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Dans la deuxième heure de son émission consacrée à la culture, Philippe Vandel reçoit chaque jour un invité.
Retrouvez "L'invité culture" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-invite-culture
LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video
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NewsTranscription
00:00 - Europain Culture Média - 9h - 11h
00:05 - Philippe Vandel - Clovis Cornillac, bonjour !
00:08 - Bonjour ! - Acteur au théâtre, beaucoup de pièces,
00:10 mais aujourd'hui on parle cinéma, un long dimanche de fiançailles.
00:13 Je ne peux pas ne pas rappeler Marius de Fréjus dans "Brise de Nice",
00:16 César du meilleur second rôle en 2004 pour "Mensonges et trahison"
00:19 et aussi quatre films comme réalisateur.
00:21 Je vais citer "Belle Sébastien 3", c'est magnifique, "Couleur de l'incendie",
00:24 je vais vous dire le premier, c'était un peu beaucoup passionnément.
00:27 Votre actu, votre actualité, vous êtes à l'affiche de ce film
00:30 "Les têtes givrées" avec Claudia de Tacbo,
00:32 film de Stéphane Caz qui sort mercredi.
00:35 C'est un film très riche, même dans la manière de le raconter ici en direct.
00:39 Trois histoires dans l'histoire.
00:40 Tout d'abord, les têtes givrées, ça pourrait presque être les têtes raides,
00:44 c'est un groupe années 80, post-punk,
00:47 sont les élèves d'un collège au pied du Mont Blanc,
00:50 des élèves de secpa qui n'ont pas confiance en eux.
00:52 C'est quoi les secpa ?
00:54 Les secpa, c'est des élèves qui sont en difficulté,
00:57 en général qui ont un problème avec l'éducation nationale.
01:00 Je vous interromps d'un mot, c'est une section d'enseignement général et professionnel adaptée, secpa.
01:05 Voilà, mais alors, quand on a dit tout ça, les gens ils n'en savent pas plus.
01:09 En gros, c'est souvent des classes qui sont un peu moquées,
01:11 parce que c'est des enfants qui sont un peu, voilà, qui ont du mal,
01:14 et forcément ils sont dans une spirale un peu négative,
01:18 puisqu'ils perdent confiance en eux, ils sont moqués par les autres,
01:21 et donc ça crée ou du renfermement sur soi-même et un repli,
01:25 ou aussi de l'agressivité, parce qu'on se défend comme on peut, quoi.
01:28 Et donc, l'histoire du film, c'est l'histoire d'une classe de secpa.
01:33 Le réalisateur Stéphane Caz a longtemps donné des cours dans ces classes-là, justement,
01:37 donc il connaît bien le sujet.
01:38 Il est passionné par tous les sujets qu'aborde le film,
01:41 c'est pas du tout un opportuniste, c'est vraiment un gars extrêmement impliqué dans tous ces sujets-là,
01:46 que ce soit la transition écologique, les secpa, l'éducation, comment...
01:49 Et puis donner aux gamins cette chose essentielle, qui est croire en ses rêves.
01:54 - Vous venez de citer les trois grands thèmes du film,
01:56 on n'a pas parlé de votre personnage Alain, qui est-il ?
01:59 - C'est un ancien entraîneur de ski de haut niveau,
02:03 un type, on va comprendre dans le film, qu'il a vécu quelque chose,
02:06 il a une sorte de drame, il s'est un peu enfermé,
02:09 il est un peu une sorte de secpa adulte, mais solitaire,
02:12 et il va être, comme l'éducation nationale a des manques de profs,
02:17 il va être sollicité pour être prof pour cette classe de secpa,
02:21 il va y aller, et en fait c'est une sorte d'échange assez positif,
02:26 parce qu'il va redonner à ses gamins cette espèce de mantra de croire en ses rêves,
02:32 leur donner la force d'être ensemble, d'y croire,
02:35 et du coup lui aussi, il s'auto-nourrit les uns les autres,
02:38 et il y a une force au film, il aborde des sujets qui ne sont pas super fun,
02:43 et il en fait un film lumineux.
