez des petits émoticônes,
00:51:46 comme on dit maintenant, d'un côté vous avez le mauvais goût avec un cœur,
00:51:48 le mauvais goût que j'aime, qui me parle, qui me caractérise parfois,
00:51:52 c'est-à-dire le kitsch, cette fameuse désinvolture, ce second degré,
00:51:55 le rire dérangeant, et de l'autre côté, le mauvais goût avec un pic,
00:51:59 et là c'est vraiment ce que je n'aime pas, ce que je brocarde,
00:52:01 ce que je dénonce, c'est-à-dire ça va d'andouillette à zone d'activité commerciale.
00:52:04 Les andouillettes, je les aime d'amour depuis toujours, ça me définit,
00:52:08 ça me représente même l'andouillette. En revanche, les acques,
00:52:11 je les vomis depuis toujours, et c'est quand même les faussoyeurs
00:52:14 du paysage français. Donc voilà, de A à Z, vous avez un champ assez vape,
00:52:17 mais ça peut prendre moitié-moitié. - Belle du Seigneur de Cohen, par exemple,
00:52:21 par angont de lyrisme méliflu et de superbe guimauve stylistique,
00:52:25 ce roman d'Albert Cohen est le plafond de verre littéraire
00:52:28 de nombreuses naïades qui l'exhibent dans leur étagère,
00:52:31 billie-tel le brevet des collèges ou un diplôme de natation,
00:52:35 jamais elles n'iront au-delà et s'enflattent avec le ton du grognard
00:52:38 du grognard revenu du chemin des dames, à chacun ses tranchées.
00:52:43 - Et voilà, et voilà. - Et voilà.
00:52:46 - Je peux développer, je peux redire ce que je vous avais lu.
00:52:48 - C'est comme l'alchimiste de Paulo Coelho, c'est horrible pour vous.
00:52:51 - C'est quand même autre chose, mais disons que c'était devenu surtout à une époque...
00:52:54 En fait, d'abord, je m'en veux beaucoup parce que je l'ai adoré quand je l'ai lu,
00:52:56 bien entendu, et je me suis replongé, je me dis mais comment j'ai pu me plonger
00:52:59 dans quelque chose d'aussi pâteux, d'aussi lourd.
00:53:03 En fait, je préfère de loin les romans précédents d'Albert Cohen,
00:53:06 si on parle de la litérature. - On a pas eu le manchot.
00:53:08 - Solal, qui est un livre admirable. - C'est vrai que je...
00:53:11 - La joie la plus durale de l'amour, c'est qu'il prenne fin, c'est sympa.
00:53:14 Nous n'appelons cruauté que celle dont nous sommes victimes,
00:53:17 celle que nous exerçons, nous la baptisons devoir, amour ou droit.
00:53:20 Que les faibles sont donc dangereux par leur affreuse passion
00:53:23 de se grouper derrière les imbéciles. J'adore.
00:53:26 - Et voilà.
00:53:28 - Quel homme est mieux qu'un enfant qui s'est trahi pour survivre ?
00:53:32 - Ça sera profond. - Ça, ce sont des phrases
00:53:34 de Tony Duver, un auteur qu'on a totalement oublié
00:53:37 parce qu'il était moralement extrêmement douteux.
00:53:40 C'était presque un des... - Je connaissais pas.
00:53:42 - Dans les années 90, c'était un homme qui a eu le prix Médicis,
00:53:44 qui était publié aux éditions de minuit, et qui a eu le...
00:53:48 et qui était un des grands promoteurs de la pédophilie à l'époque
00:53:50 où ça avait pignon sur rue et pignon sur gazette.
00:53:53 - Oui. - Et alors, il a été cancellé,
00:53:55 ce qu'on peut comprendre, mais c'est une des plus belles plumes
00:53:58 de sa génération. - Incroyable.
00:54:00 - Mais qu'on a retrouvé mort tout seul au bout de deux mois
00:54:03 dans la maison où vivait un ostracisme complet.
00:54:06 Bref, c'était un drôle de personnage. Et qui avait toute sa place
00:54:08 dans ce dictionnaire, par exemple. - C'est Pascal, hein.
00:54:10 "L'homme n'est bon que seul, c'est-à-dire privé
00:54:12 de toute victime possible." - Ah non, ça, c'est...
00:54:14 - C'est horrible. - Son dernier livre,
00:54:16 il s'appelle "Abaisser d'air malveillant", qui est vraiment
00:54:18 un chef-d'oeuvre. C'est la partie des livres que j'offre.
00:54:20 Alors déjà, trouver aujourd'hui les livres de Denis Duvers,
00:54:22 c'est pas évident. - Je connaissais pas.
00:54:24 - Mais c'était chez Minuit, c'était publié par Jérôme Lameau.
00:54:26 - Jamais j'ai entendu parler de ce livre. - Eh ben voilà, ce soir,
00:54:28 tout à l'heure, vous livrez tout ça. - Bon, alors, évidemment,
00:54:30 alors vous parlez... Alors là, vous auriez dû me mettre
00:54:32 un chapitre complet, Anne Hidalgo.
00:54:34 - J'étais déjà venue en parler. - Je t'en prie.
00:54:37 - Sur cette entête. - Là, alors là, c'est...
00:54:39 - Oh là, là. - Parce que c'est pari et laid.
00:54:41 - Ah, pari et laid. - Pari et laid.
00:54:43 - Non, ça c'est sûr. - Je veux dire, c'est tout...
00:54:45 C'est d'une laideur inouïe. - Alors là, il y a un pic.
00:54:47 - Mais on a viré, on a remis quand même les bancs.
00:54:50 - On a remis les bancs, mais j'étais encore la semaine dernière
00:54:52 autour du Panthéon, et il y a ces espèces de structures
00:54:56 en granit parallélipipédiques posées sur des socles en tec,
00:55:00 et depuis 3 ans, les socles en tec sont abîmés par la pluie,
00:55:03 et donc commencent à s'affaisser, et donc ça se casse la gueule.
00:55:06 Plus personne peut s'asseoir dessus, plus ça ressemble
00:55:08 aux balançoires de notre enfance dans l'escoir,
00:55:11 et donc c'est des grands champs, on dirait, on se croira
00:55:13 à Verdun avec uniquement des cadavres de pierres,
00:55:16 et c'est totalement vide, totalement déprimant,
00:55:19 et quand on pense à la beauté de la place du Panthéon,
00:55:21 les morts sont quand même dedans, et ne sont pas censés être autour.
00:55:23 - Bon, vous parlez d'un sujet tabou entre tous, du bon goût,
00:55:26 alors ça, j'hésite à le dire, c'est le pet.
