Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l'Assemblée nationale, députée du Val-de-Marne, est l'invitée d'Apolline de Malherbe dans "Le face à face" sur BFMTV, ce lundi 30 janvier.
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00:00 Je soutiens le fait que, par exemple, les énergéticiens remettent l'électricité
00:04 chez des personnes qui ont été coupées.
00:06 Il y a 300 000 personnes à qui on coupe l'électricité chaque année dans notre pays.
00:10 Je les soutiens lorsque ils aident les boulangers à les mettre,
00:13 notamment ce qui s'est passé à Marseille, en leur creuse,
00:16 pour pouvoir les aider juste à garder la tête.
00:19 - Mais est-ce que vous les soutenez quand ils vont jusqu'à couper l'électricité,
00:21 quand ils menacent de couper l'électricité chez vos adversaires politiques ?
00:24 - Alors, ça s'est passé une fois, parce qu'on va repartir des faits.
00:27 Ça s'est passé une fois dans une permanence parlementaire.
00:30 - Ma question, c'est est-ce que cette démarche de menacer,
00:33 de dire voilà, ceux qui ne sont pas d'accord,
00:35 nous savons où ils sont et nous irons jusqu'à leur couper le courant,
00:38 est-ce que cette démarche-là, vous la soutenez ?
00:40 - Déjà, c'est dans des permanences parlementaires.
00:43 Je veux le dire, ce n'est pas dans la maison d'un élu.
00:46 Donc déjà, je remets... - Ça, pour le coup, vous condamneriez ?
00:48 - Ah bah oui, enfin, je pense que c'est...
00:51 Oui, je ne pense pas qu'on irait jusqu'à là, mais...
00:53 C'est dans des permanences parlementaires.
00:55 Mais ça, c'est la première chose.
00:57 Mais ensuite, la deuxième chose, c'est la question qu'il faut se poser,
00:59 c'est pourquoi est-ce qu'on en arrive à ce type d'action ?
01:02 Qui sont des actions coup de poing.
01:04 Pourquoi ? Parce que vous avez un gouvernement qui n'écoute personne.
01:07 - Ce sont des élus.
01:08 - Oui, mais... - Ils ont été élus par le peuple.
01:10 - Oui, ils ont été. - Vous n'êtes pas du côté du peuple.
01:11 - Si, si, je suis du côté du peuple.
01:13 - Donc, quand le peuple n'est pas d'accord avec vous, hop, on coupe le courant.
01:15 - Bah si, justement, le peuple est d'accord avec nous.
01:17 Le peuple est d'accord avec les énergéticiens.
01:19 - Vous ne pouvez pas être d'accord.
01:19 Mais enfin, s'ils ont été élus, j'imagine que c'est démocratiquement ou alors...
01:22 - Écoutez, Emmanuel Macron, lorsqu'il a été réélu président de la République
01:26 face à l'extrême droite, je le rappelle, avait dit cette phrase.
01:29 Il avait dit "je sais que beaucoup de Français ont voté pour moi,
01:33 pas pour mon programme et ce vote m'oblige".
01:35 Ça serait bien que de temps en temps, il s'en rappelle un peu.
01:37 Et je vais vous dire quel est le problème fondamental
01:40 que pose cette action et pourquoi cette action est faite.
01:43 Le problème fondamental, c'est le non-respect de la démocratie par la Macronie.
01:48 Rendez-vous compte, non seulement ils font passer cette réforme de force à l'Assemblée
01:52 par un véhicule législatif jamais utilisé avant...
01:55 - Vous êtes un peu gonflé.
01:56 - Non, mais attendez, vous vous rendez compte.
01:57 - Adiphano, vous ne pouvez pas dire que c'est une réponse au non-respect de la démocratie.
02:01 C'est-à-dire couper le courant à un élu, c'est antidémocratique.
02:04 - Vous vous rendez compte que, par exemple, quand vous avez l'ensemble des syndicats,
02:08 que ce gouvernement fait une négociation, comme ils ont fait sur l'assurance chômage,
02:11 où l'ensemble des syndicats leur disent "coupez le courant de quelqu'un qui a été élu
02:16 et dont vous ne partagez pas les idées",
02:18 vous ne pouvez pas dire que c'est un acte démocratique.
02:19 - Donc vous trouvez ça grave que, dans une permanence parlementaire,
02:22 pendant une heure, il n'y ait pas le courant ?
02:23 - Je trouve que par principe, oui, en effet, je trouve que par principe,
02:26 il faut mettre des limites à ce qui est légal ou illégal.
02:29 - Les limites sont sur la violence physique envers les personnes.
02:31 C'est ça les limites que nous nous posons.
02:33 - D'accord, donc on repousse, voilà.
02:33 Tant qu'on ne tape pas le parlementaire, on peut lui couper l'électricité.
02:36 - Mais dans une permanence parlementaire...
02:39 Mais quand même, il faut se...
02:41 Enfin, je vous le dis, Madame de Malherbe,
02:43 rendez-vous compte...
02:44 - Une permanence parlementaire, ça veut dire que c'est une permanence d'un élu de la République.
02:46 - Oui.
02:47 - D'un élu qui a été élu par le peuple.
02:48 - Oui, mais je veux...
02:50 - Donc quand ils ne seront pas d'accord, vous allez leur couper le courant.
02:51 Pardon, mais c'est quand même un acte.
02:53 - Alors déjà, c'est pas moi.
02:54 - Je prends acte, simplement.
02:55 - Alors déjà, c'est pas moi.
02:56 - En tout cas, je prends acte du soutien que vous apportez à ces démarches.
02:59 - Je soutiens les démarches qui sont faites pour rétablir le courant.
03:02 Je les soutiens et je ne les...
03:04 - Non, non, vous avez dit "pour rétablir le courant",
03:05 mais vous avez également dit, quand je vous ai posé la question, "pour couper le courant dans les parlements".
03:10 - Ecoutez, comment voulez-vous que les gens se fassent entendre dans ce pays ?
03:11 Enfin, c'est comme une question...
03:13 - En votant.
03:14 - Oui, en votant.
03:15 Mais est-ce que la démocratie, c'est que voter une seule fois tous les cinq ans...
03:18 - En votant, en manifestant, en grève.
03:20 - Mais oui, mais en manifestant.
03:21 Mais enfin, vous vous rendez compte que vous avez des ministres qui vous expliquent
03:25 qu'on soit 700 000 ou 2 millions, ça ne change rien ?
03:28 Vous avez Mme Borne qui dit...
03:30 - Mais ça veut dire par exemple...
03:31 - ... que la retraite à 64 ans n'est pas négociable.
03:32 - Aujourd'hui, vous parlez des parlementaires, de leur permanence,
03:38 pourquoi pas demain, les ministères ?
03:40 C'est-à-dire, si vous n'êtes pas d'accord avec un ministère,
03:41 pourquoi pas couper pendant une heure le courant dans un ministère ?
03:43 Où est la limite, en fait ? Où est-ce que vous allez vous arrêter ?
03:46 - La limite, pour nous, c'est de dire, pour nous, la mobilisation,
03:50 elle doit être une mobilisation grand nombre.
03:52 Donc, nous voulons, comme ça s'est passé le 19 janvier,
03:54 que les gens puissent venir en manifestation avec des poussettes, en famille,
03:58 et donc, à partir de là, nous sommes contre la violence en politique.
04:03 D'accord ?
04:05 - Ce n'est pas une violence, ça ?
04:06 - Écoutez, c'est une action symbolique.