02:45 Je trouve ça sa force, il a vraiment réussi à être extrêmement enthousiaste
02:52 avec des sujets qui ne sont pas forcément lumineux.
02:55 - Lumineux, c'est exactement le mot, parce qu'il y a une troisième partie dans l'histoire,
02:58 c'est ce glacier que vous allez visiter avec vos élèves,
03:00 j'ai dit visiter parce que vous pénétrez à l'intérieur du glacier,
03:04 c'est absolument somptueux.
03:06 - Les images sont très belles, c'est aussi cette idée que j'avais interrogée Stéphane avant le film,
03:12 parce que je ne le connaissais pas, je trouvais son scénario très joli,
03:14 mais je voulais savoir s'il voulait faire du cinéma.
03:17 Parce qu'aujourd'hui pour que les gens aillent au cinéma, il faut aussi leur proposer du cinéma,
03:22 et cette idée, l'histoire pouvait se raconter sur un autre support,
03:27 il s'avère qu'il a vraiment fabriqué du cinéma et que les images sont sublimes.
03:31 - Je ne critique personne, mais ce n'est pas un téléfilm dans une salle de classe,
03:35 il y a des images à couper le souffle, le glacier fond, c'est irrémédiable,
03:40 or vos élèves vont trouver une solution, ils l'ont vu à la télé en Italie,
03:44 on va entendre un extrait, c'est Débora, une jeune élève,
03:46 elle est timide, elle n'arrive pas à s'affirmer, un peu quasiment comme tous dans cette classe,
03:50 elle a une idée, poser des bâches sur le glacier pour qu'ils fondent moins vite,
03:53 et lorsqu'elle propose cette idée à cette classe, le débat est lancé.
03:57 - En vrai c'est vraiment trop cool, mais c'est juste que jamais on ne pourra mettre assez sur la surface pour les bâches.
04:03 - Oui j'avoue.
04:04 - On va essayer de l'attraper dans le truc des bâches.
04:06 - Je ne trouve pas ça inintéressant.
04:08 - Évidemment on ne pourra pas recouvrir tout le glacier, mais ça pourrait ralentir la fonte.
04:13 - Vous pensez ?
04:14 - Ah ouais ? Et si on veut qu'ils ne fondent jamais ?
04:16 - Ah ouais ?
04:17 - Pour ça il faudrait que toute la société change.
04:19 Enfin, si personne ne fait rien, ça ne risque pas d'arriver, t'es d'accord ?
04:22 - Mais monsieur, il faut qu'on se bouge, alors moi je suis à fond, vous êtes sur vous ?
04:24 - Oui moi j'arrive tôt ici.
04:26 - Tiens, t'as joué meuf, t'as déjà vu l'Atlas réussir quelque chose ?
04:28 - Il a pas tort.
04:29 - Et pourquoi pas ?
04:30 - Qui aurait pensé que toi, Siméon, tu grimperais comme ça pendant des heures sans râler et sans moto ?
04:36 - C'est moi.
04:37 - Qui aurait pensé que Thibault lâcherait son téléphone portable pour descendre en rappel ?
04:42 Qui aurait pensé que vous seriez tous là à kiffer un glacier ? Franchement.
04:46 - Ou que vous nous sortirez une expression moderne ?
04:48 - Moderne ? Je vais te dire pour ta gouverne que c'est très ancien, kiffer.
04:52 Mais bref, tout est une question de volonté.
04:56 - Vous avez vraiment rencontré un prof de Secpa justement qui vous a inspiré, vous êtes allé le voir en classe ?
05:00 - Alors il n'est pas prof de Secpa particulièrement, mais ce Vincent Fayet, je recommande à tout le monde,
05:06 et notamment aussi aux professeurs qui nous écoutent, de lire ses bouquins.