00:55:29 - Ah, le pet. Ça paraît normal.
00:55:31 Et là, j'ai mis un coeur, et j'ai fait illustrer
00:55:33 l'entrée par mon fils de 11 ans, qui a fait un superbe dessin.
00:55:37 - Là, c'est quand même, ça, c'est le sommet du mauvais goût.
00:55:41 - Qui ne pète ni ne rote et voit l'explosion,
00:55:43 en redit la haute seuf.
00:55:44 - Oui, mais...
00:55:45 - En redit la haute seuf, chez Rabelais, ça pète tout le temps.
00:55:49 - Oui, mais...
00:55:50 - Ça pète chez Rabelais. C'est l'occurrence.
00:55:52 - Oui, mais imaginez, c'est quelque chose qui est impossible
00:55:55 à imaginer dans un dîner, dans un premier rendez-vous amoureux.
00:55:59 - On ne va pas dans les mêmes dîners, Jérémie, écoutez.
00:56:01 - Ah, ben, je ne sais pas...
00:56:02 - Je pète souvent dans les dîners, je suis désolé.
00:56:04 - Avec votre patron, que sais-je, je veux dire,
00:56:06 c'est quelque chose, là, de tout à fait...
00:56:09 On est au sommet.
00:56:11 - Moi, j'ai eu ma première épiphanie cinématographique
00:56:13 devant la soupe aux choux. Je suis parti d'une génération qui a...
00:56:15 - Oui, oui.
00:56:16 - Et pour moi, ça a été quelque chose de vertigineux.
00:56:18 L'idée que des adultes, des comédiens, puissent se livrer
00:56:21 à un tel spectacle, j'ai eu une crise de rire,
00:56:24 c'est mon premier rire total.
00:56:26 - Oui, mais parce qu'on a 11 ans.
00:56:28 - Ah non, moi, ça m'amuse toujours. Je suis désolé,
00:56:30 je ne sais pas pour vous, mais moi, ça me fait toujours rire.
00:56:32 "Dumb and Dumber", "Le Shérif est en prison",
00:56:35 tous ces films, je regarde ça avec mes enfants,
00:56:37 et je regarde seul, et je n'ai aucune honte de rire de ça.
00:56:39 - Non, mais c'est...
00:56:40 - C'est un livre d'une partialité totale,
00:56:42 d'une subjectivité absolue.
00:56:44 Il n'y a pas que l'opée, quand même.
00:56:46 - Non, mais évidemment, écoutez, il y a le marché de Noël.
00:56:49 - Ah, le marché de Noël.
00:56:50 - C'est horrible, les marchés de Noël. C'est laid.
00:56:52 - Absolument.
00:56:53 - Mais c'est sympathique.
00:56:54 - Ça dépend.
00:56:55 - Non, c'est très sympathique quand on va à Strasbourg,
00:56:57 ça fait partie de la culture, du patrimoine.
00:56:59 Quand c'est à Paris, Boulevard Saint-Germain,
00:57:01 ou c'est des similiponchos fabriqués par des enfants
00:57:03 dans des pays qu'on ne connaît pas,
00:57:05 ou des parfums, ou des savons en forme de cigales
00:57:07 dans lesquels on a mis de l'armique,
00:57:09 voilà, ça n'a pas beaucoup de charme.
00:57:11 - C'est des petits bonhommes d'un...
00:57:12 - Alors, il y a une page blanche, quelque part,
00:57:14 c'est Aya Nakamura, et là, vous avez mis "page blanche".
00:57:16 - Alors, non, en fait, ce qui s'est passé,
00:57:18 Aya Nakamura, Isole, qui sont deux modèles
00:57:20 de tradition de la chanson française,
00:57:22 qui, en fait, j'avais mis des libres propos,
00:57:25 j'avais été chercher sur Internet,
00:57:28 des choses que ces deux femmes avaient pu dire,
00:57:30 d'un point de vue syntaxique, c'était très audacieux,
00:57:32 et c'était très amusant,
00:57:34 et simplement, quand on a fait relire le livre
00:57:37 par le service, disons, juridique de la Maison Plon,
00:57:39 ils ont tout laissé passer,
00:57:41 ils ont dit "il y a juste ça, Iso, Aya Nakamura,
00:57:43 ils ont des énormes maisons de disques derrière eux,
00:57:45 là, c'est même pas pour le fait d'avoir reproduit
00:57:47 ce qu'elles disaient, c'était parce que
00:57:49 il pouvait y avoir des histoires de problèmes de plagiat
00:57:51 ou des choses comme ça, et donc,
00:57:53 il y avait un bloc de textes.
00:57:55 Ce qu'on a fait, c'est que si on les retirait,
00:57:56 ça changeait toute la mise en page,
00:57:57 on était quelques jours avant le bon à tirer,
00:57:59 donc on a dit "bon, on va laisser du blanc",
00:58:01 parce qu'en fait, ça régime exactement ce que je voulais dire,
00:58:03 et en plus, je me mouille pas, c'est formidable !
00:58:05 - Bon, on va être avec Noé Michaud dans une seconde.
00:58:07 On revient sur Mélenchon,
00:58:09 alors, ceux qui n'étaient pas là tout à l'heure,
00:58:11 peut-être, est-ce qu'on réécoute la séquence marine
00:58:13 de Jean-Luc Mélenchon ?
00:58:15 - Quel intérêt ?
00:58:17 - Quel intérêt ? Bon, ben d'accord, on la réécoute pas.
00:58:19 Mais non, mais ça monte, je trouve,
00:58:21 l'état de la société aujourd'hui.
00:58:23 - On en a parlé, déjà.
00:58:24 - On en a parlé, bon, ben d'accord, alors, voilà, terminé.
00:58:26 Bon, les retraites, parlons des retraites,
00:58:28 avant d'aller avec Noé Michaud.
00:58:30 Emmanuel Macron sur les blocages,
00:58:32 écoutons ce qu'a dit le président de la République.
00:58:34 Alors, il y a de bon goût ou de mauvais goût,
00:58:36 Emmanuel Macron, selon vous ?
00:58:38 - Attention à ce que vous dites, hein !
00:58:40 - Non, mais, il n'y a pas d'histoire de goût,
00:58:42 il y a quelque chose de très, très...
00:58:44 - Il y a quelque chose de très, très ?
00:58:46 - Non, ça sort du goût et du pas de goût,
00:58:48 c'est neutre, c'est pas le...
00:58:50 Pour moi, ça sort du domaine du bon goût,
00:58:52 du mauvais goût, ça...
00:58:54 - Ça n'a pas de goût.
00:58:56 - Peut-être quelque chose d'un petit peu insipide,
00:58:58 c'est un petit côté...
00:59:00 un petit côté vers d'eau plate, je sais pas,
00:59:02 mais je fais pas du tout de politique dans mon livre,
00:59:04 parce que ça sort totalement de mon domaine de compétences.
00:59:06 - Ne nous en dit plus, ne nous en dit plus jamais.
00:59:08 Écoutons ce qu'il dit sur les blocages,
00:59:10 parce que les blocages du PI qui sont annoncés,
00:59:12 notamment pour le début du mois de mars.
00:59:14 - Il y a ensuite
00:59:16 des manifestations
00:59:18 et des mouvements de grève
00:59:20 qui continueront de s'organiser,
00:59:22 ce qui est prévu par la Constitution.
00:59:24 Et je sais pouvoir compter sur l'esprit de responsabilité
00:59:26 de leurs organisateurs
00:59:28 pour que la contestation
00:59:30 et les désaccords
00:59:32 puissent s'exprimer,
00:59:34 mais dans le calme,
00:59:36 le respect des biens et des personnes,
00:59:38 et avec une volonté de ne pas bloquer
00:59:40 la vie du reste du pays.
00:59:42 - On va faire des allers-retours, parce qu'avec l'Église,
00:59:44 avec l'Église Saint-Germain-des-Prés,
00:59:46 puisque notre ami Jérôme Béglé est présent d'ailleurs,
00:59:48 je sais pas si on voit les images,
00:59:50 mais Macron est présente.
00:59:52 Voilà,
00:59:54 notre ami Jérôme est là,
00:59:56 et vous avez également vu
00:59:58 Jack Lang, Claire Chazal, Roselyne Bachelot,
01:00:00 Jean-Marc Dumonté, Jacques Toutbon,
01:00:02 Jean-Michel Ribe, Bernard Muréat,
01:00:04 Laurent Geoffrin,
01:00:06 qui sont déjà là, c'est pour ça d'ailleurs que Laurent n'est pas là ce matin.
01:00:08 Bonjour Jérôme,
01:00:10 Église de Saint-Germain-des-Prés,
01:00:12 c'est une figure du Paris
01:00:14 intellectuel, culturel, littéraire,
01:00:16 et qui symbolise la liberté
01:00:18 qui sera honorée
01:00:20 dans quelques instants, célébrée.
01:00:22 Philippe Tesson était à
01:00:26 confluence de quatre univers, ce qui est très rare de nos jours,
01:00:28 du théâtre, du journalisme,
01:00:30 de la politique et de la littérature,
01:00:32 et donc comme il est mort
01:00:34 à un mois pile de ses 95 ans,
01:00:36 évidemment il y a plusieurs générations qui vont venir
01:00:38 ici à l'Église Saint-Germain-des-Prés,
01:00:40 Brigitte Macron effectivement est attendue,
01:00:42 la messe, la cérémonie, commencera
01:00:44 à 10h30, je peux vous dire que c'est
01:00:46 l'orient zélère, le dramaturge, écrivain
01:00:48 et scénariste,
01:00:50 réalisateur qui fera l'horaison funèbre,
01:00:52 et effectivement
01:00:54 l'Église, qui est quand même une des plus grandes
01:00:56 églises de Paris, sera largement pleine
01:00:58 tout à l'heure.
01:01:00 Il y a des
01:01:02 spectateurs du public qui est là
01:01:04 aujourd'hui.
01:01:06 Oui, parce que Philippe Tesson c'était une figure très attachante,
01:01:10 aussi bien pour les gens
01:01:12 qui aimaient les débats, la télévision,
01:01:14 qui s'intéressait à la politique, figurez-vous
01:01:16 qu'il est l'un des derniers à avoir
01:01:18 interrogé le général de Gaulle.
01:01:20 Il avait d'ailleurs fait son seul livre
01:01:22 publié, c'était un livre pamphlet
01:01:24 terrible contre le général de Gaulle.
01:01:26 C'était un anti-gaulliste
01:01:28 de la première heure, notamment au moment de l'affaire d'Algérie.
01:01:30 Ce qu'il avait plus ou moins fait se rapprocher
01:01:32 de Mitterrand, ce qu'on sait
01:01:34 peu, c'est qu'avant son élection en 1981,
01:01:36 il était assez proche de François Mitterrand,
01:01:38 qu'il avait même convaincu d'acheter une maison
01:01:40 dans le Morvan, maison qu'il a vendue
01:01:42 ensuite, et après il a été un des opposants
01:01:44 au travers de ses journaux, notamment
01:01:46 le quotidien de Paris, fervent et
01:01:48 terrible de François Mitterrand.
01:01:50 Pour après se ranger dans une droite qu'on pourrait qualifier
01:01:52 plus classique. C'est un parcours intellectuel
01:01:54 intéressant, qui n'est pas borné,
01:01:56 qui était en évolution
01:01:58 permanente. Philippe Tesson, c'est quelqu'un qui
01:02:00 était prêt à, je veux dire,
01:02:02 s'enthousiasmer facilement. Il aimait la nouveauté,
01:02:04 il aimait les jeunes, il aimait
01:02:06 ce qui pouvait respirer
01:02:08 le parfum de la liberté. Et quelqu'un
01:02:10 comme ça, dans le monde d'aujourd'hui, je pense qu'il n'y en a plus
01:02:12 beaucoup. - Eh bien merci beaucoup Jérôme
01:02:14 Béglé, et puis nous restons sur place
01:02:16 effectivement pour voir ces personnalités
01:02:18 qui arriveront
01:02:20 dans un instant.
01:02:22 Les retraites, avant d'être avec Noémie Chouette,
01:02:24 un sujet sur le
01:02:26 durcissement du
01:02:28 conflit avec
01:02:30 Maëva Lamy.
01:02:32 - Après plusieurs journées de mobilisation,
01:02:36 la question de durcir
01:02:38 le mouvement se pose
01:02:40 et divise la population.
01:02:42 - Malheureusement, on va être obligés de passer par là
01:02:44 parce que le gouvernement ne fléchit pas.
01:02:46 - Ce sera super pénible, mais je pense qu'il y a que ça qui marchera.
01:02:48 - Je trouve que c'est un peu
01:02:50 beaucoup. - Le bruit court
01:02:52 que les syndicats envisageraient de
01:02:54 durcir la mobilisation à partir
01:02:56 du 7 mars, avec un appel
01:02:58 à une grève totale et reconductible.
01:03:00 Pour la CGT, notamment,
01:03:02 le sujet est sur la table.
01:03:04 - La CGT soumet la nécessité de monter
01:03:06 le curseur, y compris via des mouvements
01:03:08 reconductibles. Il est évident
01:03:10 qu'au retour des vacances, dans toutes les zones,
01:03:12 c'est un moment qui serait intéressant.