05:12 Parce que j'ai vu sa classe, j'ai vu comment il travaillait.
05:15 Effectivement, il déstructure la classe, il s'est posé la question de se dire
05:19 est-ce que cette place de se mettre l'homme du savoir sur une scène devant des élèves silencieux
05:27 à qui on demande de ne pas copier la copie de son voisin et d'apprendre par cœur,
05:32 il s'est dit est-ce que c'est vraiment le meilleur moyen d'apprendre ?
05:36 Et il a déstructuré la classe, il fait travailler les gens par groupe de trois,
05:39 il reste quand même vraiment le professeur, ce n'est pas leur copain.
05:42 Il a vraiment une figure qui reste d'autorité, mais ce qui est chouette c'est que tu vois tous les gamins arriver,
05:49 moi j'ai vu la classe, et tu vois tous les gamins arriver, ils sont hyper enthousiastes d'apprendre,
05:53 ils ont envie de s'entraider les uns les autres, et donc ça crée une dynamique que je trouve très intéressante.
05:59 C'est peut-être pas la vérité, mais il s'avère qu'ils ont leur brevet des collèges à la même heure que les autres,
06:05 et ils passent le bac à la même heure que les autres, et tout va bien.
06:07 On n'a pas encore parlé de la suite, comment ça se passe ?
06:10 On va aussi parler de jeux vidéo pour une raison assez inattendue.
06:13 Clovis Cornillac est avec nous, Culture Média revient.
06:15 Europe 1 Culture Média, Philippe Vandel.
06:18 En compagnie de Clovis Cornillac, les têtes givrées,
06:21 le film qu'il porte avec Claudia Tacbo, le film signé Stéphane Caz,
06:24 l'histoire de cette classe d'élèves de Secpa, mais ça pourrait être une classe d'élèves, n'importe laquelle,
06:29 qui décide de faire quelque chose pour un glacier, le bâcher, pour ne pas qu'il fonde.
06:34 C'est une histoire vraie, c'est réaliste.
06:37 Ça s'est passé en Italie.
06:38 Ça se passe encore, et ça se passe même en France, sur certains endroits,
06:42 pour essayer de ralentir la fonte des glaciers.
06:45 Après, ça n'est qu'un pansement, mais ça marche.
06:50 C'est ce qu'ils appellent l'effet d'Albedo, qui fait que plus t'as de blanc sur la surface de la Terre,
06:57 plus ça réfléchit la lumière, donc la chaleur, et ça évite une fonte.
07:02 Ce qui est terrible, c'est que quand les glaciers fondent,
07:07 évidemment on habite à Paris, on habite à Nancy, au Havre,
07:11 les glaciers, c'est difficile de les appréhender.
07:17 Après, ce n'est pas le glacier en lui-même, avec que la région des Alpes.
07:22 - C'est le glacier comme un symptôme ?
07:24 - C'est-à-dire qu'en fait, c'est un effet domino.
07:27 Moins il y a de glaciers, plus ça se réchauffe, plus ça se réchauffe,
07:31 moins il y a de glaciers, moins il y a de banquises, plus ça fond, plus les eaux grimpent.
07:35 - Et même au-delà de ça, j'entendais il y a peu de temps, on parle beaucoup de sécheresse l'été,
07:39 la glace retient l'eau des cultures au printemps et en été.
07:43 - Bien sûr, c'est une réserve.
07:44 - Mais s'il n'y a pas de glaciers, il y a une immense sécheresse qui va arriver.
07:48 - Ah non, c'est une vraie réserve, on dit le château d'eau de l'Europe, les Alpes.
07:53 - Vous dites avoir expérimenté vous-même la fonte des glaces,
07:56 parce que vous avez tourné il y a 20 ans au même endroit.