01:03:14 - Du côté d'autres organisations,
01:03:16 le discours est plus nuancé.
01:03:18 Si elles partagent la volonté de varier
01:03:20 les actions, l'option de la grève
01:03:22 reconductible n'est pas évoquée.
01:03:24 - Il n'est pas envisagé pour nous
01:03:26 de faire un blocage du pays
01:03:28 ou de faire des grèves à répétition
01:03:30 qui sont
01:03:32 reconduites mécaniquement, journée après journée.
01:03:34 On n'est pas dans cette logique-là.
01:03:36 Même si on est tous d'accord pour dire que,
01:03:38 vu qu'on n'est pas entendus aujourd'hui,
01:03:40 il va bien falloir trouver peut-être d'autres solutions.
01:03:42 - Deux nouvelles journées de mobilisation
01:03:44 sont en revanche confirmées,
01:03:46 celle du 16 février et celle de demain.
01:03:48 C'est d'ailleurs ce samedi que l'intersyndicale
01:03:50 doit se réunir.
01:03:52 Des précisions devraient alors être communiquées
01:03:54 concernant la suite du mouvement.
01:03:56 - Demain, c'est la journée clé.
01:03:58 Je ne vous demande pas de réagir là-dessus
01:04:00 parce que le durcissement, on n'en sait rien.
01:04:02 On va attendre.
01:04:04 Mais demain, c'est la journée clé.
01:04:06 Si effectivement, il y a plus d'un million de personnes
01:04:08 dans la rue demain, alors c'est la quatrième journée.
01:04:10 - C'est un test. - Ça sera un test.
01:04:12 La rue Erlanger, vous savez qu'on suit tous les jours
01:04:14 ce procès.
01:04:16 Noémie Schultz est avec nous
01:04:18 en direct du palais de justice.
01:04:20 Noémie, un pompier
01:04:22 qui était témoin, sans doute, de cet incendie,
01:04:24 s'est exprimé ce matin.
01:04:26 Et je pense que ça a été un des moments
01:04:28 forts de ce procès.
01:04:30 - Oui, le lieutenant-colonel
01:04:32 Xavier Guédon, c'est lui qui a
01:04:34 supervisé les opérations.
01:04:36 Quand il arrive sur place,
01:04:38 il voit le pompier-chef qui est là
01:04:40 et qui est totalement blême. Il dit que c'est un feu
01:04:42 comme on en voit une fois dans sa carrière,
01:04:44 une intervention hors normes. Pourquoi ?
01:04:46 Parce que l'immeuble en question
01:04:48 est au fond d'une cour. Pour y accéder,
01:04:50 pour faire passer les victimes, pour faire passer
01:04:52 les tuyaux des pompiers, pour faire passer les échelles,
01:04:54 il faut emprunter un couloir de 18 mètres de long.
01:04:56 Les camions ne peuvent pas approcher
01:04:58 de cet immeuble. Quand ils arrivent,
01:05:00 il y a déjà énormément de fumée, de flammes,
01:05:02 puisque c'est un immeuble des années 30,
01:05:04 avec une cage d'escalier qui n'est pas encloisonnée,
01:05:06 une gaine d'ascenseur qui est grillagée.
01:05:08 Donc très rapidement, les pompiers ne peuvent
01:05:10 pas emprunter les escaliers
01:05:12 à l'intérieur pour sauver les gens.
01:05:14 Il s'est dit qu'il allait perdre
01:05:16 des hommes dans cette opération.
01:05:18 312 pompiers sont intervenus.
01:05:20 Ils ont réussi à sauver d'une mort certaine,
01:05:22 c'est ce qu'il a dit, 64 habitants
01:05:24 de cet immeuble. Il dit que quand on est arrivé,
01:05:26 ça n'arrive jamais, il y avait des personnes
01:05:28 à toutes les fenêtres, des gens qui criaient, qui appelaient à l'aide.
01:05:30 Des pompiers qui ont dû escalader avec des échelles
01:05:32 encordées, ils ont dû escalader
01:05:34 la façade de ce bâtiment. Il a réussi
01:05:36 à ne perdre aucun pompier, mais il dit
01:05:38 que c'est un échec pour lui d'avoir laissé
01:05:40 mourir 10 personnes.
01:05:42 Et effectivement, il parle d'un immeuble
01:05:44 comme d'un piège, d'une souricière
01:05:46 et d'un incendie comme il n'en avait
01:05:48 jamais vu de sa vie.
01:05:50 - Merci Noémie Schultz.
01:05:52 On est toujours avec Nicolas Destienne-Dor,
01:05:54 dictionnaire amoureux du mauvais goût.
01:05:56 Avant chaque entrée, il y a ou un pic
01:05:58 ou un cœur.
01:06:00 Que dites-vous,
01:06:02 Noémie ? Vous souhaitez rajouter quelque chose ?
01:06:04 J'étais quand même
01:06:06 très surpris parce que
01:06:08 vous avez mis,
01:06:10 je crois, je vérifie,
01:06:12 écrivain collabo, vous avez mis un cœur.
01:06:14 - Absolument.
01:06:16 - Écrivain collabo, pour vous, c'est...
01:06:18 - L'autre principe
01:06:20 d'un dictionnaire amoureux, c'est que c'est un autoportrait.
01:06:22 On parle de soi par sujet interposé.
01:06:24 - Et vous êtes collabo ? - Je ne suis pas collabo,
01:06:26 en dépit du nom que je porte. Non, simplement,
01:06:28 j'ai fait un mémoire de maîtrise
01:06:30 à la Sorbonne sur Lucien Rebatté.
01:06:32 Donc j'ai beaucoup travaillé sur... - Les décombres.
01:06:34 - Voilà, et j'ai beaucoup travaillé sur ces auteurs-là
01:06:36 à tel point que je suis même devenu
01:06:38 l'ayant droit de Lucien Rebatté.
01:06:40 Donc, voilà. Et j'explique comment... - Vous n'arrangez pas
01:06:42 votre cas. - Comment ? - Je dis, vous n'arrangez pas
01:06:44 votre cas. - Non, j'assume totalement.
01:06:46 Et donc, voilà, j'explique comment
01:06:48 s'est passé tout ce cheminement,
01:06:50 et je dis que ma passion peut être coupable
01:06:52 pour tous les écrivains de cette génération-là.
01:06:54 Et ça ne veut pas dire que je n'aime pas ceux du camp opposé,
01:06:56 mais dans un dictionnaire du mauvais goût, ça s'imposait,
01:06:58 justement. - Bon, Nicolas,
01:07:00 justement, c'est une question que je pose
01:07:02 toujours à mes interlocuteurs.
01:07:04 - Oui. - Vous serez invité
01:07:06 sur d'autres plateaux de télévision ?
01:07:08 Par exemple, est-ce que
01:07:10 Mlle Salamé, qui fait des bonnes interviews
01:07:12 du ministre de la Culture, est-ce qu'elle
01:07:14 vous a convoqué,
01:07:16 en tout cas invité à son émission ?
01:07:18 - Écoutez, pas que je sache pour l'instant.
01:07:20 Si elle m'avait dit, j'y vais avec grand plaisir.
01:07:22 - J'imagine. - Je suis pantophile,
01:07:24 comme on dit. - Vous êtes comment ?
01:07:26 - J'aime tout. J'aime tout et tout le monde.
01:07:28 - Mais est-ce que vous êtes invité, est-ce que vous serez invité
01:07:30 par exemple ce soir à l'émission
01:07:32 de Karim Rissouli ? Est-ce que vous serez invité
01:07:34 à Anne-Elisabeth Lemoyne ?
01:07:36 - Non, je sais pas. La semaine dernière, j'ai été
01:07:38 sur France Inter, à l'émission d'Ali Rebeihi.
01:07:40 - Donc, vous n'êtes pas
01:07:42 ostracisé. - Pas que je sache. Peut-être que je vais l'être
01:07:44 maintenant. - Non, mais merci.
01:07:46 - C'est pas grave, vous savez.
01:07:48 - Bon. - Merci.
01:07:50 - Sur les retraites, juste un petit mot, parce que ça, c'est de mauvais goût aussi.
01:07:52 Le ballon
01:07:54 du sopte, vous êtes au courant ?
01:07:56 - C'est terrible. - De... - Le député
01:07:58 de la NUPS qui a mis son pied sur la... - Exactement.
01:08:00 Qui met un pied... - C'est pour un ballon.
01:08:02 - Regardez, on va voir cette image.
01:08:04 - C'est un sex-art. - On va voir cette
01:08:06 image quand même, parce qu'elle est sidérante.
01:08:08 Donc voilà, c'est... Quel est ce député ?
01:08:10 - C'est le député du ministre.
01:08:12 - Qui a mis... - Monsieur
01:08:14 Thomas Portes. - Thomas Portes.
01:08:16 - Voilà. - Ancien port-parole de Mme Rousseau.
01:08:18 - Donc voilà. Alors on va voir, peut-être, ce qu'on a en gros plan.
01:08:20 Je crois, parce que le ballon
01:08:22 a la tête... Voilà.
01:08:24 C'est la tête d'Olivier
01:08:26 du sopte. - Une paire de chaussures d'une marque
01:08:28 fabriquée... - Ce qui me gêne, c'est l'écharpe tricolore aussi.
01:08:30 - Oui. - L'ensemble de la tenue est d'un goût
01:08:32 assez douteux. - Ah oui, franchement.
01:08:34 Là, il pourrait être en couverture de mon bouquin.
01:08:36 - Oui. Non, mais...
01:08:38 Alors, effectivement, il a
01:08:40 des baskets
01:08:42 qui sont d'une certaine marque, manifestement.
01:08:44 Bon, mais c'est vraiment...
01:08:46 Je vous assure... - Toujours les mêmes,
01:08:48 les baskets. - Est-ce que j'ai le droit
01:08:50 de... - Je trouve que c'est minable.
01:08:52 - Il ne faudrait plus en parler.
01:08:54 - C'est de mauvais goût. - Non, c'est pas
01:08:56 de mauvais goût, justement. C'est minable.
01:08:58 C'est minable, c'est
01:09:00 l'imaginaire. Vous voulez qu'on écoute quelques députés
01:09:02 qui ont réagi ? Écoutez.
01:09:04 Une petite guirlande.
01:09:06 - Ça me conforte dans l'idée que
01:09:08 sur certains bancs à l'extrême-gauche,
01:09:10 les adorateurs
01:09:12 de 1793, de Robespierre,
01:09:14 de la Terreur,
01:09:16 bah, ma foi, si on pouvait
01:09:18 ressortir la guillotine,
01:09:20 pourquoi pas ? Donc, je pense
01:09:22 que ces gens sont entrés dans l'Assemblée nationale.
01:09:24 Aujourd'hui, ils n'ont pas le pouvoir
01:09:26 et j'espère qu'ils ne l'auront jamais.
01:09:28 - Moi, je conçois tout à fait qu'ils s'opposent à la réforme des retraites
01:09:30 que nous portons, mais qu'ils proposent des amendements,
01:09:32 qu'ils viennent les débattre, que nous les votions.
01:09:34 C'est ça, notre travail. C'est la façon de faire.
01:09:36 - Il faut se respecter,
01:09:38 quel que soit le bord politique.
01:09:40 Il faut travailler
01:09:42 et avoir de la considération
01:09:44 pour notre fonction,
01:09:46 malgré
01:09:48 les différences
01:09:50 et malgré tout ce qui peut y avoir
01:09:52 entre nous et entre
01:09:54 les groupes politiques.
01:09:56 - J'ai repéré également aujourd'hui,
01:09:58 vraiment, je suis très content parce que Pierre Ninet,
01:10:00 qui est un acteur exceptionnel,
01:10:02 va incarner le conte de Montécristo
01:10:04 dans une nouvelle version cinéma du célèbre
01:10:06 roman d'Humas, bien sûr,
01:10:08 qui sera dirigé par Alexandre de La Pâtelière.
01:10:10 Mais voyez-vous,
01:10:12 c'est Pathé
01:10:14 qui a compris que pour faire venir les gens au cinéma,
01:10:16 il faut des films
01:10:18 qu'on ne regarde pas sur un smartphone.
01:10:20 Bon, les trois
01:10:22 mousquetaires sortent. Parait-il, c'est exceptionnel.
01:10:24 Philippe Labraume l'a vu en avant-première.
01:10:26 Il m'a dit "c'est François Civil, qui est un acteur lui aussi".
01:10:28 - Il est génial. - Excellent.
01:10:30 - Génial. Bon, formidable. C'est François Civil
01:10:32 qui joue d'Artagnan, je crois.
01:10:34 J'en suis sûr, même. Et ça va sortir
01:10:36 ces prochains jours.
01:10:38 Et du coup,
01:10:40 Pathé va également
01:10:42 sortir,
01:10:44 je regarde d'ailleurs ce qu'on m'a envoyé, le tournage de
01:10:46 Montécristo se déroulera
01:10:48 en France entre juillet et décembre 2023.