07:59 - Oui, exactement, c'était un film qui s'appelait "Malabar princess",
08:02 et on tournait il y a pile 20 ans, sur ce même glacier, sur la mer de glace,
08:08 pour ne pas la nommer, et quand je suis arrivé pour tourner "Les têtes givrées",
08:13 je n'étais pas retourné sur place depuis 20 ans,
08:15 je n'ai pas reconnu l'endroit.
08:17 C'est-à-dire qu'à ce moment-là, il n'y a plus du tout un effet intellectuel,
08:23 ça n'est pas possible, c'est vraiment comme si...
08:27 - C'est-à-dire que ce qui était de la glace était de la piraille.
08:30 - Oui, et puis c'est gigantesque, c'est-à-dire que la rapidité de la fonte est gigantesque,
08:37 ça s'accélère, alors c'est assez frappant et c'est difficile à communiquer
08:42 parce que comme c'est quelque chose que tu ressens,
08:45 on se dit "oh le pauvre, ça doit être terrible de voir",
08:48 mais on s'en fout de moi, c'est juste que le constat, là il est indéniable.
08:55 - Alors c'est un film très feel-good, même si l'inquiétant en même temps c'est très feel-good,
08:59 on en ressort rasséréné si j'ose dire, en même temps ce n'est pas un film béni-oui-oui,
09:03 il n'y a pas les gentils élèves et les méchants profs,
09:05 les élèves par exemple ils passent leur temps à se rabaisser,
09:07 comme dit Stéphane Caz, le résateur, ils sont malveillants les uns envers les autres,
09:11 et ça crée une tension qui est vraiment...
09:13 - Oui, mais c'est vraiment, ce phénomène c'est quelque chose qu'on observe chez les gamins,
09:19 chez les adultes aussi sûrement, mais ils ne sont pas en classe.
09:22 Donc là tu as vraiment une bande de gens qui au départ sont vraiment tellement à se parler mal,
09:30 à ne pas se respecter les uns les autres, parce que c'est une manière de s'isoler.
09:35 - Il y a aussi un geek dans la classe, Thibaut, gamer forcené,
09:38 Alain, votre personnage lui demande en quoi consistent ses jeux préférés,
09:41 pourquoi il lui parle de ça ? Parce qu'il fait une descente en appel,
09:44 il a peur et il l'envoie dans un autre univers, écoutez.
09:47 - Laisse, tu laisses comme ça glisser, voilà, entre tes mains.
09:52 Non, non, non, regarde pas, t'inquiète.
09:54 C'est quoi comme jeu Fortnite ?
09:56 Regarde devant toi, laisse ta corde tranquille, et tu te laisses basculer en arrière.
10:02 Alors ça parle de quoi ce jeu ?
10:05 - Ça parle pas, c'est un jeu de combat.
10:07 - Et t'es fort à ce jeu là ?
10:10 - Non, là j'ai un peu chez l'âge, je suis plus sur Minecraft.
10:15 - Voilà.
10:17 Super ! Et c'est quoi ce bazar encore Minecraft ?
10:22 - C'est un jeu où on construit des mondes.
10:25 - Donc quoi, il te plaît pas le tien ?
10:27 - Si, mais il est déjà construit.
10:30 - T'es sûr de ça ?
10:32 En fait t'es un combattant, et puis t'aimes construire des mondes.
10:35 Et bah maintenant t'as plus qu'à le faire dans la vraie vie.
10:38 Voilà.
10:41 Tu vois.
10:44 Et alors je le disais, y'a le travail de l'image, qu'on voit à l'image,
10:48 et même là on entend le travail du son, puisqu'on entend la grotte, le glacier qui résonne.
10:52 D'une certaine manière on va parler, même pas d'une certaine manière,
10:55 on va parler de jeux vidéo, toujours avec Lovis Cornillac, Culture Média continue.
10:58 Voici pourquoi je voulais qu'on entende cet extrait, à tout de suite.