01:10:50 L'adaptation a été donc faite par Alexandre
01:10:54 de La Pâtelière. Est-ce qu'on a déjà
01:10:56 le casting ? J'ai Pierre Ninet, mais je ne sais pas
01:10:58 qui joue Milady, je ne sais pas.
01:11:00 Pardonnez-moi.
01:11:02 Mercedes.
01:11:04 Je ne sais pas qui joue
01:11:06 Mercedes, mais je me suis amusé
01:11:08 à aller chercher les autres.
01:11:10 Dantes.
01:11:14 Qui a joué Dantes ?
01:11:16 - De Pardieu. - De Pardieu, bien sûr.
01:11:18 Qui a joué ? De Pardieu, alors il n'était pas
01:11:20 vraiment dans Dantes. - Il n'y a pas
01:11:22 Pierre Richard Wilm ? - Oui, bravo !
01:11:24 Pierre Richard... - Le chanteur de Robert Vernet pendant la guerre.
01:11:26 - Exactement, Pierre Richard
01:11:28 Wilm. - Peut-être la meilleure version,
01:11:30 parce que ça n'a quasiment jamais été fait en France.
01:11:32 Les Français l'ont peu fait, ça a surtout été fait
01:11:34 aux Etats-Unis, comme les Trois Mousquetaires.
01:11:36 - Jean Marais l'avait fait, bien sûr.
01:11:38 Louis Jourdan l'avait fait.
01:11:40 Et ça, c'est Jean Marais,
01:11:42 bien sûr. Et moi, il y a
01:11:44 une version que j'adore, que j'aime beaucoup,
01:11:46 en tout cas, c'est Jacques Weber,
01:11:48 qui pour France 3, vous ne vous souvenez pas ?
01:11:50 - À la fin de la semaine d'ici. - Le dimanche
01:11:52 après-midi. Et Jacques Weber,
01:11:54 et il l'avait également
01:11:56 fait sur scène, Jacques Weber.
01:11:58 Il l'avait fait au Théâtre des
01:12:00 Champs-Elysées. Je me souviens de l'avoir
01:12:02 vu au Théâtre des Champs-Elysées. - Donc Dumas
01:12:04 adaptait à chaque fois ses romans pour la scène.
01:12:06 Et il était directeur d'un théâtre. - Exactement.
01:12:08 - Et donc il y avait toujours une communication entre l'un et l'autre.
01:12:10 - Et ce qui est incroyable, c'est quand vous lisez Dumas,
01:12:12 quand vous lisez Montécristo, c'est six volumes,
01:12:14 et la version filmée,
01:12:16 c'est toujours la racine carrée de ce qu'il y a dans le bouquin.
01:12:18 Il y en a dix fois plus.
01:12:20 Et de comparer toutes les adaptations,
01:12:22 c'est drôle. Parfois, il y a des
01:12:24 personnages, il y a deux personnages,
01:12:26 ça ne devient plus qu'un. Mais la vengeance...
01:12:28 - Vous n'avez pas cité la version
01:12:32 de José Daïen avec Gérard Depardieu
01:12:34 pour la télévision, c'était un dessin, vous l'avez dit ?
01:12:36 - Si, on l'a passé. - Ça, pour le coup,
01:12:38 on peut la... - Par solidarité,
01:12:40 j'étais à TF1 à l'époque.
01:12:42 - On peut jeter un voile pudique.
01:12:44 - Alors, on a demandé aux gens...
01:12:46 On a demandé aux gens...
01:12:48 Savez-vous qui est Edmond Dantes ?
01:12:50 On est allés dans la rue,
01:12:52 on a posé cette question toute simple.
01:12:54 Je ne connais pas la réponse parce que Marine Lanson me dit
01:12:56 "Ça vient d'arriver, c'est tout chaud".
01:12:58 Écoutons la réponse des Français
01:13:00 interrogés par CNews.
01:13:02 - Pas du tout.
01:13:04 - Vous voulez ? - Non. Si je vous dis
01:13:06 Alexandre Dumas, ça vous dit quelque chose ? - Bah oui, c'est un écrivain.
01:13:08 - Voilà. Et donc Edmond Dantes, ça vous aide pas à trouver ?
01:13:10 - Non. - Non. C'est le conte de
01:13:12 Montécristo. - Ah d'accord.
01:13:14 - Oui, c'est le héros de
01:13:16 Montécristo. - Non.
01:13:18 - Pas du tout ? - Pas du tout. - Oui.
01:13:20 - C'est un personnage
01:13:22 de Montécristo.
01:13:24 Voilà. - Non.
01:13:26 - Non. - Oui.
01:13:28 - C'est qui ? - C'est un
01:13:30 personnage de...
01:13:32 C'est un personnage de...
01:13:36 Alexandre Dumas.
01:13:38 - C'est intéressant parce que les plus jeunes d'Edmond Dantes
01:13:40 ne le connaissent pas forcément.
01:13:42 - C'est le dernier. - Le dernier, mais globalement...
01:13:44 - Le dernier, c'est l'espoir.
01:13:46 - A Saint-Germain-des-Prés, Marine Lanson
01:13:48 me dit
01:13:50 que certaines personnalités
01:13:52 sont arrivées. Vous voyez Éric Nolot
01:13:54 et Éric
01:13:56 Zemmour qui sont arrivés.
01:13:58 Est-ce que nous avons... Nous sommes
01:14:00 en direct, là ? C'est une image en direct ?
01:14:02 Marine, elle est en direct, cette
01:14:04 image.
01:14:06 C'est au cœur de... Pour ceux qui
01:14:08 ne connaissent pas Paris, l'église de
01:14:10 Saint-Germain est à 50 mètres
01:14:12 du café des Deux Magots
01:14:14 et du café de Flore. On est
01:14:16 vraiment dans un Paris historique
01:14:18 à côté de la rue
01:14:20 Saint-Benoît
01:14:22 qui a été le
01:14:24 Paris intellectuel de
01:14:26 Saint-Germain-des-Prés des années 50,
01:14:28 60.
01:14:30 Que dites-vous ? Après-guerre, oui.
01:14:34 J'ai l'impression que c'était Hubert Hudry, mais je suis pas sûr
01:14:36 de l'avoir reconnu.
01:14:38 Et donc des personnalités
01:14:40 qui arrivent. Vous savez que chaque
01:14:42 vendredi, nous avons... Alors Jacques Vendredoux,
01:14:44 c'est le bon goût.
01:14:46 Là, vous mettez un petit cœur pour M. Vendredoux.
01:14:48 Vous savez pas qui...
01:14:52 Je suis désolé. Jacques Vendredoux,
01:14:54 c'est un personnage de comédie.
01:14:56 Le football, c'est un personnage de comédie.
01:14:58 Ça sort de mon domaine de compétence.
01:15:00 Et le footballer ! Il n'y a pas de footballeur,
01:15:02 il n'y a pas de foot... C'est pas votre truc.
01:15:04 J'ai un fils qui ne vit que
01:15:06 Paris pour ça, mais l'hérédité
01:15:08 n'a pas fonctionné dans l'autre sens.
01:15:10 Vous avez mis Philippe Clerc, c'est drôle aussi.
01:15:12 Et toi, quand tu parles...
01:15:14 Formidable, parce que je ne vous parle pas.
01:15:16 Oui, bien sûr. Par où t'es rentré,
01:15:18 on t'a pas vu sortir.
01:15:20 Le fureur en folie,
01:15:22 avec Henri Tissot dans le rôle d'Hitler.
01:15:24 Et Alissa Pritch dans le rôle
01:15:26 d'Eva Brown.
01:15:28 Oui, mais vous voyez, ça, ça se ferait plus aujourd'hui.
01:15:30 Le fureur en folie. C'est tout ce que je dis dans mon livre.
01:15:32 Le fureur en folie, c'est pas possible.
01:15:34 Il y a eu un âge d'or du rire, du rire de résistance,
01:15:36 du rire de la subversion carabinée,
01:15:38 comme on disait. Aujourd'hui,
01:15:40 on s'interdit. Le fureur en folie, c'est pas possible.
01:15:42 Et en plus, Philippe Clerc se prenait
01:15:44 pour Chaplin à l'époque du Dictateur.
01:15:46 C'est très drôle. Est-ce que
01:15:48 Jacques Vendroux est avec nous ? Jacques est avec nous,
01:15:50 je ne sais jamais où il est, Jacques, parce que je l'appelle
01:15:52 dans la semaine, il ne veut même pas me dire où il est.
01:15:54 Je te ferai la surprise. Jingle
01:15:56 Vendredi, Vendroux.
01:15:58 Oh là, il y a des roses.
01:16:08 Un chevalier blanc.
01:16:10 Oh là là, vous êtes dans un cimetière.
01:16:16 C'est fleuri. Vous êtes dans un cimetière.
01:16:18 Ah, bonjour.
01:16:22 Bonjour Pascal, bonjour à vos invités.
01:16:24 Alors, on a un gros problème
01:16:26 mardi prochain, vous êtes au courant ?
01:16:28 Non. Gros, gros problème.
01:16:30 La Saint-Valentin ? La Saint-Valentin est
01:16:32 PG Bayerne.
01:16:34 C'est embêtant quand même, très embêtant.
01:16:36 Parce que là, vous êtes obligé
01:16:38 de cumuler vos deux passions.
01:16:40 Enfin, nous tous. Donc,
01:16:42 si vous voulez, je suis venu
01:16:44 chez mon ami fleuriste, Christian
01:16:46 Colin, qui n'habite pas très loin de chez moi, pour rien vous cacher.
01:16:48 Et donc, il m'a donné des conseils.
01:16:50 Alors, moi, je ne le savais pas.
01:16:52 Donc, j'ai noté, Pascal,
01:16:54 c'est très, très important.
01:16:56 Celui qui est un seigneur, comme vous,
01:16:58 eh bien, il offre à son amoureuse
01:17:00 des roses rouges
01:17:02 à concurrence de 200 euros,
01:17:04 car la rose rouge
01:17:06 coûte 6 euros. Donc là, c'est le seigneur.
01:17:08 Le mec, c'est un gentleman.
01:17:10 Le mec, un peu
01:17:12 radin.
01:17:14 De mauvais goût.
01:17:16 Il offre un mélange de roses rouges
01:17:18 et de roses blanches,
01:17:20 parce que les roses blanches,
01:17:22 ça ne coûte pas cher du tout.
01:17:24 Donc, 100 euros. Donc là, c'est le mec un peu radin.
01:17:26 Je ne sais pas si, Charles-Henri, vous avez compris
01:17:28 à quel point cette dimension-là,
01:17:30 c'est que le mec, il ne doit pas être très, très amoureux.
01:17:32 Et vous avez Laura,
01:17:34 radin, radin, radin,
01:17:36 parce qu'il est obligé de cumuler aussi,
01:17:38 avec l'histoire de Pellegé-Bayard, il faut qu'il fasse accepter
01:17:40 beaucoup de choses. Eh bien,
01:17:42 c'est une botte de tulipe,
01:17:44 15 euros, qui va d'abord à Monofry,
01:17:46 et puis après, il revient ici,
01:17:48 chez mon ami fleuriste. Alors là, si vous recevez ça,
01:17:50 je sais que le mec, il est radin
01:17:52 de radin, radin.
01:17:54 Alors, je dois vous dire que,
01:17:56 j'ai parlé avec mon ami fleuriste, Christian Colin,
01:17:58 tout à l'heure. Eh bien, figurez-vous
01:18:00 qu'il est ici, c'est incroyable.
01:18:02 Incroyable.
01:18:04 Il y a un mec qui vient le matin pour sa femme,
01:18:06 l'après-midi pour sa maîtresse.
01:18:08 Donc, des situations qui sont
01:18:10 hallucinantes. Donc, je voulais
01:18:12 souhaiter la Saint-Valentin
01:18:14 à tout le monde, un petit peu en avance,
01:18:16 et vous dire, messieurs, vous avez intérêt à bien
01:18:18 maîtriser votre affaire,
01:18:20 parce que vous avez intérêt à être très bons ce week-end,
01:18:22 parce que mardi, vous ne pouvez pas
01:18:24 fêter la Saint-Valentin avec votre amoureuse,
01:18:26 ou votre amoureux,
01:18:28 et regarder PSG-Bayern.
01:18:30 Non, mais c'est vrai, vous nous avez
01:18:32 fait toucher du doigt
01:18:34 un dilemme, disons-le, parce que
01:18:36 ceux qui aiment le Paris-Saint-Germain
01:18:38 devront choisir
01:18:40 mardi soir entre leur amour
01:18:42 ou leur amoureuse
01:18:44 et PSG-Bayern. Donc, faire les deux
01:18:46 en même temps est difficile. Bon, restez avec nous.
01:18:48 C'est impossible. Restez avec nous,
01:18:50 cher Jacques, restez avec nous,
01:18:52 cher Jacques, bien sûr, parce que
01:18:54 vous enchantez nos vendredis.
01:18:56 Il est 10h31 et Audrey
01:18:58 Bertheau est là et on demandera
01:19:00 à Nicolas Destiendorve, qui a écrit
01:19:02 le dictionnaire amoureux du mauvais goût,
01:19:04 dans lequel vous devriez rentrer très rapidement,
01:19:06 cher Jacques, dans la prochaine édition,
01:19:08 mais avec un cœur, avec un cœur
01:19:10 et non pas un pic.
01:19:12 Pour le moment, Audrey nous rappelle les titres.
01:19:14 La réforme des retraites, les syndicats appellent le gouvernement
01:19:20 à la responsabilité.
01:19:22 Laurent Berger et Philippe Martinez
01:19:24 ont répliqué après les propos d'Emmanuel Macron
01:19:26 appelant à ne pas bloquer le pays.
01:19:28 Maintenant, j'en appelle à la responsabilité
01:19:30 du gouvernement, à la prise en compte
01:19:32 de ce monde du travail qui exprime un profond
01:19:34 rejet des 64 ans,
01:19:36 a précisé Laurent Berger ce matin.
01:19:38 Et Emmanuel Macron,
01:19:40 qui s'est également exprimé au sujet de la livraison
01:19:42 d'avions à l'Ukraine.
01:19:44 Il n'exclut pas d'en livrer, mais ils ne pourront
01:19:46 en aucun cas être livrés dans les semaines qui viennent.
01:19:48 C'est ce qu'il a dit cette nuit à Bruxelles.
01:19:50 Selon lui, il faut privilégier des armes
01:19:52 pour être plus utile et plus rapide.
01:19:54 Enfin, le Carnaval de Nice fête ses 150 ans.
01:19:56 Cette année, il débutera cet après-midi
01:19:58 pour deux semaines d'animation.
01:20:00 Le Carnaval est aux couleurs cette année
01:20:02 du roi des trésors du monde,
01:20:04 en référence à l'inscription récente de Nice
01:20:06 au patrimoine mondial de l'UNESCO.
01:20:08 Créée en 1873,
01:20:10 l'événement figure parmi les trois
01:20:12 plus grands carnavals du monde,
01:20:14 aux côtés de celui de Rio et de Venise.
01:20:16 - En direct de Saint-Germain-des-Prés,
01:20:18 nous voulions ce matin rendre hommage
01:20:20 à Philippe Tesson, qui avait 95 ans
01:20:22 et dont les obsèques vont être célébrés
01:20:24 dans quelques minutes,
01:20:26 dans cette église de Saint-Germain-des-Prés.
01:20:28 C'est Florian Zeller
01:20:30 qui fera l'oraison funèbre.
01:20:32 C'est également son ami
01:20:34 Jean-Marie Rouart,
01:20:36 son meilleur ami, un de ses meilleurs amis
01:20:38 académicien, qui parlera
01:20:40 de Philippe Tesson.
01:20:42 Son fils, bien sûr,
01:20:44 prendra peut-être la parole,
01:20:46 Sylvain Tesson.
01:20:48 - Je vais essayer de nous associer
01:20:50 à la peine de Sylvain Tesson,
01:20:52 de sa famille et de tous ceux
01:20:54 qui l'ont aimé.
01:20:56 On était ce matin avec Nicolas Destiendorf.
01:20:58 Je trouve que vous n'êtes pas sympa
01:21:00 avec Cléderman, parce que je l'aime bien.
01:21:02 Cléderman, vous avez mis un petit pic.
01:21:04 Chez Nicolas Destiendorf, il y a une qualité
01:21:06 d'écriture littéraire. Le fond n'est rien,
01:21:08 la forme est tout. Prenez un Philippe Pagès,
01:21:10 coiffez-le en bobtail, passez-le aux UV,
01:21:12 confiez-lui un piano blanc,
01:21:14 faites-lui jouer un Chopin de Vespasienne
01:21:16 et vous vendrez 90 millions de disques.
01:21:18 La forme, je vous dis.
01:21:20 Vous n'êtes pas sympa, je suis sûr que vous ne le pensez même pas.
01:21:22 Moi, je l'ai reçu, Richard Cléderman,
01:21:24 il est sympa comme tout. - Il est sûrement charmant.
01:21:26 Mais pour le coup, là, on est vraiment dans le
01:21:28 mégot musical des années 70.
01:21:30 - Oui. - Après, vous pouvez
01:21:32 écouter, c'est assumé. - Parce qu'à le pro,
01:21:34 si c'est des années 70, ça ne peut pas être de vie.
01:21:36 - Moi, je suis né dans les années 70,
01:21:38 donc c'est toute mon enfance. - Bon, écoutez,
01:21:40 vraiment, lisez ce bouquin, parce qu'il est drôle,
01:21:42 il est réjouissant, il est...
01:21:44 - De mauvais goût. - Il est de mauvais goût
01:21:46 et il est tout ce qu'on ne retrouve plus
01:21:50 dans notre société,
01:21:52 parfois. On se quitte avec ces images
01:21:54 de Sylvain, de Philippe Tesson,
01:21:56 en direct
01:21:58 de Saint-Germain.
01:22:00 Je voudrais remercier Marine Lanson
01:22:02 qui était avec nous toute la semaine.
01:22:04 Je voudrais bien sûr remercier
01:22:06 Audrey-Amie Siraca,
01:22:08 Yannick qui était au son, David Tenelier,
01:22:10 Marine Lanson, Justine Serquera,
01:22:12 et puis associé Nicolas Nissim
01:22:14 qui est au service programmation,
01:22:16 Jacques Sanchez
01:22:18 qui également,
01:22:20 chaque matin,
01:22:22 vous appelle et vous invite sur ce plateau,
01:22:24 toute l'équipe
01:22:26 avec nous, Marine Carballet
01:22:28 qui est là, Magda bien sûr,
01:22:30 je dois dire également que
01:22:32 Brigitte,
01:22:34 non pas Macron, mais Brigitte Millot,
01:22:36 demain à 10h,
01:22:38 docteur Millot,
01:22:40 et ce sera consacré
01:22:42 aux migraines, à 10h demain matin.
01:22:44 Je ne sais pas si vous êtes migraineux
01:22:46 ou pas, écoutez Brigitte,
01:22:48 parce que Brigitte,
01:22:50 par écran, vous guérira.
01:22:52 Elle fait passer
01:22:54 le mal de tête par écran.
01:22:56 Et ça c'est tout à fait formidable.
01:22:58 Merci vraiment à tous,
01:23:00 c'est un plaisir d'être avec vous
01:23:02 chaque matin.
01:23:04 On peut retrouver vos vestes sur Ebay
01:23:06 après l'émission. Merci Jacques !
01:23:08 Merci les amis !
01:23:10 Amis Jacques, bravo !
01:23:12 Vraiment bravo, c'est toujours un plaisir d'être avec vous
01:23:14 chaque matin.